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La Chine a de toute façon des ambitions hégémoniques. S'approprier le maximum de ressources et de territoires (surtout s'ils ne leur appartiennent pas). Pour ce faire elle affaiblit les grandes puissances d'un point de vue financier (États-Unis, Europe, les autres pays asiatiques...) pour les rendre dépendantes d'elle avant d'avancer ses pions militairement (constructions de bases militaires, extension de ses zones d'influence). Et les autres pays placés devant le fait accompli, la puissance militaire chinoise et bloqués financièrement car dépendant de la Chine ne peuvent plus que céder.

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La Chine a de toute façon des ambitions hégémoniques. S'approprier le maximum de ressources et de territoires (surtout s'ils ne leur appartiennent pas). Pour ce faire elle affaiblit les grandes puissances d'un point de vue financier (États-Unis, Europe, les autres pays asiatiques...) pour les rendre dépendantes d'elle avant d'avancer ses pions militairement (constructions de bases militaires, extension de ses zones d'influence). Et les autres pays placés devant le fait accompli, la puissance militaire chinoise et bloqués financièrement car dépendant de la Chine ne peuvent plus que céder.

 

Je pense que c'est quand même à nuancer car un peu plus complexe.

 

D'une part, il est clair que la Chine a des ambitions hégémoniques, au moins dans le sous-continent qu'elle considère être sa zone d'influence exclusive, essentiellement pour alimenter les besoins énormes en ressources dus à son économie et son développement. Mais d'autre part, je pense qu'il est partiellement faux de croire qu'elle le fait dans une logique totalement autocentrée (type: "après moi, les mouches" ou "moi et le monde à mes pieds"): plus qu'à diriger le monde, tout le discours chinois tourne autour de l'idée d'y prendre "sa part" et ses responsabilités dans un monde multipolaire. Il y a dans les postures chinoises une vraie demande de reconnaissance, plus qu'une d'aspiration à la domination (ou du moins à la domination brutale: elle considère que reconnaître la place qu'elle estime être la sienne, c'est lui permettre de gérer "ses" affaires —à savoir aussi celles de ses voisins— sans "ingérence"), et cela se traduit par une implication de plus en plus importante de la Chine dans les organes internationaux ou multilatéraux. Ceci s'accompagne au fait que le développement de la Chine tient essentiellement au fait qu'elle s'est partiellement ouverte au monde, et que si l'Occident dépend maintenant beaucoup de la Chine économiquement, la Chine sait aussi qu'elle dépend économiquement, pour les mêmes raisons, de ses bons rapports avec l'Occident. Elle sait donc très bien qu'elle ne peut pas prendre le risque de se brouiller avec eux, du moins à court/moyen terme.

 

Quelque part, elle n'est pas très loin de ce qu'a pu être la posture des USA notamment pendant la guerre froide: une grande puissance économique et bientôt militaire, avec des ambitions planétaires mais une recherche de domination par le "soft power" et l'adhésion à son modèle plus que par l'imposition par la force (en-dehors de quelques "petits" faciles à croquer pour faire un exemple de temps en temps: les USA ont alimenté des guerres périphériques, la Chine se concentre surtout sur ses minorités ethniques et religieuses et autres "ennemis intérieurs"). Comme les USA, la Chine veut être aimée et reconnue comme aimable, mais elle ne peut pas vraiment jouer sur ce terrain: l'Occident et une bonne partie du reste du monde n'ont finalement pas beaucoup d'affinités avec la Chine, en-dehors des perspectives économiques. À part ceux qui veulent faire du fric rapidement, les esprits faibles face à la propagande ou les réfugiés nord-coréens, qui la Chine fait-elle réellement rêver (au sens de vouloir adhérer à son modèle, comme le "modèle américain" nous a fascinés et continue en partie de nous fasciner en Occident)? Ça reste une dictature stricte et opaque, ses valeurs sont peu accessibles et compréhensibles du non-chinois, le régime cultive un nationalisme d'exclusion (y compris au sein de leur propre pays, pourtant supposé être un paradis communiste, où tous les hommes sont donc égaux), à l'inverse des USA qui —malgré leurs très nombreux défauts— restent une démocratie ouverte et animée par une mythologie de l'inclusion. Dans la plupart des pays, on peut détester les Américains, mais trouver intéressante l'idée de d'émigrer et s'installer en Californie; à l'inverse, on peut aimer la culture chinoise mais l'idée de s'installer à Shangaï fait flipper.

