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FEC

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Tout ce qui a été posté par FEC

  1. Il est vrai que ces 6 personnalités se parlent déjà beaucoup dans un format bilatéral officieux comme institutionnel, le problème que je perçois c'est qu'une partie essentielle du processus de décision/validation ne sera pas représentée, le Parlement allemand... Alors quid de la validation des éventuelles décisions prises dans ce "conseil de défense franco-allemand" et de leurs traductions en termes budgétaires ? Je ne nie pas l'intérêt d'un forum nouveau officieux dans lequel on est contraint à échéance régulière de dialoguer... mais en attendre des décisions conjointes contraignantes cela me parait impossible ! En France, l'image d'un "Conseil de Défense" reste forte et engageante pour l'Exécutif, ce qui ne sera vraisemblablement pas le cas avec celui-ci...
  2. Tout à fait d'accord avec ta perception globale..., maintenant cela fait 33 ans que je compte les initiatives qui seront "au pire (voire au mieux) inutiles". Il me parait opportun d'avancer concrètement, entre un bilatèralisme bancal avec Londres, avec Berlin, annoncé avec Varsovie et l'usine à gaz institutionnelle de l'UE, n'existe t'il plus de place pour une démarche collective basée sur quelques États volontaires agissant dans le cadre d'une alliance ad-hoc ? La démarche gagnerait en cohérence, serait davantage démonstrative, et pourrait même s'avérer incitative pour les nombreux États hésitants. Après tout en son temps, l'échec de la CED avait accouché d'une relance de UEO qui avait le mérite d'exister à côté de l'OTAN et d'être une alliance militaire, souffrant certes d'un manque avéré de volontarisme politique...
  3. Emmanuel Macron : "Nous allons mettre en place un conseil de défense et de sécurité franco-allemand" ! Je lis ça ... Curieux de voir fonctionner le "machin"... si cela reste un lieu informel d'échanges bilatéraux sur les sujets de sécurité commune pourquoi pas... mais comment envisager que des décisions pratiques autres que cosmétiques en sorte ! Il y a de telles différences constitutionnelles entre les capacités à prendre et tenir des engagements entre les exécutifs des deux pays.
  4. FEC

