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Nos soldats en Afghanistan


Philippe Top-Force

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http://www.soldatsdefrance.fr/PAROLES-DE-NOS-SOLDATS-BLESSES_a821.html

PAROLES DE NOS SOLDATS BLESSES

Nous saluons la très belle double page parue ce jour dans le MONDE en page 20 et 21. Dans une série d'entretiens quatre de nos Soldats gravement blessés en Afghanistan racontent leur quotidien. Si pas un ne remet en question son engagement dans cette "opération", tous semblent cependant trouver que nos "concitoyens" sont biens absents et ne se soucient guère de ce "conflit" où nos soldats sont engagés au quotidien dans une lutte contre l'oppression et la barbarie au profit de la Liberté.

En ces veilles de fêtes, toute l'équipe de l'Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération leurs adresse ses plus chaleureuses salutations et ses vœux de prompt rétablissement.

PAROLES DE NOS SOLDATS BLESSES

Depuis 2001, 250 soldats français sont revenus mutilés d'Afghanistan. Ces soldats grièvement blessés témoignent parfois douloureusement des réflexions de certains de leurs proches à leur retour : "pourquoi es tu parti là bas, ça ne sert à rien" s'est entendu dire Mickael Fonder 35 ans du 6eme RCS, qui a perdu l'avant bras gauche et a la main droite sévèrement mutilée. pour se reconstruire, avec sa femme ils s'accrochent. Un bébé est né depuis l'accident. Il veut retravailler

L'Adjudant Franck Chemin 45 ans,  du 2eme REG, a quant à lui perdu son avant bras gauche et a eu la jambe droite à moitié sectionnée lors de la déflagration d'un obus qu'il déminait. Les médecin ont pu sauver sa jambe, mais il ne retrouvera pas la sensibilité de son pied.  Il en étéit à sa 17eme OPEX ! Il raconte que sa femme a du mal à supporter le regard des gens ; "un blessé de guerre" dit-elle, les gens n'ont jamais vu ça  ! . L'adjudant cite le cas d'un ami Légionnaire âgé de 30 ans qui a perdu une jambe. Beau garçon, portant bien, ce dernier se fait régulièrement invectiver lorsqu'il se gare sur les places pour handicapés.

Franck Votta 31 ans du 13eme BCA a lui reçu une balle dans le mollet lors d'une patrouille sur un marché. Malgré sa farouche volonté, il semble que l'operationnel soit terminé pour lui. La balle à fait un trou comme la paume de sa main. Le Chef Votta ne demande rien : "on n'a pas envie qu'on nous dise merci" dit-il ; " mais, qu'on sache au moins ce qu'on fait".

Jocelyn Truchet 25 ans, du 13eme BCA  martèle le sol de sa canne à chacune de ses paroles. Engagé à 21 ans, savoyard, sportif de très haut niveau, il n'envisage pas sa vie autrement que sous l'uniforme.  ce jeune homme vit pour l'action.

Il faut partie de ceux qui pensent " je ne suis pas mort, pas défiguré, c'est déjà bien".

Sa volonté impressionne ses proches ; mais dit il : "ils n'ont pas conscience de ce qu'on a fait là bas, la société s'en fout" termine t-il !

Tous sont des hommes d'action, des passionnés, soudain cloués au sol. Ils n'ont qu'une idée en tête bouger à nouveau pour continuer d'exister.

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Depuis 2001, cinquante soldats de l’armée française sont morts en Afghanistan et deux cent cinquante autres en sont revenus mutilés. Quatre d’entre eux racontent leurs difficultés à «se relever»

  Une étrange loi de la guerre vaut dans toutes les armées. Pour un mort, il faut compter cinq soldats atteintsde blessures physiques graves. En Afghanistan, depuis 2001, la France déplore cinquantemorts, et dénombre deux cent cinquante mutilés. D’eux, pourtant, on ne parle pas.

