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Frappes sur la Libye, le sujet officiel!


Messages recommandés

Plusieurs chefs du CNT:

Abdelhakim Belhaj commandant les forces militaires du CNT à Tripoli;

Abdelhatf al Hassidi gouverneur militzire de Derna

furent en leur temps (2003 et 2002) arrêtés par les Américains en Malaisie et au Pakistan comme membres d'Al Qaida et libérés en 2010 sur intervention de Seif al-Islam lui-même ...

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Au taquet les freedom fighters :

"Quelques heures plus tard, le Toyota partait, comme des dizaines d'autres, tracté par un camion. «Il a eu un pillage systématique de la ville, s'agace un combattant qui tient à rester anonyme. Si on ne s'était pas arrêté de se battre pour piller, la ville serait déjà prise.» La frénésie n'a épargné personne. Jahid, l'un des rares thuwars issu de Syrte, ne décolère pas. Sa propre maison et celle de son père ont, elles aussi, été vidées. «C'est une punition collective. Tous les gens de Syrte sont traités en complices.» Cette mise à sac est le grand tabou de cette bataille. Pour les responsables du CNT, les mercenaires de Kadhafi portent la responsabilité de la destruction de la cité."

http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/17/01003-20111017ARTFIG00680-la-medina-de-syrte-abandonnee-aux-pillards.php

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GENEVE (Reuters) - L'actrice américaine Angelina Jolie s'est rendue mardi en Libye pour rencontrer les organisations venant en aide aux habitants de Tripoli et Misrata, dit un communiqué transmis à Reuters.

"Je suis venue en Libye pour plusieurs raisons, pour voir un pays en transition à tous les niveaux et assister aux efforts en vue du plein accomplissement de la promesse que porte le printemps arabe", a dit Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté de l'Onu.

Angelina Jolie est ambassadrice pour le HCR et devrait être nommée représentante spéciale pour les réfugiés afghans, ont dit la semaine dernière des sources au sein de l'agence.

Si Angelina Jolie arrive, que les por-K se méfient! Achille et les mymidons s'en viennent!  =D

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http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/11-12/c1112006.asp#P4_173

En Méditerranée, nous sommes engagés, depuis le 23 février 2011, dans l’opération Harmattan. Par son caractère littoral et son intensité, cette opération a nécessité un niveau d’engagement exceptionnel de l’ensemble des composantes de la marine.

Nos unités ont appareillé en quelques jours, voire en quelques heures. Cet exercice de vérité nous a permis de mesurer notre réactivité, mais aussi notre capacité à mener des opérations de haute intensité, exigeant un niveau de coopération interarmées, inter-composantes et interalliée, dont très peu de marines sont aujourd’hui capables.

Jusqu’à présent, 29 bâtiments se sont succédé au large de la Libye pour assurer la permanence du volet naval de notre engagement militaire, contrôler l’espace aéromaritime, opérer des missions de renseignement et conduire des frappes coordonnées impliquant des avions de chasse, des hélicoptères, des avions de patrouille maritime et des bâtiments de surface en appui-feu naval. À lui seul, l’engagement du groupe aérien a permis d’effectuer 1 573 missions de guerre, tandis que les hélicoptères d’attaque de l’aviation légère de l’armée de terre ont effectué une quarantaine de raids à partir du BPC.

Cette opération n’a pas mobilisé seulement les équipages mais l’ensemble de la marine, tant dans le domaine des ressources humaines que dans celui du maintien en condition opérationnelle (MCO) et de la chaîne du soutien.

Les missions de combat, que je viens d’évoquer, ont été menées de manière concomitante à nos missions permanentes même si, et j’y reviendrai, il a fallu faire des choix pendant cette période. En effet, la marine nationale agit au quotidien pour défendre les intérêts de notre pays avec toutes ses composantes et dans chacune des autres fonctions stratégiques que sont en premier lieu la dissuasion, mais aussi la connaissance et l’anticipation, la prévention, la protection et l’intervention.

La dissuasion demeure la garantie fondamentale de notre sécurité. La marine y participe grâce à la permanence à la mer de la force océanique stratégique et la capacité de la force aéronavale nucléaire (FANU) à partir du porte-avions.

