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les boites qui les gèrent paient l'impôt (du moins tant qu'elles n'aient pas abusivement -et tout à fait légalement c'est pas la question - recours à la voie fiscale la moins imposée) et surtout, on ne se fait pas rançonner par elles (et évidemment le lobbying de ces acteurs favorisent

 

Rôôô, mauvaise langue: oser sous entendre que ces respectables personnes du secteur carcéral privé rançonneraient l'Etat et le contribuable américain: tu es un européen typique, cynique et jaloux du pays de la liberté :cool: .Lainnde of ze frii, Aume of ze braïve.

 

 

Sinon, un des candidats républicains putatifs à l'investiture du parti pour la prochaine présidentielle, et un des seuls qui ait une apparence de crédibilité (en fait très galvaudée, son bilan réel étant assez lamentable), a un pépin: Chris Christie, le gouverneur du New Jersey fraîchement réélu (avec l'aide des instances nationales et de l'Etat du parti démocrate, qui a torpillé sa propre candidate sciemment  ??? ), fait face à une polémique qui prend de l'ampleur. Il aurait fait fermer plusieurs fois le Washington Bridge en rétorsion contre le maire local (via les problèmes, plaintes et l'impopularité qui s'ensuit) qui s'était manifesté contre lui lors des dernières élections. Le Washington Bridge est tout simplement le pont le plus actif au monde, puisqu'il relie le New Jersey à la ville de New York, où travaille une masse énorme d'habitants de l'Etat (vu les prix de NY, beaucoup d'habitants ont migré dans le "garden state"). L'arrêter même une minute cause des problèmes incommensurables. L'arrêter des heures, plusieurs jours de suite, a un impact économique et politique qui fait rechercher des boucs émissaires pour des représailles sanglantes. L'affaire a fuité cette semaine, et les adjoints directs et factotum de Christie y sont mouillés jusqu'au trognon, même s'ils invoquent lamentablement une soi disant "étude" du trafic ayant justifié les arrêts, sans que personne ait jamais entendu parler de cette étude, ni qu'aucun expert n'y ait jamais été impliqué (c'est évidemment une tentative de "paper trail" créée après coup). L'affaire serait locale et emmerdante si l'incriminé était quelqu'un d'autre, mais là, ça peut faire des taches sur Christie, qui est devenu un personnage national et semble bien positionné (si un républicain peut crédiblement l'être) pour la présidence.... Affaire à suivre.

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En dehors du tripatouillage électoral partisan ou bipartisan, les tracés sont faits pour concentrer chaque communauté (hispaniques, noirs, etc.) dans les mêmes districts ce qui vu par certains comme une manière de leur donner des postes de parlementaires garantis (mais cela se fait au prix d'un poids limité au congrès et d'une asbence de compétition sur le parti vainqueur dans ces districts). Très américain comme raisonnement...

Modifié par aqva
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Pourquoi? Tu crois que les politiques en France (et partout ailleurs en fait) ne font pas exactement la même chose? S'il y a dans le vieux sud des "districts noirs" spécifiquement créés comme tels juste après le passage du civil rights act (aussi là pour garantir qu'il y aurait des élus noirs, la chose ayant été négociée aussi entre communautés), les principaux critères de tracé des districts sont loins de n'être que raciaux: il s'agit d'un profilage systématique des électorats par zone au sein d'un Etat et d'un comté (voire d'une grande ville quoique la chose soit plus dure), et d'une distinction des électorats les plus enclins à voter pour l'autre camp. la pratique est beaucoup plus développée chez les Républicains depuis une vingtaine d'années (avant, c'était "tout le monde le fait, et dans des proportions similaires"), et a abouti au résultat actuel, qui est essentiellement un produit de la 2ème partie des années 90 et des années 2000 (et une des conditions essentielles de l'émergence du Tea Party). Les communautés visées: noirs et hispaniques, certes, mais aussi les personnes âgées en zone de peuplement peu denses ou en banlieues à faibles revenus, les quartiers "working class" (entendre plus "à bas revenus" que "classe ouvrière", dans l'Amérique actuelle) et à fort taux de chômage, et, plus encore, les étudiants (qui sont aussi victimes de politiques ciblées faites pour démolir leur accès au bureau de vote) puisque les universités américaines (hors grandes villes) sont souvent des ilôts assez isolés, concentrant une masse importante d'étudiants, mais pouvant être clairement identifiés dans un comté.

