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[LPM] Loi Programmation Militaire


xav

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Oui, les 2% semblent de plus en plus, un minimum peu souhaitable. 

Cependant on peut aussi envisager une meilleure efficience des dépenses de la défense. 

Est ce que la TVA est payée sur les équipements ? 

À quel taux ? 

Est ce qu'il n'y a pas moyen sur certaines capacités non stratégiques d'acheter moins cher ailleurs en Europe et de franciser ? 

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Il y a certainement des efforts à faire sur les coûts des programmes d'armements et sur le fonctionnement. Mais ils ont été tellement réduit en proportion du pib et de l'inflation entre 1995 et 2015 que nous payons un manque massif d'investissement dans les équipements et les infrastructures. cela se paye un jour. Et au final nous le payons chère aujourd'hui...

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il y a une heure, Ronfly a dit :

Il y a certainement des efforts à faire sur les coûts des programmes d'armements et sur le fonctionnement. Mais ils ont été tellement réduit en proportion du pib et de l'inflation entre 1995 et 2015 que nous payons un manque massif d'investissement dans les équipements et les infrastructures. cela se paye un jour. Et au final nous le payons chère aujourd'hui...

 

Même en infrastructures on est juste partout . 

Un truc completement dingue en 2010 pour raison d'économie on reduit les budgets des RSMA Alors qu'il y a toujours de la demande dans nos DOM TOM  

A Hao en polynesie on veut mainteant réimplanter une compagnie RSMA mais la structure d'avant a été cedé à la collectivité qui l'a utilisé pour autre chose en détrusant certain hangars. Conclusion, mainteant on doit tout reconstruire de zero en rachetant des terrains.     

https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/hao-un-nouveau-rsma-a-l-oree-2022-1114906.html

 

D'autres exemple en Metropole.  

https://actu.fr/normandie/alencon_61001/une-unite-reservistes-2-rima-simplante-alencon_13017280.html

 

https://www.estrepublicain.fr/defense-guerre-conflit/2021/05/14/besancon-50-maisons-militaires-sortiront-de-terre-sur-les-anciens-pas-de-tir-du-polygone

 

Les jeunes pour les garder il faut qu'ils soient aux standards de leur temps fini les chambres à 25 

SID Draguignan, les stagiaires découvrent leurs nouveaux logements

Afin d'améliorer les conditions d'hébergement des stagiaires sous-officiers, le SID a livré un bâtiment totalement rénové aux Écoles militaires de Draguignan.

Les travaux ont été rapides : en 4 mois, de mai à août 2021, une rénovation complète a été conduite par l’Établissement d'infrastructure de Lyon (USID de Draguignan), pour un montant de 870K €. L'achat d'ameublement adapté est également prévu.

Grâce à ces travaux réalisés dans des délais extrêmement rapides, les Écoles militaires de Draguignan sont désormais en mesure d'accueillir les futurs sous-officiers dans des conditions pédagogiques satisfaisantes.

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  • 2 weeks later...

Audition au sénat de la ministre sur la LPM 2022:

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20211004/etr.html

Citation

Projet de loi de finances pour 2022 - Audition de Mme Florence Parly, ministre des armées

 

M. Christian Cambon, président. - Je vous remercie, madame la ministre, de venir nous présenter ce budget, le quatrième de la loi de programmation militaire (LPM). Nous nous reverrons la semaine prochaine au sujet de l'affaire australienne.

 

Notre premier sentiment est celui d'une grande satisfaction. Les crédits de la mission « Défense » frôlent les 41 milliards d'euros, conformément à la trajectoire de la LPM. Nous nous réjouissons du respect des marches à 1,7 milliard d'euros depuis quatre ans ; nous en donnons acte au Gouvernement. Certaines années seront plus difficiles, puisqu'une marche de 3 milliards d'euros est prévue dès l'an prochain. Nous examinerons cette question en temps voulu. Il s'agit d'un souci - positif - du Sénat, car une LPM est faite pour être appliquée dans sa totalité. Nous ne pouvons relâcher l'effort, comme nous le rappellent régulièrement les chefs d'état-major. L'impact de la pandémie risque d'avoir des conséquences à terme. Pour le moment, c'est un constat de satisfaction qui prévaut.

 

Ce respect de la LPM ne nous dispense pas de nous interroger sur des redéploiements de crédits opérés à la suite de l'actualisation stratégique de 2021, dont nous avons débattu il y a quelques mois. Une réunion de travail doit être programmée entre votre cabinet et plusieurs de nos rapporteurs, pour apporter certains éclaircissements. Travailler ensemble, cartes sur table, voilà la bonne solution. Nous sommes très attachés à cet échange technique.

 

Ce budget 2022 découle des ajustements décidés en 2021. Nous souhaiterions en connaître les traductions concrètes, notamment pour le renseignement, l'espace et la cyberdéfense, domaines identifiés comme prioritaires. Ce matin, nous avons reçu Bernard Émié, directeur général de la sécurité extérieure, qui a rappelé la nécessité de poursuivre l'effort pour le renseignement.

 

Comment rester leader dans les domaines technologiques de pointe en conservant un modèle d'armée complet et en se préparant à l'hypothèse de la haute intensité?? Serons-nous capables d'atteindre ces objectifs simultanément, dans les limites de l'enveloppe budgétaire définie en 2018 ?

 

Ce budget tient compte aussi de la dégradation du contexte stratégique. Les États-Unis concentrent leur attention sur la zone indopacifique, comme en ont témoigné le retour précipité de l'Afghanistan et la conclusion de l'accord Aukus. Voilà qui doit nous inciter à prendre la mesure des changements en cours.

 

L'autonomie stratégique européenne s'impose. Les lignes bougent parmi nos partenaires européens. Finirons-nous par convaincre nombre d'entre eux ? Nous souhaitons que la présidence française de l'Union européenne permette des avancées. Du reste, le 25 février prochain, le Sénat accueillera les membres des 26 autres parlements européens pour une table ronde sur l'autonomie stratégique européenne. Nous entamons également un travail de diplomatie parlementaire, en accueillant nos homologues et en leur rendant visite, par exemple à Lisbonne et à Varsovie. Nos interlocuteurs polonais ont souhaité nous rencontrer à ce sujet, ce qui est positif.

 

Deux coopérations nous inquiètent, celle avec le Royaume-Uni, à la suite du Brexit et de la conclusion de l'accord Aukus, et celle avec l'Allemagne, puisque nous attendons la formation de la prochaine coalition avant d'envisager les modalités de poursuite de nos programmes communs.

 

Quant au Mali, où en sommes-nous?? Madame la ministre, vous avez eu des contacts récents avec la junte. Que se passera-t-il si celle-ci concluait des accords avec les milices du groupe Wagner??

 

Mme Florence Parly, ministre des armées. - Monsieur le président, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour la traditionnelle audition automnale de présentation du budget de notre défense pour l'année suivante. C'est avec plaisir, mais aussi avec une certaine émotion que je vous présente ce budget - le cinquième et le dernier que je présente en tant que ministre des armées.

 

Je remercie vivement l'ensemble des rapporteurs de leurs contributions au cours des derniers mois et des dernières années, afin de tenir le cap. Vous êtes un soutien essentiel et direct à la modernisation de nos armées : si nous parvenons à améliorer la qualité et le quotidien de nos forces, c'est aussi grâce à vos travaux et au dialogue que vous entretenez avec les civils et les militaires du ministère.

 

Comme moi, vous pensez certainement qu'un budget, ce n'est pas qu'un tableau fait de lignes et de colonnes. Un budget est avant tout une réponse : une réponse aux attentes des femmes et des hommes de la défense, une réponse aux menaces qui pèsent sur la France et une réponse aux défis qui nous attendent dans les prochaines années.

 

Je vous propose un petit retour en arrière, pour revenir au moment où j'ai pris mes fonctions, il y a quatre ans.

 

Lorsque le Président de la République a été élu en 2017, la situation de nos armées n'était pas comparable à celle d'aujourd'hui. Le ministère des armées était usé et fracturé par des années de fragilisation, au cours desquelles nos militaires et agents civils ont été en proie à des tendances contraires qui confinaient au paradoxe : d'une part, des budgets toujours plus contraints, des réductions drastiques d'effectifs, des unités dissoutes, des programmes parfois volontairement retardés, voire arrêtés ; d'autre part, des besoins et un engagement sans cesse croissants de nos années. En opérations extérieures comme sur le territoire national, notre défense était plus fortement sollicitée et déployée, car la France faisait face à des menaces, qui n'ont fait que s'accentuer.

 

C'est ce que la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017, que nous avons actualisée cette année, a montré : le terrorisme est toujours la menace numéro un ; la compétition stratégique entre les États s'intensifie, en favorisant les tensions et en poussant certaines puissances à des stratégies d'intimidation et de fait accompli ; les menaces s'installent dans de nouveaux espaces de conflictualité, dans l'espace, le cyberespace, les fonds marins ou encore dans le champ informationnel.

