ARMEN56 Posté(e) le 16 novembre 2024 Share Posté(e) le 16 novembre 2024 https://lemarin.ouest-france.fr/defense/une-fregate-russe-equipee-du-missile-hypersonique-zircon-a-effectue-des-manuvres-dans-la-manche-9e3495fa-a0f6-11ef-b6a1-2ff37ea87989 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 8 décembre 2024 Share Posté(e) le 8 décembre 2024 (modifié) Avec ce qui se passe en Syrie, les bases russes de Lattaquié et surtout Tartous risquent de ne pas durer longtemps. Ces bases sont essentielles pour la Russie dans le cadre de la protection de leur son trafic maritime vers et de l'Extrême orient russe Modifié le 8 décembre 2024 par mudrets 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 8 décembre 2024 Share Posté(e) le 8 décembre 2024 Il y a 8 heures, mudrets a dit : Avec ce qui se passe en Syrie, les bases russes de Lattaquié et surtout Tartous risquent de ne pas durer longtemps. Ces bases sont essentielles pour la Russie dans le cadre de la protection de leur son trafic maritime vers et de l'Extrême orient russe Reste l'Egypte non? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 8 décembre 2024 Share Posté(e) le 8 décembre 2024 (modifié) Ils n'y ont pas de base. L'alternative du Soudan, en mer Rouge, semble "oubliée" Ils étaient tellement accrochés à Tartous qu'ils pensaient y déployer un dock flottant Modifié le 8 décembre 2024 par mudrets Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) le 8 décembre 2024 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 8 décembre 2024 il y a 5 minutes, Patrick a dit : Reste l'Egypte non? Comme dit ailleurs et comme l'a expliqué plus largement le vieux grincheux du Tunnel sur Bluesky (allez-y voir, je répète), les Russes ont plusieurs problèmes qui vont s'aggraver à court terme : les Russes n'ont aucune base équivalente à Tartous en Méditerranée les Détroits turcs sont fermés, donc aucune possibilité de se servir des bases en mer Noire ou de transférer des unités depuis la mer Noire ou vers la mer Noire les exemples plus ou moins évoqués de Benghazi, de Port-Soudan ou d'escales en Egypte n'ont pour l'heure rien donné les dits exemples sont sécuritairement douteux, politiquement moins sûrs et probablement moins outillés dans la situation actuelle la flotte logistique russe est vieillissante et ne pourra pas vraiment assurer du soutien naval en dehors des ports Même si ils parvenaient à compenser en obtenant des facilités en Iran ou en Somalie, ça ne suffirait pas. Virtuellement, en admettant que les Russes soient chassés ou partent de Syrie, la Méditerranée leur devient un espace de moins en moins accessible. 2 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 22 décembre 2024 Share Posté(e) le 22 décembre 2024 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 22 décembre 2024 Share Posté(e) le 22 décembre 2024 (modifié) Une Nanuchka-III oui, de la flotte de la Baltique. Elle est baptisée Geyser, avec le numéro de coque 555. Six missiles surface-surface SS-N-9 dans les conteneurs triples et un lance-missiles surface-air à la proue pour des SA-8 navalisés. L'autre est très vraisemblablement une Tarantul-I, reconnaissable à sa mâture radar et à la pièce d'artillerie à l'avant. Potentiellement la R-293 même si son numéro ne serait plus le 874 mais le 824. Mais si tu as du contexte, ce serait mieux je pense, pour les non-sachants. Modifié le 22 décembre 2024 par Ciders Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 6 janvier Share Posté(e) le 6 janvier Le 22/12/2024 à 17:30, Ciders a dit : Une Nanuchka-III oui, de la flotte de la Baltique. Elle est baptisée Geyser, avec le numéro de coque 555. Six missiles surface-surface SS-N-9 dans les conteneurs triples et un lance-missiles surface-air à la proue pour des SA-8 navalisés. L'autre est très vraisemblablement une Tarantul-I, reconnaissable à sa mâture radar et à la pièce d'artillerie à l'avant. Potentiellement la R-293 même si son numéro ne serait plus le 874 mais le 824. Mais si tu as du contexte, ce serait mieux je pense, pour les non-sachants. Р-293 Morshansk mais c'est une Tarantul III Les deux exemplaires sont toujours en service mais la photo a quelques années, je trouvais juste l'ensemble assez photogénique, et pour rappeler la Russie opère encore quelques Nanuchka Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 1 