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Guerre civile en Syrie


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La Syrie semble avoir fait un peu plus que simplement laisser simplement passer des volontaires pour l'Irak, j'avais lu cet article récemment  :

Earlier incarnations of Isis had dabbled with the Ba’athists, who lost everything when Saddam was ousted, under the same premise that “my enemy’s enemy is my friend”. But by early 2008, Abu Ahmed and other sources said, these meetings had become far more frequent – and many of them were taking place in Syria.

Syria’s links to the Sunni insurgency in Iraq had been regularly raised by US officials in Baghdad and by the Iraqi government. Both were convinced that the Syrian president, Bashar al-Assad, allowed jihadists to fly into Damascus airport, where military officials would escort them to the border with Iraq. “All the foreigners I knew got into Iraq that way,” Abu Ahmed told me. “It was no secret.”

[...]

Like the Americans, General Kamal was convinced that Syria was destabilising Iraq, an assessment based on the interrogations of jihadists who had been captured by his troops. Throughout 2009, in a series of interviews, Kamal laid out his evidence, using maps that plotted the routes used by jihadists to cross the border into western Iraq, and confessions that linked their journeys to specific mid-ranking officers in Syrian military intelligence.

As Isis activity ebbed in Iraq, he had become increasingly obsessed with two meetings that had taken place in Syria early in 2009, which brought together Iraqi jihadists, Syrian officials and Ba’athists from both countries. (Kamal, who was diagnosed with a rare cancer in 2012, died earlier this year, and authorised me to publish details of our conversations. “Just tell the truth,” he said during our last interview in June 2014.)

When I first met him in 2009, he was poring over transcripts of recordings that had been made at two secret meetings in Zabadani, near Damascus, in the spring of that year. The attendees included senior Iraqi Ba’athists who had taken refuge in Damascus since their patron Saddam was ousted, Syrian military intelligence officers, and senior figures in what was then known as al-Qaida in Iraq. The Syrians had developed links to the jihadists since the earliest days of the anti-US insurgency and had used them to unsettle the Americans and their plans for Iraq.

[...]

By 2007, General [David] Petraeus was saying there was crystal clear intelligence of cooperation between Syrian military intelligence and the jihadists. Though the motivations never really aligned 100%.”

[...]

The supply line was viewed by Iraqi officials as an existential threat to Iraq’s government and was the main source of the poisonous relationship between Nouri al-Maliki, then Iraq’s prime minister, and Bashar al-Assad. Maliki had become convinced early in the civil war that Assad was trying to undermine his regime as a way to embarrass the Americans, and the evidence he saw in 2009 from the meeting in Damascus took his loathing of the Syrian leader to a whole new level.

[...]

“I failed,” Kamal told me that day. “We all failed.” Within hours, he was summoned to meet Maliki and his security chiefs. The prime minister was livid. “He told me to present what I had to the Syrians,” Kamal later said. “We arranged with Turkey to act as a mediator and I flew to Ankara to meet with them. I took this file” – he tapped a thick white folder on his desk – “and they could not argue with what we showed them. The case was completely solid and the Syrians knew it. Ali Mamlouk [the head of Syrian general security] was there. All he did was look at me smiling and say ‘I will not recognise any official from a country that is under US occupation’. It was a waste of time.” Iraq recalled its ambassador to Damascus, and Syria ordered its envoy to Baghdad home in retaliation. Throughout the rest of the year, and into early 2010, relations between Maliki and Assad remained toxic. 

http://www.theguardian.com/world/2014/dec/11/-sp-isis-the-inside-story

 

Mais bon j'ai l'impression que c'est un "jeu" auquel tout le monde joue a tour de rôle dans la région ( voir dans le monde ) sans jamais penser aux conséquences à long terme.