    Génie

    Tu as tout à fait raison, mais du coup plusieurs questions de cohérence : ces SDZ sont-ils ceux annoncés dans le cadre de la commande de 10 passée en 2017 ou y a t'il eu une commande complémentaire depuis ? A priori ce serait la commande de 2017 parce que CEFA SAS a annoncé officiellement en janvier dernier la livraison du "premier système SDZ à l'Armée de Terre française." ; 8 exemplaires ont aussi été commandés à l'automne dernier pour l'Ukraine... ; le 19RG annonce disposer de 6 SDPMAC Vulcain sur chassis AMX30 ces nouveaux engins vont cohabiter au sein des deux compagnies de génie de combat ou est ce ceux là qui sont remplacés ? ; enfin pourquoi n'avoir pas priorisé la compagnie spécialisée de contre-minage du 13ème RG ?
  5. Tout à fait mais ce qui interroge certains d'entre nous, c'est l'intérêt de communiquer sur cet essai peu révélateur de capacités véritablement significatives, la vidéo ne semble pas contrairement à d'autres révéler un élément susceptible d'une communication du CEM... Pour autant on doit se tromper puisqu'elle a été abondamment reprise.
  6. Suis je le seul à ne pas trouver très "redoutable" ce spécimen de scooter marin télécommandé ? Rien à voir me semble-t-il avec les drones navals ukrainien, ni même avec certains modèles houtis... Il s'agit d'autre chose que d'un simple démonstrateur de capacité agrémenté d'un effet pyrotechnique très "hollywoodien" ?
  7. Billet d'humeur... « Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche » Dans Un taxi pour Tobrouk, Michel Audiard moque les intellectuels immobiles. Aujourd’hui, les dirigeants européens semblent suivre ce triste exemple, paralysés face aux défis géopolitiques. Sincèrement, où est l’Europe ? Depuis le début, il est évident que l’actuel dispositif institutionnel européen est inadéquat (hors sujets budgétaires) pour décider et agir aussi vite que le nouveau contexte géo-sécuritaire international le nécessite. Plutôt que de réagir au show médiatique du 28 février à la Maison Blanche et à la politique diplomatique chaotique menée depuis, les dirigeants européens se montrent hésitants, divisés et égoïstes. Pourtant, il ne fallait pas être grand clerc pour anticiper que les 27 nations seraient incapables de s’entendre sur un discours et une politique commune ambitieuse. Car si l’UE a échoué jusqu’à présent à répondre à la crise ukrainienne et aux autres défis lancés par Trump, ce n’est pas seulement une question de volonté politique, mais aussi de structure institutionnelle. Cette triste réalité a été camouflée par un ersatz de posture diplomatique : pour ne pas insulter l’avenir, préserver ce qui reste des relations avec Washington, il a été prétendu qu’il fallait croire au fantasme trumpien d’une solution « négociée » (id est « imposée ») au conflit. Ainsi, il a été possible d’afficher un pseudo-discours volontariste (fournir les garanties de sécurité nécessaire à l’acceptation par les Ukrainiens des conditions d’un cessez-le-feu). Et ce, alors même que la proposition était mort-née, faute de combattants et moyens… L’Europe n’ayant pas assez de divisions, l’élargissement du projet aux nations volontaires non-membres de l’UE a aussi capoté alors qu’il aurait dû être l’épicentre d’une ambitieuse diplomatie européenne. Non, l’Union Européenne n’est pas le forum adapté pour aborder la question de la sécurité de notre continent et de ses marches. L’UE – union de marchands - n’a jamais été pensée pour ça et manque cruellement d’un Exécutif légitime aux yeux de sa population et à même effectivement de diriger les affaires de défense. Sa collégialité dans la décision empêche toute action rapide lorsque les intérêts nationaux divergent. La recherche permanente du « plus petit compromis acceptable » nuit gravement à notre sécurité collective. Il faut que les États qui partagent les mêmes buts, qui pensent que leurs sécurités nationales passent par le développement d’une sécurité commune efficace, complémentaire de l’OTAN (à défaut de se prévaloir d'en être une alternative) et autonome à l’égard des USA, constituent une alliance militaire ad-hoc, à même d’être efficacement activée (un État membre ne dispose pas d’un véto sur une décision collective mais seulement d’un droit de retrait) et incluant une obligation d’assistance mutuelle. L’Europe ne peut plus se contenter de discours. Face à un monde instable, elle doit agir. Une alliance militaire européenne, héritière de l’UEO, pourrait redonner au continent la capacité de protéger ses intérêts, à condition que ses dirigeants osent marcher, et non rester assis.
  8. c'est le moins qu'on puisse dire ! Sans compter les 40 eBee annoncés initialement pour les forces spéciales et désormais aiguillés vers la cavalerie... En fait beaucoup de comm, quelques échecs ou promesses non tenues, et surtout un progrès technologique permanent qui fait se succéder à un rythme soutenu les générations d'équipements. Un matériel en cours de livraison est déjà dépassé par les nouveaux. Difficile dès lors de faire autrement que du coup par coup et un politique d'achat d'échantillons. Tout ça pour souligner qu'à ce sujet il faut lire les réflexions de Pol sur le fil Missilerie de combat terrestre. https://forum.air-defense.net/topic/249-missilerie-de-combat-terrestre/?do=findComment&comment=1801994
  9. FEC

