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L'insoutenable agonie de la diplomatie française


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C'est un fait,la france s'appuie sur des gens dangereux. La Chine et la Russie sont bien plus puissants que l'arabie saoudite ou le Pakistan au bord de la guerre civile. Les russes et les chinois n'ont rien faire de la "Vision de la France"(avec des tremolos dans la voix).Ils ne regardent que leur intêret et on a la désagréable impression que la diplomatie française sous Chirac a un peu oublié ça. A la fin de l'histoire,les USA sont nos Allié et les seules hors d'europe dans lequel on puisse avoir resonnablement confianc,ils ne sont pas parfait loin de là mais ce sont des gens plus facile à gérer que les russes ou les chinois. J'ajouterais que la france est une puissance qui a des interets important dans le maintiein du statue quo.Pour la Russie et la Chine c'est l'inverse,ils se contentent du statue quo mais il l'aime encore moins que les doux rêveurs français. Chirac veut un monde multipolaire,moi je dit:faut faire gaffe à ce qu'on veut. Si le monde devient multipolaire,il faut etre prêt à faire face aux consequences(affaiblissement de notre protecteur d'outre-atlantique entre autre).Et j'ai pas l'impression que ce soit le cas des européens.

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Je ne pense pas que la Russie soit dangereuse, elle remonte, certes, mais sa démographie est catastrophique, ainsi que l'insalubrité de sa population, même s'il y a de beaux restes... Dans 45 ans à peine la Russie repassera sous la barre des 100 millions d'habitants, la France monte vers les 70 millions...

A l’horizon 2050, selon le scénario le plus dramatique, la population du pays pourrait décroître de 47%, pour atteindre à cette date 77,2 millions d’individus.

Un scénario plus optimiste permettrait de limiter l’érosion démographique à une perte de 30%, laissant à la Russie une population de 101,9 millions d’habitant en 2050

Bon Poutine à l'air de relever le défi...

De même la Chine risque de souffrir de son gigantisme, elle est multipple et bcp de point de frictions demeurent...

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Pourquoi toujours vouloir se mettre sous la protection de quelqu'un?

Parceque les europeens n'ont de toute façon pas la volonté de se defendre eux-meme et qu'à long terme ils sont faible face aux USA et la Chine.La multipolarité implique des responsabilités que la france est sans soute prete à prendre mais certeinement pas l'europe.Faut voir les gémissements des allemands les l'engagement à l'exterieur.

Que la russie et la chine aient des point faible,je ne le nie pas.Mais ça reste des puissances majeurs.On ne deconne pas avec Poutine ou le PC chinois.

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Parceque les europeens n'ont de toute façon pas la volonté de se defendre eux-meme et qu'à long terme ils sont faible face aux USA et la Chine.

"La politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c’est d’être petit" - Charles de Gaulle

http://www.citationspolitiques.com/theme.php3?id_mot=328

J'ajouterais que quoi que pensent les autres pays européens, la France est l'un des trois Etats au monde à disposer d'une dissuasion nucléaire intégrale, c'est-à-dire valable pour l'ensemble des scénarios même les plus violents (les deux autres sont Etats-Unis et Russie)

La politique étrangère du Liechtenstein, non merci.

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La Russie apprécie beaucoup la France malgré ce que l'on croit. il ne faut pas avoir peur de la Russie, mais de la Chine qui elle n'est pas très favorable aux positions françaises. Donc en gros: on est puissants, mais pas assez. On a des alliés qu on ne soupçonne pas et des ennemis qu'on voit pas. C est ça la France

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Je suis trolleske mais les USA tiennet les couilles de ses deux pays si il se barre adios pour ces pays. Alors que la CEI, c'est une puissance majeures qui se réequipe rapidement et qui n'a pas de probléme avec les droits de l'homme sans compter ses ressources et combien a été payer la France pour son role de boufon. La chine cherche a se moderniser et le pays avec le plus grand nombres d'ennemies en clair ses voisins. Mais c'est notre pote car on se prostitue, lui vend tout notre savoir faire. Le risque majeur de confilt augmente, les ressource sont actuellemnt disputer par la Chine et les USA méme en Afrique. La Chine risque méme de taper la CEI pour les ressource en sibérie.