Je voudrais maintenant revenir sur l’opération Harmattan. S’il est évidemment trop tôt pour en dresser le bilan final, puisque la crise n’est pas terminée, je souhaite m’y arrêter car cette opération est déjà riche d’enseignements significatifs.

Tout d’abord, elle a amplement validé et confirmé les grandes orientations capacitaires, actuelles ou futures, retenues pour la marine. Elle a aussi souligné l’indispensable complémentarité interarmées pour les opérations de projection « d’entrée en premier » et d’action vers la terre.

Elle a notamment montré la remarquable efficacité, la fiabilité et la polyvalence du Rafale marine, la justesse de nos choix pour le BPC qui ont conduit à privilégier la fonction « porte-hélicoptères d’assaut », la forte implication des frégates et des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) dans l’action vers la terre et notre capacité de frappe dans la profondeur (missile SCALP, complété demain par le MDCN).

Elle a également conforté la valeur de notre modèle de préparation opérationnelle, grâce aux trois principes de notre socle organique renforcé : un niveau de disponibilité opérationnelle homogène au sein de la flotte, qui a permis d’engager sans délai la plupart des bâtiments de premier rang ; une grande polyvalence de nos bâtiments et de nos équipages qui peuvent changer de mission sans difficulté ; un professionnalisme orienté vers la combativité des équipages grâce à un entraînement permanent et exigeant.

Enfin, cette opération a aussi confirmé la pertinence des choix qui ont conduit à conserver des savoir-faire classiques tels que l’appui-feu naval (85 engagements en tir contre terre), l’intérêt des déploiements réguliers de groupes navals constitués qui favorisent la capacité des forces à être engagées sans délai ainsi que l’importance de la mobilisation organique dans les domaines des ressources humaines et de la logistique, pour répondre, dans la durée, au besoin opérationnel et effectuer des relèves régulières.

Elle a également mis en évidence l’intérêt des drones tactiques embarqués, la nécessité d’une mise à niveau des pods de désignation et de l’extension du spectre d’emploi des armes sur le Rafale marine dans le cadre d’un conflit urbain, l’intérêt d’une artillerie navale optimisée pour le tir contre la terre.

Mais ce fort engagement a conduit à arbitrer entre les opérations. Toutes les demandes, notamment certaines prévues par le contrat opérationnel de la marine, n’ont pu être honorées.

Parmi les plus significatives, je citerai notamment l’interruption de la présence d’Atlantique 2 en Océan indien suite aux déploiements au Sahel puis en Libye, alors que la piraterie ne faiblit pas, l’absence de SNA en Atlantique pendant quatre mois, la réduction de la présence en Océan indien à un seul bâtiment de surface à compter du mois de juin, le gel de la mission Corymbe dans le golfe de Guinée en juillet 2011 ainsi que l’annulation de deux missions sur quatre de lutte contre le narcotrafic en Méditerranée.

Enfin, la disponibilité des forces n’a pu être maintenue qu’au prix d’une tension extrême sur nos moyens de soutien. À titre d’exemple, à peine trois mois après le début des opérations, les taux de prélèvements de pièces sur les bâtiments avaient augmenté de 300 %, la permanence d’une frégate de défense aérienne de type Horizon en état opérationnel a, en pratique, nécessité la mutualisation d’équipements entre les deux frégates (32 prélèvements mutuels sur des composants majeurs comme les conduites de tir, le radar de veille aérienne et la propulsion).

Tout ceci démontre que le format de notre marine est aujourd’hui juste suffisant pour répondre aux ambitions de défense et de sécurité de notre pays.

Nos moyens ont été sollicités de manière exceptionnelle et requièrent aujourd’hui toute notre énergie pour le maintien et la régénération de notre potentiel. Mon premier souci sera donc d’assurer le meilleur emploi des ressources.

Cette année, le niveau d’activité de la plupart de nos grands bâtiments de combat a excédé très sensiblement les normes de la loi de programmation militaire (LPM). Il a induit un surcroît de dépenses inhabituel, évalué à moins de 100 millions d’euros sur les périmètres du MCO naval et aéronaval. L’abondement des ressources par la dotation OPEX sera donc déterminant pour l’équilibre de la gestion 2011.