février Share Posté(e) le 1 février Je viens de finir d'exploiter l'ouvrage "La marine soviétique" de Claude Huan (Marines Editions 2020). Pour les sous-marins de nombreuses imprécisions que l'on peut attribuer à la date de parution (2002) Si vous souhaitez la liste des corrections, me contacter en MP sur mon site mudretsATsoumarsov.eu A+ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) le 6 février Share Posté(e) le 6 février La marine russe déploiera bientôt le croiseur de bataille nucléaire modernisé Admiral Nakhimov contre les navires de guerre les plus puissants de la marine américaine. » https://armyrecognition.com/news/navy-news/2025/russian-navy-to-soon-deploy-the-admiral-nakhimov-nuclear-battlecruiser-against-the-us-navys-most-powerful-warships Ça repartirait pour 30 ans , la coque ayant déjà travaillée, cyclée je pense .. C’est ambitieux ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MeisterDorf Posté(e) le 7 février Share Posté(e) le 7 février Il y a 13 heures, ARMEN56 a dit : C’est ambitieux ? Ambitieux certes mais néanmoins crédible. L’Admiral Nakhimov n’a été que peu exploité et est arrêté depuis 1999. Donc SI (et seulement si) les mecs chez SevMash ont bien bossé, ça tient la route. A voir si les cycles de carénages seront respectés. Après, j’avoue que c’est la question du futur du Piotr Velikiy qui va être intéressante à suivre. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 24 mars Share Posté(e) le 24 mars Pour ce qui est de la nomenclature russe des matériels, j'ai aussi pondu ça pour les trans radio des sous-marins https://www.soumarsov.eu/armes/Armes_details/Trans_radio.htm A+ 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MeisterDorf Posté(e) le 24 mars Share Posté(e) le 24 mars J'hésite entre te mettre un "j'aime" ou un "lol" vu l'image que t'as employé 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 24 mars Share Posté(e) le 24 mars Tyu peux mettre les deux, la photo vient d'un site... belge ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
FATac Posté(e) le 24 mars Share Posté(e) le 24 mars Tiens, une petite question, au passage. Il me semble que la durée du service militaire est toujours de 2 ans dans les forces terrestres russes (comme antérieurement, dans l'armée de terre soviétique), mais si ma mémoire est bonne, elle était de 3 ans pour la Marine du temps de l'URSS. Est-ce toujours le cas ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 24 mars Share Posté(e) le 24 mars (modifié) Non. Tout cela a été ramené à 1 an pour tous, sauf pour le service civique 21 mois Les conditions de service dans l'armée ont été constamment modifiées et raccourcies. À l'époque soviétique, une loi a été adoptée en 1967, selon laquelle les conscrits étaient envoyés dans les forces terrestres et aériennes pour deux ans, et dans la marine pour trois ans. Ces délais ont été maintenus pendant près de quarante ans, jusqu'à ce qu'une nouvelle loi soit adoptée en 1993. Elle a réduit la durée du service dans l'aviation et les forces terrestres à un an et demi, et dans la marine à deux ans. En 1996, les conditions de conscription sont devenues uniformes pour toutes les troupes : les conscrits ont commencé à être envoyés dans l'armée pour deux ans. Enfin, en 2007-2008, la Russie a introduit une nouvelle réforme qui a réduit progressivement la période de conscription de deux ans à un an. Il y a aussi une curiosité avec un "régiment" de conscrits au sein du... chantier naval SEVMASH de Severodvinsk Modifié le 24 mars par mudrets 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 12 avril Share Posté(e) le 12 avril Crédible ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MeisterDorf Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril C'est ce qui a été annoncé par le Kremlin. Ca colle avec les annonces antérieures ainsi qu'avec les demandes de VTB pour l'OSK. http://kremlin.ru/events/president/news/76673 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril Dans l'article je note ceci : Une attention particulière, comme nous l'avons convenu, devraient être accordées au règlement des questions de prix dans la construction navale et le développement de la production de composants russes et de l'équipement. Un thème distinct et fondamental le développement qualitatif de la flotte, tant aujourd'hui qu'à l'avenir, le développement et la production de systèmes nationaux d'aéronefs sans pilote les bases navales et les systèmes robotisés marins, ainsi que production en série de bateaux sous-marins et de bateaux de surface sans équipage. @MeisterDorf d'après ton expérience, est-ce que les Russes ont les moyens, tant financiers que techniques et humains de leurs ambitions ? 