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Pour la siberie,on en est pas encore là.C'est une possibilité à long terme mais pour l'instant russe et chinois s'entende comme des larons en foire.Faut pas exagerer avant que les chinois puissent vraiment inquiéter militairement les USA faut au minimum encore 20 ans. Pour ce qui est de la russie,ljuboja94,je n'ai jamais dit ça.Je fait remarqué que Poutine defend les interêt de la Russie(en tout cas sa vision des interet de la russie)et qu'il n'en a rien à faire de l'opinion des français.A la fin de l'histoire,ne seront toujours du coté des americains mais les russes eux,Dieu seul sait ou il seront.Travaillons avec eux,ne les faisons pas chier avec les droits de l'homme,OK. Mais soyons ferme quand il le faut et mefions nous.Les européens se place eux-meme en position de faiblesse en agissant comme si l'importation de gaz(25% des importations de gaz)les mettaient dans une position de debiteur de la russie. L'Allemagne est la premiere à ce petit jeu mais la France est pas loin. C'est ridicule,la Russie n'est pas moins dependante de nous,en fait plus evc 2/3 de ses expotations de gaz vers l'europe.Il n'y a pas à avoir peur,hors à chaque fois que les européens sont avec Poutine.Ils donnent l'impression d'avoir peur,rien n'est pire en politique que passer pour un faible. On en a rien à faire de la tchetchenie et ce qui se passe à l'interieur de la russie. Par contre,j'aurais aimer que les européens soit un peu plus vocal sur la géorgie compte tenue des interet en jeu(pipeline asie-central,europe).

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"La politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c’est d’être petit" - Charles de Gaulle

http://www.citationspolitiques.com/theme.php3?id_mot=328

J'ajouterais que quoi que pensent les autres pays européens, la France est l'un des trois Etats au monde à disposer d'une dissuasion nucléaire intégrale, c'est-à-dire valable pour l'ensemble des scénarios même les plus violents (les deux autres sont Etats-Unis et Russie)

La politique étrangère du Liechtenstein, non merci.

+1000
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Je n'ai jamais pretendue que nous devions nous contenter de la politique du Lichtenstein. Je faisais juste remarquer que les français sont les seules aujourd'huis a essayé de ce donner les moyens d'une politique autonome.Les autres font des belles phrases mais ne font strictement rien.L'allemagne en est un belle exemple.Ou pire ils ont completement abandonné(UK). L'effort de defense europeen reste anemique,la pluspart des etats sont loin tres loin des 3% du PIB consacré à la defense,même la france n'y est pas. Les européens n'ont pas vraiment la volonté de realiser leur ambitions.Et ils ne l'auront sans doute jamais.Et sans cannons,pas de politique serieuse. Comme disait Roosvelt:parler doucement avec un gros baton.

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Je ne pense pas que la Russie soit dangereuse, elle remonte, certes, mais sa démographie est catastrophique, ainsi que l'insalubrité de sa population, même s'il y a de beaux restes... Dans 45 ans à peine la Russie repassera sous la barre des 100 millions d'habitants, la France monte vers les 70 millions...

Bon Poutine à l'air de relever le défi...

De même la Chine risque de souffrir de son gigantisme, elle est multipple et bcp de point de frictions demeurent...

oui , mais selon de tres serieuses etudes economiques, a la meme date ,en 2050, la russie sera 6 eme puissance economique et la france 9 eme....comme quoi.....

voila les estimations en 2050.....

http://coursenligne.sciences-po.fr/2005_2006/gouvernance/braga/cours_1_brics.pdf

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la France à 70 millions d'h et la Russie en dessous des 100...ça change un peu la donne (si notre économie à suivi...). Par contre la politique étrangere et diplomatie française devrait rester completement indépendante (en restant allié de l'OTAN) mais fidele à ses alliés quand ils ont raisons (on est le chien-chien de personne si on est pas d'accord on le dit!)

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"Je suis trolleske mais les USA tiennet les couilles de ses deux pays (Chine Russie) si il se barre adios pour ces pays." Là non - les USA se cassent la gueule économiquement - en ce moment c'est les chinois qui tiennent les USA par les c..... - et ils commencent à serrer de plus en plus - la Chine peut économiquement bloquée les USA - quant aux russes ils mouchent tout le monde en diplomatie c'es derniers temps - et commencent à renverser la vapeur américaine (très décevante) dans les anciens pays de l'URSS qui ont cru à la sincérité de l'aide US - sans oublier le gaz et le pétrole et tout le reste.

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oui , mais selon de tres serieuses etudes economiques, a la meme date ,en 2050, la russie sera 6 eme puissance economique et la france 9 eme....comme quoi.....

voila les estimations en 2050.....

http://coursenligne.sciences-po.fr/2005_2006/gouvernance/braga/cours_1_brics.pdf

Ah oui, tu m'avait déja parlé de ces "études sérieuses".

