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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Les russes sont sur plusieurs installations mais dans de faibles proportions. Disons qu'ils sont dans une forme de sections isolées et vont donner aux unités maliennes une sensation de sécurité dans certaines missions. C'est aussi sans doute les russes qui poussent à réaliser des sorties que l'armée malienne, seule dans sa léthargie, ne ferait pas. Un peu comme on le faisait avec nos DLAO. La présence de français rassurait beaucoup l'armée malienne, car derrière elle savait qu'avec les français, l'ennemi fuyait et ne cherchait pas l'embuscade (le pire à craindre était la mine/IED). On avait tout de même un dispositif aérien qui préparait les missions (reconnaissance), qui assistait les les missions (escorte, frappes...) et un dispositif d'EVASAN. Ce n'était pas improvisé, il y avait un travail opératif derrière. De la même façon que le dispositif onusien amenait des présences et des moyens qui ont plus d'une fois assistés l'armée malienne, un peu comme on le faisait aussi en permanence car on maintenait toujours des alertes. Combien de fois les hélicos de l'ONU ou de la France sont venus au service des maliens? Souvent. Mais le dispositif russe n'est pas celui des français. Il manque une coordination globale. Ces sections isolées sont véritablement isolées et agissent souvent sans grosse préparation ni soutien. Les moyens ne sont pas fous, très souvent les russes vont être à bord de pick-up. Ceux d'en face savent bien que les russes n'amènent pas les mêmes effets et les mêmes moyens que les français, ils n'hésitent donc pas à s'attaquer à eux. J'avais déjà dit que l'attaque du convoi qui devait prendre pied à Tinzaouten et ou des dizaines de membres de Wagner avaient été tués a été un coup important qui aura brisé cette impression "d'efficacité russe" que la propagande de ces pays mettaient en avant. Le regard a changé et du côté de l'armée malienne, une présence russe n'est pas gage de réussite et de sécurité. Sinon le camp principal des russes se trouvent toujours à Bamako essentiellement autour de l'aéroport, je pense qu'il doit y avoir la moitié du dispositif russe à cet endroit. Pour s'y intéresser en détail, voici le "QG" et la zone de "repos". On retrouve d'autres présences des russes sur le côté droit de l'aéroport près des anciennes zones ONU ou l'on voit encore les nombreuses dalles. Les zones ou il y a des russes sont parfois assez identifiables par les tentes bleues. https://www.google.com/maps/@12.522281,-7.9484053,346m/data=!3m1!1e3?entry=ttu&g_ep=EgoyMDI1MDkyNC4wIKXMDSoASAFQAw%3D%3D Je conseille d'aller sur google earth et d'utiliser également les images d'archives ou l'on voit certaines évolutions des dispositifs. On voit bien que Bamako reste encore le point principal ou on a l'essentiel des aéronefs, vous retrouverez à Sévaré et Gao les 2 autres bases qui accueillent en permanence des aéronefs. C'est à Bamako qu'on retrouve l'essentiel des drones, sur google map on peut y voir 2 TB2 et 1 Akinci. On sait que les 2 Akinci acquis par le Mali ont été perdus dont un abattu par l'Algérie. Le rayon d'action d'un TB2 n'est pas celui d'un Reaper. En nombre d'hélicos, le Mali doit en avoir autant que nous en avions quand on était sur place. Mais le problème c'est que notre MCO n'est pas la leur, que nos moyens étaient globalement concentrés sur Gao et agissaient sur un coin. Aujourd'hui la menace est sur l'ensemble du pays et dans des zones ou il est beaucoup plus difficile de faire de la surveillance. Quand dans tout cela vous avez des lacunes de communications, de commandements, le dispositif est loin d'être bon. Aujourd'hui l'armée malienne est totalement éclatée sur le territoire. On avait 12 000 casques bleus qui malgré tous les reproches qu'on pouvait avoir de leur mandat, couvrait tout de même de nombreuses zones du pays, faisaient du contrôle de terrain, des patrouilles, avaient des moyens et des réactions meilleures que l'armée malienne. Le vide n'allait pas se combler par magie, l'armée malienne ne s'est pas multipliée et n'est pas allé remplacer ces troupes. Ce vide a permis la mobilité et le déplacement des terroristes dans les zones de l'ouest. Tout cela à Bamako on ne voulait ni le voir, ni l'entendre, pour eux tout ce qui comptait se trouvait dans la zone du nord, des touaregs. Faire des opérations à l'ouest amènera à stopper les efforts dans le nord et à un affaiblissement potentiel des troupes de la zone de Bamako. Car pour l'instant l'élite militaire de Kati et de ses environs vivaient bien dans leur confort, loin des combats. Il suffit de quelques déconvenues militaires de ces unités là pour voir émerger une forme de fracture de confiance, du moral avec un doute sur l'avenir, ce qui menacerait la junte (coup d'état, perte du soutien populaire dans la capitale...). Un grand nombre des blindés de l'armée malienne restent à Kati. La distribution de ces blindés dans les différents bases et avant-poste se fait de manière très limitée. En effet, un blindé ce n'est pas un Toyota, il faut pouvoir le maintenir en état de rouler, il faut des pièces qu'on ne trouve pas partout, il faut du personnel