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Les chiffres ne sont pas encore précis pour l'ensemble du pays (ça va arriver un peu plus tard): il ne s'agit, encore à cette heure, que d'estimations projetées par les instituts de sondages liés aux grands médias. 

Les Républicains fêtent une grande victoire, alors qu'ils continuent à décroître aussi bien dans le vote populaire que dans la "cote de popularité" des partis: beaucoup de facteurs entrent en jeu pour arriver à un tel résultat, mais le fait général demeure, à savoir que les républicains sont encore plus impopulaires, et ce de manière constante (depuis plusieurs années) et avec une forte marge, que les démocrates. Parmi les raisons:

 

- le problème, devenu très grave avec l'accumulation au cours des années, du découpage des circonscriptions électorales ("redistricting"): le prochain découpage n'arrive qu'en 2018, et vu le fonctionnement actuel des organismes qui en sont chargés, il ne promet pas beaucoup. Selon le mot du maire de Chicago, "avant, les électeurs choisissaient les politiques, maintenant, les politiques choisissent leurs électeurs". Le fait est que malgré le nombre énorme d'élections hier soir, et malgré le niveau de mécontentement de la population et l'impopularité du Congrès, très peu d'élections étaient réellement compétitives, et donc susceptibles de voir un changement. 

 

- la tenue à l'écart du vote de pans importants d'électorat: l'ensemble des dispositifs généralement résumés par le terme de "voter restriction" (ou "voter suppression") joue fortement dans un certain nombre d'Etats et de circonscriptions (et pourrait concerner jusqu'à 20 millions d'électeurs en cumulé à l'échelle du pays, dans la pratique plutôt autour de 9) où des électorats (principalement estimés comme démocrates) sont de fait, par un biais ou l'autre, privés du droit de vote, affaiblissant la représentativité des élus. 

 

- la désaffection vis à vis du politique: extrêmement réelle ces dernières années aux USA, ce qui les rapprocherait du coup beaucoup de l'évolution politique en Europe. Avec pour principale conséquence.... L'abstention. L'importance des bases électorales est donc multipliée, et particulièrement celle du parti républicain, traditionnellement plus mobilisée, avant tout en raison de l'âge: les retraités sont ceux qui votent le plus, et ont tendance à être plus conservateurs.

 

- ce sont des midterms, pas des élections d'une année présidentielle: l'abstention est nettement plus forte, l'intérêt plus bas. 

Modifié par Tancrède
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A ce stade, c'est du délire de journalistes, et plus généralement de la surdéveloppée classe des "pundits" (terme difficilement traduisible: pas vraiment d'équivalent en français: polémiste, commentateur....) qui a du temps d'antenne à occuper, des bouquins et des blogs à vendre, et un problème obsessionnel à alimenter. A chaque élection, ils se lancent direct sur le blablatage sur la suivante, ou même celle d'après si la suivante n'est pas une année présidentielle. 

Mais beaucoup croient assez peu à une confirmation républicaine en 2016, étant donné l'état actuel du parti, de ce qui le tient, et de son impopularité extrême qui a, depuis des années, réduit sa base électorale à un certain nombre de populations hardcore qui sont difficilement, voire pas du tout, compatibles avec les autres, et qui témoigne aussi du désenchantement certain qu'il y a avec les illusions et la trame narrative nées du reaganisme (le "moins de taxes et moins de règlementation = plus de croissance" notamment). 

Il s'agit avant tout d'un vote de désaffection vis à vis du parti démocrate, et même plus précisément d'un vote de désapprobation du président actuel (qui, comme tout président, est responsable s'il pleut ou s'il y a une mauvaise récolte), pas d'une approbation des républicains, et d'un vote de désapprobation du Congrès; ce sont les bases électorales les plus motivées qui ont voté.... Mais la "pundit class" est déjà, comme dans d'autres pays, en train de s'étendre sur ce que "le pays a dit" en niant dès les prémisses le phénomène de l'abstention ou du vote de mécontentement. Comme on dit aux USA, "never get something as pesky as the truth get in the way of a good story". Ils préfèrent caser leurs grandes visions sur le fait, c'est plus simple et ça leur permet de vendre leur "thèse" générique qui articule généralement leurs blogs, leurs bouquins, leurs conférences, leurs interventions médias.... 

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A ce stade, c'est du délire de journalistes, et plus généralement de la surdéveloppée classe des "pundits" (terme difficilement traduisible: pas vraiment d'équivalent en français: polémiste, commentateur....) qui a du temps d'antenne à occuper, des bouquins et des blogs à vendre, et un problème obsessionnel à alimenter. A chaque élection, ils se lancent direct sur le blablatage sur la suivante, ou même celle d'après si la suivante n'est pas une année présidentielle. 

Mais beaucoup croient assez peu à une confirmation républicaine en 2016, étant donné l'état actuel du parti, de ce qui le tient, et de son impopularité extrême qui a, depuis des années, réduit sa base électorale à un certain nombre de populations hardcore qui sont difficilement, voire pas du tout, compatibles avec les autres, et qui témoigne aussi du désenchantement certain qu'il y a avec les illusions et la trame narrative nées du reaganisme (le "moins de taxes et moins de règlementation = plus de croissance" notamment). 

Il s'agit avant tout d'un vote de désaffection vis à vis du parti démocrate, et même plus précisément d'un vote de désapprobation du président actuel (qui, comme tout président, est responsable s'il pleut ou s'il y a une mauvaise récolte), pas d'une approbation des républicains, et d'un vote de désapprobation du Congrès; ce sont les bases électorales les plus motivées qui ont voté.... Mais la "pundit class" est déjà, comme dans d'autres pays, en train de s'étendre sur ce que "le pays a dit" en niant dès les prémisses le phénomène de l'abstention ou du vote de mécontentement. Comme on dit aux USA, "never get something as pesky as the truth get in the way of a good story". Ils préfèrent caser leurs grandes visions sur le fait, c'est plus simple et ça leur permet de vendre leur "thèse" générique qui articule généralement leurs blogs, leurs bouquins, leurs conférences, leurs interventions médias.... 