 

Que ce soit pour éclater ces électorats ou pour concentrer les électorats favorables, le mouvement a été assez univoque dans les régions dites "rouges", et a profité d'un fort effet de cumul d'élections en élections, poussant toujours un peu plus loin, au point que la moitié des Etats dits "rouges" (= GOP) ont ainsi une majorité démocrate au nombre de voix, mais très peu, voire pas, d'élus démocrates. Diviser pour régner, quoi. Ces comportements passent par une mainmise par mille et un moyens sur les bureaux de "redistricting" et les commissions électorales, et un abus des pouvoirs de l'attorney general et/ou du lieutenant governor (sans même parler du gouverneur) de l'Etat, qui sont généralement les personnages les plus impliqués dans ces activités. Quand je dis "mille et un moyens", ça implique beaucoup de choses, y compris du harcèlement judiciaire (enterrer des gens sous les procédures et les actions en justice pour les faire renoncer), de la cooptation illégale, des campagnes de dénigrement.... Quand on se demande à quoi sert l'argent en politique, où il va hors des grandes campagnes, c'est une des destinations principales et c'est l'avantage républicain que d'être plus financé par les grandes concentrations de fric (grandes au niveau fédéral, mais aussi au niveau local), surtout depuis l'irruption de masses d'argent sans précédent dans les années 2000, depuis Citizens United, depuis l'affaiblissement prémédité des syndicats et de leurs ressources, depuis l'explosion des inégalités et de la polarisation des richesses.... Les citoyens individuels et petites communautés ont nettement moins de moyens de se défendre.

On estime aujourd'hui qu'il y a moins de 40 districts électoraux réellement concurrentiels dans tous les USA (tous en Etats démocrates, sans exception, juste histoire de le signaler: ça ne donne pas un brevet de vertu aux "bleus", mais ça souligne la disproportion dans les tendances au tripatouillage).

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Quand je dis "mille et un moyens", ça implique beaucoup de choses, y compris du harcèlement judiciaire (enterrer des gens sous les procédures et les actions en justice pour les faire renoncer)

 

 

Marrant comme un parti représentant la France silencieuse notoirement anti-américain importe les mêmes techniques de judiciarisation de sa qualification sur l'échiquier politique afin de se rendre fréquentable au nom d'une dénonciation d'une "pensée unique" et par là introduire une peur du procès et des dommages et intérêts pour faire taire qui ose tenter de s'opposer à lui sur le plan du débat d'idées ou tout simplement de l'intelligence. 

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La polarisation des richesses est la mort de la démocratie et de l'état de droit, comme l'abus du droit pour mieux le détourner, ou la démagogie. C'est arrivé à Athènes (démagogie, judiciarisation, polarisation des richesses, évasion fiscale).... Mais faut pas désespérer: les choses changent plus vite de nos jours (dans un sens puis dans l'autre) vu que la société est interconnectée, va plus vite que dans un monde peu peuplé, rural et pré-technologique. C'est d'ailleurs ce qu'on voit dans les médias US (enfin pas tous, mais FoxNews n'est pas compté comme un média d'information); on y parle de façon moins fataliste qu'en France, notamment en rappelant que les USA dans la période allant des années 1870 à Théodore Roosevelt vivaient dans le "Gilded Age" qui présentent des caractéristiques fondamentales assez similaires à l'époque actuelle: ultra polarisation des richesses, économie financiarisée et plus prédatrice que créatrice (c'était encore plus vrai en Angleterre à cette période), classe politique plus achetée qu'auparavant, domination des "puissants" sur les médias et le système décisionnel.... Et Roosevelt (le premier) a entamé largement le changement, poursuivi plus tard par Wilson après un bref resserrement conservateur sous Taft (ami-ennemi de Roosevelt au sein du même parti). Une décennie d'euphorie financière après, c'est l'autre Roosevelt qui radine....