compétent et souvent même différents équipements spéciaux (moyens de levage...). Vous pouvez avoir un tel atelier à Kati, mais ailleurs l'armée malienne n'a presque rien pour soutenir ces blindés. On est sur des engins qui roulent tant qu'ils peuvent rouler, sur un bricolage en terme de maintenance. Des véhicules même très récents peuvent vite être immobilisé quand le soutien n'est pas là. Nous connaissons parfaitement l'environnement et l'usure qu'on peut avoir lorsqu'on réalise des missions. Passons même sur l'aspect dépannage de ces blindés, car on ne va pas changer une roue ou le sortir d'une ornière, d'un ensablement ou autres comme pour un pick-up. L'abandon des blindés est fort probable. Quand ils sont à Bamako, ça va, l'environnement est moins rude que le nord, il y a des routes, on va préserver leur potentiel pour défiler et faire office de garde présidentielle Mais avec les événements à l'ouest, il faudra quoi qu'il arrive sortir ces engins de là ou ils sont. (les récentes livraisons rejoindront certainement le même endroit) https://www.google.com/maps/@12.7327662,-8.0582761,400m/data=!3m1!1e3?entry=ttu&g_ep=EgoyMDI1MDkyNC4wIKXMDSoASAFQAw%3D%3D -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les russes ne peuvent pas faire beaucoup plus qu'ils ne font en ce moment. On doit arrêter de penser qu'ils se retiennent pour s'éviter une victoire trop rapide. On est sur un front gelé, on enlève aux russes les frappes en profondeur, on pourrait partir 3 mois et revenir que pas grand chose aurait bougé. Certains aiment scruter le front à la loupe pour essayer de trouver des avancées aux russes (puis deviennent très discrets quand ça s'arrête ou que les ukrainiens reprennent les positions...), mais il n'y a vraiment rien de fou et vraiment rien qui soit à la hauteur des "victoires" que cherchent à obtenir les russes. Beaucoup d'efforts pour pas grand chose. On approche les 4 ans de guerre. 4 ans qu'on dit que les russes sont en économie de guerre, que leurs industries tournent à fond et produisent massivement. Pourtant que voyons nous? Excluons les drones et les ressources humaines de l'équation. Sur le champ de bataille est-ce qu'on observe des vagues de blindés flambants neufs qui inondent le front ? Ou alors est-ce qu'on a l'impression de voir une armée russe qui montre une diminution qualitative et quantitative de ses blindés, qui continue de bricoler de très vieux engins d'origine soviétique et que les nouvelles recrues on plus de chance d'aller au front avec des véhicules civils, des motos si ce n'est à pied? Est-ce que l'artillerie russe aujourd'hui est plus forte qu'il y a 1 an? Plus forte qu'il y a 2 ans? Plus forte qu'il y a 3 ans? Ou alors on a l'impression que la puissance décline? L'aviation russe est-elle plus à l'aise qu'il y a 3 ans dans le ciel ukrainien? Beaucoup plus d'aéronefs en inventaire? Ok ils ont créer un support permettant de faire planer des bombes à longue distance, ok à un certain moment ça a fait bougé les lignes, mais on constate depuis des mois qu'on est là aussi dans une forme de tendance baissière de l'usage et non dans une forme expansive. Du côté de la marine rien de plus à mettre au crédit de l'économie de guerre. Cela fait presque 1 an et demi qu'on annonce et qu'on voit la ville de Pokrovsk tomber, certains sont prêts à compter les cm² d'avancées russes pour dire que c'est en bonne voie et que le temps joue pour eux. Mais sincèrement, qu'on constate ici les limites de l'armée russe (qui y concentre son effort offensif), de ses méthodes, de ses équipements, de sa stratégie, pour une ville "moyenne" qui, il y a 3,5 ans, n'aurait même pas figuré sur une carte. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Ukraine n'a jamais été une menace pour Moscou. Je l'ai toujours dit et je vais continuer de le répéter, ceux qui sont actuellement au Kremlin sont nostalgiques de l'URSS et de sa grandeur. Ils n'acceptent pas l'indépendance de ces "nouveaux" pays, pour eux c'est comme Taïwan avec la Chine, des "provinces rebelles" à remettre dans son giron de gré ou de force. Quand vous avez un pays docile comme la Biélorussie qui pour calmer Moscou continue de lui vendre un projet de "réunification", le Kremlin devient votre protégé et continue de s'imaginer une annexion "pacifique". Mais quand vous allez dans une direction inverse, vous entrez dans la zone ou l'annexion se fait de force. Pour moi après l'Ukraine, c'est bien la Biélorussie qui a le plus de chance de connaitre une "libération russe", au moindre faux pas, la moindre résistance, le moindre soulèvement populaire risquant ou renversant l'actuel pouvoir, vous allez voir Moscou s'y engouffrer en trouvant son narratif justifiant son intervention. Le "glacis" n'a jamais été un truc que recherche Moscou. C'est juste la conséquence de l'effondrement de l'URSS, de l'incapacité russe à éviter l'indépendance de ces pays. Donc pour rendre la partie plus "acceptable" stratégiquement, faire de ces nouveaux pays indépendants des pays neutres ne devant pas se détourner de l'influence russe (donc en évitant de rejoindre le côté occidental) était plus acceptable que d'entrer dans une forme de confrontation comme cela s'est confirmé avec la Tchétchénie