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Amérique latine : l'armée en guerre contre les cartels de drogue


Messages recommandés

Il y a 19 heures, Ciders a dit :

Ça va soulager le secteur des armuriers américains. Il y a un futur marché significatif au sud (jusqu'à quatre armes par citoyen, ça laisse de la marge).

Il est interdit au Brésil d'acheter des armes étrangères. Seules les forces armées peuvent le faire. Si quelqu'un veut un revolver ou pistolet il achetera Taurus ou Taurus (c'est presque ça mais d'autres armuriers existent tel Rossi). 

 

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Il y a 4 heures, poti a dit :

Il est interdit au Brésil d'acheter des armes étrangères. Seules les forces armées peuvent le faire. Si quelqu'un veut un revolver ou pistolet il achetera Taurus ou Taurus (c'est presque ça mais d'autres armuriers existent tel Rossi). 

On peut envisager l'ouverture d'usines de fabrication américaine sur place ou des joint-ventures ?

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Il y a 4 heures, poti a dit :

Il est interdit au Brésil d'acheter des armes étrangères. Seules les forces armées peuvent le faire.

Cela, c'est le texte. Ne trouve-t-on pas un marché parallèle ? Il me semblait qu'environ 25 % des armes confisquées sont étrangères. Je ne sais plus si ces chiffres concernent le Brésil entier ou São Paulo, voire Rio... Cela dit, il est vrai que ce n'est pas une changement de réglementation, plus permissive, qui viendra ouvrir un nouveau segment de marché pour les producteurs étrangers sachant que ces possesseurs d'armes étrangères agissaient déjà dans l'illégalité.

Modifié par Skw
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Il y a 3 heures, Ciders a dit :

On peut envisager l'ouverture d'usines de fabrication américaine sur place ou des joint-ventures ?

oui c'est possible. Beretta (italienne, je sais bien) avait ouvert une usine dans les années 80 ou 90. L'usine a été rachetée par Taurus aprés 4-5 ans. 

Plusieurs armuriers ont essayé de s'implanter mais le lobby de Taurus est ÉNORME. Ils ont financé les campagnes de plusieurs députés et sénateurs. 

J'ai oublié de citer IMBEL qui appartient à l'état mais leurs armes sont peu vendues aux civils. Il semble que leur .45 est excellente. Les armes de Taurus ont mauvaise réputation ici à l'exception de celles fabriquées par l'usine Beretta. 

Un ami a fait un devis pour l'achat d'un revolver en .38. L'arme n'est pas chère, mais il faut payer un psi pour l'authorisation, des taxes, un cours de tirs et de défense personnelle. Le tout coutait 6000 reais (1500 euros environ), Autant dire qu on ne vera pas de vente en masse d'armes, peu de gens peuvent dépenser 1500 euros dans un pays relativement pauvre. Le salaire minimum est de 250 euros, faites le calcul...

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Je ne sais pas si vous avez suivi, mais il y a une grave crise du carburant au Mexique depuis décembre, suite à un empilement de problèmes dans les entreprises du secteur, surtout la grande entreprise nationale: corruption, tricheries administratives, mais surtout banditisme (sur le système de distribution) ont contribué à assécher les stations services d'un pays qui en subit massivement les effets depuis maintenant plusieurs semaines. 

La crise a connu un développement tragique ces derniers jours quand, suite aux premières actions mises en place par le nouveau gouvernement, les problèmes se sont en fait accrus via un regain d'activité de bandes armées et de voleurs professionnels dans certaines régions, notamment dans l'Etat d'Hidalgo, au nord de Mexico; les attaques constantes sur les pipelines n'ont pu être enrayées, malgré les réparations constantes, si bien que l'Etat va utiliser l'armée pour en garder autant que possible (vu les distances, ça va être coton). Mais suite à une de ces attaques sur un pipeline, la population locale s'est empressée de profiter d'une fuite, ce qui a fourni l'occasion d'une tragédie ayant causé au moins 89 morts:

https://www.reuters.com/article/us-mexico-fuel-theft-casualties/mexico-pipeline-explosion-killed-89-pemex-defends-response-idUSKCN1PF1EC

 

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Le bilan de l'explosion a désormais de 109 morts.

Et les fusillades augmentent d'années en années :

https://www.ouest-france.fr/monde/mexique/mexique-un-nombre-record-d-homicides-enregistre-en-2018-6186570

Au niveau national, le Mexique a enregistré 33 341 homicides en 2018, soit le nombre le plus élevé depuis le début des statistiques en 1997, ont annoncé lundi les autorités. L'année 2017 avait déjà connu un record avec 28 866 homicides.

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Le ‎17‎/‎01‎/‎2019 à 14:11, Skw a dit :

Cela, c'est le texte. Ne trouve-t-on pas un marché parallèle ? Il me semblait qu'environ 25 % des armes confisquées sont étrangères. Je ne sais plus si ces chiffres concernent le Brésil entier ou São Paulo, voire Rio... Cela dit, il est vrai que ce n'est pas une changement de réglementation, plus permissive, qui viendra ouvrir un nouveau segment de marché pour les producteurs étrangers sachant que ces possesseurs d'armes étrangères agissaient déjà dans l'illégalité.

Désolé, je n'avais pas vu votre message. LEs armes confisquées sont illegales donc elles ne suivent pas la législation sur l'achat d'armes. 

Grosso modo les armes illégales viennent de contrebande, surtout du Paraguay (où la législation est très permissive). Mais le marché noir d'armes a feu a des prix prohibitifs, un revolver est à 4-5000 euros. Un fusil coûte 12-15000 euros... 

Par contre je ne connaît pas le prix au PAraguay, comme les armes sont légalisées et il y a peu de contrôles j'imagine que le prix est moins élevé. 

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  • 3 weeks later...

Ils ont même de quoi se déguiser en policier. :mellow:

Sinon c'est quoi un huachicoleros

Au fait, est-ce qu'un locuteur qui parle portugais (un Brésilien par exemple) et un hispanophone sauraient se comprendre ? Ou alors les langues sont trop différentes ? 

Modifié par Kiriyama
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il y a 36 minutes, Kiriyama a dit :

Au fait, est-ce qu'un locuteur qui parle portugais (un Brésilien par exemple) et un hispanophone sauraient se comprendre ? Ou alors les langues sont trop différentes ? 

Les Brésiliens comprennent généralement bien les hispanophones voisins. En le disant avec le sourire, je dirais qu'ils les comprennent parfois mieux que les Portugais. En revanche, les hispanophones ont en général plus de difficultés pour comprendre les Brésiliens et d'autant plus les Portugais. Cela s'explique notamment par la plus grandes variétés de phonèmes en portugais, avec notamment les nasales [ã] [ẽ] [ĩ] [õ], etc.

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il y a 39 minutes, Kiriyama a dit :

Sinon c'est quoi un huachicoleros

"Huachicoleros" c'est le nom donné au Mexique aux personne volant et vendant du carburant. Les huachicoleros agissent directement sur les oléoducs (Petróleos Mexicanos dispose de plus de 17 000 km d'oléoducs), ou en braquant des camions-citerne.

 

Fin janvier, le président était directement visé dans une narcomanta placée dans Salamanca (Guanajuato), signée par le chef du Cartel Santa Rosa de Lima (organisation  de niveau régional spécialisée dans le vol de carburant). Il lui demandait de retirer les troupes envoyées lutter contre les huachicoleros dans la région de Guanajuato. Pour comprendre l'ampleur de leurs affaires, il faut voir que, juste le 29 janvier, l'armée a saisie 8000 litres d'essence volée et 40 camions-citerne utilisés par le groupe. 

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Le Cartel Santa Rosa de Lima est en conflit avec le CJNG. Ce dernier même qui a visiblement annoncé soutenir le gouvernement, dans sa lutte contre les huachicoleros, ces derniers jours (voir mon précédent message). Aux dernières nouvelles le CJNG pratiquait aussi le vol de carburant.