10 milliards par an, dit ainsi, ce n'est pas énorme mais l'impact tant financier que humain de la guerre en Ukraine et la priorisation des investissements militaires dans le terrestre et l'aérien sont loin d'être négligeable. Sans compter les problèmes rencontrés par les chantiers navals (coûts, qualité (mis à part la sous-marinade) et délais) ne plaide pas en leur faveur. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril il y a 2 minutes, Paschi a dit : qualité (mis à part la sous-marinade Ben, déjà avec les Lada, on peut s'interroger Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril Il y a 1 heure, mudrets a dit : Ben, déjà avec les Lada, on peut s'interroger En effet, j'avais lu qu'ils avaient des problèmes avec cette classe. Par contre, en ce qui concerne la sous-marinade à propulsion nucléaire, en particulier les SNLE, il me semble qu'ils ont une bonne production. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. MeisterDorf Posté(e) le 13 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 avril il y a une heure, Paschi a dit : Dans l'article je note ceci : Une attention particulière, comme nous l'avons convenu, devraient être accordées au règlement des questions de prix dans la construction navale et le développement de la production de composants russes et de l'équipement. Un thème distinct et fondamental le développement qualitatif de la flotte, tant aujourd'hui qu'à l'avenir, le développement et la production de systèmes nationaux d'aéronefs sans pilote les bases navales et les systèmes robotisés marins, ainsi que production en série de bateaux sous-marins et de bateaux de surface sans équipage. @MeisterDorf d'après ton expérience, est-ce que les Russes ont les moyens, tant financiers que techniques et humains de leurs ambitions ? 10 milliards par an, dit ainsi, ce n'est pas énorme mais l'impact tant financier que humain de la guerre en Ukraine et la priorisation des investissements militaires dans le terrestre et l'aérien sont loin d'être négligeable. Sans compter les problèmes rencontrés par les chantiers navals (coûts, qualité (mis à part la sous-marinade) et délais) ne plaide pas en leur faveur. Plusieurs éléments méritent le détour (à mon humble avis): 1/ Contrairement à ce que d'aucuns pensent: le pognon n'est absolument pas un problème pour le secteur de la défense russe. Il ne l'est pas maintenant, il ne le sera pas demain, mais il le sera peut-être (et encore) après-demain. Pourquoi? Parce que même dans l'hypothèse où le pognon deviendrait problématique, l'état ira chercher dans d'autres secteurs (et/ou fera comprendre à certains oligarques que leur liberté a un "prix") pour continuer à financer la machine industrielle militaire. 2/ Techniquement? La base technologique russe est "ambiguë": d'un côté ils sont capables de te créer et sortir un AL-51F1 ou un sous-marin nucléaire (à titre d'exemple) mais de l'autre côté ils sont pas foutus de créer un AIP, un roulement à billes de facture nationale ou un moteur de MBT +/- fonctionnel. En outre dans le domaine de la construction navale, le GROS problème est le besoin de rénover en profondeur les principaux chantiers navals: l'infra est vieillissante et les équipements sont obsolètes (exception faite de Zvezda et dans une moindre mesure de SevMash). 3/ Humainement? Va falloir commencer à importer du Nord-coréen ou du Chinois en masse si ils continuent sur cette pente (raide) de la dénatalité. Ceci dit, pas certain qu'en Europe occidentale on puisse fanfaronner sur ces questions... Après concrètement et pour ce que j'en vois: 1/ Ils ont - enfin - pris la mesure du retard colossal dans le rééquipement des chantiers navals russes: VTB a fait un audit au vitriol, a liquidé une bonne partie du management de l'OSK et l'arrivée de Belooussov (un économiste) à la tête du MoD semble enfin faire bouger les lignes. Les premières annonces et projets sérieux de modernisation des chantiers navals sont sur les les rails donc oui, les intentions sont là. Reste à voir comment ça évoluera. 