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  1. Un exemple de possible effet positif de la crise criméenne. Depuis quelques années, l'Union européenne, l'idée même de l'intérêt d'une Union européenne, était battue en brèches par tous les populistes/démagogues que comptent les pays membres et par les différents égoïsmes régionaux clamant que leur petite patrie s'en sortirait mieux seule (= mouvement de fragmentation accrue de l'Europe, déjà sous-dimensionnée par rapport à la Chine ou aux USA unitaires). La rematérialisation d'une menace tangible, la résurgence d'un ennemi commun, peut ressérer les rangs. De même, "la course au désarmement" unilatérale des Européens (c'est à qui dissoudra le plus vite ses unités de chars lourds, fera le plus fondre ses effectifs, réduira le plus ses commandes d'aéronefs...) va peut-être se voir stopper (= stabilisation des budgets, malgré la crise économique).
  2. Après la Crimée, un autre monde Le Monde.fr | 16.03.2014 à 18h05 • Mis à jour le 16.03.2014 à 18h12 | Par Sylvie Kauffmann Mercredi 12 mars, Moustafa Djemilev, l'une des grandes figures des Tatars de Crimée, a eu une longue conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, qui était à Sotchi. Ils ont parlé, on peut s'en douter, référendums. Selon les propos rapportés par M. Djemilev aux médias ukrainiens, le président russe a fait valoir que la déclaration d'indépendance de l'Ukraine en 1991, par un vote du Parlement suivi d'un référendum, n'était « pas conforme à la procédure soviétique prévue pour quitter les structures de l'URSS ». Le Kremlin n'ayant pas donné sa version de l'entretien, on ignore ce que M. Poutine entendait par là. Mais l'idée qui s'est répandue aussitôt est qu'à ses yeux, le démantèlement de l'URSS était illégal. Cela impliquerait que Vladimir Poutine veut rétablir l'Union soviétique. En réalité, il a dépassé ce stade. Même s'il le déplore, le président russe sait que l'URSS appartient au passé. Pendant la campagne présidentielle de 2012 (sa troisième), il a exposé sa vision du monde dans une série d'articles publiés par la presse russe qui méritent d'être relus, à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui. Pour lui, vingt ans après la chute de l'URSS, « la phase postsoviétique de l'histoire russe et mondiale est désormais close ». Pendant ces vingt années, la Russie était en phase de « guérison ». Celle-ci est « terminée ». M. Poutine en a retiré un postulat : « La Russie est respectée et ne peut faire valoir ses intérêts que lorsque le pays est fort et se tient fermement debout ». Une nouvelle ère s'ouvrait. Nous y sommes. L'annexion de la Crimée bouleverse l'ordre international de l'après-guerre froide. De fait, elle a déjà provoqué plusieurs renversements de tendances et fait deviner des réalignements. Le plus visible est le retour des Etats-Unis en Europe. Soucieux de « pivoter » vers l'Asie, découragés par les échecs de l'ère Bush au Moyen-Orient, les Américains avaient laissé les Européens gérer la sécurité de leur continent et même au-delà, de l'autre côté de la Méditerranée, en « menant depuis l'arrière ». La crise ukrainienne les voit revenir en première ligne. Des F16 américains ont été déployés en Pologne ces derniers jours, précédant le vice-président Joe Biden qui arrive cette semaine en Pologne et en Lituanie, pays frontaliers de la Russie, membres de l'UE mais inquiets et demandeurs de hard power américain. L'Union européenne est profondément bousculée. Doit-elle s'étendre à l'est ? Elle n'avait pas de stratégie commune à l'égard de Moscou. Sa capacité de réaction, suspendue à la dépendance énergétique et économique des Etats-membres à l'égard de la Russie, est inadéquate, de même que sa politique de défense : l'invasion de la Crimée lui en a fait brutalement prendre conscience. L'Allemagne a perdu ses illusions à l'égard de l'aptitude au dialogue de M. Poutine, qui a renvoyé dans les cordes Angela Merkel, ses nombreux coups de téléphone et sa douce idée de groupe de contact. Berlin est en train de dire adieu à l'« Ostpolitik » chère à son ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Autre tendance notable: ce n'est ni Londres ni Paris ni Bruxelles qui ont occupé le devant de la scène sur cette affaire mais Berlin. L'isolement de la Russie a été mis en évidence par le vote, samedi, sur la résolution du conseil de sécurité des Nations Unies dénonçant l'illégalité du référendum en Crimée. La résolution a été rejetée à cause du veto de la Russie, mais pas un seul des quatorze autres membres n'a soutenu Moscou. La Chine s'est abstenue, révélant son ambivalence face à cette situation : M. Xi Jinping déteste autant que M. Poutine les soulèvements populaires qu'il juge lui aussi manipulés par l'Occident, mais pour Pékin, le principe de l'intégrité territoriale ne saurait être remis en cause. Contrairement au président russe, qui paraît disposé à sacrifier les bénéfices de la mondialisation sur l'autel de la puissance d'Etat, le pouvoir chinois a joué à fond la carte de la mondialisation et ne souhaite pas déstabiliser le système actuel. Si M. Poutine comptait sur l'appui enthousiaste des membres de son Union douanière, il aura été déçu. Le silence de Noursoultan Nazarbaïev, l'éternel président du Kazakhstan, pays qui abrite une importante minorité russe, est même assourdissant. Le Kremlin a annoncé une visite du président kazakh les 10 et 11 mars, « à l'invitation du président Poutine » qui n'a jamais eu lieu. Le 10, M. Nazarbaïev a certes téléphoné à M. Poutine, mais il aussi appelé M. Obama et à Mme Merkel, auxquels il a fait part de son soutien au principe d'intégrité territoriale. On peut comprendre que les dirigeants des ex-républiques soviétiques, où continuent de vivre de nombreux russophones, ne soient pas spécialement rassurés par l'engagement récemment pris par M. Poutine de « protéger les Russes et les russophones » en dehors de la Russie. La crise ukrainienne affecte aussi la gouvernance mondiale. A l'ONU, le conseil de sécurité, on l'a vu, est empêché d'agir par le veto de la Russie, l'un des cinq membres permanents. Le G8, présidé cette année par la Russie qui doit l'accueillir en juin à Sotchi, sortira-t-il indemne de l'affaire ? Déjà les dirigeants occidentaux ont réactivé le G7 (G8 moins la Russie), qui n'existait plus qu'au niveau ministériel. L'OCDE a suspendu l'adhésion de la Russie. Mais surtout, l'invasion de la Crimée pourrait avoir un impact négatif sur la non prolifération nucléaire : aux termes du mémorandum de Budapest de 1994, l'Ukraine cédait son arsenal nucléaire hérité de l'URSS en échange d'assurances sur la protection de son intégrité territoriale. Le non respect de ces assurances constitue un très mauvais précédent pour les pays que l'on veut faire renoncer à l'arme nucléaire, comme l'Iran. Enfin, un nouveau paysage énergétique, dans lequel les pays européens se libèreraient de Gazprom, pourrait se dessiner après cette crise. C'est la partie optimiste du scénario. Le reste, malheureusement, est beaucoup plus sombre. kauffmann@lemonde.fr
