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Nos soldats en Afghanistan


Philippe Top-Force

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http://www.parismatch.com/parismatch/Dans-l-oeil-de-match/Reportages/Afghanistan-La-releve-est-en-route/(gid)/59636/

Afghanistan : La relève française est en route

Armée. De nouvelles troupes embarquent pour aller combattre les talibans. Match a suivi Damien, un jeune sergent-chef des chasseurs alpins.

«Toujours à l’affût», dit la devise de son bataillon. Damien promet de l’être pendant les six prochains mois. Il a déjà servi en Nouvelle-Calédonie et en Côte d’Ivoire, mais c’est la première fois qu’il va être plongé au cœur de la guerre. Trois mois après la mort des 9 soldats du 8e RPIMa et d’un légionnaire, tombés dans une embuscade, il n’ignore rien des dangers courus par ceux qui vont défier les talibans, et défendre la liberté au pied de l’Himalaya. Le 19 novembre, Damien s’est envolé avec 280 autres militaires rejoindre nos 2 800 hommes déjà sur place. Le surlendemain de son arrivée sur le terrain, un adjudant français trouvait la mort, en sautant sur une mine.

Si le petit montagnard tremble un peu ce soir, au pied de la passerelle d’un Airbus de la République française, ne croyez pas que ce soit la trouille. Juste le stress, mêlé à l’excitation du départ. Au fond de la musette «Alpha» rivée à ses genoux, sous son ordinateur et la veste en Gore-Tex, il a glissé la carte de groupe sanguin et ses plaques d’identification en métal reçues le matin même. Le pire, à moins que ça ne lui échappe, le sergent-chef Damien R. n’en parle pas. Il a bien assez l’occasion d’y penser. Quand ce n’est pas l’actualité, il se trouve toujours quelqu’un pour vous le rappeler. Comme cet agent d’assurance qui, pendant des semaines, a tourné dans les allées de sa caserne, près d’Annecy. Pour finir, Damien, comme plein d’autres bientôt «projetés» en Afghanistan, a signé sur le capot du type gras et rougeaud le complément assurance-vie. Dans la foulée, il a appelé un notaire et rédigé un testament. Le soir où il a dîné au Quick avec son frère Antonin et sa sœur Gwendo, il ne leur en a surtout pas parlé.

A J –4, il affiche un moral en Inox : «Faire du Vigipirate, faire de la protection incendie en Corse ou des conneries comme ça, c’est bien, mais il y a un moment où faut faire notre travail, quoi...» Surtout plus de larmes. Celles de sa mamie de 80 ans, hier, près de Grenoble, lui ont suffi. «C’est ça le plus dur, laisser tout le monde te dire que tu les reverras peut-être pas...» Une fois le frigo dégivré, la poussière faite, les draps au sale, le dernier McDo avalé et le dernier e-mail rédigé pour s’assurer que tous savent bien où envoyer les colis, sur la mezzanine de son studio du «bâtiment cadres célibataires» la dernière nuit sera la plus longue. Damien cogite «à fond». L’odeur de roussi se rapproche.

Il part au front, à «la vraie guerre» puisque «sur France 3 Région, ils l’ont dit, là-bas ça va taper». Dans son treillis, pâlot, rasé de frais, le cheveu court, il est beau garçon. La pomme d’un gosse de province rebelle et casse-cou, mauvais élève mais bon cœur, devenu soldat de base au hasard d’un courrier balancé à l’administration comme une bouteille à la mer, puis, à force de s’appliquer, sous-officier de l’armée des Alpes, et un tantinet maniaque. La plieuse à linge, cadeau de maman, les trois duvets et le tee-shirt fétiche vert tout délavé sont partis, avec tout son confort, «nickel, rien qui dépasse», un peu avant lui, au fond de la cantine «Charlie». Le sac «Bravo» accroché à son dos renferme, entre autres, «des doubles poignées persos bien pratiques pour mieux tenir son flingue».

