Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe. La vitesse de libération est la vitesse initiale (sans accélération supplémentaire) qu'il faut avoir pour échapper à l'attraction d'un corps, sur un vecteur s'éloignant directement du centre de gravité du corps en question. Pour la Terre en partant de suffisamment près de la surface, c'est de l'ordre de 10 km/s.
Pour se satelliser, il faut une vitesse précise (pour la Terre, en gros 7+ km/s) pour chaque orbite, sur un vecteur tangeantiel à l'orbite - en gros, perpendiculaire à la verticale.
Le "1g minimum", c'est pour s'élever à la verticale à la surface, c'est tout.
Pour atteindre une vitesse v, il faut accélérer avec une accélération a pendant un temps t=v/a. Dans le cas d'un canon, toute l'accélération se produit dans le tube, donc on prend la vitesse de sortie de bouche qui devient la vitesse initiale du projectile.
Pour une fusée, c'est très différent, parce qu'elle accélère tout en restant soumise à l'attraction terrestre (et au départ aux frottements de l'atmosphère, comme d'ailleurs le projectile du canon), sur des vecteurs non constants.
La mesure la plus utile pour une fusée, c'est son delta-V, c'est à dire la quantité totale d'accélération qu'elle est capable de produire. Le delta-V d'un lanceur monoétage est donné par la formule de Tsiolkowsky: dV=Ve x ln(m0/m1) où Ve est la vitesse d'éjection des gaz du moteur, m0 la masse initiale et m1 la masse finale.
Pour une satellisation et un lanceur classique, on compte que les effets des frottements atmosphériques et de l'attraction terrestre correspondent à une perte de dV de 1000 m/s environ.
Pour info, les moteurs à combustible solide ont des vitesses d'éjection de l'ordre de 2000-2200 m/s, les moteurs à kérosène de 3000 - 3500 m/s, et les moteurs cryogéniques de 4000-4500 m/s (pour le même moteur, la vitesse d'éjection est toujours plus élevée dans le vide).