 

Par contre je suis pas d'accord, Shorr kan, quand tu dis le régime syrien n'a pas instrumentalisé l'EI, au contraire il l'a parfaitement fait dans le but de se rendre indispensable et intouchable. Cela les arrange parfaitement de voir le drapeau noir sur Raqqa ( et une bonne partie de l'est du pays ) plutôt que celui de la rébellion pour le moment puisque de toute façon ils n'auraient pas les moyens de l'occuper actuellement. 

C'est d'ailleurs pour ça que le régime syrien, du moins actuellement, ne peut pas être considéré comme un allié totalement fiable dans la lutte contre l'EI puisqu'il agit avant tout par pragmatisme et dans ses intérêts. C'est vrai que dire que l'armée syrienne n'affronte pas du tout l'EI est un mensonge et une ânerie mais dire qu'elle le fait de manière efficace c'est discutable ou du moins elle ne le fait pas partout. Il n'y a quasiment aucun combat entre l'EI et l'armée syrienne vers Alep, contrairement aux combats très violent qui opposent les rebelles et l'armée de l'autre côté. Les échanges commerciaux semblent même être assez actif dans les deux sens de ce que j'ai compris. On pourrait aussi parler des bombardements inutiles et meurtriers sur Raqqa de l'armée de l'air syrienne qui font plus de mal qu'autre chose et donne du poids à la propagande de l'EI ou les fameux "oil deal" entre le régime et l'EI.

Après dans un sens c'est logique, le régime a une autre guerre a mener, des intérêts a défendre et la Syrie utile a totalement reconquérir et n'a pas des forces assez nombreuses pour tout faire mais tant que cela sera le cas c'est pas possible de considérer le régime comme un allié crédible et efficace contre l'EI. Même si j'ai bien compris que tu l'envisageais surtout sur le long terme.

 

Après pour la question que tu posais au départ je partage ce que disait Dino et Joab et pareil je n'ai aucun attrait pour les théocraties ou les dictatures actuelles également mais en tout cas je ne crois plus depuis un petit moment maintenant au "lesser evil"/moindre mal que représenterait Assad et les violences diverses de son régime n'ont rien a envier à celles des pires groupes que l'on retrouve en face, elles sont même plus nombreuses et plus étendues avec la disproportion des moyens.

Je pense pas l'avoir lu ici mais récemment les milliers de photos ( sortit de Syrie par un déserteur ) de centaines/milliers de détenues mort sous la torture ou les privations dans les prisons syriennes ont commencés a être publiées par l'opposition pour permettre aux familles syriennes de reconnaître un des leurs et préparer d'eventuels futurs procès  : http://www.nytimes.com/2015/03/05/world/middleeast/syrian-opposition-to-post-thousands-of-photos-of-dead-detainees.html

C'est juste impossible de ce dire que c'est supposé être le moindre mal ou un mal nécessaire quand on voit ces centaines de visages, certains les yeux arrachés, tous avec des stigmates plus ou moins gros de sévices ou privations et tous marqués comme du bétail.

Après dans l'analyse géopolitique froide il est pas souhaitable aujourd'hui, malheureusement, de voir tomber le régime syrien et de voir un scénario à la libyenne se développer dans un pays qui a déjà bien trop souffert mais sans solution politique et de vrai réforme de la part du régime je vois pas, déjà de fin au conflit, et ensuite comme le disait bien Dino c'est que mettre le couvercle sur la marmite et prier pour que tout ce passe bien et qu'au premier enchaînement d’événements négatifs tout ne partent pas en l'air.

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Tu m'a très bien compris. Le wahhabisme de l'EI est une version qui s’accommode d'alliés. Un point c'est tout. 

OK, mea culpa. Je n'avais pas compris ton wahhabisme acclimaté dans ce sens.

 

C'est juste impossible de ce dire que c'est supposé être le moindre mal ou un mal nécessaire quand on voit ces centaines de visages, certains les yeux arrachés, tous avec des stigmates plus ou moins gros de sévices ou privations et tous marqués comme du bétail.