    L'armée de Terre Française

    Bonjour question aux "sachants", je cherche à comprendre dans le cadre de la remontée en puissance des états-majors de division (1ère et 3ème), le rôle attribué aux deux bataillons de commandement et de quartier général ("BCQG") et les moyens qui leur ont été attribué. Quelles sont par ailleurs les conséquences sur les 1ère et 3ème compagnies de transmissions divisionnaires qui avaient pris ces dernières années des fonctions de soutien au QG/PC ? Merci d'avance...
  10. Le débat sur l'accroissement des capacités nucléaires de la France doit aussi porter (en priorité ?) sur les mesures à même de garantir leur effectivité. Je pense à tout ce qui aide à la pénétration des défenses adverses pour le vecteur aéroporté comme le vecteur balistique, ainsi qu'à la sûreté active et passive des sites relevant de la dissuasion nucléaire. Tout comme l'effort de rattrapage doit concerner les services et appuis de nos forces conventionnelles... Quelque part je préfèrerais disposer de deux SNA supplémentaires que d'un SNLE supplémentaire et son lot de missiles, histoire d'être certain de bien verrouiller certaines approches maritimes...
  11. Plus encore que l'emploi "tactique" des armes nucléaires (la notion reste floue et Paris ne s'interdit pas de frapper des forces armées adverses avec l'arme nucléaire), la France rejette catégoriquement l’idée d’une "bataille nucléaire", marquant ainsi une divergence fondamentale avec les doctrines anglo-saxonnes. Le retrait des Pluton/Hades a permis d'éloigner la menace d'une frappe sur un territoire/population alliée qui jusqu'alors handicapait gravement l'acceptation de la doctrine nucléaire française par ses propres alliés. Ce point de tension étant aujourd'hui levé il est envisageable aujourd'hui de susciter une certaine acceptation à défaut d'une réelle adhésion ... En attendant, il est essentiel d’expliquer notre approche, qui peut dérouter des esprits façonnés par les 'plans nucléaires OTAN'. Sans m’étendre sur un sujet qui mériterait de longs développements, je soulignerais que la doctrine française revêt une vocation éminemment politique, là où les scénarios de feu nucléaire de l’OTAN s’inscrivent dans une logique militaire de 'montée aux extrêmes', intégrée à un 'dialogue nucléaire' face à un 'adversaire doté'. Cette vision, largement popularisée par les films et romans américains, est souvent perçue comme une évidence par le public et les dirigeants, alors qu’elle s’éloigne radicalement de la posture française. Ce débat est d’autant plus crucial qu’il conditionne la définition du seuil de crédibilité et, par extension, le volume de l’arsenal déployé. Une meilleure compréhension de la doctrine française permettra alors de conforter la notion de 'suffisance', autre pilier de notre dissuasion, tout en laissant la possibilité de l’adapter aux nouveaux enjeux.
  12. FEC

    Avenir de la légion étrangère

    Le 1er REG est doté d'EFA comme moyens de franchissement ? je croyais qu'ils n'avaient plus que des MLF et ponts Bailey. Cela signifie-t-il que les régiments génie de Brigade commencent à être à nouveau doté de capacités plus significatives de franchissement ? À moins que cela ne soit que du matériel mis à disposition...
  13. FEC

    L'armée de Terre Française

    @seb02 merci pour ton rappel historique, laisse moi te narrer une anecdote : à l'été 1992 travaux de la commission en charge de la rédaction du Livre Blanc 1994 alors pilotée par ce qui était encore le SGDN (rédaction tellement mauvaise qu'en catastrophe la DAS du MinDef la réécrira totalement) ... tombe la question de "l'avenir de la DOT" à traiter à la période maudite entre mi juillet et mi août... forcément plus personne de compétent n'est disponible en interne et on fait appel au seul couteau de disponible pour servir de secrétaire à un groupe de travail des plus clairsemés. Bizarrerie un général est lui bien présent et bien actif, je connais sa carrière "interministérielle" mais rien ne le prédispose à occuper la présidence du groupe de travail mis à part son grade. Et là... refus catégorique d'envisager toute autre question que la pérennité de la DOT telle qu'elle existe, pourtant une épée de Damoclès plane avec la réforme et la suppression déjà évoquée du Service national. Tout débat est rendu impossible sur les missions, on ne peut donc évoquer les questions comme le devenir des réservistes dans l'hypothèse de l'arrêt du SN, la question des équipements est tue alors qu' on ne sait pas avec quoi remplacer le matériel suranné en dotation... et on accouche d'un paragraphe alambiqué assurant la pérennité des effectifs à laquelle personne ne croit et à leur armement par les unités d'actives sur leur parc en dotation. Pourtant certains avaient des idées de modernisation et restructuration qui aurait permis de lancer les travaux d'adaptation de la réserve bien avant le "plan réserves 2000".
  14. FEC