2/ Elément fondamental: la révision de la structure des prix. Les principaux chantiers navals sont déficitaires à cause du mode de conclusion des contrats (prix fixes) et des incessantes révisions de projets par le MoD qui ont fait exploser le coût des navires, coût qui n'est pas compensé après la signature du contrat d'origine. Conclusion: les navires sont produits à perte. 3/ La mise en place d'un institut dédié à la marine et ses besoins. Ca semble insignifiant vu de loin mais c'est au contraire un développement attendu et crucial: rationalisation de l'utilisation des besoins et moyens, orientation des bureaux d'études, reprises en main des secteurs nécessaires pour la construction navale (on pourrait disserter des heures sur Zvezda et les réducteurs), etc... Au-moins, ils arrêtent de te balancer du "on veut 5 P-A", "on veut 10 croiseurs de la mort qui tue sa mère", etc... Ils s'attaquent aux fondamentaux (tu établis ta base technologique, tes outils et tu traces tes plans) avant d'aller plus loin. Tout en prenant en ligne de compte le RETEX de l'Ukraine et d'ailleurs. Bref, ça ressemble à la mise en place d'une approche cohérente. Approche qui nécessite des financements. Ils sont sur la table, reste maintenant à voir ce qu'ils vont en faire. (Je sais que ça fait "verbiage" et que je ne réponds pas directement à tes questions mais je te donne mon avis sur base de ce que je vois et je lis. Et en quasi 20 ans d'observations, c'est la première fois qu'ils ont l'air moins c*ns que d'habitude en matière navale) 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. mudrets Posté(e) le 13 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 avril (modifié) il y a 29 minutes, Paschi a dit : en ce qui concerne la sous-marinade à propulsion nucléaire, en particulier les SNLE, il me semble qu'ils ont une bonne production. Le problème n'est pas tant la production, qui s'est très réduite en nombre, mais le soutien à long terme. Il va être particulièrement intéressant de suivre comment le chantier Zvezdochka, (puis Zvezda !!!) vont gérer les Arrêts Techniques Majeurs des classe 955. Le premier a commencé début 2024 au chantier Zvezdochka à Severodvinsk. S'il dure 24 mois, ce sera le signe que tout s'améliore. Sinon ... Et pour Zvezda à Bolshoy Kamen, il devrait avoir à faire les ATM des unités 2 et 3 à partir de la fin de cette année. S'ils le font en moins de 36 mois, ce sera encore un signe positif. Mais dans les deux cas, j'en doute très très très fortement PS: ces ATM s'effectuent "normalement" tous les 10 ans quelque soit la classe concernée, notamment en ce qui concerne la partie sécurité plongée avec le système d'air HP de soufflage des ballasts Modifié le 13 avril par mudrets complèment 5 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril @MeisterDorf et @mudrets merci pour vos réponses et éclairages. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 23 mai Share Posté(e) le 23 mai @ARMEN56 Vous pensé que ce récit sur le naufrage du Moskva est crédible ? (Cet article date du 2 mai, @Banzinou l'a mis sur le fil de la guerre d'Ukraine.) https://www.menadefense.net/la-tragedie-du-croiseur-moskva-met-a-nu-la-faiblesse-du-commandement-de-la-marine-russe/ Le 13 avril 2022, le croiseur lance-missiles russe Moskva, fleuron de la flotte de la mer Noire, a été frappé par deux missiles ukrainiens Neptune, entraînant un incendie dévastateur qui a conduit à son naufrage le lendemain. Un récit approfondi de cet événement tragique a été publié, basé sur un dossier minutieux compilé par Dmitry Shkrebets, le père d’un marin porté disparu. Ce dossier, enrichi par des témoignages de survivants, révèle les conditions désastreuses à bord du navire, les circonstances dramatiques de l’attaque et les efforts désespérés de l’équipage pour survivre. Plus encore, il met en lumière des erreurs de commandement qui ont directement contribué à ce désastre naval, s’inscrivant dans une série de succès ukrainiens contre la flotte russe en mer Noire. Le Moskva était dans un état lamentable bien avant l’attaque fatale. Un rapport de février 2022, rédigé par le capitaine Anton Valerievich Kuprin, avait déjà mis en lumière de nombreuses défaillances techniques dues à un manque d’entretien. Les systèmes radar