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Le 19/02/2019 à 14:05, Kiriyama a dit :

Ils ont même de quoi se déguiser en policier. :mellow:

Ils se déplacent même pas déguisés la plupart du temps, et abordent des patchs marqués "CJNG". Mais sinon oui, ils ont de quoi se faire passer pour la police

 

Révélation

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Cartel-Jalisco-New-Generation-640x480.jp

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/!\ KIA

Révélation

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Le conflit entre le CJNG et Cártel Santa Rosa de Lima (voir mon précédent message) s'intensifie très fortement ce mois-ci, particulièrement à Salamanca et à Coatzacoalcos

 

Barrett M82 saisis au Cártel del Golfo fin 2018 (Tamaulipas)

 

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Guanajuato :

  • L'armée et la police fédérale ont battu en retraite après avoir été pris à parti par des une centaine de personnes, qui ont ensuite monté des barricades enflammées (25 février). Source
  • Non, cette vidéo n'a pas été tournée en Irak. Il s'agit de l'attaque menée par un groupe armé, visiblement du Cártel Santa Rosa de Lima, le 5 février, ayant conduit à la mort de cinq personnes. Il pourrait s'agir d'une attaque liée au conflit impliquant le Cártel Santa Rosa de Lima et le CJNG. (5 février)
Révélation

/!\ mort visible

 

Colima :

  • Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre bien la normalisation de la violence dans la ville de Colima (affrontements entre le CJNG et le CDS (Cártel de Sinaloa)). On y entend un habitant, tranquillement sur son vélo dire "Ah, mira, un muerto" ("Ah, regardez, un homme mort") après avoir vu un homme tué. (26 février)
Révélation

/!\ mort visible

Jalisco :

  • Des narcomantas, signées "El Mayo" (Zambada, le leader du CDS) ont été posées un peu partout dans la région de Jalisco. Elles appellent les autres cartels à un retour à "l'ancienne école". Elles invitent aussi les cartels à négocier avec "El Mayo", car il s’apprêterait à lancer un "nettoyage" du pays, aux côtés du gouvernement. (23 février)
  • Df4Htm2.jpg
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Le 28/02/2019 à 18:10, Baba1 a dit :
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Guanajuato :

  • L'armée et la police fédérale ont battu en retraite après avoir été pris à parti par des une centaine de personnes, qui ont ensuite monté des barricades enflammées (25 février). Source
  • Non, cette vidéo n'a pas été tournée en Irak. Il s'agit de l'attaque menée par un groupe armé, visiblement du Cártel Santa Rosa de Lima, le 5 février, ayant conduit à la mort de cinq personnes. Il pourrait s'agir d'une attaque liée au conflit impliquant le Cártel Santa Rosa de Lima et le CJNG. (5 février)
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/!\ mort visible

 

Colima :

  • Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre bien la normalisation de la violence dans la ville de Colima (affrontements entre le CJNG et le CDS (Cártel de Sinaloa)). On y entend un habitant, tranquillement sur son vélo dire "Ah, mira, un muerto" ("Ah, regardez, un homme mort") après avoir vu un homme tué. (26 février)
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/!\ mort visible

Jalisco :

  • Des narcomantas, signées "El Mayo" (Zambada, le leader du CDS) ont été posées un peu partout dans la région de Jalisco. Elles appellent les autres cartels à un retour à "l'ancienne école". Elles invitent aussi les cartels à négocier avec "El Mayo", car il s’apprêterait à lancer un "nettoyage" du pays, aux côtés du gouvernement. (23 février)
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Tamaulipas :

  • 19 passagers d'un car ont été enlevés par des hommes armés près de Palo Blanco (Google maps) (7 mars) (Source).
  • Quatre hommes armés ont été tués par une patrouille de l'armée dans les environs de El Azúcar (Google maps). Les soldats ont été attaqués en premier (11 mars) (Source).
    Révélation

    camioneta+blindada+camargo+balacera.jpg

  • Vidéo filmée par un soldat pendant un affrontement contre des membres du Cártel del Noreste, près de Nuevo Laredo (Google maps) (9 mars). 
    Révélation

     

    Un des criminels abattus, noter l'équipement (/!\ image de mort)
    Révélation

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Guanajuato :

  • Une attaque armée dans une discothèque de Salamanca (Google maps) a fait 15 morts. Elle pourrait être liée à la politique de lutte contre le vol de carburant menée par le gouvernent (voir mes précédents messages) (9 mars) (Source).
  • La traque menée par le gouvernement contre "El Mencho", chef du Cártel Santa Rosa de Lima (organisation  de niveau régional spécialisée dans le vol de carburant) se poursuit et avec de grands moyens déployés.

Puebla : 

  • Huit personnes tuées dans Puebla (Google maps) dans un contexte de guerre de bandes criminelles (drogue et huachicol) (10 mars) (Source).

Etat de Mexico :

  • "Il y a eu en moyenne 700 crimes quotidiens [en janvier], comme des homicides, des féminicides, des enlèvements et des extorsions [dans la ville de Mexico]" (Source).

Guerrero :

  • Vu récemment dans Coahuayutla de Guerrero (Google maps).
    Révélation

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  • Attaque à la grenade de membres de la Guardia Guerrerense contre Los Viagras, Petatlán (Google maps) (12 mars).
    Révélation

     

     

 

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Il y a 2 heures, Baba1 a dit :

Un des criminels abattus, noter l'équipement (/!\ image de mort)

De très fortes chances que le Barret M-82 soit issu de la magistrale foirade de l'ATF, la fameuse "opération fast & furious" d'il y a quelques années...

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Le 28/02/2019 à 18:10, Baba1 a dit :

Guanajuato :

  • L'armée et la police fédérale ont battu en retraite après avoir été pris à parti par des une centaine de personnes, qui ont ensuite monté des barricades enflammées (25 février). Source
  • Non, cette vidéo n'a pas été tournée en Irak. Il s'agit de l'attaque menée par un groupe armé, visiblement du Cártel Santa Rosa de Lima, le 5 février, ayant conduit à la mort de cinq personnes. Il pourrait s'agir d'une attaque liée au conflit impliquant le Cártel Santa Rosa de Lima et le CJNG. (5 février)
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Colima :

  • Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre bien la normalisation de la violence dans la ville de Colima (affrontements entre le CJNG et le CDS (Cártel de Sinaloa)). On y entend un habitant, tranquillement sur son vélo dire "Ah, mira, un muerto" ("Ah, regardez, un homme mort") après avoir vu un homme tué. (26 février)
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Jalisco :

  • Des narcomantas, signées "El Mayo" (Zambada, le leader du CDS) ont été posées un peu partout dans la région de Jalisco. Elles appellent les autres cartels à un retour à "l'ancienne école". Elles invitent aussi les cartels à négocier avec "El Mayo", car il s’apprêterait à lancer un "nettoyage" du pays, aux côtés du gouvernement. (23 février)
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"Soit vous vous alignez soit on vous aligne"

Ca a le mérite d'être clair ....

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O'Neil, Shannon. "The Real War in Mexico-How Democracy Can Defeat the Drug Cartels." publié en 2009 dans Foreign Affairs.

Résumé et extraits (traduits) :

Révélation

Résumé

Alors que le Mexique est englouti dans la violence liée à la drogue, les observateurs américains ont mis en garde contre l'effondrement de l'État et les bains de sang sur la frontière. Mais une telle hystérie obscurcit le vrai défi : la montée de la violence est un produit de la démocratisation du Mexique - et la seule vraie solution est de continuer à renforcer la démocratie mexicaine.

P. 1

Des assassinats éhontés, des enlèvements et des intimidations par des barons de la drogue évoquent des images de la Colombie du début des années 1990. Pourtant, c'est aujourd'hui le Mexique qui est englouti par l'escalade de la violence. Plus de 10 000 meurtres liés à la drogue ont eu lieu depuis que le Président Felipe Calderón a pris ses fonctions en décembre 2006 ; en 2008 seulement, il y en a eu plus de 6 000. Les cartels de la drogue ont commencé à utiliser des tactiques de guérilla : envoyer des bataillons lourdement armés pour attaquer les postes de police et assassiner des policiers, des fonctionnaires de l'État et des journalistes. Ils ont également adopté des stratégies de relations publiques novatrices pour recruter des partisans et intimider leurs ennemis : afficher des narcomantas - des banderoles accrochées par des trafiquants de drogue - dans des lieux publics et téléverser sur YouTube des vidéos d'effrayantes de décapitations. 

P. 3-4

L'escalade de la violence au Mexique est en partie un effet secondaire involontaire de la démocratisation et de la mondialisation économique. Le chaos, l'anarchie et la violence de la Révolution mexicaine - qui a commencé il y a près de cent ans - ont marqué le pays et permis l'émergence d'un État fort dominé par un seul parti politique. Créé en 1929, le Parti révolutionnaire national, rebaptisé par la suite Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), a systématiquement étendu son contrôle sur le territoire et la population du Mexique. Il a réprimé l'opposition politique en incorporant d'importants groupes sociaux - y compris les travailleurs, les paysans, les hommes d'affaires, les intellectuels et les militaires - dans la structure de son parti. 

La portée du PRI dépassait le cadre politique ; il a créé les classes économique et sociale au pouvoir dans le pays. Par le biais d'un modèle de développement centré sur l'intérieur (et plus tard en donnant l'argent du pétrole), le gouvernement a accordé des monopoles aux sympathisants du secteur privé, payé les dirigeants ouvriers, et distribué des milliers de postes dans le secteur public. Il a fourni des positions de choix et une reconnaissance nationale pour les intellectuels, les artistes et les journalistes loyaux. Célèbre sous le nom de "dictature parfaite", le PRI a utilisé sa formidable machine à favoritisme (soutenue, bien sûr, par une forte capacité répressive) pour maîtriser les voix dissidentes - et contrôler le Mexique pendant des décennies. 

Les liens entre le PRI et les commerçants illégaux ont commencé dans la première moitié du XXe siècle, à l'époque de la Prohibition. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la relation entre les trafiquants de drogue et le parti au pouvoir s'était consolidée. Par le biais du ministère mexicain de l'Intérieur et de la police fédérale, ainsi que des conseils municipaux et d'autres bureaux politiques, le gouvernement a établi des relations patron-client avec les trafiquants de drogue (comme il l'a fait avec les autres secteurs de l`économie et de la société). Cet arrangement limitait la violence contre les agents publics, les trafiquants de haut rang et les civils ; faisait en sorte que les enquêtes judiciaires n'atteignent jamais les échelons supérieurs des cartels ; et définissait les règles du jeu pour les trafiquants. Ce pacte s'est maintenu alors même que la production et le transit de drogues s'accéléraient dans les années 1970 et 1980. 