Les ressources du projet de loi de finances sont en légère hausse par rapport à celles de 2011. Elles se partagent essentiellement entre le titre 2 (environ 1,46 milliard d’euros hors compte d’affectation spéciale pensions) et l’entretien programmé du matériel (1,34 milliard d’euros). Cette répartition situe les grands enjeux physico-financiers du budget opérationnel de programme (BOP) et met en évidence mes deux grandes préoccupations au plan budgétaire.

La maîtrise de la masse salariale tout d’abord. Elle se heurte à une sous-dotation classique qui, en cette période de grandes transformations, pourrait obérer les effets des revalorisations catégorielles et de la réforme des retraites. Un travail approfondi est mené depuis plusieurs mois sur les régimes indemnitaires. Nécessaire, il doit néanmoins être poursuivi avec précaution car il pèsera sur le moral et l’attractivité des carrières.

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Enfin, la disponibilité des forces n’a pu être maintenue qu’au prix d’une tension extrême sur nos moyens de soutien. À titre d’exemple, à peine trois mois après le début des opérations, les taux de prélèvements de pièces sur les bâtiments avaient augmenté de 300 %, la permanence d’une frégate de défense aérienne de type Horizon en état opérationnel a, en pratique, nécessité la mutualisation d’équipements entre les deux frégates (32 prélèvements mutuels sur des composants majeurs comme les conduites de tir, le radar de veille aérienne et la propulsion).

syndrome bien connu (les 2000 en Yougoslavie par exemple), très difficile à maintenir sur la durée et qui aboutit à immobiliser une grande partie d'une flotte de matériels non affectée à la mission en question

Problématique donc

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http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/18/01003-20111018ARTFIG00647-les-usa-ont-renonce-a-une-cyberattaque-contre-la-libye.php

Des militaires américains ont envisagé d'attaquer les communications et les systèmes de défense libyens. L'hypothèse a été rejetée, pour ne pas créer de précédent.

Le 19 mars 2011, les États-Unis tirent leurs premiers missiles de croisière Tomahawk contre des unités anti-aériennes libyennes. Dans les jours précédents, les militaires américains et l'administration Obama avaient pourtant envisagé une toute autre option pour initier, avec la coalition internationale, l'assaut contre le régime de Mouammar Kadhafi. Selon la presse américaine, il s'agissait de mettre hors d'état les radars et les missiles libyens en menant une cyberattaque.

«Le sujet a été sérieusement envisagé car cela aurait permis de paralyser la défense aérienne libyenne tout en minimisant le risque pour les pilotes», affirme un responsable du département américain de la Défense au New York Times. L'hypothèse, «minutieusement débattue», a pourtant été rejetée avant d'entrer dans les plus haute sphères de la Maison-Blanche, ont affirmé de multiples sources au quotidien américain.

«Nous manquions de temps»

Alors que la ville de Benghazi était assiégée, les militaires américains ont craint que «la cyberoffensive ne puisse pas être prête à temps», écrit le New York Times. «Nous manquions de temps», confirme un ancien responsable au Washington Post. «Une cyber-attaque contre la Libye, selon d'anciens ou actuels responsables américains, aurait pu perturber les défenses aériennes libyennes, mais ne les aurait pas détruites. Pour ça, les armes conventionnelles sont plus rapides, et plus efficaces», ajoute le quotidien.

Les responsables américains ne savaient du reste pas si Barack Obama avait le pouvoir de lancer une telle opération sans en référer auparavant au Congrès, précise le New York Times. Une résolution datant de la guerre du Vietnam oblige en effet le président à saisir le parlement pour déployer des troupes à l'étranger durant plus de 60 jours. Mais la question n'a pas encore été tranchée s'agissant des cyberattaques, qui ne constituent pas une entrée physique sur un territoire ennemi.