Elles sont toujours aussi drole :D

Pour en revenir au sujet, je vois un paquet de monde à encore se "vanter" de notre position privilégié grace à notre dissuasion. Ca n'est pas une fin en soit, le problème, c'est ce qu'on veut en faire avec.

Et ca, de manière évidente, les avis d'une douzaine de fan d'armement n'est certainement pas révélateur de l'avis des francais.

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Personnelement l'Allemagne/le Japon/la Scandinavie s'en sortent mieux que nous d'un point de vue économique et cela sans l'arme nucléaire - elle est pratique pour peser dans la balance en cas d'attaque massive sur notre territoire ou nos intérêts et elle montre un certain savoir-faire - mais pour ce qui est de l'économie ce n'est pas avec des têtes nucléaires que tu rafles des marchés (en plus d'autres en ont de plus grosses ...).

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"Je suis trolleske mais les USA tiennet les couilles de ses deux pays (Chine Russie) si il se barre adios pour ces pays."

Là non - les USA se cassent la gueule économiquement - en ce moment c'est les chinois qui tiennent les USA par les c..... - et ils commencent à serrer de plus en plus - la Chine peut économiquement bloquée les USA

Comment ?

Ce sont les USA qui sont clients des Chinois, pas l'inverse.

Provoquer une chute du dollar ? Et ruiner tout les clients de la Chine ? Plutot drôle non ?

quant aux russes ils mouchent tout le monde en diplomatie c'es derniers temps - et commencent à renverser la vapeur américaine (très décevante) dans les anciens pays de l'URSS qui ont cru à la sincérité de l'aide US - sans oublier le gaz et le pétrole et tout le reste.

Comment oublier le gaz et le pétrole ? Ce n'est que grace à ca que Mr Poutine ne se sent plus péter.
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oui , mais selon de tres serieuses etudes economiques, a la meme date ,en 2050, la russie sera 6 eme puissance economique et la france 9 eme....comme quoi.....

voila les estimations en 2050.....

http://coursenligne.sciences-po.fr/2005 … _brics.pdf

Lol, c'est quoi cette étude ? EN 2025 la GB plus peuplée que la France (avec péniblement 60 millions d'hbts) alors que nous avons déjà 3 millionsde plus d'hbts et que notre taux de natalité est de 20% supérieur ??? En lus vu le nombre de GB qui viennent chez nous chaque année, c'est assez drôle...
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  • 1 month later...

Chirac sort sa panoplie écolo, tiers-mondiste et anti-américaine

Critique de Bush, défense de l'Afrique et promotion du développement durable... En présentait ses vœux vendredi au corps diplomatique, le président a endossé avec délectation son habit de vieux sage expérimenté, instruit sur les affaires de la panète.

Par Renaud DÉLY

LIBERATION.FR : vendredi 5 janvier 2007

22 réactions

Marathon des vœux, suite. Avant son escapade en Corrèze samedi pour sa traditionnelle allocution à ses fidèles, étape pittoresque de cette litanie d’oracles présidentiels, Jacques Chirac a présenté vendredi matin ses voeux au corps diplomatique. Le chef de l’Etat a trouvé là l’occasion de renouer avec son meilleur rôle, celui du vieux sage expérimenté qui, à 74 ans, dont 40 de vie publique, est le mieux à même de distiller des avis éclairés sur l’état du monde. Des avis bien plus autorisés, pense-t-il, que ceux de ces jeunes blancs-becs du type Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal qui prétendent lui piquer la place…

Le Président en a profité pour cultiver ses marottes, au risque de sembler dresser le bilan de son action passée.

Ainsi a-t-il d’abord ciblé les méfaits de la politique américaine en Irak. Se livrant à une critique en règle de la guerre déclenchée par les Etats-Unis en mars 2003, un conflit qu’il a qualifié d’«aventure», le chef de l’Etat a pris l’exact contre-pied de George W. Bush. Au moment où celui-ci envisage de renforcer la présence des troupes américaines sur le terrain, Jacques Chirac a asséné que cette guerre «a offert au terrorisme un nouveau champ d’expansion».

Il en profité pour se décerner un satisfecit: «Comme la France le pressentait et le redoutait, la guerre en Irak a précipité des bouleversements qui n’ont pas fini de dérouler leurs effets», soulignant que la guerre «a exacerbé les clivages entre communautés et ébranlé l’intégrité même de l’Irak. Elle a fragilisé la stabilité de l’ensemble de la région où chaque pays, désormais, est inquiet pour sa sécurité et son indépendance».