L'ouverture politique du Mexique à la fin des années 1980 et dans les années 1990 a perturbé cette dynamique de longue date. Le monopole politique du PRI a pris fin, de même que son contrôle sur le commerce de la drogue. La compétition électorale a annulé les accords non écrits, obligeant les barons de la drogue à négocier avec le nouvel establishment politique et encourageant les trafiquants rivaux à faire des offres pour de nouveaux marchés. En conséquence, la violence liée à la drogue au Mexique a d'abord augmenté dans les États dirigés par l'opposition. Après la perte du premier poste de gouverneur du PRI, en Basse-Californie en 1989, par exemple, la violence liée à la drogue y a fait un bond. Au Chihuahua, la violence a suivi une prise de pouvoir de l'opposition en 1992. Lorsque le PRI a reconquis le pouvoir au Chihuahua en 1998, les violences se sont déplacées vers Ciudad Juárez, une ville gouvernée par le Parti Action Nationale (PAN).

P. 6

Ces changements dans les activités commerciales et l'application de la loi ont accéléré la consolidation et la professionnalisation des narcotrafiquants mexicains. L'augmentation de la rentabilité s'est traduite par des activités plus importantes et plus de fonds, et à mesure que l'incertitude politique et celle du marché augmentaient, les cartels ont mis au point des arsenaux de répression toujours plus militarisés. La plus célèbre de ces branches est celle des Zetas [Cartel de Los Zetas, NDLR], qui ont été recrutés dans une unité d'élite de l'armée mexicaine dans les années 1990 par le cartel du Golfe. Ce groupe agit maintenant de façon indépendante, fournissant des armes de location et fonctionnant comme une organisation de trafic elle-même. Pour de nombreux Mexicains, son nom est devenu synonyme de terreur et d'effusion de sang. 

De cette structure opérationnelle de plus en plus sophistiquée, les organisations mexicaines de trafiquants de drogues se sont agressivement implantées sur les marchés de l'héroïne et de la méthamphétamine aux États-Unis, ainsi que sur le marché européen croissant de la cocaïne. Ils ont étendu leur influence en aval de la chaîne de production dans des pays sources tels que la Bolivie, la Colombie et le Pérou. Ils ont établi des têtes de pont dans les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes - qui, dans bien des cas, ont des institutions et des démocraties beaucoup plus faibles que le Mexique - où ils se sont intégrés dans le tissu économique, social et politique du pays, avec un effet dévastateur. Ils ont élargi et approfondi leur circuit de distribution aux États-Unis. Selon un récent rapport du ministère de la Justice, les cartels de la drogue mexicains représentent maintenant la " plus grande menace du crime organisé pour les États-Unis ", avec des activités dans quelque 230 villes des États-unis. Ils ont également diversifié leurs activités nationales, les participants s'intéressant de plus en plus aux enlèvements, à l'extorsion, à la contrebande et à l'immigration clandestine.

P. 8-9

Au lieu de cela, les États-Unis doivent élaborer une politique globale pour renforcer la sécurité nord-américaine - une politique qui traite le Mexique comme un partenaire égal et permanent. Le Mexique doit continuer de lutter contre les cartels de la drogue, et les États-Unis, à leur tour, doivent s'attaquer à leur propre rôle dans la perpétuation du commerce de la drogue et de la violence liée à la drogue. Mais plus important encore, le Mexique et les États-Unis doivent travailler ensemble pour élargir leur champ d'action au-delà des mesures de sécurité immédiates - en favorisant la démocratie au Mexique et la croissance de la classe moyenne. Ce n'est qu'alors qu'ils pourront surmonter les problèmes de sécurité auxquels les deux pays sont confrontés. 

Pour commencer, les États-Unis doivent examiner de près leur propre rôle dans l'escalade de la violence et de l'instabilité au Mexique. Cela signifie faire appliquer ses propres lois - et repenser ses propres priorités. En ce qui concerne le commerce des armes à feu, la loi américaine interdit la vente d'armes à des ressortissants étrangers ou à des "acquéreurs fictifs ", qui utilisent leur casier judiciaire vierge pour acheter des armes pour autrui. Elle interdit également l'exportation sans permis d'armes à feu vers le Mexique. Néanmoins, plus de 90% des armes à feu saisies au Mexique et dont on a retrouvé la trace proviennent des États-Unis. Il ne s'agit pas seulement des pistolets, mais aussi des armes à feu semi-automatiques de type AR-15 et A-47, favorites des cartels. Pour arrêter cette "rivière de fer" d'armes à feu, Washington doit inspecter le trafic à la frontière qui va vers le sud - pas seulement vers le nord - et augmenter les ressources du Bureau des alcools, tabacs, armes à feu et explosifs. (Même avec de récents déploiements supplémentaires, seulement 250 officiers et inspecteurs de l'ATF couvrent la frontière de 2 000 miles [3220 km, NDLR].) Cet effort devrait également inclure un programme plus vaste de sensibilisation et d'éducation, encourageant les ventes responsables dans les magasins et les expositions d'armes ainsi que décourager les acquéreurs fictifs potentiels en les avertissant plus explicitement des sanctions auxquelles ils seraient exposés en cas de capture. Réduire les instruments de la violence au Mexique est un premier pas vers la prise en charge de la responsabilité des États-Unis.

P. 10-11

Au fur et à mesure que les États-Unis s'attaquent aux problèmes de leur propre pays, ils devraient aussi aider le Mexique à relever ses défis. Jusqu'à l'année dernière encore, les États-Unis fournissaient moins de 40 millions de dollars par an à leur voisin du Sud pour financer la sécurité, ce qui contraste nettement avec les 600 millions de dollars destinés à la Colombie. Cette situation a changé en juin dernier avec l'adoption par le Congrès de l'Initiative Mérida, qui prévoyait la fourniture de 1,4 milliard de dollars en équipement, logiciels et assistance technique aux forces militaires, policières et judiciaires du Mexique sur trois ans.

Malgré ses nombreux aspects louables, l'Initiative Mérida ne va pas assez loin et assez vite. D'une part, il est tout simplement trop faible. Le budget actuel du Plan Colombie est deux fois plus important que celui alloué au Mexique en 2009 - et ce, pour un pays qui n'a pas de frontière commune avec les États-Unis. Et même l'appui au Plan Colombie s'effrite devant les milliards de dollars que les consommateurs de drogue américains fournissent aux ennemis du Mexique dans cette confrontation. Comparé à d'autres menaces à la sécurité nationale des États-Unis, le Mexique reste une idée en arrière-plan. 

Les dépenses ont également été beaucoup trop lentes. Bien que 700 millions de dollars aient été débloqués par le Congrès en avril 2009, seulement 7 millions de dollars ont été versés. Malgré l'urgence dont on parle, la lourdeur du processus de consultation entre les deux pays, conjuguée à la complexité du processus de dispersion (puisque toute l'aide est en nature et non en espèces), n'a guère fait de progrès, même si le nombre de décès augmente. Plus important encore, l'objectif de cette aide est trop étroit, ce qui reflète une mauvaise compréhension du défi fondamental que doit relever le Mexique. Contrairement à la Colombie, qui a dû reprendre de vastes pans de territoire aux groupes de guérilla, aux organisations paramilitaires et aux cartels de la drogue, l'État mexicain a réussi à réprimer la violence croissante quand il a déployé des unités militaires importantes et bien armées. Jusqu'à présent, les cartels n'ont opposé qu'une résistance limitée face aux véritables manifestations de force de l'État - par exemple, lorsque le gouvernement a envoyé 7.000 hommes à Ciudad Juárez en mars 2009. La puissance de feu n'est pas le problème principal ; la soutenabilité l'est.

P. 14

Les États-Unis devraient également contribuer à créer des débouchés au Mexique. Cela signifie qu'il faut accroître l'aide au développement, plutôt que de se limiter à l'aide à la sécurité. Avec moins de 5 millions de dollars pour 2009, l'aide au développement des États-Unis au Mexique est dérisoire. Une aide accrue devrait être axée sur l'appui aux efforts déployés par le Mexique pour développer ses programmes d'éducation et d'infrastructure et encourager entrepreneuriat local et la création d'emplois. 

L'immigration est étroitement liée à l'économie et à la sécurité. Les possibilités économiques aux États-Unis et leur absence au pays attirent des millions de Mexicains vers le nord. Les envois de fonds ultérieurs constituent une bouée de sauvetage pour des millions de ménages mexicains et ont permis à de nombreuses familles de sortir de la pauvreté et d'entrer dans les rangs inférieurs de la classe moyenne du pays. En même temps, l'immigration aux États-Unis éloigne bon nombre des meilleurs et des plus brillants mexicains, limitant les retombées de leur travail sur l'économie et la société en général. 