Au dernier repas de famille, samedi soir, à J-5, sa tante, Mauricette, lui a demandé s’il avait pensé aux Damart. S’envisager une seconde dans «ces trucs de grands-mères» le fait sourire. Du point de vue du climat comme de l’intensité, il a tenté de leur expliquer que ce serait «très différent de l’Afrique». En Côte d’Ivoire, où il a fait deux séjours, Damien a vu des cadavres et pointé son arme sur des hommes. «Mais appuyer sur la détente, voir un mec tomber devant moi, c’est jamais arrivé.»

Là-bas, Damien verra sa solde de 1 400 euros presque triplée

Par moments, des trucs qui n’effleureraient sans doute jamais le commun des mortels lui viennent à l’esprit. Comme : «En secourisme, après huit mois d’entraînement, on est au taquet. Tout le monde sait injecter une ampoule de morphine, poser un garrot, faire un pansement... On voit tout de suite si le mec est troué ou s’il lui manque une jambe.»

Quand il a rappelé que, cette année, il ne serait pas là pour Noël, Mamie a pincé ses lèvres. «S’il pouvait aller ailleurs, ça vaudrait mieux», a-t-elle marmonné. Pour essayer de détendre l’atmosphère, après, elle a raconté qu’elle avait vu Hervé Morin, le ministre de la Défense, annoncer en direct à la télé que tous les soldats seraient augmentés. Ça avait l’air de la réconforter un peu, elle qui a passé sa vie en usine et ne comprend vraiment pas pourquoi son petit-fils devrait partir «aider ces femmes dont on ne voit même pas les yeux». «En tout cas, j’y vais pas pour l’argent», a-t-il répondu. Là-bas, il verra normalement sa solde de 1 400 euros presque triplée. «Oui, mais c’est six mois de ta vie entre parenthèses, et puis c’est payé comme toutes les autres missions, alors que c’est bien plus dangereux.» Sur Internet, Damien a recensé 25 soldats français morts en Afghanistan depuis le début de l’intervention alliée en octobre 2001. De temps en temps, il ferme les yeux et se voit déjà en opération, à Nijrab, au milieu de cette poignée d’hommes qu’il commande et qui ne le rejoindront que mi-décembre. Alors il sent l’adrénaline monter. Il imagine P., dit «la Grue», déployant ses 2,08 mètres, ses rangers pointure 50, son «bac + je sais plus combien» et sa mini mitrailleuse Minimi, au milieu de la vallée de la Kapissa. Le bien en chair «Paupiette» – «des fois, il me soûle parce que je lui dis des trucs et il ne les fait pas, mais bon, à force de gueuler, là-bas ça devrait aller...» –, tireur de précision, ne sera plus loin. Et puis «Yves», le pilote, «Lobat», et «Tonioz», son adjoint, qui a rempilé un an «exprès pour venir». Tous, comme lui, des bêtes quand il faut, aptes à porter lourd longtemps, de jour comme de nuit. En éclaireur, pour renifler le terrain, il y aura «le Renard», grenadier voltigeur de tête, «un bon gars auquel il a fallu tout apprendre, même à se raser...»

Parfois, des souvenirs surgissent : «Première mission, Nouvelle-Calédonie, 27 000 kilomètres... On part quatre mois, et au milieu du mandat, un coup de fil : “Salut chéri, je pars avec un autre.” Deuxième départ, la Côte d’Ivoire : la même. La troisième fois, tu rentres pour retrouver ta dernière nouvelle petite amie dans les bras d’un autre, elle a même pas pris la peine de prévenir. Moi, je vais arriver à 30 ans dans pas longtemps, et pour fonder un foyer et une vie de famille, c’est quand même pas évident.» Une question le taraude : «Combien d’entre nous se retrouveront dans six mois devant des portes closes et des serrures changées? On n’est jamais partis si longtemps!» Et encore une autre question : «Est-ce que là-bas, avec des mecs qui nous tirent dessus à balles réelles, et tout ça, on réagira correctement?»

Les mots scandés dans la cour d’honneur à deux jours du départ par le colonel Le Nen, son chef de corps, résonnent : «Septième et dernier commandement : n’être jamais isolé du reste de sa section. Comme les loups qui attaquent en bandes, les insurgés ne cherchent qu’une seule chose, isoler des petits groupes de soldats pour leur faire la peau. Et sachez qu’ils ne rêvent qu’à une chose : capturer vivant un soldat français. Rassurez-vous, nous ne leur ferons jamais ce cadeau.»