 

 

[ironie]Comme ça se fait entre quatre murs et non sur la place publique, je suppose que la torture et le meurtre de masse sont moins barbares coté Baas que coté Daesh...[/ironie]
Modifié par Joab
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Leur lieu d'opération était l'Irak, la Syrie n'était qu'un point de transit et ils n'ont donc rien pu y constituer avant la guerre civile. L'histoire a commencé et c'est développé en Irak qui pour le coup a été une base, puis c'est passé à la Syrie de la guerre civile, pour retourner en Irak.

 

 

Tu cherche à faire passer la forme pour un fond et les anecdotes comme des événements fondateurs. Merci, mais pas avec moi.

 

De mon coté je le répète, et le répéterais autant de fois qu'il le faut: le régime syrien n'est pas à l'origine de Daeich, ne la pas instrumentalisé et surtout n'a pas joué de rôle décisif dans son avènement, ou au minimum à ses dépends... 

 

J'ai bien compris que tu avais de l’antipathie pour le Baas syriens et que ça explique ton insistance sur sa "responsabilité" dans l’avènement de l'EI.

 

L'EI n'aurait jamais pu prendre l'ampleur actuel sans la guerre civile syrienne qui a attiré beaucoup de combattants étrangers qui ont ensuite rejoins cette organisation. Deplus ce conflit lui a donné une énorme base arrière et pas mal de raffineries pour le financement. Je ne comprends pas que tu nies à ce point la responsabilité de la guerre civile syrienne dans l'énorme monté en puissance de l'EI. 

 

Tu m'as habitué à être bien plus mesuré dans tes positions, je suis assez surpris de cette position assez radical.

Modifié par Dino
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J'ai une position tranché en effet, par ce que cela me tient à cœur et que j'ai l'impression qu'en face on cherche à noyer le poisson, en particulier Joab, qui a tendance à tourner autour du pot. 

 

La déstabilisation de l'Irak est le péché originel comparable à aucune autre raison de la crise actuelle. Le reste n'a fait qu'amplifier et/ou en est une conséquence. Je ne cherche pas à refaire l'histoire -ce qui est fait et fait- mais je suis assez étonné, et un peu exaspéré (ce qui se voit apparemment O0 ...), qu'on cherche à relativiser cet événement fondateur.

 

 

Sinon, pour le régime syrien je vois ce que vous voyez. Je n'ignore pas sa nature néo-totalitaire  avec des méthodes à faire pâlir d'envie polpot, ni de sa ruse ou son cynisme. Mais je le prend comme une fatalité comme les tornades ou les ouragans, et je pense qu'il faut faire avec. Et vous ne devez pas y voir un manque d'empathie à l'égard des syriens. Je pense même en priorité à eux.

 

Par contre, en sens inverse vous dissertez sur le sujet comme s'il y avait toute une palette d'alternative et au surplus j'ai l'impression que vous ignorez les conséquences pratiques de vos positions. Que deviendraient par exemples les minorités dans une Syrie tenu pas les islamistes mêmes "modérés" ? qui assistera la reconstruction de l’État syrien à la place de l'appareil de Bachar ? Et pour son économie, qui paiera sachant que c'est pas un gros producteur pétrolier?...etc.

 

Et non seulement ça, mais  certaines accusations sont vraiment fallacieuses, comme celle qui dit qu'il ne combat pas Daech en dépit des avancés des loyalistes sur le terrain. J'ai l'impression qu’admettre que c'est une force efficace pour combattre l'EI c'est comme dire "Bachar t'a tout bon, continue" !  alors que ça veux juste dire que c'est une force efficace, point. Je sens surtout que ça vous fait vraiment mal d’admettre Damas comme un allié. 

 

En espérant avoir clarifié un peu plus ma position et disperser certains malentendus. Je vous en veux pas les gars, je comprend que vous soyez révoltés ou dégoutés de certaines choses, je le suis aussi ; mais vous devez comprendre en retour qu'un mec comme moi accorde beaucoup d'importance au "que faire" concrètement avec l'existant. Non que je vous accuse de ne pas avoir de sens pratique ou d’être des fumistes, mais cette façon appréhender le monde c'est vraiment exacerbé chez moi. 