La plupart des études montrent que l'immigration procure des avantages nets aux États-Unis, notamment en fournissant des travailleurs flexibles à des secteurs économiques en pénurie de main-d'œuvre, en abaissant les prix des biens et services à forte intensité de main-d'œuvre produits au pays et en contribuant à des programmes d'admissibilité comme la sécurité sociale. L'illégalité de ces flux humains a cependant son prix. Elle fait baisser les salaires locaux et exerce des pressions sur les services locaux de santé et d'éducation, et elle peut miner les droits du travail. Sur le plan de la sécurité, la présence de millions de travailleurs non autorisés aux États-Unis permet à des éléments peu recommandables de se cacher parmi une population plus nombreuse obligée de vivre en clandestinité. Les profits illicites peuvent être cachés dans le flux d'argent gagné honnêtement qui retourne au Mexique, ce qui complique les efforts contre le blanchiment d'argent. 

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Atuesta, Laura H., and Dusan Paredes. "Do Mexicans flee from violence? The effects of drug-related violence on migration decisions in Mexico." publié en 2016 dans le Journal of Ethnic and Migration Studies.

Résumé et extraits (traduits) :

Révélation

Résumé

Cet article tente d'identifier l'existence de mouvements de population au Mexique causés par la violence liée à la drogue. Nous identifions deux types de migrants : (i) les migrants qui passent d'États non violents à des États violents, en raison de meilleures perspectives économiques et d'un coût de la vie moins élevé dans les pays de destination et (ii) les migrants qui passent d'États violents à des États non violents : ils continuent de migrer même si le coût de la vie à destination est plus élevé et les perspectives économiques sont moindres. Notre hypothèse est que pour le second type, les migrants fuient la violence et sont prêts à sacrifier des opportunités économiques afin de gagner leur sécurité. Par exemple, lorsque les migrants passent d'États non violents à des États violents, ils exigent un salaire 25% plus élevé afin d'augmenter les chances de migration de 10%. Au contraire, lorsque les migrants passent d'États violents à des États non violents, ils exigent seulement une augmentation de leur salaire de 15%.

P. 1-2

La violence au Mexique s'est considérablement intensifiée depuis que le gouvernement fédéral a lancé la guerre contre le crime organisé. En particulier, la violence a augmenté dans les États dans lesquels le gouvernement a eu des affrontements avec les organisations criminelles. Le taux d'homicides volontaires pour 100 000 habitants est passé de 8 à 18 entre 2007 et 2008 et, depuis lors, il a augmenté chaque année jusqu'en 2011. 25 000 disparitions forcées ont été signalées par le gouvernement fédéral depuis 2006. Toutefois, jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas reconnu l'existence de populations déplacées à l'intérieur du pays et il n'existe aucune donnée permettant d'évaluer l'ampleur du problème ni les conséquences économiques de ce déplacement.

Cet article analyse la migration interne au sein du Mexique. À la suite des recherches antérieures menées par l'IDMC sur la relation entre la migration et la violence, notre objectif est de déterminer si les migrants se déplacent parce qu'ils cherchent de meilleures opportunités économiques ou pour des raisons non économiques, comme la recherche de conditions de vie plus sûres. Notre méthodologie propose l'utilisation d'une nouvelle approche dérivée de la littérature d'évaluation d'impact, l'appariement exact approximatif (CEM), pour évaluer l'importance de l'écart salarial dans les décisions de migration. Si les facteurs économiques ne sont pas en mesure d'expliquer pourquoi les gens émigrent de la plupart des États violents, cela pourrait suggérer qu'il s'agit d'une migration différente et que les taux élevés de criminalité pourraient entraîner de tels mouvements de migrants. 

En utilisant la littérature contrefactuelle de manière innovante et trois ensembles de données différents, cet article estime les salaires potentiels individuellement pour chaque migrant s'il/elle avait décidé de ne pas migrer et, par conséquent, la probabilité de flux migratoires différents au sein des Etats mexicains. Contrairement aux études traditionnelles sur la migration qui calculent les salaires en moyenne pour chaque région, nous considérons que chaque salaire dépend principalement des caractéristiques individuelles des travailleurs et de la façon dont ces caractéristiques sont évaluées financièrement sur les marchés du travail locaux. Cette approche économétrique peut être étendue à d'autres pays ayant des contraintes de données similaires.

P. 3-4

Les efforts visant à quantifier le nombre de personnes déplacées au Mexique sont limités. Selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), le nombre total de personnes déplacées au Mexique en 2007 en raison de la guerre contre le crime organisé était de 160 000, sans compter les 115 000 autres personnes qui ont franchi la frontière vers les États-Unis. D'autre part, l'entreprise Parametría (2012) estime que la population déplacée est d'environ 1,6 million de personnes. L'approche la plus solide pour quantifier le problème, du moins au niveau local, a été une enquête menée en 2009 par l'Universidad Autónoma de Ciudad Juárez auprès des familles des personnes qui ont quitté leur foyer. Selon leurs résultats, seulement à Ciudad Juárez, 230 000 migrants ont émigré à cause de l'escalade de la violence entre 2007 et 2009 ; 46% de ces migrants sont restés dans le pays en tant que déplacés internes et le reste a traversé la frontière américaine.

Bien que les données officielles permettant de quantifier le nombre de personnes déplacées au Mexique fassent défaut, des efforts ont été faits pour étudier ce phénomène. Par exemple, Durin (2013) estime la population déplacée au niveau municipal en analysant le taux d'inoccupation des propriétés en 2005 et 2010. Selon ses estimations, Tijuana est la municipalité qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées (160 000), et rien que dans les États du Nord, il y a eu 420 000 personnes déplacées entre 2005 et 2010. Rios Contreras (2014), d'autre part, estime les changements inattendus dans la population de chaque municipalité en fonction des crimes liés au crime organisé, et constate que les localités où la violence liée aux drogues est plus répandue connaissent un flux migratoire inopiné plus important que les autres municipalités du pays. Enfin, l'IDMC rapporte des estimations correspondantes au niveau des municipalités en comparant les flux migratoires des 104 municipalités du Mexique avec les niveaux les plus élevés de violence avec des municipalités similaires avec de faibles niveaux de violence, ce qui montre que les municipalités violentes ont 15 fois plus de flux migratoires que les municipalités avec de faibles niveaux de violence.

P. 13

Les résultats montrent des éléments de preuve initiaux à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les salaires différentiels reflètent les conditions de violence dans chacun des États : les salaires potentiels dans les États à forte violence sont supérieurs aux salaires dans les États à faible violence pour le même groupe de migrants. D'un autre côté, les différences de salaires pour les migrants qui gardent leur résidence dans des États ayant le même niveau de violence ne sont pas significatives. Nous observons également que le lieu d'origine est également important pour déterminer les écarts salariaux : les migrants venant d'États à forte violence ont besoin d'un salaire nettement plus élevé s'ils passent à des États à moyenne ou forte violence que s'ils passent à des États à faible violence (l'écart salarial pour le premier cas est d'environ 20%, alors que pour le second cas il est seulement de 6%). 

Les migrants venant d'États qualifiés d'États à forte violence ont des salaires plus faibles que les migrants venant d'États à faible, moyenne ou forte violence, lorsqu'ils décident d'émigrer vers des États à faible, moyenne ou forte violence, par rapport à l'écart salarial qui existerait pour un migrant venant d'un État à faible violence. Par exemple, les migrants venant d'un État classé dans la catégorie des États à forte violence bénéficieraient d'une prime salariale de 6,44 % en moyenne s'ils décidaient d'aller dans un État - classé dans la catégorie des États à faible niveau de violence. D'un autre côté, cette prime est de 42,99% pour les migrants venant d'un pays où la violence est faible et qui passent dans un autre pays où la violence est faible.

P. 18

Il n'est pas facile de relier nos résultats à un effet de déplacement au Mexique et des recherches plus approfondies sont nécessaires dans ce domaine, en particulier des données plus précises. Toutefois, le fait que les variables économiques ne sont pas en mesure d'expliquer les flux migratoires provenant d'États violents, de la même manière qu'elles expliquent les flux migratoires provenant d'États non violents, suggère qu'un phénomène migratoire différent est observé lorsque les personnes quittent les États violents, et l'exposition par la violence pourrait être considérée comme une des explications. 

Le présent document présente plusieurs aspects à améliorer dans les recherches futures. Tout d'abord, une règle simple a été proposée pour définir le niveau de violence dans chaque État. De nouvelles recherches pourraient reproduire cet exercice avec des seuils différents ou avec des informations affinées qui permettent de décomposer le type de criminalité réellement pertinent pour les migrants. Deuxièmement, d'autres recherches pourraient également tenir compte de l'effet potentiel des commodités offertes par les différents États. Roback (1982) affirme ici que les commodités affectent à la fois l'offre et la demande, et que leur effet est capitalisé par les salaires. Troisièmement, nous concentrons nos recherches au niveau de l'État, sans tenir compte de l'hétérogénéité des municipalités. Notre décision fut prise parce que nous estimons les salaires potentiels individuellement, et que l'estimation des probabilités de migration individuelle vers les 2457 municipalités du Mexique était trop coûteuse en termes de calcul et de temps. Enfin, une extension de cette analyse serait d'explorer les résultats hétérogènes de la migration par secteur économique afin de comprendre l'effet de la violence liée à la drogue sur différents travailleurs en fonction de leur profession. 

