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Bielorussie. Présent et avenir.


Messages recommandés

il y a 22 minutes, Wallaby a dit :

Encore cet oxymore des médias indépendants... dépendants de l'aide américaine :

https://ecfr.eu/article/echoes-of-minsk-lukashenkas-potential-gain-in-trumps-ukraine-deal/ (6 février 2025)

Le gel drastique de l'aide internationale décrété par Trump et l'avenir incertain de l'USAID ont placé les médias indépendants biélorusses - dont la plupart opèrent depuis l'étranger - dans une situation précaire. Fortement dépendants des financements extérieurs, ces médias luttent aujourd'hui pour leur survie.

Le chef de l'opposition, Sviatlana Tsikhanouskaya, et d'autres personnalités biélorusses favorables à la démocratie à l'étranger sont également de plus en plus vulnérables. Bien qu'elles aient réussi à sensibiliser des politiciens de haut niveau, des initiatives telles que les élections au Conseil de coordination - l'organe représentatif de l'opposition biélorusse - ou l'introduction de passeports alternatifs ont été critiquées non seulement par les politiciens de l'UE, mais aussi par l'opposition démocratique elle-même.

Lancé dans le but de fournir aux exilés biélorusses une autre forme d'identification, le projet de passeport a connu de nombreux revers, notamment un scandale de corruption lié au prestataire chargé de l'impression et des problèmes de sécurité concernant la protection des données personnelles (le régime de Loukachenko ayant l'habitude d'accéder à des informations sensibles liées à l'opposition). La résistance des États membres de l'UE à s'engager à reconnaître le document a jeté un doute supplémentaire sur la faisabilité de l'initiative.

Peut-être faudrait-il se demander pourquoi ces médias sont-ils obligés de demander une aide extérieure.

Une idée ? :rolleyes:

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à l’instant, Wallaby a dit :

Pas de lecteurs ? Pas d'abonnés ? Pas de ressources publicitaires ?

C'est un peu délicat quand dans ton propre pays, tu as la police et la justice aux fesses...

Mais je reconnais qu'il est plus simple d'évoquer l'ingérence occidentale. :rolleyes:

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Il y a 2 heures, Alzoc a dit :

ils dépendent tous d'aides gouvernementales à différents niveaux.

Aux États-Unis, il n'y a pas à ma connaissance, d'aides gouvernementales à la presse.

Il faut arrêter avec les contes de fées "liberté de la presse", "presse indépendante", etc... Il faut juste regarder froidement qui exerce quel pourvoir sur quoi.

[Pour la France, mais c'est hors sujet ici :

Révélation

poster_medias_francais_6347-v20-2024.png

Pour revenir à un cadre théorique général :

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fabrication_du_consentement

Dans La Fabrication du consentement, Noam Chomsky et Edward Herman avancent l'idée que les médias diffusent avant tout une propagande au bénéfice d'un groupe de dominants. Loin de constituer un « quatrième pouvoir » en démocratie, la principale fonction des médias est, selon eux, de traiter et de manipuler l'information afin de servir les intérêts des élites politiques et économiques. En outre, ces mêmes élites possèdent et contrôlent les médias, soit directement à travers les financements (possession du capital des entreprises de presse, mais aussi subventions d'État), soit indirectement à travers les sources d'information reconnues par eux-mêmes comme seules officielles et crédibles, constituant ainsi ce qu'on appelle le Parti médiatique. Selon Chomsky et Herman, ce modèle de propagande s'exerce à travers cinq filtres :

la dimension économique du média ;

le poids de la publicité ;

le poids des sources officielles ;

les pressions de diverses organisations ou individus sur les lignes éditoriales ;

le filtre idéologique de la société (par exemple l'anticommunisme, la guerre contre le terrorisme, etc.)3.

D'une manière un peu plus abstraite, mais je pense que c'est une réflexion connexe :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Steven_Lukes

Lukes est principalement connu dans le champ académique pour sa théorie sur les "trois dimensions du pouvoir". Cette théorie considère que les gens sont contrôlés de trois manières:

par le pouvoir de décider et d'imposer une décision à autrui

par le pouvoir d'éviter certains sujets en les sortant de "l'ordre du jour"

par un pouvoir idéologique: cette dernière dimension repose sur le pouvoir d'influencer les pensées et les souhaits des gens, sans qu'ils s'en aperçoivent, si bien que les gens finissent par faire des choses opposées à leurs "intérêts".