Selon le New York Times, les Américains ont aussi redouté qu'une cyberattaque «établisse un précédent pour d'autres pays, en particulier la Russie ou la Chine», susceptibles d'utiliser ce type de méthode. C'est «un peu comme une Ferrari que vous gardez dans votre garage et sortez juste pour de grandes courses, et pas pour un tour du pâté de maison», commente un membre de l'administration Obama. Comme si la cyberattaque était devenue la version moderne de l'arme de dissuasion massive.

Des réactions en chaîne

L'attaque sur les réseaux de communications peut en effet entraîner des réactions en chaîne d'une importance difficilement quantifiable, notamment si elle perturbe les infrastructures civiles d'un pays, comme les hôpitaux. À moindre échelle, un assaut de ce type a déjà été écarté cette année lors de la préparation de l'attaque contre la résidence d'Oussama Ben Laden. Les États-Unis ont aussi renoncé à s'attaquer au système financier irakien en 2003, pour geler les réserves de Saddam Hussein.

En revanche, les attaques ciblées sont beaucoup plus fréquentes. Plusieurs vagues de cyberattaques, dont la responsabilité a été imputée à la Chine, ont touché cette année des multinationales et des organisations telles que l'ONU. L'an dernier, le virus Stuxnet a perturbé le lancement de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr. Si les auteurs de cet assaut n'ont pas été démasqués, «des indices suggèrent que le virus étaient un projet américano-israélen», rappelle le New York Times.

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"Cette opération a conduit la Marine à se retirer de certains exercices et a induit une petite baisse d’activité dans le domaine de la formation, notamment pour la lutte anti-sous-marine. Certaines décisions ont dû être décalées, telles que la transformation de la flottille 11F sur Rafale. Il va donc falloir à la marine un peu plus de six mois pour revenir à l’ensemble de ses qualifications opérationnelles."

L'amiral a par ailleurs reconnu qu'il avait été nécessaire de faire appel à l'aéronavale américaine pour transporter des missiles Scalp à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, des engins trop lourds pour être convoyés par nos hélicoptères.

Globalement, "le premier semestre 2011 se caractérise par une augmentation de l’activité globale de 12 % de l’ensemble des bâtiments. Ainsi, ce sont en moyenne 3 170 marins qui ont été engagés dans des opérations extérieures au premier semestre, contre 1 280 pour l’ensemble de l’année 2010. Aujourd’hui, la consommation de potentiel dépasse l’allocation annuelle de plus de 30 % pour le porte-avions, les bâtiments de projection et de commandement (BPC) et les avions de patrouille maritime Atlantic 2. En bref, nous venons de vivre une période « extra-ordinaire » au sens très littéral du terme, c’est-à-dire très au-delà de l’ordinaire budgétaire prévu."

http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Libye-la-Marine-au-taquet_a408.html

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http://french.peopledaily.com.cn/96852/7622311.html

Libye : Kadhafi tenterait de déclencher une insurrection

Le premier ministre libyen par intérim Mahmoud Jibril a déclaré le 19 octobre que Mouammar Kadhafi serait en train de recruter des combattants originaires d'autres pays africains pour préparer une possible insurrection.

«Des informations montrent que 68 véhicules transportant au moins huit combattants chacun ont traversé la frontière libyenne vers le Mali », a dit M. Jibril aux journalistes, ajoutant que Kadhafi se cachait dans le désert du sud de la Libye, près du Niger et de l'Algérie.

Il a affirmé que Kadhafi avait conclu un accord avec la tribu Hamada, qui se déplace dans le désert entre le Tchad, le Soudan et la Libye et est prête à fournir 12 000 combattants pour entrer en Libye et se lancer au combat.

Selon des analyses, le gouvernement libyen s'inquiète que l'ancien dictateur profite de ses relations amicales avec des pays voisins pour lancer une offensive afin de reprendre le pouvoir. Les Etats-Unis ont les même soucis, lors d'une visite d'Hilary Clinton à Tripoli, la sécrétaire d'Etat a exprimé son souhait que Kadhafi soit capturé ou tué.

Les partisans de Kadhafi continuent actuellement d'opposer une résistance féroce dans plusieurs endroits. Près de deux mois après la prise de Tripoli et de plusieurs autres régions du pays, les armées du CNT n'ont pas encore remporté une victoire totale. Cette semaine, elles ont fait tomber Bani Walid, un bastion des fidèles du régime Kadhafi, et y a levé le nouveau drapeau du pays.