  3. Hum, je pense qu'il vaut mieux arrêter de perdre mon temps à discuter avec des crétins.
  4. ... parce que la terrible Seconde Guerre mondiale, paroxisme de la période nationaliste de l'Europe (1848-1945), a marqué une rupture forte dans les pratiques politico-militaires des Européens. L'idée dominante était "plus jamais ça". Donc, pour toi, si je comprends bien, annexer manu militari un pays voisin au XXIe siècle ne pose toujours pas de problème moral et est dénué de tout risque de contagion ?
  5. Petit rappel salutaire au vu de ce qu'on peut lire sur ce fil de discussion : la Russie est le premier pays européen depuis 1945 à s'emparer par la force, à annexer, une partie du territoire d'un autre état européen. Alors quand je lis par exemple que le danger potentiel serait des réactions excessives des vilains Occidentaux, automatiquement hypocrites et complotistes, guettés par le nationalisme, cela me fait penser à la formule de Mitterand lors de la crise des euromissiles : les pacifistes sont à l'Ouest... les missiles à l'Est. La chaîne Russia Today, porte-voix des intérêts russes Le Monde.fr | 14.03.2014 à 19h59 Par Tiphaine Le Liboux (Journaliste) Des plateaux, des bandeaux défilants, des présentateurs et présentatrices, tous jeunes et beaux. Une version en anglais. Russia Today (RT), qui diffuse en quatre langues, a tous les attributs des chaînes d'information en continu à vocation internationale, comme CNN, la BBC ou France 24. A une exception près : son ambition clairement revendiquée est de contrer « l'hégémonie des médias occidentaux » afin de rétablir la vérité sur la Russie, dont l'image serait mise à mal à l'étranger. « La vérité gênante : cinq choses que les médias dominants ne vous disent pas sur l'Ukraine », voilà le titre d'une des émissions qui a été la plus visionnée sur la chaîne YouTube de Russia Today. Lors de son lancement en 2005, le président russe Vladimir Poutine lui avait assigné la mission de « casser le monopole des médias anglo-saxons ». Pas moins de 630 millions de téléspectateurs la suivraient à travers le monde, dont 120 millions en Europe. Un peu plus d'1,2 million de personnes y sont abonnées sur YouTube, contre 54 000 pour France 24 et 530 000 pour Al-Jazira. ENTREPRISE STRATÉGIQUE En 2013, affirme Olivier Bullough, journaliste pour l'hebdomadaire britannique News Statement et auteur d'une enquête sur la chaîne d'information continue russe, RT a reçu plus de 300 millions d'euros de la part du Kremlin. Une dotation maintenue malgré les coupes budgétaires préconisées par le ministère de l'économie. La chaîne y a échappé, grâce à un décret signé en octobre 2012 par M. Poutine. Elle a acquis le statut d'entreprise stratégique, servant à protéger les intérêts nationaux. Quelque 2 000 personnes, réparties dans vingt et un bureaux à l'étranger, y travaillent aujourd'hui, contre 300 en 2005. Mais la propagande est cependant subtile, souligne Anne Le Huérou, membre de l'Observatoire de la Russie à Sciences Po Paris. « Russia Today fonctionne par omission, elle sélectionne certains faits et ne présente jamais de contrepoints. Cette forme de propagande est beaucoup plus subtile que celle faite par les médias russes émettant en Russie », souligne la chercheuse, qui rappelle que certains journalistes de Russia Today étaient auparavant membres de médias d'opposition. Selon elle, « la force de Russia Today jusque-là était aussi de pas être que la voix de son maître. Pour rester crédible, notamment aux yeux de la diaspora, la chaîne ne peut pas apparaître comme un média caricatural. » DÉMISSION EN DIRECT Cela n'empêche pas un certain malaise au sein de la rédaction. Le 5 mars, la présentatrice américaine Liz Wahl, basée à Washington, a démissionné en direct. « Je ne peux pas travailler pour une chaîne financée par le gouvernement russe et qui réhabilite les actions de Poutine », a t-elle dit à l'antenne. Un coup d'éclat qui a d'autant plus frappé que, quelques jours plus tôt, une autre présentatrice avait expliqué en préambule de son émission être gênée par la désinformation pratiquée par son employeur dans le traitement de l'invasion russe en Crimée. Pas si embarrassant pour Russia Today, juge Floriana Fossato, spécialiste des médias russes. « Cela permet à la chaîne de dire qu'elle ne pratique pas la censure. » De son côté, Margarita Simonyan, la rédactrice en chef de Russia Today, a réagi à cette démission sur son blog. Celle qui a commencé sa carrière de journaliste à 18 ans, après un an d'études aux Etats-Unis, a été nommée à la tête de Russia Today à 25 ans. Elle reconnaît sans problème recevoir des fleurs de Vladimir Poutine pour son anniversaire. Margarita Simonyan dit comprendre la décision de sa présentatrice, qui, en tant qu'américaine, n'avait