  «Jusqu’il y a peu, les structures de l’Etat avaient oublié ce qu’étaient les pertes militaires, explique l’amiral Jacques Lanxade, président de Solidarité défense, une des principales associations d’entraide. Et depuis la professionnalisation des armées, lesmilitaires se sentent coupésdela société, confrontés à l’indifférence.» «Un soldat blessé passe inaperçu car la société pense: “Il sait ce qu’il a choisi”», ajoute l’amiral.

  Pour l’état-major, c’est une préoccupation très récente. Trois événements l’y ont poussé. Le conflit en ex-Yougoslavie, d’abord, où une centaine de soldats ont péri et près de 1000 ont été touchés. Le bombardement de Bouaké en Côte d’Ivoire, en 2004, qui a fait une centaine de blessés et dixmorts d’un coup. Enfin, l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan, en août 2008: dix morts, vingt blessés graves et quarante soldats atteints de troubles psychiatriques. Mais ce sont au total trois cents hommes qui ont été impliqués de près ou de loin dans l’événement, des soignants au gendarme qui a fait les photos médico-légales, notent lesmédecins.

  Une étude du service de santé des armées, menée sur trois unités qui se sont succédé en Afghanistan, a estimé que 26% des soldats avaient au moins un trouble psychiqueausenslarge,etque15%nécessiteraient un suivi psychiatrique. Ceux atteints de blessures physiques graves sont généralement concernés, relève cette étude. Les régiments ont reçu l’ordre de mieux suivre leurs blessés. Près de 80% restent dans l’armée après l’accident. Parce qu’ils le souhaitent. Mais aussi parce que leur nombre demeure restreint : «On gère», disent les gradés.

  Cet automne, les effectifs de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (Cabat) auront doublé. La Cabat, créée en 1993àParis,accompagnelesfamilles, facilite les démarches administratives, fait le lien avec les associations, qui, elles, disposent des moyens financiers adéquats. Elle suit 162 blessés lourds, dont 90 l’ont été en opération extérieure.

  En 2010, en Afghanistan, les blessures diffèrent des autres conflits. Elles touchent les membres, à reconstruire entièrement. Les amputations sont nombreuses. La cause: les engins explosifs improvisés déposés sur les routes par les talibans.«On amène beaucoup plus de blessés vivants au bloc. Mais leurs blessures sont beaucoup plus graves», explique Emmanuel Rigal, chef du service de chirurgie orthopédique de l’hôpital Percy (Clamart, Hauts-de-Seine). A l’avant, les techniques médicales et la logistique ont progressé. On va plus vite. Un soldat qui avait sauté sur une mine en fin de matinée en Afghanistan a été opéré par les Américains sur place dans les premières heures. Le scanner, qui révélaitunelésiondel’aorte, est parvenu à 21h30 à Percy. Le blessé est arrivé, lui, à 23h30. Sa jambe fut sauvée, après une intervention de vingt et une heures au bloc. A l’arrière, aussi, les soins ont été réorganisés. «Nous avons recentré toutes nos pratiques sur la traumatologie et la prise en charge globale des handicapés», résume le médecin général Christian Plotton, directeur de Percy.

  C’est quand leur frère ou leur fils se réveille, au service de réanimation, que jaillit la révolte des familles : pourquoi sont-ils partis là-bas ? Et pourquoi lui ? Les soignants savent que ce moment est celui du sentiment d’injustice, des pleurs et de l’agressivité. Les soldats, ensuite, veulent se convaincre: «J’ai de la chance, je suis en vie.» L’un relativise : « J’ai vu un gars de 20ans qui avait la tête arrachée.» L’autre raconte : « J’ai croisé un chef qui n’avait plus l’air d’un chef, il ne parlera plus.» Le statut du militaire exige qu’il soit «apte à servir en tout lieu et en tout temps». Beaucoup disent «c’est le métier » et pensent «j’ai failli à ma mission». Ils s’inquiètent : « Vais-je pouvoir rester dans mon régiment? » Tels sont les blessés ordinaires de l’armée de terre en Afghanistan. Nous en avons rencontré quatre, par l’entremise de la Cabat. Des types en pleine forme, de grands sportifs, des hyperactifs, soudain cloués au sol. Pressés de bouger à nouveau, pour continuer d’exister.

