ksimodo Posté(e) le 2 décembre 2024 Share Posté(e) le 2 décembre 2024 Il y a 23 heures, erthermer a dit : Je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui mais les chinois envoyaient massivement des travailleurs chinois en Afrique quand ils obtenaient des contrats gouvernementaux d'infrastructure. Là ou les mercenaires russe remplacent nos soldats, La disjonction est de taille. Je confesse volontiers ne pas être au coeur de tous les contrats dans les considérations pratiques, c'est évident mais c'est encore mieux en le disant, hein. Je ne crois pas que les chinois envoient en masse de l'ouvrier pas qualifié ( sauf possiblement depuis des régions pauvres et c'est trés possible aussi ). L'effectif chinois sera quand même essentiellement encadrant, de la direction au poste de contremaitre. Avec dans certains pays ( presque tous ? ) des postes doublés ( un chinois et un autochtone au même poste sur un organigramme assez virtuel ). Mais c'est ainsi que ça fonctionne dans bcp d'entreprises loin de leurs bases dans un environnement différent, les français en Ukraine font la même chose......... L'envoi de soldatesque est d'une toute autre nature à tous points de vue. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
tipi Posté(e) le 2 décembre 2024 Share Posté(e) le 2 décembre 2024 J’ai vu à Kinshasa des travailleurs chinois de faible qualification. Il y a d’ailleurs dans certains bidonvilles des « quartiers » chinois. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 3 décembre 2024 Share Posté(e) le 3 décembre 2024 (modifié) Il y a 13 heures, Patrick a dit : Rien compris. La réflexion de @Polybe s'inscrit dans la succession des interventions précédentes. En observant les ports africains et leur classement en importance, il faut aussi observer l'importance des aéroports auxquels ils sont géographiquement associés. Il faut se souvenir que la vague des indépendances, dans les années 1960, a coïncidé avec le début de la relève dans les compagnies aériennes des avions à moteurs à pistons par des avions à moteurs à réaction. En même temps que des pays s'éloignaient de leurs colonisateurs, ils s'en rapprochaient en temps de transport par l'introduction des avions à réaction. Les colonisations sont directement issues de l'histoire de la marine à voile ou il fallait des escales de ravitaillement en eau douce, légumes, protéines....pour limiter les pertes de marins par le scorbut, en chemin sur la route des Indes par le Cap de bonne espérance. Les marines concernées étaient portugaises, hollandaises, anglaises, françaises...escalant en Afrique... ainsi, le fait des colonies était essentiellement européen concernant l'Afrique. En tant que européens, nous avons encore essentiellement une vision Nord-Sud concernant l'Afrique, mais avec l'allongement des autonomies des avions à réaction, des courants directs Est-Ouest se densifient entre l'Asie mineure-Asie Sud-Est vers l'Amérique latine, traversant l'Afrique. Les ports-aéroports deviennent des noeuds logistiques majeurs où se conjugues les routes maritimes et les routes aériennes. Sur l'Atlantique sud apparait de plus en plus un effet miroir entre les ports-aéroports atlantiques des deux continents. Il devient très intéressant d'observer comment se distribuent les concessions de gestion des ports et des aéroports en Afrique et en Amérique latine......et qui prend l'ascendant sur les entreprises de logistique à l'intérieur des continents, de même comment se développent les courants économiques sur les pénétrantes que sont les grands fleuves. Les contrats de protections des intérêts économiques seront teintés de l'origine des investisseurs. Modifié le 3 décembre 2024 par capmat 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 3 décembre 2024 Share Posté(e) le 3 décembre 2024 Il y a 1 heure, capmat a dit : La réflexion de @Polybe s'inscrit dans la succession des interventions précédentes. En observant les ports africains et leur classement en importance, il faut aussi observer l'importance des aéroports auxquels ils sont géographiquement associés. Il faut se souvenir que la vague