«Moi, mon but, c’est de revenir en entier et pas déformé»

Jusqu’à l’embuscade du 18 août dernier, dans laquelle neuf hommes du 8e RPIMa et un légionnaire sont morts, Damien ne pensait pas que cette armée dépenaillée des talibans pouvait «organiser des opérations à 150, 200 bonhommes». «Sans l’avantage du nombre, explique-t-il, on a pour nous l’armement, la technologie. Mais, eux, ils connaissent le terrain. Eux, c’est la mort ou la honte. Moi, mon but, c’est de revenir en entier et pas déformé. Quand il faudra ouvrir le feu, je ne me poserai pas de ­question. Et mes mecs, pareil.»

Bar du Centenaire, puis restaurant chinois le Dragon d’or, vendredi soir, 14 novembre, Grenoble. En civil, Damien fait ses adieux à ses amis. Des blagues parfois maladroites pour exorciser leurs peurs : «On ne te reverra peut-être jamais, ou alors avec une patte. Ce serait marrant, on pourrait se garer sur les places pour handicapés!» De l’alcool, un cadeau, des rires, et lui «déjà un autre», estime une blonde : «Il est tendu, ses traits sont tirés...» «C’est pas la fin, juste six mois», tente Natacha. «J’ai pas dit que c’était la fin, rétorque Damien. Juste pour info, je pars pas en vacances...» Allez Damien, un discours... «Vous savez pas ce que c’est de partir super loin, super longtemps. Les photos de ce soir, quand je serai en plein merdier, que je verrai les mêmes tronches depuis des mois, elles me feront du bien.»

Il écrira, promis. Il l’a toujours fait. «De longues lettres bourrées de fautes d’orthographe.» Gisèle et Bernard, les parents, se rassurent comme ils peuvent, en se raccrochant aux images qu’on leur a montrées. Bernard : «Ça ressemble à la vallée d’ici, et l’altitude est pratiquement la même. Enfin, c’est son métier, quoi...» Gisèle : «On a vu où ils vont dormir, ce sont des tentes, mais dedans on dirait des petits chalets. Et puis, c’est pour une bonne cause.» Pour le téléphone, il les a prévenus : «On aura cinq minutes par semaine, comme à la “Star Ac”.» Terminal 1, porte 58, l’hôtesse de l’armée de l’air porte une combinaison unisexe kaki... «Je suis côté hublot, ça commence déjà bien, ils nous ont même mis une petite bouteille d’eau chacun.» Demain, jeudi 20 novembre, le sergent-chef Damien R. a rendez-vous avec un monde obscur, avec son destin : «Je pense que l’Afghanistan va être un grand tournant dans nos vies.» Et s’il tremble encore un peu, sur son siège, en faisant le V de la victoire en guise d’ultime au revoir, surtout n’allez pas croire que ce soit la trouille...

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je n'aime pas le sentimentalisme du reportage de Paris Match; entre ca et le reportage du journal de 20 heures ou on voyait le depart du 27 BCA genre colonie de vacance "tous le monde aux bus, Youpi !", ca ne fait pas serieux, on dirait qu'il font de l'archive pour avoir de quoi faire des papiers en cas de pertes.

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http://www.parismatch.com/parismatch/Dans-l-oeil-de-match/Reportages/Journal-d-Afghanistan-du-27e-BCA/(gid)/60532/

Journal d’Afghanistan du 27e BCA

Armée. Notre reporter Caroline Mangez a recueilli les impressions du sergent-chef Damien R. à l'issue de ses premières patrouilles en terre afghane.

«Nijrab, le 29.11.2008, 15 heures, heure locale

«Salut,

Je vous trace vite fait notre arrivée : nous avons atterri à ­Kaboul le 20 novembre, à 5 h 30 heure locale, et réembarqué aussitôt à bord d’un Transall pour Bagram. Là, je suis resté deux jours, le temps de faire des ateliers avec nos homologues américains sur le secourisme, les accidents de la circulation, les IED (engins piégés)... C’est une base US énorme et, en fait, je n’ai eu l’impression d’être en Afghanistan qu’une fois que j’ai eu rejoint ma base d’affectation, à Nijrab, dans la vallée de la Kapisa.