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J'ai une position tranché en effet, par ce que cela me tient à cœur et que j'ai l'impression qu'en face on cherche à noyer le poisson, en particulier Joab, qui a tendance à tourner autour du pot. 

 

C'est surtout que nous ne sommes pas d'accord sur des interprétations fondamentales de certains faits: Le role du régime syrien dans l'insurrection sunnite en Irak, le fait que Daesh se soit emparé du nord de l'Irak en partant de la Syrie, le fait que Daesh est soutenu par des forces sunnites non wahhabites, y compris par des forces qui l'avaient combattu auparavant (les tribus arabes sunnites), et que c'est un symptome d'une marginalisation qu'il faudra aborder si une veut une sortie de crise serieuse. Par ailleurs, je n'ai jamais minimisé le role des américains dans ce bordel, je pense que l'invasion de l'Irak a été un crime géopolitique épouvantable. Je ne prétends pas non plus que Assad ne combat pas Daesh par contre, je pense que la priorité de Assad est sur d'autres fronts (Damas-Ghouta, Deraa, Alep) ou Daesh n'est pas la principale force anti Assad et je sais que Assad a relâché des détenus salafistes au début de la rebellion. Donc je pense que Assad combat Daesh mais a joué avec le feu par le passé (comme d'autres) et que sa priorité est d'ecraser d'autres forces sur d'autres fronts plus importants que le desert oriental et la vallée de l'Euphrate.

Je me trompe peut-etre, mais j'ai l'impression que pour toi, les causes du bordel syro-irakien et de l'emergences de Daesh se résument à l'intervention US et au Wahhabisme. Je suis d'accord sur ces causes, mais elles sont loin d'etre les seules, 40 de baasisme en Irak et en Syrie,  revanchisme chiite parfois encouragé par l'Iran (qui a appuyé Maliki) sont aussi des causes.

Modifié par Joab
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C'est surtout que nous ne sommes pas d'accord sur des interprétations fondamentales de certains faits: Le role du régime syrien dans l'insurrection sunnite en Irak,

...

 

Oui, sur ça nous ne somme pas du tout d'accord.

 

...le fait que Daesh se soit emparé du nord de l'Irak en partant de la Syrie, le fait que Daesh soit soutenu par des forces sunnites non wahhabites, y compris par des forces qui l'avaient combattu auparavant (les tribus arabes sunnites). Par ailleurs, je n'ai jamais minimisé le role des américains dans ce bordel, je pense que l'invasion de l'Irak a été un crime géopolitique épouvantable. Je ne prétends pas non plus que Assad ne combat pas Daesh par contre, je pense que la priorité de Assad est sur d'autres fronts (Damas-Ghouta, Deraa, Alep) ou Daesh n'est pas la principale force anti Assad et je sais que Assad a relâché des détenus salafistes au début de la rebellion. Donc je pense que Assad combat Daesh mais a joué avec le feu par le passé (comme d'autres) et que sa priorité est d'ecraser d'autres forces sur d'autres fronts plus importants que le desert oriental et la vallée de l'Euphrate.

 

Pour le reste c'est plus nuancé :

 

- Ils se sont renforcé en Syrie avant de fondre sur le nord de l'Irak. Mais il faut raconter l'histoire depuis le début, soit la naissance et le murissement du mouvement dans le triangle sunnite avant de passer en Syrie.

 

- Je n'ai pas nié le soutien de non wahhabites, je me borne à rappeler que ça reste le fondement idéologique de l'EI. ça n’entre pas en contradiction avec le fait qu'il soit capable d’accommodement pour se rallier des éléments ayant des doctrines différentes ou sur des bases autres que religieuses, quelles soit ethniques ou politiques.