 

Le terme usité en français est "branleurs" je crois, voir même parfois "putes" quand ils font ça sur commande.

 

 

L'argent plus que jamais la clé des élections américaines. Lire ici.

 

Un autre article dans le même genre sur l'oligarchie américaine http://blog.lefigaro.fr/lettres-de-washington/2013/11/washington-bulle-dargent-et-degos-1.html.

 

ça sent mauvais cette évolution antidémocratique au sein de la République de Havre....pardon des États-Unis...avec ses législaturistes...Euh ! Repardon... ses lobbyistes qui grippent les rouages de la vie politique du pays.

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Le terme usité en français est "branleurs" je crois, voir même parfois "putes" quand ils font ça sur commande.

 

 

 

Un autre article dans le même genre sur l'oligarchie américaine http://blog.lefigaro.fr/lettres-de-washington/2013/11/washington-bulle-dargent-et-degos-1.html.

 

ça sent mauvais cette évolution antidémocratique au sein de la République de Havre....pardon des États-Unis...avec ses législaturistes...Euh ! Repardon... ses lobbyistes qui grippent les rouages de la vie politique du pays.

Tiens, tu as replongé dans l'Honorverse, récemment? 

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Non pas vraiment, mais c'est frappant, voir carrément flippant ! Flippant de voir comment une aussi grande démocratie dégénère en oligarchie, et surtout de voir que le système "se boucle sur lui même" en absorbant même les oppositions naissantes en les corrompant/détournant/décrédibilisant.

 

Je connaissais la nature profondément élitiste de la politique américaine dès sa fondation, des classes dirigeantes; mais j'ai toujours pensé que les forces centrifuges qui travaillent la société américaine étaient suffisantes pour remettre régulièrement les compteurs à zéro et permettre au système se se renouveler. Alors que là, la stratification me semble aller pour durer...

 

Aussi, la victoire du statuquo avec un système qui continue sur son inertie c'est la règle en politique, mais j'avoue que voir B.Obama malgré une personnalité assez exceptionnelle (on ne peut pas lui enlever ça), les couilles coupés, impuissant, me chagrine un peu.

 

 

PS: Autre chose, ce genre d'évolution montre que la SF (la bonne) est vraiment un genre sous-estimé.

Modifié par Shorr kan
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Non pas vraiment, mais c'est frappant, voir carrément flippant ! Flippant de voir comment une aussi grande démocratie dégénère en oligarchie, et surtout de voir que le système "se boucle sur lui même" en absorbant même les oppositions naissantes en les corrompant/détournant/décrédibilisant.

 

Je connaissais la nature profondément élitiste de la politique américaine dès sa fondation, des classes dirigeantes; mais j'ai toujours pensé que les forces centrifuges qui travaillent la société américaine étaient suffisantes pour remettre régulièrement les compteurs à zéro et permettre au système se se renouveler. Alors que là, la stratification me semble aller pour durer...

 

Aussi, la victoire du statuquo avec un système qui continue sur son inertie c'est la règle en politique, mais j'avoue que voir B.Obama malgré une personnalité assez exceptionnelle (on ne peut pas lui enlever ça), les couilles coupés, impuissant, me chagrine un peu.

 

 

PS: Autre chose, ce genre d'évolution montre que la SF (la bonne) est vraiment un genre sous-estimé.

C'est pas nécessairement une tendance absolue: la même chose est arrivée entre la fin de la guerre de Sécession (et la reconstruction ratée) et les années 1900-1910 -ce qui s'appelle ironiquement le "Gilded Age" (âge doré/plaqué or) aux USA-, où les niveaux de concentration des richesses et de contrôle du gouvernement par les élites étaient comparables à aujourd'hui, et les problèmes sociaux massifs, étouffés (voire réprimés durement) et non résolus, le tout sur fond de désillusion vis à vis de Washington. La réaction finit par arriver, incarnée avant tout par les présidences de Théodore Roosevelt (républicain) et Woodrow Wilson (démocrate), tous deux progressistes et réformateurs (oui, en ce temps, comme jusqu'aux années 80, les Républicains avaient une importante aile progressiste.... Celle où est née le parti -en ramenant les défunts Whigs entre autres- et qui a mené la guerre de Sécession). Leurs mandats ont réorienté l'axe d'évolution de la politique US et recentré le débat général, tout en réduisant le pouvoir des grandes concentrations d'argent et en amorçant une certaine déconcentration des richesses, poursuivie plus tard par Franklin Roosevelt et les politiques de l'après 45. 

 

Une réaction comparable est déjà à l'oeuvre: la question est de savoir si elle pourra rapidement:

- trouver un écho nécessaire dans le parti républicain actuel étant donné qu'il doit y avoir du mouvement des deux côtés

- passer le cap de la représentation démocratique organisée en nombres importants, ce qui semble pour l'instant difficile en l'état du processus électoral. On notera cependant dans ce registre l'exemple du Montana qui, précisément face aux barons brigands du Gilded Age (notamment 2 barons du cuivre qui contrôlaient totalement l'Etat), avait mis en place des plafonnements sévères de l'argent en politique.... Qui tiennent toujours aujourd'hui et ont empêché le succès du Tea Party (et de son financement massif) dans l'Etat, preuve de la faiblesse du côté "populaire et spontané" du mouvement (en fait juste une appropriation de la base ultra conservatrice par quelques groupes d'intérêts). Ces lois sont d'ailleurs combattues au niveau fédéral par les intérêts ainsi contrariés, évidemment au nom de la "liberté". 