En ce qui concerne la vie ici, rien n’est encore très établi. Mais, en gros, on est soit en patrouille, soit en alerte, soit de garde. Les tentes qu’on partage à quatre servent de bureau et de chambre. Grâce à un parquet isolant et à une clim réversible, il y fait chaud. Et ça, c’est cool, parce que, la nuit, ça caille bien. Un peu comme les montagnes de chez nous. Chacun a un lit picot, une armoire de campagne, et certains se fabriquent des petits meubles. On est bien, les mecs du 8e RPIMa que l’on ­relève ont fait du bon boulot.

D’ici à deux semaines, on devrait avoir des douches en dur, avec de vraies toilettes. L’eau chaude coule de 6 heures du matin à 21 heures pour éviter que les canalisations ne sautent à cause du gel. Pour la nourriture, on a pour l’instant un ordinaire de campagne. Mais on y mange bien, en tout cas c’est mieux que les rations ! La salle Internet tourne, c’est pratique et moins cher que le téléphone.

Je me sens mieux que les jours qui ont précédé le départ. Le boulot a repris le dessus, je me pose moins de questions.

La première patrouille, ça fait bizarre, on regarde partout, on est un peu stressé. On sait bien que la population n’est pas entièrement acquise à notre cause, Mais avec un peu d’anglais et beaucoup de signes, on arrive à se faire comprendre. Là, j’en suis à quatre patrouilles et je me sens déjà plus à l’aise. Entre le matos à porter, le gilet pare-balles (qui est très bien), les munitions, et la vigilance permanente requise de jour, je dois dire qu’on est bien content d’avoir son petit “confort”.

Les gens du 8e RPIMa nous briefent sur la mission, ce qui permet de bien s’imprégner du terrain et de partager leur ­expérience pour gérer au mieux la situation. On attend le reste de la section pour début décembre.

Voilà, vous savez presque tout.

A bientôt,

Damien R.»

Damien R., sergent-chef au 27e bataillon de chasseurs alpins, était au centre de notre reportage sur l’armée française en Afghanistan paru dans le n° 3106 du 27 novembre 2008. Il nous ouvre son carnet de bord de la guerre contre les talibans. Dans les prochaines semaines, d’autres officiers et soldats du 27e BCA nous raconteront leur vie au quotidien sur le terrain.

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Afghanistan : saisie d’armes en Kapisa



Le 2 décembre 2008, les soldats français du groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa ont mené une opération d’envergure dans la vallée d’Alasaï. Pour la première fois, les éléments de la relève étaient engagés. Une compagnie d’infanterie du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) a donc investi le terrain avec une compagnie issue du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine. Une section de l’armée nationale afghane (ANA) participait également à l’opération, ainsi que des membres de la police nationale afghane (Afghan National Police, ANP).

Des fouilles menées dans plusieurs maisons ont permis de découvrir et saisir plusieurs armes et munitions. Une mine anti-personnelle à effet dirigé (type MON 100), 2 grenades à main, 1 pistolet calibre 7.62 de fabrication chinoise et divers équipements du combattant (chargeurs, gilets de combat) ont ainsi été récupérés. En outre, 1 engin explosif improvisé (Improvised Explosive Device, IED) à déclenchement à pression, composé d’une mine antichar type TC6 et d’un système de mise de feu, a été saisi. Enfin, un villageois a également apporté une mine anti-personnel.



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Sources : EMA
Droits : Ministère de la défense

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Depuis juillet 2008, 700 soldats français sont venus renforcer les troupes de l’ISAF (la Force internationale d'assistance à la sécurité) déployées en Afghanistan. Les deux tiers sont basés en Kapisa, région située à une soixantaine de kilomètres à l’Est de Kaboul. Leur mission : sécuriser une province jugée stratégique, parce que lieu de passage entre le Pakistan et la capitale afghane. Les soldats français, en majorité des marsouins parachutistes du 8ème RPIMA, occupent deux bases avancées, celles de Nijrab et de Tagab.