 

- D'accord pour le reste : priorité d'Assad pour le pays utile, libération de prisonniers, ...etc.

 

 

 

...

Je me trompe peut-etre, mais j'ai l'impression que pour toi, les causes du bordel syro-irakien et de l'emergences de Daesh se résument à l'intervention US et au Wahhabisme. Je suis d'accord sur ces causes, mais elles sont loin d'etre les seules, 40 de baasisme en Irak et en Syrie,  revanchisme chiite parfois encouragé par l'Iran (qui a appuyé Maliki) sont aussi des causes.

 

 

Je sais bien que ce n'est pas si linéaire que ça, mais pour faire simple, je crois que la déstabilisation de l'Irak a crée une zone grise qui a considérablement aggravé tout ces problèmes en leur donnant une ampleur à proprement parlé ingérable quand elle ne les a pas suscité. Ce qui contrairement à tout les facteurs que tu évoques et qui sont structurels (les révoltes étaient inévitables, la seule question était quand) l'invasion de l'Irak est un acte gratuit, qui n'avait aucune nécessité ; mais c'est pourtant lui le plus important. ça a quelque chose de rageant.

 

Et notamment Daesh n'aurait pas pu exister sans cet événement, le reste c'est un peu la cerise sur le gâteau.

 

Pour la guerre civile syrienne spécifiquement je trouve qu'on minore un peut trop souvent l’ingérence étrangère, Turque notamment et surtout la croisade wahhabite contre les chiites ;  ceux-la même qui ont contribué à rendre le conflit sans limite sont pourtant les mêmes qui sont alliés au Camp du Bien...

 

 

Enfin pour le wahhabisme lui même, je crois qu'on ne le répétera jamais assez : C'est vraiment l'un des trucs les plus dégueulasse qui est été inventé sur Terre, l'un des plus menaçant et obère l'avenir de la région. Le monde arabo-musulman serait très différent sans l'influence et l’hégémonie de cette idéologie.

 

Tu remarquera d'ailleurs que je ne parle pas de salafisme mais de wahhabisme (au risque d’être répétitif) car:

 

1- Historiquement il y a eu plusieurs salafismes dans l'histoire. Il faut être précis.

 

2- Bien marquer l'origine géographique de cette merde n'est pas mauvais.

Modifié par Shorr kan
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- Ils se sont renforcé en Syrie avant de fondre sur le nord de l'Irak. Mais il faut raconter l'histoire depuis le début, soit la naissance et le murissement du mouvement dans le triangle sunnite avant de passer en Syrie.

 

Et il faut aussi la raconter jusqu'au bout. Daesh a été vaincu en Irak par les milices Sahwa, composés d'arabes sunnites, et constituée par les américains et Baghdad. Le renforcement de Daesh en Syrie et la politique de Maliki vis à vis des tribus sunnites et des arabes sunnites en général ont foutu en l'air cette victoire.

Enfin pour le wahhabisme lui même, je crois qu'on ne le répétera jamais assez : C'est vraiment l'un des trucs les plus dégueulasse qui est été inventé sur Terre, l'un des plus menaçant et obère l'avenir de la région. Le monde arabo-musulman serait très différent sans l'influence et l’hégémonie de cette idéologie.

 

Tu remarquera d'ailleurs que je ne parle pas de salafisme mais de wahhabisme (au risque d’être répétitif) car:

 

1- Historiquement il y a eu plusieurs salafismes dans l'histoire. Il faut être précis.

 

2- Bien marquer l'origine géographique de cette merde n'est pas mauvais.

 

Là aussi il faut aller jusqu'au bout. La branche majoritaire du wahhabisme est quiétiste et contre la révolte tant que le souverain ne renonce pas ouvertement à l'Islam. La branche politiquement violente est la branche révolutionnaire (jihadiste) qui est minoritaire au sein du wahhabisme.

Modifié par Joab
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Et notamment Daesh n'aurait pas pu exister sans cet événement, le reste c'est un peu la cerise sur le gâteau.