Filant le crédo anti-américain, il s’est ensuite glissé dans le costume du Chirac tiers-mondiste, partisan d’un monde multipolaire pour fustiger «les impasses de l’unilatéralisme» et le «scandale» de la pauvreté extrême en plaidant pour «un monde réconcilié et rassemblé». «En moins d’une génération, nous avons connu l’effondrement du communisme puis les impasses de l’unilatéralisme (…). Nous sommes passés de la victoire proclamée du libéralisme à la prise de conscience des inégalités criantes qui perdurent sur la plupart des continents, notamment en Afrique, et de la crise écologique qui menace l’humanité tout entière», a-t-il déploré. Soucieux que la France prenne l’initiative pour poser les fondations de ce monde multipolaire, le chef de l’Etat a confirmé la tenue d’un sommet France-Afrique à Cannes les 16 et 17 février.

Enfin, il a renoué avec quelques-uns de ses accents passés pour souhaiter que la politique monétaire ne soit pas prioritairement tournée vers la lutte contre l’inflation. Il a plaidé pour une politique européenne «active de change (…) au service de la croissance et de l’emploi». Partisan d’une «politique économique cohérente», le Président a plaidé pour «la constitution de champions industriels et scientifiques européens», et l’investissement massif dans «le développement des énergies propres du futur», biocarburants, hydrogène et nucléaire. Et de conclure par un acte de foi aux allures de vœu pieu en réaffirmant que, malgré la panne provoquée par la victoire du non au référendum le 29 mai 2005, la poursuite de la construction européenne demeure «vitale pour la France, pour notre sécurité, pour notre développement économique et pour notre place dans le monde».

Anti-américain, tiers-mondiste, écologiste, social et européen, bref, tout le kaléïdoscope Chirac en représentation matinale.

ce mec est d'un cynisme jamais vu...
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  • 2 weeks later...

Je n'avais pas eu connaissance de cette belle tribune qui n'a cependant que le mérite de poser des questions :

Opinion - INTERNATIONAL

Paris et les valses glissantes de l'idéalisme et du réalisme

Mis en ligne le 24/10/2003

- - - - - - - - - - -

Entorses au Pacte de stabilité, à la Politique agricole Commune ou non-respect du traité de Kyoto... Derrière son multilatéralisme et son respect du droit international, la France poursuit ses intérêts propres. Autant savoir...

Illu Vince

TANGUY STRUYE de SWIELANDE, UCL

JOSEPH HENROTIN,ULB

Membres du Réseau multidisciplinaire d'études stratégiques (RMES)

Le débat entre un réalisme parfois cynique de l'état des choses et un idéalisme de ce qu'elles devraient être n'est pas neuf: il a alimenté les premiers articles d'une nouvelle discipline qui entendait comprendre les conflits internationaux... dès les années trente. Le débat reste pourtant très actuel, se réifiant dans une opposition construite entre des Etats-Unis réalistes à l'extrême et une «certaine idée de l'Europe», idéaliste et qui serait pilotée par une France quelque part entre multilatéralisme, droit international et respect de l'Onu. Une analyse plus nuancée nous montre pourtant l'image d'une politique française au réalisme mutant, poursuivant, parfois en se drapant de l'intérêt de l'Union européenne (UE), ses intérêts propres.

Modèle pour certains d'une vision idéaliste, kantienne du monde durant le débat sur la crise irakienne en automne 2002, elle intervenait à cette époque unilatéralement, sans mandat de l'Onu et au nom du droit d'ingérence, en Côte-d'Ivoire. De même, l'Otan, soutenue par la France, est intervenue au Kosovo sans mandat onusien. L'urgence de la situation, qu'il ne faut tout de même pas avoir le cynisme de minimiser, avait permis de passer outre les contingences d'un droit structurellement limité par le fonctionnement même des Nations unies. Aussi, comme le note André Glucksmann avec son habituelle fougue, «l'incroyable exégèse, qui avalise les bombardements sur Belgrade et démonise les bombardements sur le palais du Raïs, prouve combien la référence dévote à la prétendue «légalité internationale» tourne à l'équilibrisme funambule et nage en pleine hypocrisie.»

Le soutien du président Chirac aux réformes devant faire de l'Onu une organisation adaptée aux menaces et enjeux de ce XXIe siècle impose des règles du jeu que, par certains égards, elle ne respecte pas. La France n'a en effet nullement l'intention d'abandonner au profit de l'Union européenne son siège permanent à l'Onu, lequel lui procure le droit de veto. Bien au contraire: Paris et Londres conserveront leur siège, mais un autre devrait revenir à Berlin, sur-représentant ainsi l'UE au Conseil de sécurité. Suivant la logique de son rééquilibrage selon une répartition adaptée aux données géopolitiques, démographiques et autres, le Japon, l'Inde, le Brésil ou l'Afrique du Sud seraient tout autant en droit de demander leur propre siège permanent. Le Conseil de sécurité ne sera plus qu'une nouvelle Assemblée générale, moins nombreuse, et de ce point de vue, la réforme proposée noie le poisson dans les intérêts particuliers des Etats plutôt que dans l'intérêt général de la Communauté internationale.

