Henri K. Posté(e) le 18 juin 2018 Share Posté(e) le 18 juin 2018 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 21 juin 2018 Share Posté(e) le 21 juin 2018 Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme : http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CAT/C/CHN/CO/5&Lang=Fr (3 février 2016) Le Comité contre la torture...accueille avec satisfaction... les modifications apportées en 2012 à la loi de procédure pénale afin d’interdire l’utilisation des aveux arrachés sous la torture comme éléments de preuve dans le cadre des procès et d’imposer l’enregistrement audio ou vidéo de l’interrogatoire dans les affaires pénales graves ; Le Comité salue également... a) L’interprétation concernant l’application de la loi de procédure pénale formulée en 2012 par la Cour populaire suprême, qui a estimé qu’infliger une souffrance physique constituait un acte de torture ; c) L’abolition, en 2014, du système d’internement administratif consistant en la « rééducation par le travail » ; Mais : Le Comité prend note des dispositions visant à interdire l’extorsion d’aveux par la torture ou l’emploi de la violence pour recueillir un témoignage (art. 247 de la loi pénale), mais s’inquiète de ce que cette interdiction ne s’applique peut-être pas à tous les agents de l’État et à toutes les personnes agissant à titre officiel. En outre, les dispositions ne visent pas l’emploi de la torture à d’autres fins que l’extorsion d’aveux à des défendeurs ou des suspects dans une affaire pénale ; Durée de garde à vue : Le Comité demeure préoccupé par le fait que l’État partie n’a pris aucune mesure pour réduire la durée de la période légale maximum de trente jours pendant laquelle des détenus peuvent être maintenus en garde à vue et le délai supplémentaire de sept jours donné au procureur. Le Comité note avec satisfaction que la modification apportée en 2012 à la loi de procédure pénale autorise notamment l’avocat de la défense à rencontrer un suspect dans un délai maximum de quarante-huit heures après en avoir fait la demande, mais regrette que la loi ne garantisse pas le droit du détenu de rencontrer un avocat dès le début de la détention. Le Comité est gravement préoccupé par les modifications apportées aux dispositions de la loi de procédure pénale qui permettent, dans les affaires concernant les crimes de « mise en danger la sécurité de l’État », de « terrorisme » ou de « corruption » grave, d’assigner des personnes à résidence surveillée en un « lieu désigné » pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois lorsque leur assignation à résidence à leur domicile est susceptible d’entraver l’enquête. Avocats détenus : Le Comité est vivement préoccupé par des opérations sans précédent menées depuis le 9 juillet 2015, au cours desquelles plus de 200 avocats et militants auraient été détenus et interrogés. Parmi ces derniers, 25 sont encore assignés à résidence surveillée dans un lieu désigné, et on serait sans nouvelles de 4 autres. Vidéos incomplètes : Le Comité prend note avec préoccupation des informations selon lesquelles la police n’enregistre parfois que certaines parties des interrogatoires ou se livre à des actes de torture hors du champ du système de vidéosurveillance. Prisons noires : Le Comité note que l’État partie nie l’existence de lieux de détention non officiels, mais il reste très sérieusement préoccupé par les informations concordantes émanant de sources diverses selon lesquelles des personnes continuent d’être détenues illégalement dans des lieux non officiels et non recensés appelés les « prisons noires ». Corée du Nord : Il note également avec préoccupation que l’État partie mène une politique stricte de rapatriement forcé à l’égard de tous les nationaux de la République démocratique populaire de Corée qui franchissent illégalement la frontière. Peine de Mort : Le Comité prend note avec satisfaction des informations selon lesquelles l’État partie a cessé d’appliquer la peine de mort pour certains crimes à caractère économique et certains crimes sans conséquences fatales. Gays et lesbiennes : Le Comité note avec préoccupation que des cliniques privées et des cliniques publiques proposeraient la « thérapie de réorientation sexuelle », qui vise à modifier l’orientation sexuelle des lesbiennes et des gays, et que cette thérapie consiste notamment à administrer des chocs électriques aux intéressés et, parfois, à les hospitaliser contre leur gré dans un établissement psychiatrique ou autre, ce qui peut leur causer des préjudices physiques et psychologiques. Le Comité note qu’en décembre 2014, un tribunal de Beijing a condamné l’une de ces cliniques à indemniser un patient qui avait subi ce traitement. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 21 juin 2018 Share Posté(e) le 21 juin 2018 Le 18/06/2018 à 12:46, Henri K. a dit : On en parle justement sur le fil guerre économique US-Chine-UE. Et moi des craintes US de représailles via boycott officieux style Corée du Sud / THAAAD. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Henri K. Posté(e) le 22 juin 2018 Share Posté(e) le 22 juin 2018 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 26 juin 2018 Share Posté(e) le 26 juin 2018 http://nationalinterest.org/feature/heres-how-china-achieving-global-semiconductor-dominance-26402?page=2 (25 juin 2018) Comment fait la Chine pour se constituer une industrie du semi-conducteur ? Samsung Electronics (coréen), SK Hynix (coréen), and Micron (américain) concentrent 96% du marché mondial des mémoires DRAM. En décembre 2017, la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) constatait que les prix avaient augmenté de 47% La NDRC a suggéré que les fabricants de DRAM étaient engagés dans une entente illicite de fixation des prix. L'annonce s'adressait à Samsung, SK Hynix et Micron. En février, Samsung a signé un nouveau protocole d'accord avec le Département de l'industrie de haute technologie de la NDRC pour coopérer dans la fabrication de puces, l'intelligence artificielle et la fabrication de semi-conducteurs, même si un responsable de la NDRC a affirmé que l'accord n'avait "rien à voir avec les hausses de prix des puces de stockage". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Henri K. Posté(e) le 27 juin 2018 Share Posté(e) le 27 juin 2018 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 27 juin 2018 Share Posté(e) le 27 juin 2018 (modifié) https://www.ville-rail-transports.com/lettre-confidentielle/premier-automatique-shanghai/ (4 avril 2018) Le 31 mars 2018, Shanghai Keolis, la joint-venture formée par Shanghai Shentong Metro Group (51 %) et Keolis (49 %), a démarré l’exploitation de la ligne de métro Pujiang. Cette première ligne de métro automatique sans conducteur du réseau de Shanghai s’étend sur 6,7 km et relie six stations aériennes. Elle dessert le quartier de Pujiang, au sud de la ville. Shanghai Keolis avait auparavant participé à l’automatisation de la ligne 10 du métro de Shanghai, fonctionnant toujours avec un conducteur à bord. La prochaine étape de cette consolidation sera elle aussi shanghaïenne. Ce sera, en juin 2019, l’exploitation du nouveau métro circulaire de l’aéroport de Pudong. La ligne devrait transporter 250 000 passagers par jour. Shanghai Keolis exploitera la ligne pendant 20 ans. Modifié le 27 juin 2018 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 28 juin 2018 Share Posté(e) le 28 juin 2018 https://www.nytimes.com/2018/06/25/world/asia/china-sri-lanka-port.html (25 juin 2018) Le port d'Hambantota est un fiasco économique qui fait crouler le Sri Lanka sous les dettes. Sa seule finalité crédible serait de devenir une base militaire chinoise. C'est au cours d'un conflit plus récent - la guerre civile brutale de 26 ans entre le Sri Lanka et les séparatistes tamouls ethniques - que la Chine est devenue indispensable. M. Rajapaksa, qui a été élu en 2005, a présidé les dernières années de la guerre, lorsque le Sri Lanka est devenu de plus en plus isolé par des accusations de violations des droits de l'homme. Sous sa direction, Sri Lanka dépendait fortement de la Chine pour le soutien économique, l'équipement militaire et la couverture politique à l'ONU pour bloquer les sanctions potentielles. La guerre a pris fin en 2009, et alors que le pays sortait du chaos, M. Rajapaksa et sa famille ont consolidé leur emprise. Au plus fort du mandat de M. Rajapaksa, le président et ses trois frères contrôlaient de nombreux ministères et environ 80 % des dépenses gouvernementales totales. Pendant les élections au Sri Lanka en 2015, d'importants paiements provenant du fonds de construction portuaire chinois ont été versés directement aux aides de campagne et aux activités de M. Rajapaksa, qui avait accepté les conditions chinoises à chaque fois et était considéré comme un allié important dans les efforts de la Chine pour écarter l'influence de l'Inde en Asie du Sud. Les paiements ont été confirmés par des documents et des chèques en espèces détaillés dans le cadre d'une enquête gouvernementale vue par le New York Times. 