  «Je veux récupérer ma vie d’avant» Michaël Fonder, 35ans Rester à ne rien faire.Ne plus toucher aux machines. Laisser vide l’atelier que l’on avait aménagé à la maison. Voilà le plus dur. «J’étais mécanicien et militaire.» Le brigadier-chef Michaël Fonder, 35 ans dont dix-sept d’armée, a subi huit opérations depuis l’explosion qui l’a mutilé en Afghanistan, en 2008. Nous sommes en octobre 2010, il marche de nouveau depuis peu. Il a voulu subir ses opérations «au plus vite». «A peine cicatrisé, je disais au chirurgien de passer à la suivante.»

  Son bras gauche est équipé d’une prothèse. En lieu et place de sa main droite, des greffons ne lui ont pas encore permis de récupérer «la pince». Il attend de nouvelles opérations. Le brigadier rend hommage aux médecins et aux rééducateurs. «A l’origine, je devais finir en fauteuil roulant. »Ce4août2008,ilconduitunvéhicule blindé sur la route près de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, où son unité accompagne les légionnaires du 2e régiment étranger d’infanterie de Nîmes. Le blindé roule depuis quatorze heures. Sous la tôle, il fait plus de 50°C. «On n’avait fait que 60km. On est restés arrêtés à cause d’uncamion afghan qui s’était retourné. Je me suis levé pour prendre une barre de céréales. On n’a pas compris alors pourquoi ça avait pété.» L’une des deux grenades qu’il porte au côté vient d’exploser. Matériel défectueux, dira une expertise. « J’aurai jamais le fin mot de l’histoire. Pourtant, des grenades, j’en ai lancé.» Son bras gauche est sectionné net, sa main droite déchiquetée. Son gilet pare-balles s’ouvre en deux dans le dos, laissant les éclats lacérer les chairs. Michaël Fonder reste conscient. Il est en vie, car la deuxièmegrenadeest passéepar la petite fenêtre dublindé,et les autresmunitionsqu’ilportait, par miracle, n’ont pas pris. Son chef fait deux garrots. Un hélicoptère américain arrive une heure plus tard. Il a survécu, mais depuis ce moment où il a vu ses mains partir, une chose l’obsède : avoir, dans le sable afghan, laissé son alliance. Les neveux, les nièces, ont demandé pourquoiil était parti là-bas.«Çanesertà rien ! », a-t-il entendu. « J’ai fait mon métier. Quand quelqu’un m’interroge sur mes blessures, je dis que j’ai eu un accidentdutravail. Je veuxpasser à autre chose. » Au régiment, les anciens sont curieux de savoir comment ça s’est passé. Pas les jeunes. «Pourtant, il faut leur dire de ne pas yaller pourl’argent, simplement pour doubler la solde. A l’étranger, c’est risqué. Faut pas prendre les choses à la légère. » On lui a conseillé de toucher les indemnisations, d’arrêter l’armée. Il reprend ce mois de novembre un emploi au régiment, comme civil. «J’ai dit que je voulais retravailler. » Un bébé est né depuis l’accident. «A deux, dit-il, en faisant référence à son épouse, si on s’accroche, ça marche.» Il conclut : «Je veux récupérer ma vie d’avant, partir au boulot le matin, récupérer mes enfants, faire ces choses-là, c’est tout.» «Il faut qu’ilssachent qu’iln’yapas quedesmorts!» Franck Chemin, 45 ans Pour un démineur, l’Afghanistan, «c’est une expérience à avoir». Lui en était à sa deuxième mission là-bas, avec le 2e régimentétrangerdugéniedecombatdeSaint- Christol (Vaucluse). Trois mois passés à côtoyer la mort, à raison d’une sortie tous les deux jours. Jusqu’à ce 6janvier 2010 où un obus qu’il venait de poser doucement sur le sable déflagre, emportant son avantbras gauche, et sectionnant à moitié sa jambedroite.«S’ilavaitexplosé, j’auraisété coupé en deux », souligne l’adjudant Franck Chemin, 45 ans. Il en était à sa 17e «opex» – opération extérieure. Pour son coéquipier, c’était la première expérience.