pas assez de courage pour travailler chez RT. « Peut-être que certains de nos journalistes se demandent : "Pourquoi devrais-je défendre la Russie, au détriment de ma carrière, de mon avenir, de ma réputation, pourquoi supporterais-je l'humiliation de mes collègues journalistes ?" Peu peuvent répondre : "Parce que je raconte la vérité, et qu'il n'y a personne d'autre pour cela." Ceux qui ne trouvent pas cette réponse s'en vont tranquillement. D'autres vont faire de leur démission un spectacle à l'antenne, dans une tentative d'autopromotion, s'assurant ainsi des perspectives de carrière fantastiques, dont ils n'auraient même pas rêvé auparavant. » PAS TOUCHE AUX INTÉRÊTS RUSSES En 2008 déjà, un présentateur démissionnait. A l'époque, la chaîne avait été critiquée pour sa couverture de la guerre opposant la Géorgie à sa province séparatiste d'Ossétie du Sud et à la Russie. « A chaque fois que les intérêts de la Russie sont en jeu, la chaîne révèle sa vraie nature, qui est de servir les intérêts du Kremlin », explique le journaliste anglais Olivier Bullough. Russia Today a retransmis l'allocution du commandant de la marine ukrainienne, qui prêtait allégeance aux habitants de Crimée, sans préciser qu'il venait d'être révoqué par l'armée du pays. La chaîne a également diffusé une conversation de Catherine Ashton enregistrée à son insu. On y entend la représentante des affaires étrangères de l'Union européenne recevoir des informations sur les liens entre l'opposition et les snipers de Maïdan, qui avaient tiré sur les manifestants anti-Ianoukovitch. L'enregistrement a été authentifié, mais le contenu et les conclusions hâtives qu'en tire Russia Today sont contestés. En 2008, se souvient Tikhon Dzyadko, rédacteur en chef adjoint de la télévision russe indépendante Dozhd (TV Rain), menacée de fermeture, « Russia Today avait affirmé qu'il y avait eu trois mille morts du côté ossète, alors qu'en fait, cent soixante personnes étaient décédées. Cela avait été rectifié, mais bien plus tard, et le message était déjà dans la tête des gens. » « La couverture de la guerre d'Ossétie de 2008, c'est une sorte de coup d'essai pour Russia Today. Une sorte de brouillon du manuel de propagande à l'international. Elle l'applique aujourd'hui dans sa couverture de l'invasion russe en Crimée », ajoute de son côté Olivier Bullough. LARRY KING REPREND DU SERVICE Avant la guerre d'Ossétie du Sud, Russia Today était peu regardée. La diffusion en intégralité d'un reportage de la chaîne américaine Fox News tourné en Ossétie, coupé au montage, lui permet de justifier son rôle de nécessaire contrepoint aux médias occidentaux. A l'intérieur de ces pays également. En 2010, Russia Today sera la première à couvrir le mouvement de contestation du capitalisme financier, Occupy Wall Street. RT ne cesse de le rappeler, elle a été nommée aux Emmy Awards pour ça. Dans la liste de ses « trophées », la chaîne a aussi Larry King. A 79 ans, le légendaire présentateur américain, retraité de CNN, a repris du service pour animer « Politicking », une émission hebdomadaire. La chaîne russe a également ouvert son antenne à Julian Assange. Pour sa première émission en avril 2012, le cofondateur de WikiLeaks a choisi d'interviewer Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, puis il a enchaîné avec notamment Noam Chomsky ou le militant du Net français Jérémie Zimmermann. Lire : Julian Assange, recrue de la « télé Poutine » « La chaîne est devenue un refuge pour ceux qui soutiennent Assange ou le mouvement Occupy Wall Street, ceux qui pensent que les médias de leur pays sont [soumis à des] intérêts financiers, que Diana a été assassinée ou que le 11-Septembre est une invention américaine », explique le journaliste britannique. DES CONSPIRATIONNISTES A L'ANTENNE S'y mélangent donc les paroles des « lanceurs d'alerte » et des contempteurs des politiques menées par les Etats-Unis et celles de conspirationnistes notoires, comme Thierry Meyssan ou Webster Tarpley. La chaîne accorde une place démesurée à ceux qui voient des complots de la CIA un peu partout et contestent la version couramment admise des attentats du 11 septembre 2001. Sur l'Ukraine, la chaîne a fait appel à un témoin surprenant l'acteur américain Steve Seagall, qui s'en est pris à la politique de son pays. En décembre, Vladimir Poutine a dissous l'agence de presse officielle Ria Novosti, dont dépendait la chaîne. L'agence, qui malgré son statut public jouissait d'une réputation d'organe relativement « fiable et mesuré », a été remplacée par un nouveau pôle de médias baptisé Rossia Segodnia. Pour le diriger, Vladimir Poutine a désigné Dmitri Kisselev, un présentateur de télévision connu pour ses positions homophobes et son penchant pour les théories conspirationnistes.