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Henri K. Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
koojisensei2 Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 Le 28/06/2018 à 12:59, Wallaby a dit : https://www.nytimes.com/2018/06/25/world/asia/china-sri-lanka-port.html (25 juin 2018) Le port d'Hambantota est un fiasco économique qui fait crouler le Sri Lanka sous les dettes. Sa seule finalité crédible serait de devenir une base militaire chinoise. C'est au cours d'un conflit plus récent - la guerre civile brutale de 26 ans entre le Sri Lanka et les séparatistes tamouls ethniques - que la Chine est devenue indispensable. M. Rajapaksa, qui a été élu en 2005, a présidé les dernières années de la guerre, lorsque le Sri Lanka est devenu de plus en plus isolé par des accusations de violations des droits de l'homme. Sous sa direction, Sri Lanka dépendait fortement de la Chine pour le soutien économique, l'équipement militaire et la couverture politique à l'ONU pour bloquer les sanctions potentielles. La guerre a pris fin en 2009, et alors que le pays sortait du chaos, M. Rajapaksa et sa famille ont consolidé leur emprise. Au plus fort du mandat de M. Rajapaksa, le président et ses trois frères contrôlaient de nombreux ministères et environ 80 % des dépenses gouvernementales totales. Pendant les élections au Sri Lanka en 2015, d'importants paiements provenant du fonds de construction portuaire chinois ont été versés directement aux aides de campagne et aux activités de M. Rajapaksa, qui avait accepté les conditions chinoises à chaque fois et était considéré comme un allié important dans les efforts de la Chine pour écarter l'influence de l'Inde en Asie du Sud. Les paiements ont été confirmés par des documents et des chèques en espèces détaillés dans le cadre d'une enquête gouvernementale vue par le New York Times. C'est vrai que ça change des méthodes américaines pour maintenir au pouvoir des alliés. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 Décès d'un milliardaire chinois Wang Jian (PDG du groupe HNA) lors d'un voyage en France, suite à une chute accidentelle. Son groupe (maison mère de Hainan Airlines, et actionnaire de Deutsche Bank) était sous le collimateur des autorités chinoises pour un endettement jugé excessif. (Etonnamment, le monde est très avare en détail sur les circonstances du décès, j'ai dû aller fouiller ailleurs...) http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/07/04/97002-20180704FILWWW00084-le-patron-de-hna-decede-accidentellement-en-france.php https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/07/04/le-milliardaire-chinois-wang-jian-meurt-d-une-chute-dans-le-sud-de-la-france_5325621_3216.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 Je connais le coin. Avec le mistral, il y a déjà eu des accidents. Et il ne serait pas le premier a mourir pour un selfie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 5 juillet 2018 Share Posté(e) le 5 juillet 2018 Le 4/7/2018 à 11:37, koojisensei2 a dit : C'est vrai que ça change des méthodes américaines pour maintenir au pouvoir des alliés. On assiste à un moment de basculement, de retournement des rôles. Jusqu'à présent la Chine était dans une posture très moralisatrice de victime, et de critique de l'impérialisme. Maintenant qu'elle se (re-)constitue un empire, elle va voir se retourner contre elle tous ses beaux arguments. La critique est facile, mais l'art est difficile. 