    Génie

    rires j'ai bien fait de rappeler que je n'étais pas du tout du métier ! merci pour le doc je vais lire. je voulais dire qu'à l'époque il m'avait été expliqué que la section "obstacle" et ses engins avait pour rôle premier de façonner le terrain pour polluer et interdire certaines zones... aujourd'hui je suppose que comme dans l'exemple ukrainien, l'accent est mis sur une réactivité plus importante via la dispersion de mines sur des forces adverses repérées et en mouvement... le piège décrit par g4lly dans sa réponse par exemple... Le génie serait devenu moins passif (attendre l'arrivée de l'adversaire en préparant une zone piégée) et plus offensif (contribuer à frapper l'ennemi qui se déplace). Encore faut il avoir le matos pour évidemment...
  15. FEC

    Génie

    Merci, si je comprends bien cette "contre-mobilité" se veut plus réactive et plus "offensive" se projetant sur la force adverse détectée, plutôt que pourrissant une zone à l'avance afin de lui en interdire l'accès / le passage. Dès lors effectivement il faut des équipements ad-hoc comme devrait l'être le Baobab-K qui ressemble beaucoup extérieurement au Minotaur que j'avais vu fonctionner en 1992/1993 quand je faisais mon service dans la glorieuse arme du Train... J'avais vraiment été impressionné par la ménagerie de la section "obstacles" du RG qu'on avait croisé à l'époque. La politique qui a privilégié l'acquisition d'engins issus du BTP civil semble avoir complètement négligée le besoin opérationnel en engins à vocation strictement militaire même si en nombre faible. Maintenant si nous sommes capables de trouver sur catalogue de tels équipements et de les acheter à des alliés européens, ce sera apprécié par les temps qui courent et perçu comme un signe favorable à la défense européenne. Je lis que pour le BAOBAB-K Polonais, la livraison de 24 engins pour l'armée locale devrait avoir lieu entre 2026 et 2028, ils entrent donc en production et on pourrait s'y greffer dessus sans problème majeur et être livrés vite... Si les astres veulent bien s'aligner et si une usine à gaz n'est pas inventée pour l'adaptation sur un véhicule porteur français...
  16. FEC