un peu plus tard. Pour les russes, ce glacis est devenu de plus en plus une zone sur laquelle ils se sont convaincus d'un droit unique d'influence, d'un droit sur la politique, d'un droit d'annexions, d'un droit d'y stationner son armée. Des pays indépendants qui s'évitent des problèmes tant qu'ils restent indépendamment dépendants du Kremlin. Par contre si ces pays indépendants se disent qu'il y a peut-être mieux pour leur avenir ailleurs, ils se condamnent à voir le "frère russe" dévoiler et montrer l'arrière de ses pensées. Quand ce moment arrive, vous pouvez oublier toute forme de glacis, si demain on propose aux russes de prendre toute l'Ukraine jusqu'aux frontières polonaises, moldaves et roumaines, vous pensez qu'ils vont dire "non, nous voulons maintenir un glacis" ? Bien sûre que non, ils prendront tout ce qu'il y a à rendre et seront déjà dans l'exécution de la prochaine étape, celui de l'intégration de la Transnistrie par lequel ils arriveront à englober toute la Moldavie avec. Le problème pour la Russie dans tout cela, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de leurs ambitions et qu'il est nécessaire d'attendre que les anciens de l'époque de l'URSS s'effacent petit à petit. Il y a une énorme frustration de ces limites capacitaires qui ne permettent pas d'assouvir leurs ambitions, c'est aussi cela qui va pousser ce pays à faire des erreurs et prendre des risques idiots. Ce pays a été incapable d'arriver à ses objectifs premiers en Ukraine, il est plus qu'impossible qu'il parvient à ses objectifs secondaires (4 oblasts) qui doit lui permettre de sortir la tête haute de cette guerre. Mais par idéologie et par inacceptation d'avouer ses limites et ses faiblesses, Moscou cherche à jouer avec une force bien plus puissante que l'Ukraine (l'Otan), qu'elle serait bien en mal de combattre (en plus de sa guerre en Ukraine...), ceci pour maintenir son image de puissance, pour continuer d'être crainte. C'est très important pour la Russie de maintenir cette puissance car elle est liée au pouvoir autocratique actuellement en place. Poutine ne craint pas la démocratie ukrainienne, il craint la faiblesse et l'opposition qui peut l'amener à perdre sa place. La "fédération" de Russie reste encore une forme de pays "empire". On a un pouvoir central fort qui amène les régions dans une forme de vassalisation, on a encore des régions avec certaines autonomies, d'autres qui pourraient s'embraser (Caucase...), des influences diverses et variées. Le risque de voir une nouvelle fracturation de ce qu'est l'actuelle fédération de Russie n'est pas à exclure si ce pays démontre une faiblesse, s'enfonce dans une crise économique et sociale, que la page Poutine se tourne (par sa mort, une révolte populaire, un coup d'état...). Je ne dis pas que ça va arriver dans 6 mois, cela peut être un truc qui va prendre des années, mais il ne faut pas exclure que le Kremlin fasse des erreurs de jugements (comme en Ukraine) avec l'Otan et finisse par précipiter certains événements (je ne crois pas à une guerre nucléaire ou à une guerre massive contre l'Otan). Quand on voit le développement géostratégique, on comprend que dans quelques années, l'Europe et l'Otan (qui s'est renforcé de nouveaux membres) en général aura considérablement renforcé ses moyens militaires. La guerre en Ukraine toujours en cours pour des gains dont on se demande ou ils sont. L'espoir d'un Trump qui servirait l'Ukraine sur un plateau s'amenuise à mesure que le temps passe et l'économie super résiliente montre des signes d'instabilité inquiétant, d'autant plus que les frappes ukrainiennes en territoire russe augmente les problématiques et peut amener de l'agacement et un ras le bol aux russes dans leur quotidien. Hausse des prix avec une hausse de la TVA, plus de carburant pour se déplacer pour les particuliers et les professionnels. Les exportations de carburants sont déjà interrompus et les sites de raffinage, de stockage et d'exportation vont continuer de prendre des coups. Pendant ce temps là l'Europe continue de réduire ses importations de gaz et de pétrole (objectif 0 en 2027). Trump pousse Erdogan à acheter du GNL américain plutôt que russe en échange de quoi il lèvera ses blocages (comme pour le F-35). Franchement je dis bonne chance à la Russie pour les prochaines années et ce n'est pas en disant que l'Ukraine va plus mal que ça va "compenser". Kiev n'a pas les ambitions ni les prétentions de puissances que la Russie cherche à avoir et imposer. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
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[VBAE, Véhicule Blindé d'Aide à Engagement]
Pol a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