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 10 juillet 2018 Share Posté(e) le 10 juillet 2018 https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/10/la-poetesse-chinoise-liu-xia-veuve-du-dissident-et-prix-nobel-de-la-paix-liu-xiaobo-a-quitte-la-chine_5328792_3210.html (10 juillet 2018) Liu Xia, veuve de Liu Xiaobo, est arrivée à Berlin : Son départ de Chine, négocié depuis de longs mois par l’Allemagne, est intervenu le lendemain de la visite dans ce pays du premier ministre chinois Li Keqiang. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 http://www.newsinenglish.no/2018/07/13/nobel-leader-may-finally-award-prize/ (13 juillet 2018) Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel, invite Liu Xia à venir à Oslo chercher le prix Nobel de Liu Xiaobo Vendredi, l'Aftenposten a rapporté que l'ambassade de Chine a réagi fortement aux commentaires de Reiss-Andersen, affirmant dans une déclaration envoyée au journal jeudi que ses commentaires révèlent son "arrogance" et ses préjugés contre la Chine. La déclaration cite nommément Reiss-Andersen, qui s'est également vu refuser un visa pour la Chine l'été dernier lorsqu'elle a voulu représenter le Comité Nobel norvégien aux funérailles de Liu Xiaobo. L'ambassade, en exprimant ses objections à ses commentaires, a prétendu qu'ils "déforment les faits", qu'ils étaient "malveillants" et même "provocateurs et abusifs". L'ambassade a également écrit que les "progrès" de la Chine, y compris les "progrès en matière de droits de l'homme", ont été réalisés grâce au "travail acharné" du peuple chinois. Une cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo en l'honneur de Liu Xiaobo pourrait également menacer les relations diplomatiques que la Norvège a finalement rétablies avec la Chine l'année dernière. Le gouvernement norvégien, qui par ailleurs se fait le défenseur des droits de l'homme, est resté pour la plupart silencieux au sujet de l'emprisonnement de Liu Xiaobo et de l'enfermement de sa femme, hésitant à irriter davantage les autorités chinoises. Cela a suscité des critiques en Norvège et à l'étranger, beaucoup affirmant que la Norvège, dans ses efforts pour rétablir les relations diplomatiques avec la Chine, était plus préoccupée par la vente de son saumon en Chine que par le maintien de ses principes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
koojisensei2 Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 (modifié) Liu Xiaobo est loin d"etre un personnage tout blanc comme les média essaient de nous faire croire. Ses prises de position concernant la colonisation par exemple a été plus que provocateur. Extrait d'un interview en 1988 : « s'il a fallu 100 ans de colonisation à Hong Kong pour être ce qu'elle est, alors il faut 300 ans de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong mais je ne suis pas sûr que 300 ans suffiraient » pour développer le pays. Comme si cela ne suffisait pas, il ajoute : « la modernisation est synonyme d'occidentalisation totale ». Et encore, notre cher génie de conclure : « choisir de vivre signifie choisir le mode de vie occidental. La différence entre le mode de gouvernement occidental et le mode de gouvernement chinois, c'est la même que celle entre l'humain et le non humain, il n'y a pas de compromis. L'occidentalisation est le choix non pas de la nation mais de la race humaine ». Pour le contexte, Nous somme au début du décollage économique de la Chine après presque un siècle de guerre. Pour le commun de la population chinoise, la décadence de la Chine est causé par la guerre de l'opium. C'est comme si un écrivain juif déclare que c'est grâce à Hitler qu'est née Israel mais qu'il aurait fallu tuer 3 fois plus de juif pour avoir plus de territoire. Modifié le 13 juillet 2018 par koojisensei2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 il y a 35 minutes, koojisensei2 a dit : Liu Xiaobo est loin d"etre un personnage tout blanc comme les média essaient de nous faire croire. Ses prises de position concernant la colonisation de Honk kong par exemple a été plus que provocateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liu_Xiaobo#Occidentalisation_de_la_Chine En 1988, de passage à Hong Kong (à l'époque encore concession britannique), il déclare, dans un interview accordé au magazine hongkongais Liberation Monthly, que « s'il a fallu 100 ans de colonisation à Hong Kong pour être ce qu'elle est, alors il faut 300 