  6. L’interventionnisme de M. Poutine en Ukraine remet en cause l’ordre nucléaire LE MONDE | 11.03.2014 à 15h28 • Mis à jour le 11.03.2014 à 16h21 | Nicolas Roche (Chercheur, spécialiste des questions nucléaires) Avec ce qui se joue en Ukraine, la Russie remet en cause l’ordre international nucléaire issu de la fin de la guerre froide, dans une attitude révisionniste et nostalgique. La Russie viole avant tout un engagement fondamental pris le 5 décembre 1994 par elle-même, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, comme Etats dépositaires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), pour compenser la dénucléarisation de l’Ukraine post-soviétique. La France, le même jour, mais aussi la Chine, ont pris des engagements similaires vis-à-vis de l’Ukraine. Rappelons qu’en 1991, Kiev disposait sur son sol du troisième plus grand arsenal nucléaire mondial. GARANTIES DE SÉCURITÉ COMPLÈTES Le mémorandum de Budapest, signé le jour de l’accession de l’Ukraine au TNP comme Etat non doté de l’arme nucléaire, scellait un compromis essentiel. L’Ukraine renonçait à toute arme nucléaire en échange de fortes garanties de sécurité des cinq Etats reconnus dotés de celles-ci : engagement de non-menace ni d’utilisation de la force contre l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine ; respect de l’indépendance, de la souveraineté et des frontières de l’Ukraine ; renonciation à tout chantage économique pour promouvoir des intérêts nationaux ; engagement de ne pas menacer ni d’utiliser l’arme nucléaire contre ce pays ; engagement à saisir le Conseil de sécurité des Nations unies en cas d’atteinte à la sécurité de l’Ukraine. Ces garanties de sécurité complètes ont été reconfirmées dans le cadre du traité New Start entre les Etats-Unis et la Russie en 2009. Le Parlement de Kiev avait alors ratifié avec réticence ces accords, en soulignant que toute atteinte future à sa souveraineté et à son indépendance serait une violation de ses intérêts suprêmes et remettrait en cause son engagement de dénucléarisation. Les 5 membres permanents du Conseil de sécurité ont donc une responsabilité spécifique dans la préservation de l’ordre défini au moment de la chute de l’URSS et de l’élimination des armes nucléaires du sol ukrainien. Quelles leçons devons-nous tirer de ce manquement russe à la parole donnée ? PRINCIPE D’UNE DISSUASION ÉLARGIE La Russie démontre d’abord que, dans son esprit, un pays non nucléaire non couvert par une alliance peut être traité de façon différente des autres : ses intérêts de sécurité, même garantis en droit par un accord international comme celui de Budapest, ne sont pas pour elle protégés comme ceux d’un pays couvert par une alliance nucléaire et le principe d’une dissuasion élargie. La Pologne et les Etats baltes sont conscients de cette politique russe. Ils cherchent à mobiliser l’OTAN pour rappeler la nature de l’article 5 du traité de Washington. La contribution que la France a apportée ces derniers mois dans le cadre de l’OTAN aux réassurances conventionnelles de ces pays prend une nouvelle dimension dans ce contexte. Plus que jamais, la dimension nucléaire de l’alliance doit faire l’objet d’une réflexion collective à 28 sur l’importance et les principaux concepts de la dissuasion dans nos doctrines de défense. C’est d’autant plus vrai que les réactions des Américains et Européens sur l’Ukraine seront lues comme des tests de la validité de la dissuasion élargie en Europe. L’agression russe et la dénonciation explicite par Vladimir Poutine du mémorandum de Budapest sont observées par tous, tout comme l’est notre réaction et celle des Etats-Unis. Comme toujours, les leçons de cette crise seront aussi tirées par les autres bénéficiaires du parapluie nucléaire américain, notamment en Asie. Si elle demeurait sans réponse, ou perçue comme telle, nos adversaires potentiels en tireraient des conséquences. La Russie confirme ensuite, par son comportement agressif contre un pays souverain, une volonté révisionniste de l’ordre nucléaire, européen et international. Elle met en danger l’un des principes élémentaires du désarmement nucléaire : il n’est réaliste que si la sécurité est garantie. Comment envisager de nouvelles phases de désarmement nucléaire américano-russes dans un tel contexte ? Comment justifier qu’un monde sans armes nucléaires est nécessairement un monde plus sûr si le respect élémentaire de la règle de droit n’est pas garanti ? SYSTÈME INTERNATIONAL POST-GUERRE FROIDE Au-delà de l’Ukraine, c’est donc un pan important du régime de non-prolifération mis en place depuis trente ans que la Russie met en danger, en tenant pour contingent et sans valeur tout engagement qu’elle peut donner à des Etats tiers. Or, le système international post-guerre froide est fondé sur le respect de bonne foi d’engagements juridiques librement consentis. Pour le cas où le message n’aurait pas été assez clair, la Russie a testé un missile intercontinental, à partir d’une base proche de Crimée, le 4 mars. Pour construire un système international fondé sur le droit, il faut être plusieurs à respecter les règles. Quand un acteur-clé préfère le rapport de force, il n’est guère d’autre choix pour les autres acteurs que de préserver les instruments nécessaires à l’exercice de ce jeu de la puissance. Enfin, la Russie rappelle aux Européens que les risques d’un conflit étatique ou d’actions de chantage contre leurs intérêts ne sont pas exclus de leur environnement de sécurité. Elle démontre que les garanties de sécurité, y compris nucléaires, apportées par un pays comme la Russie ne sont pas crédibles dans le temps. C’est là un élément important du débat actuel sur la dissuasion, dont les détracteurs mettent en avant le caractère archaïque et non adapté au nouveau contexte international post-guerre froide. Au-delà même de l’architecture européenne de sécurité, la crise ukrainienne démontre la pertinence de certains éléments qui fondent notre doctrine nationale de dissuasion : préservation contre le risque de guerre par une puissance majeure ; préservation de notre indépendance nationale et de notre autonomie de décision, face à tout chantage potentiel exercé contre nos intérêts vitaux ou dans le cadre d’une crise régionale. La crise ukrainienne n’est pas une crise nucléaire. Elle n’a pas vocation à l’être. Mais par son comportement révisionniste et ses manquements au droit, Vladimir Poutine a ouvert une bien dangereuse boîte de Pandore. Nicolas Roche (Chercheur, spécialiste des questions nucléaires)
  7. Concernant le référendum : le choix donné aux électeurs est réduit au rattachement direct à la Russie ou à une autonomie encore élargie (donc à une annexion voilée). Le choix d'un maintien dans l'Ukraine dans les conditions actuelles n'est pas prévu/possible.... Cela ajouté au fait qu'une abstention massive ne pourra invalider le vote (pas de seuil minimal d'électeurs : une minorité de la population pourrait voter l'indépendance), le résultat est couru d'avance (sans même tenir compte de l'illégalité d'un tel référendum limité à la seule Crimée, en violation de la loi ukrainienne, à l'absence de campagne électorale, de la présence de forces armées étrangères ou illégales "intimidantes"...) = mascarade.
  8. J'en vois qui ne cessent de critiquer les positions ambigues/hypocrites des états occidentaux pour justifier ce qui ce passe en ce moment en Ukraine. Pourtant ce n'est pas la France ou les USA qui ont dans l'histoire récente 1) commis un populicide envers une de leurs provinces sécessionniste (tiens comme la Crimée...), à savoir la Tchétchénie, ni 2) qui ce sont emparés d'une partie du territoire d'un pays voisin en profitant de sa situation de faiblesse. Les pratiques russes sous Poutine relèvent du pur impéralisme à l'ancienne. Indéfendables actuellement vues sous n'importe quel angle et devant être combattues. Le seul point positif à ces événements qui auront certainement des effets dramatiques à terme (car la Chine va faire pareil) est que certains pays européens, devant la menace, vont resserer les rangs (style arrêter d'acheter des missiles chinois lorsqu'on appartient à l'OTAN...).