La définition d'un "véhicule de combat" diffère du point de vue de chacun. Si on en reste à ta définition, c'est à dire celle ou tout blindé est un véhicule de combat, alors il faut tout inclure, notamment les Griffon, les Serval, les PVP comme le fait l'armée de terre. https://www.defense.gouv.fr/terre/nos-materiels/nos-equipements-terre/nos-vehicules/vehicules-blindes-combat Pour ma part j'estime qu'un véhicule de combat c'est un engin lourd évoluant au contact de l'ennemi avec un armement puissant servit par un équipage dont l'outil et la mission s'articule autour du véhicule et de ses capacités. Le VBAE sera dans son immense majorité un véhicule sur lequel il n'y aura pas plus qu'un armement téléopéré en 7.62 ou 12.7. Si on s'attend à un véhicule d'appui avec une gros canon, un paquet de missiles sur le toit, il y aura des déçus. Je vois encore beaucoup de gens qui ont en tête l'image d'un CRAB (Panhard) qui pourrait par exemple remplacer le VBL alors que c'était un véhicule d'une époque ou la "cible" à remplacer était l'ERC90. Qu'il y ait une version plus offensive, donc plus armé du VBAE c'est possible (ce sera sans doute aussi celle qui sera le plus mise en avant par l'industriel) mais ce ne sera pas le standard de base. Je ne dis pas du tout que je serai défavorable à avoir un tel standard de base, c'est juste que je sais que l'expression du besoin est lié aux rôles, missions et utilisateurs. Hors sauf à refonder/recréer des ERI, on ne voit pas vraiment ou un tel engin trouverait sa place. Car même pour l'AC, même si on va avoir un VBL ou on pourra fixer un support Milan ou MMP, les équipes doivent rester débarquables, donc les moyens AC ne doivent pas être dépendants du véhicule. De la même façon que la version Mistral du Serval existera en une version spécifique et intégré (tourelle) donc d'un équipage "lié" au véhicule et une version "manpad" ou le Serval ne sera qu'un élément de transport et de support (râtelier spécifique pour transporter les missiles etc...). Le VBAE qui va prendre la relève du VBL Milan dans les RI va lui aussi devoir rester dans cette configuration débarquable et donc on ne lui donnera pas une tourelle de 25mm ni même une tourelle avec MMP. Les versions PC (les actuels VB2L) dans les RI n'auront pas non plus un tel armement. On voit bien en fait quand on fait défiler le truc de cette manière qu'on arrive à ce que j'ai dit, soit on va essayer de transformer les ERI, soit on va devoir recréer de nouvelles unités que ce soit des ERI ou une section nouvelle d'appui dans les RI. Mais là on va entrer dans un problème qui sera plus RH que financier ou capacitaire. Pour le blindage du VBL, il est ridicule et il suffit de toquer sur les portières pour vous faire une frayeur avant une mission. De la 7.62 perfo ça passe comme du beurre. -
[VBAE, Véhicule Blindé d'Aide à Engagement]
Pol a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
De ce qui est prévu c'est qu'on est actuellement encore dans une phase qu'on peut qualifier de "réflexion". En gros on va définir les bases de ce que doit être le VBAE mais le programme doit vraiment démarrer l'an prochain, c'est à dire la conception, les essais et la production de l'engin. Il ne faut pas non plus s'imaginer que le VBAE sera un engin de combat, ce sera comme son prédécesseur un véhicule blindé léger 4x4 avec une protection allant sans doute jusqu'au 7.62 perfo et une protection contre les mines. Rappelons que le VBL actuel offre qu'une très faible protection et n'est pas du tout conçu pour résister face aux mines (même si on a rajouté quelques plaques sur l'ultima). On se souvient du Mali, la plupart des pertes par IED impliquait un VBL. L'engin en lui même était bien adapté aux missions quotidiennes, mais l'exposition quasi permanente du personnel avec la moitié du corps qui dépassait du toit, c'était (et ça l'est encore) un problème. Nos expériences avec la VBL va amener vers un engin qui aura très certainement un habitacle en V même si les éléments extérieurs (plaques, coffres et autres) ne permettront pas de pleinement le voir. On va forcément chercher à généraliser un système téléopéré et chercher à offrir un espace intérieur plus adapté qu'un VBL, avec plus de places. On doit s'enlever de la tête le design "écrasé" du VBL tout comme sa ligne amphibie, on sera sans doute sur un engin plus imposant physiquement, on pourrait bien approcher les 7 ou 8 tonnes en PTAC (un VBL ultima c'est déjà 5,2 tonnes). L'armement ne sera pas forcément exceptionnel et tout dépendra du rôle et des missions des engins. On peut penser avec certitude que la majorité d'entre eux n'auront pas plus qu'un TTO en 7.62 voir 12.7, ceci sur plusieurs versions. Quelques versions plus spécifiques seront sans doute également développées, que ce soit pour de l'observation (mât optro/drones...), une version appui-feu avec peut-être un canon de 20/25 ou 30mm. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Encore une attaque hier contre des camions citernes à 40km de Kati (l'épicentre des forces armées maliennes dans le pays). L'attaque d'il y a plusieurs jours du convoi de camions citernes qui venait du Sénégal ne doit pas être pris à la légère. Ce convoi était bloqué depuis un moment au Sénégal par peur des attaques. L'approvisionnement (et la disponibilité) du carburant est compliqué pour le Mali. Bamako a donc apporté une réponse en allant créer un convoi pour escorter tous ces camions. Sauf qu'il s'est fait attaqué et amène fort logiquement plusieurs effets. Un risque de voir petit à petit des difficultés à trouver du carburant. L'échec sécuritaire qui amène à s'interroger sur les capacités militaires (il y a déjà de nombreux débats en cours) à escorter ces camions et plus globalement