L'existence de populations déplacées entraîne deux coûts principaux qui devraient être pris en charge par les autorités gouvernementales. La première est la crise humanitaire générée par les mauvaises conditions de vie auxquelles ils sont confrontés dans leurs destinations. Au Mexique, les personnes déplacées, en général, ne reçoivent pas d'aide humanitaire de la part du gouvernement et, si tel est le cas, elles se retrouvent dans des conditions déplorables. Un deuxième coût est lié à la recherche d'une solution durable au phénomène de déplacement.

L'article

 

 

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Pourquoi les cartels de la drogue sont-ils entrés en guerre au Mexique ?

Trejo, Guillermo, and Sandra Ley. "Why did drug cartels go to war in Mexico? Subnational party alternation, the breakdown of criminal protection, and the onset of large-scale violence." publié en 2018 dans Comparative Political Studies.

Résumés et extraits (traduits) :

Révélation

Résumé

Cet article explique pourquoi les cartels de la drogue mexicains sont entrés en guerre dans les années 1990, alors que le gouvernement fédéral ne menait pas une grande lutte antidrogue. Nous soutenons que l'alternance politique et la rotation des partis au pouvoir au sein du gouvernement de l'État ont fragilisé les réseaux informels de protection qui avaient facilité les opérations des cartels sous le régime du parti unique. Sans protection, les cartels ont créé leurs propres milices privées pour se défendre contre les groupes rivaux et les nouvelles autorités de l'opposition. Après avoir sécurisé leur territoire, ils ont utilisé ces milices pour conquérir des territoires rivaux. À partir d'une base de données originale sur les meurtres entre cartels, de 1995 à 2006, nous montrons que la propagation des victoires de l'opposition au sein du gouvernement a été fortement associée à la violence entre cartels. Sur la base d'entretiens approfondis avec des gouverneurs de l'opposition, nous montrons qu'en retirant simplement les hauts et moyens fonctionnaires du bureau du procureur de l'État et de la police judiciaire - les institutions où la protection a été forgée - les gouverneurs entrants ont involontairement enclenché des guerres entre les cartels.

P. 2-3

Bien que les guerres civiles aient représenté les conflits les plus violents du monde au cours de la seconde moitié du XXe siècle, certains des conflits les plus meurtriers du monde d'aujourd'hui n'impliquent pas des groupes rebelles armés cherchant à renverser des gouvernements nationaux mais des groupes criminels organisés (OCG) luttant pour contrôler des marchés criminels. Par exemple, après un siècle de guerre civile et de révolution, l'Amérique latine reste l'une des régions du monde les plus violentes, mais la violence n'est plus associée aux luttes révolutionnaires pour la justice sociale, mais aux guerres de territoire pour le contrôle des corridors du trafic de drogue. Le cas des guerres de la drogue au Mexique illustre le caractère mortel de tels conflits : Entre 2007 et 2012, plus de 70 000 personnes ont été assassinées dans des conflits entre cartels. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur au nombre médian de victimes de toutes les guerres civiles de la seconde moitié du XXe siècle.

La plupart des théories du crime et du crime organisé en sciences sociales sous-tendent l'ampleur de la violence criminelle que vivent aujourd'hui des pays comme le Mexique. Bien que les spécialistes du crime organisé reconnaissent que la violence et la coercition sont fondamentales pour régler les différends et réussir dans le milieu criminel, la plupart d'entre eux prétendent que les barons et mafias du crime préfèrent engager des gardes du corps et tueurs à gages pour résoudre des différends criminels avec un minimum de violence, plutôt que créer des armées organisées pour mener des guerres. La violence criminelle à grande échelle est mauvaise pour les affaires parce qu'elle entraîne des frais d'agence : S'engager dans une guerre de territoire oblige les OCG à développer des milices privées pour défendre leurs territoires, mais ces armées privées peuvent devenir indépendantes et contester le contrôle de leurs patrons sur les marchés criminels. La violence criminelle à grande échelle crée également une publicité indésirable qui peut attirer les interventions gouvernementales dans le milieu criminel. 

Si la violence à grande échelle peut avoir de telles conséquences indésirables pour les OCG, pourquoi les barons du crime se livrent-ils à des guerres criminelles ? 

Dans cet article, nous analysons la poussée des guerres entre cartels et le début de la violence criminelle à grande échelle au Mexique, un pays où les cartels de la drogue sont les principaux passeurs de drogues illégales d'Amérique du Sud aux États-Unis depuis les années 1980. Après une période de coexistence pacifique dans les années 80, les cartels sont entrés en guerre dans les années 90 (près de 350 morts par an en 1997) et la guerre s'est intensifiée dans les années 2000 (près de 1 400 morts en 2006). Les guerres entre cartels ont d'abord éclaté dans les municipalités des États du nord-ouest le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, mais elles se sont rapidement propagées au nord-est et sur la côte du Pacifique, où les cinq principaux cartels du Mexique (Tijuana, Juárez, Sinaloa, Gulf et La Familia Michoacana) ont mené six grandes guerres intestines entre 1990 et 2006. 

P. 5-6

Motivations. 
La plupart des études sur la violence liée à la drogue au Mexique affirment que la concurrence pour les itinéraires du trafic de drogue et le désir d'établir ou de maintenir des contrôles monopolistiques ont motivé les cartels à entrer en guerre. Les chercheurs ont identifié deux déclencheurs de la concurrence : l'avidité et la protection. 

L'avidité. Les chercheurs ont laissé entendre que les chocs exogènes subis par les affaires incitaient fortement les cartels à lutter pour le contrôle des corridors du trafic de drogue. Un fait important donne à penser que la répression des cartels colombiens dans les années 1990 et la possibilité d'une expansion commerciale majeure ont amené les cartels mexicains à se battre pour le contrôle de la production et du trafic de drogues d'Amérique du Sud vers les États-Unis. 

Si l'argument de la cupidité est juste, nous devrions nous attendre à ce que l'expansion du trafic de drogue ait entraîné l'éclatement simultané de guerres entre cartels sur les routes du trafic de drogue au Mexique. Pourtant, les guerres entre cartels ont éclaté de façon inégale et séquentielle au cours des 16 années qui se sont écoulées entre 1990 et 2006. Ce schéma ponctué suggère que les chocs commerciaux externes ne sont peut-être pas à l'origine de guerres entre cartels, mais qu'ils ont seulement contribué à l'escalade des conflits en cours. 

La protection. Un autre argument met l'accent sur la transition d'un régime à parti unique à une démocratie multipartite. En supposant que les autorités fédérales étaient les principaux acteurs de la protection des cartels de la drogue, il semblerait que la défaite du PRI au niveau national ait ouvert une nouvelle ère de guerres territoriales violentes. Un deuxième compte rendu suppose que les services de police municipaux ont joué un rôle clé dans la protection des cartels et suggère que la concurrence électorale municipale a compromis l'accès des cartels aux réseaux de protection informels. Un troisième rapport suggère que l'alternance à tous les niveaux de gouvernement (fédéral, étatique et municipal) a sapé le rôle de l'État dans les opérations de trafic de drogue et laissé les cartels de leur côté pour réglementer de manière autonome l'industrie des drogues par la violence.

P. 6-7

Ressources organisationnelles.
Que les cartels décident de partir en guerre à la recherche de profits ou de protection, ils ont besoin de soldats et d'armes pour faire face à ces conflits. 

Les soldats. La sociologie du crime a montré que les jeunes hommes issus de familles monoparentales dans les zones urbaines pauvres des États-Unis sont attirés par les gangs de rue et les organisations criminelles et s'engagent souvent dans la violence criminelle meurtrière. Des sociologues analysant les guerres criminelles en Amérique latine ont démontré que le désir de mobilité économique rapide, le statut et le respect social ont conduit un nombre écrasant de jeunes hommes des communautés urbaines marginalisées à devenir combattants dans ces guerres de la drogue.

Si la disponibilité structurelle des jeunes hommes pour mener des guerres criminelles peut expliquer un aspect crucial de la violence criminelle à grande échelle, elle ne peut à elle seule expliquer pourquoi les cartels sont partis en guerre en premier lieu. Les membres des gangs de rue peuvent être disponibles pour mener des guerres de territoire en échange de récompenses économiques, mais si les cartels n'ont aucune incitation à se battre, les barons de la drogue ne formeront pas de milices privées et les membres de gangs ne deviendront pas des soldats. Par conséquent, la disponibilité de soldats volontaires peut expliquer la durée des guerres criminelles, mais non la motivation initiale des cartels à les mener.

Les armes. Étant donné que la plupart des armes d'assaut dans les guerres entre cartels au Mexique proviennent des États-Unis, Dube et ses collaborateurs (2013) évaluent l'impact de l'expiration, en 2004, de l'interdiction américaine des armes d'assaut sur la violence criminelle dans les municipalités mexicaines situées à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. En prenant comme point de comparaison la Californie, l'État où une interdiction locale est restée en vigueur, ils montrent que les municipalités mexicaines situées le long des États frontaliers où l'interdiction a été levée et où les cartels avaient accès à des armes d'assaut ont connu une augmentation significative de la violence criminelle après 2004.