 

Tu n'en sais rien ... L'invasion de 2003 est un des facteurs, mais n'en est pas la cause ...

Modifié par Arnaud D.
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Propos on ne peut plus spécieux...

 

Daech c'est appuyé sur les tribus arabes sunnites anciennement fidèles à Saddam.H. Si celui-ci était encore au pouvoir elles n'auraient pas eu raison de changer d’allégeance, donc de rejoindre l'EI, et plus encore, celui-ci même n'aurait même pas pu émerger dans une telle dictature. CQFD.

 

 

 

Et il faut aussi la raconter jusqu'au bout. Daesh a été vaincu en Irak par les milices Sahwa, composés d'arabes sunnites, et constituée par les américains et Baghdad. Le renforcement de Daesh en Syrie et la politique de Maliki vis à vis des tribus sunnites et des arabes sunnites en général ont foutu en l'air cette victoire.

Là aussi il faut aller jusqu'au bout. La branche majoritaire du wahhabisme est quiétiste et contre la révolte tant que le souverain ne renonce pas ouvertement à l'Islam. La branche politiquement violente est la branche révolutionnaire (jihadiste) qui est minoritaire au sein du wahhabisme.

 

 

C'étaient implicites dans mes messages: La "Surge", Le retournement des tribus sunnites, la guerre civile syrienne et la connerie de Maliki. Je n'ai évoqué que le gros des séquences début, milieu, fin.

 

Quant à parler de victoire  pour la "Surge" et le ralliements des sunnites par Petraeus, je ne la qualifierais pas comme tel. Comme l'a rappelé il y a longtemps Tancrède, ça a surtout consisté à un arrosage d'argent sur les tribus pour pouvoir acheter la tranquillité, assurer le calme suffisamment longtemps et quitter le pays dans de bonnes conditions ; et que le feu reprendrait dès que la manne cesserait, ce qui n'a pas manqué.

Modifié par Shorr kan
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Propos on ne peut plus spécieux...

 

Daech c'est appuyé sur les tribus arabes sunnites anciennement fidèles à Saddam.H. Si celui-ci était encore au pouvoir elles n'auraient pas eu raison de changer d’allégeance, donc de rejoindre l'EI, et plus encore, celui-ci même n'aurait même pas pu émerger dans une telle dictature. CQFD.

 

Rien ne te dit qu'il serait encore au pouvoir 12 ans après ...

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Vu la nature stalinienne du régime, et la capacité de Saddam à réprimer dans le sang des révoltes de grandes ampleurs par le passé, et probablement flanqué cette fois-ci par ses psychopathes de fils ; je crois ne pas trop m'avancer en spéculant sur son maintient au pouvoir sans intervention étrangère, lui et sa dynastie.

 

Et j'oublie la manne pétrolière qui permet de se constituer une vaste clientèle et d'acheter la paix social. C'est finalement ce qui a vraiment manqué à Bachar : le batton sans la carotte n'est pas très digestible pour la population.

 

Alors bien sur, dans l’abstrait on peut imaginer tout et n'importe quoi, mais admet qu'il y a des choses plus vraisemblable que d'autre.

 

 

A part ça, ôte moi d'un doute. J'ai l'impression que tu étais favorable à cette intervention de 2003 ? Attention, on peut tout se dire. Je pense juste que de savoir ce que pensent vraiment les gens évite les kiproko.

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Et j'oublie la manne pétrolière qui permet de se constituer une vaste clientèle et d'acheter la paix social

En cas de révolte chiite et kurde, je ne suis pas sûr que Saddam aurait conservé les puits de pétrole ET le controle des routes de contrebande vers la Turquie (ultra importantes vu l'embargo).

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A part ça, ôte moi d'un doute. J'ai l'impression que tu étais favorable à cette intervention de 2003 ? Attention, on peut tout se dire. Je pense juste que de savoir ce que pensent vraiment les gens évite les kiproko.

 

Ôte moi d'un doute ... j'ai écrit deux phrases et avec ces quelques lignes écrites tu penses connaître mon avis sur l'intervention US de 2003 ? Très fort :rolleyes:

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Pas de blême l'ami. Je suis jute curieux. J'ai juste eu cette impression que c'était le cas (et que tu connaissais bien l'Irak) en te lisant régulièrement, et plutôt que d'extrapoler dans le vide je demande à l’intéressé du moment que j'en ai l'occasion.

 

Tu peut ne pas répondre aussi. 

Modifié par Shorr kan
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Pas de blême l'ami. Je suis jute curieux. J'ai juste eu cette impression que c'était le cas (et que tu connaissais bien l'Irak) en te lisant régulièrement, et plutôt que d'extrapoler dans le vide je demande à l’intéressé du moment que j'en ai l'occasion.

 

Tu peut ne pas répondre aussi. 

 

Je vais te répondre sans problème, j'étais contre ... et en tant que français en transit par Houston en mars 2003, j'ai eu quelques désagréments avec un cow-boy du coin qui a voulu m'empêcher de prendre ma correspondance (ma femme avait déjà embarqué) ... il est vrai que j'aurais dû m'abstenir de le remettre à sa place vue les circonstances, mais bon ... :lol:

 

Et oui je connais un peu l'Iraq car j'ai des contacts là-bas ... et pour répondre au sujet, oui le gouvernement US de l'époque a sa part de responsabilité dans ce qui se passe car il a cassé l'appareil politique et militaire irakien, mais il n'est pas le seul ... la montée de l'état islamique n'est pas liée à ce seul facteur ...

Modifié par Arnaud D.
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Au vue de la fraicheur de certaines informations c'est ce qu'il m'avais semblé :cool:

 

En espérant ne pas avoir été trop indiscret.

 

 

Mais comme avec Joab, je crois que nous ne somme pas d’accords sur l'importance à accorder aux événements, ou du moins certains d'entre eux.

Modifié par Shorr kan
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On est tous d'accord pour dire que l'intervention US de 2003 était une connerie sans nom et est un gros responsable du bordel actuel. Bush mériterait un passage devant un tribunal international pour ça. Mais on sait tous hélas que ça n'arrivera pas... :( La question est de savoir quoi faire maintenant.

Pour ma part je pense qu'il faut résoudre les deux problèmes qui nourrissent l'EI.

Le premier est le problème Irakien qui est la relation entre les tribus sunnites et la majorité Shiite. Le départ de Maliki a été une première étape, reste maintenant à trouver une formule pour que chaque communauté trouve son compte. Pas évident mais j'ai l'impression qu'un équilibre est trouvable.

L'autre problème est le conflit syrien. La c'est beaucoup plus compliqué. Il est clair que le clan Assad a l'avantage, mais je ne crois pas qu'il soit capable d'une victoire totale.

Il va donc falloir négocier avec les sunnites. Et que demande les sunnites en priorité pour négocier ? Le départ d' Assad.

Toute négociation semble bloquer sans ça. Donc toute la question sera de savoir si ils accepteront d'abandonner l'application de la charia en échange de ce départ. Et si le clan Assad acceptera un retrait de leur leader (avec les garanties de sa sécurité) en échange d'une victoire sur le reste de leurs revendications.

Pas simple, mais si on arrive à proposer une solution aux sunnites locaux, on couperait les soutiens de Daesh. Les jours des ces fous seraient alors comptés.

C'est pour cela aussi que je pense important que la négociation avec l'Iran réussisse, et qu'un apaisement avec la Russie ait lieu, car ils auront une énorme capacité de pression sur Assad.

Modifié par Dino
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Haas bein voilà on est d'accord :D

La Turquie est un sacré problème, pire que l'AS car il est frontalier de l'Europe et en plus c'était un pays assez progressiste qui connaît une grosse tendance rétrograde. Sacré morceau...

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