à éviter le blocage des routes. Déjà la confiance pour prendre la route n'était pas là avant, désormais les volontaires vont se faire rare et même la présence des militaires ne va plus du tout rassurer. Le blocus peut devenir une réalité, non pas en raison du fait que les terroristes tiennent toutes les routes de manières permanentes, mais que plus grand monde ne voudra prendre de risques. Pour un transporteur civil, le risque de perdre la vie, de se retrouver otage, de perdre son camion ne vaut pas le prix de la livraison. Ceux qui vont accepter ce risque réclameront de grosses compensations financières, ce qui ne favorisera pas non plus l'import/export d'un pays aussi pauvre. Comprenons bien que nous parlons d'une situation qui se trouve à l'ouest du pays, le JNIM y est désormais massivement présent. Les images actuelles des groupes terroristes au Mali montrent que le terrain ce n'est plus le désert du nord ou du centre, on est en plein dans la verte, dans des zones viables, riches ou il est beaucoup plus facile de se planquer. Imaginons que demain la France redéploie le même dispositif qu'elle avait il y a 5 ans, je vous assure qu'on serait confronté à une situation largement plus compliqué qu'avant. Même pas qu'on imaginait devoir affronter les terroristes à la frontière du Sénégal. Ce n'est pas en ayant retiré le force onusienne que ça s'est arrangé, j'ai de nombreuses fois expliqué le vide que ça allait créer, que ce ne sont pas quelques centaines de russes qui allaient le combler. Pendant ce temps, Bamako reste avec son idéologie, son obsession de Kidal ou elle a concentré ses moyens militaires et ou elle fait face à une rébellion touareg qui s'unifie de plus en plus. Vouloir chasser le JNIM de l'Ouest impliquerait de se détourner de Kidal et d'ouvrir la voie à une véritable déconvenue militaire, politiquement fatale, pouvant créer un effet domino et démoralisant toute l'armée. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme il était à prévoir et comme on a été nombreux à le dire, après les drones en Pologne et la non réaction de l'Otan, voir même la prise de distance américaine, pousse les russes à continuer. Ils testent les limites de l'Otan, ils cherchent ce point de provocation (réponse) et toute la question est de savoir pourquoi? Pour moi il y a deux hypothèses. 1) Celle ou les russes envisagent sérieusement une action militaire contre un membre de l'Otan (bien sûre on pense aux Pays Baltes) et veulent savoir si l'alliance sous l'ère Trump est du genre à craindre et refuser la guerre avec la Russie ou au contraire qu'elle est prête (même si ça ne l'enchante pas). On cherche à comprendre si Trump reste en mode "ce n'est pas notre problème" et les européens qui ont déjà montrés plus d'une fois leurs divisions à seulement aider (sans s'engager) l'Ukraine ne vont pas aider à faire diminuer la prise de risque de Poutine. Je suis persuadé qu'au Kremlin l'idée que l'Otan sans les américains n'est rien, que si Washington ne s'engage pas, les européens ne le feront pas est plus que présente. On semble se convaincre et chercher systématiquement l'assurance que les européens n'ont pas, ne veulent pas et ne voudront pas faire la guerre à la Russie, qu'on pourrait presque penser que la question "qui veut mourir pour Riga?" est sortie tout droit d'un institut de sondage russe. On joue sur la peur de la 3e guerre mondiale, de l'apocalypse nucléaire pour "influencer" les esprits et on a aujourd'hui à la maison blanche un type qui reprend presque mot pour mot cela, ce qui fait grandement les affaires de Poutine. 2) L'autre hypothèse est celle ou tout cela n'est pas lié à une volonté d'agir contre un membre de l'Otan, mais que c'est en lien avec le conflit ukrainien. Ce conflit stagne et ne risque pas fondamentalement de se débloquer d'un coup de baguette magique. Cette guerre a un coût qui est loin d'être neutre pour la Russie. De plus l'évolution tend de plus en plus à voir des frappes en profondeur sur le territoire russe, impactant le plan énergétique, économique et amenant de plus en plus la guerre dans le quotidien des russes habitués à la voir derrière un écran. Poutine et tout son environnement misant énormément sur Trump pour obtenir une victoire en Ukraine comprend qu'en fait ça ne va pas se passer comme prévu. Oui les américains ont abandonnés les dons d'armes à l'Ukraine, mais ils ont juste transformer cela en "ventes". Les américains ne vont pas faire capituler l'Ukraine aux exigences russes, les européens ne "suivent" pas les américains, ils continuent et il faut le dire, l'aide européenne, les productions d'armes ukrainiennes, les drones sont suffisantes pour maintenir la Russie dans ce bourbier encore un long moment. Le retrait des américains et l'abandon de l'Ukraine qui pour le Kremlin devaient lui donner sa porte de sortie victorieuse n'arrivera pas. Sans doute même aussi que les russes depuis des mois ont intensifiés leurs offensives dans l'idée d'imposer une plus grosse pression et d'obtenir le maximum de gain, un effort temporaire qui pourrait bien marquer le début d'une phase ou ils vont devoir récupérer. C'est ainsi qu'en allant chercher l'incident avec l'Otan (et faire passer la Russie pour