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La démocratie recule méchamment en occident.

 

La démocratie a toujours été faible de ce qui constitue sa force.

 

Aucun système démocratique n'est intrinsèquement fort et stable et tous peuvent tomber au profit de celui qui use et abuse de ses rouages, en toute légalité et toute légitimité (au début).

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Pourquoi? Tu crois que les politiques en France (et partout ailleurs en fait) ne font pas exactement la même chose?

 

J'ai bien précisé "hors gerrymandering partisan". Je ne connais pas d'autre pays où il y'a une politique d'"affirmative gerrymandering" menée au grand jour et disposant d'une relative légitimité, a contrario du "gerrymandering partisan" qui est par nature masqué et profondément illégitime, même si il peut aboutir au mêmes résultats (par "packing and cracking").

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Ce système du code nucléaire a été mis en place à l’initiative du secrétaire d’état McNamara.

Ce monsieur voulait améliorer la sécurité des U.S.A. en rendant impossible un lancement accidentel de missiles nucléaires.

Les militaires s’étaient opposé à ce système car il ralentissait le lancement et pouvait bloquer totalement le tir s’il n’y avait pas de message de Washington. Mais McNamara a insisté et à imposé sa décision.

Quelques années après, McNamara était invité à un congrès ainsi que d’anciens responsables du SAC. On a demandé à McNamara ce dont il était encore fier au sujet de son travail de secrétaire d’état. Il a répondu en décrivant ce système destiné à rendre une guerre nucléaire accidentelle impossible. Il ne pouvait pas répondre Vietnam et F-111

A ce moment, les militaires l’ont regardé surpris. Et ils lui ont rétorqué que le code de lancement était « 00000000 »

McNamara est devenu vert. Il a demandé si les militaires en étaient sur de cette afirmation. fait. Et effectivement, c’était exact. Les officiels du SAC avaient installé le système de code demandé mais comme le code était connu de tous le monde dans le silo de lancement, il ne servait à rien.

 

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Ce système du code nucléaire a été mis en place à l’initiative du secrétaire d’état McNamara.

Ce monsieur voulait améliorer la sécurité des U.S.A. en rendant impossible un lancement accidentel de missiles nucléaires.

(...) Et effectivement, c’était exact. Les officiels du SAC avaient installé le système de code demandé mais comme le code était connu de tous le monde dans le silo de lancement, il ne servait à rien.

 

 

Intéressant, mais à creuser, car cette interprétation est contestée et pourrait être basée sur un malentendu... Voir cet article selon lequel le code mis à 00000000 n'était pas celui permettant la détonation des bombes et ne suffisait donc pas à lui seul à commencer une guerre nucléaire.

 

Steven Bellovin, a researcher for AT&T who has studied launch codes, declared himself puzzled by Mr Blair's revelations, and suggested he was confusing two sets of codes, one required to detonate the nuclear bomb and one required to launch the missile containing the bomb.

The codes that had been set to zero, he argued in an email, were mainly used to stop missiles being launched in the event of "physical capture of the devices - it had nothing to do with our own launch officers" sparking a war on their own initiative.

Modifié par Alexis
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Info importante: le Sénat a voté de manière normale un budget de compris pour 2014-2015 tout en annulant les coupes automatiques prévues pour le 1er janvier, ce qui fait éloigne la perspective d'un nouveau shutdown. Ce ne s'était pas produit depuis ... bien longtemps. Du coup les dépenses fédérales vont cesser leur baisse.

