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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. Tancrède

    Nanas au combat

    Des pièces d'artillerie lourde en kit en jungle montagneuse dense, en un temps record, dans des conditions dégueulasses avec presque rien dans le bide et en se foutant des pertes, vers Dien Bien Phu. Juste un exemple. Pour des forces comme les talebs, ils auront souvent moins sur le dos.... Avec pour corollaire le fait qu'ils se contentent de beaucoup moins en matériel et en logistique, et pendant des périodes de temps beaucoup plus longues, le tout sur un terrain plus quadrillé par leurs réseaux de caches et positions "amies". Des choses qu'une armée expéditionnaire sophistiquée, qui plus est composée de citadins de pays développés, ne peut pas composer avec. Essaie d'avoir une force expérimentale analogue avec des occidentaux, qu'on envoie nomadiser de la même façon et pendant les mêmes durées, que les milices pashtuns (ou d'autres endroits, comme souvent dans la zone sahélo-saharienne): juste un essai de quelques mois, avec au départ des recrues des deux sexes (oups, une phrase de nazi, de nos jours.... J'aurais du dire "de TOUS les sexes"), et vois qui est encore là à l'arrivée, et capable de suivre le peloton et de continuer à opérer avec l'efficacité requise. Y'aura pas photo pour le finish de cette course-là.
  2. Tancrède