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à l’instant, Wallaby a dit :

Aux États-Unis, il n'y a pas à ma connaissance, d'aides gouvernementales à la presse.

Il faut arrêter avec les contes de fées "liberté de la presse", "presse indépendante", etc... Il faut juste regarder froidement qui exerce quel pourvoir sur quoi.

Ce qui est pratique avec cette sentence, c'est qu'elle permet de supprimer toute liberté dans les médias... puisque, "froidement", cette liberté n'existe pas.

Mais effectivement, si tu prends l'exemple américain, oui il n'y a pas d'aides. Ce qui n'a pas empêché une presse indépendante d'exister, même si ça devient de plus en plus compliqué.

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https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/12/en-direct-guerre-en-ukraine-a-la-suite-d-une-conversation-avec-vladimir-poutine-donald-trump-affirme-que-les-etats-unis-et-la-russie-vont-entamer-des-negociations-immediatement_6538177_3210.html

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a ensuite expliqué à la presse qu’« un Américain et deux personnes de Biélorussie, dont une travaillant pour Radio Liberty », avaient bien été libérés. Elle n’a pas précisé leurs noms.

Mais le média public américain Radio Free Europe/Radio Liberty a confirmé que l’une de ces trois personnes était un journaliste de sa rédaction, Andrey Kuznechyk, détenu en Biélorussie « depuis plus de trois ans ». Le président de ce média financé par les Etats-Unis, Stephen Capus, a, par ailleurs, dit espérer la libération prochaine d’un autre de ses journalistes, Ihar Losik, actuellement détenu en Biélorussie.

Pour Karoline Leavitt, la libération de ce citoyen américain au lendemain de celle de Marc Fogel, qui était détenu en Russie après avoir été condamné à quatorze ans de prison pour possession de drogue, est une « remarquable victoire » pour le gouvernement de Donald Trump.

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Le 09/02/2025 à 11:24, Ciders a dit :

Ce qui est pratique avec cette sentence, c'est qu'elle permet de supprimer toute liberté dans les médias... puisque, "froidement", cette liberté n'existe pas.

Mais effectivement, si tu prends l'exemple américain, oui il n'y a pas d'aides. Ce qui n'a pas empêché une presse indépendante d'exister, même si ça devient de plus en plus compliqué.

Dire que les médias sont sous influences ne revient pas à dire que la liberté de la presse n'existe pas. C'est toi qui parle de "problème de conceptualisation" ce qui signifie je suppose que je fais des confusions  selon toi mais tu en fais une belle là entre le fait de pouvoir faire son propre journal et s'exprimer à peu près librement ce qui est le cas chez nous et chez les tazus mais pas vraiment en Russie et encore moins en Chine d'une part et  d'autre part le fait qu'une écrasante majorité des titres de presse et des médias sont soit entre les mains de l'état soit de milliardaires dont la dédication au bien commun est pour le moins douteux. 

Modifié par nemo
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  • 4 months later...

https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-lue-renouvelle-ses-sanctions-le-point-sur-la-nuit-5deff4f6-52f0-11f0-9d8f-210ccc004fd7

M. Tikhanovski, arrêté lors de la répression des manifestations de 2020, a été libéré samedi avec 13 autres prisonniers politiques à la « demande » du président américain Donald Trump.

Il est l’époux de Svetlana Tikhanovskaïa, cheffe de file de l’opposition en exil en Biélorussie, qui s’est présentée à la présidence à sa place après son arrestation en 2020.

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  • 5 months later...

https://meduza.io/en/feature/2025/12/05/freed-from-prison-in-belarus-exiled-opposition-leader-s-husband-accused-of-battling-her-instead-of-lukashenko (5 décembre 2025)

Il y a six mois, après avoir purgé cinq ans derrière les barreaux, l'opposant biélorusse Siarhei Tsikhanouski a été libéré. Il est passé de la ferveur de 2020, où il était un blogueur politique populaire se préparant à se présenter à la présidence, au paysage bien plus sombre de 2025. Aujourd'hui réuni avec sa famille en exil, Tsikhanouski se retrouve dans le rôle de « premier gentleman » aux côtés de son épouse, la leader de l'opposition biélorusse Sviatlana Tsikhanouskaya. Lorsque Tsikhanouski a été arrêté, Tsikhanouskaya était une mère au foyer qui s'est présentée à la présidence à sa place. Au moment de sa libération, elle était devenue la figure centrale du mouvement démocratique biélorusse, avec une équipe de conseillers complète et de nombreux contacts dans tout l'Occident. Alors que Tsikhanouski cherche à trouver ses marques sur la scène politique, il a critiqué à plusieurs reprises le travail de sa femme en public. Voici le dernier chapitre de leur relation politique difficile.