des indépendances, dans les années 1960, a coïncidé avec le début de la relève dans les compagnies aériennes des avions à moteurs à pistons par des avions à moteurs à réaction. En même temps que des pays s'éloignaient de leurs colonisateurs, ils s'en rapprochaient en temps de transport par l'introduction des avions à réaction. Les colonisations sont directement issues de l'histoire de la marine à voile ou il fallait des escales de ravitaillement en eau douce, légumes, protéines....pour limiter les pertes de marins par le scorbut, en chemin sur la route des Indes par le Cap de bonne espérance. Les marines concernées étaient portugaises, hollandaises, anglaises, françaises...escalant en Afrique... ainsi, le fait des colonies était essentiellement européen concernant l'Afrique. En tant que européens, nous avons encore essentiellement une vision Nord-Sud concernant l'Afrique, mais avec l'allongement des autonomies des avions à réaction, des courants directs Est-Ouest se densifient entre l'Asie mineure-Asie Sud-Est vers l'Amérique latine, traversant l'Afrique. Les ports-aéroports deviennent des noeuds logistiques majeurs où se conjugues les routes maritimes et les routes aériennes. Sur l'Atlantique sud apparait de plus en plus un effet miroir entre les ports-aéroports atlantiques des deux continents. Il devient très intéressant d'observer comment se distribuent les concessions de gestion des ports et des aéroports en Afrique et en Amérique latine......et qui prend l'ascendant sur les entreprises de logistique à l'intérieur des continents, de même comment se développent les courants économiques sur les pénétrantes que sont les grands fleuves. Les contrats de protections des intérêts économiques seront teintés de l'origine des investisseurs. J'ai plus de like donc merci pour ta vision enrichissante et organique, comme d'habitude. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 3 décembre 2024 Share Posté(e) le 3 décembre 2024 (modifié) Il y a 20 heures, Patrick a dit : Rien compris. Je réagissais aux propos de Mudrets. En gros on a pas fait je ne sais quels choix géostratégiques à un moment. Donc certes, c'est vrai, mais on est pas non plus tout mauvais. Les ports détenus par des entreprises françaises par exemple, et d'autres exemples ont été apportés. Je pense juste que plutôt que se reposer sur des supposées relations privilégiées, on ferait bien de se réveiller et de faire du commerce normal. J'ai ici été gentiment moqué pour l'usine KAMAZ, mais en attendant ça marche... Edit : merci @capmat tu dis tout bien mieux que je l'ai pensé !!! Modifié le 3 décembre 2024 par Polybe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 3 décembre 2024 Share Posté(e) le 3 décembre 2024 il y a 44 minutes, Polybe a dit : Je réagissais aux propos de Mudrets. En gros on a pas fait je ne sais quels choix géostratégiques à un moment. Donc certes, c'est vrai, mais on est pas non plus tout mauvais. Les ports détenus par des entreprises françaises par exemple, et d'autres exemples ont été apportés. Je pense juste que plutôt que se reposer sur des supposées relations privilégiées, on ferait bien de se réveiller et de faire du commerce normal. J'ai ici été gentiment moqué pour l'usine KAMAZ, mais en attendant ça marche... Les récits nombreux d'entrepreneurs partis investir en Afrique et revenus dégoûtés de la corruption rampante qui empêche les nations Africaines, d'ailleurs souvent d'ex colonies Françaises, de se développer, sont pourtant légion. Y-compris de la part de personnes Africaines binationales ou d'origine Africaine et de nationalité Française. Donc "faire du commerce normal" dans ce contexte je ne sais pas ce que ça veut dire. De plus notre commerce avec l'Afrique est très faible. C'est 5% de notre commerce international. On échange chaque année plus avec la seule Belgique qu'avec toute l'Afrique combinée. Oui je suis favorable à des échanges mais ne nous leurrons pas ce n'est pas le commerce venu de France qui apporte le plus à l'Afrique, ce sont les aides. Et inversement, l'apport principal de l'Afrique vers la France ce sont les travailleurs immigrés. Or de plus en plus de voix s'élèvent, et à raison, pour dire que l'Afrique a besoin de ses travailleurs et travailleuses qualifiés! Dans tous les domaines! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Patrick Posté(e) le 12 décembre 2024 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 décembre 2024 Ooooh, ça alors! https://afriqueconfidentielle.com/continent/senegal/des-officiers-senegalais-sopposent-a-la-fermeture-des-bases-francaises/ Des officiers sénégalais s’opposent à la fermeture des bases françaises 11 décembre 2024 Les médias français, tout comme leurs confrères africains, ont vite déclaré le départ de l’armée française du Sénégal. Ceux qui ont écouté et réécouté les propos du président Bassirou Diomaye Faye se sont rendus compte que le jeune président a tout dit, sauf que les bases militaires seront fermées. À la question posée lors de cet entretien, Diomaye Faye a répondu par une autre question, en faisant allusion aux soldats de la Russie et de la Chine en tenues militaires sur le sol français. L’autre bout de son entretien porte sur le délai fixé pour le départ des soldats français. « Il n’y a pas de délai de rigueur », a-t-il déclaré. Diomaye Faye n’a ni donné de date, ni affirmé la fermeture des bases. Devrait-on alors comparer le Sénégal et le Tchad, ce pays qui a déjà démarré le retrait des soldats français ce 11 décembre 2024 ? Ce jour-là, les avions de chasse de l’armée française ont commencé à quitter les bases tchadiennes. Et Paris et Ndjamena sont convenues des modalités de retrait. C’est tout le contraire du Sénégal. La fermeture des bases militaires est une question purement sécuritaire. Il ne revient pas au président de la République de prendre cette décision, seul entre quatre murs. DE HAUTS GRADÉS MILITAIRES SÉNÉGALAIS S’OPPOSENT À LA FERMETURE DES BASES FRANÇAISES Les hauts gradés de l’armée ont leur mot à dire. Or, il s’est trouvé que les généraux de l’armée sénégalaise s’opposent à la fermeture des bases militaires françaises. La raison est simple : l’armée sénégalaise développe un partenariat très fécond avec l’armée française en termes de formation, de coopération militaire, et d’échange de renseignements. Les bases militaires françaises comptent des outils techniques qui aident l’armée sénégalaise dans sa lutte contre l’insécurité. L’armée française aide aussi le ministère de la Pêche dans les patrouilles maritimes pour lutter contre la pêche illicite et clandestine. À chaque sortie, ce sont les avions de l’armée française qui sont utilisés pour mener ces patrouilles avec la Direction de la surveillance maritime. Toutes ces patrouilles sont faites aux frais de l’armée française. Les pays africains ont plus à perdre qu’à gagner dans cette fermeture des bases militaires. Il est possible de procéder à la réduction de l’effectif de l’armée française à Dakar. Mais la fermeture définitive des bases n’est pas à l’ordre du jour dans les rangs de l’armée. Cette décision n’est pas politique, elle est sécuritaire, ce que certains chefs d’État civils semblent ignorer. 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 13 décembre 2024 Share Posté(e) le 13 décembre 2024 Ce serait donc une déclaration populiste opportuniste (rime compte double) ?! Surprenant, à se demander pourquoi et sur quoi le PR Diomaye veut donner le change... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 13 décembre 2024 Share Posté(e) le 13 décembre 2024 Il y a 7 heures, Polybe a dit : Ce serait donc une déclaration populiste opportuniste (rime compte double) ?! Surprenant, à se demander pourquoi et sur quoi le PR Diomaye veut donner le change... Il a joué sa candidature sur une ritournelle "anticolonialiste" avec laquelle il a oblitéré Macky Sall. Bon et bien maintenant il faudrait assumer ses choix, le dernier ayant été de rompre les accords de défense... sans rompre les accords de défense! Malin. Ou pas. Sa seule force c'est que personne chez nous ne souhaite mettre fin aux humiliations répétées de ce genre de clowns. Sur sa ritournelle "on met les Français dehors" comment on va faire pour être là sans être là? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoitleg Posté(e) le 28 décembre 2024 Share Posté(e) le 28 décembre 2024 L'encombrant ministre du président Diomaye Faye, Cheikh Oumar Diagne. * Sénégal: le ministre conseiller Oumar Diagne qualifie les tirailleurs de Thiaroye de «traîtres» et crée la polémique Au Sénégal, ce sont des propos sur les tirailleurs qui font beaucoup parler, trois semaines après les commémorations officielles du massacre de Thiaroye. Dans un entretien accordé à Fafa TV, le ministre conseiller à la présidence de la République Cheikh Oumar Diagne a qualifié les tirailleurs sénégalais de « traîtres ». Ces propos ne passent pas, d’autant qu’il les maintient mardi 24 décembre. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20241224-sénégal-le-ministre-conseiller-oumar-diagne-qualifie-les-tirailleurs-de-thiaroye-de-traîtres-et-crée-la-polémique * Un Docteur controversé au cœur du pouvoir : la soutenance de thèse de Cheikh Oumar Diagne face aux règlements universitaires Diack octobre 11, 2024 Cheikh Oumar Diagne, ministre conseiller et Directeur des moyens généraux à la présidence de la République du Sénégal, a soutenu sa thèse portant sur un sujet crucial et d’actualité : « Perspectives des monnaies souveraines face aux dynamiques géopolitiques d’intégration et aux systèmes monétaires privés : le cas de la zone franc d’Afrique de l’ouest ». Ce travail a été présenté sous la supervision d’un jury présidé par le Pr Babacar Guèye, agrégé en droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Cependant, l’événement, organisé par le Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques (Ceds), suscite une vive polémique, non pas à cause du contenu académique, mais du cadre dans lequel il a été organisé. En effet, depuis un rappel très explicite du ministère de l’Enseignement supérieur en septembre dernier, il est formellement interdit aux établissements privés d’enseignement supérieur (EPES) d’organiser des soutenances doctorales. Un communiqué publié par l’ancien Directeur général de l’enseignement supérieur, Amadou Abdoul Sow, précisait que les études doctorales doivent se faire « exclusivement au sein des écoles doctorales agréées », ce que le Ceds, comme les autres EPES au Sénégal, n’est pas habilité à faire. Ainsi, en ignorant cette directive ministérielle, la soutenance de Cheikh Oumar Diagne pose un véritable problème de légalité académique. https://ledakarois.sn/un-docteur-controverse-au-coeur-du-pouvoir-la-soutenance-de-these-de-cheikh-oumar-diagne-face-aux-reglements-universitaires/ * Sénégal : Cheikh Oumar Diagne, ce proche du président Diomaye Faye qui fait polémique Jules Crétois (Dakar, correspondance), 24 septembre 2024 Directeur des moyens de la présidence, l’homme encadre des dizaines d’employés en charge de l’intendance du palais. Devenu la cible de l’opposition, des communautés mouride et tidjane, il n’a rien « contre le qualificatif d’islamiste ». https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/09/24/senegal-cheikh-oumar-diagne-ce-proche-du-president-diomaye-faye-qui-fait-polemique_6331833_3212.html * Cheikh Oumar Diagne : Après la plainte, une pétition et une marche initiées pour exiger son limogeage Mor Mbaye Cissé - Seneweb.com, 5 septembre, 2024 Serigne Modou Mbacké Bara Dolly et cie ont déjà déposé une plainte sur la table du procureur de Dakar contre Cheikh Oumar Diagne qui a tenu des propos jugés outrageants à l'endroit des foyers religieux du Sénégal. https://www.seneweb.com/news/Societe/cheikh-oumar-diagne-apres-la-plainte-une_n_449705.html 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 24 février Share Posté(e) le 24 février https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/24/le-senegal-et-la-rebellion-de-casamance-signent-un-accord-important-pour-la-paix_6561919_3212.html Bonne nouvelle au Sénégal un accord avec le mouvement indépendantiste en Casamance vient d'être signé. Désarmement et réintégration des rebelles dans la société au menu. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 24 juin Share Posté(e) le 24 juin https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/24/massacre-de-thiaroye-le-fils-d-un-tirailleur-senegalais-tue-en-1944-depose-plainte-en-france_6615636_3212.html Massacre de Thiaroye : le fils d’un tirailleur sénégalais tué en 1944… Mbap Senghor est tombé sous les balles de l’armée coloniale française pour avoir demandé le paiement de sa solde le 1er décembre 1944. Son fils Biram a déposé plainte mardi 24 juin contre X et contre l’Etat français pour « recel de cadavre ». A 86 ans, l’ancien gendarme Biram Senghor refuse de déposer les armes. Le fils de Mbap Senghor, tirailleur sénégalais tombé sous les balles de l’armée coloniale française pour avoir demandé le paiement de sa solde le 1er décembre 1944 à Thiaroye, a déposé plainte mardi 24 juin contre X et contre l’Etat français pour « recel de cadavre » devant le tribunal judiciaire de Paris, selon un document consulté par Le Monde. Une démarche inédite, sept mois après la reconnaissance par la France de ce crime colonial qui a fait des dizaines de morts – trente-cinq officiellement, dix fois plus selon des historiens. « Maintenant que la France a reconnu avoir massacré son père, M. Senghor demande le retour de son corps afin qu’il puisse l’honorer. Or, depuis 80 ans, des individus travaillent à maintenir l’opacité autour des faits et en empêchant l’accès à des documents qui permettraient de localiser les corps et de connaître le nombre de victimes », plaide Mbaye Dieng, l’avocat sénégalais de Biram Senghor, mandaté à Paris pour le représenter. La France affirme avoir remis au Sénégal l’intégralité des archives sur le massacre dès 2012. Mais, malgré le geste mémoriel concédé par l’ancien pays colonisateur en novembre 2024, des doutes subsistent sur la détermination de Paris à faire la lumière sur cette tuerie longtemps présentée comme une mutinerie réprimée dans le sang. « Il nous est difficile d’avoir toute confiance dans le discours officiel français, car l’Etat a menti à plusieurs reprises, poursuit Me Dieng. Dans son acte de décès, Mpab Senghor a été présenté comme un déserteur par les autorités françaises. Puis, après des années de combat de son fils Biram, l’Etat est revenu sur ce qualificatif. Pourquoi M. Senghor devrait croire que personne ne sait où se trouve la dépouille de son père ? » Lever le mystère sur le nombre de tués Contentieux mémoriel négligé durant des décennies, le dossier de Thiaroye s’est réimposé dans les relations entre Paris et Dakar après l’octroi, en juin 2024, de la mention « Mort pour la France » à six tirailleurs – dont Mpab Senghor – abattus dans le camp militaire au petit matin du 1er décembre 1944. Une décision qui avait suscité l’ire d’Ousmane Sonko, le chef du gouvernement sénégalais. « Je tiens à rappeler à la France qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après [qu’ils ont] contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent », avait-il déclaré fin juillet sur ses réseaux sociaux. Le climat s’était apaisé quelques mois plus tard, suite à la venue à Thiaroye du ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, aux commémorations du 80e anniversaire de la tuerie. Face au président Bassirou Diomaye Faye et à son premier ministre Ousmane Sonko qui ont fait de Thiaroye un enjeu politique et mémoriel, M. Barrot avait réitéré la reconnaissance du massacre. Sur le plan scientifique, le Sénégal a depuis lancé des fouilles archéologiques dans la zone du cimetière afin de localiser les cadavres et lever le mystère sur le nombre de victimes. En outre, une commission d’historiens franco-sénégalais s’attelle depuis plusieurs mois à la rédaction d’un livre blanc dont la publication se fait attendre. Loin des interpellations publiques véhémentes du premier ministre Ousmane Sonko sur ce sujet épineux, Dakar fait désormais plus discrètement pression auprès de Paris. Dépêchés à l’Elysée et au ministère de la francophonie à la mi-juin, sept députés sénégalais ont exposé leurs doutes quant à la mise à disposition de l’intégralité des archives sur Thiaroye. « Comment expliquer que des historiens français et sénégalais nous disent