- se faire sans passer par des épisodes caricaturaux, brutaux et extrêmes (cf la période des attentats anarchistes et des grandes violences sociales de la fin du XIXème siècle, l'apparition des "Jim Crowe Laws" et de la ségrégation....) qui s'ajouteraient aux problèmes massifs que subit une grande partie de la population américaine, de fait exclue de la croissance, de l'économie et, pour partie, de la vie politique. 

Modifié par Tancrède
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Les Républicains fêtent une grande victoire, alors qu'ils continuent à décroître aussi bien dans le vote populaire que dans la "cote de popularité" des partis

 

Loin de moi l'idée de sur-simplifier les situations, mais enfin si les Républicains ont gagné la majorité au Sénat avec +9 sièges, cela n'indique-t-il pas qu'ils ont reçu davantage de voix que les Démocrates ? S'ils décroissent dans le vote populaire et en cote de popularité, c'est donc... que les Démocrates décroissent encore plus. Non ?  :)

 

Il peut y avoir des raisons qui expliquent cette réussite républicaine, comme une abstention plus grande chez les catégories d'électeurs où le vote démocrate est traditionnellement fort, c'est entendu. Mais cela ne change pas le fait que les Démocrates sont encore plus touchés que les Républicains, il me semble. Du moins dans la partie de la population qui vote... qui est aussi la seule qui compte.

 

Que certaines catégories d'élections avantagent un parti plutôt que l'autre, oui. Donc les Démocrates pourraient se trouver en meilleure posture lors de la prochaine présidentielle, que cela soit ou non suffisant pour remporter la Maison Blanche. Ça dépendra des personnalités des deux candidats... et aussi de ce qui se passera d'ici là, donc ce n'est certes pas écrit d'avance.

 

Reste que si le parti républicain américain est en mauvaise posture, c'est que le parti démocrate américain est encore plus en mauvaise posture.

 

 

Il s'agit avant tout d'un vote de désaffection vis à vis du parti démocrate, et même plus précisément d'un vote de désapprobation du président actuel (qui, comme tout président, est responsable s'il pleut ou s'il y a une mauvaise récolte), pas d'une approbation des républicains, et d'un vote de désapprobation du Congrès

 

Quand un groupe de promeneurs se fait surprendre en forêt par un ours de méchante humeur, l'objectif pour chacun d'eux n'est pas de battre l'ours à la course. Mais de battre à la course le dernier du groupe. Car c'est lui sur que l'ours passera ses colères.

 

Le principe tient quand les promeneurs sont deux, et que l'ours tient un bulletin de vote à la main. L'objectif n'est pas d'être populaire, mais moins impopulaire que son petit camarade. Car c'est contre le plus impopulaire que l'ours votera.

 

S'il y a désaffection vis-à-vis du parti démocrate en 2016 comme en 2014, alors le prochain président américain sera un Républicain.

 

Si Obama veut que son successeur soit un Démocrate, il aura à cœur de laisser le parlement faire toutes les bêtises possibles - c'est-à-dire prendre toutes les décisions impopulaires, nous ne parlons pas ici de l'intérêt général... - et il appliquera la maxime de Napoléon de ne surtout pas interrompre un ennemi en train de faire une erreur. Il prendra plutôt la posture désolée de celui qui n'en peut mais, de par la Constitution, mais qui aurait certainement fait mieux... espérant que le parti républicain ait le temps en deux petites années de se rendre encore plus impopulaire que le parti démocrate.

 

 

Le terme usité en français est "branleurs" je crois, voir même parfois "putes" quand ils font ça sur commande

 

Il y a un autre terme : forumeurs, quand ils font ça sur un forum.  :lol:

 

Mais bon je te rassure tout de suite : je n'écris pas sur Et Re-Défonce sur commande. Et je n'accuse personne ici d'appartenir au second groupe que tu citais  ;)

 

 

ça sent mauvais cette évolution antidémocratique au sein de la République de Havre....pardon des États-Unis...avec ses législaturistes...Euh ! Repardon... ses lobbyistes qui grippent les rouages de la vie politique du pays.

 

Je ne connaissais pas ce sieur Harrington, mais en tant que natif du Havre - le seul, le vrai - je dois dire qu'il commence déjà à me courir.

 

 

Je connaissais la nature profondément élitiste de la politique américaine dès sa fondation, des classes dirigeantes; mais j'ai toujours pensé que les forces centrifuges qui travaillent la société américaine étaient suffisantes pour remettre régulièrement les compteurs à zéro et permettre au système se se renouveler. Alors que là, la stratification me semble aller pour durer...

 
On verra. Je n'en suis pas si sûr en ce qui me concerne. La stabilité politique n'est possible que si la stabilité économique est assurée, et celle des Etats-Unis - comme des autres pays - m'en semble bien loin...  :(
 
Les prodromes de l'instabilité économique sont d'ailleurs sans doute la raison majeure pour laquelle dans plus d'un pays la course politique n'est pas à qui sera populaire, mais à qui sera le moins impopulaire...
Modifié par Alexis
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C'est pas nécessairement une tendance absolue: la même chose est arrivée entre la fin de la guerre de Sécession (et la reconstruction ratée) et les années 1900-1910 -ce qui s'appelle ironiquement le "Gilded Age" (âge doré/plaqué or) aux USA-, où les niveaux de concentration des richesses et de contrôle du gouvernement par les élites étaient comparables à aujourd'hui, et les problèmes sociaux massifs, étouffés (voire réprimés durement) et non résolus, le tout sur fond de désillusion vis à vis de Washington. La réaction finit par arriver, incarnée avant tout par les présidences de Théodore Roosevelt (républicain) et Woodrow Wilson (démocrate), tous deux progressistes et réformateurs (oui, en ce temps, comme jusqu'aux années 80, les Républicains avaient une importante aile progressiste.... Celle où est née le parti -en ramenant les défunts Whigs entre autres- et qui a mené la guerre de Sécession). Leurs mandats ont réorienté l'axe d'évolution de la politique US et recentré le débat général, tout en réduisant le pouvoir des grandes concentrations d'argent et en amorçant une certaine déconcentration des richesses, poursuivie plus tard par Franklin Roosevelt et les politiques de l'après 45. 

