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[Allemagne] Enfin prête pour la guerre?


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Hier jeudi 22 avril 2010, Angela Merkel déclara devant le Bundestag pour la première fois que dans la réalité afghane l'armée allemande fait la "guerre". (Source le Figaro)

Je propose donc un nouveau fil de discussion où nous pourrions échanger nos réflexions ainsi que des liens vers les indices d'une inflexion ou non du pacifisme institutionnel.

Le fil afghan est bien trop vaste. Il recouvre des réalités bien trop diverses.

- Est-ce le début de l'Allemagne décomplexée? Un feu de paille avant un retour au seul "soft power"?

- L'Allemand est-il vraiment pacifiste? N'est-il pas plutôt comme tout le monde, un homme qui préfère le calme?

- L'armée allemande se prépare-t-elle à la guerre? Ses évolutions doctrinales, organisationnelles, la formation de ses cadres sont-elles une anticipation d'un conflit futur, quel qu'il soit? Est-ce un effet cosmétique d'appui à l'industrie?

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Le Monde:

[...]Bien sûr, on y est inégalement sensible. Ces deux jeunes de 20 ans, qui ont manifesté pour la paix, se sentent-ils portés par la spécificité de la conscience allemande ? Ils grimacent : "Non. Allemand ou pas Allemand, la guerre n'est une solution pour personne." Et cet épicier, qui trie ses bottes de persil sur un marché de Berlin ? La hantise de la guerre n'est pas la préoccupation première de ce Turc immigré, dans le pays depuis trente-cinq ans. Et pourtant, remarque ce trentenaire, agent d'assurances : "En Allemagne, tout le monde est imprégné par la conscience d'où l'on vient, à tout âge, même sans s'en rendre compte. Tout ce qu'on apprend est basé sur le refus de la guerre."

Christoph Sommer est aumônier à la Bundeswehr, l'armée allemande. Il est l'un des confidents privilégiés des militaires. "Pour les soldats envoyés en Afghanistan, raconte-t-il, ce contexte est très compliqué à vivre. Ils souffrent de n'être pas reconnus dans leur société. Entendre leurs dirigeants parler de guerre les a soulagés. L'un d'entre eux m'a dit : "Enfin, on commence à utiliser les vrais mots."

[...]

La suite sur:

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/23/allemagne-la-guerre-en-face_1341637_3214.html

PS: Passé 15 jours, l'accès aux articles est réservé aux abonnés.

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Faut arrêter de s'inventer des fantasmes sur l'Allemagne qui aurait un fond d'esprit militaire "naturel" mis sous le tapis depuis 60 piges. Le militarisme prussien répandu via les écoles de cadet ne fut qu'un moment au final assez bref correspondant aussi à la période d'affirmation des nationalismes européens, du milieu du XIXème au milieu du XXème siècles. Mais on garde des fantasmes de cette époque. En Allemagne, la période datait d'un peu plus longtemps en Prusse (la Prusse géographique , soit le nord est baltique) et en Brandebourg à cause de la militarisation plus élevée de la population au XVIIIème siècle, seule solution trouvée par les Hohenzollern pour maintenir leurs Etats disparates et faiblards, pris entre les Russes, les Suédois et les Autrichiens. Le XIXème siècle n'a fait que caricaturer le système. Mais la France républicaine entre 1870 et 1914, ou l'Angleterre, ne sont pas moins militaristes: les populations sont cocardières et encouragées à l'être depuis l'enfance, et toute l'action de l'Etat est centrée sur le fait de pénétrer les esprit de la chose militaire.

Non, l'Allemand n'est pas un "soldat naturel", faudrait quand même arrêter avec ces clichés, et il n'y a pas de vieux fond agressif enfoui dans une mythique psyché allemande qui est une invention du XIXème siècle (on rappellera que la Prusse n'est pas vraiment très populaire auprès des autres populations allemandes). C'est même un moment d'exception dans l'histoire allemande que d'affirmer de la supériorité et de se vouloir expansionniste, militariste et agressif. .

Et il n'y a pas plus de pacifisme particulier, passé les générations qui ont connu le traumatisme de "l'année zéro" que fut 45, et de la reconstruction à partir de rien; il suffit de voir le degré de préparation de l'armée allemande dans le contexte de la Guerre Froide pour comprendre que le pacifisme n'a jamais été non plus quelque chose de trop gênant.

Et aujourd'hui, dans la vie publique, on en est à la 4ème génération d'hommes et femmes politiques depuis la guerre: ils n'ont aucun complexe de culpabilité, en ont même ras la casquette de se voir renvoyés dans leurs 6 mètres à ce sujet, et ils vivent dans le contexte d'une Allemagne réunifiée, qui plus est dont la réunification a été perçue comme un effort lourd et à assumer seuls, dont les intérêts ont désormais la seule priorité, aux dépends de tout le reste, y compris des vieux compromis (notamment franco-allemand).

L'OTAN et l'atlantisme restent le seul et dernier compromis encore en vigueur chez eux; l'UE n'est vue que comme une extension économique faite pour leur bénéfice. Il suffit de voir même l'attitude de Cohn-Bendit qui avait déclaré que l'avenir de l'Europe, c'était un espace ouvert sous hégémonie économique (et donc un peu politique) allemande (pour les élections en France, il a du se rétracter face au scandale).