    Génie

    La perspective évoquée de l'achat d'équipements polonais de type Baobab-k (système de pose de mines automatique) me fait me réintéresser au sujet... Que restent ils dans nos régiments comme matériels en service pour s'opposer physiquement à l'avance de l'adversaire, en minant, détruisant, creusant ? Avant je sais qu'il y avait des Minotaurs, des MFRD, et autres Matenin NX-7, mais aujourd'hui qu'a t'on conservé ? a-t-on des projets de remplacement des ces équipements des plus utiles en phase défensive ? Bref existe-t-il encore des sections "obstacles" dans nos RG ? Merci d'avance aux "sachants" !
  17. Je m'éloigne 48 heures des dossiers pour raison familiale, , et à mon retour, les premières nouvelles sur lesquelles je tombe donnent à réfléchir. Le Portugal aurait annulé sa commande de F-35 américains pour remplacer ses F-16 par des chasseurs européens, arguant, 'devoir compter sur la prévisibilité de (ses) alliés, ce qui n’est plus garanti avec les États-Unis'. Dans le même temps, Paris s’intéresserait au système polonais de pose de mines automatisé Baobab-K et aux missiles portatifs Piorun... Ces signaux, s’ils se confirment, marquent-ils le tournant tant attendu ?
  18. Il est urgent de reconnaître une réalité dérangeante : la technologie nucléaire militaire n’est plus un mystère réservé à quelques initiés. Les armes de 1945 ont été conçues à partir de découvertes théoriques et de technologies remontant pour la plupart aux années 1920 et 1930, et depuis lors, les principes fondamentaux – physique nucléaire, enrichissement de l’uranium, conception de charges – se sont largement démocratisés. Ce savoir est aujourd’hui largement accessible. Pendant des décennies, dans le camps occidental, l’expansion du club nucléaire a été freinée non pas par des verrous technologiques insurmontables, mais par des arrangements géopolitiques, notamment la promesse d’un 'parapluie nucléaire' offert par Washington. Or, cette garantie vacille. Les États-Unis, sous Trump, affichent une crédibilité en chute libre, tant dans leur engagement nucléaire que dans le soutien conventionnel à leurs alliés. Dans ce contexte, les États dotés des compétences industrielles et scientifiques nécessaires n’ont plus besoin de réinventer la roue : les connaissances sont là, à portée de main. Développer une capacité nucléaire devient alors une option non seulement logique, mais aussi techniquement abordable, pour garantir leur souveraineté face à un monde incertain. Il existe encore quelques verrous technologiques qui permettent de rendre visibles l'existence de tels programmes. Mais l’exemple de la Corée du Nord, isolée et sous sanctions, prouve une chose : avec une volonté politique ferme, ces obstacles deviennent surmontables. En Europe, la Pologne clame ouvertement son intérêt pour cette voie, tandis que la Suède a déjà exploré cette possibilité dans les années 1950-1960. À l’époque, Stockholm avait des plans concrets pour produire du plutonium via ses réacteurs civils, avant d’abandonner sous pression internationale en 1968. En Asie, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan se tiennent eux aussi au seuil nucléaire, prêts à basculer si leur sécurité l’exige. Certes on peut imaginer des scénarios dans lesquels Varsovie ou d'autres capitales tentées par l'aventure nucléaire seraient empêchées de franchir ce seuil. Mais entraver cette dynamique sera ardu, tant les incertitudes nées du désengagement américain sous Trump redessinent les priorités stratégiques. Le TNP, pilier de la stabilité mondiale depuis 1970, se craquelle sous ces pressions et représente une barrière morale des plus fragiles : la diffusion des connaissances et l’érosion des garanties américaines risquent de précipiter une nouvelle vague de prolifération, dont les conséquences restent encore largement sous-estimées. Je dois préciser mes propos : le TNP n’est pas uniquement une "barrière morale" car il se veut "juridiquement contraignant", mais je veux dire par là que sa portée dépend largement de la volonté politique des États et de leur perception de son utilité. Quand cette volonté s’effrite face à un impératif de sécurité nationale (comme dans le contexte du désengagement US), il peut à mon sens effectivement être réduit à une contrainte symbolique, facile à contourner pour un État déterminé.
  19. Alain Rousset est une personnalité politique particulièrement concernée par les questions d'industries d'armement et les questions de défense et de stratégie. Depuis 1998 (!) qu'il est à la tête de la région Aquitaine devenue NoA, il a pris soin non seulement d'être à l'écoute des industriels implantés dans sa région mais aussi d'organiser à échéance régulière des diners en petit comité avec des analystes de tous horizons pour entendre leurs avis et les interroger directement.