une victime) on va raviver le spectre d'une guerre bien plus dangereuse et dévastatrice. Une escalade avec l'Otan qui doit détourner le regard de l'Ukraine ou il ne se passe pas grand choses, qui doit pousser les dirigeants et les opinions publiques à craindre une guerre avec la Russie à détourner des moyens militaires. Ce qui est valable pour nous, le sera également pour les russes. Le Kremlin va pouvoir détourner le regard de l'opinion public du conflit ukrainien pour lui mettre devant les yeux la peur de la guerre nucléaire, de la 3e guerre mondiale, bref d'une menace beaucoup plus importante que celle autour de l'Ukraine. On cherchera vraiment des escarmouches, des incidents avec l'Otan, les pertes limitées et symboliques. On veut amener à une situation ou on est au bord de la guerre et non à une situation ou on est dans la guerre. L'intérêt derrière c'est de "couvrir" des concessions russes sur l'Ukraine, c'est de pousser également tous les occidentaux à pousser Kiev à faire également des concessions. Ainsi Poutine prétextera avoir empêché une guerre contre tout l'occident et ses concessions sur l'Ukraine deviendront des concessions faîtes aux occidentaux et non aux ukrainiens, retirant ainsi le sentiment que la "grande Russie" a échoué à faire plier Kiev dans cette guerre. Le Kremlin s'évitant ainsi une forme de défaite politique, militaire et idéologique dans tout le narratif construit autour de son "opération militaire spéciale". Les concessions peuvent se limiter à ne rien réclamer de plus. L'espoir russe étant qu'en parallèle les occidentaux par peur d'une guerre avec la Russie (Trump en tête) fassent pression sur l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui et la position de Trump c'est je n'ai pas de raison d'imposer des sanctions à la Russie tant que des membres de l'Otan achètent du pétrole à la Russie. Côté Orban, c'est reçu 5/5. Donc la boucle est bouclée, Trump ne fera pas ses sanctions, non pas qu'il ne le souhaite pas, mais ce n'est pas de sa faute, c'est l'hypocrisie européenne. Bref comment ne pas assumer une politique pro-russe? Que ce soit Orban qui passe son temps à combattre l'UE et l'ensemble de ses alliés dès lors qu'on lève le petit doigt contre la Russie et Trump qui botte en touche depuis bientôt 1 an dès qu'il faut sanctionner la Russie, avec de tels alliés au service de Poutine, l'occident n'a pas besoin de faire la guerre à Moscou, elle se fait la guerre toute seule. On arrive à des situations ou les coupables et va t-en guerre sont les européens qui soutiennent l'Ukraine et ceux qui veulent la paix sont ceux qui veulent qu'on offre la victoire à la Russie. Offrons leur les sudètes, on s'évitera la guerre... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'objectif des russes est de jauger la réaction de l'Otan. Ils savent très bien qu'on ne va pas entrer en guerre pour cela, mais ils verront bien le niveau de solidarité et d'implications des uns et des autres dans la défense "collective". Il ne faut pas prendre cela à la légère, car du côté russe on va se persuader par exemple qu'en attaquant un pays de l'Otan, les USA (de Trump) ne bougeront pas et qu'en Europe on ne veut pas faire la guerre, on ne veut pas y mettre les moyens. Déjà en 2022, Poutine et ses services avaient très mal anticipé la réaction occidentale, pour eux l'occident allait sans doute râler, gesticuler mais ne ferait rien pour s'opposer militairement à la Russie, surtout que l'Ukraine n'était liée à aucune alliance. Il faut bien comprendre qu'à Moscou, l'Europe est prise de haut, que sans les USA, l'Otan et l'ensemble de la puissance militaire occidentale ne fait pas le poids. Voir Washington en retrait, hésitant, voir hostile envers les européens, c'est de la jouissance qui va leur donner des espoirs pouvant les amener à entreprendre des actions insensées car justement ils auront crus qu'en face nul ne voudra faire la guerre à la Russie. Les russes vont donc pousser encore et encore plus loin jusqu'à ce qu'ils atteignent le point de bascule. Soit ce sera celui ou ils verront qu'en fait l'Otan se met en ordre de marche dans sa défense collective et que finalement les USA interviennent, mais dans tous les cas ça restera sur une posture défensive et dans ce cas tant pis, ils arrêteront les provocations. Soit ils verront que Trump ne cherche pas du tout à intervenir, mettant les USA hors jeux, que les européens en dehors du symbole ne répondent pas plus que ça, dans ce cas effectivement il faut craindre que les russes voient une fenêtre d'opportunité. S'ils visent la Pologne ou la Roumanie, ce n'est pas que c'est ce qu'ils ont dans le viseur. Du côté russe, ils se disent que "si l'Otan ne se bouge pas pour un pays comme la Pologne, pourquoi devrait-elle se bouger pour la Lituanie par exemple?". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Autre élément à prendre de plus en plus en compte, celui ou la Russie est de plus en plus touchée sur son sol. Si jusqu'il y a peu encore les russes étaient laissés dans une forme "d'isolement" (le conflit se déroulant en Ukraine) c'est de moins en moins le cas. Les ukrainiens ont entrepris une politique qui cherche à augmenter considérablement les frappes sur le territoire russe, ceci à plusieurs milliers de km. Si à un certain moment les occidentaux pouvaient imposer avec les missiles livrés diverses restrictions à l'usage (une certaine zone, certaines cibles...) les drones et missiles sont désormais pour la plupart ukrainiens et donc sans limites. La question énergétique en Russie actuellement et dans la suite de la guerre n'est pas juste de connaitre le cours du baril ou les sanctions, c'est aussi la capacité de la Russie à pouvoir produire, transformer et exporter ses ressources énergétiques. Les attaques ukrainienne vont être de plus en plus nombreuses et les cibles énergétiques ne manquent pas, on le voit avec les raffineries depuis un certain temps. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui et non. En 1870, nous avions été vaincu totalement. On oublie que les prussiens ont encerclés Paris, qu'ils traversaient Orléans et se dirigeaient vers Lemans On est au final dans une capitulation ou le vainqueur impose ses choix mais sans aller non plus dans une forme d'humiliation, d'une occupation complexe de territoires difficiles à administrer, sécuriser avec un risque de révoltes, de troubles. On pousse celui d'en face à accepter et officialiser des pertes plus faibles mais qu'il ne contestera plus alors qu'il est dans une situation pire que cela. En 1918, bien qu'on puisse admettre une défaite allemande, elle est très loin de notre situation en 1870. L'Allemagne concède sa défaite mais elle n'a jamais été en situation d'échec et mat. Le traité de Versailles fait suite à un armistice (c'est à dire un cessez-le-feu) et non une défaite militaire totale. De notre côté nous l'acceptons car cette guerre on ne voulait pas la continuer jusqu'à Berlin comme on l'a ensuite observé en 1945. Dans cette situation les allemands savent bien entendu qu'ils devront faire des concessions, mais elles sont forcément moindres qu'en cas de défaite totale dans laquelle elle se serait peut-être retrouvé mais après quoi? 3 ou 4 ans de guerre de plus? Qui voulait continuer cette boucherie? Ce n'est pas pour rien qu'à l'époque, l'opinion allemande ne comprenait pas et n'acceptait pas la défaite, tant de sacrifices et surtout pour une guerre dont les ravages se faisaient chez les autres (ce n'est pas en 1918 qu'on pouvait raser Dresde). Le traité de Versailles qui voyait l'Allemagne mis à la botte des vainqueurs ne passait pas, voir des territoires allemands passer du côté français, polonais, belge ou néerlandais, une incompréhension. Voir l'armée se faire réduire à peau de chagrin alors qu'elle était encore et sans doute la 1ère du monde (on avait du monde à nos côtés et les allemands étaient sur deux fronts bien séparés jusqu'en 1917 et la mise hors jeu des russes), ça n'est jamais passé. Et nous on voulait encore lui faire payer un max et faut dire ce n'est pas notre comportement dans la Sarre qui aura été bienfaiteur. Dans le cadre de la guerre en Ukraine, il est vain de penser que l'Ukraine se retrouve dans la situation de la France en 1870 qui a été une guerre éclaire et a amené notre pays à une défaite totale. On est bien plus dans une guerre d'un modèle 14-18 ou ça se finira par un cessez le feu puis des négociations ou en une situation d'un cessez le feu sans négociations, une guerre stoppée mais sans paix avec des tensions permanentes et une militarisation persistante comme en Corée. Le problème de Moscou c'est qu'ils cherchent une capitulation ukrainienne comme ils ont pût l'obtenir de l'Allemagne en 1945 (avec leurs alliés!). Ils n'acceptent pas l'idée de devoir s'arrêter sans obtenir cette situation ou ils pourront obtenir tout ce qu'ils veulent. Je l'ai déjà dit, mais pour Poutine, arrêter la guerre sur les positions actuelles, c'est une défaite (incapacité d'atteindre les objectifs fixés, incapacité à poursuivre l'offensive etc...), même si de notre point de vue on se dit qu'ils ont déjà pris pas mal de territoires. Un cessez-le-feu aujourd'hui c'est mettre l'Ukraine et la Russie à un même niveau sur les négociations de paix, donc qu'on doit s'attendre à ce que la Russie fasse des concessions si elle veut obtenir des concessions en face. La Russie ne veut pas cela et s'obstine à poursuivre la guerre en pensant encore atteindre un point ou les ukrainiens lèveront le drapeau blanc et cèderont bien plus encore que ce que la Russie est en position d'exiger dans les conditions actuelles. Pour nous la question n'est pas d'amener la Russie à capituler, elle n'est pas non plus à vouloir pousser l'Ukraine jusqu'à Moscou, c'est d'amener la Russie sur un blocage militaire (et sincèrement on y est déjà presque) pour qu'elle comprenne qu'il n'y a pas plus à espérer en continuant cette guerre de cette façon. Pour se faire il faut également que derrière ce blocage militaire sur le terrain, on donne aux ukrainiens de quoi plomber l'économie russe et de lui maintenir le même genre de frappes en profondeur que les russes réalisent en Ukraine. Les sanctions sont également un problème qui va jouer dessus et qui servira de carotte (concession) qu'on donnera aux négociations. La Russie n'est pas dans cette situation de supériorité militaire qu'elle aimerait être et dans laquelle elle se baigne idéologiquement. On