 

Le problème pour la dictature chinoise est qu'elle est face à une double contrainte. D'une part, le Chinois moyen veut vivre comme aux USA et le Parti essaie d'y arriver. D'autre part, pour y arriver, la Chine doit nécessairement s'ouvrir au monde, affaiblissant le parti. Tout l'art des gouvernements chinois depuis 25 ans est d'essayer d'inventer un système qui permette cette ouverture tout en verrouillant toute velléité démocratique interne, un système qui fasse que la Chine soit aimée dans le monde malgré son caractère totalitaire. Tout autre choix est inacceptable aux yeux des dirigeants du Parti, toutes tendances et tous clans mafieux confondus. Quand la Chine dit ne pas vouloir se fondre dans la mondialisation, plus que la préservation de ses valeurs culturelles (que le PCC a très largement mise à mal ces 50 dernières années, sans aucune intervention extérieure), c'est la préservation des privilèges et de la domination des castes dirigeantes qui profitent du système qui est en jeu. Quand elle dit qu'elle se méfie des valeurs occidentales et qu'elle est prête à la confrontation pour s'y opposer, on a surtout des groupes d'intérêts internes au système qui annoncent que toute velléité —interne ou externe— de brider leurs privilège est dangereux du fait de leur pouvoir de nuisance.

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À part ceux qui veulent faire du fric rapidement, les esprits faibles face à la propagande ou les réfugiés nord-coréens, qui la Chine fait-elle réellement rêver (au sens de vouloir adhérer à son modèle, comme le "modèle américain" nous a fascinés et continue en partie de nous fasciner en Occident)?

Illustration de cela dans le fil Corée : la Chine est moins détestée que le Japon, mais elle n'est pas dans le top 5 des pays aimés par les Sud-Coréens : éninsule-coréenne/page-127#entry859752

 

D'autre part, pour y arriver, la Chine doit nécessairement s'ouvrir au monde, affaiblissant le parti. Tout l'art des gouvernements chinois depuis 25 ans est d'essayer d'inventer un système qui permette cette ouverture tout en verrouillant toute velléité démocratique interne, un système qui fasse que la Chine soit aimée dans le monde malgré son caractère totalitaire. Tout autre choix est inacceptable aux yeux des dirigeants du Parti, toutes tendances et tous clans mafieux confondus. Quand la Chine dit ne pas vouloir se fondre dans la mondialisation, plus que la préservation de ses valeurs culturelles (que le PCC a très largement mise à mal ces 50 dernières années, sans aucune intervention extérieure), c'est la préservation des privilèges et de la domination des castes dirigeantes qui profitent du système qui est en jeu.

Il y a aussi la peur de l'effondrement gorbatchevien où la perte de contrôle du parti communiste se double d'une crise économique majeure.

Dans l'article suivant : http://www.washingtonpost.com/world/asia_pacific/twin-historical-traumas-shape-xi-jinpings-china-presidency/2015/03/02/b4074516-b2f0-11e4-bf39-5560f3918d4b_story.html (2 mars 2015) l'auteur indique que pour Xi Jin Ping, la révolution culturelle - dont il est lui-même une victime - et l'effondrement gorbatchevien sont deux versions d'un même problème. Xi Jin Ping fait l'amalgame entre révolution culturelle et perestroïka, qui sont pour lui deux modalités d'une même maladie d'un parti communiste dysfonctionnant. Le remède, la vision de Xi Jin Ping consiste à promouvoir un parti communiste efficace et vertueux.