A noter que les dépenses militaires qui devaient normalement être coupées (notamment avec le retrait d'Afghanistan) repartent à la hausse: même en temps de forte austérité, en l'absence d'ennemi sérieux pour les Etats-Unis et dans un pays qui représente à lui seul 40% des dépenses mondiales (et dont grande la majorité du restant est le fait d'alliés), le lobbying du Pentagone et des industriels continue à peser lourd.

Modifié par aqva
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Info importante: le Sénat a voté de manière normale un budget de compris pour 2014-2015 tout en annulant les coupes automatiques prévues pour le 1er janvier, ce qui fait éloigne la perspective d'un nouveau shutdown. Ce ne s'était pas produit depuis ... bien longtemps. Du coup les dépenses fédérales vont cesser leur baisse.

A noter que les dépenses militaires qui devaient normalement être coupées (notamment avec le retrait d'Afghanistan) repartent à la hausse: même en temps de forte austérité, en l'absence d'ennemi sérieux pour les Etats-Unis et dans un pays qui représente à lui seul 40% des dépenses mondiales (et dont grande la majorité du restant est le fait d'alliés), le lobbying du Pentagone et des industriels continue à peser lourd.

Pour cette raison et aussi le fait qu'une politique d'investissement de défense est une politique de long terme donc peu importe la situation actuelle d'une certaine manière. 

Autre sujet d'examen possible: Dans quelle mesure la hausse des dépenses militaire aujourd'hui s'explique par un rattrapage pour compenser une situation de sous-investissement lors de la période 2001-2013 ?

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Une armée qui absorbe à elle seule 40% des dépenses mondiales (beaucoup plus en comptant les vassaux) peut être en situation de rattrapage d'un sous-investissement?! ??? Ah? Sans compter que cette armée n'a aucun ennemi à sa hauteur, se retire de l'Afghanistan (guerre complètement inutile qui aura couté des trillions), comporte de nombreuses gabegies colossales comme le F-35, le tout dans un pays qui devient beaucoup plus indépendant énergétiquement avec le gaz de schiste.

La politique d'austérité, l'important débat sur la dette au plan national aurait au moins pu espérer voir des coupes dans les dépenses les moins utiles, d'ailleurs l'opinion publique américaine est favorable à une baisse des dépenses militaires.

Modifié par aqva
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Al-Qaïda est toujours en expansion, selon des experts américains.

 

Ancien chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour l’Asie centrale et le Moyen Orient, le général en retraite James Mattis, a estimé que les “les félicitations qui avaient été échangées il y a deux ans à la suite de l’annonce de la mort d’al-Qaïda étaient prématurées et sont aujourd’hui discréditées”. “Al-Qaïda est résiliente, elle s’adapte. Ses dirigeants ont été frappés très dur mais le mouvement est toujours en expansion. Il profite d’un nombre croissant de sanctuaires”, a-t-il précisé, lors d’un colloque organisé par le centre de réflexion Jamestown.

Actuellement chef d’état-major interarmées, le général américain Martin E. Dempsey a été plus précis. “L’organisation al-Qaïda m’inquiète dans la mesure où elle se développe nettement, accroissant le nombre de ses membres et, dans certains cas, ses capacités”, a-t-il affirmé. “Nous devons observer et déterminer lesquels, parmi les membres, sont locaux, régionaux et internationaux, chacun d’entre eux nécessitant une approche différente”, a-t-il expliqué.

Cette estimation est partagée par Bruce Riedel, ancien membre de la CIA et actuellement chercheur à la Brookings Institution. “L’expansion d’Al-Qaïda à laquelle nous assistons dans le monde arabe est vraiment phénoménale, supérieure à ce que nous avons vu au cours de la première décennie de son existence”, a-t-il déclaré, selon l’AFP.