  20. les doutes sur le parapluie nucléaire américain, désormais communs depuis les déclarations de Trump, fragilisent dangereusement le régime de non-prolifération mis en place par le TNP. Si chaque pays inquiet – Pologne aujourd’hui, peut-être d’autres demain – se lance dans une course à l’armement nucléaire, on risque de voir le TNP voler en éclats. Une prolifération en Europe de l’Est, même sous contrôle, pourrait inspirer des vocations ailleurs, au Moyen-Orient ou en Asie, et là, c’est un autre monde qui s’ouvre, pas forcément rassurant pour la sécurité globale. Cela dit, il faut aussi voir l’autre côté : une Pologne nucléaire, si elle voyait le jour, ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle pour nous. Elle renforcerait la protection de l’Europe orientale, une zone stratégique où la menace russe est la plus tangible. En sécurisant son flanc est, elle contribuerait indirectement à la sécurité de la France et de ses voisins immédiats – Allemagne, Benelux, Italie.
  21. Les inquiétudes que tu soulèves sont légitimes. Maintenant je crois qu’on ne peut pas se contenter de camper sur ces frustrations, aussi fondées soient-elles. Les évolutions actuelles – menace russe, hésitations américaines – imposent un minimum d’engagement commun, ne serait-ce qu’affiché, pour donner un semblant de cohérence à l’Europe face au chaos. Oui, c’est compliqué, et oui, les égoïsmes nationaux sont un frein – le nôtre compris, soyons honnêtes. Mais si la France met ses ambitions légitimes entre parenthèses le temps de poser les bases d’un projet collectif, d’autres doivent aussi sortir de leur réserve. Ceux que tu cites, mais aussi la Pologne, les Baltes, ou même les pays nordiques ont leur rôle à jouer : il ne s’agit pas de tout sacrifier sur l’autel de Berlin ou Londres, mais de construire un noyau volontaire où chacun met un peu d’eau dans son vin. Sinon, on restera une somme de solos discordants, faciles à ignorer pour Moscou comme pour Washington.
  22. Exact et c'est cela qui sera effectivement déterminant, la constitution de ce noyau / "alliance ad hoc" est essentielle, il faut aboutir.
  23. C'est clair... sans menace le ressenti serait tout autre... Cela dit, depuis les premières ‘initiatives’ de Poutine – Géorgie en 2008, Arménie/Azerbaïdjan, Ukraine dès 2014 – sans oublier les menaces proférées à notre encontre, l’Europe n’a guère brillé par une prise de conscience concrète. Il a fallu 40 minutes de show dans le Salon ovale vendredi dernier pour que les capitales européennes sortent enfin de leur torpeur. Trump a allumé la mèche, mais le baril de poudre, c’est bien Moscou qui l’entasse depuis des années.
  24. Le besoin aujourd'hui ressenti d'une affirmation de l'Europe de la Défense est pourtant la conséquence directe de l'action de Trump, bien plus encore que celle de Poutine !
  25. Je partage totalement l’idée que des progrès historiques sont en cours, particulièrement au niveau national. L’Allemagne, avec sa rupture du dogme budgétaire et son soutien accru à la défense, incarne ce virage. D’autres pays, comme la Pologne ou les États baltes, montrent aussi une détermination nouvelle. L’UE, elle, fait son travail, mais sans éclat : elle avance dans ses limites structurelles – 27 voix à aligner, des processus lourds – et n’a pas les moyens institutionnels d’aller plus loin ni plus vite. Ce qui me préoccupe, c’est l’absence d’une affirmation collective explicite, portée par un noyau d’États plus concernés et volontaires – France, Allemagne, Pologne, par exemple, je crois aussi en la Suède et la Finlande. Les sommets récents esquissent des intentions, mais il manque une caisse de résonance, un élan politique partagé qui transcende les divergences. Pour l’instant, nous restons une mosaïque d’États, unis dans le discours mais prompts à diverger dans l’action. Cette fragmentation offre une prise facile à Moscou, qui raille notre impuissance, et à Washington, qui minimise nos efforts, sapant la crédibilité de chaque gouvernement qui tente de hausser le ton. Le format "alternatif" dont tu parles est crucial : une coalition resserrée, agile, capable de décider hors des carcans de l’UE ou de l’OTAN, est la seule voie pour être pris au sérieux collectivement. Tant qu’elle ne verra pas le jour, nos ambitions resteront théoriques, nos voix dispersées. Le temps presse – chaque semaine perdue amoindrie nos positions et coûte cher en influence comme en sécurité. Ce n’est pas aux plus timorés, ceux qui freinent par prudence ou neutralité, de dicter le rythme. Il revient aux nations prêtes à agir de poser les bases de ce projet, dès maintenant, pour donner corps à cette volonté qui, pour l’heure, reste en suspens. Mais il est vrai qu'il y a tant de variables en prendre en considération que rien n'est aujourd'hui simple, et que Trump sait (consciemment ou instinctivement) jouer du chaos qu'il provoque.
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