Tout cela parait assez fort de café vu d'Occident, mais la peur de l'effondrement économique qui pourrait suivre une transition politique mal agencée me parait être une peur sérieuse, et prise d'autant plus au sérieux en Chine que ces 25 dernières années sont une période relativement brève en rapport avec le "siècle d'humiliation" (1850-1950) qui a été une période d'anarchie incroyable.

La peur du retour à l'anarchie a forcément un côté très paralysant pour faire bouger et transitionner le système politique.

D'autre part ce n'est pas uniquement la "caste dirigeante" qui profite du système actuel et qui serait déstabilisée par une démocratisation du régime. La classe privilégiée doit être comprise comme "la classe moyenne" dans son ensemble, qui bénéficie d'un privilège immense qui est la liberté de circulation. La Chine ce n'est pas Schengen : vous naissez à la campagne et vous n'avez pas le droit automatique d'aller vous établir et rêver de faire fortune en ville - sauf en tant que sans-papier, comme le rappelle François Godement :

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150209/etr.html#toc7

 

L'émigration intérieure a longtemps été contrôlée par le biais du permis de résidence qui reste en vigueur mais dans une forme atténuée ; les grandes villes ont d'énormes poches de population sans résidence permanente. Le sentiment d'appartenance à la classe moyenne consiste ainsi largement dans le fait de résider de manière légale dans les villes, ce qui joue aussi en faveur du soutien au régime.

Modifié par Wallaby
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  • 2 weeks later...

http://www.socsc.hku.hk/swk/rmac/video.html  (21 janvier 2015)

 

Conférence de Roderick MacFarquhar à l'université de Hong-Kong sur la politique de Xi Jinping, notamment les points suivants :

 

- pourquoi il est l'un des dirigeants chinois les plus forts, les plus concentrateurs de pouvoir entre ses seuls mains depuis Mao, donc plus fort que Deng Xiaoping ;

- son programme anti-corruption et ses limites ;

- sa tentative de reprise en main idéologique et ses apories ;

- son malentendu probable sur la notion de soft power ;

- pourquoi il a fini par signer le contrat gazier avec Poutine ;

- l'atout maître de Hong-Kong qui pourrait - mais rien n'est certain - lui permettre de garder ses institutions libérales encore longtemps : le fait que les entreprises étrangères font confiance à l'impartialité de la justice hongkongaise alors qu'ils n'ont aucune confiance équivalente dans les institutions de Shanghaï ou ailleurs en Chine continentale.

 

Une heure vingt-trois minutes en anglais, accent British.

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entrevus sur télé matin, une femme dont le bébé avait contracté une tumeur au poumon suite à la pollution a réalisée un reportage et apport son témoignage sur ce problème, il a fini par être censuré parce que dérangeant pour les autorités, sous titre en anglais

 

http://www.france2.fr/emissions/telematin/videos/echos_du_monde_du_23042015_23-04-2015_773733?origin=ftvsite_homepage

 

Chai Jing's groundbreaking documentary on China's Pollution.

Part 1 is here: http://youtu.be/MhIZ50HKIp0
 

Part 2 is here: http://youtu.be/ZKxnQxyOXfI
 

Part 4 is here: http://youtu.be/H2OQf213gv4
 

Part 5 is here: http://youtu.be/Zvj8ITg7P7o
 

Part 6 is here: http://youtu.be/I5j3wEcJUf8
 

Part 7 is here: http://youtu.be/kWevACWky1w

 

Part 8 is here: http://youtu.be/XaXk9SqbZVg

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entrevus sur télé matin, une femme dont le bébé avait contracté une tumeur au poumon suite à la pollution

Je n'ai pas compris que la preuve avait été apportée que la tumeur bénigne de son enfant était due à la pollution (1). D'autre part je n'ai lu nulle part dans quelle partie du corps était située cette tumeur bénigne.