et anti-missiles, notamment le système S-300F Fort, présentaient des dysfonctionnements critiques, incapables de verrouiller des cibles ou souffrant de composants défectueux. Les turbogénérateurs, les moteurs principaux et les systèmes de communication étaient également en mauvais état, certains ayant dépassé leur durée de vie ou étant gravement corrodés. À cela s’ajoutaient des problèmes d’équipage. Selon Shkrebets, environ 100 marins expérimentés sous contrat ont été retirés du Moskva juste avant le début de la guerre et transférés vers d’autres unités. Ils ont été remplacés par 83 conscrits, comme le fils de Shkrebets, Yegor, qui étaient officiellement considérés comme des stagiaires. Ces conscrits, inexpérimentés et nouveaux à bord, n’étaient pas censés être déployés dans une zone de guerre conformément aux règles militaires russes. Pourtant, le Moskva a été envoyé à plusieurs reprises dans les eaux territoriales ukrainiennes, notamment lors de la capture de l’île aux Serpents le premier jour de l’invasion, le 24 février 2022. Le journal de bord du navire rapporte de multiples alertes de combat, déclenchées par la détection d’avions ukrainiens et d’artillerie de roquettes entrantes. Les navires de la flotte de la mer Noire avaient reçu l’ordre de ne pas s’approcher à moins de 30 km de la côte ukrainienne, mais la menace des missiles de croisière semble avoir été sous-estimée. Le 7 mars 2022, le système de défense antiaérienne Osa-MA2 du Moskva avait détecté un probable drone à seulement 7 km de distance, révélant la faiblesse de ses capacités de détection. Le 10 avril 2022, le Moskva quitte Sébastopol pour sa dernière mission. Le 12 avril, il reçoit l’ordre de « garder et défendre » le champ gazier d’Odessa, situé à 140 km de la ville d’Odessa et à environ 93 km de la côte la plus proche de la région d’Odessa. Cette position le plaçait à portée des missiles ukrainiens, mais le navire n’était accompagné d’aucun autre bâtiment de guerre, bien que le navire de sauvetage Epron se trouvât à proximité. Le matin du 13 avril, l’équipage effectue des exercices à bord, ignorant le danger imminent. Selon Shkrebets, à 14h20 le 13 avril, le Moskva détecte des missiles entrants à seulement 4 km de distance – une distance bien trop faible pour permettre une réaction efficace. Quelques secondes plus tard, deux missiles Neptune frappent le navire à une hauteur de 3,5 à 4 mètres au-dessus de la ligne de flottaison, juste sous le pont supérieur. Le premier missile cause les dégâts les plus dévastateurs. Il touche la partie centrale du croiseur, au niveau du compartiment 8, où se trouvent la cuisine et la salle de repos de l’équipage. Cette zone devient l’épicentre de l’explosion, qui endommage également gravement la salle des machines et le poste de contrôle des avaries, chargé de gérer les systèmes électriques et les réponses d’urgence. L’explosion se produit juste en dessous et derrière un système de missiles anti-navires Vulkan P-1000 situé sur le pont supérieur. Le second missile frappe l’arrière du navire, à la jonction des compartiments 12 et 13, sous un canon antiaérien AK-630, à proximité d’un tube lance-torpilles et d’un lanceur de missiles antiaériens S-300F Fort. Par chance, aucun des systèmes d’armement près des points d’impact n’explose immédiatement, ce qui évite une destruction instantanée du navire et sauve temporairement de nombreuses vies. Une réunion d’équipage providentiellement retardée Un détail crucial rapporté par Shkrebets illustre à quel point la catastrophe aurait pu être encore plus meurtrière. Une réunion de l’ensemble de l’équipage était prévue à 14h dans la salle de repos pour discuter des résultats des exercices du matin. Cependant, cette réunion a été retardée car l’équipe de la cuisine n’avait pas terminé de laver la vaisselle et de nettoyer la salle à temps. Si la réunion avait eu lieu comme prévu, la majorité de l’équipage aurait été rassemblée dans la salle de repos au moment de l’impact du premier missile, entraînant des pertes humaines massives. Les explosions causent des destructions considérables à bord. Shkrebets décrit des « destructions, blocages et déformations des cloisons, des écoutilles et des portes », ainsi que la formation de « fissures dans les structures et les ponts du navire, l’effondrement des échelles