 

Une réaction comparable est déjà à l'oeuvre: la question est de savoir si elle pourra rapidement:

- trouver un écho nécessaire dans le parti républicain actuel étant donné qu'il doit y avoir du mouvement des deux côtés

- passer le cap de la représentation démocratique organisée en nombres importants, ce qui semble pour l'instant difficile en l'état du processus électoral. On notera cependant dans ce registre l'exemple du Montana qui, précisément face aux barons brigands du Gilded Age (notamment 2 barons du cuivre qui contrôlaient totalement l'Etat), avait mis en place des plafonnements sévères de l'argent en politique.... Qui tiennent toujours aujourd'hui et ont empêché le succès du Tea Party (et de son financement massif) dans l'Etat, preuve de la faiblesse du côté "populaire et spontané" du mouvement (en fait juste une appropriation de la base ultra conservatrice par quelques groupes d'intérêts). Ces lois sont d'ailleurs combattues au niveau fédéral par les intérêts ainsi contrariés, évidemment au nom de la "liberté". 

- se faire sans passer par des épisodes caricaturaux, brutaux et extrêmes (cf la période des attentats anarchistes et des grandes violences sociales de la fin du XIXème siècle, l'apparition des "Jim Crowe Laws" et de la ségrégation....) qui s'ajouteraient aux problèmes massifs que subit une grande partie de la population américaine, de fait exclue de la croissance, de l'économie et, pour partie, de la vie politique. 

 

 

C'est tout le mal que je leur souhaite alors. Rééquilibrer leur démocratie je veux dire.

 

Alors comme ça les républicains ont été progressistes ? Je sais qu'ils n'ont pas toujours été la caricature qu'ils sont aujourd'hui, mais progressistes, tu m'apprend un truc. Je les savais "républicains" (dans le sens de mettre la république au-dessus de la démocratie), fédéralistes, antiségrégationnistes et antiesclavagistes, mais plutôt proche du Big Business.  

Modifié par Shorr kan
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On notera cependant dans ce registre l'exemple du Montana qui, précisément face aux barons brigands du Gilded Age (notamment 2 barons du cuivre qui contrôlaient totalement l'Etat), avait mis en place des plafonnements sévères de l'argent en politique.... Qui tiennent toujours aujourd'hui et ont empêché le succès du Tea Party (et de son financement massif) dans l'Etat, preuve de la faiblesse du côté "populaire et spontané" du mouvement (en fait juste une appropriation de la base ultra conservatrice par quelques groupes d'intérêts). Ces lois sont d'ailleurs combattues au niveau fédéral par les intérêts ainsi contrariés, évidemment au nom de la "liberté".

Qui tiennent toujours ?

J'ai peut-être raté un épisode, mais j'en étais resté à l'article suivant :

http://www.theatlantic.com/politics/archive/2012/07/the-supreme-court-still-thinks-corporations-are-people/259995/ (18 juillet 2012)

qui dit que la loi du Montana a été invalidée par la Cour Suprême.

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Les deux: le pays est beaucoup plus grand, et les partis ne sont pas nationaux: chaque Etat a son parti républicain et son parti démocrate, les réunions nationales n'étant que des "Conventions nationales", sortes de confédérations partisanes, qui plus est (surtout aujourd'hui) aidées/doublées/contrariées par une multitude d'organisations de types très divers (entreprises, chambres de commerce, confédérations de métiers, associations, organisations religieuses, clubs, organisations de quartier/comté et leurs "méta regroupements"....) qui pèsent lourd dans le processus interne des partis, dans le processus électoral, dans les levées de fonds.... Les cultures différentes des grandes régions et des Etats assurent une énorme diversité de partis portant le même nom (les républicains de Floride sont des tarés, ceux de Californie sont des conservateurs durs mais réalistes, ceux du Missouri sont de purs "dixiecrats", ceux de NY sont de la droite façon démocratie chrétienne, et très corrompus....). 

Mais le "progressist caucus" et la tendance intellectuelle progressiste dans le GOP, qui était très puissante jusqu'aux années 70, s'est effacée progressivement avec la révolution reaganienne et la maturation du processus enclenché par Nixon (la "southern strategy", soit le basculement de l'électorat sudiste conservateur des démocrates vers les républicains) qui livra ses premiers fruits majeurs à cette période (grandes organisations religieuses et vote très structuré, "moral majority" et extrêmisme religieux sur le plan sociétal, antagonisme radical....) et amena l'équation politique actuelle de la droite américaine, aujourd'hui congestionnée par les extrêmes qu'elle a restructuré. 

Ce progressisme, né plutôt du côté républicain (et que Wilson, puis FDR ont plus ramené et développé chez les démocrates, créant un fort contrepoids aux dixiecrats conservateurs, libéraux mais viscéralement antirépublicains de père en fils depuis Lincoln jusqu'aux années 60), fut incarné aussi bien par Théodore Roosevelt que par Dwight Eisenhower, Gerald Ford ou Richard Nixon, mais avant tout par Nelson Rockefeller (de la famille connue, et longtemps maire de NY) qui a donné son nom à cette tendance: "Rockefeller Republicans". 