Si la disponibilité des armes peut expliquer l'évolution des guerres entre cartels, elle ne peut expliquer les incitations initiales des cartels à se battre. En fait, les cartels du nord-ouest du Mexique ont créé des milices privées et sont entrés en guerre lorsque l'interdiction américaine des armes d'assaut est entrée en vigueur en 1994. Dube et ses collaborateurs (2013) reconnaissent ce point et complètent leur affirmation centrale sur la relation entre la disponibilité des armes d'assaut américaines et la violence entre cartels mexicains en soutenant que la motivation initiale des cartels à lutter contre ce phénomène était due à l'effondrement des réseaux de protection gouvernementaux informels dans les municipalités le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, sous l'impulsion des élections municipales dans les années 90.

P. 11

L'effondrement des régimes autoritaires risque de perturber les réseaux de protection qui permettent aux marchés illégaux de fonctionner efficacement. Les étudiants du crime organisé ont observé que les spécialistes de la violence de l'ancien régime jouent souvent un rôle clé dans le développement des marchés criminels post-autoritaires. Gambetta (1993) a noté pour la première fois qu'après la disparition des rapports féodaux et l'essor de l'agriculture commerciale dans le sud de l'Italie, les gardes privés au chômage des anciens propriétaires terriens siciliens ont créé la mafia. Varese (2005) a observé que les anciens agents de la police secrète soviétique (KGB) et les vétérans de la guerre soviétique en Afghanistan ont joué un rôle de premier plan dans la montée de la mafia russe après la disparition de l'Union soviétique. En Amérique latine, Cruz (2011) a documenté le rôle crucial des forces de sécurité de l'ère autoritaire dans le développement de réseaux criminels post-autoritaires et dans la production de violence criminelle pour le Salvador, le Guatemala et le Honduras.

Mais les transitions d'un régime autoritaire à la démocratie ne donnent pas toujours lieu à des OCG et à des vagues majeures de violence criminelle. Cruz (2011) suggère qu'une flambée de violence criminelle à grande échelle est moins susceptible de se produire lorsque de nouvelles élites démocratiques adoptent des réformes majeures du secteur de la sécurité qui contrarient les comportements militaires et policiers par de puissants mécanismes de surveillance civile et de responsabilité sociale. 

Comme le Mexique a connu une transition au cours de laquelle les élites démocratiques nouvellement élues n'ont pas introduit de réformes majeures dans le secteur de la sécurité, l'expansion des OCG et la montée en flèche des violences criminelles était plus probable. Au Mexique, cependant, la violence entre les cartels a varié considérablement d'une région sous-nationale à l'autre dans les années 1990 et 2000. Le fait que l'alternance politique au niveau infranational a également varié considérablement d'une région à l'autre au cours de ces années, nous offre une occasion unique de vérifier si ces deux processus étaient liés de manière causale. Pour évaluer les liens potentiels entre l'alternance des partis au niveau infranational et le déclenchement de guerres criminelles, il est toutefois crucial de comprendre la structure des réseaux informels de protection gouvernementale des criminels qui se sont constitués pendant la période autoritaire.

P. 12

Les réseaux de protection infranationaux au Mexique.
Les informations provenant de documents déclassifiés, de témoignages de témoins protégés et de deux procès militaires ont clairement établi que les hauts responsables mexicains liés à la Direction fédérale de la sécurité (DFS) - une agence de sécurité dirigée par du personnel militaire et chargée de la police politique et des opérations anti-insurrectionnelles sous le régime du parti unique - ont réglementé le monde des criminels au Mexique et développé les premiers réseaux informels de protection qui ont permis l'émergence des cartels mexicains dans les années 1980. Cependant, la libéralisation partielle des contrôles autoritaires en 1977, conjuguée aux pressions du gouvernement américain après que les dirigeants du cartel de Guadalajara eurent ordonné l'assassinat d'un agent de la Drug Enforcement Agency (DEA) qui avait infiltré le cartel, a entraîné la dissolution du DFS en 1985 et la décentralisation de la répression politique des militaires aux autorités civiles dans 31 États du Mexique. 

Bien que de nombreux agents de la DFS aient été transférés dans les délégations au niveau des États du bureau du procureur national (PGR) et aient pu influencer les opérations de la police fédérale dans les États, le pouvoir et le savoir-faire de la répression politique ont été transférés des forces fédérales à la police judiciaire au niveau des États sous le contrôle des gouverneurs des États et des procureurs généraux des États (les procureurs de l'État). S'appuyant sur les données les plus complètes sur les violations des droits de l'homme au Mexique, la figure 1 montre qu'à la fin des années 80 et tout au long des années 90, la police judiciaire de l'État était la principale force répressive contre les dissidents politiques au Mexique. Si l'armée a joué un rôle important, principalement en réaction à l'éclatement de l'insurrection armée à la fin des années 90, les forces de sécurité subnationales, notamment les officiers de la police judiciaire des États, ont pris le dessus au moment où les ententes se développaient. 

Dans plusieurs entretiens approfondis, d'anciens gouverneurs de l'opposition et les membres de leur cabinet ont désigné la police judiciaire de l'État - l'acteur chargé de réprimer la dissidence politique - comme le principal acteur du développement des réseaux informels de protection gouvernementale des cartels de la drogue depuis le milieu des années 80.

P. 31-32

Nous avons laissé entendre que les cartels mexicains sont entrés en guerre dans les années 1990 parce qu'ils avaient perdu l'accès à la protection informelle de l'État dont ils bénéficiaient sous la domination du monopartisme. Nos preuves montrent que l'alternance des partis sous-nationaux au sein du pouvoir gouvernemental a entraîné l'effondrement de la protection et motivé les barons de la drogue à créer leurs propres milices privées pour défendre leur territoire contre les attaques potentielles des nouveaux gouvernements d'opposition et des cartels concurrents. Ces milices privées ont permis aux cartels de renégocier la protection informelle avec les autorités de l'opposition et de conquérir des territoires rivaux dans d'autres États où l'effondrement de l'hégémonie du PRI rendait les cartels nationaux vulnérables. En fin de compte, nous montrons que la généralisation des expériences d'alternance au niveau infranational a conduit à la prolifération des milices privées et à l'éclatement de guerres entre les cartels. 

Notre analyse diffère des récits dominants de la violence liée à la drogue au Mexique de deux façons importantes. La mise en évidence de ces différences a des implications cruciales non seulement pour notre compréhension des guerres entre cartels au Mexique, mais aussi pour l'étude de la violence criminelle à grande échelle en général. 

Une première différence majeure est que si les principales explications de la violence liée à la drogue au Mexique suggèrent que l'incertitude associée à la compétition électorale municipale a conduit à l'effondrement des réseaux de protection gouvernementaux informels et à des guerres entre cartels, nous montrons un chemin causal impliquant un mécanisme différent - l'alternance des partis - fonctionnant à un autre niveau géographique - des juridictions étatiques. 

Plutôt que la compétition électorale et la simple présence de partis d'opposition menant des campagnes électorales, nos éléments de preuve révèlent que la rotation réelle des partis au pouvoir au sein du gouvernement de l'État et le retrait des hauts et moyens fonctionnaires du bureau du procureur de l'État et de la police judiciaire de l'État ont entraîné la dégradation de la protection. Selon nous, les acteurs municipaux n'étaient pas les acteurs centraux de la protection pénale ; ce sont plutôt les officiers de la police judiciaire de l'État qui étaient les acteurs centraux de l'organisation de ces réseaux. Que les acteurs municipaux ou étatiques soient les principaux fournisseurs de protection pénale n'est pas simplement une dispute scolaire. Si les responsables politiques décident de miner les réseaux de protection criminelle et de se concentrer sur le démantèlement des forces de police municipales et l'autonomisation des forces de police étatiques, ils pourraient très bien renforcer les réseaux criminels étatiques et établir par inadvertance la base institutionnelle pour une violence criminelle accrue. 

L'implication théorique importante est que l'alternance des partis - l'une des caractéristiques de la démocratie représentative - peut être un déclencheur de violence à grande échelle dans des sociétés où les sphères du crime organisé et de l'autorité gouvernementale se croisent. Bien que les spécialistes du crime organisé en économie et en sociologie aient longtemps supposé que les autorités gouvernementales et les OCG opèrent dans des sphères distinctes et opposées, nous avons démontré dans cet article l'existence d'une zone grise d'interaction entre le gouvernement et la criminalité. La question de savoir si ces liens s'établissent au niveau national, étatique ou municipal est en grande partie une question contextuelle qui varie d'un pays à l'autre. Ce qui est plus général, cependant, c'est l'impact que l'alternance des partis peut avoir sur le démantèlement des dispositions pénales de l'État et sur le déclenchement de la violence. Par exemple, la rotation des forces politiques dans des endroits aussi éloignés que le Guatemala et le Brésil, où des groupes criminels et armés ont établi des liens étroits avec les autorités gouvernementales infranationales, a donné lieu à d'importantes poussées de violence criminelle à grande échelle. 