En novembre, Sviatlana Tsikhanouskaya et Siarhei Tsikhanouski ont été nommés lauréats du prix Magnitsky dans la catégorie « Politiciens d'opposition exceptionnels ». Seule Sviatlana a assisté à la cérémonie à Londres. Siarhei a déclaré qu'il ne pouvait pas s'y rendre car il n'avait appris la nouvelle que la veille, sur X, et n'avait pas eu le temps d'obtenir un visa britannique.

Le 29 novembre, Siarhei Biaspalau, attaché de presse de Siarhei Tsikhanouski, a annoncé qu'il quittait son poste.

Selon Biaspalau, Tsikhanouski a d'abord fait l'éloge du bureau [de Sviatlana] après sa libération, mais s'est rapidement plaint que ses dirigeants l'exploitaient à des fins politiques et tentaient de le transformer en « mascotte ». « Il veut être aux commandes, pas seulement une mascotte ou un "[premier] gentleman". Il veut diriger le spectacle », a déclaré Biaspalau à Nasha Niva.

Biaspalau a déclaré que Tsikhanouski avait envisagé plusieurs options après sa sortie de prison, mais qu'il avait finalement décidé de se rendre aux États-Unis pour rencontrer le président Donald Trump, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, Tsikhanouski estime qu'il doit sa liberté à Trump et partage les opinions politiques du président. Deuxièmement, il estime que l'espace politique européen est déjà encombré par d'autres figures de l'opposition biélorusse, notamment son épouse. Et troisièmement, il estime que « l'argent se trouve en Amérique ».

L'idée d'un voyage aux États-Unis, a déclaré Biaspalau, a été encouragée, voire en partie financée, par Vadzim Prakopieu, une figure de l'opposition biélorusse connue pour critiquer le bureau de Tsikhanouskaya. Ces derniers mois, Prakopieu est devenu le conseiller principal de Tsikhanouski, a affirmé Biaspalau. « Siarhei aimait aussi l'idée de Prakopieu selon laquelle il devait être indépendant. J'étais d'accord avec cela, mais cela ne devrait pas signifier qu'il faille nuire à sa femme ou à son équipe », a-t-il raconté. « J'ai demandé à Siarhei s'il était prêt à entrer en guerre avec sa femme. Il m'a répondu : « Non, je ne suis pas en conflit avec elle, nous nous aimons. C'est la direction du bureau qui pose problème. »

Ces derniers mois, Tsikhanouski a promu l'idée de la « finlandisation » de la Biélorussie auprès du public occidental, en la présentant au Parlement européen, à l'université de Yale et dans une tribune libre publiée dans le Washington Post [ https://www.washingtonpost.com/opinions/2025/11/21/belarus-russia-europe/ ]. Sa proposition envisage que la Biélorussie devienne un « pays neutre et fort, sans troupes étrangères, sans agressions, sans crises constantes », soutenu par l'Union européenne et les États-Unis.

« À l'heure actuelle, les États-Unis s'adressent à la Russie d'une manière plutôt déplaisante, mais pragmatique », a-t-il déclaré à un auditoire à Yale. « Dans ce contexte, il est possible de présenter la Biélorussie neutre comme un investissement intelligent dans la stabilité — non pas comme une victoire pour l'Occident, ni comme une défaite pour la Russie, mais comme quelque chose qui aide tout le monde à éviter un désordre encore plus grand ».

Modifié par Wallaby
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il y a 40 minutes, Wallaby a dit :

une tribune libre publiée dans le Washington Post [ https://www.washingtonpost.com/opinions/2025/11/21/belarus-russia-europe/ ].