 

Chai Jing est une journaliste spécialiste de la pollution, donc comme c'était un sujet qu'elle connaissait bien, forcément elle s'est posé la question d'un lien de cause à effet entre la pollution et la tumeur bénigne de son enfant.

Mais ce n'est pas parce qu'elle s'est posé la question que forcément elle a trouvé la réponse et que cette réponse est un "oui".

D'autre part c'est une tumeur bénigne prénatale. Lorsqu'il est dans le ventre de sa mère l'enfant ne respire pas et donc n'est pas exposé à la pollution par ses poumons (2).

 

(1) http://www.theguardian.com/world/2015/mar/02/china-environmental-policy-documentary-under-the-dome-chai-jing-video

 

Des journaux ont cité des scientifiques qui ont mis en doute sa suggestion dans la vidéo que les nuages de pollution avaient affecté la santé de sa fille.

 

(2) http://www.allodocteurs.fr/grossesse-enfant/grossesse/foetus/comment-le-foetus-respire-dans-le-ventre-de-sa-maman_2084.html

Le foetus ne respire pas à proprement parler car il ne se sert pas de ses poumons. Avant la naissance, c’est le placenta qui va jouer son rôle. Le placenta contient à la fois du sang maternel et du sang du fœtus, il permet ainsi l’apport d’oxygène au fœtus et l’évacuation du gaz carbonique fœtal. C’est en quelque sorte un filtre naturel.

 

Modifié par Wallaby
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  • 2 weeks later...

http://www.latimes.com/world/asia/la-fg-china-panda-poaching-20150513-story.html (13 mai 2015) et http://www.yomiuri.co.jp/world/20150514-OYT1T50127.html (14 mai 2015)

 

10 personnes ont été arrêtées pour avoir tué un panda et vendu sa viande (35 kg) après que deux frères, à la recherche de l'animal tueur de leur mouton l'eurent vengé. Le plus bizarre c'est que cette histoire se passe dans la province de Yunnan et que c'est la première fois que la présence du panda est attestée dans cette province ainsi qu'au sud du fleuve Yangtse. D'autre part le panda se nourrit surtout de plantes, principalement du bambou, ou exceptionnellement de rongeurs.

 

Au fond, est-on bien sûr que cette viande était de la viande de panda ? Y a-t-il eu des tests ADN ?

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http://www.dw.de/chinas-new-environmental-measures-a-step-in-the-right-direction/a-18448538 (13 mai 2015) et http://www.cfr.org/china/tackling-chinas-environmental-health-crisis/p36538 (14 mai 2015)

 

Le pouvoir chinois vient de décider d'un nouveau train de mesures environnementales, pour renforcer la mise en application des normes avec des mesures punitives comme des amendes infligées aux entreprises fautives.

 

Cela va dans le bon sens mais ne règlera pas tout. Des experts indiquent des estimations en termes d'espérance de vie perdue à cause des conséquences sur la santé de la pollution (air, eau, sols), ou en termes de coût des restructurations nécessaires. Face à ces estimations, les budgets ne sont pas au rendez-vous, surtout qu'ils se sont récemment tassés à cause de la moindre croissance et de moindres revenus fiscaux.

 

On imagine mal comment les fonctionnaires et cadres du parti vont pouvoir passer d'un modèle où ils sont jugés uniquement sur leurs performances économiques à un modèle où leur performance environnementale serait aussi prise en compte, comme il a été annoncé.

 

Le ministère de l'environnement parait trop faible pour assurer sa mission de coordination avec les autres ministères plus puissants que lui.

 

La société civile et les ONG continuent d'être perçues comme des fauteurs de trouble, et non comme des alliées pour la mise en oeuvre de ces politiques.

Modifié par Wallaby
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http://nationalinterest.org/feature/it-time-meet-china-halfway-12863 (12 mai 2015)

Cet article de 14 pages, qui est en fait le chapitre introductif d'un livre qui vient de paraître, traite d'un sujet malheureusement assez rare : la manière d'obtenir une détente entre l'Amérique et la Chine. En effet le commentariat de politique étrangère a plus tendance aujourd'hui à critiquer le "pivot" américain dans le sens où il ne serait pas assez rapide ou puissant, ou encore à critiquer le régime chinois, qu'à rechercher de manière pragmatique une désescalade.

L'auteur indique également qu'un des aspects du livre est d'apporter de nouvelles pièces au dossier à travers le dépouillement des écrits des analystes chinois, ce qui permet de partir de la Chine sinon telle quelle est, mais telle qu'elle perçoit les choses, au lieu de se confiner à notre perception de la Chine avec nos lunettes occidentales.

L'idée du titre, c'est que les Etats-Unis et la Chine devraient faire chacun, pas à pas, la moitié du chemin pour se rencontrer autour d'un compromis mutuellement acceptable. Par exemple la Chine réduirait ses revendications en mer de Chine, en échange de quoi les Etats-Unis diminueraient certaines capacités militaires rapprochées du territoire chinois, par exemple la réduction de la surveillance aérienne rapprochée de la Chine et l'arrêt des attaques de drones au Pakistan.

D'autre part l'auteur remet en question la méthode du compartimentage, qui permet de faire progresser ce qui peut l'être sans être bloqué par les questions non résolues. Il pense que cette méthode atteint ses limites et que c'est au contraire en liant plusieurs questions qu'on peut aller vers des compromis globaux plus productifs.

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Merci pour le résumé.

 

Deux remarques néanmoins:

 

- En quoi les attaques de drones au Pakistan dérange la Chine ?

 

- Le compartimentage est un moins disant, mais un traitement global, pour préférable qu'il soit, expose à voir le processus dérailler en entier par la faute d'intervenants hostiles à l'apaisement. Et ce genre d'agités du bocal bellicistes ne manque pas (je pense très fort aux néocons US et aux ultranationalistes chinois).

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Merci pour le résumé.

 

Deux remarques néanmoins:

 

- En quoi les attaques de drones au Pakistan dérange la Chine ?

 

- Le compartimentage est un moins disant, mais un traitement global, pour préférable qu'il soit, expose à voir le processus dérailler en entier par la faute d'intervenants hostiles à l'apaisement. Et ce genre d'agités du bocal bellicistes ne manque pas (je pense très fort aux néocons US et aux ultranationalistes chinois).

Désolé, je n'ai pas d'explication pour cette affaire de drones. Comme il s'agit d'une introduction, j'imagine que la réponse se trouve dans le reste du livre.

J'imagine, déjà, la proximité géographique.

D'après ce qu'on peut voir du bouquin sur Google Books, ce n'est pas tellement que ça dérange la Chine, mais que l'auteur pense que ça nuit à l'image des USA en Chine et donc à l'établissement de relations fortes. En gros, Chine et USA ont tous deux intérêt à la stabilisation du Pakistan, mais n'ont pas nécessairement la même vision quant à ce que devrait être cette stabilisation et les attaque de drones, unilatérales, contribueraient à agacer les Chinois ET à déstabiliser le Pakistan, ce dont les Chinois seraient fâchés. En outre, la Chine aurait des visées d'étendre son influence sur l'Afghanistan voisin notamment les marchés de la reconstruction.

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Et les minéraux. Je ne peux pas citer tous les messages qui apparaissent dans le fil Afghanistan quand on tape "cuivre" dans le moteur de recherche, ils sont trop nombreux...

 

La Chine se fout complètement de l'amitié afghane. Elle veut son pétrole et son cuivre et compte bien protéger ses investissements.

Fin 2011, la CNPC a signé un accord pour l'exploitation de trois blocs pétroliers dans le bassin du fleuve Amou Daria (nord de l'Afghanistan). En 2007, une entreprise métallurgique chinoise avait également obtenu un contrat d'exploitation de la mine de cuivre d'Aynak, au sud-est de Kaboul. Pékin guigne à l'évidence les ressources minérales afghanes. A l'heure du retrait occidental, la visite de M. Zhou Yongkang, membre du Comité permanent du bureau politique du PCC, annonce une redistribution des cartes géopolitiques autour de l'Afghanistan.

Signature le 23 septembre dernier à Kaboul d'un accord aux termes duquel Pékin s'engage à "entraîner, financer et équiper la police afghane". Forte de près de 150 000 hommes, ladite police a jusqu'à présent été formée et financée par les nations de l'OTAN.

http://www.lemonde.fr/international/article/2012/10/05/la-chine-prend-pied-en-afghanistan_1770875_3210.html

Selon une évaluation du Pentagone, l'Afghanistan est riche d'un potentiel minier - fer, cobalt, cuivre, or, chromite, lithium, pierres précieuses (lapis-lazuli...) - évalué à 1 000 milliards de dollars (750 milliards d'euros). Les autorités locales évoquent la somme de 3 000 milliards de dollars. Ces richesses minérales, à ce jour inexploitées du fait de l'insécurité et de l'absence d'infrastructures, attisent l'appétit des puissances régionales, parmi lesquelles la Chine et l'Inde sont les plus actives.

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http://nationalinterest.org/feature/americas-china-consensus-implodes-12938 (21 mai 2015)

 

Robert Manning qui est un ancien du Département d'Etat américain à l'époque de Tiananmen, commente et critique plusieurs publications récentes qui proposent des réponses à l'attitude actuelle de la Chine qui déçoit l'espoir - qui pouvait être plausible en 2005 lorsque Robert Zoellick a créé l'expression - qu'elle se comporte en "partie prenante responsable".

 

- Un article du Wall Street Journal qui prédit l'effondrement prochain du parti communiste.

 

- Un article du Weekly Standard qui prône une politique de guerre froide : promotion de la démocratie avec soutien des opposants. Mauvaise idée, dit Manning, car cela a peu de chances de réussir, et cela renforcerait le sentiment nationaliste chinois, avec la perception que la Chine est victime des Etats-Unis.

 

De façon générale, Manning pense que c'est une idée fausse, que de croire qu'une chine démocratique serait plus malléable dans la défense de ses intérêts.

 

- Un rapport de l'ancien premier ministre australien Kevin Rudd, critiqué comme trop optimiste sur la possibilité d'amener la Chine par la négociation vers cette attitude de "partie prenante responsable".

 

- Un rapport du Council on Foreign Relations qui est plus pessimiste et qui contient une contradiction : après avoir admis que les pays d'Asie ne veulent pas être en situation de choisir entre les Etats-Unis et la Chine, ils proposent finalement de les mettre dans cet embarras avec les idées irréalistes pour Manning d'exclure la Chine d'accords commerciaux ou de renforcer le contrôle des exportations de haute technologie.

 

http://nationalinterest.org/feature/chinas-emerging-vision-world-order-12934 (21 mai 2015)

 

Cet article complète le précédent en rappelant l'importance du mouvement du 4 mai 1919, qui n'est pas simplement une réaction à l'agressivité japonaise, mais la source de la conviction que l'ordre international dirigé par les occidentaux est injuste : la Chine a fourni un contingent aux franco-britanniques avec les 175000 hommes du Corps de travailleurs chinois, dont 10000 sont morts, mais elle a été traitée en vaincue, elle a été humiliée, par le traité de Versailles qui donnait le Shandong au Japon. C'est aussi la conviction que la Chine ne peut pas négocier avec les Occidentaux depuis une position de faiblesse, de junior partner.

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