 

Suite : http://www.opex360.com/2013/12/19/al-qaida-est-toujours-en-expansion-selon-des-experts-americains/

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Al-Qaïda est toujours en expansion, selon des experts américains.

 

 

Attends, tu as oublié de fournir la traduction du bureaucratique au français.  :)

 

Je m'y colle :

 

 

Le budget de la défense doit repartir à la hausse, selon des experts américains.

 

Ancien chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour l’Asie centrale et le Moyen Orient, le général en retraite James Mattis, a estimé que les “les décisions de limitation de la hausse des crédits militaires votées il y a peu étaient prématurées et sont aujourd’hui discréditées”. “Le complexe militaro-industriel est résilient, il s’adapte. Ses dirigeants ont été frappés très dur mais le mouvement est toujours en expansion. Il profite d’un nombre toujours élevé de parlementaires à ses ordres”, a-t-il précisé, lors d’un colloque organisé par le centre de réflexion Jamestown.

Actuellement chef d’état-major interarmées, le général américain Martin E. Dempsey a été plus précis. “Les parlementaires qui croient possibles de diminuer les dépenses militaires m’inquiètent dans la mesure où ils se développent nettement, accroissant le nombre de leurs membres et, dans certains cas, leurs capacités”, a-t-il affirmé. “Nous devons observer et déterminer lesquels, parmi les membres, sont locaux, régionaux et internationaux, chacun d’entre eux nécessitant une approche différente”, a-t-il expliqué.

Cette estimation est partagée par Bruce Riedel, ancien membre de la CIA et actuellement chercheur à la Brookings Institution. “L’expansion du budget militaire à laquelle nous devons contribuer aux Etats-Unis doit être vraiment phénoménale, supérieure à ce que nous avons vu au cours de la première décennie du siècle”, a-t-il déclaré, selon l’AFP.

Modifié par Alexis
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Sinon, sur un sujet d'histoire qui n'a rien, mais alors vraiment rien à voir.

 

Le budget de la défense soviétique a continué d'augmenter vigoureusement jusqu'en 1988, même dans une économie alors stagnante voire déclinante dont le véritable état était dissimulé par des chiffres outrageusement maquillés. Jusqu'en 1990 inclus il est resté aux alentours du niveau déjà très élevé atteint en 1987.

 

Moi je dis ça, je ne dis rien.

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  • 2 weeks later...

Edito du WSJ qui regrette le bon temps aristocratique du règne de l'élite WASP.

http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304367204579268301043949952

 

J'ai hésité à le poster dans le sujet "crise financière mondiale", en tant que symptome -observé ailleurs aussi dans le monde- de repli identitaire voire "réactionnaire", ou encore plaidoyer pour ce que certains appellent "néo-féodalisme".

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Ca semble une adaptation américaine du regret européen pour la tradition aristocratique et les élites dirigeantes traditionnelles et essentiellement auto-reproduites qui produiraient plus de compétence pour la direction d'un pays et plus de sens de l'intérêt général.... Un très vieux débat qu'on retrouve à Athènes et Rome dans l'Antiquité, ou en philo dans la vieille question de l'identification des "meilleurs" et du fait de savoir, quand on l'a déterminé, si le meilleur gouvernement est le gouvernement des meilleurs.