 

Dans ce contexte stratégique en plein durcissement, les tendances contraires subies par nos armées n'avaient que trop duré. Le Président de la République a donc fixé un cap clair : que les armées retrouvent pleinement les moyens d'accomplir leurs missions.

 

La loi de programmation militaire 2019-2025 a été la traduction concrète des engagements du chef de l'État. On l'a longtemps résumée à la volonté de porter le budget des armées à 2 % du PIB à l'horizon 2025. Cependant, il s'agissait de bien plus que ça : il s'agit avant tout de donner aux armées les moyens d'assumer leur mission de toujours, à savoir protéger la France et les Français.

 

D'ici à 2030, la France doit pouvoir intervenir partout où ses intérêts sont en jeu, gagner sur tous les terrains, l'emporter face à tous les ennemis, seule ou en coalition. Pour réussir ce défi, nous n'avons qu'une solution : disposer d'un modèle d'armée complet et équilibré. Ce modèle, c'est justement celui que construit la LPM depuis désormais trois ans.

 

Cette LPM constitue une inflexion historique. Ces 295 milliards d'euros sur la période 2019-2025 représentent une ambition sans précédent pour notre défense. Certains l'ont raillée en la jugeant irréaliste. Certains ont douté des engagements du Président de la République. D'autres encore, simplement conduits par la sagesse et l'expérience, n'envisageaient pas la possibilité qu'elle puisse être respectée. Je sais que beaucoup d'entre vous, en ces murs, pourraient attester des difficultés récurrentes de respect des LPM au cours des vingt-cinq dernières années.

 

Aujourd'hui, les engagements du chef de l'État sont tenus, malgré - j'insiste sur ce point - une pandémie qui a durement affecté notre économie. D'autres auraient pu se servir de ce prétexte pour faire à nouveau de la défense une variable d'ajustement. Cela n'a pas été le cas.

 

C'est donc une fierté de vous présenter pour la cinquième fois un budget en hausse, qui atteint près de 41 milliards d'euros et qui est strictement conforme à la trajectoire financière extrêmement ambitieuse de la LPM, à savoir une augmentation du budget de nos armées d'environ 1,7 milliard d'euros chaque année depuis 2017, soit 1,8 milliard d'euros supplémentaires en 2018 par rapport à 2017, puis 1,7 milliard d'euros supplémentaires pour chacune des quatre années suivantes, sommes ajoutées année après année. Depuis 2017, cela représente donc 26 milliards d'euros cumulés de plus pour nos armées, soit l'équivalent de presque trois années du budget consacré aux programmes d'équipements majeurs. Lorsque j'ai été nommée ministre en 2017, le budget de la défense était de 32,3 milliards d'euros. En 2022, il s'élèvera à 40,9 milliards d'euros. La progression est plus que significative.

 

La nature humaine s'habitue à tout, en particulier lorsqu'il s'agit d'augmentation des moyens et de capacités durement acquises. J'insiste donc sur le fait que ce budget n'est pas ordinaire. Une augmentation de près de 2 milliards d'euros est extraordinaire. Ce budget continue de traduire sur le terrain nos engagements vis-à-vis des Français, vis-à-vis des militaires et des civils qui assurent notre défense. Il s'agira de la quatrième année de mise en oeuvre de la LPM. Ce n'est pas le moment de faiblir, puisque nous n'en sommes qu'à la moitié.

 

Ce budget 2022 continue de répondre aux quatre priorités de la LPM : améliorer le quotidien de celles et ceux qui choisissent de servir la France, leur offrir des conditions de vie et d'exercice de leur métier à la hauteur de leur engagement? ; renouveler tous les équipements usés et vieillissants de nos armées et améliorer la disponibilité de tous nos matériels, car on ne gagne pas les conflits du XXIe siècle avec des blindés indisponibles des années 70 ; construire notre autonomie stratégique à un niveau européen, condition essentielle si la France veut conserver sa liberté d'action pour protéger efficacement ses citoyens ; innover et bâtir les armées du futur pour répondre aux défis de demain.

 

Avant d'entrer dans le détail, je veux préciser les domaines qui bénéficieront de la hausse de 1,7 milliard d'euros des crédits en 2022 : 500 millions d'euros iront aux programmes d'armement majeurs, dont la dotation sera ainsi portée à 8,1 milliards d'euros ; 300 millions d'euros supplémentaires iront à l'entretien programmé du matériel, ce qui portera la dotation à 4,4 milliards d'euros, illustrant la priorité que nous avons mise à l'amélioration de la disponibilité de ces matériels ; 300 millions d'euros iront à la dissuasion, ce qui portera les moyens affectés à celle-ci à 5,3 milliards d'euros?; 200 millions d'euros iront aux dépenses pour les autres équipements?; 100 millions d'euros supplémentaires seront consacrés à l'innovation et 300 millions d'euros à la masse salariale.

 

J'en viens à la présentation détaillée du contenu du budget 2022, en commençant par l'amélioration du quotidien de nos soldats. En la matière, beaucoup a été fait depuis 2017. Aujourd'hui, les militaires sont mieux équipés, mieux préparés et mieux protégés sur le terrain. Les familles de militaires sont mieux soutenues et mieux logées. Nous allons continuer en ce sens.

 

En 2022, près de 2 milliards d'euros sont consacrés à des mesures « à hauteur d'homme », dont 1,6 milliard d'euros pour les petits équipements du quotidien. Leur livraison se poursuivra : 12 000 fusils d'assaut - plus de 53 000 ont déjà été livrés depuis 2017 -, 70?000 treillis de nouvelle génération - 264?500 ont déjà été livrés depuis 2017 -, 5 000 gilets pare-balles - plus de 65 000 ont été livrés depuis 2017 -, 34 000 équipements de protection individuelle NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) - 55 000 ont été mis en service depuis 2017 -, ainsi que des jumelles de vision nocturne, des armes de poing ou des couteaux de combat.

 

En 2022, nous donnerons aussi un nouvel élan au plan familles, en soutenant une nouvelle ambition pour l'hébergement et le logement des militaires et de leur famille. Depuis 2017, près de 2?500 chambres ont été rénovées ou construites en caserne militaire et 415 logements neufs ont été livrés partout en France. La crise sanitaire a décalé certaines livraisons, mais les acteurs mettent les bouchées doubles pour permettre à nos personnels de disposer de conditions d'hébergement et de logement dignes de ce que l'on est en droit d'attendre quand on s'engage pour son pays. En 2022, 337 millions d'euros seront consacrés à l'hébergement et au logement.

 

Nous finalisons un nouveau contrat d'externalisation de la gestion des logements domaniaux du ministère des armées, que nous notifierons en 2022. Il s'agit du projet « Ambition logements », lequel permettra la rénovation et la construction de nouveaux logements aux meilleurs standards de confort, avec des matériaux de qualité, et générera des économies d'énergie pour les locataires, partout en France. Nous engagerons, dès 2022, la construction de 3 000 logements, pour disposer, à terme, de 15?000 logements, ce qui permettra de proposer une offre en zone tendue. Il s'agit d'une mesure à hauteur d'homme phare, qui nous engage pour les trente-cinq prochaines années et bénéficiera tant aux militaires qu'aux civils du ministère des armées.

 

Nous continuerons de déployer le wifi gratuit sur nos emprises, d'ouvrir partout en France, en outre-mer et à l'étranger, les maisons France services des militaires, nommés « espaces Atlas », et d'ouvrir des crèches. Depuis 2017, nous avons créé plus de 1?000 places en crèche, dépassant de très loin l'objectif, fixé à 265 places. En 2022, nous créerons 120 places de plus réparties entre Cherbourg, Toulon, Cayenne et Mont-de-Marsan, autant de villes qui sont clefs pour nos armées.

 

Enfin, nous consacrerons 170 millions d'euros à la fidélisation des talents, qui constituent la richesse de ce ministère.

 

Dans la continuité des travaux conduits en 2021, nous poursuivrons la mise en oeuvre de la nouvelle politique de rémunération des militaires (NPRM). Cette réforme restructure en profondeur la rémunération de nos militaires pour en améliorer la lisibilité, prendre en compte la spécificité de leur engagement et l'adapter à la politique de ressources humaines du ministère. C'était devenu indispensable au regard de la complexité du système actuel. Ainsi, 70 millions d'euros supplémentaires y seront consacrés en 2022 pour intégrer les contraintes d'absence opérationnelle et les niveaux de responsabilité et de performance. Il s'ensuivra une augmentation sensible du niveau de rémunération de nos militaires. Cette augmentation est parfaitement justifiée. Elle témoigne de la reconnaissance de la Nation envers ceux qui assurent sa protection en tout temps et en tout lieu.

 

Près de 48 millions d'euros seront consacrés à des mesures catégorielles pour améliorer la fidélisation et l'attractivité des carrières, notamment des contractuels spécialistes, dont les talents sont essentiels. Le ministère des armées contribuera également - c'est inédit - à la protection sociale complémentaire de ses personnels, pour un montant total de 50 millions d'euros. C'est la première étape du déploiement de la prise en charge progressive par l'employeur du coût de cette protection sociale complémentaire.

 

J'en viens au renouvellement des équipements de nos armées.

 

Cette année sera encore marquée par d'importantes livraisons de matériels et d'équipements majeurs. Vous l'avez constaté sur le terrain : la LPM porte déjà ses fruits. Les matériels dont nos forces ont tant besoin arrivent au sein des unités. C'est le résultat d'un investissement sans faille des personnels du ministère. Ces derniers mois, ils ont redoublé d'efforts ; je pense notamment aux 32 véhicules blindés Griffon, qui viennent d'être déployés au Sahel, et aux livraisons qui continuent. La première frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée a été livrée à la Marine en avril dernier. Les 150 derniers ensembles de parachutages du combattant ont été livrés à l'armée de terre ; elle en dispose aujourd'hui de 15 000. Tout récemment, un cinquième A330 MRTT Phénix est venu compléter la flotte de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et transport stratégiques à Istres.

 

L'année 2022 sera à nouveau marquée par un important volume de livraisons. La liste est longue... Je mentionnerai, à titre d'exemple, la livraison de la dernière frégate multimissions la Lorraine pour la Marine, 1?500 nouveaux véhicules, dont 245 blindés Scorpion pour l'armée de terre, et trois avions ravitailleurs MRTT Phénix pour l'armée de l'air et de l'espace.

 

Renouveler nos matériels, c'est aussi assurer leur maintien en condition opérationnelle (MCO) et renouveler nos infrastructures. La réforme du MCO aéronautique se poursuivra en 2022 pour relever le niveau de disponibilité des matériels, qui continue de s'améliorer, comme l'opération Apagan en témoigne. J'ajoute que 300 millions d'euros supplémentaires seront aussi consacrés à l'entretien des matériels en 2022 et que nous consacrerons 2,4 milliards d'euros au développement et au maintien en condition opérationnelle de nos infrastructures, notamment pour l'accueil de nos nouveaux équipements.

 

J'en viens au troisième axe de la LPM, la consolidation de notre autonomie stratégique, à laquelle le budget 2022 contribue.

 

Tout d'abord, les efforts nécessaires à la dissuasion nucléaire seront poursuivis : cela concerne les travaux de renouvellement des deux composantes - aéroportée et océanique. En 2022, 5,3 milliards seront consacrés à la dissuasion.

 

Dans le domaine conventionnel, je souligne le développement de nos capacités spatiales : 646 millions d'euros seront alloués au soutien de la stratégie spatiale. Les programmes en cours de réalisation se concrétiseront en 2022 par la livraison de quelques capacités majeures, notamment un nouveau satellite de télécommunications, une capacité spatiale de renseignement électromagnétique, unique au niveau européen, et un nouveau satellite d'observation optique.

 

Par ailleurs, le commandement de l'espace et le centre d'excellence OTAN (CEO) monteront en puissance. Ce commandement bénéficiera de 48 nouveaux effectifs, pour atteindre 337 postes, et 10 personnels français marqueront l'émergence du CEO à Toulouse à l'été 2022. Nous lancerons les travaux d'infrastructure associés à Toulouse, en intégrant une nouvelle dynamique entre le Centre national d'études spatiales (CNES) et la défense, pour mettre en oeuvre la stratégie de défense spatiale que j'ai présentée en 2019.

 

Je pense aussi à notre effort d'accélération dans le domaine de la cyberdéfense, avec 376 nouveaux postes consacrés à ce domaine. Enfin, 399 millions d'euros seront consacrés au domaine du renseignement.

 

Pour terminer, le développement de l'autonomie stratégique européenne reste un objectif majeur, auquel le ministère des armées oeuvrera dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne.

 

Le fonds européen de défense doit permettre de passer à l'échelle dans le développement de l'industrie de défense européenne : 1,2 milliard d'euros seront alloués en 2022 au lancement de nouveaux projets européens. Cela représentait seulement un peu plus de 200 millions d'euros en 2019. Fort des succès déjà remportés par l'industrie française, le ministère des armées sera force de proposition, notamment dans les domaines du combat aérien, du combat terrestre, de la résilience énergétique et de la transition environnementale.

 

J'en viens au quatrième axe de notre LPM, essentiel pour préparer l'avenir. Nous tiendrons l'objectif annoncé de 1 milliard d'euros consacrés à l'innovation pour concevoir les technologies de demain.

 

Alors que le budget annuel moyen est passé de 730 millions d'euros sur la période 2014-2019 à 1 milliard d'euros à compter de 2022, la LPM 2019-2025 répondra à la diversité des défis que suscite la construction du futur de notre défense, aussi bien pour la préparation des grands programmes structurants prévus par la LPM que pour les nouvelles technologies émergentes -  armes à énergie dirigée, technologies quantiques ou lutte anti-drones.

 

L'année 2022 verra aussi la montée en puissance du Fonds innovation défense, doté de 200 millions d'euros, pour soutenir le développement de technologies duales portées par de petites entreprises françaises innovantes.

 

J'insiste sur un dernier point, qui n'est pas le moindre : le budget 2022, qui atteint 40,9 milliards d'euros, bénéficie tout entier au soutien de l'économie française. La LPM est un plan de relance à elle seule. Ce budget irrigue l'ensemble du territoire : les 36 milliards d'euros de commandes passées l'année prochaine viendront soutenir notre économie. La base industrielle et technologique de défense (BITD) représente plus de 200 000 emplois partout en France. Nous serons encore le premier recruteur de France, avec plus de 26?000 recrutements en 2022.

 

Enfin, je rappelle la mobilisation constante du ministère dans le cadre de la crise économique, avec le plan de soutien à l'aéronautique, et dans le cadre du plan de relance : le ministère est lauréat de plus 700 projets sur le seul volet écologie du plan de relance, pour plus de 200 millions d'euros.

 

Si ce budget 2022 s'inscrit dans la continuité de l'effort consenti à la défense depuis 2017, il n'en est pas moins remarquable, par le montant des crédits accordés, par son bénéfice pour notre économie et dans sa mise en oeuvre, en totale conformité avec la LPM.

 

Vous pouvez d'ailleurs suivre l'état d'avancement de la modernisation des armées sur le site internet dédié au baromètre de la LPM. Vous y retrouverez les chiffres les plus emblématiques, avec le rappel des objectifs et le niveau d'avancement des actions. Je tiens à ce que le ministère des armées communique en toute transparence sur son action, au regard de l'effort considérable consenti par les Français en sa faveur.

 

Le budget 2022 est un budget fidèle à l'ambition fixée par le Président de la République, celui d'un modèle d'armée complet permettant de mener à bien sa mission - protéger la France et les Français, aujourd'hui et demain.

 

C'est un budget au service de ceux qui nous défendent. C'est un budget au service des hommes et des femmes de nos armées qui se battent pour nous et pour qui, avec beaucoup d'honneur et de fierté, je me bats au quotidien, à vos côtés, depuis plus de cinq ans.

 

M. Christian Cambon, président. - Madame la ministre, je vous remercie de cette présentation très claire. Nous vous donnons acte de votre détermination à mener ce combat budgétaire. Grâce à l'effort consenti, nos forces armées sont en passe de retrouver un niveau d'équipement et de conditions d'exécution de leur mission incomparable avec celui des années précédentes.

 

M. Cédric Perrin, rapporteur pour avis pour le programme 146 « Équipement des forces ». - La trajectoire budgétaire est respectée. Les premières livraisons arrivent, à la plus grande satisfaction de nos troupes.

 

Les membres de la commission ont toujours été à vos côtés, dans un esprit constructif.

 

Excepté la tragédie australienne de ces dernières semaines, les succès à l'export sont aussi au rendez-vous. Nous vous avions interrogée l'an dernier, à la même époque, sur l'impact de la vente d'avions de combat Rafale à la Grèce. La situation était déjà tendue pour nos armées. Elle l'est encore davantage cette année : la Croatie a fait part de son intention d'acheter 12 Rafale d'occasion. La Grèce a annoncé porter ses commandes à 24 appareils. Les appareils d'occasion sont prélevés directement sur nos forces, mais les appareils neufs sont prélevés sur nos commandes, ce qui est également préjudiciable à nos armées.

 

Pouvez-vous faire un point sur ces prélèvements et sur les commandes nouvelles effectuées en compensation, sur la question du retour des recettes issues des ventes d'appareils d'occasion et sur les décalages entre les prélèvements sur nos forces et l'arrivée des nouveaux appareils commandés ? Comment sera compensée cette réduction capacitaire temporaire ?

 

Des questions similaires se posent s'agissant de la vente de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) à la Grèce - contrat nouveau dont nous nous réjouissons -, qui décale des livraisons à la Marine nationale. Nous nous réjouissons de nos succès à l'export et de nos partenariats stratégiques. Toutefois, comment mieux les anticiper et trouver des solutions pour que ces succès ne pénalisent pas nos propres forces ?

 

Enfin, vous avez mentionné l'amélioration du quotidien des soldats. Notre vigilance doit être entière sur ce point, car il s'agit d'un élément fondamental du moral des troupes sur le terrain. Avant de livrer ou simplement de commander du matériel, il est nécessaire de consulter les militaires.

 

Les entreprises de la BITD apportent une contribution essentielle à notre économie. La rédaction des appels d'offres pourrait inclure des critères qui nous permettraient d'acheter français. Concernant les fusils à pompes, nous avons privilégié l'allemand Heckler & Koch (HK). Un manufacturier d'armes français est en difficulté, et je pense qu'il serait intéressant de favoriser nos entreprises, car d'autres pays ne se gênent pas pour le faire. Les entreprises françaises avaient été exclues pour des marchés de fusils de précision, au prétexte qu'elles réalisaient un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros... ce critère est difficile à accepter. La rédaction des marchés devrait au minimum permettre aux entreprises françaises de concourir.

 

Mme Hélène Conway-Mouret, rapporteure pour avis pour le programme 146 « Équipement des forces ». - Ma question porte sur le BITD et le projet de texte européen visant à établir de nouveaux critères de label écologique de l'Union européenne pour les produits financiers. Je vous ai écrit à ce propos il y a plusieurs mois, mais votre réponse ne m'est toujours pas parvenue.

 

L'inquiétude grandit chez nos industriels. Le projet de texte se fonde sur un rapport du Centre commun de recherche, qui préconise d'exclure de ce label les entreprises impliquées dans la production et/ou le commerce d'armes conventionnelles et de produits militaires pour le combat si elles tirent plus de 5 % de leur revenu de ces activités. Nous savons combien les importations sont essentielles pour nos industriels. Cette restriction aurait un impact incroyablement négatif. Notre BITD attend votre réponse.

 

M. Pascal Allizard, rapporteur pour avis pour le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense ». - Je salue, madame la ministre, votre implication personnelle constante pour l'amélioration de l'environnement humain, professionnel et social de nos soldats. Un effort nécessaire a été produit en matière de petits équipements et la politique de MCO a été renouvelée. Les opérations d'export réalisées avec succès inspirent cependant des inquiétudes s'agissant des capacités de déploiement extérieur de nos forces armées.

 

La LPM a indéniablement constitué un progrès, même si je regrette, comme vous, la décision du Président de la République et du Premier ministre de ne pas appliquer l'article relatif à sa révision. Le défi spatial auquel est confrontée l'armée de terre illustre la nécessaire considération à accorder à ce secteur pour notre souveraineté.

 

Au-delà de mon interrogation sur le risque que l'Europe fait peser sur la BITD, ma question porte sur le financement des études amont. Conformément à la LPM, le budget dédié à l'innovation atteint 1 milliard d'euros pour 2022. Toutefois, les crédits destinés aux études amont concernant le secteur terrestre apparaissent inférieurs à ceux qui sont consacrés aux industries aéronautiques. Au regard des besoins de l'armée de terre à moyen terme, du programme Scorpion et du financement du programme Titan, et compte tenu de la nouvelle doctrine d'engagement majeur développée par le chef d'état-major des armées, ne conviendrait-il pas de rééquilibrer le montant des études amont vers nos industries terrestres ?

 

M. Yannick Vaugrenard, rapporteur pour avis pour le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense ». - La LPM prévoit un renforcement des moyens en direction du renseignement et de la cyberdéfense, que le projet de loi de finances pour 2022 entérine. Toutefois, nous avons identifié deux sujets de préoccupation.

 

D'abord, la LPM fixe un objectif de 1 500 emplois équivalent temps plein (ETP) supplémentaires en 2025, mais la direction générale de la sécurité extérieure nous a rapporté des difficultés de recrutement de sous-officiers et dans le secteur de la cyberdéfense. Le ministère des armées a lancé des campagnes de recrutement, notamment dans le domaine de la sécurité informatique. Constatez-vous une pénurie de candidats ou un manque d'attractivité des conditions de recrutement ? En particulier, les rémunérations offertes apparaissent-elles suffisantes ?

 

Ensuite, l'affaire des sous-marins australiens comme les prises de position du Mali ou de l'Algérie mettent en lumière le caractère stratégique du renseignement et notre dépendance technologique envers notre allié américain. Ne faut-il pas renforcer davantage que ne le prévoit la LPM les moyens humains et techniques accordés aux fonctions de connaissance et d'anticipation de nos armées ?

 

M. Olivier Cigolotti, rapporteur pour avis pour le programme 178 « Préparation et emploi des forces ». - Le projet de loi de finances pour 2022 attribue 4,5 milliards d'euros à l'entretien programmé des matériels (EPM), soit 100 millions d'euros de plus que l'annuité moyenne fixée par la LPM. Nous ne pouvons que nous en réjouir, à défaut de disposer des précisions que nous avions demandées sur le rythme de consommation des crédits d'EPM au cours de la programmation.

 

L'EPM apparaît déterminant en ce qu'il affecte directement le niveau de la disponibilité technique opérationnelle (DTO) de nos équipements. Cette dernière constitue désormais la seule donnée disponible à l'appui de nos débats. Si le besoin de protéger les informations sensibles ne peut qu'être partagé, nous aimerions aussi connaître la disponibilité technique (DT), soit le nombre d'avions qui volent par an au sein d'une flotte.

 

Nous savons d'ores et déjà que 2023 constituera une année charnière en matière de renouvellement des aéronefs et des navires. Or, sans évoquer les conséquences de nos succès à l'exportation avec la Grèce et la Croatie ni les besoins liés à l'entretien des matériels vieillissants, il manque déjà 1,2 milliard d'euros sur les dernières annuités, sachant que le contrat de MCO Ravel concernant le Rafale devra être mis en oeuvre.

 

Mme Michelle Gréaume, rapporteure pour avis pour le programme 178 « Préparation et emploi des forces ». - Pour le service de santé des armées, l'écart s'est creusé entre le référentiel des effectifs en organisation (REO) et l'effectif réalisé. Le déficit est ainsi passé, pour les médecins de premier recours, de 97 postes en 2020 à 136 en 2021. Cette évolution me semble extrêmement préoccupante. Elle oblige à concentrer sur les mêmes effectifs la charge de projection du service. Le taux de projection des équipes médicales - 125 %, malgré l'apport des réservistes - a encore augmenté en 2020. Quelles sont les prévisions pour 2021 et 2022 ? Le taux de projection des équipes chirurgicales atteignait 200 % en 2020. Quelles sont les perspectives pour 2021 et 2022 ? Le service de santé a pourtant poursuivi sa participation à l'opération Résilience. Ne risquons-nous pas, à trop le mobiliser, de briser cet outil d'excellence ? Des postes seront-ils créés cette année ?

 

Comme mon collègue Olivier Cigolotti, je m'inquiète des répercussions des exportations sur la préparation opérationnelle. L'avenant au contrat Ravel devrait permettre de maintenir une DTO constante, mais des progrès restent attendus en matière de formation des pilotes. La LPM repoussait l'amélioration de la préparation opérationnelle à la prochaine période de programmation, mais elle n'avait pas prévu la détérioration de la situation due aux exportations. Comment envisagez-vous d'y remédier sans attendre 2025 ?

 

Mme Marie-Arlette Carlotti, rapporteure pour avis pour le programme 212 « Soutien de la politique de la défense ». - Vous avez raison, l'amélioration du quotidien des combattants constitue un objectif majeur. Le plan de relance consacre des moyens à votre ministère. Comment s'articulent-ils avec le projet de loi de finances ? Correspondent-ils à une véritable augmentation de moyens ou à un redéploiement ? Dans quelle proportion bénéficieront-ils au programme 212 ? De même, parmi les 700 appels à projets, combien concernent ce programme, notamment les actions de verdissement des logements ? Les travaux de réhabilitation ont enregistré de lourds retards pendant la crise sanitaire. Pourrons-nous les rattraper ?

 

Enfin, le quinzième rapport du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM) met l'accent sur la reconversion, qui concerne 30 000 militaires chaque année. Quelles suites pensez-vous y donner ? Qu'est-il en particulier prévu pour l'accompagnement des militaires blessés et le suivi individualisé des reconversions ?

 

Mme Florence Parly, ministre. - S'agissant du Mali, nous avons à plusieurs reprises évoqué la manière dont l'opération Barkhane se transforme. Le Président de la République, après de longues consultations organisées dès le début de l'année 2021 avec nos alliés du G5 Sahel, a accepté de différer de quelques mois la mise en oeuvre de cette transformation, afin que les pays concernés puissent s'adapter en connaissance de cause. Cette volonté de transformation ne signifie en rien que la France quitte le Sahel ni que la France quitte le Mali. J'insiste sur ce point, qui est au coeur de la désinformation qui est à l'oeuvre. Nous ne quittons pas le Mali. Alors qu'un cinquante-deuxième militaire français a perdu la vie en combattant le terrorisme, nous ne donnons pas la preuve d'un quelconque désengagement : nous continuons à combattre le terrorisme et à payer le prix du sang pour cela.

 

J'ai récemment rencontré le ministre de la défense du gouvernement de transition du Mali. J'ai évoqué avec lui la rumeur relative au recrutement de mercenaires russes pour, soi-disant, selon les propos du gouvernement de transition, « combler le vide laissé par la France ». Nous ne laissons pas un vide au Mali, mais nous mettons en oeuvre ce que nous avons annoncé depuis plus de huit mois, à savoir que nous céderions les emprises de Tessalit, Tombouctou et Kidal à la Minusma ainsi qu'aux forces armées maliennes. La relève par les forces armées maliennes vers le nord est notamment assurée dans le cadre des opérations logistiques qui ont lieu en ce moment et qui permettent le désengagement de nos matériels et de nos forces.

 

J'ai indiqué à mon interlocuteur que la présence de mercenaires poserait, non seulement pour la France, mais aussi pour bon nombre de pays qui apportent leur soutien au Mali, un problème de compatibilité. Nous ne pouvons pas cohabiter sur un même théâtre avec des mercenaires. J'ai par ailleurs indiqué qu'il ne me semblait pas que l'exemple centrafricain démontrât de façon éclatante un gain en termes de souveraineté puisque la société Wagner commet, en Centrafrique, des exactions, et y réduit les ressources disponibles pour l'État, à travers des concessions minières et la captation des ressources douanières. Ce qui prévaut en Centrafrique prévaudrait de la même façon au Mali.

 

J'ai également attiré l'attention du ministre de la défense sur le fait que la communauté internationale demeurerait attentive au respect des échéances liées à la transition et à l'organisation des élections d'ici février 2022 et que tout retard en la matière entraînerait des conséquences. Plusieurs pays riverains, dont le Niger, partagent cette préoccupation. Nous maintenons donc une pression diplomatique forte sur les autorités de transition. Pour sa part, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a indiqué qu'elle enverrait mi-octobre une mission de contrôle des opérations de préparation électorale.

 

M. Christian Cambon, président. - Si la présence de mercenaires russes sur le territoire malien venait à être prouvée, quelles en seraient les conséquences concrètes sur la présence des forces françaises au Mali ?

 

Mme Florence Parly, ministre. - Nous n'avons pas d'élément probant à ce jour et le Mali dénie toute contractualisation avec le groupe Wagner, d'où l'importance de mobiliser notre diplomatie et nos partenaires sur cette question, afin d'éviter la survenue d'une telle situation dont les conséquences seraient multiples. Nous avons été clairs avec les autorités de transition : nous ne cohabiterons pas avec des mercenaires sur le même théâtre.

 

Concernant l'impact des succès rencontrés à l'export par nos industries aéronautiques et navales, j'évoquerai d'abord le contrat grec, le seul en vigueur à ce jour, puisque les discussions se poursuivent avec la Croatie. Ce contrat porte sur dix-huit avions, dont douze d'occasion prélevés sur l'armée de l'air - six en 2021, puis six en 2022. Pour compenser cette ponction, nous avons commandé douze avions neufs qui nous seront livrés en 2025. Dans l'attente, nous avons érigé en priorité le rééquipement de quatorze appareils qui n'étaient plus en état de voler, en achetant, grâce au produit de la cession à la Grèce, les pièces nécessaires. Par ailleurs, dans le cadre du contrat Ravel, nous avons amélioré le taux de disponibilité des Rafale de 50 % depuis 2017. En jouant sur ces deux paramètres - amélioration de la disponibilité et remise en état de vol d'anciens appareils - nous parvenons à compenser la rupture capacitaire qui sera définitivement comblée par la livraison, en 2025, des nouveaux appareils. J'insiste sur le fait que ces appareils neufs permettront alors à l'armée de l'air de bénéficier d'un parc plus moderne que celui dont elle aurait disposé en l'absence de ces commandes.

 

Dans l'hypothèse où la commande croate viendrait à aboutir, nous étudions différents scénarii de compensation, afin de recompléter la flotte et de renforcer les capacités techniques des avions. Nous manquons de pods de désignation Talios, de radars : le produit de la cession, qui sera entièrement réaffecté au ministère des armées, permettra de moderniser nos appareils, mais je ne peux, à ce stade, me montrer plus précise.

 

En l'absence de certitudes sur l'exportation de frégates de défense et d'intervention (FDI), j'ai annoncé au printemps l'accélération des commandes au bénéfice de la Marine nationale. Cette décision a donné de la visibilité à Naval Group et aux chantiers de Lorient, et a assuré la continuité des chaînes de production. Depuis, trois commandes fermes et une option ont été confirmées par la Grèce. Nous alternerons donc les livraisons à la Grèce et à la Marine nationale, selon un calendrier conforme à la LPM. Nous pourrons ainsi livrer rapidement la marine hellénique, ce qui a été un élément décisif dans le choix du gouvernement grec.

 

Les petits équipements peuvent parfois s'avérer inadaptés aux besoins, mais la situation décrite par M. Perrin demeure fort heureusement exceptionnelle. Je vais étudier les exemples cités et travailler sur le sujet avec les utilisateurs.

 

Enfin, soyez assurés que nous faisons au mieux concernant le financement de la BITD. Je comprends votre préoccupation.

 

M. Cédric Perrin, rapporteur pour avis. - Je suis surpris que nous utilisions des véhicules étrangers. Cela serait dû aux appels d'offres européens. Les Allemands, qui roulent en Mercedes, ne doivent guère s'y soumettre... Nous devons privilégier les équipements français pour nos armées, comme le fait le ministère de l'intérieur pour les véhicules de police.

 

Mme Florence Parly, ministre. - Avec la taxonomie, nous nous trouvons au coeur des contradictions de la politique de défense européenne : des crédits sont affectés à la recherche militaire, tandis que le financement de nos industries de défense est mis à mal. Elles ne doivent pas être traitées comme le secteur du charbon ou de la pornographie ! Le ministère de l'économie partage notre préoccupation et le secrétariat général des affaires européennes (SGAE) est mobilisé. Je passe moi-même un temps infini à expliquer le risque auquel cette politique nous confronte à nos partenaires européens. Nous aurons un débat sur le sujet avant la présidence française de l'Union européenne. Je mènerai ce combat jusqu'au bout, soyez-en certains ! L'Union européenne doit envisager globalement le sujet de la défense. Nous ne nous laisserons pas faire.

 

Pour ce qui concerne l'armée de terre, les études amont portent sur le renouvellement du matériel, sur les travaux de rénovation des chars Leclerc et sur le partenariat franco-allemand pour la sortie d'un char du futur à échéance 2035. Certes, Monsieur Allizard, les crédits qui y sont affectés diminuent en 2022, mais il faut appliquer aux études amont une lecture pluriannuelle. Les industries terrestres affichent un carnet de commandes sans précédent : ces études seront préservées pour pouvoir l'honorer.

 

La LPM a fait de la cyberdéfense une priorité et prévu à son bénéfice 1 100 recrutements. Nous nous sommes aperçus rapidement qu'il convenait d'accroître l'effort et d'en accélérer la mise en oeuvre. Aussi, nous avons porté l'objectif à 1 900 créations de postes, dont 370 en 2022. Nous rencontrons les mêmes difficultés de recrutement que les entreprises du secteur, confrontées à un vivier étroit et à des besoins considérables. Comme elles, nous avons donc développé des formations en interne et cherchons à attirer de jeunes talents en proposant des postes à responsabilité. Des mesures catégorielles ont également été prises pour favoriser le recrutement, via une rémunération attractive, de contractuels experts.

 

M. Christian Cambon, président. - Ces recrutements font-ils l'objet d'un contrôle de sécurité ?

 

Mme Florence Parly, ministre. - Absolument. La direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) réalise un ciblage approfondi des profils sélectionnés. L'effort réalisé en faveur du renseignement dans le cadre de la LPM est sans précédent. Nous avons également décidé, comme les Britanniques, de moderniser les conditions de travail de nos agents : un projet a été lancé pour la construction d'un nouveau siège, qui permettra la mise à disposition de nouveaux outils de travail.

 

Le service de santé des armées est fortement mobilisé dans sa mission traditionnelle de soutien des forces, mais également du fait de la crise sanitaire, avec, par exemple, l'installation d'un module de réanimation en Martinique ou l'injection d'un million de doses de vaccin à nos concitoyens. Entre 2009 et 2017, ses effectifs sont passés de 16 000 à 14 500. Nous avons mis fin à cette érosion et annoncé, l'an passé, des recrutements et des investissements, à hauteur de 160 millions d'euros. En 2022, les effectifs seront portés à 14 842, pour atteindre 15 000 en 2025. Nous portons également un projet de modernisation de l'hôpital Laveran à Marseille, pour lequel nous sommes en discussion avec l'agence régionale de santé et le ministère de la santé.

 

J'en viens à la question sur le plan de relance. Je vous rassure, il s'agit bien d'argent supplémentaire pour le ministère des armées. Les 700 projets et les 200 millions d'euros que j'ai mentionnés s'ajoutent à son budget. Il n'y a pas de phénomène de vases communicants. Les projets concernent la rénovation énergétique : le renouvellement des chaudières au fioul, la suppression des chaudières à charbon, l'amélioration de l'isolation de notre patrimoine bâti. Grâce à ces fonds, nous irons plus vite.

 

Le retard est rattrapé, pour l'essentiel, concernant le logement. Nous tiendrons nos objectifs, ce qui représente un véritable fait d'armes, car les entreprises du BTP n'ont pas attendu le ministère des armées pour remplir leurs carnets de commandes.

 

L'armée accompagne des dizaines de milliers de reconversions chaque année, car notre flux d'entrées et de sorties est très dynamique. En effet, nous recrutons chaque année 26 000 jeunes. Nous cherchons constamment à améliorer la qualité de notre accompagnement. Certains militaires n'ont pas besoin d'accompagnement spécifique, car ils ont acquis des qualifications qui les rendent parfaitement exportables dans le marché du travail. D'autres sont accompagnés par Défense mobilité, l'agence de reconversion de la défense.

 

Nous passons des conventions avec les entreprises, pour bien faire connaître les qualifications de nos militaires, en particulier des blessés, puisque les entreprises ont des obligations d'emploi envers les personnes présentant des handicaps. Nos blessés ont des qualités de résistance et de combativité éprouvées, qualités professionnelles précieuses pour les employeurs. Nous allons travailler sur les propositions du rapport sur la deuxième vie professionnelle de nos militaires élaboré par le HCECM, pour élever encore notre niveau d'accompagnement.

 

M. Jacques Le Nay. - La construction de milliers de logements est la bienvenue, mais comment sera-t-elle financée??

 

Vous souhaitez un renouvellement du parc de véhicules blindés. Cependant, quel est l'impact sur la préparation opérationnelle du retard de livraison des Griffon?? Comment expliquez-vous la réduction, par rapport à l'objectif fixé pour 2025, du nombre des livraisons de véhicules blindés légers, de Griffon et de véhicules pour les forces spéciales??

 

M. Jean-Marc Todeschini. - La période est assez mouvementée pour votre ministère et pour notre diplomatie : affaire des sous-marins en Australie, situation au Mali, à laquelle s'ajoute cette convocation de notre ambassadeur. Le Mali se permet de donner des leçons à la France, et nous ne pouvons qu'être solidaires avec le Gouvernement.

 

Je salue la progression annoncée de 1,7 milliard d'euros pour le budget, mais je ne souscris pas du tout à vos propos concernant la situation que vous avez trouvée lors de votre prise de fonction. Les équipes de M. Jean-Yves Le Drian n'auraient-elles rien fait?? Ce n'est pas la vérité.

 

Pour le reste, nous devons vous faire confiance sur parole. Nous n'avons pas été destinataires d'éléments factuels et de documents de présentation du budget. Cette audition est une tribune qui vous permet de faire des annonces. Vous avez rendu hommage à notre travail, mais il nous est difficile d'exercer nos prérogatives en se fondant sur des communiqués de presse.

 

Vous parlez de 26 000 recrutements et de 450 créations de postes. Vous avez aussi dit que le nombre de postes s'élevait à 1 900 pour la cyberdéfense et le renseignement. Ainsi, 25?550 personnes vont-elles quitter leur emploi?? Quelle est la répartition des recrutements?? La direction des ressources humaines du ministère de la défense a-t-elle été calibrée pour réaliser ce travail ? Recruter et fidéliser les nouvelles recrues représente un travail important.

 

Concernant les rémunérations, 70 millions d'euros sont consacrés à la NPRM. Quelle est la répartition prévue entre les différentes armées et les grades??

 

À terme, le plan familles permettra de construire 15?000 logements. Le communiqué de presse du ministère indique 3?000 nouvelles constructions, sans indiquer d'échéance claire. Pourriez-vous nous préciser le calendrier et la répartition territoriale de ce plan de construction??

 

En conclusion, concernant l'Europe de la défense, vous présentez un engagement de 1,2 milliard d'euros, sur des projets financés par le fonds européen de défense. Quelle est votre vision de l'Europe de la défense?? Est-ce une vision réductrice et à moindre coût d'une véritable défense européenne?? Il faut certes financer les grands projets, mais pourrons-nous avancer sans une politique extérieure commune aux différents États??

 

Mme Isabelle Raimond-Pavero. - Je salue la priorité que vous accordez aux recrutements dans le domaine de la cyberdéfense, d'autant qu'une puissance étrangère est dotée de plus de 22 millions de cybercombattants, dont l'objectif est de nous livrer une guerre informationnelle et économique.

 

Ma question porte sur la revalorisation du point d'indice de pension militaire d'invalidité (PMI). La dépense s'élève à plus de 32,8 millions d'euros pour le 1er janvier 2022. Cette dépense est indexée sur l'évolution moyenne de la rémunération indiciaire de la fonction publique de l'État. La valeur de ce point ne progresse cependant pas au même rythme que l'inflation. Compte tenu des difficultés que nos invalides de guerre continuent d'affronter, les efforts budgétaires seront-ils poursuivis??

 

Mme Florence Parly, ministre. - Madame Carlotti, la question du financement du plan Ambition logement sera résolue dans les prochains jours pour pouvoir notifier le contrat en 2022. Je pourrai alors vous en parler plus en détail.

 

S'agissant de la programmation budgétaire, Monsieur Todeschini, je n'ai pas dit que j'avais trouvé, en prenant mes fonctions, une situation catastrophique. Les crédits du ministère de la défense ont diminué jusqu'aux attentats de 2015. Ce n'est que la réalité ! On ne peut pas modifier rapidement la direction d'un paquebot à grande vitesse : l'élan inédit de la LPM produit des effets dans le temps. Les militaires commencent seulement à constater les résultats concrets de quatre années d'investissement massif. On ne compense pas vingt-cinq ans de baisse de crédits par un coup de baguette magique ! Le travail considérable réalisé depuis 2017 a redonné de la confiance et de la visibilité. Ce gouvernement et le Président de la République auront tenu parole.

 

Les 450 créations nettes de postes pour 2022 se répartiront comme suit : 146 pour le renseignement, 135 pour la cyberdéfense, 18 pour le numérique, 93 pour le renforcement des unités opérationnelles des forces armées, 24 pour le soutien à l'exportation et 25 pour l'accompagnement à la transformation du ministère. La première tranche de la NPRM a permis de mettre en place une nouvelle indemnité de mobilité géographique qui a bénéficié, en 2021, à 25 000 militaires mutés au cours de l'année. Une enveloppe supplémentaire de 38 millions d'euros a été consacrée à ces mesures. La crise sanitaire n'a pas modifié le rythme de mise en oeuvre.

 

S'agissant d'Ambition logement, nous avons demandé au concessionnaire d'être en mesure de lancer des permis de construire dès 2022 et de pouvoir ainsi déployer ce projet de construction de 3 000 logements dès l'an prochain, ce qui ne signifie pas bien sûr que ces logements seront livrés en 2022

 

Nous devons mobiliser nos partenaires autour de l'Europe de la défense. À cet effet, nous travaillons sur un document, « la boussole stratégique », dans la perspective de la présidence française. C'est en quelque sorte le Livre blanc de la défense européenne. Une quarantaine de projets seront prochainement actifs dans le cadre de la coopération structurée permanente. L'annuité du fonds européen de défense s'élèvera à 1,2 milliard d'euros en 2022, dont une partie significative devrait bénéficier aux industries françaises.

 

Monsieur Cigolotti, les documents budgétaires, désormais accessibles, font état de la DTO pour le Rafale. La DT, en revanche, ne fait plus l'objet d'une communication libre, du fait des nouvelles règles de classification. Nous pourrons néanmoins vous répondre, par courrier et en format « diffusion restreinte spécial France ». Le Parlement ne verra pas son niveau d'information diminuer.

 

Malgré la crise sanitaire, nous avons tenu le calendrier du déploiement des premiers Griffons au Mali. La cible a été révisée à 45 % du programme en 2025, ce qui est satisfaisant et nous permet de soutenir la rénovation du char Leclerc, l'accélération du programme d'Engin blindé du génie et le VBAE.

 

Enfin, je préfère laisser à ma collègue ministre déléguée le soin de vous annoncer des mesures en faveur des pensions militaires d'invalidité.

 

M. Christian Cambon, président. - Je vous remercie, Madame la ministre, d'avoir répondu avec précision à nos questions. L'actualité récente souligne la nécessité de l'effort réalisé. Nous resterons vigilants et mobilisés, y compris en faisant entendre notre voix à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Madame la Ministre, puisque c'est votre dernier budget, je vous renouvelle la reconnaissance de la commission pour l'attention que vous avez portée à ce que les engagements budgétaires soient tenus.

 

 

 

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Le plus problématique pour la décennie qui s'ouvre est les besoins massifs de remplacements d'équipements et notamment la composante FOST. Contrairement aux autres nations de l'UE, nous avons les moyens de dissuasion qui obèrent de façon importante notre budget de défense. Avec une prévision de 50 mds d'euros sur 25 ans dont 25 mds sur la LPM actuelle. Les retards successifs de remplacements des matériels dût aux budgets réduits font qu'aujourd'hui il y a un besoin énorme en moyens financiers pour rattraper cela. La crise économique complique encore un peu l'équation.

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il y a 3 minutes, Ronfly a dit :

Contrairement aux autres nations de l'UE, nous avons les moyens de dissuasion qui obèrent de façon importante notre budget de défense.

Pas d'accord. Le budget dissuasion obère le budget général de la France mais complète le budget défense. Si il n'y avait pas de dissuasion il ne faut pas croire que le budget irait à la défense.

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Il y a 1 heure, herciv a dit :

Pas d'accord. Le budget dissuasion obère le budget général de la France mais complète le budget défense. Si il n'y avait pas de dissuasion il ne faut pas croire que le budget irait à la défense.

C'est possible, en même temps le financement de la dissuasion est classifié. Mais je n'ai pas dit que les 50 mds irait dans la défense même si une petite partie irait possiblement a ce budget. Il faut prendre aussi en compte que la dissuasion impacte le reste des armées puisqu'elle mobilise une partie des moyens en équipements pour pouvoir être crédible. 

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il y a 30 minutes, Ronfly a dit :

C'est possible, en même temps le financement de la dissuasion est classifié. Mais je n'ai pas dit que les 50 mds irait dans la défense même si une petite partie irait possiblement a ce budget. Il faut prendre aussi en compte que la dissuasion impacte le reste des armées puisqu'elle mobilise une partie des moyens en équipements pour pouvoir être crédible. 

Non plus. Par exemple la marine calcule ses besoins en fonction de ses missions. Garder les abords de Brest nécessite au moins une frégate asm et des chasseurs de mine. Sans la dissuasion il y aurait moins de frégate et moins de chasseurs de mine. Dit autrement le format de la Marine serait abaissé en conséquence et idem pour les autres armées.

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Si cette progression est respectée, on devrait atteindre les 51 mds € en 2025. A comparer au 31.4 mds de 2014!... On serait sur une progression de +70% en 10 ans pour une progression du pib de +20% environ... D'un autre côté le budget d'équipement est passé de 20 mds € en 1990 à 8,7 mds en 2014!...(en € constant). Ce qui est sûre, c'est qu'il est bien temps de remettre un coup de booste à notre défense. Et puis qu'es que +3 mds/an sur un budget annuel d'état+aide sociale de 1200 mds €!... Il me semble que la situation géostratégique nous oblige à remettre le couvert et a préparer notre défense a une décennie des plus tendue.

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Il y a 6 heures, Ronfly a dit :

Le plus problématique pour la décennie qui s'ouvre est les besoins massifs de remplacements d'équipements et notamment la composante FOST. Contrairement aux autres nations de l'UE, nous avons les moyens de dissuasion qui obèrent de façon importante notre budget de défense. Avec une prévision de 50 mds d'euros sur 25 ans dont 25 mds sur la LPM actuelle. Les retards successifs de remplacements des matériels dût aux budgets réduits font qu'aujourd'hui il y a un besoin énorme en moyens financiers pour rattraper cela. La crise économique complique encore un peu l'équation.

C'est exactement ce raisonnement qui a poussé au coop type SCAF. 

Sauf que si regarde bien, depuis 2015 (date à cette approche a été adopté), l'armée allemande avec un budget équivalent (en valeur absolue) ne parvient qu'à une realisation au 2/3 de l'armée fr (sans incorporer le nucléaire). 
En d'autres termes, si nous continuons l'effort à 2,5% du pib, le budget allemand à 2% sera équivalent en absolue et en résultat.
et si on monte encore à 3% on sera alors financière ALL vs FR conventionnel.

 Sauf que si on regarde bien, l'Allemagne, l'Italie et un nb impressionnant de pays n'ont pas respecté les 2% (je reste sur 2019, depuis c'est l'exceptionnel du covid).

Enfin c'est pas tellement 2020 qui pose probleme mais 2030, avec une succession de programme tous plus énormes les uns que les autres MGCS, SCAF, PANG, SNLE 3G... Pourquoi concentrer tout ainsi ?

Modifié par wagdoox
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il y a 5 minutes, wagdoox a dit :

Enfin c'est pas tellement 2020 qui pose probleme mais 2030, avec une succession de programme tous plus énormes les uns que les autres MGCS, SCAF, PANG, SNLE 3G... Pourquoi concentrer tout ainsi ?

On est bien d'accord pour dire que l'effort de défense va devoir être maintenu à un haut niveau bien au delà de 2030. D'un autre côté, quand il faut remplacer au même moment les principaux équipements de la défense, difficile de faire autrement. Petit rappel, Le Leclerc date de 1995, le PAN de 1998, le SNLE Le Triomphant de 1996, le Rafale M de 2001/Rafale C/B de 2004, BPC de 2005, AWACS de 1990, C130 de 1989, ATL2 de 1989...etc... Il me semble qu'il n'y a pas d'autres choix... Soit on mets le paquet dès aujourd'hui et qu'on maintient ensuite au niveau prévu en 2025, on peut s'en sortir...

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il y a 17 minutes, Ronfly a dit :

Si cette progression est respectée, on devrait atteindre les 51 mds € en 2025. A comparer au 31.4 mds de 2014!... On serait sur une progression de +70% en 10 ans pour une progression du pib de +20% environ... D'un autre côté le budget d'équipement est passé de 20 mds € en 1990 à 8,7 mds en 2014!...(en € constant). Ce qui est sûre, c'est qu'il est bien temps de remettre un coup de booste à notre défense. Et puis qu'es que +3 mds/an sur un budget annuel d'état+aide sociale de 1200 mds €!... Il me semble que la situation géostratégique nous oblige à remettre le couvert et a préparer notre défense a une décennie des plus tendue.

Pour l'instant c'est juste un petit rattrapage de la disette de ces 20 dernieres années .

On aura un outil de défense cohérent en 2030 avec la fin des livraisons des Griffons, Jaguar, Cesar etc.. pour l'armée de terre . La fin des livraisons des dernieres tranche de Rafale,F4 de Mirage 2000 D ,des MRTT et des A400 M dans l'armée de l'air. Et pour la Marine les 5 SNA les 4 BRF les 6 POM les 10 PO les 5 FDI les 4 Batiments Guerre des Mines les 3 CHOF et les 2 navires de renseignement.

Il faut aussi rajouter en plus des Caracals pour l'armée de l'air des Caimans pour ALAT et les FS des H160 en nombre .  Et plein de camions pour la log pour être efficace.      

Pour l'instant on est loin d'être près pour la haute inténsitée.   

Faudra aussi anticiper le renouvellement des FS en 2026 pour des ASA à partir de 2030 et non en 2034 aprés leur RSA.   Et avoir un premier lot d'avion de transport tactique NG en 2030 serait pas mal. 

Mais bon faut pas rêver 20 ans de disette il faut 20 ans voir plus pour rattraper. 

 

 

il y a 28 minutes, wagdoox a dit :


Enfin c'est pas tellement 2020 qui pose probleme mais 2030, avec une succession de programme tous plus énormes les uns que les autres MGCS, SCAF, PANG, SNLE 3G... Pourquoi concentrer tout ainsi ?

Pour y arriver il faut garder le cap aprés 2025 sinon on n'y arrivera pas.  

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Il est vrai que le passif à rattraper est colossal... le gap avec les grandes puissances s'est creusé lourdement et doit nous poussez a faire beaucoup mieux. Quand on voit que les US mobilisent un budget de presque 700 mds de $/an, la Chine 200 mds, la Russie 65 mds et j'en passe!... mais le covid n'aide pas forcement à cette remontée en puissance. Nos militaires ne font que compenser depuis trop longtemps l'incurie des gouvernements successifs. 

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il y a 4 minutes, Ronfly a dit :

Il est vrai que le passif à rattraper est colossal... le gap avec les grandes puissances s'est creusé lourdement et doit nous poussez a faire beaucoup mieux. Quand on voit que les US mobilisent un budget de presque 700 mds de $/an, la Chine 200 mds, la Russie 65 mds et j'en passe!... mais le covid n'aide pas forcement à cette remontée en puissance. Nos militaires ne font que compenser depuis trop longtemps l'incurie des gouvernements successifs. 

Les industrielles ont du mal à suivre aussi . Ils pensent tous à étaler les programmes pour maintenir leur chaine. le passif les a aussi encouragé dans cette pratique. Mais aujourd'hui il faut liver et vite. :sad:Mais c'est pas encore bien imprimé dans les têtes de certain.   

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Il y a 1 heure, Ronfly a dit :

On est bien d'accord pour dire que l'effort de défense va devoir être maintenu à un haut niveau bien au delà de 2030. D'un autre côté, quand il faut remplacer au même moment les principaux équipements de la défense, difficile de faire autrement. Petit rappel, Le Leclerc date de 1995, le PAN de 1998, le SNLE Le Triomphant de 1996, le Rafale M de 2001/Rafale C/B de 2004, BPC de 2005, AWACS de 1990, C130 de 1989, ATL2 de 1989...etc... Il me semble qu'il n'y a pas d'autres choix... Soit on mets le paquet dès aujourd'hui et qu'on maintient ensuite au niveau prévu en 2025, on peut s'en sortir...

Je veux dire qu’on aurait peut mettre le drone pour 2025, le mbt ng 2030, le ngf, le snle 3g pour 2035, le ngf pour 2040, le pang 2045 (pas terrible pour le dernier, que le pa sorte en meme temps que le chasseur est plutot coherent). Mais si on regarde aucun des programmes ne depasse le milliard annuel en aquisition. Le probleme c’est bien le developpement et les infrastructures. 5 ans entre une entre en service des gros programme me parait pas delirant. Là on a l’impression que tout doit arriver en 2035. 

Il y a 1 heure, Scarabé a dit :

Pour y arriver il faut garder le cap aprés 2025 sinon on n'y arrivera pas.  

Entierement d’accord. Il y a un ratrapage a faire. 
 

 

il y a 34 minutes, Scarabé a dit :

Les industrielles ont du mal à suivre aussi . Ils pensent tous à étaler les programmes pour maintenir leur chaine. le passif les a aussi encouragé dans cette pratique. Mais aujourd'hui il faut liver et vite. :sad:Mais c'est pas encore bien imprimé dans les têtes de certain.   

La pas du tout. 
les industriels veulent pas perdre leur savoir faire donc etalent, c’est logique ! Et vu les habitude laisser par le gouv … c’est facile de critiquer.  Mais simple exemple un pang disons 10 ans pour le construire et 40 ans de vie, on va en faire 4 ? Non 

les slne tout les 5 ans et 40 ans de service, on pourrait en produire 8 et un chantier dedier. Puis un autre pour les sna qui sortirait 1 sna tout les 2 ans pendant 40 aussi (20 exemplaires, c’est exportable desormais). Tant que tu n’as pas un schema similaire tu peux pas demander aux indus de tout livrer tout de suite ou alors on est sur du dual.

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Oui mais si on compresse les phases de productions et qu'on multiplie les programme sur une courte période ça va se payer dans le future avec le nouveau cycle de modernisation. Et puis ça va faire de gros pics de production qui seront difficile à assumer pour les industriels dans 10 ou 15 ans.

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il y a 20 minutes, wagdoox a dit :

 

La pas du tout. 
les industriels veulent pas perdre leur savoir faire donc etalent, c’est logique ! Et vu les habitude laisser par le gouv … c’est facile de critiquer.  Mais simple exemple un pang disons 10 ans pour le construire et 40 ans de vie, on va en faire 4 ? Non 

les slne tout les 5 ans et 40 ans de service, on pourrait en produire 8 et un chantier dedier. Puis un autre pour les sna qui sortirait 1 sna tout les 2 ans pendant 40 aussi (20 exemplaires, c’est exportable desormais). Tant que tu n’as pas un schema similaire tu peux pas demander aux indus de tout livrer tout de suite ou alors on est sur du dual.

Les SNLE les SNA le PA NG je comprends je parlais d'autre programe comme les camions les VL etc.. quand tu commandes 2000 camions le premier est livré en 2010 et le dernier en 2025 c'est la qu'il y a un probléme. Entre temps le premier récu est rincé par une sur utilisation et le dernier n'est plus aux normes.   Quel boite de transport privé serait d'accord pour avoir par exemple : Une commande de 60 camions dont les livraisons seraient étalé sur 10 ans . 

Mais bon on a le même probleme avec les FREMM avec une grosse différence entre la 1 er et la derniere. Et comme on en a peu, l' EAM rechine à les arreter 6 mois pour les mettre à niveau. 

Si vraiment les PO arrivent tous en 5 ans la ça sera une bonne nouvelle.    

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il y a 6 minutes, Scarabé a dit :

Les SNLE les SNA le PA NG je comprends je parlais d'autre programe comme les camions les VL etc.. quand tu commandes 2000 camions le premier est livré en 2010 et le dernier en 2025 c'est la qu'il y a un probléme. Entre temps le premier récu est rincé par une sur utilisation et le dernier n'est plus aux normes.   Quel boite de transport privé serait d'accord pour avoir par exemple : Une commande de 60 camions dont les livraisons seraient étalé sur 10 ans . 

Mais bon on a le même probleme avec les FREMM avec une grosse différence entre la 1 er et la derniere. Et comme on en a peu, l' EAM rechine à les arreter 6 mois pour les mettre à niveau. 

Si vraiment les PO arrivent tous en 5 ans la ça sera une bonne nouvelle.    

Oui mais les capacités des boîtes concerné (Nexter ou arqus je suppose) on du mal à évoluer. Déjà qu'ils ont galéré à augmenter leur capacité dans le cadre de scorpion...

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Il y a 2 heures, wagdoox a dit :

Enfin c'est pas tellement 2020 qui pose probleme mais 2030, avec une succession de programme tous plus énormes les uns que les autres MGCS, SCAF, PANG, SNLE 3G... Pourquoi concentrer tout ainsi ?

Les acquisitions militaires sont toujours sur un temps long avec de grands étalements financiers. Plus on commence tôt plus on peut dépenser sur la durée, on paye la recherche et le développement et ensuite on va payer les commandes également sur des années. On va avoir par exemple un PA qui coûtera 10 milliards mais dont le financement se fera sur 15 ans.

Aujourd'hui il faut regarder ce qui a été fait, ce qu'on fait et ce qu'on fera pour l'horizon 2030. Beaucoup est fait, beaucoup sont dans les cartons, peut-être que les livraisons ne permettent pas encore de l'appréhender, mais beaucoup de matériels seront remplacés d'ici 2030. C'est globalement tout l'équipement de l'armée de terre qui aura été remplacée, du petit équipement aux véhicules. En reste juste avec le Leclerc (dont le successeur aura été logiquement déjà bien financé pour son développement) et possiblement le VBAE (mais qui pourrait déjà être là). Regardez tout le reste, il n'y a pas grand chose, vous me trouverez peut-être quelques véhicules un peu particulier ici ou là. Dans l'ALAT, tous les NH90 seront là, le Tigre normalement rénové, le HIL une bonne partie livré.

Dans l'armée de l'air, les MRTT seront là, tous les A400M également, la plupart des hélicos remplacés, des Rafale bien plus nombreux avec une flotte relativement récente.

Dans la marine, quels sont les navires à remplacer, il n'y en a pas beaucoup.

Beaucoup des programmes que vous citez sont pour des remplacements pour 2040 et après. Le problème c'est qu'aujourd'hui, le besoin semble "énorme" et que donc il y ait un énorme besoin de financement. Sauf qu'il faut garder l'échelonnement et les choses qui sont en cours et vont se faire, prendre en compte l'étalement des programmes qui comme le SCAF se feront parfois sur 30 ou 40 ans.

Je rejoins Scarabée, on est aujourd'hui dans un rattrapage, c'est à dire qu'on va faire pleins de choses, qu'on cherche à accélérer les remplacements et à assainir les finances mais qu'on est encore contraint avec le budget actuel à faire des priorités. Je sais que cela demande un effort de comptabilité pour bien dessiner le contour de ces perspectives, mais le plus compliqué financièrement, c'est bien les années actuelles, beaucoup moins les années 2030 (si on en reste aux perspectives)

 

 

 

 

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Il y a 2 heures, Jésus a dit :

Les acquisitions militaires sont toujours sur un temps long

Je ne dis pas le contraire, pas dans ce sens la

en revanche on pourrait espacer les nouveautés, ca va etre un goulot d’étranglement en r&d et si on en est là c’est aussi parce qu’on a pas fait evoluer nos equipements 

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