Mais à Syrte, ville natale de Kadhafi, les combats ne sont pas finis. Les forces révolutionnaires ont affirmé avoir encerclé les forces de Kadhafi dans une zone résidentielle d'environ 700 m2, mais continuent d'être assaillies par les tirs d'artillerie lourde provenant des édifices environnants.

L'un des fils de Kadhafi, Mouatassim, se cacherait encore dans la zone résidentielle de Syrte, selon un chef de combattants.

Selon certaines informations, Kadhafi aurait mis en réserve un grand nombre d'armes dans le Sud de la Libye

http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-combattants-du-cnt-libyen-annoncent-la-prise-de-syrte_1042677.html

Les combattants du CNT libyen annoncent la prise de Syrte

Les forces du gouvernement libyen de transition ont annoncé jeudi avoir pris les dernières positions tenues par les partisans de Mouammar Kadhafi dans la ville de Syrte.

"Syrte a été libérée. Il n'y a plus de troupes de Kadhafi", a déclaré le colonel Yunus al Abdali qui dirige les opérations militaires de soldats gouvernementaux dans l'est de la ville. "Nous pourchassons les combattants qui tentent de s'enfuir", a-t-il ajouté.

La prise de la cité portuaire a été confirmée par un autre commandant sur la ligne de front dans ce qui était le dernier bastion des partisans de l'ancien dirigeant libyen, renversé il y a deux mois.

Rania El Gamal, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Par

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http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/monde/mise-en-garde-apr%C3%A8s-libye20111020.html

L’état-major fait le premier vrai bilan des opérations. Il demande aux députés de ne pas relâcher l’effort de défense. Au nom de la cohérence de l’outil et du maintien des capacités de la France.

Les éléments que Gérard Longuet, le ministre de la Défense, et l’amiral Édouard Guillaud, le chef d’état-major des armées, viennent de confier aux députés de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, les 4 et 5 octobre, dressent le premier bilan officiel des opérations en Libye. Cette audition vaut avertissement sur les choix que feront, dans quelques semaines, les responsables politiques. Elle intervient au moment où les états-majors et les financiers préparent l’indispensable mise à jour de notre livre blanc sur la défense et définissent les budgets militaires à venir, à la veille d’une campagne électorale qui sera marquée par beaucoup trop de promesses.

Dans les armées, déjà abonnées de longue date à la rigueur, aux déflations, aux reports et aux gels de programme, on craint des budgets “hyper serrés” et de nouveaux sacrifices.

On redoute l’impact du surcoût de l’opération “Harmattan” sur l’enveloppe affectée aux opérations extérieures : entre 330 et 350 millions d’euros au 30 septembre, 430 millions si l’opération est prolongée jusqu’au 31 décembre. Cette dépense est jugée raisonnable. « Certains disent, notamment à Bercy, que nous coûtons cher, remarque l’amiral Guillaud. Mais si l’on fait une comparaison avec d’autres pays, nous sommes très bon marché. »

Les militaires espèrent que le bilan plutôt flatteur d’Harmattan et les enseignements des dix ans de guerre d’Afghanistan ne seront pas oubliés au moment des choix budgétaires. Le “resserrement” leur fait redouter un nouvel affaiblissement de l’outil de défense, au moment où tant de pays, hors d’Europe, augmentent leurs dé penses militaires.

Le volume d’activités assurées en Libye, du 19 mars au 30 septembre, démontre l’ampleur des savoir-faire français et la diversité des missions : environ 4 500 sorties (20 000 heures de vol), le quart de celles de la coalition, 35 % de ses missions offensives, 20 % des frappes. Plus de 750 objectifs ont été détruits, avec l’utilisation, pour la première fois au combat, de 15 missiles de croisière Scalp-EG par les Rafale Air et Rafale Marine.