Une deuxième différence importante est que si les explications dominantes de la violence liée à la drogue au Mexique tiennent pour acquis l'existence de milices et supposent que les cartels étaient de facto équipés pour mener des guerres de territoire, dans cet article, nous avons expliqué pourquoi les cartels ne voulaient en principe pas créer des armées privées, théorisé les conditions dans lesquelles ils le feraient, et fourni des preuves qualitatives sur la montée et la prolifération des milices privées au Mexique. Il est historiquement inexact d'assimiler les milices privées à un cartel au sens large, car pendant la plus grande partie des années 1980, les barons mexicains de la drogue se contentaient des gardes du corps pour se protéger et protéger leurs familles, et sous-traitaient leurs activités aux spécialistes étatiques en violence pour assurer leurs activités. L'incapacité d'identifier, de conceptualiser et d'évaluer le rôle crucial que les milices privées ont joué dans les guerres de territoire du Mexique déforme le compte rendu de l'éclatement et du développement précoce des guerres criminelles (1990-2006) et nous empêche de comprendre pleinement pourquoi la politique du gouvernement fédéral de décapitation des cartels de la drogue (2007-2012), qui a permis par inadvertance aux milices privées de devenir des criminels indépendants, a entraîné une augmentation sans précédent de la violence liée aux drogues de 1400 à 12 000 meurtres par année.

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L'origine des Zetas et leur expansion dans le nord de Coahuila. 

Avant-propos Los Zetas a été (et reste sous différentes formes) un cartel, ultra-violent, de la drogue mexicain formé d'anciens militaires, utilisant notamment le terrorisme. L'organisation a particulièrement participé à l'explosion de la violence dans le Nord-Est, l'Est et le Sud du Mexique. Le cartel a été rendu coupable de crime contre l'humanité au Mexique.

Révélation

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(Source : Lasillarota)

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(Source : Proceso)

 

Valdés, Víctor Manuel  Sánchez, and Manuel  Pérez Aguirre.  2018.  "The Origin of the Zetas and Their Expansion in Northern Coahuila."  Seminario de Violencia y Paz del Colegio de México.

Les auteurs : "Cet article complète "The Zeta Yoke", dans le but de décrire l'expansion des groupes criminels opérant dans la région. Divisée en deux parties, la première comprend l'histoire des Zetas, de leurs origines et de leurs opérations jusqu'à leur rupture avec le cartel du Golfe, et ce que nous savons de leur situation actuelle ; la seconde partie examine l'importance stratégique du nord de Coahuila, les raisons de l'arrivée des Zetas dans la région, et certains aspects de leur opération dans la région."

Extraits (traduits) :

Révélation

P. 7-9

Contexte : le cartel du Golfe

Le cartel du Golfe a commencé sa vie comme une organisation de contrebande de whisky à Matamoros, Tamaulipas [Google maps, NDLR]. Dirigé par Juan Nepomuceno Guerra, il a tiré parti de la prohibition aux États-Unis en trafiquant ses produits au Texas dans les années 30. Au milieu des années 80, Nepomuceno Guerra a graduellement commencé à céder les rênes de l'organisation à Juan García Ábrego, un de ses neveux. Le principal changement au sein du cartel du Golfe, sous la direction de García Ábrego, a été la transition vers le trafic de drogues à grande échelle, répondant à la demande du marché international de la drogue.

La croissance du cartel du Golfe a été si spectaculaire au début des années 1990 que beaucoup ont cru que García Ábrego avait conclu un accord spécial avec les autorités mexicaines. "Curieusement, son leadership n'a duré qu'un peu plus longtemps que les six années de présidence de Carlos Salinas de Gortari : il a été arrêté seulement 13 mois après le départ de Salinas, le 14 janvier 1996. Le gouvernement mexicain a alors profité de la nationalité américaine de García Ábrego pour ordonner l'extradition immédiate du baron de la drogue. Cette décision a empêché García Ábrego d'utiliser à son avantage la corruption au sein du système pénitentiaire mexicain pour continuer à diriger le cartel du Golfe derrière les barreaux, le modus operandi de l'un de ses successeurs quelques années plus tard.

Selon Guillermo Valdés Castellanos, Gómez Herrera s'est concentré sur l'élimination de ses rivaux et sur la poursuite de ses activités récréatives, en déléguant les questions opérationnelles et commerciales à Cárdenas Guillén. En ce sens, Gómez Herrera semblait considérer Cárdenas Guillén plus comme un subordonné que comme un partenaire. Cette double configuration, quoique asymétrique, se révélerait également de courte durée. La lutte de pouvoir interne qui a suivi l'arrestation de García Ábrego avait déjà duré plus de deux ans, avec deux gouvernances provisoires et plusieurs tentatives pour régler la question de la succession. 

En quelques mois, Cárdenas Guillén a donné le coup de grâce et éliminé Salvador Gómez en 1998. Avec le soutien d'Arturo Guzmán Decena - son garde du corps, un ancien soldat d'élite qu'il avait rencontré par l'intermédiaire de Gilberto García Nena, alors patron régional ("jefe de plaza") du cartel du Golfe à Miguel Alemán, Tamaulipas- Osiel Cárdenas Guillén a finalement mis un terme au conflit de succession dans l'organisation. Cet épisode est si important qu'il a même eu des effets symboliques : d'une part, le surnom d'Osiel Cárdenas est passé de "El Chaparrito" (nabot) à "El Mata Amigos" (tueur d'ami) et, d'autre part, il a marqué l'arrivée du premier Zeta sur la scène criminelle.

P. 9-10

Osiel Cárdenas Guillén et la formation des Zetas

Il existe différents récits pour expliquer comment l'organisation "Los Zetas" a été créée. Il est cependant largement admis que Cárdenas Guillén a demandé à Guzmán Decena d'engager les gardes du corps les mieux formés. Guzmán Decena a ensuite entrepris de convaincre ses anciens compagnons des unités d'élite de l'armée de travailler pour le nouveau chef du cartel du Golfe. Guzmán Decena s'est concentré sur la persuasion de ses anciens compagnons des forces spéciales aéroportées (Grupo Aeromóvil de Fuerzas Especiales, GAFE ), une unité d'élite de l'armée mexicaine, avec des membres triés sur le volet formés en contre-insurrection, tant au niveau tactique que dans l'usage des armes spécialisées, à la Escuela de las Américas. Ce groupe choisi faisait partie de la réponse du gouvernement à l'émergence de l'Armée zapatiste de libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional, EZLN) en 1994. Les membres du GAFE ont été formés en tant que petites unités mobiles, décentralisées et d'intervention rapide. Après que l'Etat mexicain ait réussi à contenir rapidement le mouvement de guérilla zapatiste, le gouvernement a profité de sa formation spécialisée dans la lutte contre le crime organisé et l'a transféré à Tamaulipas.

Selon un document déclassifié de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, au cours du second semestre de 1998, Guzmán Decena a tenu plusieurs réunions avec des membres du GAFE affectés au 15e bataillon d'infanterie, affecté à Tancol, Tamaulipas [Google maps, NDLR]. Par exemple, les autorités américaines ont enregistré des rencontres entre Guzmán Decena et des soldats actifs dans les bars de Miguel Alemán, Tamaulipas [Google maps, NDLR], en décembre 1998. Sur la base de ces documents, nous pouvons dater la formation des Zetas à décembre 1998.

P. 12

L'indépendance croissante des Zetas vis-à-vis du cartel du Golfe

Lazcano a mis à profit les capacités de son organisation et l'absence partielle de Cárdenas Guillén pour étendre la présence territoriale des Zetas. Il convient de noter ici les atouts décisifs des Zetas sur la scène du crime mexicain : ils se sont habilement répartis géographiquement, s'organisant en cellules et prenant des positions sous la forme de commandement militaire de haut rang. Cette stratégie territoriale représentait également une autre innovation dans le monde du crime organisé mexicain. 

Il faut d'abord noter que les Zetas ont porté la violence au sein du crime organisé mexicain à un nouveau niveau. Leur puissance de feu, leur niveau d'entraînement, leurs connaissances tactiques et la brutalité même de leurs méthodes ont donné au cartel du Golfe un avantage considérable. Cela a clairement forcé les organisations rivales à s'adapter ou à être écrasées, ce qui a professionnalisé la violence extrême et la cruauté.

Deuxièmement, ils ont élaboré un modèle de franchises criminelles. Une cellule Zeta s'installerait dans un lieu spécifique, éliminerait d'éventuels concurrents, coopterait des sociétés de police locales, puis recruterait des représentants locaux qui resteraient en charge de la zone ("la plaza") et remettraient un pourcentage de leurs revenus aux dirigeants Zeta et à celui du cartel du Golfe.

Troisièmement, les Zetas n'ont pas limité leurs activités au contrôle du trafic de drogue. Ils se sont également impliqués dans la criminalité locale, le racket et d'autres activités criminelles telles que l'enlèvement et l'extorsion ; en outre, ils ont pris le contrôle d'entreprises dans le secteur formel, des courses de chevaux, des centres commerciaux et peut-être même des appels d'offres gouvernementaux. En résumé, ils se mêlaient de tout.