  L’adjudant affiche un bon moral. «On sait que ça peut arriver, mais on n’y pense pas.Commelespompiers,onconnaîtles risques. C’estlemétierdesoldat.Quandçaarrive, eh bien c’est “pas de chance” ! On fait avec. On estime toujours qu’on s’en sort bienparce d’autres sontmorts.Onest là.On se répare.» Il s’estime aussi plus chanceux que«ceuxdelarégulière».Car laLégionest derrière lui, assure-t-il, qui va l’aider à acquérirunevoiture.Pourlui, c’estunepremière reconnaissance. Après, il espère retrouver un poste. «Je souhaite qu’on ne soitpas missur la touche, nous, les blessés.»

  La jambe a été sauvée, mais les médecins viennent de lui apprendre qu’il ne retrouverait jamais la sensibilité de son pied. «L’opérationnel, c’est fini.» Il voulait redémarrer, comme instructeur, en février. Ce serait plutôt avril. «J’étouffe», lance-t-il,après dix mois d’hôpital et vingt six opérations. Sur son lit, à Percy, il a posé une serviette éponge aux couleurs du drapeau français. C’est la seule décoration de la pièce. «Comme la plupart des militaires, je suis quelqu’un d’actif. Psychologiquement, c’est difficile.»

  Il n’est sorti que trois fois de l’hôpital pour des «vacances thérapeutiques», à la maison,luiquin’est jamaispartiencongés avec sa femme. «En fauteuil, c’étaient des vacances de merde», reconnaît-il. «Rester immobile, ça n’est pas possible.» Le dernier séjour, en septembre, s’est mieux passé parce qu’il a recommencé à marcher, qu’il a pu aller faire les courses. Sa femme, confie-t-il, ne supporte pas le regard des gens. «Un blessé de guerre, ils n’ont jamais vuça ! Il faut qu’ils sachent qu’il n’y a pas que des morts!» L’adjudant cite le cas d’un copain qui a perdu sa jambe et se fait régulièrement prendre à partie parce qu’il gare sa voiture sur les places handicapé. «Il a 30ans, il est debout, c’est un beau gamin. Personne n’envisage ça. Ça lemine.»

  Franck Chemin regarde sa vie de légionnaire. «Nous, on esten opérations extérieures, on a le beau rôle, on s’éclate. S’occuper des gosses, payer les factures, c’est pour l’épouse. Et c’est pas le bon rôle.» Pendant ses vingt-sept années de carrière, il n’a jamais été là. Alors revenir à lamaison, en plus avec un accident… «Ma femme n’a plus le même mec. Enfin, c’est le même, mais il est abîmé. Il me manque des morceaux. »Ilveutrecoller toutça,s’occuperde sa petite fille, retrouver les siens.

  «On n’a pas envie qu’on nous dise merci, maisqu’onsache aumoinscequ’onfait» Franck Votta, 31 ans L’armée, c’est le groupe. Dans le groupe, pas de place pour les «éléments faibles». Dans les troupes de montagne moins qu’ailleurs. «Là, on devient l’élément faible », constate le sergent-chef Franck Votta, 31 ans, blessé à la jambe dans la vallée de Bedrau, dans la région de Kapisa. Cela s’est passé le 11mai2010.Apeineunmoisavant le retour prévu en France. L’aube pointait et le groupe du 13e bataillon de chasseurs alpinsduchef Vottatraversait la petite place d’un village. Le tireur était posté à vingt mètres derrière l’ouverture d’un mur. Il a tiré une balle, une seule. «Au sol,ma prière fut de ne pas en prendre une deuxième. J’avais peur de perdre connaissance, de me vider. J’étais seul au milieu de la place, les autres avaient réussiàsemettreàl’abri. J’ai rampépour m’abriter derrière une maison. Je me suis fait un point de compression au mollet. Là, je me suis rendu compte que le trou avait la taille de la paume de ma main.»Sur cette mission de quatre jours, le régiment a compté douze blessés.