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a parlé pendant cinq heures d'affilée. Nous étions douze dans cette pièce. Tous arrêtés sur la base d'accusations forgées de toutes pièces. Tous condamnés par la suite à des peines de prison absurdes et brutales. Deux d'entre nous étaient candidats à la présidence, dont moi-même.

J'ai refusé de serrer la main du bandit. J'ai refusé de demander grâce. Pour cela, j'ai été condamné à près de vingt ans de prison.

Sans la diplomatie peu orthodoxe du président Donald Trump, je n'écrirais pas ces mots aujourd'hui. Une rencontre inattendue en juin à Minsk entre Loukachenko et le général Keith Kellogg, envoyé spécial de Trump en Ukraine, a conduit à ma libération après près de cinq ans d'isolement cellulaire. C'était un dénouement que personne n'avait prévu, et qui m'a rappelé que la diplomatie, lorsqu'elle est menée de manière créative, peut encore changer des vies.

Près de cinq mois après avoir retrouvé ma liberté, je me suis remis à jour avec le monde dans lequel je suis revenu. Le tableau est préoccupant. L'ancien ordre mondial s'est effondré. Nous assistons à une guerre froide 2.0 qui se déroule principalement sur trois fronts : l'Europe, le Moyen-Orient et la région indo-pacifique.

En Europe, la gestion de la guerre en Ukraine par l'administration Biden a été hésitante et réactive. L'aide est arrivée trop tard et en quantité insuffisante ; les armes ont été fournies au compte-gouttes et l'Ukraine s'est vu répéter à plusieurs reprises de ne pas frapper des cibles à l'intérieur de la Russie. Il en résulte une guerre d'usure que l'Ukraine ne peut gagner sur le champ de bataille, mais qu'elle pourrait encore remporter sur le plan diplomatique.

Il est tout simplement providentiel que Trump ait survécu à la tentative d'assassinat dont il a été victime l'année dernière à Butler, en Pennsylvanie. S'il n'avait pas survécu, la lutte pour la civilisation occidentale serait dans un désarroi bien plus grand. L'instinct de Trump pour l'engagement direct, la pression calibrée et la diplomatie transactionnelle est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment.

Le message de l'opposition biélorusse depuis cinq ans est clair : « Sauvez-nous. Aidez-nous à renverser le dictateur. Laissez-nous rejoindre l'Union européenne et l'OTAN. » C'est naïf. La dure réalité est que la Biélorussie ne rejoindra ni l'OTAN ni l'UE de sitôt. Prétendre le contraire ne fait qu'alimenter la paranoïa de Moscou et enfermer la Biélorussie dans une dépendance perpétuelle.

Mon message aujourd'hui est différent.

Tout d'abord, nous devons ajuster nos objectifs. Ils doivent être réalistes. Pour éviter une confrontation militaire, nous devons nous inspirer de l'histoire. La Finlande de l'époque de la guerre froide offre un modèle. La Finlande a réussi à préserver sa liberté malgré la pression et à atteindre l'un des niveaux de vie les plus élevés au monde. Sa neutralité n'était pas un apaisement, mais un endiguement par d'autres moyens. Une Biélorussie neutre, libre, souveraine et non alignée, pourrait servir les intérêts de tous. Elle constituerait un tampon sans devenir un pion, un élément stabilisateur plutôt qu'un point chaud.

Deuxièmement, nous devons réinventer l'opposition. Elle doit apprendre à penser en termes de pouvoir, et non de victimisation. Loukachenko n'est pas immortel. Le pouvoir en Biélorussie va changer, peut-être bientôt, peut-être de manière inattendue. Lorsque cela se produira, l'orientation de ce changement dépendra de ceux qui seront prêts à agir en premier. Nous devons construire une nouvelle classe politique, efficace, tournée vers l'avenir et capable de façonner l'avenir du pays lorsque le moment du changement arrivera.

Troisièmement, nous avons besoin de véritables alliés. Nous n'avons pas besoin que l'Occident nous traite avec condescendance ; nous avons besoin que les États-Unis reconnaissent leur propre intérêt à ce que la Biélorussie devienne la prochaine Finlande et qu'ils jouent un rôle proactif pour façonner cette issue.

Sergey Tihanovski est un militant politique biélorusse et ancien candidat à la présidence.