C'est dans les premières lignes de l'article qu'il faut tiquer, sinon on est emporté par l'argument, avec peu de choix sinon être globalement plus ou moins d'accord: les prémisses sont faussées par le fait qu'elles obèrent largement les fautes de la dite élite traditionnelle américaine dans ce supposé "métier" qu'elles se sont longtemps transmis dans l'éducation et la socialisation en circuit fermé. Faut pas oublier que cette élite a aussi produit en son temps sa part de désastres financiers d'ampleur mondiale (crise de la reconstruction post guerre de sécession, crise financière des années 1870, crise des années 1890 et grande dépression, crise de 29), le maintien de l'esclavage et la ségrégation, les blocages constitutionnels majeurs aboutissant à des crises et injustices sociales majeures, des guerres connes, coûteuses et cruelles causant l'instabilité d'autres régions et/ou des problèmes géopolitiques récurrents (la guerre de 1812, la guerre du mexique, les "banana wars" et la guerre hispano américaine par exemple), un génocide (la conquête de l'ouest), des tendances de société lourdes causant des problèmes majeurs (le "gilded Age" du dernier quart du XIXème siècle aux années 1910, qui ont vu un niveau de polarisation des richesses équivalent à ce qu'il est actuellement redevenu aux USA depuis une vingtaine d'années, avec le meurtre de la classe moyenne), des moments où le pays était ingouvernable (ce qui inclue une guerre civile, et une guerre sociale majeure, entre les années 1860 et les années 1960).... Soit essentiellement les mêmes choses et le même ordre de désastres que ce que l'auteur reproche aux élites actuelles (moins la guerre civile qui n'est pas encore revenue au goût du jour).

 

Rien de bien neuf sous le soleil, et c'est pas l'analyse des résultats qui donnera raison à un article qui semble plutôt, au final, être le regret d'un autre temps par goût esthétique ou illusion d'un âge d'or inexistant, mais certainement pas d'une quelconque réalité. On a le même genre de nostalgiques en France et ailleurs, ceux qui regrettent l'empire colonial, et surtout ceux qui regrettent l'ancien régime ou le système aristocratique, voire qui ont une nostalgie plus féodale. Les Anglais ont aussi ces portions d'élites qui regrettent plus le règne de leurs Eton boys (pourtant encore bien en place après le "moment Thatcher" à droite), qui au final ressortent du même registre que les "good old boys" que l'auteur du dit article se prend à mettre au pinacle comme pour dire.... Que tout était mieux avant, sans vraiment d'éléments pour fonder cette opinion.

 

Mais bon, faut pas s'attendre à des trucs de grande qualité dans le WSJ.

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Entièrement d'accord ! Comme tu le signales l'idée même d'une exemplarité de leur gestion est risible. Idem pour la nostalgie de l'age d'or mais je ne pense pas qu'elle soit reservée aux seules niches de ces "clubs fermés" passés de seigneurs d'industrie et de politique tout puissants à "old money" un peu perdus au milieu d'une élite internationalisée et hautement financiarisée, cette facon de penser se retrouve dans beaucoup de courants conservateurs européens.

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Cette critique a beaucoup d'avatars: anciens riches vs nouveaux, élites traditionnelles vs "homines novi", anciens clubs vs nouveaux clubs, querelles des anciens et des modernes.... Et toujours les "anciens" critiquent l'égoïsme individualiste des modernes comparé à leur supposé plus grand sens de l'intérêt général qu'ils n'ont généralement jamais démontré quand ils tenaient plus effectivement les rênes. Sans compter que l'élite WASP est toujours dans la course: John Kerry est secrétaire d'Etat, et lui descend d'une (en fait plusieurs) des plus grandes familles des fameux "brahmins" du Massachussets (les Kerry et les Delano il me semble), ces vieilles familles de la haute société de nouvelle Angleterre qui tracent leur lignage jusqu'aux premières vagues de migrants anglais du XVIIème siècle (surtout le Mayflower et les navires qui l'accompagnaient, plus les 2-3 vagues suivantes de l'émigration religieuse des puritains).