Ils se sont étendus le long de la côte du Golfe du Mexique, atteignant l'Amérique centrale, mais aussi Nuevo León, San Luis Potosí, Coahuila, Hidalgo, et le Chiapas. Les Zetas ont livré des batailles acharnées contre des organisations rivales dans divers territoires, du Michoacán pour le contrôle du port de Lázaro Cárdenas [Google maps, NDLR], au Guatemala, pour accéder à la cocaïne sud-américaine et aux routes migratoires. Ce processus d'expansion a également impliqué le recrutement de nouveaux membres, élargissant ainsi le cœur des activités des Zetas.

P. 15

L'indépendance croissante des Zetas vis-à-vis du cartel du Golfe (suite)

L'extradition d'Osiel Cárdenas Guillén vers les États-Unis a déclenché deux processus étroitement liés qui, à long terme, ont fait du nord-est du Mexique une région extrêmement violente. Premièrement, l'extradition a renforcé le pouvoir et l'indépendance des Zetas par rapport à leur organisation faîtière, le cartel du Golfe, qui n'était plus en mesure de leur assigner de territoires ou de missions. Au lieu de cela, il devait maintenant maintenir une attitude de collaboration envers ses anciens subordonnés, en respectant leurs territoires et en étant incapable de les empêcher d'empiéter davantage sur le lucratif commerce de la drogue. Le cas du nord de Coahuila en est un bon exemple et sera discuté plus en détail ci-dessous. Deuxièmement, l'extradition de Cárdenas Guillén vers les États-Unis a entraîné l'affaiblissement de son organisation, de plus en plus considérée comme une alliance entre le vieux cartel du Golfe et les Zetas, et non plus comme une relation supérieure- subordonné.

 

Le soulèvement : la guerre éclate entre le cartel du Golfe et les Zetas

Les Zetas et le cartel du Golfe se sont séparés au début de l'année 2010, entraînant une confrontation extrêmement violente et sanglante dans leurs territoires qui se chevauchent, en particulier Tamaulipas. Il y a trois causes principales au soulèvement, ou "El Alzamiento" comme on appelle le déclenchement de la guerre entre les anciens alliés. Loin de se contredire, elles ressemblent à des pièces d'un puzzle : le meurtre de "El Concord 3", la trahison de Cárdenas Guillén et, structurellement, l'expansion des Zetas dans le pays.

Bien qu'il ait pu opérer dans cette ville grâce à l'alliance inter-organisationnelle, Víctor Peña Mendoza, alias "El Concord 3", représentait les Zetas de Reynosa, Tamaulipas [Google maps, NDLR], un bastion du Cartel du Golfe. Selon la police fédérale mexicaine, Peña Mendoza faisait partie du cercle de confiance de Miguel Ángel Treviño. Des agents fédéraux ont capturé Peña Mendoza en mars 2009, alors que celui-ci était inexplicablement libre à la fin de la même année. Tout indique qu'Eduardo Costilla Sánchez, alias "el Coss", a ordonné à Samuel Flores Borrego, alias "Metro 3" et leader du groupe "Los Metros" d'assassiner Peña Mendoza.

P. 19

Le soulèvement : la guerre éclate entre le cartel du Golfe et les Zetas (suite)

Selon Osorno, l'attaque surprise du cartel du Golfe contre ses anciens alliés porte plusieurs noms, selon le point de vue des personnes impliquées : les membres du cartel du Golfe l'appellent " La Vuelta " (le Retour) ou " El Reto " (le Défi) ; les Zetas parlent de " La Traición " (Trahison) ; pour tous, ce fut simplement " El Alzamiento " (le Soulèvement). Après la torture et le meurtre de Víctor Peña Mendoza, alias "El Concord 3", la réaction des Zêta a été extrêmement violente. Quelques jours avant la condamnation d'Osiel Cárdenas Guillén le 22 février 2010, les Zetas ont lancé une contre-attaque dans la région appelée La Frontera Chica, à Tamaulipas. Ils assiégèrent littéralement Ciudad Mier, Miguel Alemán et Camargo.

L'analyse des événements qui se sont déroulés pendant la guerre entre le cartel du Golfe et les Zetas se révèle extrêmement complexe. Il suffit de dire que la brutalité des affrontements a été extrême. Les cas bien connus et paradigmatiques parlent d'eux-mêmes ; il vaut la peine de lire les travaux d'Osorno sur la bataille de Ciudad Mier, les recherches sur le massacre des migrants à San Fernando, et l'apparition de torses à Cadereyta, entre autres. Bien entendu, de nombreux autres cas de violence extrême n'ont guère retenu l'attention. Par exemple, une note diplomatique des États-Unis signalait la présence de voitures piégées dans le centre de Ciudad Victoria, capitale de Tamaulipas.

P. 25-26

L'arrivée des Zetas dans le nord de Coahuila

Le cartel du Golfe est l'organisation criminelle ayant la plus longue présence à Coahuila. La présence dans le nord de l'État-entité remonte à 1982, avec l'arrivée de "Los Texas", un gang criminel dirigé par Guillermo Martínez Herrera, alias "El Borrado" (celui qui a été effacé), et Omar Rubio Pardo. Cependant, d'autres organisations criminelles ont également été établies dans la région, comme le cartel de Juárez, le cartel Milenio et celui de Sinaloa. Par exemple, de 1993 jusqu'au début des années 2000, Acuña [Google maps, NDLR] et Piedras Negras [Google maps, NDLR] ont été quelques-uns des points de passage pour la drogue produite par le cartel de Milenio, qui a été envoyée aux États-Unis par une cellule appelée "Los Michoacanos". Le cartel de Juárez a facilité cette activité, car il contrôlait ces points de passage frontaliers.

Diverses organisations criminelles ont lutté pour la domination de la région pendant des décennies, jusqu'à ce que les Zetas obtiennent le contrôle de leur organisation mère. Entre 2003 et 2005, le cartel de Sinaloa a combattu le cartel du Golfe - présent dans la zone grâce aux Zetas - pour la suprématie dans les villes d'Acuña et Piedras Negras. Sergio Villareal Barragán, alias "El Grande", a dirigé l'opération alors qu'il était le "jefe de plaza" du cartel de Sinaloa pour la région de Laguna, qui comprend une partie des États de Coahuila et Durango.

Les Zetas ont pris le contrôle de la région entre 2004 et 2005, et le groupe criminel a commencé à consolider sa présence dans la région au début des années 2000. Les Zetas se sont imposés par leur méthode habituelle d'extrême violence et d'intimidation. Alfonso Cuéllar a déclaré que les criminels locaux n'avaient d'autre choix que de coopérer ou d'en subir les conséquences, notamment la disparition et la mort de membres de leur famille.

En parallèle, ils ont travaillé pour gagner le soutien de la population locale. Par exemple, après une tornade en 2004, le cartel du Golfe - l'organisation mère des Zetas à l'époque - a offert son aide aux habitants du quartier de Villa Fuente à Piedras Negras. Divers journaux ont également rapporté comment des jouets ont été distribués sous le nom d'Osiel Cárdenas Guillén lors d'une fête organisée à Acuña le 30 avril 2005 à l'occasion de la Journée des enfants des Zetas.

P. 27

L'occupation de la région

Bien que les premiers membres Zeta du nord de Coahuila soient venus d'autres États, avec le temps, l'organisation criminelle a progressivement intégré des cellules criminelles locales et recruté de nouveaux membres dans diverses municipalités de la région. Un rapport d'enquête montre comment, après leur arrivée à Piedras Negras, les Zetas ont commencé à créer des réseaux dans le quartier de San Judas, dans le quartier de Mundo Nuevo ; plusieurs des leaders régionaux ont émergé ultérieurement de cette zone.

La tendance est également claire compte tenu du nombre de disparitions massives dans le nord de Coahuila en mars 2011, lors du massacre d'Allende, ou ce que nous préférons appeler la revanche Zeta. Les principaux participants venaient de familles notoires de la région, en particulier Héctor Morena Villanueva, alias "El Negro", et José Luis Garza Gaytán, alias "La Güichina" ou "El Güichín". Ainsi, le processus de recrutement des Zetas a recherché des alliances et des relations étroites avec des membres éminents de la société, des hommes politiques et des hommes d'affaires de la région, qui ont aidé le groupe criminel à établir sa présence dans la région. Cet événement très médiatisé montre également qu'une partie de la stratégie de consolidation des Zetas dans la région a consisté à recruter des policiers et des fonctionnaires corrompus, qui ont reçu de l'argent en échange d'informations et de protection. Cela a permis de commettre une série d'actes criminels flagrants sous le nez des responsables publics locaux.

Les postes-frontières de Coahuila, avec Nuevo Laredo, ont permis à l'organisation d'avoir accès à des routes de trafic de drogue, de réceptionner des drogues et des armes, comme Alfonso Cuéllar et José Vázquez au poste frontière situé entre Piedras Negras et Eagle Pass. Enfin, leur contrôle du nord de Coahuila était si vaste que les deux successeurs de Heriberto Lazcano, les frères Miguel et Omar Treviño Morales, se sont déplacés en toute liberté dans la région. De plus, comme détaillé dans "Le joug Zeta", ils ont utilisé la prison de Piedras Negras pour se protéger des Marines et pour organiser des fêtes, faisant leur propre usage d'un établissement financé par les fonds publics.

 

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