peiner à accéder à certains documents ? Pour tourner la page, l’exécutif français doit lever ce blocage, estime le député Aboul Kadyr Sonko, l’un des envoyés du pouvoir sénégalais, qui a déposé en janvier un projet de commission d’enquête parlementaire au Sénégal resté lettre morte. « Aller au bout du devoir de mémoire » « Nous avons l’impression d’être dans un jeu de dupes du fait d’une incohérence entre le discours officiel et la réalité de l’accès aux sources », abonde Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef – le parti présidentiel – et proche d’Ousmane Sonko. « Thiaroye est un symbole. Si l’on sent qu’on concède des avancées d’un côté, puis qu’on fait de la rétention d’information de l’autre, cela complique notre relation alors que nous sommes sur la bonne voie pour la rénover », souligne-t-il. Un appel relayé par le député Aurélien Taché (LFI), président du groupe d’amitié France-Sénégal, à l’initiative de la proposition de création d’une commission d’enquête parlementaire transpartisane qui a été rejetée à la mi-mai. « Il manque des rapports sur ce qui a précédé et suivi le massacre. Une commission d’enquête permettrait de s’assurer que tous les documents ont bien été rendus mais aussi d’auditionner certains fonctionnaires. Il faut aller au bout du devoir de mémoire pour préserver notre relation avec le Sénégal », insiste l’élu « insoumis » qui entend proposer à nouveau son projet en septembre. Des pressions politiques qui se télescopent avec les multiples actions en justice de Biram Senghor contre l’Etat français. Traduite par ce dernier devant la Cour européenne des droits de l’homme en août 2023, la France a refusé le paiement des soldes et pensions dues à son père, estimées à 30 000 euros. Actuellement, une procédure pour obtenir de l’Etat français une indemnisation suite au décès du tirailleur reconnu « Mort pour la France » est en cours devant le tribunal administratif de Paris. L’octogénaire quasi aveugle espère que sa nouvelle plainte déposée mardi pourra ouvrir une autre brèche. Celle de la révision du procès des trente-quatre survivants du carnage, condamnés en 1945 pour rébellion puis amnistiés en 1947. A ce jour, ils n’ont toujours pas été réhabilités malgré la reconnaissance officielle du massacre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) hier à 16:50 Auteur Share Posté(e) hier à 16:50 https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250717-après-plus-de-six-décennies-la-france-met-fin-à-sa-présence-militaire-permanente-au-sénégal Après plus de six décennies de présence militaire française continue, les deux dernières installations militaires françaises au Sénégal viennent d’être officiellement restituées, jeudi 17 juillet, lors d'une cérémonie militaire au camp Geille, la plus vaste base militaire au centre de Dakar. Cela marque la fin de la présence permanente de l'armée française au Sénégal. Ce passage sous drapeau sénégalais est tout un symbole. Cette fin de la présence française au Sénégal – qui arrive alors que les bases militaires françaises ont fermé en janvier 2025 au Tchad et en Côte d’Ivoire en février 2025 – c'est le fruit de discussions. « Un dialogue apaisé et constructif » qui a démarré avec le Sénégal dès 2022, explique l’armée française qui dit avoir compris dès 2021 la nécessité de faire évoluer sa présence militaire en Afrique. « On avait un vrai problème de perception », affirme une source militaire française. Le départ des militaires français était une demande ancienne de la gauche sénégalaise et une promesse de campagne du Pastef, actuellement au pouvoir. Quatre bases ont déjà été rétrocédées. Les deux dernières emprises, l’une à Ouakam et l’autre à l’aéroport, passeront sous drapeau sénégalais ce jour même. La rétrocession de la dernière base française au Sénégal marque en tout cas la fin de la présence permanente de l’armée française en Afrique de l’Ouest. Il reste une emprise franco-gabonaise à Libreville et une base militaire française à Djibouti. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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