  «Tous les jours, on s’entraîne, on part en étant prêts. Mais on se rend compte que la chance compte énormément », se dit aujourd’hui Franck Votta.

  L’Afghanistan est «la» mission, disent les militaires. Mais, admettent-ils aussi, c’est un engagement très lourd. On en revient exténué. A la fatigue physique s’ajoute la pression psychologique, constante.Leschefsappellentcela«ladésacralisation du camp» : on ne sait jamais d’où ni quand va venir le prochain coup. Aucune pause durant six mois. «Quand je me suis retrouvé sur le brancard, blessé, je mesuis dit : “C’est la pause, ce n’est plusmoi qui gère.” Un relâchement comme je n’en avais pas eu pendant cinq mois.»

  Officiellement, ce n’est pas la guerre en Afghanistan, et «pour les autres, il est difficile de comprendre ». Le chef Votta ne demande rien. «On n’a pas envie qu’on nousdisemerci,maisqu’onsacheaumoins ce qu’on fait.»
  Pour lui comme pour tous les autres, le retouràlamaisonaétédur.Coincédansun fauteuil roulant, entièrement dépendant de sa femme, il était impulsif, irritable. «J’étais le troisième enfant.» Les nuits, il a reconstitué mille fois les événements: «Où est-ce que j’ai fait l’erreur ? Aurais-je pu faire autrement ? » Cela a duré trois mois. Quand il a commencé à aller mieux, ses proches ont pu lui confier qu’il avait été difficile à vivre.

  Ses parents lui ont expliqué qu’il avait «donné»,etqu’ildevaitàprésentfairequelque chose de plus «tranquille ». Il ne veut pas y penser. Il voudrait ne pas changer de spécialité : rester dans des fonctions de combat. Le sergent a repris le travail début septembredanssonrégiment,àChambéry (Savoie).Aumêmeposte de chef de groupe infanterie. Sur le papier du moins. On lui a dit que sa place était toujours là, «au 13». Mais «le problème, après tout ça, c’est de se remettre en question: qu’est-ce que je vais être capable de faire ?» Il prépare le brevet qui lui permettrait de devenir officier de carrière, et non plus sous contrat – le sien prend fin en 2013. L’examen commence par un parcours d’obstacles. Le chirurgien ne lui a pas caché qu’il risquait de rencontrer, à jamais, des limites à l’effort. Depuis la blessure, il a simplement pu refaire un peu de vélo. «Pour l’instant je ne suis pas apte. Le flou est là.»

  «J’espèrequeje n’aipas laissémajambepourrien» Jocelyn Truchet, 25 ans Il frappe le sol avec sa canne, au rythme de ses paroles, sans même y prêter attention. Cela fait un mois qu’il a sa prothèse de jambe,lachevillen’estpasencoreaupoint. Ami-cuisse, lemoignon n’est pas stabilisé, et il lui reste au bas mot un an et demi de rééducation à faire.Ce jour d’octobre,le sergent Jocelyn Truchet, 25 ans, du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, vient d’être décoré de la croix de la valeur militaire lors d’une prise d’armes aux Invalides, à Paris. Les copains ont demandé ce que ça lui rapportait. Rien. Ni argent ni grade. Une fierté, oui. Mais «j’espère que c’est pour ce que j’ai fait, pas pour mablessure», sourit-il.

  En mai, la mission du13e BCA s’achevait, dans la région de Kapisa, au nord-est de Kaboul. Il restait deux semaines à faire d’un engagement fixé à six mois. Le groupedusergentquittaitle villagequelesFrançais venaient de sécuriser à l’occasion d’une choura, une assemblée locale. Une première section a emprunté sans encombre le chemin de terre qui devait rejoindre la route, direction la base de Tagab. «C’est quandje suispasséqu’ilsontdéclenchél’engin explosif. C’était pour moi.»