De même qu'on oublie qu'il y a dans le parti démocrate une longue tradition de conservatisme, d'abord et surtout incarnée par les dixiecrats, mais aussi un conservatisme "du nord" incarné entre autres choses par un que l'on ne voit pas dans ce rôle en Europe: John F Kennedy. Aujourd'hui, même si le parti démocrate est plutôt un parti de centre droit qui se traîne une aile gauche, donc avec aux commandes avant tout des centristes libéraux (au sens européen cette fois) comme Hillary Clinton (qui, sur le sujet de la politique extérieure, est même vue comme une néo-con), il y a une branche conservatrice traditionnelle, principalement présente dans les partis démocrates du sud, qu'on qualifie de "blue dogs". 

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Qui tiennent toujours ?

J'ai peut-être raté un épisode, mais j'en étais resté à l'article suivant :

http://www.theatlantic.com/politics/archive/2012/07/the-supreme-court-still-thinks-corporations-are-people/259995/ (18 juillet 2012)

qui dit que la loi du Montana a été invalidée par la Cour Suprême.

Il y a pour l'instant encore une sévère bataille juridique, le Montana faisant tout pour traîner les talons, cette loi restant populaire et ce combat recevant l'appui d'une partie de la droite dure dont un des grands axes dans beaucoup d'Etat reste, depuis la guerre de Sécession, le "droit des Etats" (sous entendu: le droit des Etats précède le droit fédéral). 

 

 

Un truc marrant, sinon, pour le "big money in politics": une enquête de nombreux journalistes tend à pointer vers le fait que d'ici 10-20 ans, le sens dans lequel souffle le "big money" pourrait bien être celui du progressisme (discutable), mais sera certainement en faveur des "liberals" (pour les sujets sociaux/sociétaux et environnementaux) étant donné que l'argent s'hérite, et que la jeune génération des grandes familles est très nettement plus à gauche (ils le seront moins avec l'âge) que celle de ses parents, essentiellement ceux qui ont été de la révolution reaganienne et de la nouvelle droite des années 90. On avait ainsi l'exemple apparemment représentatif d'un milliardaire ayant balancé près de 30 millions de dollars (dont seulement 18 dans les campagnes, PACs et SuperPACs) dans les midterms conclues hier, dont les deux filles et seules héritières étaient en revanche ultra engagées côté démocrate et pas au centre). 

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http://www.truth-out.org/opinion/item/27201-the-leading-terrorist-state

 

Un article de Chomsky en anglais "The leading terrorist state" qu'on peut traduire par "le principal état terroriste"

 

C'est marrant, avant même d'ouvrir ton lien, j'avais déjà deviné que le pays dont parlait Chomsky comme principal Etat terroriste était un pays frontalier du Rio Grande dont la capitale n'est pas Mexico. Le monsieur n'est pas tout à fait imprévisible...  :lol:

 

Cela dit, faut avouer qu'il n'a pas tort non plus. Savoir si les US of A ont bien la Full Spectrum Dominance dans ce domaine là aussi serait à examiner de plus près pour ce qui est de la période de guerre froide - y avait tout de même la concurrence soviétique, et puis les maoïstes n'étaient pas des rigolos non plus - mais ça parait vraisemblable pour ce qui est de la période actuelle.

 

 

En dépit du Voentorg déployé par Monsieur Vladimir en soutien de l'un des côtés de la guerre civile ukrainienne. Petit joueur, le Poupoute. Trop prudent.   ;) 

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C'est marrant, avant même d'ouvrir ton lien, j'avais déjà deviné que le pays dont parlait Chomsky comme principal Etat terroriste était un pays frontalier du Rio Grande dont la capitale n'est pas Mexico. 

Mmmmmh..... Eeeuuuh.... Je vois pas. J'essaie de réfléchir, mais je trouve pas. Si c'est pas le Mexique..... Voyons..... Langue au chat? 

 

 

 

Loin de moi l'idée de sur-simplifier les situations, mais enfin si les Républicains ont gagné la majorité au Sénat avec +9 sièges, cela n'indique-t-il pas qu'ils ont reçu davantage de voix que les Démocrates ? S'ils décroissent dans le vote populaire et en cote de popularité, c'est donc... que les Démocrates décroissent encore plus. Non ?  :)

 

Il peut y avoir des raisons qui expliquent cette réussite républicaine, comme une abstention plus grande chez les catégories d'électeurs où le vote démocrate est traditionnellement fort, c'est entendu. Mais cela ne change pas le fait que les Démocrates sont encore plus touchés que les Républicains, il me semble. Du moins dans la partie de la population qui vote... qui est aussi la seule qui compte.

 

Que certaines catégories d'élections avantagent un parti plutôt que l'autre, oui. Donc les Démocrates pourraient se trouver en meilleure posture lors de la prochaine présidentielle, que cela soit ou non suffisant pour remporter la Maison Blanche. Ça dépendra des personnalités des deux candidats... et aussi de ce qui se passera d'ici là, donc ce n'est certes pas écrit d'avance.

 

Reste que si le parti républicain américain est en mauvaise posture, c'est que le parti démocrate américain est encore plus en mauvaise posture.