    Nanas au combat

    Ca sonne pas super hygiénique.
  3. Tancrède

    Nanas au combat

    Oui, c'est presque comme si le métier de soldat était dur et demandeur. Qui l'eut cru? Pour la note, entre 30 et 40 kgs portés sur le dos, c'est la moyenne historique que les soldats ont du se coltiner dans les armées organisées/standardisées depuis quelque chose comme au moins 2000 ans, et ça n'intrègre pas nécessairement tout l'équipement que le troupier doit se coltiner. Et quoiqu'on fasse, quels que soient les progrès technos ou de la logistique, ça reste relativement constant (avec des aléas momentanés): sitôt que quelque chose s'allège, est intégré au train de bagage ou disparaît, une autre chose devient plus lourde ou apparaît dans le paquetage (dernièrement, des trucs comme des batteries, de l'équipement électronique...). Donc à moins que l'exosquelette devienne très rapidement une chose fiable, peu chère, efficace et disponible pour la masse des troupiers (ou des fardiers/mules robotisés réellement capables de suivre, de se protéger, d'être agiles et d'aller partout, tout en étant fiables et solides), je ne pense pas qu'il faille parier nécessairement sur de grands changements fondamentaux dans ce qui doit souvent être porté par le soldat lambda, surtout dès qu'on sort des zones de déploiement avec infrastructures et/ou au terrain facile. Et encore moins dans nombre de types de missions où réduire l'empreinte logistique est un impératif (réduire coûts, vulnérabilités, lourdeurs...). Le terrain et la nature du conflit dictent les conditions, pas les segments démographiques qu'on veut pour la photo op.
  4. C'est principalement pour voir si la Suède n'est pas, au moins dans sa stratégie, le seul pays à jouer la bonne/moins pire option, surtout si l'on considère le risque de "2ème vague" qui arrivera, qu'on le veuille ou non, sitôt que l'on décrètera la fin du confinement pour essayer de sauver ce qu'il reste de l'économie. Ils ont opté pour l'idée de l'immunisation "naturelle", et ne semblent pas pour l'instant avoir des taux particulièrement différents des nôtres (restant à savoir s'ils ne sont que quelques jours/semaines "derrière" nous dans la timeline de la contamination ou non), prenant en compte le fait que quoiqu'il arrive, il n'y aura pas de vaccin efficace disponible avant de nombreux mois, voire un an ou plus, donc que les risques de plusieurs "vagues", voire de nouvelle souches potentiellement aussi dangereuses ou même plus, sont grands. Le seul problème qu'ils ont est l'état de leur système de santé, donc la capacité à traiter un afflux soudain et nombreux de malades. A cet égard, s'ils finissent par ne pas avoir des taux de contaminés et de morts très différents des nôtres, et si leur système de santé n'est pas complètement dépassé, ils auront fait un bien meilleur choix que nous (même si ça ne sauvera pas leur économie, complètement imbriquée qu'elle est avec celles du reste de l'UE et très mondialisée) et auront acquis plus d'immunité à moindres frais (et vexations/frustrations).
  5. Et tu connais beaucoup de pays dont l'histoire est un long fleuve tranquille? Notre constitution date de quand, déjà (et notre république, tant qu'on y est)? Et depuis combien de temps on parle de la changer parce qu'elle ne satisfait pas certaines forces politiques? Ne change pas une constitution qui veut. Rappelons-nous qui a pu faire passer l'actuelle, lui donner une certaine force/durabilité, et dans quelles circonstances cela a été fait. C'est pas le tas de gagnes-petits égocentriques qui nous sert de classe politique qui pondra quelque chose de fonctionnel. Faut pas trop se leurrer sur les documents fondateurs/directeurs: ils ne peuvent pas changer la façon dont la société évolue et se comporte, quel que soit leur degré "d'actualité". En l'état actuel des choses, l'Amérique se déchirerait autant si elle se pondait une constitution jugée "moderne" (par qui d'ailleurs? J'adore les politiciens qui revendiquent des mots comme "modernité" ou "progrès", comme s'ils savaient ce qu'était LE progrès, et s'en estimaient les détenteurs): c'est dans l'air du temps et l'évolution interne d'une société et des groupes qui la composent. Et dans l'état actuel des choses, si une proportion suffisante de politiciens imposaient un changement constitutionnel, il y aurait plus de chances de voir le pays éclater ou composer un document écrasant des pans entiers du pays au profit d'autres, que de voir un truc même vaguement consensuel émerger.
  6. Pour avoir été traumatisé dans mon enfance avec un (vrai) bain de bouche (et de gorge) à la javel, je compatis.
  7. Mais apparemment, elle n'aurait vraiment de motivation que si le dit petit tonneau sent la vinasse.... J'dis ça, j'dis rien, je me contente de lire ce que tu as écrit. Ou bien, dans ton vocabulaire, "vin" et "amour" sont une seule et même chose. Je sais que c'est le cas pour un certain nombre de gens, mais on ne les appelles pas, du moins couramment, des "romantiques", il me semble
  8. J'ai vraiment essayé de pas suivre les statistiques au jour le jour, histoire de ne pas être happé dans le maëlstrom d'informations contradictoires et anxiogènes, mais quelqu'un a t-il vu passer des tableaux comparatifs de pays en termes effectivement (mais très relativement, vu les différences: exposition, mesures prises, nombre et qualité des tests, systèmes de soins).... Comparables? Du genre nombre de contaminés/million d'habitants, nombre de morts/million d'habitants... Le cas de la Suède notamment m'intéresse vu la politique "originale" qu'ils ont continué à suivre: auront-ils au final une plus grande proportion de morts? Sera-ce au prix d'un dépassement complet de leur système de soin très insuffisant? Auront-il à l'arrivée favorisé le développement naturel d'une immunité de groupe plus grande, s'évitant ou limitant une deuxième vague (ou plus) potentiellement ravageuse sitôt que l'activité sera relancée par chez nous?