  Les insurgés afghans visent les chefs. Devant et derrière lui, deux autres soldats de la petite colonne sautent sous l’effet du souffle, sans dégât. Le sergent est conduit à la base américaine de Bagram.Puis à l’hôpital de Kaboul. «Je me suis réveillé deux semaines plus tard à Percy.» Il pensait encore avoir sa jambe. «Bon, on est dans le brouillard, on n’ose pas toucher. Il y avaitma famille. Ils m’ontdit toutdesuitequej’avais étéamputé. » Sur les six mois, le 13e BCA a compté vingt-six rapatriés sanitaires parmi ses cinq cent cinquante soldats, blessés au combat ou dans d’autres circonstances. Depuis le retour, une vingtaine de nouveaux blessés psychiques se sont déclarés.

  Jocelyn Truchet se voyait déjà rempiler en Afghanistan. Sa volonté impressionne toutlemonde.«Jesuis lemême,avecle régiment, on continue», assène-t-il. «J’ai toujours voulu faire militaire. Pour l’uniforme, et pour l’action. Et j’ai toujours voulu les troupes de montagne.» Ce Savoyard pratiquait les sports extrêmes, descente de cascades de glace, free-ride, parapente. Il s’est engagé à 21 ans. Il fait partie de ceux qui pensent: «Jene suis pas mort, pas défiguré, c’estdéjàbien.»Sesamisnecroientpas àce quilui est arrivé.«Ilssonttousderrièremoi, mais ils n’ont pas conscience de ce qu’on a fait là-bas. La société s’en fout.» Pour quoi etpourquia-t-il laissécettejambe?Laquestion l’embarrasse. «J’espère que je ne l’ai pas laissée pour rien, répond-il après un silence, que tout ça servira à ce que les Afghans prennent en main leur pays.»

  Après la blessure, on lui a proposé un poste dans la fonction publique. Aux impôts.Pasquestion.Maisquefaire, alors ? Lesujetletaraude.«Chefdegroupeinfanterie, ça,c’estfoutu,maisjeveuxrester militaire. Je réfléchis.» Il a toujours eu«le sangqui bout, indique son père, il ne pourra jamais rester derrière un ordinateur!» Les montagnes de la Maurienne lui manquent. Peu importent les éclats qui continuent de sortirdesondos, lamaininsensible, la prothèse. «J’enauraistrois,unenormale,unepour le bain, une pour le sport.» En novembre, il est sorti faire de l’escalade. L’Afghanistan luiafait rater laseulesaisondeskidesavie. Il fera la prochaine.


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C'est en lisant ces reportages que je peux mesurer l’immense chance qui est la mienne de revoir mon fils revenir "intact" d'Afgha" et de mesurer l’état d'esprit et la force psychologique qu'il faut pour défendre les valeurs que représentent le métier de soldat

mais pourquoi si peu de reportages dans les médias pour montrer tout cela et faire savoir que des gens portent haut les couleurs françaises

Chapeau bas et respects à tous et Dieu sait que je ne n’étais pas mais vraiment pas fan depuis mon service militaire de cette institution 

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pourquoi ? parce que les politiques n'en ont rien a battre. et qu'il n'y a pas besoin de faire de reportage longuet sur ce sujet pour tenir en emoi les "cons" comme le dit hervé morin.

Parcontre, en un mois t'a au moins deux reportages/documentaires sur la délinquance....

disont que la grande majorité de "cons" ne se sent pas concerné. Et que c'est aussi eux, qui disent que les soldats d'aujourdhui veulent jouer a la gueguerre comme dans les critiquent du film armadillo....

les ignorants sont sereins, les curieux beaucoup moins...

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Honnêtement, je ne vois pas en quoi ce genre de reportage va changer quelque chose dans l'opinion publique sur la guerre.

L'indifférence ou l'opposition de l'opinion publique est rarement contre les soldats eux-mêmes.

Ceux qui "agressent" les soldats le font pour des raisons politiques ou religieuses. Ils ne changeront pas d'avis.

D'autres sont contre l'idée de la guerre si loin, en dehors de nos intérêts ou contre la guerre tout simplement. Ce ne sont pas des reportages montrant des profils excellents, jeunes, motivés, sportif de haut-niveau revenant défigurés, brisés physiquement ou moralement, presque devenus inutiles qui vont les faire changer d'avis sur la bêtise ou l'inutilité de la guerre...