 

C'est apparemment un phénomène structurel que les électorats démocrates votent beaucoup moins dans les midterms, et que leur abstention y chute beaucoup plus que celle des républicains, plus constants. Le chiffre global de l'abstention dans cette élection a été évoqué par Obama lui-même (les ricains oublient totalement l'abstention dès que les résultats sortent: elle n'est pas prise en compte dans les analyses, et on parle toujours comme si "le peuple" avait voté): près de 2 Américains sur 3 n'ont pas voté, et dans le tiers qui l'a fait, il y a eu une extrême sur-représentation de plus de 50 ans, d'hommes blancs et d'électeurs religieux (électorat lourdement républicain). Une partie de cette abstention est liée au désintérêt pour les midterms, et au désintérêt très nettement plus grand dans les électorats démocrates que républicains dans ces élections; c'est un phénomène structurel. Une autre partie est la désaffection relative pour un Obama:

- pour qui cette élection est devenue un quasi plébiscite

- qui a été torpillé par son propre parti dont les candidats l'ont fui comme un lépreux, et publiquement, tout en soulignant leurs désaccords avec lui (ceux qui ne l'ont pas fait..... Ont eu du succès électoralement, soulignant que "l'effet Obama" existe encore et qu'il a bien une popularité propre)

- qui ont refusé de surfer sur le bilan (positif) des mandats Obama, laissant le camp d'en face dominer la trame narrative et diminuer ou trucider ce bilan

 

Par ailleurs ne pas oublier que le système électoral américain favorise lourdement l'élu en place: il y a eu de fait peu de circonscriptions susceptibles de changer, et les nombres de sièges qui ont changé dans les deux chambres sont tout à fait dans la moyenne du siècle écoulé: 25 sièges à la chambre et 6 au Sénat changent en moyenne aux midterms du 2ème mandat d'un président..... Mardi, ce sont 14 sièges à la Chambre et 7 au Sénat qui ont changé de locataire.

 

Dans les "swing districts" et "swing states" (les élections au Sénat étant à l'échelon d'Etat), les mesures de "voter suppression" et les problèmes d'inscriptions sur les listes électorales (très activement et vicieusement combattues par les Républicains dans 33 Etats) ont un effet important et bien réel dans une élection où chaque vote compte. Et cet effet se conjugue avec le "redistricting" pour les élections à la Chambre, qui garantit le maintien durable de la majorité au GOP pour l'avenir. Le tout malgré une représentativité en décroissance constante.   

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Mmmmmh..... Eeeuuuh.... Je vois pas. J'essaie de réfléchir, mais je trouve pas. Si c'est pas le Mexique..... Voyons..... Langue au chat? 

 

 

C'est apparemment un phénomène structurel que les électorats démocrates votent beaucoup moins dans les midterms, et que leur abstention y chute beaucoup plus que celle des républicains, plus constants. Le chiffre global de l'abstention dans cette élection a été évoqué par Obama lui-même (les ricains oublient totalement l'abstention dès que les résultats sortent: elle n'est pas prise en compte dans les analyses, et on parle toujours comme si "le peuple" avait voté): près de 2 Américains sur 3 n'ont pas voté, et dans le tiers qui l'a fait, il y a eu une extrême sur-représentation de plus de 50 ans, d'hommes blancs et d'électeurs religieux (électorat lourdement républicain). Une partie de cette abstention est liée au désintérêt pour les midterms, et au désintérêt très nettement plus grand dans les électorats démocrates que républicains dans ces élections; c'est un phénomène structurel. Une autre partie est la désaffection relative pour un Obama:

- pour qui cette élection est devenue un quasi plébiscite

- qui a été torpillé par son propre parti dont les candidats l'ont fui comme un lépreux, et publiquement, tout en soulignant leurs désaccords avec lui (ceux qui ne l'ont pas fait..... Ont eu du succès électoralement, soulignant que "l'effet Obama" existe encore et qu'il a bien une popularité propre)

- qui ont refusé de surfer sur le bilan (positif) des mandats Obama, laissant le camp d'en face dominer la trame narrative et diminuer ou trucider ce bilan

 

Par ailleurs ne pas oublier que le système électoral américain favorise lourdement l'élu en place: il y a eu de fait peu de circonscriptions susceptibles de changer, et les nombres de sièges qui ont changé dans les deux chambres sont tout à fait dans la moyenne du siècle écoulé: 25 sièges à la chambre et 6 au Sénat changent en moyenne aux midterms du 2ème mandat d'un président..... Mardi, ce sont 14 sièges à la Chambre et 7 au Sénat qui ont changé de locataire.

 

Dans les "swing districts" et "swing states" (les élections au Sénat étant à l'échelon d'Etat), les mesures de "voter suppression" et les problèmes d'inscriptions sur les listes électorales (très activement et vicieusement combattues par les Républicains dans 33 Etats) ont un effet important et bien réel dans une élection où chaque vote compte. Et cet effet se conjugue avec le "redistricting" pour les élections à la Chambre, qui garantit le maintien durable de la majorité au GOP pour l'avenir. Le tout malgré une représentativité en décroissance constante.   

 

Donc objectivement, il n'y avait pas de raison à la défiance des élus démocrates pour Obama. Mais alors pourquoi cet éloignement ? C'est pas rationnel comme comportement de ne pas se vanter des succès de son camps, ou obéit à une autre rationalité ? J'ai l'impression que les politiciens démocrates ont intériorisé la campagne de dénigrement systématique des républicains/Tea Party pour penser que finalement, oui Obama est un nul.

 

Autre chose. Durant ce genre de campagne il n'y a pas de discipline de parti avec des "sergents serre fils" qui indique la direction et brief tout le monde sur la com à tartiner dans les médias ?

Modifié par Shorr kan
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Donc objectivement, il n'y avait pas de raison à la défiance des élus démocrates pour Obama. Mais alors pourquoi cet éloignement ? C'est pas rationnel comme comportement de ne pas se vanter des succès de son camps, ou obéit à une autre rationalité ? J'ai l'impression que les politiciens démocrates ont intériorisé la campagne de dénigrement systématique des républicains/Tea Party pour penser que finalement, oui Obama est un nul.

 

Autre chose. Durant ce genre de campagne il n'y a pas de discipline de partis avec des "sergents sert fils" qui indique la direction et brief tout le monde sur la com à tartiner dans les médias ?

Encore une fois, l'autorité des Conventions Nationales de chaque parti est limitée et variable (selon les rapports de force internes à chaque moment: qui tient les finances, quelles finances sont dispo, pression des groupes extérieurs -renforcée énormément depuis Citizens United-....), et les Partis de chaque Etat ont beaucoup de marge de manoeuvre et sont très différents (le parachutage de candidats comme on le voit en France est nettement plus rare et difficile). Qui plus est, Obama a commis une lourde faute politique depuis sa prise de fonction: il n'a pas su trouver de rapport personnel et professionnel avec son propre camp, s'en aliénant une bonne partie (tout l'inverse d'un Lyndon Johnson qui fut sans doute le meilleur politicien de l'histoire américaine). 

Il souffre en outre d'un handicap normal à ce stade: il n'a plus que deux ans en fonction. Il n'est donc plus un drapeau auquel on se rallie, puisqu'il ne mènera plus de campagne et souffre concurremment de l'usure du pouvoir, normale, à ce stade de sa présidence (syndrôme commun à tous les présidents US: la 6ème année est la pire), lui empêchant pour quelques temps d'être un soutien évident dans une campagne, en tout cas aux yeux de beaucoup, contrairement à un Bill Clinton (populaire quand il est parti, superstar depuis que plus d'une décennie s'est écoulée) qui s'est remis à jouer les soutiens publics, comme jamais un ex-président ne l'a fait avant lui (rapport aux projets de sa bourgeoise et à son caractère d'animal politique), sauf peut-être Théodore Roosevelt. 

 

Les sergents serre-file du parti essaient de faire leur boulot, mais ils ont une autorité relative, limitée par:

- les moyens disponibles depuis la Convention nationale: argent, carnet d'adresse, ressources matérielles et humaines, soutiens médiatiques (y compris des personnalités, politiques ou non), priorité dans l'agenda.... 

- la marge de manoeuvre du candidat; il peut être un outsider, élu en primaire contre les préférences du parti dans l'Etat et/ou au niveau fédéral, avoir le soutien d'une de ces entités, des deux ou d'aucune, avoir des sources propres de financement et des ressources humaines qui tiennent plus à lui, avoir une image médiatique propre (et donc moins dépendre du label et du soutien du parti).... 

- les circonstances: outre le pur conjoncturel (la situation politique et médiatique nationale et locale, et son interprétation à un moment donné par les divers protagonistes -ici en l'occurrence "Obama est radioactif"), il y a le structurel, soit la culture politique locale et celle du parti. L'exemple type de cette élection est la campagne foirée d'Alyson Lundergan Grimes, candidate au siège de sénateur du Kentucky contre Mitch McConnell, indéboulonnable (et très pourri) leader des républicains au Sénat depuis 30 ans. Démocrate du Kentucky et héritière d'une importante famille politique locale, elle observe certaines spécificités pour la gauche dans cet Etat: activement pro-flingue, pro-charbon (à peu près le seul secteur économique -mourant- de l'Etat avec le Bourbon, les courses de chevaux et les subventions fédérales), anti-impôt (certains diraient que c'est juste une "républicaine pro avortement", en exagérant un peu), elle a tout fait pour se distancer d'Obama au point de refuser de dire si elle avait voté pour lui aux présidentielles.... Ce qui lui a coûté beaucoup. Elle a foiré, mais le fait demeure: dans le Kentucky, exemple parmi d'autres, un démocrate doit être pro-charbon et pas trop parler du réchauffement climatique ou de la pollution. 

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Ca a joué dans beaucoup de cas, et s'inscrit dans le cadre de l'ordre dispersé dans lequel les démocrates sont entrés en campagne, et dans leur refus d'assumer les résultats, pourtant bons, de la présidence Obama. 

 

Ca c'est une cause, mais la cause majeure reste et demeure l'abstention extrêmement importante des midterms (plus encore celles de 2ème mandat présidentiel), et particulièrement de celles-là: 1/3 des électeurs ont voté! Le niveau de sur-représentation de l'électorat conservateur est exceptionnel. Une partie est due à l'ensemble des mesures et campagnes de "voter suppression" et de frein à l'enregistrement d'électeurs sur les listes (ce qui fut le job d'entrée d'Obama dans le monde politique: il organisait des campagnes d'enregistrement dans l'Illinois), une partie est due à l'impact sans précédent d'une campagne médiatique de très longue haleine contre Obama (influence les citoyens peu impliqués, impacte plus ou moins les moins motivés de ceux qui penchent plus vers les démocrates) qui n'a pas été assez contrée par des démocrates en demi-teinte sur le sujet, mais la majorité de ce qui motive cette abstention reste plus structurelle: l'électorat démocrate est très nettement moins actif dans les midterms. Une partie de ce fait structurel est purement matérielle: les élections américaines sont en semaine, il n'y a pas de jour férié ou congé justifiable pour aller voter, et les populations les plus précaires (extrêmement sur-représentées dans le vote démocrate) peuvent proportionnellement beaucoup moins prendre quelques heures ou un jour pour aller voter (jobs merdiques où ils peuvent se faire virer pour un rien, plusieurs tafs cumulés payés à l'heure....). Les républicains (qui reposent plus sur des retraités et des inactifs dans leur base) favorisent en outre cet état de fait de toutes manière possible: blocage de tout ce qui faciliterait le vote, refus de discuter d'un "voting day" férié ou du vote le dimanche, réduction du nombre de bureaux de vote dans les circonscriptions plus démocrates (créant ces files d'attente monstrueuses qui éloignent encore plus ceux qui ne peuvent pas prendre trop de temps dans une journée de travail).... 

 

C'est là la faute principale des démocrates: ne pas avoir incité à aller voter, ce pourquoi il aurait fallu une stratégie et des moyens, pour:

- accroître les mesures mises en oeuvre pour faciliter la mobilisation (transport, information et orientation: bénévoles et offerts par le parti ou des organisations soutiens)

- mettre en valeur le bilan des 6 dernières années, et le revendiquer activement contre chaque attaque républicaine, pour ne pas laisser le GOP tisser la trame narrative de la campagne. L'exemple type est Obamacare, au final approuvé par la majorité de la population..... Sauf quand on le nomme Obamacare, auquel cas le taux d'approbation chute à 36%. Si on s'en tient au "Affordable Care Act" ou au nom spécifique que la mise en oeuvre porte dans chaque Etat, la mesure est très populaire. Ca, c'est l'effet du travail médiatique et politique de la nébuleuse d'organisations ultra conservatrices, et du GOP. Qu'on fait les démocrates? Tout pour ne pas aborder le sujet dans une majorité de cas (dont Alyson Grimes dans le Kentucky..... Où l'implémentation locale de l'ACA est plus que populaire); les quelques-uns qui n'ont pas laissé le terrain à la diatribe républicaine ont, eux, gagné. 

 

Bref, les démocrates ont le plus souvent reculé devant les sondages a priori, sans envisager d'essayer de changer les tendances, malgré les moyens dispo. Ce qui renvoie à des problèmes au sein du parti, plus entre la présidence et les candidats législatifs, et un peu entre l'échelon national et celui d'Etat. 

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Ce qui transparait dans ton post, et m'étonne un peu, c'est l'amateurisme qui peut exister à haut niveau dans un pays peuplé de pro de la com, du storytelling...ecetera.

 

C'est comme ci les partis, et en particulier le parti démocrate n'avait pas de mémoire institutionnelle et stratégique, dans le sens de stratégie appliquée de façon soutenue et systématique pour boucher les trous et supprimer les angles morts, maximiser le potentiel de vote quoi.

 

C'est du à quoi ? Conséquence d'une décentralisation politique qui limiterait les capacités de coordination ? Ou manque de moyen qui empêche d'avoir des structures et Etats-Majors dédiés en permanence ? Je je-m’en-foutisme et auto-intoxication ?

 

Si je pense que c'est tout ça à la fois, j'ai bon ?

 

 

PS: Oui je sais, j'ai une vision très militarisé de la vie politique O0. Finalement j'ai pas atterris sur AD par hasard :lol:.

Modifié par Shorr kan
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Ce qui transparait dans ton post, et m'étonne un peu, c'est l'amateurisme qui peut exister à haut niveau dans un pays peuplé de pro de la com, du storytelling...ecetera.

 

C'est comme ci les partis, et en particulier le parti démocrate n'avait pas de mémoire institutionnelle et stratégique, dans le sens de stratégie appliquée de façon soutenue et systématique pour boucher les trous et supprimer les angles morts, maximiser le potentiel de vote quoi.

 

C'est du à quoi ? Conséquence d'une décentralisation politique qui limiterait les capacités de coordination ? Ou manque de moyen qui empêche d'avoir des structures et Etats-Majors dédiés en permanence ? Je je-m’en-foutisme et auto-intoxication ?

 

Si je pense que c'est tout ça à la fois, j'ai bon ?

Les EM permanents sont là et trop là, et les moyens aussi, quoique la part bouffée par les spots multimédias grimpe et commence à limiter le reste (surtout sur les marchés médias chers des grands Etats et/ou très grandes villes); la coordination, au final, dépend certes de facteurs de savoirs-faires techniques et institutionnels, mais aussi et avant tout de l'union d'un parti à un moment donné, et là, ça pêche: la diversité est énorme, et unir les opinions pour une campagne est un exercice au mieux quasiment impossible, qui peut parfois être plus impossible que d'habitude. Questions d'individus, de querelles d'individus, d'égos, d'ambitions, de conflits d'intérêts, d'avis divergents, de conflits d'opinions, de peurs (surtout pour celui ou celle qui doit réellement faire campagne dans son coin).... Les EM ne sont pas des EM militaires avec toute latitude pour ordonner et être obéis. 

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 "Obama est radioactif"

 

L'image est saisissante, mais je voudrais juste rappeler que la radioactivité dans l'immense majorité des cas n'est pas contagieuse. Donc cette image entretient un mythe.

 

Ce que je veux dire, c'est qu'une fois qu'un patient traité pour contamination radioactive s'est déshabillé et a pris sa douche, il ne reste plus que la contamination interne éventuelle sous la forme de poussières dans ses poumons, ou dans son estomac s'il a mangé des aliments contaminés.

 

Les vêtements et éventuellement l'eau de la douche devront être confinés comme il convient.

 

Le patient va être scanné et on aura très vite une estimation assez exacte de sa radioactivité interne.

 

La radioactivité décroit en fonction de la distance de l'objet radioactif, et elle décroit dans le temps. Sur ce dernier point, la nature a le bon goût de faire en sorte que les rayons radioactifs les plus durs sont en même temps ceux qui ont la durée de vie la plus courte.

 

Donc plus le temps passe, plus le danger diminue.

 

Si un patient n'a pas reçu une énorme dose qui va le faire mourir en 12 ou 24 heures, c'est que les quantités qu'il a reçues sont faibles. Ces faibles quantités sont dangereuses pour lui parce que la source est dans son corps et que la distance par rapport à ces sources est pour lui égale à zéro et qu'il va trimballer ces particules en lui pendant encore longtemps.

 

Par contre pour le personnel soignant, la distance est dans ces cas là suffisamment grande pour que ce ne soit plus un danger.

 

Les particules sont éliminées par l'urine, mais cela prend un certain temps : des semaines ou des mois. Après ces semaines ou ces mois, où l'on aura éventuellement traité les brûlures s'il y a eu de forts contacts sur la peau, le patient n'est plus porteur de radioactivité. Il peut être soit en parfaite santé, soit il aura eu le temps d'attraper un cancer mais qui comme n'importe quel cancer n'est pas contagieux.

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