Il suffit de regarder ce qu'ont été les "nouveaux riches" de la 2ème révolution industrielle (ceux de la première aussi d'ailleurs) de la fin du XIXème siècle (les Carnegie, Rockefeller, Astor, JP Morgan....): aussi individualiste, lobbyistes et impitoyables, aussi destructeurs que constructeurs (l'analyse économétrique de l'apport réel de tels modes d'expansion économique relativise beaucoup l'impression subjective qu'on a de ces ères de "bâtisseurs").... Entre autres parce qu'une fois riches, ils ont été à l'école de l'élite WASP dont ils ont adopté les comportements de caste, exactement comme les nouveaux arrivants d'aujourd'hui (essentiellement l'élite telle qu'elle s'est renouvelée depuis les années 80 et l'expansion financière, très analogue à celle de la fin du XIXème, surtout en Angleterre), qui est d'ailleurs une création.... De la droite américaine de l'ère reaganienne.

L'argument d'un plus grand sens de l'Etat, et surtout d'un plus grand sens social, est juste risible: quand on regarde les montants effectivement donnés au "secteur caritatif" au sens large (cad au sens fiscal  tel que pratiqué aux USA), très important aux USA, on s'aperçoit que l'essentiel ne va pas à l'action social ou à une forme quelconque de redistribution volontaire (par opposition à l'impôt), mais à des pratiques de castes. La grande majorité de ces fonds "donnés" va:

- à des dons de prestige dans les centres de reproduction sociale de l'élite (universités hauts de gamme et clubs sociaux.... Qui en ont bien peu besoin) et ses lieux de "consommation" propres (opéras, théâtres, musées)

- à des donations d'ego dans ces lieux: ailes de bibliothèques et dortoirs, salles de conférences et collections de bouquins (à l'ère d'internet et du contenu cheap!). En aucun cas l'essentiel de ces fonds ne va, dans ces mêmes lieux, à du sponsoring de bourses (une très faible proportion)

- à un vaste univers d'associations et organisations "non profits", faisant théoriquement une forme ou une autre de recherche ou d'action sociale, mais essentiellement politisées et consacrant l'essentiel des fonds donnés à l'action politique. Ici, la loi fiscale (dûment modelée par lobbying) est là pour leur offrir un levier politique destiné à contourner les lois sur le financement de campagnes électorales, et à surdimensionner la puissance politique de l'élite. Ce qui va effectivement à la "recherche" ou au "social" est un reliquat, et la "recherche" est bien souvent le fait de financer le soutien et la promotion d'idées et d'intérêts politiques bien établis (ceux du patron), comme on vient de voir les frères Koch le faire dans une des plus grandes universités de Floride où ils ont imposé au doyen (d'une université publique) de sélectionner eux-mêmes le titulaire de la chaire d'économie (de fait, puisqu'ils ont fait virer tous ceux qui les emmerdaient).... Valant une rétrogradation dramatique du classement et de la qualité du département d'économie de cette université (jadis plutôt bien coté), désormais une plate forme de promotion (peu crédible) des pseudo "idées" des 2 frères qui sont de fait la 1ère fortune des USA (et ils font pareil dans plein d'universités).