poursuit la guerre pour éviter d'arriver dans cette situation de négociations de paix ou il faudra faire des concessions pour retrouver une normalité (très progressive) avec l'occident, pour officialiser des gains territoriaux, etc. Ou si en cas d'absence ou d'échecs des négociations, bien que le front puisse se geler sur les positions, il imposera à l'armée russe d'y maintenir une part significative de ses forces (peut-être des décennies comme en Corée) au détriment d'autres zones/ambitions, de maintenir les tensions, les sanctions avec l'occident et l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le truc c'est que de nombreux "ponts" sont aussi des barrages qu'il n'est pas simple de détruire de manière définitive. L'effet est naturellement logistique, ça perturbe grandement le flux normal de circulations. Mais c'est comme du côté de Kherson, pour véritablement "détruire" un pont il faut y aller avec plus qu'un drone ou même un missile. Souvent la destruction efficace d'un pont passe par la pose de charges explosives sur des endroits clés. Comme le pont de Crimée, un camion bourré de 23 tonnes d'explosifs, le pont a été reconstruit. Alors un drone Shahed, c'est du genre à endommager le revêtement, mettre le pont sous restauration quelques jours et puis ça repart ensuite. Pour les russes il faudrait frapper l'ensemble des ponts sur le Dniepr de manière permanente et quotidienne pour en tirer véritablement l'effet de "rupture" logistique sur eux. Car derrière les ukrainiens vont réparer (même de manière rapide en attendant des travaux plus lourd, comme avec les voies de chemin de fer. Les occidentaux pourraient donner des équipements comme des ponts flottants, des ponts Bailey qui pourraient être suffisant sur certains points réduit comme au niveau des barrages, il y aura un renforcement de la défense aérienne sur ces zones. Dans la situation actuelle, même si sur une carte on se dit qu'il suffit de les frapper pour que l'Ukraine soit coupé en deux, dans les faits c'est un peu plus complexe que ça. Pour Moscou une attaque massive sur les ponts doit servir pour un moment donné, c'est le genre de truc justement qu'ils auraient pût faire au début du conflit, sauf que leur objectif était de prendre toute l'Ukraine et non seulement la partie Est du fleuve et encore moins juste de 4 oblasts. Le faire aujourd'hui serait un signe qu'ils abandonnent définitivement l'idée un jour de passer à l'Ouest du fleuve. Je pense que du côté du Kremlin l'idée reste présente, si les ponts peuvent perturber la logistique militaire dans un sens (même si aujourd'hui on n'est plus trop dans l'idée d'envoyer des milliers de blindés) ils sont également très "utile" pour permettre l'évacuation des civils. Il ne faut pas s'en cacher, le dépeuplement de l'Est de l'Ukraine est également une stratégie à défaut d'avoir réussi sa capture en 2022. Les russes aujourd'hui ne sont plus à sauver des russophones en Ukraine, planter des drapeaux sur des villes et villages sans habitants est pour eux la même chose, révélant de facto la vraie nature territoriale de cette opération militaire spéciale. Par contre ces ponts doivent également être regardé dans l'autre sens. Pour les ukrainiens c'est la ligne ou ils pourront bloquer les russes dans l'hypothèse d'un effondrement militaire (ce qui est très peu probable). Les ukrainiens pèteront ces ponts s'il le faut, les russes sauf à envisager de nouveau une incursion depuis la Biélorussie, resteront sur cette frontière naturelle, l'Ukraine ne cessera pas d'exister. Mais l'effet de surprise de 2022 n'est plus d'actualité, masser à nouveau des forces bien plus conséquentes qu'en février 2022 en Biélorussie, repasser par des zones complexes ou l'on sait qu'ils ont déjà été mis en grosses difficultés logistiques (par des ponts, des marécages, forêts...) avec cette fois-ci des ukrainiens "prêts" sur cette zone avec du minage et autres , faut pas trop rêver. Il y a plus de chances de voir avant cela une conquête russe de la Biélorussie (chose qui est très certainement sur la table de Poutine). Mais revenons sur les réalités du moment, la Russie est dans une très grande difficulté pour ne serait-ce prendre ses 4 oblasts. On est loin de voir les ukrainiens s'effondrer et laisser le pays à l'Est du fleuve aux russes. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Sénégal connait de plus en plus de problèmes à sa frontière avec le Mali, on renforce la présence militaire, on fait des opérations, on voit venir des réfugiés, on impose des restrictions de circulation aux motos, des enlèvements etc. Mais rappelons que la diminution des forces françaises au Sénégal est de notre fait, depuis des années (bien avant toutes les remises en question de notre présence). Notre projet était d'y laisser une centaine d'hommes (comme dans d'autres pays). Une force minimaliste ou on disait c'est soit ça soit rien. Dans un contexte "populaire" (on ne va pas revenir sur toute la propagande derrière) qui se faisait contre nous, il n'y avait aucun avantage politique pour le pouvoir en place de laisser une présence symbolique de la France, bien au contraire, il aurait pût profiter d'un petit gain populaire (mais en fait, pas vraiment).