"La guerre est un fin gastronome, elle réclame les meilleurs morceaux de la jeunesse d'un pays ..." (citation de je ne sais plus qui)

Le reste des indifférents pensent que soit les soldats savaient à quoi ils s'engageaient en signant ou qu'eux-mêmes n'iraient jamais s'engager quelque soit la situation donc l'affichage de la souffrance ne les fera pas changer d'avis non plus (se faire mutiler pour 1800€ alors que pour ce salaire pas mal de monde refuse déjà de faire des heures supp dans le civil...)

On va créer certainement de la sympathie pour les blessés mais aucune influence sur l'avis sur l'opportunité de la guerre (ce serait même l'inverse: "c'est honteux d'abimer de si beaux jeunes français pour cette guerre à la con")

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Bon ce sont les vacances de fin d'année et ça fait longtemps que je n'étais pas venu ici, je vois que mon idée a fait des émules et des petits. :lol:

Bon j'appose cette vidéo, je ne sais pas si elle a déjà été mise.

[dailymotion=425,350]xg68km[/dailymotion]

Je suis à la recherche de la dernière vidéo sur les POMLT

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On le soigne le nouveau ministre ,il porte un gilet par-balle "new generation"(sa ne serait pas le nouveau modèle qui doit remplacer le modèle américain ? )Morin  se coltiner le modèle qu'on avait avant uzbeen ...

je ne fais pas de mauvais esprit mais quand  on voit le mili (peut-être un Gus de la com ,m'enfin il reste plus longtemp sur le theatre afghan que le ministre ...) a cote avec le gilet époque yougoslavie Ben sa flash ...

Joyeux Noël ...

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C'est vrai ça Mme Alliot-Marie avait elle une tenue de circonstance et affichait un beau sourire, M. Juppé ne semble pas vraiment à son aise, et j'utilise un pléonasme, toute cette visite ne le réjouit manifestement pas , va-t-il mieux passer auprès de nos camarades militaires que Morin jockey de son état.

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Sans vouloir être en aucune façon méchant ( :rolleyes:), Juppé, c'est l'Enarque dans toute sa "splendeur".

Y'a que dans les Ministères ou dans une réunion .... d'Enarques qu'y fait couleur locale.

Alors bon, en Afgha parmis les babouins useurs de treillis, c'est sûr qu'il devait manquer de repères.

Arf, les pompes de salon bien vernies, Top Gag !!!

Dans le genre coincé, difficile de trouver pire.

Dans la vie courante, c'est le genre à n'accepter que tu lui adresse la parole que si t'as une recommandation écrite d'un ministre ou d'un PDG de multinationale.

S'il est de bonne humeur.

EDIT:

Ayé j'ai compris, les pompes, c'est passqu'on avait oublié de lui dire que le terrain était pas intégralement moquetté.

Faute de goût de l'armée là ......

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il pourrait passer chez Decathlon avant de venir en A-stan ...

Juppé a 65 piges, est-ce que Morin qui avait 20 ans de moins avait des Asolo ou Meindl aux pieds, lors de sa venue?

A part, le jeune Baron MinDef allemand au nom tellement long qui faut un page pour l'écrire en entier*  =) et d'à peine quadra, qui se balade en A-Stan en tenue décontractée lors de ces visites avec sa jeune blonde de femme, les autres sont en "pince fesses" 3 pièces**.

C'est une opération coalisée.Combien de Mindef était présent pendant 2 jours le jour de Noël en Afghanistan?

Tu vois Juppé en tenue de vol devant un Mirage 2000 D ou F1, ce jour  :lol:

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*Dr. Karl Theodor Maria Nikolaus Johann Jacob Philipp Franz Joseph Sylvester Freiherr von und zu Guttenberg

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A priori la visite de Juppé s'est très bien passé, conviviale - presque potache - et tout bien pour Noël.

Bon Ben s'est déjà sa ,si sa s'est bien passe s'est le principal .j'ai vu des images ou les Marsouins du  2 RIMa lui ont offert un tapis Afghan et un pakhol ,le ministre avait l'air bien détendu .
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