Durant une semaine, une équipe d’ARTE Reportage a partagé le quotidien des soldats de Tagab. Les accrochages sont fréquents avec ceux que l’on dénomme désormais les « insurgés », talibans ou autres groupes anti-coalition. Les réalisateurs ont assisté à l’un de ces accrochages, bref, mais violent, lot presque quotidien des Français de Tagab. Quand ils ne sont pas en patrouille, les soldats – moyenne d’âge de 22 ans – occupent leur temps libre comme ils peuvent. Ils sont plutôt bien installés et commencent enfin à recevoir ces nouveaux équipements dont l’armée française manque si cruellement.

Mission de sécurisation de la province, mission humanitaire aussi, pour se faire mieux accepter de la population, car sept ans après la chute des talibans, l’opinion publique afghane est de plus en plus réservée envers la présence étrangère.



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Déjà vues ? Sinon, sur le site de Valeurs actuelles, très beau reportage photos daté du 4/12/2008 :

http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=3756

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ALBUM AFGHANISTAN

En hommage à nos soldats

Près de 3 000 hommes (et quelques femmes) servent en Afghanistan sous l’uniforme français. Nous sommes allés à leur rencontre, à Kaboul et dans l’est du pays,

afin de mieux comprendre leur mission, pour les écouter et témoigner de leur engagement total au service de leur pays et d’une tâche pas toujours facile à comprendre.

Volontaires, ces soldats ont quitté leur famille et le confort de leur foyer pour de longs mois d’engagement, acceptant le danger, l’inconfort et la tourmente,

« tout ce que les autres ne veulent pas », comme le dit la prière du parachutiste.

Ces soldats risquent leur vie chaque jour. C’est particulièrement vrai pour ceux qui patrouillent sur le terrain, à Kaboul et autour de la capitale, dans le district de

Surobi et les vallées de la Kapisa, sur la route de Kandahar et dans la province d’Oruzgan, intégrés dans les bataillons de l’armée nationale afghane. C’est vrai aussi

pour les équipages d’hélicoptères qui multiplient les missions à un rythme infernal, affrontant la fournaise et la poussière des terribles étés afghans, comme le froid

glacial qui s’abat sur le pays dès le mois de décembre.

Le choix des unités à visiter a été difficile. Nous n’avons pas oublié ceux qui, à Kaboul, remplissent des missions indispensables, comme les médecins militaires

du Camp Warehouse ou les équipages des hélicoptères Caracal et Gazelle et les commandos de l’air, sans cesse sur la brèche. Mais nous avons privilégié le bataillon

des paras de la Task Force Chimère, dans l’est de l’Afghanistan, parce que c’est la première fois que la France engageait au combat un bataillon au complet, dans

une zone stratégique pour l’Otan, sous le commandement d’un général américain.

Il était intéressant d’aller voir comment les choses se passaient entre alliés, malgré les aléas de la politique. Ce que nous avons vu, au terme de cinq mois de mission,

est rassurant. Après avoir été testés, les soldats français ont su imposer leurs modes d’action. Chacune de leurs opérations montées au niveau du bataillon a

pu être appuyée, sans difficulté, par des moyens aériens et héliportés fournis par les Américains. Sur ce théâtre, l’interopérabilité entre alliés est totale.

Principalement armé par le 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine de Castres, de juillet à décembre 2008, renforcé par des éléments du 17e régiment du

génie parachutiste (Montauban), du 35e régiment d’artillerie parachutiste (Tarbes) et des légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie (Orange), le bataillon

de combat déployé dans la région Est a tenu un secteur sensible, la province de la Kapisa, verrou de l’une des principales voies de passage entre le Pakistan et Kaboul.

Les paras français ont « ouvert ce théâtre » à la mi-juillet, à la suite de la décision prise par Nicolas Sarkozy de renforcer le contingent français, pour faire face à

l’accroissement de l’insécurité en Afghanistan. Le chef de l’Etat français voulait signifier à la communauté internationale la détermination de la France à assurer

ses responsabilités de grande puissance et de membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, pour mener la guerre contre les réseaux terroristes, aux côtés de

l’Alliance atlantique et des Etats-Unis. Ce choix était risqué. Il n’a sans doute pas été assez expliqué aux Français, qui ont découvert le 18 août 2008, la réalité de

cette guerre, à l’occasion de la tragique embuscade dans la vallée d’Ouzbin, au cours de laquelle dix soldats français ont été tués, portant à vingt-cinq le nombre

de militaires français tombés en Afghanistan depuis 2001.