- à des associations religieuses où, là aussi, la majeure partie de l'argent donné ne va pas à l'action sociale mais à une action politique et une prosélyte, ainsi qu'au marketing général des religions concernées: Mormons, églises évangéliques et Scientologie sont parmi les exemples les plus notables. On voit les mormons, par exemple, ouvrir des temples qui sont de véritables palais, construits en partie aux frais du contribuable (puisque les organisations religieuses sont exemptes d'impôts et les donations sont déductibles), et bien peu de l'argent donné aller à une quelconque activité charitable. L'un des résultats est que le grand argument des droites libertariennes et ultra conservatrice, dans le débat sur les inégalités sociales et le capitalisme tel qu'il a récemment évolué aux USA, qui est en train d'exploser dans le pays à l'aube de la campagne de 2014, est que le secteur caritatif compensera naturellement toutes les coupes faites dans les systèmes de transferts sociaux, et fonctionnera en fait mieux. Pour s'amuser un journaliste spécialisé dans les questions économiques a fait un calcul rapide sur la seule question alimentaire suite aux coupes effectuées dans le programme SNAP récemment: 40 milliards d'aides (allant aux "food stamps") qui sont aussi une subvention à l'agriculture, ont été supprimés au dit programme, dans une Amérique où le problème alimentaire est déjà, avant même ces coupes, plus qu'aigu (sous-alimentation et malnutrition pour une part importante de la population, particulièrement impactant sur 25 à 30% des enfants, avec des conséquences lourdes sur leur scolarité et donc leurs possibilités futures). Tout comptes faits, le secteur caritatif, aussi admirable qu'il soit et que soient ses acteurs qui se démènent dans un océan de besoin, représente, quand on regarde l'argent qui arrive EFFECTIVEMENT dans cette action, représente.... 5 milliards. Le Congrès vient de créer un manque additionnel de 40 milliards (dans un problème qui en représente infiniment plus) et pense que 5 milliards ou quelques-uns de plus spontanément donnés résoudront tout. Et pour les nostalgiques du temps d'avant où les élites étaient soi disant plus conscientes, c'était pas mieux: c'était bien pire. La nature a horreur du vide, mais le vide n'était pas compensé par une société spontanément plus solidaire ou plus créatrice de richesses: elle l'était par la mort et la misère à plus grande échelle (et une économie plus faible, et une société plus instable et violente), ce qui est en train de revenir, sauf correction. Seul le si critiqué "Welfare State" (bien dosé par rapport à la production, et avec quelques industriels visionnaires conscients d'un besoin de.... Demande) a limité, puis compensé cela, et permis non seulement de sortir des pans massifs de la société de la misère socialement reproduite, mais aussi de créer une vraie classe moyenne et une économie de classe moyenne.

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(sous-alimentation et malnutrition pour une part importante de la population, particulièrement impactant sur 25 à 30% des enfants, avec des conséquences lourdes sur leur scolarité et donc leurs possibilités futures)

 

 

Tu aurais plus d'informations là-dessus. Articles, liens, sources, bouquins ? Non pas que j'en doute j'aimerais approfondir un peu.

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Là, j'avoue que je cumule surtout les articles et les reportages, plus les études du US Census Bureau, du Congressional Research Service et quelques travaux de l'American Enterprise Institute et du Southern Poverty Law Center: le chiffre de 20 à 25% des enfants américains naissant et vivant dans un état de pauvreté inquiétant est par exemple récurrent depuis des années, et a tendance à augmenter, de même que la proportion d'Américains officiellement classés comme pauvres, cad gagnant moins que le seuil défini entre 22 et 23 000 dollars/an. Stricto censu, ce chiffre serait d'environs 40 millions (15% de la population), mais il est en fait bien plus élevé étant donné que cet agrégat ne définit que les revenus en dessous du seuil défini comme celui de pauvreté aux USA. D'autres facteurs entrent en compte pour réellement la définir: coût de la vie dans l'environnement immédiat, coût de la santé et de l'éducation (la référence étant avant tout les familles, cadre de vie dominant, plus que les individus seuls), le coût d'une alimentation suffisante pour permettre de vivre et travailler (un problème lourd, notamment dans les "déserts alimentaires" récemment étudiés aux USA).... En tenant compte de ces facteurs, et si on tient à garder le seuil de pauvreté comme référent, il faut y ajouter la catégorie des "near poverty" (dans les faits pas vraiment mieux lotis et souffrant des mêmes maux et de la même absence de perspectives) qui fait largement plus que doubler le total évoqué et renvoie au thème désormais devenu un classique, la "tale of two Americas", qui renvoie aussi au problème des ingalités et de la polarisation extrême des richesses (que même la droite américaine commence à être obligée d'admettre et de traiter), et au facteur aggravant de la très faible mobilité sociale qui est désormais la norme aux USA, où elle est plus faible que celle existant en Europe.

 

J'ai pas encore lu de bouquins spécifiques sur le sujet: juste une collection de sources journalistiques et scientifiques.

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