  9. Si quelqu'un a accès à l'article, on sait s'ils mentionnent les différences "environnementales" entre les pays? Je pense avant tout au battage médiatique et au contexte général: il est assez futile de comparer la chose aux attentats de 2015, qui n'ont pas vu un confinement général et un arrêt quasi complet du pays, surtout pas un maintenu pendant des semaines, ou un qui serait aussi suivi partout dans le monde, au point de quasiment détruire l'économie. De même, les semaines suivant les attentats de 2015 n'ont pas vu un tel niveau de concentration monomaniaque des médias sur le sujet: il est aujourd'hui littéralement impossible de voir quoique ce soit d'autre aujourd'hui aux infos et dans nombre d'autres domaines. Chacun est maintenu à tout instant dans "l'ambiance" liée au virus, avec tous les travers structurels et conjoncturels des médias d'aujourd'hui pour conserver et accroître l'effet anxiogène général, ainsi que susciter la polémique, donc la rage, à la moindre occasion. Et cette réalité est accrue parce qu'elle est mondiale: personne n'y échappe, c'est pas juste franco-français. Même le 11 septembre n'a pas eu un tel niveau d'impact sur les consciences, ni n'a été maintenu à ce point dans l'attention pendant si longtemps.
  10. Et qu'est-ce que Mme Noël en pense? Elle a des soupçons? En essence, tu traites ta femme de pocharde.... C'est le confinement qui commence à grignoter la patience et semer du trouble dans les couples? Accours, vers nous, prince de l'espace, viens vite, viens, nous.... Amener la biniouze? Naaan, Goldo est plus éclectique que ça pour son plaisir: Et évidemment:
  11. Ce commentaire est la preuve ultime qu'on ment ou exagère sur moi et mes pavés: j'écris à peine une demi-ligne, et il faut que quelqu'un dise que j'ai tartiné deux lignes. J'en déduis donc que tout ce que j'écris est automatiquement multiplié par au moins 4. Les gens exagèrent toujours.... C'est très triste. Ou marseillais.
  12. En fait de "gender swap", pour l'instant, on n'a que Lyet Kynes (l'écologiste impérial qui bosse en fait pour les Fremens) qui est maintenant une nana (et donc la mère de Chani), et dont le rôle est, en conséquence, boosté..... Alors que le seul rôle de Kynes est juste de faire un peu d'infodump pour Paul, d'introduire quelques faits et persos pour l'histoire, puis de crever spectaculairement tôt dans l'histoire. Sur le film de Lynch, j'en suis aussi nostalgique, mais faut reconnaître qu'il est pas gégène, malgré de très belles scènes et quelques moments iconiques; les dialogues sont.... Spéciaux (un peu une gageure dans Dune où tout se passe à 90% dans la tête des protagonistes), et le délire sur les armes soniques(d'où ça sortait cette connerie?) tout comme le trop plein d'esthétique sado-maso ont un peu poussé le bouchon.
  13. Il fallait la mentionner.... Il doit y avoir des promos monstres sur la Corona ces temps-ci.
  14. Ca, c'est plus une constante qui adresse le thème général de l'aide internationale au Tiers Monde: il y a beaucoup de chercheurs (dont de nombreux africains), qui souvent se voient refuser l'accès aux plateaux télés (ou en tout cas un accès régulier/privilégié), qui condamnent le principe même de l'aide internationale (par des Etats Nations ou plus encore les grandes organisations internationales) en ce que son bilan global aurait été plus négatif que positif, accroissant les dysfonctionnements plutôt qu'aidant à quoique ce soit. La Somalie est un exemple, mais il y en a beaucoup d'autres, notamment la RDC. Un cas très biblique de la charité qui ennoblit ou excuse faussement le donneur (et à assez peu de frais), et corrompt le receveur.
  15. C'était en partie masqué sous Obama par ce qu'il baptisait la "stratégie" consistant en le "leadership from behind" et cachant la misère avec le buzz médiatique autour de sa personne: mauvais choix, bien peu d'influence réelle par rapport à ce qui était clamé.... Et déjà, sous Bush Jr, le leadership américain était devenu nettement plus de la contrainte moins masquée alliée à du soudoiement réalisé au moyen d'un endettement accéléré, le tout sous l'ombrelle de la légitimité douteuse de la "war on terror". Essentiellement, ce leadership était assez nettement moribond après la fin de la guerre froide, avec des années 90 qui ont vu un moment illusoire d'absolue supériorité plus due au fait de l'absence totale de concurrence qu'à une force intrinsèque. Ce moment s'est vite délité aussitôt que des alternatives/concurrents sont apparus. Mais faut pas exagérer dans la critique: les USA restent de loin LE pays que l'on veut le plus imiter dans le reste du monde (peut être différent que la formule "le pays que tout le monde veut imiter"), le plus attractif pour l'immigration, et non, les émulateurs ne sont pas que des despotes racistes, très loin de là (ça, c'est la ligne éditoriale de l'Independent, qui est très idéologiquement marqué); et mettre la Chine totalitaire comme contre-modèle et leader bienveillant du monde, c'est assez amusant et parlant quand à l'état d'esprit d'une bonne partie de la presse actuelle, qui semble avoir pris l'habitude de recracher la propagande officielle chinoise depuis quelques semaines.
  16. Tancrède

    Nanas au combat

    Merde! Ca y est, je viens donc de localiser 80% des spectateurs du biathlon! Tout ce temps, ils étaient en fait sur le forum! Reste à trouver ceux du curling.
  17. Tancrède

    Nanas au combat

    Possible, oui, mais j'ai un peu de mal avec l'intégration de parcours visant cet aspect des choses vs des parcours "guerriers". Je ne sais pas jusqu'à quel point la formation initiale doit être commune, mais sachant que les effectifs en formation sont plafonnés, et qu'il y a de la déperdition en cours de route, j'aimerais qu'on ne prenne pas l'habitude de minimiser les profils "guerriers" à force de se dire que les "guerres modernes" (comme si on savait de quoi la guerre de demain sera faite) doivent avoir un volant humanitaire qui plaît plus dans les milieux décideurs, et se vend mieux aux milieux "qu'il faut". Pour reprendre la métaphore caricaturale du film de guerre de et avec Clint Eastwood (Heartbreak Ridge), je souhaiterais que le guerrier rébarbatif insortable en temps de paix ne devienne pas une rareté mise sous verre avec la mention "à ouvrir uniquement en temps de guerre". Ca voudrait dire que la ressource manque. Le coeur de métier reste la violence professionnelle, efficiente et efficace, et les dernières décennies ont montré que les tactiques de "gagner les coeurs et les esprits" atteignent vite leurs limites, quel que soit le pays les tentant, et quelle que soit la méthode. J'insisterais donc juste pour ne pas exagérer l'importance de la chose en pré-pensant que c'est le nouveau pilier de la stratégie expéditionnaire. Laissons ces illusions à la Suède, "superpuissance humanitaire" (ils aiment le terme dans les salons de Stockholm.... Dans le monde réel, ça marche moins bien que ça ne vend).
  18. Tancrède

    Nanas au combat

    Ca, c'est un problème plus vaste aux USA, et dans le cas de l'Air Force en particulier: j'ai posté quelques articles là-dessus dans la rubrique des forces armées US. Ils ont un énorme problème de recrutement en général (mais la crise va peut-être aider, au moins pour quelques temps), avec près de 70% des classes d'âges récentes qui sont de fait inaptes, pour des problèmes physiques (obésité surtout, mais aussi allergies et consommation de drogues), de santé/fragilité mentale et de casier judiciaire (surtout liées à des histoire de came). Les 30% restants ne sont en grande majorité pas super motivés, du moins pas en nombre suffisant. Les unités spéciales, tout au bout du spectre, sont à la ramasse en termes d'effectifs depuis des années (surtout avec le burnout total des 2 décennies écoulées). L'Air Force est le cas le plus problématique, surtout pour les pilotes: l'Air Force Academy est en sous-effectif depuis au moins 10 ans (ça fait donc du manque accumulé), et, comme les autres académies, tous les diplômés n'optent pas pour la carrière militaire et dégagent après la dernière cérémonie. Ensuite, une fois en unité, il semble qu'il y ait un fort taux de départ autour des grades de capitaine et major, parce que beaucoup de ceux qui se sont engagés l'ont fait pour des motifs "guerriers" (la solde est secondaire pour eux), soit les "vraies" vocations, et ils ne trouvent qu'un organisme taillé pour dégoûter cette mentalité, tant la bureaucratie l'écrase, laissant donc un nombre disproportionné de carriéristes et conformistes qui ne feront qu'aggraver ces tendances ensuite. Les problèmes liés ou non à la féminisation sont très loin de la tête de liste des tares de l'USAF actuelle quand au recrutement et à la rétention. La bureaucratisation des mentalités semble plus à blâmer. Quand aux manques de vocation pour ce service, qui sait? Le niveau proportionnellement plus élevé qui est requis (physique et mental) et la très haute technicité demandée suggèrent des profils qui trouvent très facilement des carrières lucratives dans l'économie. Un pays qui n'a pas vraiment à se demander souvent s'il sera bientôt confronté à la guerre peut se permettre de "l'expérimentation". Quand à avoir de vrais retours sur l'expérience, va falloir chercher ailleurs que des communiqués et des articles pré-rédigés avec l'aval de l'Etat-Major local (comme les autres EM, annonce t-il jamais autre chose que "tout va bien, tout est parfait, toutes nos idées sont géniales"?). Et parmis les vocations chez les recrues féminines, il me semble avoir souvent lu des retours indiquant que la grande majorité des motivations (dans l'AdT en tout cas) tournait plus vers les opérations humanitaires, pas vraiment le combat (c'était pour St Cyr, je crois).
  19. Tancrède

    Nanas au combat

    On cherche toujours à savoir ce qui pèse le plus décisivement, ce qui est le plus à l'origine d'un phénomène, ce qui est plus le facteur causal principal vs le facteur multiplicateur. "Les deux mon général" ne marche que jusqu'à un certain niveau Yep! C'est du haut niveau qui est demandé, non mais. Sans rire, je m'interroge toujours sur les motivations quand on voit une telle déconnexion par rapport au réel chez des gens censément intelligents.
  20. Tancrède

    Nanas au combat

    Et en l'espèce, ça veut souvent dire modifier formellement et/ou informellement les critères d'évaluation, les épreuves/standards d'acceptation, les conditions de promotion et de gestion des carrières, les contraintes non liées au combat qui sont imposées aux unités et soldats individuels (formations diverses, codes et réglements, manières dont ils sont appliqués....), avec souvent pour résultat une inflation encore plus grande des structures et services bureaucratiques gérant ces choses (il est toujours possible d'accroître la bureaucratie: c'est un animal sans plafond de taille), un impact plus ou moins grand sur les conditions d'exercice de la profession, y compris dans ses aspects les plus essentiels/"coeur de métier", et fréquemment une moindre attractivité pour le principal public ciblé par le recrutement et la fidélisation (départs accrus de soldats formés, après un contrat ou pas beaucoup plus). Ca me rappelle tous ces articles que j'ai pu lire par des "experts" très militants, pour l'armée et d'autres organisations (notamment les pompiers) qui ressemblaient à des exercices d'auto-persuasion que la réalité devait être autre pour que leurs préférences puissent fonctionner. Ainsi d'une consultante décrétant qu'un pompier n'avais pas besoin de pouvoir porter une victime, et pouvait se contenter de la traîner (dans son exemple, cela impliquait de traîner un blessé dans des escaliers), ou encore d'une "experte" décrétant que le combat d'infanterie n'allait plus réellement exister vu qu'il n'y aurait que des robots, et que le peu encore dévolu à des soldats de chair et d'os serait désormais plus facile parce qu'ils iraient en véhicule partout, devenant non plus l'infanterie des "300 derniers mètres", mais celle qui n'existe que dans 300 mètres... Eliminant le besoin de pouvoir porter un poids conséquent (surtout sur de longues distances et pendant des durées conséquentes), de pouvoir marcher longtemps, ou d'avoir à franchir des obstacles. L'inversion du paradigme a atteint son apogée dans la tête de ces gens; c'est la guerre qui doit s'adapter aux préférences et capacités des soldats, pas l'inverse. Cas avancé d'idéologie militante qui aliène la réflexion? Ou produit de générations narcissiques intoxiquées par leurs trophées de participation et nourries au "moi, moi, moi"?
  21. Pourquoi? Seattle et Portland étaient, au début de la crise, les lieux de toutes les inquiétudes, et il s'avère que c'est au final très gérable. les villes de l'ouest, même les grandes sur la côte, sont beaucoup plus étalées en surface que NY, avec beaucoup plus d'espacement, infiniment plus de logements individuels et avec jardins, un usage des transports en commun (notamment le métro, la boîte de Pétri par excellence NY) bien moindre, des immeubles en moyenne plus petits, des rues beaucoup plus larges.... Si l'urbanisme et les densités de population sont un facteur majeur dans l'infection, alors l'essentiel du pays est beaucoup mieux armé pour résister qu'un endroit comme NY. Par ailleurs, la production de contre-mesures (respirateurs, masques, tests beaucoup plus efficaces et rapides...) a maintenant commencé à prendre une vitesse de croisière (pour la note: on n'a rien d'équivalent par chez nous), et il s'avère que même à NY, le système hospitalier n'a pas été dépassé: il n'y a que quelques hôpitaux de la ville qui ont été réellement en flux hyper tendus, et à peine la moitié des respirateurs déjà disponibles au début de l'année a été finalement nécessaire. Donc ils ont largement de la réserve, et seront plutôt en bonne position quand il s'agira d'entrer dans le domaine auquel tout le monde va devoir se confronter aussi vite que possible: la reprise de l'activité économique, sans doute selon des modalités hybrides entre confinement des plus vulnérables et "réouverture" pour le reste, avec des restrictions sur un certain nombre d'activités (genre lieux de rassemblements denses...) et de comportements (port du masque, tests réguliers...). Ca va être bordélique partout, mais côté hardware et capacité de traitement plus "lissée" après le premier choc brutal de la crise et le risque de saturation complète des systèmes, les USA semblent pas si mal placés.
  22. Non, le seul Etat où on peut dire que c'est "catastrophique", c'est NY, qui concentre la moitié des morts du virus aux USA à lui tout seul. Si on ajoute le New Jersey voisin, ils doivent peser pas loin des 2/3 des morts américains de l'épidémie. Et évidemment, c'est pas vraiment ces 2 Etats dans leur entier qui ont de tels résultats, mais la zone urbaine centrée sur NY, la grande conurbation qui couvre donc le sud est de l'Etat de NY et la pointe nord du NJ. Une telle surconcentration dans un si grand pays, alors même que des Etats comme la Californie, l'Oregon et l'Etat de Washington ont des agglomérations comparables et d'intenses échanges avec l'Asie de l'est, devrait interpeler beaucoup plus que ce qu'on constate en réalité: densité de l'habitat inégalée aux USA (qqchose comme 27 000 habitants au kilomètre carré -ou au mile carré, je sais plus), absence d'espaces verts, usage beaucoup plus intensif des transports en commun, .... Quelles sont les particularités de NY qui expliquent un tel gouffre par rapport au reste du pays? Les simples conditions de l'habitat urbain propre à cet endroit? La gouvernance? La météo locale? La pizza new yorkaise, tant qu'on y est?
  23. La politique suivie en Suède marque une exception dans le monde, et il est intéressant de voir en quoi elle renvoie à beaucoup de particularités culturelles et sociétales propres à ce pays. Un petit exposé d'un commentateur suédois (notez son biais à lui pour savoir comment jauger de sa contribution: il a des tendances libertariennes): Un truc que je note, dans son analyse, c'est le constat que la Suède n'aurait tout simplement pas les moyens d'une autre politique. Le modèle économique suédois, notamment dans le secteur de la santé, serait très limité depuis un bon moment (ce qu'on voit notamment au travers du faible taux de lit d'hôpitaux/hab, le plus bas de l'OCDE, je crois), mais il signale ainsi: - 115 hôpitaux avec service d'urgence en 1970, contre 71 en 2020 (avec une population plus importante et plus vieille) - 50 hôpitaux de campagne/mobiles en 1990 (capacité: 10 000 lits d'urgence), contre 2 aujourd'hui (capacité: 96 lits) - 4300 respirateurs en 1993, contre 570 aujourd'hui - 5,8 unités de soins intensifs pour 100 000 habitants, soit moins de la moitié du nombre trouvé en Italie Il semble qu'en général, peut-être plus encore qu'ailleurs, beaucoup des bons indicateurs budgétaires suédois se soient faits (entre autres) aux dépends des services de santé, et plus généralement de tous les services de préparation aux urgences de tous types (un truc qu'on a déjà observé ici dans le domaine militaire, et qui n'a commencé à être réenvisagé sérieusement que depuis 3-4 ans, avec une grosse pente à remonter). C'est moins un problème de ressources, vu ce que l'Etat suédois pompe à son économie, que de priorités. Signe que le modèle social suédois aurait rencontré de sérieuses limites, en rognant sur une très longue période les fondamentaux de ses missions premières (les urgences et crises de tous types, la protection physique de la population....) pour se consacrer à ce qui est électoralement plus vendeur (allocations, programmes sociaux....)? L'un des aspects plus préoccupants encore, dans une démocratie, est que la culture suédoise amplifie de beaucoup le jeu de déflection des critiques qu'on trouve déjà jouant à plein partout: en Suède, on se soumet plus à l'autorité de façon automatique et sans questions (ce qui est une force ou une faiblesse selon les circonstances), tant la croyance tacite en la sagesse et la bonté de l'autorité, d'une part, et celle en l'exceptionnalité du pays, de l'autre, est implantée profondément dans les mentalités. L'Etat pourvoit à tout ou presque, contre ce panurgisme plus développé qu'ailleurs. Mais si l'Etat se plante dans le cas présent, et que le bodycount devient vraiment très nettement plus grave qu'ailleurs, cette culture du non questionnement, et du refus des autorités (celle du gouvernement et celle de l'autorité médicale, qui a un niveau d'autonomie qu'on ne trouve pas ailleurs, n'étant pas simplement un conseiller du gouvernement) de s'expliquer et d'accepter la critique, va t-elle tenir?
  24. C'est une statistique que j'ai déjà citée, mais elle est utile: en 2015-2016, il se produisait 5 fois plus de séries (et films pour diffusion télé/streaming/vidéo on demand) qu'en 2001, alors que ni le nombre de paires d'yeux, ni le nombre d'heures consacrées à la fiction audiovisuelle, ni surtout le budget moyen dispo par personne n'avaient été multipliés par un tel facteur (même pas par deux en fait). Et depuis 2016, les streaming wars ont commencé, avec Netflix se payant une concurrence toujours plus forte, aggressive et très financée: Apple, Amazon, HBOMax (avec Warner), Peacock (= Universal/Comcast/Dreamworks/NBC), Disney+ et Hulu (= Disney+Fox+ABC+Lucasfilm+Marvel+Pixar), et tout un tas de Networks et de plus petites entités qui toutes tentent leur chance (genre CBS Access, AMC...). Le tout représente des dizaines, centaines de milliards d'investissement. Avec pour résultat une concurrence qui s'est faite dans sa version la plus aggressive, soit par un raz de marée de productions réalisées à des coûts ahurissants, ce qui a amené les méga contrats (pour des réalisateurs, sociétés de prod et acteurs) des dernières années, basés sur un endettement jusque très récemment pas/peu compté; une bataille de la surenchère permanente sur tous les aspects du métier, avec bien peu "d'oversight" et de self control. Bref, une vraie gabegie qui, pour ce qui nous intéresse, a du encore multiplier le nombre de productions par 3 ou 4 depuis 2016. Alors certes, ces grands services de streaming essaient désormais d'aborder leur plate-forme comme un outil mondial visant une demande mondiale, mais là, non seulement les autres régions du monde développent aussi leurs offres, mais plus encore, elles développent leurs productions. Des accords de coopération et de cofinancements se multiplient, mais comme pour le ciné, la demande nord américaine reste le coeur des visées de ces boîtes US (plus rentable, plus harmonieuse culturellement, plus prévisible pour eux, et une place de marché plus manageable sur le plan réglementaire via un lobbying infiniment plus rôdé et intégré), et la coopération implique de facto plus de partage et moins de pouvoir de peser (ainsi que moins de pouvoir dans les choix de prod et la conduite des projets: c'est qu'il y a un fort lobby de la prod aux USA, avec beaucoup de monde à alimenter). Mais la crise a des chances de tout changer, en réduisant drastiquement l'accès aux masses de "dumb money" qui étaient encore dispo il y a 3 semaines, et en renvoyant les studios à la masse de dette qu'ils ont accumulé, et qui va maintenant peser d'autant plus lourdement que les recettes vont prendre un coup massif dans un premier temps, et un autre très conséquent pendant une longue période. L'impact sera conséquent pour le nombre de prods et leur tarification (ce sera moins byzance pour les réalisateurs, les acteurs, les cadres, les notes de frais....), mais savoir ce qu'il en sera pour la sélection des projets et la façon dont ils essaieront de différencier par la qualité, c'est encore à voir.
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