Ces deux cents photos prises par Marc Charuel sont exceptionnelles. Pour la première fois, un reportage effectué en toute liberté montre l’intimité de quelquesunes

de nos unités d’élite déployées sur le front afghan. La proximité née de cette semaine passée sur le terrain, de notre présence permanente à leurs côtés, de jour

comme de nuit, en patrouille et dans les popotes, a fait tomber très vite les masques et les précautions de la communication des armées.

En casque lourd et gilet pare-balles, en vêtements sombres comme cela nous avait été recommandé, nous nous sommes vite fondus au milieu de la troupe. Seuls

nous distinguaient des soldats en armes, les boîtiers photo de Marc Charuel, mon stylo et mon carnet de notes. Notre passé parachutiste commun et nos « campagnes

» respectives de grands reporters sur tant de théâtres de crise et de guerre nous ont aussi rapprochés de ces jeunes bérets rouges.

La vérité des photos ne trompe pas. Au hasard des jours et des heures, ce reportage complet montre la vie quotidienne de nos soldats sur le front, sans artifice. Nous

sommes à leurs côtés à l’intérieur du fortin de Nijrab, sous les tentes du camp Morales-Frazier. Nous crapahutons avec eux dans les villages pachtouns ou tadjiks

de ces vallées insondables, où tout peut basculer d’un moment à l’autre. Nous nous postons parmi au cours de ces patrouilles incéssantes, sur les check points,

lors des fouilles et des interpellations, quand l’ennemi accroche et que les mortiers commencent à tonner. Ici, plus qu’ailleurs, sur ce terrain et face à un adversaire

qui observe tout, la routine est interdite. La tension est permanente. Les regards de nos jeunes paras, parfois à peine âgés de vingt ans, le prouvent.

Au terme de ces cinq mois de mission éprouvante, marqués par des accrochages quasi quotidiens, ces soldats expriment à la fois leur détermination intacte à remplir

la mission jusqu’au bout, à ne jamais laisser tomber un copain et à ne pas baisser les bras. Ils reconnaissent aussi leur modestie devant ce type de guerre de

contre-insurrection que notre armée redécouvre en Afghanistan. Ils ne cachent pas non plus leur fatigue, parfois leur peur de l’erreur fatale, de la malchance qui

les ferait se trouver « au mauvais endroit, au mauvais moment ».

Caustiques et généreux, ces soldats font partie de ces Français qui ne comptent pas leurs heures, surtout quand il faut se mettre au service des autres. Leurs cadres,

officiers et sous-officiers, sortis souvent parmi les meilleurs de leur promotion, montrent l’exemple. Quand ce n’est pas le cas, ils sont vite dégagés. Jacques Aragonès,

patron de la Task Force Chimère en Kapisa, est de cette trempe. Présent sur les check points au milieu de ses paras, ballotté comme les autres dans les VAB

étouffants, il a lui aussi risqué sa vie sur les pistes, mangé sa ration de poussière et porté ses quarante kilos d’armes, de munitions et d’équipements de protection.

Leur colonel en tête ou au milieu d’eux, ces officiers et sous-officiers d’élite donnent en permanence l’exemple. Ils font exactement tout ce qu’ils demandent à

leurs soldats, à commencer par le grand rite initiatique de la famille parachutiste : le saut. Lorsqu’il franchit la portière de l’avion, quand il se jette dans le vide

presque assommé par la grande claque du vent, le para, du petit jeune au colonel ancien, sait qu’il n’a plus alors d’autre sécurité que Saint-Michel, son saint patron,

et le rude sous-officier largueur. Cette expérience soude les hommes et donne à chacun l’envie de se dépasser. Cette épreuve en commun et les longs mois d’entraînement

intense qui suivent permettent ensuite d’encaisser la promiscuité et l’inconfort de longs mois d’opérations, la séparation d’avec les siens, les risques

du combat, la grande loterie des pertes et l’hypothèse, qui n’est plus un jeu virtuel, de récolter un ruban mais à titre posthume.