L’entraînement des équipages et la qualité du soutien logistique ont permis à l’armée de l’air, au groupe aérien embarqué à bord du Charles-de- Gaulle – déployé en mer du 22 mars au 12 août – et aux avions de patrouille maritime de participer à toutes sortes de missions : défense aérienne, attaque au sol, reconnaissance (renseignement), surveillance, ravitaillement en vol (toutefois assuré en grande partie par des appareils américains). Plus discrets, les sous-marins nucléaires d’attaque ont eux aussi participé, à leur manière, au recueil du renseignement, et les bâtiments de ravitaillement ont maintenu la permanence du soutien logistique. Message de l’amiral aux députés : « Harmattan a montré l’impérieuse nécessité de disposer d’une telle flotte. Et cela tombe bien puisque cette capacité, vieillissante, devra être renouvelée dans les prochaines années. »

L’armée de terre a pris sa part des combats, avec son groupe aéromobile formé d’une quinzaine d’hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma, embarqués à bord des BPC (bâtiments de projection et de commandement) Mistral puis Tonnerre. Ces nouveaux bâtiments (un troisième, le Dixmude, devrait rejoindre la flotte l’an prochain) n’ont pas déçu. À la fois navires de commandement et porte-hélicoptères d’assaut, plates-formes pour des opérations amphibies et hôpitaux flottants, ils ont prouvé leur polyvalence. Appuyés par deux hélicoptères Caracal de l’armée de l’air, ces “hélicos kaki” ont mené une trentaine de raids et détruit 550 objectifs (431 missiles antichars Hot tirés). Leur engagement a assuré 90 % des frappes héliportées de la coalition, contre 10 % aux Apache du porte-hélicoptères britannique HMS Ocean.

Nos forces ont rarement utilisé autant de types de munitions

La satisfaction du commandement français est réelle, comme l’a confirmé l’amiral Guillaud : « Nos armées ont participé à tous les volets de l’opération : l’embargo maritime, l’interdiction de survol du territoire libyen et la protection des populations. […] De façon inédite et sans préavis, nous avons engagé nos trois armées, soit plus de 40 aéronefs, 20 hélicoptères, une dizaine de bâtiments de combat et de soutien […]. Au total, 25 bâtiments se sont succédé pendant sept mois pour assurer la permanence des opérations maritimes. »

La fierté des équipages est évidente. Leurs exercices d’entraînement au vol tactique (à très basse altitude) et au pilotage de nuit (avec des jumelles de vision nocturne) ont montré leur efficacité. Pas de casse et aucune perte au combat, malgré les contraintes logistiques fortes (maintenance assurée nuit et jour en pleine mer), des choix tactiques éprouvants (décollages, vols, attaques et appontages de nuit), des modes d’action risqués (meutes d’hélicoptères, chasseurs à basse altitude).

L’armée française avait rarement utilisé autant de munitions dans un temps aussi court : environ 1 000 bombes, 600 missiles, 1 500roquettes. Près de 3 000obus de 100 et 76 millimètres ont aussi été tirés par les frégates et les avisos, ce qui n’avait plus été fait depuis le Liban, entre 1982 et 1984. Harmattan a même remis à l’honneur l’artillerie navale. Les nouvelles frégates pourraient être dotées d’un calibre supérieur à celui prévu (127 millimè tres au lieu de 76).

Les députés ont bien compris le message de mise en garde porté par ces bilans chiffrés. « Aucune armée, de l’air, de terre ou de mer, ne détient seule la capacité de résoudre une crise, insiste l’amiral Guillaud. C’est leur complémentarité et la combinaison de leurs moyens qui donnent de l’efficacité à l’action militaire. C’est aussi leur niveau de préparation, d’entraînement et de réactivité qui permet d’agir vite et d’aller droit au but. Tout cela montre la cohérence des efforts que nous avons consentis. Ces efforts, nous ne devons pas les relâcher. »

Le relâchement – ou pas – se lira dans les prochains budgets et surtout dans les engagements des candidats à la présidence de la République. Compte tenu de l’état actuel de l’outil de défense, un gain financier immédiat serait suivi, à brève échéance, de conséquences graves pour ses capacités et sa cohérence. La France possède « un mécanisme d’horlogerie que très peu de pays sont capables de réaliser », rappelle Édouard Guillaud.

Frédéric Pons

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