ans de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong mais je ne suis pas sûr que 300 ans suffiraient » pour réaliser une véritable transformation historique25,26. Ces affirmations scandalisèrent certains membres des cercles pro-démocratie27. Liu Xiaobo déclare aussi que « la modernisation est synonyme d'occidentalisation totale », que « choisir de vivre signifie choisir le mode de vie occidental. La différence entre le mode de gouvernement occidental et le mode de gouvernement chinois, c'est la même que celle entre l'humain et le non humain, il n'y a pas de compromis. L'occidentalisation est le choix non pas de la nation mais de la race humaine »28. Le sinologue Jean-Philippe Béja replace ces propos dans leur contexte de 1988. Les 20 dernières années du règne de Mao Zedong ont plongé la Chine dans une situation dramatique, et nombre de Chinois, même au sein du Parti communiste chinois, sont en extase devant la réussite de la colonie de Hong Kong avec sa liberté et sa prospérité. La culture traditionnelle et le « féodalisme » maoïste apparaissent comme les obstacles majeurs à la modernisation29. Bien que ces propos aient été utilisés contre lui par le gouvernement chinois, Liu indiqua en 2006 qu'il n'avait pas l'intention de les retirer30. C'est sûr que c'est provocateur, mais n'est-ce pas le rôle des intellectuels que de de provoquer des débats ? En même temps c'est très paradoxal, parce que Hong-Kong n'a jamais été une démocratie. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
koojisensei2 Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 il y a 11 minutes, Wallaby a dit : C'est sûr que c'est provocateur, mais n'est-ce pas le rôle des intellectuels que de de provoquer des débats ? En même temps c'est très paradoxal, parce que Hong-Kong n'a jamais été une démocratie. Je vais continuer à parler de sa brillante carrière : En 1996, dans un article intitulé « Leçons de la Guerre froide », il affirme que « le monde libre, sous la direction des États-Unis, a lutté contre tous les régimes qui foulent aux pieds les droits de l’homme. Les guerres importantes menées par le gouvernement américain sont, d’après Liu, défendables sur le plan éthique » En 2004, il publie un article intitulé « Victory to the Anglo-American Freedom Alliance », où il qualifie les guerres menées par les États-Unis après la guerre froide, comme étant « le meilleur exemple de la façon dont les guerres doivent être menées dans une civilisation moderne » ; il prédit qu’« un Irak libre, démocratique et paisible va naître ». Pendant l’élection présidentielle américaine de 2004, il félicita le président sortant, George Bush, de son effort de guerre en Irak et reprocha au candidat démocrate John Kerry de ne pas soutenir suffisamment les guerres américaines. Il déclara que « quelle que soit la gravité des risques encourus en abattant Saddam Hussein, l’inaction entraînerait des risques encore plus grands, comme le prouvent la seconde Guerre mondiale et le 11 septembre ! ». À ses yeux, « la guerre contre Saddam Hussein est juste, la décision du président Bush est la bonne ] Donnez lui le prix que vous voulez mais le prix Nobel de la paix, vraiment, c'est pas possible pour moi. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 (modifié) Il y a 2 heures, koojisensei2 a dit : Pour le commun de la population chinoise, la décadence de la Chine est causé par la guerre de l'opium. Le commerce de l'opium, (lequel sera suivi, ne l'oublions pas, par la production d'opium en Chine par les Chinois eux-mêmes), et la guerre avec l'Angleterre, puis avec la France n'ont pas aidé, mais la Chine du XIXe siècle souffrait de maux internes bien plus fondamentaux : Yves Chevrier, La Chine moderne, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 2e édition, avril 1992, pp. 20-21 : Admirée des philosophes, la Chine du XVIIIe siècle avait connu une paix et une prospérité remarquables. Signe le plus spectaculaire de l'« Âge d'Or» lié à la pax sinica (Ho Ping-ti), le doublement de la population en un siècle coïncide avec l'essor parallèle des ressources, l'un nourrissant l'autre dans un rapport linéaire (...) assuré par l'extension des surfaces cultivées, l'augmentation des rendements, la diffusion de nouvelles cultures et surtout la redistribution de la population concentrée depuis le Moyen Age dans les « zones économiques clés » (Chi Chao-ting) du Sud et du Yangzi en direction de la grande plaine du Nord. Malgré le développement du commerce, l'essor de l'artisanat rural et celui des villes (surtout au niveau des marchés locaux et provinciaux), cette croissance ne débouche sur aucun renouveau technologique. Au contraire, le très haut niveau de l'équilibre atteint à la fin du XVIIIe siècle constitue un handicap, un piège (high level equilibrium trap suivant M. Elvin), qui multiplie les hommes sans augmenter les revenus, épuise les recettes traditionnelles de la croissance sans inciter la percée industrielle dont beaucoup des éléments sont pourtant réunis. Sensibles dès cette époque, les signes du trop-plein (paupérisation, migrations intérieures qui déstabilisent les marches du Sud-Ouest, d'où partira la révolte des Taiping) se multiplient au cours du demi-siècle suivant tandis que la population, continuant de progresser au rythme de l'« Age d'Or », dépasse 400 millions vers 1850. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les rébellions populaires (Taiping, Nian (1853-1868), Hui (musulmans) du Nord-Ouest (1862-1873) et du Sud-Ouest (1856-1873), les sécheresses, inondations et famines (telles celles provoquées par la divagation du Huanghe en 1855, et par la grande crise de 1876-1879), agissent comme autant de freins malthusiens. Culminant dans le troisième quart de ce siècle, ce « grand massacre des mal nourris » conduit à l'étiage des années 1870 (dont le niveau est sujet à controverse en raison de l'incertitude des estimations) : il faut se reporter aux ravages de la Peste noire ou à ceux de la guerre de Trente ans pour retrouver, chez nous, à l'échelle d'un continent ou d'un pays, un cataclysme aussi considérable. http://afe.easia.columbia.edu/special/china_1750_demographic.htm L'appareil gouvernemental était raisonnablement bien adapté à une population plus petite, mais l'augmentation proportionnelle du personnel administratif n'a pas été faite pour suivre le rythme de la population. Au XIXe siècle, on estime qu'un magistrat direct, le plus bas fonctionnaire responsable de toute l'administration locale, pouvait être responsable de 250 000 personnes. Il n'est pas étonnant que lorsque de vraies crises sont survenues, les fonctionnaires du gouvernement étaient impuissants à les éviter, et les gens n'avaient rien sur quoi se reposer, sauf de maigres dons et des efforts de secours nationaux et internationaux, qui n'ont atteint que peu de gens. Modifié le 13 juillet 2018 par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 (modifié) Ce Liu Xiaobo semblait avoir des idées assez superficielles sur la démocratie. C'est en quelques sorte l'envers de l’opinion de ceux qui la conspue, mais au fond partage un même incompréhension de la dite démocratie qu'on souvent les non occidentaux, ce qui ne manque pas d’ironie ; deux faces d'une même pièce de préjugés. Et c'est toujours désolant de voir des intellectuelles en appeler à la copie pur et simple de modèles étrangers sachant que ça ne marche jamais dans les faits. Modifié le 13 juillet 2018 par Shorr kan Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 Autres aspects de son oeuvre : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Philosophie_du_porc_et_autres_essais En 1986, son essai « Crise ! La littérature de la nouvelle époque est entrée en crise »5 le rend célèbre. Il y critique l'absence de créativité des écrivains chinois, pourtant présentés comme briseurs de tabous. Sa critique du mouvement littéraire alors populaire « Recherche des racines », pour lui une « retraite dangereuse et réactionnaire dans le traditionalisme », choque. Il critique les tendances confucéennes d'écrivains dépendant de l'État, se voyant en conseillers du prince. Selon lui, les intellectuels ont le devoir de conserver un esprit critique, se rattachant ainsi à la tradition du mouvement du 4 mai 1919. À la fin des années 1980, Liu n'est donc qu'un critique culturel, plus véhément et plus talentueux que d'autres en cette période d'autocritique et d'admiration de la démocratie occidentale. Il réside 3 mois en