Ces soldats photographiés dans la Kapisa ou penchés dans le vide à bord d’un hélicoptère Caracal, illustrent parfaitement l’état d’esprit qui règne dans toutes ces

unités engagées sur le front afghan, qu’elles soient ou non parachutistes. Grande figure de l’aumônerie militaire, ancien de Kolwezi et de Beyrouth, le père Yannick

Lallemand en a donné la quintessence, en hommage à nos soldats tués au combat : « L’esprit para est ce qui permet d’aller jusqu’au bout, de marcher sur la

piste au-delà de ses forces… C’est l’esprit d’abnégation et de sacrifice, mais aussi l’esprit d’équipe, de camaraderie, le sens des autres. Le sens des autres ? C’est la

politesse qui sait écouter et partager, la compréhension de l’autre et son entraide, la serviabilité et la générosité, toujours promptes à donner, à se donner, à servir

plutôt que se servir, c’est la bonne humeur et le sourire, semeurs de joie et créateurs de paix. C’est la bonté portée à l’indulgence et au pardon. »

Ces photos sont des souvenirs vivants qui veulent d’abord traduire la vérité, parfois brutale, de l’engagement de nos soldats au service de leur mission. Elles illustrent

aussi l’incontestable fraternité d’armes née entre eux, à la faveur des combats et de tous ces moments partagés. Elles veulent surtout rendre hommage à ces

professionnels souvent oubliés ou mal compris. Pour tout ce qu’ils font. Au service de notre sécurité et de notre liberté.

FREDERIC PONS

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Sympa de camoufler son FAMAS en couleur sable, mais si le reste de la tenue est en camo CE, ça sert un peu à rien.

Des tenues de camouflages adapté pour nos hommes en mission la bas, ça couterait combien en petits fours servi à l'Élysée ?

Sa vole pas haut comme reflexion

C'est sa la différence, entre le terrain et le PC. Mon oncle fait partie du RMT, il a séjourné en Afghanistan. Il ne c'est pas plein de sa tenu, ni c'est collège.

L'Afghanistan c'est pas juste du sable, il y a de la végétation.

Même les ricain qui ont des super tenu pixel qui tue, subisse des perte, de même pour les anglais, canadien, australien qui ont des tenu plus adapter.

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Sympa de camoufler son FAMAS en couleur sable, mais si le reste de la tenue est en camo CE, ça sert un peu à rien.

Des tenues de camouflages adapté pour nos hommes en mission la bas, ça couterait combien en petits fours servi à l'Élysée ?

Le "camo CE" ne sert pas a dissimuler le soldat, non non non, il sert a l'identification des soldat comme français...

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J'apprécie vraiment ce type de raisonnement de l'EM, ça me fait penser à un certain rouge garance...

On peut se demander si l'EMA n'est pas encore en retard sur ce conflit.Ceci dit en règle générale les armées ne se battant pas dans le conflit pour lequel elles sont prévues, ça arrive à d'autres.

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J'apprécie vraiment ce type de raisonnement de l'EM, ça me fait penser à un certain rouge garance...

On peut se demander si l'EMA n'est pas encore en retard sur ce conflit.Ceci dit en règle générale les armées ne se battant pas dans le conflit pour lequel elles sont prévues, ça arrive à d'autres.

Bah dans la logique de maintient de la paix, ou conflit a la mord moi le noeuds africains ca a une certaine pertinence.

Dans des opération de combat comme on en a Afghanistan un camo sans grosse tache noir serait pas mal. M'enfin avec l'hiver et la neige on va avoir quelques mois de répis pour penser a ça :) Ca tombe bien la neige est blanche a peu pret sur tous les theatre ... et les alpin on de beau uniforme blanc qui vont bien.


http://www.basspro.com/webapp/wcs/stores/servlet/CFPageC?storeId=10151&catalogId=10001&langId=-1&&mode=article&objectID=31561&catID=&subcatID=0

Meme les pecheur US sont mieux comouflé que nos soldat :lol:

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