Modifié par Wallaby
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https://www.ledevoir.com/monde/europe/940116/entre-ukraine-opposition-bielorusse-dialogue-reste-limite (9 décembre 2025)

C’est un cheval de bataille de l’opposante numéro un au régime d’Alexandre Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa : « Sauver la réputation du peuple biélorusse », largement opposé à la guerre, selon elle, en le dissociant du potentat de Minsk. « Nous ne pouvons pas fournir [à l’Ukraine] des armes ni des milliards, comme le font les Européens ou les Américains, notre solidarité est indéfectible », a lancé au Devoir la chef des forces démocratiques — exilée à Vilnius, capitale lituanienne — rencontrée à l’automne en marge d’un sommet sur la sécurité.

Or, depuis le début de l’invasion russe, la leader peine toutefois à se faire entendre par le gouvernement ukrainien. « Volodymyr Zelensky et son équipe ne voient aucun bénéfice politique concret à tirer de Tikhanovskaïa, et la situation au sein des forces démocratiques [minées par les divisions internes] n’incite pas Kiev à revoir son approche », souligne le politologue ukrainien Yevhen Mahda.

L’analyste déplore toutefois le manque de stratégie de long terme des autorités ukrainiennes vis-à-vis de la Biélorussie. Car a contrario de l’Union européenne, qui a imposé plusieurs trains de sanctions contre Alexandre Loukachenko, les affaires ont continué de rouler entre Minsk et Kiev après le soulèvement populaire écrasé de 2020 en Biélorussie, jusqu’au déclenchement de la guerre.

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https://www.ledevoir.com/monde/europe/940086/quand-je-dois-apprendre-fils-ou-frere-est-mort-on-lance-quoi (9 décembre 2025)

Membre du bataillon Volat, Dzianis Urbanovič reprend des forces, en convalescence à Kiev.

Il affiche un teint blême, un corps usé, l’âme écorchée par trop de compagnons d’armes morts au front. La guerre lui a perforé un poumon, laissé des problèmes d’estomac. Il a déjà failli partir pour de bon. Une fois, on l’avait déclaré mort cliniquement « pendant une minute et deux secondes ». Il dit s’être senti comme transporté, « avec cette sensation de voler, de plonger dans l’obscurité, puis de revenir à quelque chose de lumineux ».

Soldat respecté, il n’est pas simplement connu pour ses faits d’armes sur le champ de bataille. Lors de sa jeunesse militante, il y a une dizaine d’années, M. Urbanovič formait déjà l’avant-garde de la résistance au régime de Loukachenko. On le connaissait alors comme l’un des gardiens de la mémoire de la forêt Kourapaty, en lisière de Minsk, lieu d’exécution de l’intelligentsia biélorusse lors des purges staliniennes de la seconde moitié des années 1930. Une époque qui paraît lointaine pour le soldat, qui fit l’expérience des geôles biélorusses, avec des dizaines de kilos en moins.

Au début de la guerre, drapé d’une certaine naïveté, il brûlait d’envie de se rendre en Biélorussie pour « faire quelque chose » sur place. Dzianis Urbanovič ne se fait guère d’illusion, « il n’y a malheureusement aucun moyen démocratique de changer quoi que ce soit en Biélorussie, cela ne peut être fait que par la force ». Et il sait aussi que déloger la dictature dans son pays ne sera pas aisé, surtout face à Moscou qui risquerait d’y intervenir militairement. « Il est facile de dire “libérer la Biélorussie”. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ? Après tout ce que j’ai vu ici, pendant cette guerre, les cités en ruine, Bakhmout, je ne souhaite pas forcément voir quelque chose de semblable en Biélorussie », avoue-t-il.

Il rêve de pouvoir rentrer dans son pays, pour humer de nouveau les conifères de Kourapaty et, pourquoi pas, mener des fouilles archéologiques dignes de ce nom sur ce lieu méprisé par la dictature de Minsk. Il espère rester en vie, aussi, afin de pouvoir raconter l’histoire de « ceux qui ont sacrifié leur vie ici de manière anonyme, et dont les corps reposent toujours dans la terre du Donbass ».

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https://jamestown.org/vilnius-downgrades-tsikhanouskayas-protection/ (23 octobre 2025)

Vilnius réduit la protection accordée à Tsikhanouskaya

Après avoir fui la Biélorussie en 2020, la leader de l'opposition Sviatlana Tsikhanouskaya a reçu un soutien sans précédent de la Lituanie et de ses partenaires occidentaux, notamment des privilèges diplomatiques et de sécurité au niveau des chefs d'État.