En fait, prise au jeu d'une UE qui n'entend pas passer le cap décisif de la réunion de chacune de ses voix, la France n'abandonne ni ses ambitions historiques ni son héritage gaullien. Jacques Chirac déclarait dernièrement que les essais nucléaires de 1995 avaient été nécessaires afin de garantir à la France son statut de grande puissance. Dans la même optique, la présidence française de l'UE avait été accusée de surtout défendre les intérêts français. De même, Paris menait une charge trop abrupte lorsqu'elle accusait les futurs membres de l'UE, qui venaient de signer une lettre de soutien à la politique américaine en Irak, d'avoir raté une belle occasion de se taire. Elle oubliait des règles diplomatiques bien nécessaires au raccommodage des relations internes à la future UE.

La France prône également un retour au multilatéralisme, lequel ne pourrait selon elle se réaliser que si nous retrouvons un système multipolaire. Réminiscence du désir français de contre-balancer la puissance américaine, elle exclut un partenariat avec les Etats-Unis. Or cette position a des conséquences importantes sur le plan géostratégique. S'opposer radicalise l'équilibre des forces diplomatiques entre les puissances. Il peut devenir nuisible à une sécurité collective pourtant prônée officiellement par l'UE, car le règlement des problèmes par la coopération devient alors nettement plus délicat. Simple exemple, le passage immédiat de la souveraineté au Conseil de gouvernement irakien est suicidaire: la France l'empêcherait ainsi de gagner une légitimité qu'il n'a pas pour l'instant, fracassant un écheveau déjà fragile en plein milieu d'une zone stratégique... pour tout le monde.

Aussi, certains se demandent si l'attitude diplomatique de Paris ne revient parfois pas à exister en s'opposant. Pratiquement, contre-balancer Washington passe par de délicats exercices de communication, et pour J.-F. Revel, «l'attitude des pays (...) est avant tout inspirée par la préoccupation de se situer vis-à-vis de la diplomatie ou de la stratégie américaine. (...) La question est de savoir si cet unique levier, au demeurant presque toujours mû par l'hostilité envers Washington, suffit à définir et à construire une diplomatie, une stratégie, une politique originales.»

Il faut certes nuancer. Mais en adoptant des positions ambiguës entre identité française et européenne, Paris provoque une méfiance américaine envers les objectifs de l'UE, qui autorise Washington à profiter de nos divisions. Très classiquement dans l'optique réaliste, la France a tendance à instrumentaliser le multilatéralisme qu'elle prône. Il devient un moyen de promouvoir ses intérêts propres. Or, au Conseil de sécurité, sa seule présence avec les Etats-Unis n'est pas en soi gage de multilatéralisme. Car si nous accusons les Etats-Unis d'unilatéralisme, la France en adopte une variation plus nuancée à l'Onu comme à l'UE, passant notamment par des entorses au Pacte de stabilité, à la Politique agricole commune, ou par le non-respect du Traité de Kyoto, pourtant signé et ratifié par Paris.

En fait, Paris comme Washington s'estiment porteurs d'une vision universelle du monde et sont par conséquent des concurrents naturels sur la scène internationale. Alliés de circonstances durant la guerre froide, la France et les Etats-Unis entretiennent depuis 1776 des relations caractérisées par des tensions qui perdurent de nos jours. En conséquence, selon G. Parmentier, cette différenciation entre Europe multilatérale et Etats-Unis unilatéraux traduirait une différence fondamentale de leurs visions du futur système international.

De par sa proximité géographique et de par un passé un temps commun, la France constitue pour nombre d'entre nous un référent naturel. Mais il est bon de souligner qu'à moins qu'une véritable politique étrangère européenne n'émerge, les membres de l'UE poursuivront des politiques propres. C'est évidemment un truisme, qui n'appelle ni anathème ni encensement. Peut-être nous appelle-t-il à une distance nous montrant que suivre nos voisins nous place nous-mêmes entre idéalisme et réalisme, ne répondant pas ainsi toujours à nos propres intérêts?

(1) S'expriment à titre personnel.

© La Libre Belgique 2003

De l'idéalisme au service du réalisme, voilà ce qui caractériserait bien la diplomatie fr. Reste à savoir si Chirac a réussi à joindre les deux bouts.
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