  9. J'en vois plusieurs qui justifient l'annexion de facto en cours d'une partie de l'Ukraine par la Russie, en invoquant les motifs habituels qui avaient cours dans ces cas là durant la période nationaliste de l'Europe (en gros 1848-1945) : ethnie, langue commune, etc. Je rappelle que la longue période de paix qu'ont connu pour l'essentiel les Européens est une conséquence de l'abandon de ces pratiques (à l'origine notamment de deux guerres mondiales). Parce que l'annexion des Sudètes par Hitler, par ex, pouvait se justifier de la même manière. Je rappelle encore que la Russie réclame, entre autres, aussi un couloir pour accèder directement à son enclave d'ex-Prusse orientale (russe depuis seulement 1945, puisqu'on invoque que la Crimée ne serait ukrainienne que depuis 1954)... Va-t-elle s'en emparer de force après cela, comme l'avait fait l'Allemagne nazie au détriment de la Pologne pour instaurer une continuité territoriale avec cette même ex-Prusse orientale ? La politique menée par Poutine, avec ses justifications, ressemble effectivement à celle des divers pays européens au cours de la période 1848-1945. La boite de Pandore est réouverte... Pourquoi les Hongrois (dont les gouvernants actuels sont plus que douteux) ne chercherait pas après à récupérer la Transylvanie peuplée de Hongrois ? Sans compter qu'une reculade engagerait la Chine à procéder de même sur tous les territoires qu'elle revendique au détriment de ses voisins asiatiques. Une amorce à une future Troisième Guerre mondiale ? C'est pourquoi, pour ma part, même si on y laisse nous aussi des plumes au niveau économique (déjà je crois qu'on peut dire par ex adieu au contrat sur les BPC), je suis favorable aux sanctions les plus dures possibles contre la Russie poutinienne. A la volonté de fer de Poutine, il faut collectivement opposer une volonté d'acier.
  10. Situation globale de la France dans 10 ans La France connaît une période clef de son histoire entre un monde qui se meurt et le nouveau qui se cherche. La capacité à s'adapter à ce changement déterminera largement l'avenir économique, démographique, social et sociétal du pays. Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective émet à ce titre son appréciation de la situation dont les grandes lignes sont reprises dans cette analyse. Vieillissement de la population La France sera tout d'abord plus vieille à l'horizon 2023. En effet, en dépit d'une démographie plus dynamique que celle de ses voisins européens, elle va connaître au cours de la prochaine décennie un vieillissement d'autant plus rapide que les générations du baby-boom finiront de sortir de la vie active. Par conséquent, cette évolution entraînera une vive remontée de la proportion d'inactifs dans la population totale via l'augmentation du nombre des retraités. En 2023, le taux de dépendance, c'est-à-dire le rapport du nombre d'inactifs (enfants et seniors) au nombre d'actifs, aura retrouvé son niveau des années 1960 mais cette fois ce seront les aînés qui se seront substitués aux enfants. Le vieillissement de la population aura des conséquences inévitables. Tout d'abord, concernant les revenus, sans mesures capables de stimuler la croissance économique, ni report de l'âge légal de départ à la retraite et ni diminution des pensions de retraites, cela impliquera nécessairement une hausse très sensible des prélèvements (sur les actifs, les retraités et les entreprises). Ensuite, cette évolution représentera également un défi pour le système sanitaire. En effet, les besoins en personnel d'accompagnement seront importants et nécessiteront un développement qualitatif de l'offre de services adressée aux personnes âgées. Baisse du poids économique dans le monde La décennie passée a vu la France perdre progressivement de son importance au niveau mondial. En effet, la croissance française a été particulièrement faible au cours de la dernière décennie, en partie sous l'effet de la crise globale (financière, zone euro et dettes souveraines) mais également suite au ralentissement des gains de productivité, lui-même conséquence d'un moindre investissement et d'un freinage des processus permettant de stimuler la production des entreprises et la concurrence. Néanmoins, la France dispose de réserves de croissance. En effet, la raison première est le niveau de son sous-emploi (chômage) et de la persistance de réglementations anti-concurrentielles dont la levée pourrait induire des gains de productivité substantiels. En outre, le manque passé de réformes structurelles bride le potentiel de croissance qui se situe probablement aux alentours de +1,5% par an. Dès lors, la suppression d'un certain nombre d'entraves pourrait permettre de stimuler cette croissance potentielle de 0,5 points et ainsi atteindre +2% par an. Economiquement, la France pèsera sensiblement moins dans dix ans qu'il y a dix ans. En effet, un hypothétique redressement de la croissance économique conditionné à la mise en place de mesures aptes à stimuler l'activité économique permettrait certes de limiter la dégradation de la part de la France dans le PIB mondial, mais la diminution demeure inéluctable. La France devrait ainsi représenter en 2023 un peu moins de 3% du PIB mondial. Elle fera toujours partie des pays riches, mais son revenu réel par tête, autrement dit par habitant, s'élèvera à deux fois le revenu mondial moyen contre près de trois fois il y a dix ans (voir graphique ci-dessus). Son poids économique sera grosso modo celui de l'Espagne de 1980. Parmi les nombreuses implications de cette évolution, plusieurs sont à souligner. Tout d'abord, la baisse tendancielle du poids économique relatif aura des conséquences évidentes dans le jeu des grandes puissances de ce monde. Ensuite, une taille relative plus faible implique une nécessaire spécialisation productive plus étroite et être capable de ne pas soutenir inutilement des activités appelées à disparaître car non compétitives: si la France des années 1980 était assez peu spécialisée, celle des années 2020 devra l'être davantage. Enfin, le développement du monde émergé et émergent va progressivement accroître sa concurrence sur les productions intensives en capital humain. Toutefois, il ne faut pas envisager ce phénomène comme un obstacle mais comme une opportunité d'acquérir de nouveaux clients et de bénéficier de nouvelles sources supplémentaires de pouvoir d'achat pour les consommateurs français. Meilleure formation et équipement Parallèlement, la France sera plus et mieux formée. En effet, avec la substitution de générations nouvelles bénéficiant d'un allongement de la durée moyenne de la scolarisation, la population active aura gagné en qualification moyenne du fait d'efforts poursuivis sur plusieurs décennies présentant un réel avantage vis-à-vis des pays émergents. La France sera ensuite très bien équipée. En effet, en matière de stock d'équipements, la France est classée 5ème sur 144 pays pour la qualité de ses infrastructures (routes, chemins de fer, ports, transport aérien, télécoms...). En revanche, il convient de souligner que cet atout est certainement que temporaire au vu des efforts d'investissements permettant un rattrapage de la part des pays émergents. Mais dans l'ensemble, le niveau d'équipement restera un avantage important à l'horizon dix ans. La France bénéficie d'autres atouts qu'il convient de pouvoir exprimer. En effet, la France peut être un pays remarquablement attractif pour les investissements étrangers. Si elle sait en jouer, sa situation géographique, ses infrastructures matérielles et techniques, la qualité des services publics, le cadre urbain et culturel, ainsi que son mode de vie en feront un territoire de choix pour l'implantation d'entreprises intensives en emplois qualifiés, conscientes que la qualité de vie de leurs employés est un facteur de productivité et de compétitivité. Toutefois, pour cela, il est fondamental que le cadre fiscal, le poids des réglementations et les lourdeurs administratives soient revus considérablement à la baisse, sans quoi ce potentiel demeurera largement sous-exploité. Urbanisation L'urbanisation du territoire français devrait se poursuivre. En effet, les grandes villes et aires métropolitaines sont des sources importantes de richesses, d'emploi et de gains de productivité grâce aux effets d'agglomération et à la concentration des facteurs de production et d'innovation. Elles sont attractives tant pour les activités économiques que pour la population. Les villes permettent par exemple les économies d'agglomération en concentrant les ressources humaines, les entreprises (industrie, commerce...), et les pôles de financement, d'information et de savoir. Elles attirent les jeunes et la main-d'œuvre hautement qualifiée grâce à l'offre culturelle et à leur réseau d'universités et de grandes écoles. Elles disposent également d'infrastructures et de réseaux de transports et télécommunications sophistiqués et attractifs. Cependant, la nature de cette urbanisation a sensiblement évolué en dix ans, et pourrait continuer. En effet, en une décennie, la superficie de l'espace urbain a progressé de 19%, les villes françaises abritant désormais 77,5% de la population. Néanmoins, cet accroissement s'explique davantage par la périurbanisation que par la densification. Autrement dit, les villes se sont étendues plus qu'elles n'ont accru leur capacité d'accueil à superficie égale. Ainsi, l'étalement des villes est source de dégradation de l'environnement en raison de l'artificialisation des sols (réduction de la biodiversité, pollution des eaux...) et de la congestion des réseaux de transports. Socialement, il est source de dissociation entre les habitants des centres urbains, qui appartiennent souvent aux couches aisées qui vivent dans une forme "d'entre soi" protégé des maux du pays ; et les couches sociales paupérisées de la zone périurbaine, avec pour conséquence un fractionnement des comportements et des choix électoraux liés à un ressenti et un prisme de lecture différent des problèmes économiques, sociaux et sociétaux. Mutation de la sphère du travail La France va connaître des changements majeurs au cours de la prochaine décennie. Le pays connaît actuellement un niveau de chômage proche de ses records historiques. La réduction de ce niveau de chômage dans les dix années qui viennent dépendra de la capacité du pays à améliorer le fonctionnement de son marché du travail et plus largement de sa capacité à s'adapter à un environnement économique globalisé. Dans dix ans, cadres et professions intermédiaires représenteront plus de 40% des actifs, contre 35% en 2000 et 30% en 1990. Ainsi, en à peine plus d'une génération, la France va vivre une mutation sociologique très importante. La montée en gamme des emplois ne sera pas uniforme. En effet, en France comme dans les autres économies avancées, la proportion des postes d'ouvriers et d'employés qualifiés sera probablement en baisse, tandis que la part des emplois les moins qualifiés devrait se maintenir, soutenue par la demande de services à la personne ou le secteur du tourisme. In fine, cette évolution tendra à induire une certaine polarisation des emplois en haut et en bas de l'échelle des qualifications. Il conviendra donc de faire des efforts pour empêcher que le dualisme de la demande de travail induise un dualisme social permanent et l'enfermement d'une partie de la population au travail dans des emplois instables et non qualifiés. Pour ce faire, il faudra revoir les politiques de revalorisation de l'emploi, de formation, d'accompagnement des transitions et de fluidification du marché du travail. Autonomie accrue des individus Les structures familiales vont évoluer. En effet, tous les indicateurs amènent à anticiper que la transformation à l'œuvre depuis 30 ans se poursuivra dans la décennie à venir : augmentation du nombre de divorces, des unions libres et des familles monoparentales. D'après les projections, la taille des ménages devrait continuer à diminuer pour passer de 2,6 personnes par ménage en 1990 à 2,1 en 2025, ce qui se traduira notamment par une hausse de la demande de logements, et posera la question du soutien aux populations fragilisées et paupérisées par cette évolution. Parallèlement, sur une longue période, la baisse de la pérennité des couples est une tendance lourde : en 1982, près de 85% des femmes de 40 ans vivaient en couple, elles ne seront que 64% en 2030. Dès lors, et malgré des structures familiales qui ne sont pas homogènes sur l'ensemble du territoire, le mouvement sociologique vers une société d'individus valorisant l'autonomie est appelé à se poursuivre. Dans ce cadre, cette société transformée attendra inévitablement une évolution de ses relations avec l'Etat et les institutions sociales : le paternalisme étatique évoluera vers un accès aux services publics qui sera vu comme un support à l'autonomie individuelle. De Sylvain FONTAN, Economiste
  11. En 30 ans, le marché du travail français s'est fortement précarisé Source : Capital.fr 29/01/2014 à 18:22 / Mis à jour le 29/01/2014 à 18:23 Hausse du chômage, précarisation de l'emploi… le marché du travail s'est fortement dégradé en France au cours des dernières décennies, constate l'Insee dans une étude baptisée "Trente ans de vie économique et sociale", publiée mercredi. Le travail à temps partiel s'est tout particulièrement développé. En effet, le nombre d'actifs dans cette situation a presque triplé entre 1975 et 2012, passant de 1,6 à 4,5 millions. Une hausse qui touche surtout les femmes : elles étaient 30% dans ce cas en 2012, deux fois plus qu'en 1975. Cette progression illustre les difficultés grandissantes des actifs à trouver un job stable, puisque ces temps partiels ne sont pas toujours choisis. Ainsi, depuis les années 1990, la proportion de femmes à temps partiel souhaitant travailler davantage oscille entre un quart et un tiers, explique l'institut de statistiques. Autre tendance inquiétante, la forte progression des contrats de travail temporaires, notamment chez les plus jeunes. Ainsi, parmi les 15-24 ans, la part des CDD et des contrats saisonniers évolue entre 25 et 30% ces dernières années, contre 11% seulement en 1982. L'enquête rappelle aussi que le taux de chômage a bondi au cours de cette période. Inférieur à 4% en 1975, il a progressé de manière quasi ininterrompue au cours des 10 années suivantes, avant de subir des fluctuations au gré de la conjoncture économique, allant jusqu'à dépasser 10% dans les pires moments (comme c'est le cas actuellement). Cette hausse du nombre de demandeurs d'emplois a surtout affecté les plus jeunes, dont le taux de chômage a été multiplié par 3,5 entre 1975 et 2012, de 6,8 à 23,9%. A l'inverse, certaines catégories socio-professionnelles paraissent mieux protégées. En particulier les cadres, dont le taux de chômage n'a quasiment pas changé depuis les années 80, se situant toujours entre 3 et 4%.