En octobre, la Lituanie a réduit le niveau de sécurité accordé à Tsikhanouskaya, invoquant une diminution des menaces et des préoccupations financières. La réaction négative du public a conduit la Lituanie à rétablir temporairement le niveau de sécurité précédent de Tsikhanouskaya, tout en réévaluant les arrangements à long terme dans un contexte de désintérêt croissant de l'Occident pour la Biélorussie.

L'opposition biélorusse dépend de financements extérieurs et sa pérennité dépend des priorités changeantes de la communauté démocratique internationale.

Pendant plusieurs années, la Lituanie a assuré la sécurité de Tsikhanouskaya au niveau d'un invité diplomatique, grâce au Service de protection des dignitaires, qui lui a fourni une protection 24 heures sur 24, un logement sécurisé, des escortes à l'aéroport et des privilèges diplomatiques. Les coûts annuels s'élevaient à environ un million d'euros (1 159 450 dollars). Cependant, depuis le 1er octobre, Vilnius a transféré sa sécurité au Bureau de la police criminelle, qui offre un niveau de protection moindre, et lui a demandé de quitter dans quelques semaines le logement protégé qui lui était fourni par l'État (The Baltic Times, 7 octobre).

Selon Vytenis Adriukaitis, président honoraire du Parti social-démocrate lituanien, « Tsikhanouskaya n'est pas susceptible d'avoir un impact significatif sur l'opinion publique en Biélorussie aujourd'hui. La situation a changé, et elle n'est plus perçue comme une menace » pour Loukachenko (LRT, 9 octobre ; The Kyiv Independent, 18 octobre).

Les critiques lituaniennes concernant la transparence et la responsabilité des organisations affiliées à Tsikhanouskaya se sont également intensifiées (LRT, 17 juillet).

Tsikhanouskaya est la figure la plus éminente représentant l'opposition à Loukachenko en dehors de Biélorussie. Dans un contexte d'opposition fracturée en exil, certains militants biélorusses affirment qu'elle n'a que peu d'influence sur les processus politiques internes biélorusses et qu'elle s'est trop concentrée sur des activités symboliques depuis 2020 (Bolkunets.org, 16 janvier 2024 ; Belarus Partisan, consulté le 22 octobre). Selon Veronika Tsepkalo, une autre membre de l'opposition biélorusse en exil, elle-même et d'autres opposants à Loukachenko lors des élections de 2020 se sentent écartés de l'opposition dominante en exil (Radio Svaboda, 2 août 2023 ; Bolkunets.org, 16 janvier 2024).

Pendant plusieurs années, la Lituanie a investi des ressources importantes dans les organisations de Tsikhanouskaya, qui étaient également financées principalement par les États-Unis et l'Union européenne (LRT, 17 juillet). Ce soutien a positionné la Lituanie comme un intermédiaire clé dans les activités de l'opposition biélorusse à l'étranger.

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https://jamestown.org/u-s-belarus-bilateral-dialogue-slowly-resuming/ (4 décembre 2025)

Reprise progressive du dialogue bilatéral entre les États-Unis et la Biélorussie

La Biélorussie a engagé un dialogue confidentiel avec les États-Unis depuis fin 2024, suivi de réunions publiques de haut niveau et d'appels téléphoniques en 2025. Washington a assoupli certaines sanctions contre la Biélorussie, et Minsk a répondu par une série de gestes de bonne volonté, notamment plusieurs vagues de libération de prisonniers.

Minsk considère ces premiers pas vers la normalisation comme une occasion d'obtenir des avantages à long terme, tels que la levée totale des sanctions, le renouveau des relations diplomatiques avec l'Occident et un meilleur accès aux marchés occidentaux.

Les responsables biélorusses sont catégoriques : tout accord éventuel ne se fera pas au détriment de leurs relations étroites avec la Russie et la République populaire de Chine, tout en espérant qu'une amélioration des relations avec Washington pourrait faciliter de meilleures relations avec l'Occident en général.

Le 9 novembre, le président américain Donald Trump a nommé l'avocat John Coale envoyé spécial des États-Unis en Biélorussie (Truthsocial/@realDonaldTrump, 9 novembre). Cette décision marque une nouvelle étape dans le processus de dialogue déjà mouvementé entre Washington et Minsk. La Biélorussie et les États-Unis ont entamé un dialogue confidentiel à huis clos fin 2024, lorsque le département d'État américain a tenu des « discussions préliminaires » avec ses alliés européens sur un éventuel assouplissement des sanctions contre la Biélorussie (The New York Times, 15 février ; voir EDM, 28 juillet). En janvier, à la demande de Washington et en signe de bonne volonté, Minsk a libéré un citoyen américain emprisonné (voir EDM, 29 janvier). Quelques semaines plus tard, une délégation américaine s'est rendue discrètement à Minsk et a tenu des pourparlers avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui ont abouti à la libération d'autres prisonniers (voir EDM, 21 février). Une autre visite confidentielle de responsables américains fin avril a conduit à la libération d'un autre citoyen américain et biélorusse (voir EDM, 28 juillet). Ces discussions à huis clos ont précédé la première réunion de haut niveau annoncée publiquement le 21 juin, au cours de laquelle le président biélorusse a reçu une délégation américaine dirigée par Keith Kellogg, assistant du président américain et envoyé spécial pour l'Ukraine. Après la réunion, Loukachenko a gracié 14 autres prisonniers, dont Siarhei Tsikhanouski, le mari de Sviatlana Tsikhanouskaya, la chef de l'opposition biélorusse en exil (voir EDM, 28 juillet).

Le 11 septembre, le président biélorusse a reçu une autre délégation américaine, qui lui a annoncé que Washington avait levé les sanctions contre la compagnie aérienne nationale biélorusse Belavia (BelTA, 11 septembre). Minsk a libéré le plus grand groupe de prisonniers à ce jour, soit 52 personnes, dont de nombreux dirigeants et militants de l'opposition bien connus (Sb.by, 11 septembre). M. Coale, qui dirigeait la délégation américaine, a déclaré que « l'objectif premier de notre engagement est de normaliser les relations bilatérales [et] d'approfondir et de renforcer notre coopération économique et politique » (BelTA, 11 septembre). Il a ajouté que Washington souhaitait rouvrir son ambassade à Minsk et nommer un ambassadeur.

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https://www.rfi.fr/fr/europe/20251213-libération-de-123-détenus-en-biélorussie-ils-sont-libérés-sans-pouvoir-être-libres-dans-leur-propre-pays

La Biélorussie a libéré ce samedi 13 décembre 123 personnes de ses prisons après des pourparlers avec les États-Unis. Parmi elles, des militants des droits humains et deux figures majeures de l'opposition.

La Biélorussie a libéré le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022, et l'opposante Maria Kolesnikova, a indiqué l'ONG de défense des droits humains Viasna.

Entretien avec le sociologue et politiste Yauheni Kryzhanouski :

Il y a une sorte d'accord, selon lequel les libérations de prisonniers politiques et leur expulsion à l’étranger sera faite en échange de la levée de sanctions progressives des États-Unis. La monnaie d'échange aujourd'hui a été la levée de sanctions sur le potassium biélorusse. La Biélorussie est l'un des grands producteurs de potasse. Il s’agit d’un secteur de l’économie très important, surtout au niveau des exportations. C’est une source de revenus conséquente pour le pays, et de richesse pour les hommes d'affaires proches du régime de Loukachenko. La levée des sanctions américaines va énormément apporter d’argent au régime. On peut donc considérer que ces 123 détenus ont été vendus assez cher, même si tout cela est à prendre avec beaucoup de précautions dès lors qu’on ne connaît pas tous les détails de ces libérations.

https://www.latribune.fr/article/economie/international/1591660057089214/potassium-washington-leve-les-sanctions-sur-la-bielorussie-et-mise-sur-loukachenko-pour-influencer-poutine (13 octobre 2025)

Suivant les « instructions du président Trump », les États-Unis vont procéder à la « levée des sanctions sur le potassium » produit par la Biélorussie. L’annonce a été faite par l’émissaire américain John Coale lors d’une visite à Minsk, puis relayée par la chaîne Telegram Poul Pervogo, officieusement affiliée à la présidence biélorusse. Elle démantèle une partie significative du dispositif de pression économique que Washington et l’Europe avaient mis en place contre le régime d’Alexandre Loukachenko, sanctionné pour la répression de l’opposition et son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine lancée en février 2022.

Les États-Unis importent jusqu’à 90 % de leurs besoins en potasse, principalement depuis le Canada. Or, les droits de douane imposés précédemment par l’administration Trump avaient déjà fragilisé cette chaîne, rendant la matière première encore plus sensible aux fluctuations du marché. Conséquence directe de cette fragilité : les agriculteurs américains paient leurs engrais plus cher depuis le début de l’année.

Dans ce contexte, la levée des sanctions sur Minsk apparaît comme une tentative de diversifier les sources d’approvisionnement pour l’agriculture américaine. En l’absence de cette diversification, l’agriculture s’exposerait à un risque accru. Si des difficultés logistiques venaient à s’ajouter aux tarifs déjà élevés – à l’image d’une grève des cheminots canadiens – c’est la continuité même de l’approvisionnement, voire la sécurité alimentaire des États-Unis, qui pourrait être mise en danger. Cette décision est donc avant tout une mesure de prudence économique nationale.

L’émissaire John Coale a indiqué que la proximité entre le président biélorusse (71 ans) et son homologue russe Vladimir Poutine pourrait être mise à profit dans la difficile médiation américaine visant à mettre fin à la guerre entre Kiev et Moscou.

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https://www.eurotopics.net/fr/350038/belarus-loukachenko-libre-des-detenus-politiques

L'assouplissement des sanctions américaines ne profitera que partiellement au pays, analyse Evropeïska Pravda (Ukraine, 15 décembre 2025) :

« L'absence de port empêche Loukachenko de bénéficier pleinement de la levée des sanctions sur le potassium. En effet, le transport ferroviaire 'engloutit' les recettes, et les capacités d'accueil des ports maritimes russes ne suffisent pas pour venir en aide à la Biélorussie. La levée de ces sanctions pourrait avoir des effets plus tangibles si la Lituanie acceptait d'autoriser à nouveau le transit des engrais biélorusses vers Klaipėda, ce qui permettrait à Loukachenko d'augmenter considérablement ses exportations. Mais Vilnius a déjà fait savoir qu'aucune concession ne serait faite au régime biélorusse. »

Sur Facebook, l'historien Andreï Zoubov (13 décembre 2025 ; russe exilé en République Tchèque ?) explique comment Loukachenko en profitera :

«Le dictateur bélarusse a indéniablement amélioré son image politique et celle de son régime. Désormais, il apparaît presque comme un humaniste et un homme sensé. D'autant qu'il a décidé de ne pas s'impliquer dans la guerre de la Russie en Ukraine. … La levée des sanctions ciblant le principal secteur d'exportation du pays – l'extraction et le traitement du potassium –, ravivera cette production, créera des milliers de nouveaux emplois et apportera des recettes considérables au pays, via la vente aux Etats-Unis et, de là, vers le monde entier. … Cette disposition favorable au dialogue avec l'Occident permettra au régime de Loukachenko de se stabiliser et de réduire sa dépendance vis-à-vis de Poutine

Dans un post Facebook repris par Censor.net, le politologue Serhiy Taran (Ukraine, 13 décembre 2025) explique quelles sont, selon lui, les motivations de Trump :

«L'accord entre le Bélarus et les Etats-Unis doit théoriquement éloigner Loukachenko de Poutine et lui donner une marge de manœuvre. Loukachenko est prêt à jouer le jeu. … Trump croit toutefois que le Bélarus aura ainsi davantage de souveraineté et que les options de Poutine seront restreintes. Les Etats-Unis partent du principe qu'il est préférable d'avoir à faire à deux petits dictateurs plutôt qu'à un seul grand – ce que Poutine deviendrait s'il absorbait définitivement le Bélarus de Loukachenko.»

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Poutine est un grand dictateur. Il ne gagnera pas grand chose à annexer huit millions de Biélorusses et un grand marais.

Quant à l'analyse de Zoubov, il n'y a rien qui va. Minsk soutient l'effort russe, l'image du régime est toujours là même et les milliers d'emplois sont une chimère. Quant a la réduction de l'emprise russe, c'est très hypothétique. 

 

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