et des plateformes ». Par exemple, dans le couloir des officiers, une porte est arrachée de ses gonds, rendant impossible son étanchéité. Le corridor principal du navire est obstrué par des débris, empêchant toute évacuation depuis la cuisine ou la salle de repos. Les échelles dans la salle des machines sont également arrachées, compliquant davantage les déplacements à bord. Bien que l’incendie initial à l’arrière, causé par le second missile, soit rapidement éteint, le feu déclenché dans la salle de repos se propage de manière incontrôlable à travers la majeure partie du navire, du compartiment 3 à l’avant jusqu’au compartiment 14 à l’arrière. Les navires de la classe Atlant (Projet 1164), comme le Moskva, possèdent des couloirs continus sur toute la longueur des ponts supérieur et inférieur (résidentiel), ce qui facilite la propagation rapide du feu et de la fumée. Les cloisons, déformées par les explosions, ne peuvent être scellées, aggravant la situation. La fumée générée par l’incendie est particulièrement dense et toxique. Shkrebets note que « en raison des destructions à grande échelle, des effondrements et des déformations des structures du navire, une fumée épaisse et dense s’est infiltrée presque partout sans obstacle ». Les ponts sont « criblés de fissures et de fractures traversantes » qui permettent à la fumée de se répandre rapidement. Même sur le pont supérieur, la fumée est décrite comme « très épaisse et lourde (par rapport à l’air), d’apparence noire, avec de gros ‘flocons’ de suie, si bien qu’il n’y avait pratiquement pas de ‘coussin’ d’air en dessous (pour respirer) ». Cette densité est telle que les hommes ne peuvent même pas voir les radeaux de sauvetage sur le pont. Les explosions tuent immédiatement plusieurs marins près des points d’impact. Un survivant qui se trouvait dans la cuisine et la salle de repos au moment de l’impact décrit « une vague de feu qui s’est précipitée, je n’ai même pas entendu l’explosion ». D’autres périssent en tentant de rejoindre le pont supérieur à travers les décombres et une « muraille de fumée toxique », dans des conditions de visibilité quasi nulle. Certains, pris au piège, tombent à la mer et meurent d’hypothermie ou de noyade. Les hommes sur le pont supérieur et dans la superstructure ressentent « deux fortes détonations sourdes, indiquant l’explosion des missiles profondément à l’intérieur de la coque du navire ». Ceux qui se trouvent à l’intérieur doivent faire face à des conditions infernales : absence d’éclairage électrique, visibilité réduite à néant et difficultés à respirer à cause de la fumée toxique. Les autorités russes ont déclaré que 396 membres d’équipage ont été évacués, avec un marin tué et 27 portés disparus. Cependant, les témoignages recueillis par Shkrebets suggèrent que les pertes pourraient être bien plus importantes. Le dossier de Shkrebets met en lumière les conditions dramatiques auxquelles les survivants ont été confrontés, ainsi que les nombreux facteurs – défaillances techniques, manque de préparation de l’équipage, et décisions tactiques risquées – qui ont contribué à cette tragédie. Le naufrage du Moskva n’est pas uniquement le résultat de l’attaque ukrainienne, mais aussi d’une série d’erreurs de commandement qui ont exposé le navire à un danger évitable. Tout d’abord, le remplacement des marins expérimentés par des conscrits inexpérimentés, en violation des règles militaires, a affaibli la capacité de l’équipage à gérer une crise. Ensuite, le commandement a ignoré les avertissements sur la menace des missiles ukrainiens, positionnant le Moskva à une distance dangereusement proche de la côte, sans escorte ni protection adéquate. Enfin, les défaillances techniques, bien documentées dans le rapport du capitaine, n’ont pas été corrigées, en partie à cause de coupes budgétaires et de corruption systémique au sein de la marine russe, comme l’ont souligné des sources russes elles-mêmes. Ces erreurs cumulatives ont transformé une attaque militaire en une catastrophe majeure, coûtant la vie à de nombreux marins. Le naufrage du Moskva n’est que le premier d’une série de succès ukrainiens contre la flotte russe en mer Noire, démontrant la vulnérabilité de la marine russe face aux tactiques modernes de l’Ukraine..... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant