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Les Etats-Unis entre hyperpuissance et hyperhégémonie - Noam Chomsky


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Terrorisme, l’arme des puissants

Pourquoi, s’interrogeait le président Bush, des gens « peuvent nous détester », alors que « nous sommes si bons » ? Les dirigeants américains n’ont pas toujours conscience des effets à moyen et à long terme de leur détermination à toujours l’emporter contre n’importe quel adversaire. Et leurs exploits d’hier peuvent se payer demain d’un prix très lourd. M. Ben Laden fut le produit de la victoire des Etats-Unis contre les Soviétiques en Afghanistan ; quel sera le coût de leur nouveau triomphe dans ce pays ?

Par Noam Chomsky

LA SUITE PAR ICI http://www.monde-diplomatique.fr/2001/12/CHOMSKY/15974

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Le point est que c'est un débat connu en histoire: rétrospectivement, celui qui regarde l'histoire de tel ou tel moment se dit que les dirigeants de l'époque étaient vraiment cons, qu'ils ont confondus objectifs tactiques et stratégiques, qu'ils ont amené ce qui leur est tombé sur la gueule après....

La vérité est que c'est quand même nettement plus compliqué d'agir et plus facile de juger a posteriori: la menace d'aujourd'hui se combat souvent aux côtés de l'adversaire de demain, et les options d'un gouvernement à un instant T sont souvent très limitées, son champ de vision limité....

je ne dis pas que ça doit servir à justifier toute décision et tout choix: c'est d'ailleurs l'attitude des ex du gouvernement Bush qui contre-accusent leurs contempteurs en signalant que "personne ne pouvait savoir", "qu'il fallait agir", que "c'est bien facile quand on n'est pas au pouvoir"..... les répliques sont aussi connues que les accusations quand l'engueulade se limite commodément aux grands principes abstraits et non à une analyse des faits.

Le coup de l'aide à l'Afghanistan dans les années 80 en est l'exemple type: y'avait-il moyen de faire autrement? Le problème est que non, sans doute, à moins de ne pas considérer l'Afghanistan conquis par l'URSS et -relativement- pacifié, comme un grand pas en avant pour les soviétiques (calcul qui n'est pas sans intérêt).

Pour l'Irak et 2003, la réponse est plus facile, car les analyses ne manquaient pas à l'époque des faits, et celles en faveur de la guerre tenaient peu la route, même dans l'optique du "grand jeu" pétrolier entre la Chine et les USA. Pour le Vietnam, là encore, c'est plus épineux.

Mais un fait demeure quand même dans toutes ces options américaines: les ricains dépensent bien trop pour leurs guerres, au regard des résultats obtenus, et ils répètent éternellement le schéma de la guerre totale, mobilisant la nation, jusqu'à l'absurde ("guerre contre le terrorisme", guerre contre l'Irak), et justifiant une surdépense qui rend une opération stratégiquement non rentable rien que par la dépense qu'elle occasionne. C'est le syndrôme de leurs chiottes sur la station spatiale internationale: 18millions de dollars la pièce, et ils lâchent au bout de 4 usages, là où les russes en ont des fiables pour 20 fois moins. Ou, toujours dans le domaine spatial, le célèbre coup du stylo à 1 million de dollars pièce (recherche comprise) contre la mine de plomb russe :lol:.

le point est que mobiliser autant de moyens pour tout, sans esprit critique, peut rendre un débat sur une question stratégique caduque: une guerre, une opération de longue haleine, peut valoir le coup, mais jusqu'à un certain point, et jusqu'à un certain coût (ou investissement, c'est selon les points de vue). Hors les USA, pour de multiples raisons, convertissent chaque cause en nouvelle confrontation contre Hitler, et en viennent même à inventer des causes (guerre contre l'Irak).

Faut rappeler que la guerre du Vietnam a coûté si cher qu'elle a privé les USA des moyens de lutter contre la crise financière et monétaire de la fin des années 60: résultat, il a fallu passer aux changes flottants, à l'endettement public continuel et au système financier actuel, sans contrepartie.

Quel effet aura la dépense que les USA ont consacré à la double guerre Afghanistan-Irak? La crise financière actuelle voit un gouvernement US sérieusement limité dans sa capacité à dépenser et à emprunter....

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Je pense que pour l'Afghanistan, les conséquences n'étaient pas si imprévisibles que ça, surtout après ce qui s'était passé en Iran, se douter que les islamistes sont une carte très dangereuse à jouer, certes, ils sont anticommunistes, mais est ce que ça en fait des alliés ? Non, mais les dirigeants américains étaient obsédés par l'URSS a tel point qu'ils consacraient 70% de leurs ressources en renseignement juste pour elle, et ce genre de myopie on la retrouve en Amérique Latine aussi, financer n'importe qui n'importe comment pour lutter contre les régimes de gauche. Après ont se retrouve avec des cartels de la drogue surpuissants et des armées de mercenaires privés issus des contras ou de leurs pendants qui cause bien plus de dégâts aujourd'hui.

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L'URSS avec sa puissance militaire et son idéologie était alors très largement bien plus potentiellement mortel pour les USA que l'ensemble des autres acteurs d'alors - ce n'était des attentats ou des guérillas que l'on risquait, mais l'armageddon -.

Au point qu'Américains et Chinois (ainsi que les services ouest allemands, je l'ai appris dans ''les services secrets chinois'' de Roger Faligot) collaborer pour sa surveillance électronique ainsi qu'en Afghanistan (ou la Chine était le 1er fournisseur des moudjahdins jusqu'en 84) ou au Cambodge (Khmers rouge aidé après l'invasion vietnamienne...).

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L'URSS avec sa puissance militaire et son idéologie était alors très largement bien plus potentiellement mortel pour les USA que l'ensemble des autres acteurs d'alors - ce n'était des attentats ou des guérillas que l'on risquait, mais l'armageddon -.

je pense que ta vision est biaisée

en dehors de la lutte idéologique les dirigeants de l'URSS etaient pragmatiques (selon les periodes bien sur)

un reportage recemment passé sur Arte sur Reagan fait bien sentir cela : ceux sont eux qui ont fait des demarches de contact à haut niveau quand ils se sont senti largés du point de vue economique et militaire pour eviter une montée vers la confrontation (notamment poussée par les ailes dures des 2 super puissances)

et en même temps que pragmatiques ils étaient paranoiaques (voir l'incident de l'exercice Event Archer de 1983 je crois)

en ce sens ils etaient l'image miroir de l'administration US d'ailleurs (qui voyait des rouges partout)

un mélange de mefiance, paranoia et pragmatisme avec les outils à leur disposition

simplement leurs outils etaient moins bon sur le long terme

ils ont donc perdu la guerre froide

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Non, mais les dirigeants américains étaient obsédés par l'URSS a tel point qu'ils consacraient 70% de leurs ressources en renseignement juste pour elle

L'inverse était aussi vrai, non ? Les documents d'archives qui nous sont parvenus depuis la fin de la Guerre Froide montre que le danger, les manipulations et le pillage technologique militaire et civil par les services de renseignements soviétiques était bien réel et énorme.

Voir notamment :

The Mitrokhin archive

http://en.wikipedia.org/wiki/Mitrokhin_archive

The Farewell Dossier

https://www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/csi-publications/csi-studies/studies/96unclass/farewell.htm

NB : si l'on s'en tient au cas français, il faut par exemple savoir que la quasi totalité des communications diplomatiques de notre pays entre 1945 et 1982 étaient connues des Soviétiques, grâce à un Français travaillant au chiffrage des documents, recruté à la fin de la Seconde Guerre mondiale. 8% environ des efforts d'espionnage de l'URSS semblent avoir été consacrés à des tentatives de manipulation de l'opinion publique française et de ses dirigeants, à voler des secrets de nos missiles et fusées, etc.

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Cet article présente tout de même de nombreux biais, lié à sa période d'écriture (Décembre 2001).

Il faut quand même le replacer dans la période de doute, d'émotion intense et de volontarisme guerrier de l'époque. Il est évident qu'en presque 10 ans, les lignes ont bougé et que l'interprétation qu'en aurait Chomsky actuellement serait différente, même si les fondamentaux de la lutte contre le terrorisme qu'il présente sont toujours valables. Qu'a t'il, d'ailleurs, écrit sur le sujet, depuis ?

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Faudrait que je retrouve des textes, je suis pas un expert sur tout ce que dit cet homme mais j'imagine qu'il en pense toujours la même chose, j'ai lu son bouquin "Dominer le monde ou sauver la planète" ou il te prouve avec de nombreux documents à l'appui que la politique actuelle des états-unis n'est nullement nouvelle mais qu'elle est la même que celle des administrations républicaines et démocrates passée, sauf qu'aujourd'hui elle n'est plus déniée mais revendiquée ouvertement.

Et pourquoi l'émotion ? Il te donne des faits précis, des condamnations par les tribunaux internationaux, les droits de véto, la définition du terrorisme qui colle avec la façon de faire la guerre des USA, des faits rien que des faits.

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