  12. Comment ça découvrent ? Le sol lunaire n'a-t-il pas déjà été analysé ... presque un demi-siècle plus tôt par les Américains et Soviétiques ? Avec cette mission les Chinois font plus de la politique que de la science...
  13. Comme on le sait parfaitement aujourd'hui, le cyberespionnage chinois a réussi à mettre la main sur d'énormes quantités de données sur le F-35. Il semble donc logique que l'on discerne à présent divers éléments "façon F-35"...
  14. DAR

    Cyberwarfare

    ... à l'abri des espions américains oui... mais pas des espions chinois !
  15. Cela reste très impressionnant par sa vitesse de développement. Mais il faut aussi relativiser : losqu'on est plus de 1,4 milliards, il est un peu normal d'avoir plus de km de TGV que pour un peu plus de 60 millions
  16. Bin alors rien, ne surinterpréte pas, c'est juste une info que j'apporte dans la continuité des posts précédents
  17. "Et au cas où ce n'est pas connu, les chiens font partis des viandes pour les Coréens depuis très longtemps, bizarrement on n'entend pas souvent parler..." => Nos "ancêtres" les Gaulois aussi mangeaient du chien (appris ça récemment au musée de Bibracte)
  18. DAR

    Armée de terre Chinoise

    On sent que les Chinois sont dans une bonne dynamique, un peu comme l'Allemagne l'était à la fin du 19e et au début du 20e. Tout ce que nous relaie Monsieur K. concernant les diverses composantes des forces armées chinoises relève de la propagande au sens large mais néanmoins on ne peut nier un renforcement rapide et soutenu de leur puissance militaire et surtout allant de pair avec une volonté politique claire et un soutien de la masse de la population. Tout le contraire de la situation occidentale dont la puissance militaire est en train de partir en lambeau à la même vitesse. Dès lors, quand le "croisement" s'effectuera-t-il, quand la Chine deviendra-t-elle plus puissante et efficace que l'OTAN ? La question peut se poser.
  19. Il est possible que dans quelques années, lorsque la Chine à son tour commencera à connaître des difficultés économiques (après 2020 vraisemblablement déjà pour des raisons de structure démographique), ce misérable caillou soit le prétexte, au sens de cause immédiate, d'un conflit pouvant mener, par le jeu des alliances, à une Troisième Guerre mondiale. Les deux premières ont eu pour point de départ des enjeux européens, la troisième partira d'Asie (si elle part).
  20. Indubitablement meilleure que l'affirmation contraire, qui elle se double d'une seconde affirmation sur ce que Dieu est censé penser sur le sujet. ^^
  21. Dieu n'existe pas. Disons donc plutôt que Bossuet (qui prête ses propres pensées à un Dieu imaginaire) se rit des hommes qui chérissent les causes dont ils déplorent les effets.
  22. Clément Guillou | Journaliste Mis à jour le vendredi 11 octobre 2013 à 9h05 Le groupe de services financiers Crédit suisse et la Croix-Rouge viennent chacun de sortir un rapport dont la lecture conjuguée est désespérante. Le premier (en anglais, PDF) fait un bilan statistique de la richesse mondiale. On apprend qu’elle « a plus que doublé depuis 2000, atteignant un nouveau record historique de 241 000 milliards de dollars ». Le deuxième (en anglais, PDF) parle des « impacts humanitaires de la crise économique en Europe » (42 pays étudiés dans l’Union européenne, les Balkans, l’Europe orientale). Il constate que « le nombre de personnes dépendant des distributions de nourriture de la Croix-Rouge dans 22 des pays concernés a augmenté de 75% entre 2009 et 2012 ». Quelques chiffres à retenir de ces deux rapports. 46% du patrimoine mondial est détenu par 1% des ménages La richesse mondiale a crû de 4,9% entre mi-2012 et mi-2013, la période examinée par Crédit suisse, et de 68% ces dix dernières années. Le pourcent le plus fortuné des ménages commence à 753 000 dollars (557 000 euros) et amasse 46% du patrimoine mondial – part en hausse –, tandis que les deux tiers des ménages, dont le patrimoine reste stable, ne représentent que 3% de la richesse globale. Il faut avoir un patrimoine de 4 000 dollars (environ 3 000 euros) pour être dans la moitié la plus riche du globe, et de 75 000 dollars (55 500 euros) pour être dans la tranche des 10% les plus riches. Pyramide de la richesse mondiale. Lecture : « 22,9% de la population mondiale a un patrimoine de 10 000 à 100 000 dollars, et représente 13,7% de la richesse mondiale. » (Crédit Suisse) 25% de travailleurs pauvres en Allemagne Le nombre de salariés allemands ne pouvant subvenir à leurs besoins est en constante augmentation, relève la Croix-Rouge : un quart d’entre eux ont des bas salaires – le montant n’est pas précisé, mais il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne. Près de la moité des contrats signés en Allemagne depuis 2008 sont à court terme, sans sécurité sociale, et 1,3 million de travailleurs ne peuvent subvenir à leurs besoins. Une étude de la Fondation Bertelsmann publiée en décembre 2012 montre que la classe moyenne est passée de 65% de la population en 1997 à 58% quinze ans plus tard : 5,5 millions d’Allemands sont devenus « pauvres » ; 500 000 sont devenus « riches ». Dans toute l’Europe, « la Croix-Rouge signale un nombre important de “nouveaux pauvres”, des gens qui travaillent mais ne peuvent pas assumer leurs besoins primaires à la fin du mois et doivent choisir entre acheter de la nourriture et payer leur loyer ». 31 millions : le nombre de millionnaires en dollars Le nombre de millionnaires en dollars n’a jamais été aussi élevé. Ils sont : 14 millions aux Etats-Unis ; 10 millions en Europe ; 6,5 millions en Asie-Pacifique. Parmi les près de 100 000 ultra-riches au capital supérieur à 50 millions de dollars (37 millions d’euros), la moitié environ est aux Etats-Unis. La Chine arrive loin derrière, devant l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Japon. L’économie actuelle est propice à l’accumulation de fortune : tandis que la richesse mondiale a crû de 4,9%, le nombre de millionnaires a progressé de 6,1% et celui d’ultra-riches de plus de 10%. 5 : nombre de pays en Europe où le chômage des jeunes dépasse 50% Bosnie, Macédoine, Serbie, Espagne, Grèce : dans tous ces pays, plus d’un jeune de 15 à 24 ans sur deux, en situation de travailler, était au chômage en 2012. Dans les trois derniers, le chiffre a explosé pendant la crise. En Europe de l’Est, le chômage des jeunes, déjà élevé avant la crise, a atteint des niveaux alarmants. Il a doublé en Croatie, en République Tchèque, en Croatie, en Pologne et dans les Pays baltes. Le rapport de la Croix-Rouge dénonce l’austérité qui « ajoute de la pauvreté, alors que les autres continents la réduisent avec succès ». 7e : la position de la France dans la hiérarchie des plus gros patrimoines moyens « Les conséquences à long terme de cette crise ne sont pas encore connues. Les problèmes engendrés se ressentiront pendant des décennies même si l’économie s’améliore dans un futur proche [...] Nous nous demandons si, en tant que continent, nous comprenons vraiment ce qui vient de nous arriver. » Grâce à la valeur de l’immobilier (parisien, surtout), le patrimoine moyen français est très élevé : 296 000 dollars, soit 219 000 euros. C’est davantage qu’en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni. L’immobilier compte pour deux tiers de la richesse et le niveau d’endettement des ménages est en France plutôt faible (12% des actifs). Le Crédit suisse souligne que l’inégalité financière en France est plus grande que dans la plupart des pays européens : un quart des millionnaires européens réside en France. Cependant, les ultra-riches sont plus nombreux en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni. 14% de la population française sous le seuil de pauvreté En 2011, selon l’indice d’Eurostat repris par la Croix-Rouge, le pourcentage de ménages français sous le seuil de pauvreté (moins de 60% de la richesse médiane dans le pays) s’élevait à 14%. Une hausse de 1,3 point, soit 350 000 habitants de plus, par rapport à 2008. Malgré la crise, cet indice a baissé dans quelques pays d’Europe occidentale : Portugal (18%), Royaume-Uni (16,2%) et Autriche (5,2%). Mais ils constituent des exceptions. Commentaire de la Croix-Rouge : « Non seulement de plus en plus de gens tombent dans la pauvreté, mais les pauvres sont de plus en plus pauvres et il semble que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres aille croissant. Ce qui signifie que la “distance sociale” requise pour refaire partie de la société s’agrandit. » 40 : part des Chinois dans la « classe moyenne » mondiale La Chine a, par rapport à sa population, peu de très pauvres et peu de très riches. En revanche, en rangeant la population mondiale par déciles de richesse, on s’aperçoit qu’elle constitue 40% de la classe moyenne supérieure : celle des déciles 6 à 9. Composition régionale de la distribution de richesse en 2013. Lecture : « Il y a 25 à 30% d’Africains dans les 10% de ménages les plus pauvres du monde. » (Crédit Suisse) L’inégalité des richesses en Chine est ainsi relativement faible comparativement au reste des puissances émergentes. Sa classe moyenne, moteur de la croissance mondiale se distingue de celle de l’Inde, quasi-inexistante et coincée entre une majorité de la population très pauvre et un nombre non négligeable d’ultra-riches. « C’est dû à l’absence quasi-totale de fortunes héritées et à une division relativement égale des terres agricoles et de l’habitat privé. Les inégalités sont cependant en forte hausse avec l’enrichissement d’entrepreneurs et d’investisseurs », explique Crédit suisse. 40% : l’augmentation du taux de suicide en Grèce au premier semestre 2011 Selon le ministère grec de la Santé, le taux de suicide en Grèce a grandi de 40% entre janvier et mai 2011 par rapport à la même période en 2010. Les premiers effets des plans d’austérité se faisaient sentir. Le taux de suicide des femmes a plus que doublé. Bien d’autres pays européens ont vu leur taux de suicide augmenter pendant la crise, après un long ralentissement, explique la Croix-Rouge. Dans la plupart des pays européens, l’Etat a coupé dans les dépenses de santé pendant la crise économique, obligeant les associations à remplir de nouvelles missions. « Un signe clair que le nombre de personnes souffrant de dépression et d’autres maladies mentales est en augmentation. » 35% de la richesse russe est détenue par 110 personnes « La Russie a le plus gros niveau d’inégalité financière dans le monde, hormis les petits pays des Caraïbes où résident des milliardaires », souligne Crédit suisse. Dans le monde entier, il y a un milliardaire pour 170 milliards de dollars de richesse. En Russie, le rapport tombe à un milliardaire pour 11 milliards de richesse. Les 110 milliardaires russes selon Forbes – ils étaient huit en 2000 – accumulent 35% de la richesse du pays.
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