Norvège, isolé et déçu par les sinologues qui « ne parlent pas le Chinois ». Il est mal à l'aise aussi aux USA où passe quelques mois dans des universités américaines. Dans son essai Réflexions d'un antitraditionaliste : la révélation new-yorkaise, il écrit : « Face aux autres nations [les Occidentaux modernes] gardent toujours bien enracinés en eux un sentiment distinctif de supériorité ». Il réalise qu'il n'y a pas de remède miraculeux aux problèmes de la civilisation moderne. Il faut penser par soi même et mettre en œuvre « une critique de la culture occidentale à partir de la force individuelle » 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 13 juillet 2018 Share Posté(e) le 13 juillet 2018 il y a 4 minutes, Wallaby a dit : Autres aspects de son oeuvre : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Philosophie_du_porc_et_autres_essais En 1986, son essai « Crise ! La littérature de la nouvelle époque est entrée en crise »5 le rend célèbre. Il y critique l'absence de créativité des écrivains chinois, pourtant présentés comme briseurs de tabous. Sa critique du mouvement littéraire alors populaire « Recherche des racines », pour lui une « retraite dangereuse et réactionnaire dans le traditionalisme », choque. Il critique les tendances confucéennes d'écrivains dépendant de l'État, se voyant en conseillers du prince. Selon lui, les intellectuels ont le devoir de conserver un esprit critique, se rattachant ainsi à la tradition du mouvement du 4 mai 1919. À la fin des années 1980, Liu n'est donc qu'un critique culturel, plus véhément et plus talentueux que d'autres en cette période d'autocritique et d'admiration de la démocratie occidentale. Il réside 3 mois en Norvège, isolé et déçu par les sinologues qui « ne parlent pas le Chinois ». Il est mal à l'aise aussi aux USA où passe quelques mois dans des universités américaines. Dans son essai Réflexions d'un antitraditionaliste : la révélation new-yorkaise, il écrit : « Face aux autres nations [les Occidentaux modernes] gardent toujours bien enracinés en eux un sentiment distinctif de supériorité ». Il réalise qu'il n'y a pas de remède miraculeux aux problèmes de la civilisation moderne. Il faut penser par soi même et mettre en œuvre « une critique de la culture occidentale à partir de la force individuelle » Là par contre il a plutôt raison: - Le néo-confucianisme m'a toujours paru une tentative risible de contrefaçon par le régime chinois de sa propre civilisation. Ce qui pour le pays des contrefaçons est assez savoureux . Alors que la pensée chinois - ancienne ou moderne- est tellement plus riche. - Il est plus lucide ici vis à vis de l'occident que dans les texte posté plus haut. J'ai l'impression au vu de ces aperçus qu'il s'est en quelque sorte "radicalisé" avec le temps, la répression aidant. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
koojisensei2 Posté(e) le 14 juillet 2018 Share Posté(e) le 14 juillet 2018 Il y a 15 heures, Wallaby a dit : Le commerce de l'opium, (lequel sera suivi, ne l'oublions pas, par la production d'opium en Chine par les Chinois eux-mêmes), et la guerre avec l'Angleterre, puis avec la France n'ont pas aidé, mais la Chine du XIXe siècle souffrait de maux internes bien plus fondamentaux : Bien sur que la Chine de cette époque avait de grave problème interne. Autrement, je ne vois pas comment un pays qui représentait à l'époque 1/3 du PIB mondiale et accessoirement la 1ere puissance économique devant l’Angleterre à pu perdre une guerre contre quelques bateaux envoyé depuis l'autre bout de la terre. A vrai dire, je pense que la perte de cette guerre n'a pas vraiment été l'élément majeur qui avait causé la perte de l'effondrement de l'empire Qing. L'effet sur la finance de l'empire de l'époque était limité et la Chine avait en fait largement les moyens de se relever. Mais la guerre sino-chinoise sous Qing qui avait éclaté par la suite a par contre été désastreuse pour la Chine. Concernant la surpopulation de la Chine de cette époque, tous les pays au monde, était auto-régulés par les ressources naturelles. Simplement, l'occident avait eu la "chance" d'exporter ce surplus de main d'oeuvre dans les colonies, notamment en Amérique. Pour revenir sur l'opium, le vrai problème n'est pas seulement le commerce extérieur qui devenait déficitaire. C'est plus le ravage de cette drogue diffusé à grande échelle sur la population qui avait été catastrophique. Ce qui est passionnant dans l'Histoire, c'est que l'on peut faire des parallèles avec l'époque moderne. La guerre de l'opium de l'époque déjà a été causé par une déficit du commerce extérieur de l'Angleterre vis a vis de la Chine. Deux siècles plus tard, les occidentaux ont toujours ce même problème. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 14 juillet 2018 Share Posté(e) le 14 juillet 2018 il y a 41 minutes, koojisensei2 a dit : Bien sur que la Chine de cette époque avait de grave problème interne. Autrement, je ne vois pas comment un pays qui représentait à l'époque 1/3 du PIB mondiale et accessoirement la 1ere puissance économique devant l’Angleterre à pu perdre une guerre contre quelques bateaux envoyé depuis l'autre bout de la terre. A vrai dire, je pense que la perte de cette guerre n'a pas vraiment été l'élément majeur qui avait causé la perte de l'effondrement de l'empire Qing. L'effet sur la finance de l'empire de l'époque était limité et la Chine avait en fait largement les moyens de se relever. Mais la guerre sino-chinoise sous Qing qui avait éclaté par la suite a par contre été désastreuse pour la Chine. Concernant la surpopulation de la Chine de cette époque, tous les pays au monde, était auto-régulés par les ressources naturelles. Simplement, l'occident avait eu la "chance" d'exporter ce surplus de main d'oeuvre dans les colonies, notamment en Amérique. Pour revenir sur l'opium, le vrai problème n'est pas seulement le commerce extérieur qui devenait déficitaire. C'est plus le ravage de cette drogue diffusé à grande échelle sur la population qui avait été catastrophique. Ce qui est passionnant dans l'Histoire, c'est que l'on peut faire des parallèles avec l'époque moderne. La guerre de l'opium de l'époque déjà a été causé par une déficit du commerce extérieur de l'Angleterre vis a vis de la Chine. Deux siècles plus tard, les occidentaux ont toujours ce même problème. Mais on peut plus leur faire la guerre pour les obliger à acheter du poison qu'on interdit chez nous. Ha le bon temps ou on était les plus forts... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 14 juillet 2018 Share Posté(e) le 14 juillet 2018 (modifié) Il y a 2 heures, koojisensei2 a dit : Concernant la surpopulation de la Chine de cette époque, tous les pays au monde, était auto-régulés par les ressources naturelles. Simplement, l'occident avait eu la "chance" d'exporter ce surplus de main d'oeuvre dans les colonies, notamment en Amérique. La France a très peu colonisé l'Amérique. La natalité en Europe occidentale a baissé par des régulations sociales faisant reculer l'âge du mariage : http://www.pass.va/content/dam/scienzesociali/pdf/acta12/acta12-dasgupta.pdf Dans son influente analyse des différences de fécondité entre d'une part l'Europe du Nord-Ouest préindustrielle des XVIIe et XVIIIe siècles et d'autre part les sociétés préindustrielles asiatiques, Hajnal (1982) fait la distinction entre les systèmes de ménages « nucléaires » et de ménages « joints ». Il a observé que dans le nord-ouest de l'Europe, le mariage normalement signifiait l'établissement d'un nouveau ménage, ce qui impliquait que le couple devait disposer, en économisant ou par transfert, de ressources suffisantes pour établir et équiper la nouvelle résidence. Cette exigence, à son tour, a conduit à des âges de mariage tardifs. Cela signifiait aussi que les parents supportaient le coût de l'éducation de leurs enfants. En effet, les taux de fécondité en Angleterre étaient à un niveau faible de 4 enfants par femme en 1650-1710, bien avant que les techniques modernes de planning familial soient devenues disponibles et bien avant que les femmes ne soient alphabétisées (Coale, 1969 ; Wrigley et Schofield, 1981). Hajnal a contrasté cela avec la formation des ménages en Asie, qu'il considérait comme des unités jointes composées de plus d'un couple et de leurs enfants [dans la même maison et partageant un même budget]. Modifié le 14 juillet 2018 par Wallaby 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant