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Crise grecque, crise européenne ?


Alexis

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Item III

Une petite anecdote sur la Grèce, les grecs et les impôts

Les impôts, en Grèce, sont assez élevés sur la propriété bâtie

Quand on voit et visite Athènes, on peut s’apercevoir des quantités de constructions non terminées avec des  ferraillages verticaux, signe que les derniers étages n’ont jamais été terminés. C’est ce qu’on trouvé nos amis Grecs pour ne pas payer les équivalents des taxes immobilières,  taxes locales, etc. Les demeures, usines, divers établissements, n’étant pas terminés (ferraillage visuel oblige) ils ne payent pas d’impôt assujettis sur ces constructions. On a du mal à penser a la Grèce antique, générateur d’une civilisation avancée !

 

Cordialement. à vous.

Janmary

L'histoire de la Grèce antique nous apprend, parmi les multiples causes de l'affaiblissement du monde grec face aux Macédoniens puis Romains, que l'évasion et la fraude fiscales (décrites de bien des façons), ou les exemptions spécifiques aux lois votées (sorte de légalisation de la fraude), étaient des sports communs déjà sous Périclès. Et l'histoire de la Rome républicaine puis impériale documente aussi très bien de tels comportements, et leur échelle. 

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Intéressante interview de Yanis Varoufakis le ministre des Finances grec pour le Contrarien Matin.

 

Il précise notamment pourquoi de son point de vue il est souhaitable que la Grèce reste dans l'euro.

 

Charles Sannat : Vous vous définissez vous-même comme un «contrarien». Pouvez-vous nous en dire plus ?
Yanis Varoufakis : Dans un monde où le paradigme dominant fait obstacle au partage de la prospérité, à la justice et à la liberté, il incombe à ceux qui tiennent ces principes pour fondamentaux de s’opposer au prêt-à-penser. S’opposer aux opinions et aux règles juste pour le principe de s’opposer ne rime à rien et est dangereux. Mais s’opposer à ce qui sape systématiquement les valeurs sur lesquelles repose une société civilisée est un devoir moral.

CS : Vu de France, on a l’impression que dans les négociations en cours entre l’Europe et la Grèce on n’est d’accord sur rien et que les institutions européennes sont intraitables. Est-ce une impression ou la réalité ?
YF : Il y a forcément des points sur lesquels nous sommes d’accord. En effet, il est dans l’intérêt de tous en Europe, y compris de celui de nos créanciers, que la Grèce retrouve une croissance nette. A mes yeux, le problème semble être que l’inflexibilité de l’Europe quant à la politique qu’elle mène vient de ce qu’elle est résolue, ce que l’on peut comprendre, sans pour autant trouver cela judicieux, à ne pas admettre que le « remède » appliqué depuis cinq ans n’a fait qu’aggraver une situation déjà très mauvaise.

CS : L’Europe est-elle devenue une entreprise punitive, une Europe père-fouettard, non seulement pour la Grèce mais par voie d’extension, à terme, pour tous les pays de la zone euro qui sont dans la difficulté.
YF : Actuellement, mon travail consiste à établir des relations au sein d’une Europe qui place les règles au-dessus de la logique macroéconomique et qui considère l’arrangement actuel comme bien plus important que d’imaginer comment l’Europe et la zone euro devraient être conçues pour bien fonctionner. Ces efforts de rapprochement sont importants parce que sans eux des millions d’Européens souffrent inutilement tandis que « l’Europe » devient impopulaire parmi les Européens, ce qui ne profite qu’aux ultranationalistes et aux sectaires.

CS : Lorsque j’analyse la situation économique de la Grèce (et je ne suis pas le seul à penser ainsi), la dette grecque n’est tout simplement pas remboursable. La notion de remboursement de la dette semble être un point d’achoppement dans les négociations en cours. Pourtant, nous savons tous qu’elle n’est pas remboursable. Qu’est-ce que cela cache, alors que la priorité devrait être de résoudre d’urgence la crise humanitaire que connaît votre pays ?
YF : Ce qui est peut-être le plus triste dans tout ceci est que, en fait, tout le monde est d’accord. On me dit constamment que le mot « décote » [en anglais, haircut, c.-à-d. l’annulation pure et simple d’une partie de la dette - NdT] est politiquement toxique mais, en même temps, on me dit que nos créanciers seraient prêts à discuter d’un allongement substantiel de la maturité de la dette avec une réduction concomitante des taux d’intérêt – ce qui revient en fait à une… décote substantielle. Il est étrange que lorsque nous faisons une contre-proposition consistant à émettre des obligations indexées sur le PIB nominal, qui offriraient à nos créanciers un rendement potentiellement supérieur, celle-ci soit rejetée. La seule explication à ce mystère est que la question de la dette n’a pas grand-chose à voir avec… la dette elle-même, que notre dette est une « variable de contrôle », comme disent les mathématiciens, dans le contexte d’un exercice de « planification » dont l’objectif est de maximiser l’autorité politique sur les nations déficitaires. S’il y a une autre explication, je serais ravi de l’entendre.

CS : Vous défendez aujourd’hui l’idée de maintenir la Grèce dans la zone euro. Nos économies étant hétérogènes, en l’absence d’un mécanisme d’harmonisation, je pense pour ma part que l’euro est condamné. Alors, pourquoi faut-il selon vous rester dans la zone euro ?
YF : Parce que je ne peux pas imaginer un mécanisme par lequel nous pouvons dissoudre la zone euro sans que cela déclenche une crise massive qui écrasera encore un peu plus les dépossédés et tous ceux qui ont supporté le plus lourd fardeau de la crise de l’euro. La zone euro peut-elle être stabilisée sans infliger de souffrance supplémentaire pour cause d’austérité ? Je le pense, et c’est pourquoi, avec Stuart Holland et James Galbraith, nous nous sommes tellement investis dans notre Modeste proposition pour résoudre la crise de l’euro.

CS : Personne ne veut être le fossoyeur de l’euro. Pourtant, la Grèce pourrait être la première à en sortir. Que pensez-vous de cette hypothèse ?
YF: En novembre dernier, Mario Draghi a dit que pour que l’euro soit un succès dans quelque pays que ce soit il doit être un succès dans tous les pays. Je pense qu’il a raison. Dans ce contexte, toute tentative de se servir du « Grexit » comme d’une menace ne fait que déstabiliser une zone euro déjà fragile, et constitue par conséquent une manœuvre d’une effrayante irresponsabilité.

CS : Selon vous, en cas de rupture entre les pays faibles et les pays forts de la zone, ne pensez-vous vous pas que la sortie de l’Allemagne serait plus efficace, les autres pays conservant alors l’euro sans l’Allemagne ?
YF : Dans le cas hypothétique d’une fragmentation de la Zone euro, il ne fait aucun doute que la sortie d’un pays excédentaire est de loin préférable à celle d’une nation déficitaire. Lorsqu’un pays jouissant d’un excédent de sa balance des opérations courantes quitte une union monétaire, sa monnaie s’apprécie alors que les capitaux affluent vers son économie. Ce rééquilibrage compense les pertes encourues par la dépréciation des actifs dans les pays qui restent dans l’union. Bien qu’il existe un risque de récession, à cause de l’augmentation du taux de change et de la perte résultante de marchés, la situation qui en résulte est acceptable en comparaison à l’implosion qu’engendrerait la sortie de l’union des pays déficitaires, leur monnaies se dévaluant massivement et eux étant poussés au défaut sur les dettes privées et publiques libellées en euro.
Ceci dit, toute sortie de nations excédentaires ou déficitaires, en particulier à un moment où l’Europe est en déflation et que les investissements sont historiquement bas, provoquerait partout de très graves problèmes. Voilà pourquoi je dis que nous avons l’obligation de réparer l’euro, en particulier ceux d’entre nous qui critiquent sa conception !

CS : L’un des points essentiels de l’accord intérimaire signé avec l’Eurogroupe est la lutte contre l’évasion fiscale. Pensez-vous vraiment être en mesure de faire rentrer l’impôt ?
YF : Oui. Nous manquons peut-être d’expérience gouvernementale mais, croyez-moi, nous sommes déterminés. Notre grande force est que nous ne sommes les obligés de personne. Aucun d’entre nous, pour financer sa campagne électorale, n’a reçu le moindre euro de la part des intérêts particuliers auxquels nous allons nous attaquer. Cependant, ce qui est crucial pour régler ce problème est que nos partenaires européens nous offrent du temps et de l’espace pour mener à bien cet objectif en relative tranquillité.

CS : Vu de France, pour beaucoup, la Grèce l’a bien cherché. Personnellement, je considère que l’on peut tous être grecs et que ce qui arrive à votre peuple pourrait arriver au nôtre.
YF : La logique de la punition collective est absolument effroyable. Elle est bannie en temps de guerre et devrait être bannie en temps de paix. A moins que le peuple français ne comprenne qu’il n’y a rien de tel qu’un Grec « typique », penser de cette manière ne peut que nourrir les stéréotypes visant les Français, les Allemands ou les Italiens – autant d’idées reçues qui nous empêchent de penser intelligemment, en tant qu’Européens, quant aux véritables causes de la crise. Avant 2008, l’argent s’écoulait en quantités phénoménales des pays excédentaires vers les pays déficitaires. Cet afflux d’argent provoqua des bulles qui ont ensuite éclaté. Et lorsque celles-ci ont éclaté, les pays déficitaires se sont retrouvés engloutis sous des montagnes de dettes impossibles à servir, avec un PIB nominal en réduction et des politiques d’austérité qui ont encore un peu plus réduit les revenus avec lesquels ces dettes, anciennes ou nouvelles, auraient pu être remboursées. C’est pourquoi la Grèce se trouve là où elle en est actuellement et c’est aussi pourquoi la France est à la peine. Se retourner vers les stéréotypes comme explication ne peut que nous empêcher de comprendre les causes de notre crise commune.

CS : Quelle est la véritable situation sociale en Grèce et pensez-vous que nous pourrions faire partie des prochains sur la liste ?
YF : Privation et pauvreté absolue, ce qui est très difficile à mesurer pour qui habite en Europe du Nord ou en Europe centrale. En outre, la classe moyenne est en état d’asphyxie économique totale. Je vous donne un seul exemple : sur les 5 millions de Grecs actifs, 3,5 millions ont des arriérés vis-à-vis de l’Etat pour des sommes inférieures à 3000 euros – et ils ne peuvent pas les rembourser.

CS : Depuis plusieurs semaines, des dizaines de milliards d’euros quittent la Grèce. D’importantes quantités d’or physique sont achetées par les Grecs. Cela est-il le présage d’une sortie ordonnée de la Grèce de la zone euro, au moment où Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph, rapporte que certaines personnes dans « les milieux artistiques » font circuler des ébauches de nouveaux billets libellés en drachmes (et pas uniquement pour épater la galerie) ? Doit-on s’attendre à une sortie de la zone euro dans les prochains mois ?
YF : Le gouvernement précédent a mené sa campagne en utilisant la tactique de la peur qui consiste à « promettre » que s’ils devaient perdre les élections, les banques fermeraient une semaine plus tard et la sortie de la Grèce de l’euro s’ensuivrait. Faut-il s’étonner que lorsqu’un gouvernement en place brandit un tel épouvantail les gens aient peur ? Et lorsqu’en outre des voix similaires s’élèvent en Europe – certaines d’entre elles parmi les autorités constituées – il est aisé de faire en sorte que cette peur grandisse et grandisse encore. Mais faites une pause un moment et pensez au coût immense d’un « Grexit », non seulement pour nous les Grecs, mais pour tous ceux qui sont impliqués dans l’aventure. Cela vaut-il la peine juste pour empêcher notre gouvernement d’avoir la chance d’éliminer les oligarques et les corrompus ? Je ne le pense pas. C’est pourquoi j’en appelle à mes amis français pour qu’ils résistent à cette grossière violation de la logique et des principes démocratiques.

CS : On voit bien année après année l’incapacité de la France à respecter les objectifs budgétaires et de dette fixés par l’UE. Vous avez rencontré Michel Sapin. Que faudrait-il pour qu’un axe majeur Paris-Athènes puisse émerger ?
YF : Une France plus forte.

CS : Enfin, Avez-vous un message particulier à adresser au peuple français?
YF : Je pense en avoir un : il est temps que l’on se remette à rêver d’Europe comme d’un lieu où la prospérité se partage, plutôt que d’une cage de fer dans laquelle une majorité d’Européens se sentent étouffés et trahis. Si notre nouveau gouvernement est liquidé, la France ne parviendra pas à sauver l’idée d’une Europe qui concorde avec le triptyque «Liberté – Egalité – Fraternité».

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Ce document est en effet très intéressant.

On voit qu'il maîtrise le sujet économique. Le problème est que c'est une grosse manipulation.

Chaque point, si on n'y fait pas attention, semble bon, pertinent, naturel. Le détail est que si on analyse l'analyse, on tombe sur une somme ´erreurs très graves économiquement.

Et bien sur, quand on a fini l'interview, on se rend compte qu'il n'y a rien proposé. Mais on a beaucoup pleuré sur les pauvres grecs.

Fair face à Varoufakis n'est possible que par un économiste, un vrai. Et surtout pas un keynésien qui tomberait trop vite dans le panneau.

J'ai pas le temps car le film va commencer mais il faut casser certains de ses arguments.

Modifié par Serge
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De Guindos estime très probable un nouveau sauvetage de la Grèce

Madrid - Le ministre de l'Economie espagnol a réaffirmé mercredi qu'il considérait comme très probable l'octroi d'un nouveau plan d'aide à la Grèce, qui n'a pas accès aux marchés pour se financer.

Malheureusement, si la Grèce ne peut pas accéder aux marchés d'ici à juin, ce qui est très probable, nous devrons établir un nouvel accord avec la Grèce: nous pouvons l'appeler accord, pacte, programme, mais c'est ça, a déclaré Luis de Guindos lors d'un forum économique à Barcelone.

Il s'agira d'une ligne de financement assortie de conditions, comme d'habitude, a-t-il souligné.

Ces nouvelles déclarations interviennent alors que Simone Boitelle, la porte-parole du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijssebloem, a assuré mardi à l'AFP que les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi, ne sont pas en train de discuter d'un troisième plan d'aide.

Le porte-parole du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a lui aussi mercredi démenti toutes discussions au niveau européen sur un tel troisième plan. Nous ne nous occupons absolument pas d'une telle hypothèse, a-t-il dit lors d'une conférence de presse régulière du gouvernement, et ce d'autant moins qu'il y a un message clair en provenance d'Athènes qu'une nouvelle aide n'est pas souhaitée.

Il a affirmé ne pas avoir connaissance de spéculations autour des montants avancés par M. de Guindos.

Celui-ci avait déjà fait débat lundi en laissant entendre que des évaluations étaient en cours en Europe sur un éventuel troisième programme d'aide, dont la fourchette serait comprise entre 30 et 50 milliards d'euros.

Les partenaires de la Grèce ont consenti la semaine précédente à prolonger de quatre mois leur programme d'aide à la Grèce mais indiqué que les fonds dus à ce titre - quelque 7 milliards d'euros - ne seraient pas versés avant avril, date à laquelle ils veulent juger de l'avancée de réformes promises par le gouvernement d'Alexis Tsipras.

Athènes a déjà bénéficié depuis 2010 de deux programmes d'un montant total de 240 milliards d'euros, mais il paraît impossible que le pays soit en mesure de retourner se financer sur les marchés d'ici quelques mois.

Il n'y a pas de démarche dans ce sens, a affirmé mercredi soir le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à propos des spéculations sur un troisième plan d'aide.

Celui qui sort des chiffres comme un lièvre de son chapeau n'a pas ma bénédiction, a ajouté le ministre invité par la Chambre de commerce franco-hellénique.

De telles supputations sont aussi loin que possible de la vérité, a-t-il encore observé, précisant que tout dépendrait de la situation économique du pays en juin, liée à la combinaison de trois facteurs: les investissements, le niveau d'excédent budgétaire primaire, les discussions avec les créanciers sur le plan de remboursement des précédents prêts.

Dans l'immédiat, des questions se posent sur la capacité financière de la Grèce à honorer ses échéances de remboursement du mois de mars, dont 1,5 milliard du FMI.

M. Varoufakis a indiqué qu'il espérait qu'une solution serait trouvée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro prévue lundi à Bruxelles. Les créanciers de la Grèce ont suspendu à une évaluation des premières réformes du gouvernement le versement d'une dernière tranche de prêts.

Le ministre s'est dit optimiste en vue de ces nouvelles négociations, assurant qu'en cas de difficultés, la Grèce avait une solution alternative de financement, sans préciser laquelle.

(©AFP / 05 mars 2015 00h52)

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Ce document est en effet très intéressant.

On voit qu'il maîtrise le sujet économique. Le problème est que c'est une grosse manipulation.

Chaque point, si on n'y fait pas attention, semble bon, pertinent, naturel. Le détail est que si on analyse l'analyse, on tombe sur une somme ´erreurs très graves économiquement.

Et bien sur, quand on a fini l'interview, on se rend compte qu'il n'y a rien proposé. Mais on a beaucoup pleuré sur les pauvres grecs.

Fair face à Varoufakis n'est possible que par un économiste, un vrai. Et surtout pas un keynésien qui tomberait trop vite dans le panneau.

J'ai pas le temps car le film va commencer mais il faut casser certains de ses arguments.

 

L'idée de disqualifier par avance toute analyse d'un "keynésien" est toujours aussi étonnante, pour le dire gentiment.

 

Par contre je lirai tes arguments avec intérêt !

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Qu'y a t-il de brillant dans la démonstration de Varoufakis?

En somme, il présente que le haircut ou l'allongement de la maturité de la dette reviennent au même. C'est ni complètement faux ni complètement vrai, grosso modo c'est comment faire défaut? en haircut ou en duration? Ça a le mérite d'être clair à défaut d'être brillant.

Son analyse sur le profil type du pays quittant une zone de monnaie unique, c'est théoriquement équilibré, mais c'est complètement déconnecté de la réalité politique qui sous-tend elle aussi la réalité des marchés.

Ce que j'aime le plus, c'est la réponse à cette question :

Que faudrait-il pour qu’un axe majeur Paris-Athènes puisse émerger ?
YF : Une France plus forte.

 

Ya tellement de sous-entendus dans ce "plus forte" qu'on se demande bien si il se fout pas ouvertement de notre gueule.

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Et qu'est ce qu'une France plus forte alors?

Une France sur le chemin de la croissance retrouvée

Une France qui par sa croissance tirerait la croissance de la zone EUR

Une France sur le chemin de l'équilibre budgétaire, une France qui ne perdrait pas son temps à quémander des délais à bruxelles

Ou une France qui braillerait sur l’Allemagne, et pour brailler quoi d'ailleurs? que la BCE refinance directement les états? c'est fait la BCE a ouvert un guichet de 1000 milliards contre la volonté des allemands.

 

Cette sortie de Varoufakis qui suspend un axe paris-athènes à une france "plus forte", j'ai l'impression que c'est un peu de la provocation.

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En quoi se moque-t-il de la France ? Il n'est pas le seul à conclure qu'un des gros problèmes de l'Europe est que seule l'Allemagne agit...

 

Et pourquoi seule l'Allemagne agit? parce que ce sont les dirigeants allemands qui ont fixe les modalites de comportement de l'euro (en fonction des caracteristiques du marche allemand surtout, mais sans quoi l'euro n'aurait jamais vu le jour), ce sont les dirigeants allemands qui savent comment tirer les ficelles de la BCE pour que l'euro leur soit favorable, et pourquoi c'est Schaeuble qui joue le sherif avec Varoufakis? ;)

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Et qu'est ce qu'une France plus forte alors?

 

Je crois que tu te focalises sur une phrase qui a vocation à ne rien dire tout en flattant l'interlocuteur...

 

que la BCE refinance directement les états? c'est fait la BCE a ouvert un guichet de 1000 milliards contre la volonté des allemands.

 

Ca c'est faux..

 

La BCE propose à ceux qui les détiennent de racheter leurs créances envers les états. Les banques, compagnies d'assurances et grosses boites qui détiennent les dettes des états vont pouvoir, s'ils le veulent, vendre directement ces titres et recevoir de jolis Euros neufs à la place.

=> Ces dettes ne sont pas effacées, elles restent dues à la BCE.

=> Ca n'autorise pas les états à s'endetter plus, même si les populistes allemands (ça existe, si, si...) braient comme des ânes.

 

C'est d'ailleurs le problème européen actuel : les allemands ne comprennent rien à ce qui se passe et refusent d'essayer. Mis à part répéter "c'est d'vot faute ! c'est d'vot faute ! nous onapasd'problèmeCarOnEstVertueux !" en boucle depuis des lustres, ils ne disent rien. Et la formidable vertu germanique, assez remarquable en tant que telle, n'est pas nécessairement réaliste ailleurs, et ne fournit aucune réponse, même théorique, au problème très réel, lui, de la résorption de déséquilibres à l'intérieur d'une zone économique de libre échange dotée d'une monnaie unique et de 19 gouvernements.

 

Sur ce, je crois qu'il convient de nuancer : il est très possible que, la menace de déflation aidant, et un assez vaste consensus* ayant émergé pour expliquer en long, en large et en travers aux allemands qu'ils foutaient tout le monde dans le mur, un bon paquet d'allemands aient finit par comprendre, sans trop le faire voir... L'Euro baisse, ce qui va quand même aider les exportateurs européens et aider à corriger certains déséquilibres. Les salaires devraient monter en Allemagne.

 

Maintenant il faut faire revenir l'inflation à sa valeur cible : un peu en dessous de 2% pour la zone Euro, soit peut être 4% en Allemagne et moins autour... Le ratio d'endettement de l'Allemagne va s'effondrer : ils vont être contents.

 

* économistes, FMI, gouvernement anglais et US, de nombreux milieux d'affaire, la BCE bien sûr, la Federal Reserve US... Il doit rester dans un coin la Banque des Règlements Internationaux qui doit être bloquée sur le mode "inflation, attention, faut rrrrrr'monter les taux !" (prononcer avec un accent de perroquet dans Tintin) comme depuis 2008 (ça va faire sept ans....).

Modifié par Boule75
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@Boule75 : 

héhé, quand ai-je dit que la BCE annulait de la dette, tu as mal interprété le mot refinancer  ;)

Le guichet de 1000 milliards, c'est 60 milliards par mois d'argent frais allouer aux états pour qu'ils rachètent leurs OAT ou autres titres sous leur périmètre.

En théorie les banques centrales nationales qui pointent à ce guichet doivent apporter 80% de collatéral à leur demande de crédit, le risque lié aux 20% étant mutualisé au niveau de la BCE.

Modifié par debonneguerre
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Ca c'est faux..

 

La BCE propose à ceux qui les détiennent de racheter leurs créances envers les états. Les banques, compagnies d'assurances et grosses boites qui détiennent les dettes des états vont pouvoir, s'ils le veulent, vendre directement ces titres et recevoir de jolis Euros neufs à la place.

=> Ces dettes ne sont pas effacées, elles restent dues à la BCE.

=> Ca n'autorise pas les états à s'endetter plus, même si les populistes allemands (ça existe, si, si...) braient comme des ânes.

 

C'est d'ailleurs le problème européen actuel : les allemands ne comprennent rien à ce qui se passe et refusent d'essayer. Mis à part répéter "c'est d'vot faute ! c'est d'vot faute ! nous onapasd'problèmeCarOnEstVertueux !" en boucle depuis des lustres, ils ne disent rien. Et la formidable vertu germanique, assez remarquable en tant que telle, n'est pas nécessairement réaliste ailleurs, et ne fournit aucune réponse, même théorique, au problème très réel, lui, de la résorption de déséquilibres à l'intérieur d'une zone économique de libre échange dotée d'une monnaie unique et de 19 gouvernements.

 

Sur ce, je crois qu'il convient de nuancer : il est très possible que, la menace de déflation aidant, et un assez vaste consensus* ayant émergé pour expliquer en long, en large et en travers aux allemands qu'ils foutaient tout le monde dans le mur, un bon paquet d'allemands aient finit par comprendre, sans trop le faire voir... L'Euro baisse, ce qui va quand même aider les exportateurs européens et aider à corriger certains déséquilibres. Les salaires devraient monter en Allemagne.

 

Maintenant il faut faire revenir l'inflation à sa valeur cible : un peu en dessous de 2% pour la zone Euro, soit peut être 4% en Allemagne et moins autour... Le ratio d'endettement de l'Allemagne va s'effondrer : ils vont être contents.

 

* économistes, FMI, gouvernement anglais et US, de nombreux milieux d'affaire, la BCE bien sûr, la Federal Reserve US... Il doit rester dans un coin la Banque des Règlements Internationaux qui doit être bloquée sur le mode "inflation, attention, faut rrrrrr'monter les taux !" (prononcer avec un accent de perroquet dans Tintin) comme depuis 2008 (ça va faire sept ans....).

A propos du QE plusieurs détail.

- Les chiffre annoncé sont les maximum de rachat possible.

- En pratique très peu souhaitent vendre leur dette d'état de bonne qualité a la BCE contre du cash, cash dont ils ne sauraient quoi faire. Donc pour le moment il est aboslument impossible d'atteindre les 1000 milliards de rachat de créance vers du cash.

- Seul 20% du QE est mutualisé. les 80% reste localisé dans les banque centrale de chacun des membres. En gros 80% reste de la "dette" locale.

Grillé par debonneguerre...

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Une "dette locale" et une dette envers la BCE, ou mets-tu le nuancier?

Dans un cas la dette est imputé au bilan de la banque de france, dans l'autre de la bce... en gros on commence a détricoter l'euro avec la fin partiel de la mutualisation.

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Pour moi c'est la même chose, une dette de la banque centrale nationale envers la BCE et une créance de la BCE sur la banque nationale.

La BCE étant la banque centrale des banques centrales on a rajouté un relai dans le circuit c'est tout.

Le seul élément rationalisant dans le montage est l'abondement de collatéral par l'emprunteur, et ce sont les banques centrales nationales qui devront apporter leurs actifs en gage.

C'est la grosse concession qui a été faite aux allemands pour ne pas donner l'impression que la BCE a une planchette à turbo.

Mais bon c'est comptabo-technico-financier, et sur le fond les allemands ont reculé.

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On ne comprend pas le dispositif de la même manière : la BCE (et les banques centrales nationales) vont racheter à des banques privées des titres d'états européens,

 

A ceux qui veulent bien les vendre (et G4lly a raison de signaler que beaucoup de monde n'en a pas envie) : à quoi sert d'avoir des liquidités si on ne sait pas quoi en faire ? Autant les conserver sous une forme qui rapporte un peu, à savoir : des titres d'état... Ca ne va pas faire une grosse planche à billets tout ça...

 

En quoi cela diminue-t-il la dette des états ? Ils doivent toujours la dette, mais aux banques centrales. Tant que celles-ci continuent à demander les intérêts et remboursements sur cette dette, les Etats n'y gagnent rien. Ils ne voient même pas passer la couleur du pognon...

 

 

Ce qu'a pratiqué la FED aux Etats-Unis était différent et plus radical : elle a racheté des dettes privées accolées à des prêts hypothécaires et donc, potentiellement du moins, à de la propriété foncière.

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Les banques centrales pourront racheter les OAT de leurs états afin de maintenir les taux bas, il me semble que c'était l'objectif principal.

Quant à la demande de crédit on a bien vu que le dernier LTRO avait peu marché, faute des banques ou défaut de demande de crédit, au choix.

 

Ce qu'a fait la FED c'est de subventionner à outrance le déficit budgétaire, et de maintenir une politique de taux très basse.

Dans le contexte européen on ne peut pas procéder de la même façon, d'ou le passage par les banques centrales nationales.

On ne peut pas comparer les deux, les contraintes de la BCE sont radicalement différentes, mais le but recherché est le même.

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Les banques centrales pourront racheter les OAT de leurs états afin de maintenir les taux bas, il me semble que c'était l'objectif principal.

Quant à la demande de crédit on a bien vu que le dernier LTRO avait peu marché, faute des banques ou défaut de demande de crédit, au choix.

 

Ce qu'a fait la FED c'est de subventionner à outrance le déficit budgétaire, et de maintenir une politique de taux très basse.

Dans le contexte européen on ne peut pas procéder de la même façon, d'ou le passage par les banques centrales nationales.

On ne peut pas comparer les deux, les contraintes de la BCE sont radicalement différentes, mais le but recherché est le même.

 

Mais les taux sont déjà super bas... Jamais été aussi bas. Ca ne changera rien.

Et où/quand la FED a-t-elle directement subventionné le déficit budgétaire US ? A fortiori à outrance ? Indirectement, ok : en rachetant des créances privées contre du bon $, qu'un bon nombre d'opérateurs se sont empressé de réinvestir en achetant des bons du Trésor US, avec des rendements dérisoires.

 

Mais, l'inflation au plancher, l'économie très faiblarde, pourquoi la Fed aurait-elle du relever ses taux ?

Par ailleurs, le déficit public US a beaucoup décru récemment...

 

 

Le parallèle avec les manœuvres actuelles de la BCE et des banques centrales européennes me laisse dubitatif. Le vrai mouvement majeur de la BCE c'est quand elle s'est déclarée implicitement prêteuse en dernier ressort dans la zone Euro : ça, ça a fait effet.

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Mais les taux sont déjà super bas... Jamais été aussi bas. Ca ne changera rien.

Et où/quand la FED a-t-elle directement subventionné le déficit budgétaire US ? A fortiori à outrance ? Indirectement, ok : en rachetant des créances privées contre du bon $, qu'un bon nombre d'opérateurs se sont empressé de réinvestir en achetant des bons du Trésor US, avec des rendements dérisoires.

 

Mais, l'inflation au plancher, l'économie très faiblarde, pourquoi la Fed aurait-elle du relever ses taux ?

Par ailleurs, le déficit public US a beaucoup décru récemment...

 

 

Le parallèle avec les manœuvres actuelles de la BCE et des banques centrales européennes me laisse dubitatif. Le vrai mouvement majeur de la BCE c'est quand elle s'est déclarée implicitement prêteuse en dernier ressort dans la zone Euro : ça, ça a fait effet.

Le trésor émet des T bonds pour financer l'état qui sont rachetés par la FED selon un programme de rachat préétabli.

On est pas bien loin du scénario des 1000 milliards de la BCE me semble t-il, à cette différence que ca passe par les banques centrales nationales, qu-est ce que cela change au final?

Les taux bas ont pour but de stimuler la demande de crédit, ca marche mal quand la situation de l'économie réelle est faiblarde comme tu le dis, problème de modèle économique.

Notons que au milieu de tout ça les indices boursiers sont à la fête eux.

 

Là ou G4lly a raison, c'est qui va aller pointer au guichet de la BCE et pourquoi pour quel type de refinancement? on est pas certain de le deviner pour le moment.

Tout le monde a l'impression que c'est trop bien ce QE parce que le CAC est excité comme un puceron et tutoie les 5000 points, il a dépassé son plus haut d'avant 2008.

Mais dans le fond si ce QE qui n'a peut-être qu'une vocation essentiellement psychologique ne produit rien en termes de résultats macro-économiques et que l'euphorie boursière retombe (ça cause de bulle sur le marché actions actuellement) on rentrera peut-être dans le dernier chapitre de cette crise qui a débuté un certain 15/09/2008.

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Le trésor émet des T bonds pour financer l'état qui sont rachetés par la FED selon un programme de rachat préétabli.

 

 

Il y avait des bonds du Trésor US, mais d'une part pas nécessairement des bonds du Trésor qui venaient d'être émis, d'autre part il y avait, et c'était là la grosse nouveauté, des créances hypothécaires. C'est ce qui a permis la stabilisation du marché immobilier - ou des organismes du financement de ce marché - aux Etats-Unis.

 

800px-U.S._Federal_Reserve_-_Treasury_an

Ca a aussi permis à la Fed de dégager des bénéfices substantiels lorsque'elle a commencé à revendre tout ça à des prix supérieurs à leur prix d'achat.

 

On est quand même très, très loin de la pure planche à billets. Idem en Europe.

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De ce que j'avais compris, les effets du QE (taux bas) ont déjà eu lieu car les marchés avaient anticipé leur activation. La BCE aurait donc lancé le QE surtout pour éviter que l'effet ne disparaisse.

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Bon, tout n'est pas nécessairement vrai... c'est avant tout humoristique, et aussi un peu caustique.

 

Bataille de rap - Dijsselbloem contre Βαρουφάκης (Varoufakis)

... rejoints ensuite par d'autres

 

(sous-titres disponibles en anglais et en grec, au choix)

 

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Il y avait des bonds du Trésor US, mais d'une part pas nécessairement des bonds du Trésor qui venaient d'être émis, d'autre part il y avait, et c'était là la grosse nouveauté, des créances hypothécaires. C'est ce qui a permis la stabilisation du marché immobilier - ou des organismes du financement de ce marché - aux Etats-Unis.

 

800px-U.S._Federal_Reserve_-_Treasury_an

Ca a aussi permis à la Fed de dégager des bénéfices substantiels lorsque'elle a commencé à revendre tout ça à des prix supérieurs à leur prix d'achat.

 

On est quand même très, très loin de la pure planche à billets. Idem en Europe.

La FED fait des bénéfices quand elle le peut oui, elle serait malavisée de ne pas profiter des opportunités de marchés quand elles se présentent, et le reverse au trésor.

Et le trésor lui, sert un intérêt à la FED pour toutes les obligations que cette dernière lui rachète.

C'est un circuit fermé dont le principal bénéficiaire in fine est le trésor donc l'état....ca me semble bien ressembler à de la création monétaire.

Avec deux objectifs : taux bas, et financement de déficits.

 

Racheter des créances hypothécaires pour que la correction sur les prix cesse c'est de la manipulation de marchés, et je serai très curieux de savoir comment elles sont valorisées dans le bilan de la FED.

Là encore il y aura des pertes à prendre, mais peu importe on fera une petite émission obligataire de plus.

Modifié par debonneguerre
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