Alors pour le militaire, même si cette nouvelle Allemagne fait de la Realpolitik, elle la fait avant tout sous parapluie US, et par et pour l'économie. Les légères augmentations de budget qui ont eu lieu n'ont servi en fait qu'à s'ajuster sur l'inflation des coûts pour maintenir a minima l'existant, et le fait est que leurs forces aériennes sont appelées à baisser drastiquement, de même que leurs forces terrestres effectivement en état de combattre. La seule concession, au vu de l'effort naval et de la battle-readiness accrue d'une partie de leur AdT, est la constitution d'une capacité minime d'intervention extérieure (environs 15 à 20 000h en tout) au plein standard OTAN. De fait, leur AdT est divisée en 3 parties, dont une complètement hors critères OTAN en termes de capacité (matériel peu renouvelé, entraînement léger....), et une juste théoriquement apte à faire de l'appoint en zone de stabilisation (mais de fait pas assez entraînée).... Si on peut les envoyer.

Tout est fait pour ce "1er tiers" des troupes terrestres, mais qui en soi n'est pas bien lourd (mais il maintient au niveau les savoirs-faires).

Alors rien dans la posture concrète allemande ne change, et le profil des investissement ne laisse pas entrevoir d'évolution, sinon une "normalisation" des capacités de ce micro-corps expéditionnaire, toutefois cantonné, par sa taille et ses capacités, à jouer les supplétifs des Ricains. L'Allemagne ne prépare pas la guerre, elle maintient un savoir-faire minimum dans une partie réduite d'armée. Et cette partie suit "la mode" en cours dans l'OTAN.

Pour le volet industriel, on ne peut qu'admirer leur volonté de garder un certain contrôle d'une partie de la production (beaucoup de domaines "stratégiques" lui échappent cependant), mais de bien le maintenir: construction navale, matériels terrestres lourds, satellites.... Leur insistance à commander allemand jusqu'au moindre boulon d'un PUMA force le respect, mais souligne aussi que dans l'UE, comme le prévoyait Mitterrand lors de la réunification, l'Allemagne se pense en tant qu'Allemagne désormais, et non comme partie d'un tout.

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Qui a parler de militarisme génétique? Personne, il me semble.

En revanche, force est de constater que malgrès des déploiements toujours honorables en volume, les détachements allemands sont parmis ceux qui sont soumis aux plus grosses contraintes.

Leurs restrictions sont telles que l'on se demande à quoi ils servent.

Pour ce qui est de la notion du complexe de 45, je serais plus nuancé.

Même s'il y a 3 générations maintenant, le complexe est toujours vif et est savamant entretenu, par une minorité certe, mais toujours trop active. Ainsi, tout pays peut comprendre qu'il faut parfois prendre un risque hors d'Allemagne au profit de la métropole (je ne pense pas à l'Afghanistan mais à tout théâtre). Les allemands, eux, n'y arrivent pas. En France, la population n'est pas plus va-en-guerre, mais on arrive à assumer certains risques.

De plus, ce complexe est moindre à l'est.

Actuellement, toutes les armées fondent comme neige au soleil. Mais certaines plus que d'autre vont au bout de leur engagement. Je pense à l'Australie, au Canada, au Danemark, au Pays-Bas. Tous ces pays ont les même aspirations pacifistes que l'Allemagne. Ils n'ont pas ou plus de culture interventioniste. Ils ont été figé face à l'est et pourtant leurs contingents furent pleinement engagés.

Ainsi, je suis convaincu qu'il y a un refus d'assumer, non le passé, mais la fonction armée régalienne.

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Ca c'est un syndrôme général et simple à expliquer: les populations et classes politiques ne savent plus rien du domaine stratégique et ne s'y intéressent pas, tout comme d'ailleurs le domaine économique (comme l'a illustré sous Chirac-Jospin la dissolution du Commissariat au Plan, ou dans toutes les grandes compagnies financières et industrielles, l'entretien de départements d'analyse économiques très performants.... Qu'on n'écoute jamais, au profit de stratégies de court terme et de sauce politique interne coûteuse et inefficace). Et même quand certains savent, tout est sacrifié à la conquête du pouvoir et au maintien en place.

En l'absence d'une grande menace immédiate aux frontières, il est facile de se servir de ce domaine et de le mettre de côté, parce que l'homme de la rue ne comprendra pas à quoi sert l'armée en dehors de la défense aux frontières. Et c'est très dur à expliquer en peu de mots, façon slogan, mais très facile à attaquer avec de simples slogans ("du fric foutu en l'air" et autres): comprendre que "défendre nos intérêts", c'est avant tout défendre notre bifsteak et non jouer les méchants impérialistes, et que ça, ça se fait au loin, c'est dur à faire passer dans les médias.

Vraiment tenir compte de ce domaine implique non seulement de le connaître, mais en plus d'en accepter les contraintes dans son attitude et plus encore dans son discours.... Mais comme en économie, faire accepter la réalité dans un discours de campagne ou en cours de mandat est de plus en plus dur dans le discours médiatique, surtout quand on ne réfléchit qu'en terme d'éligibilité et de court terme.

Dans ce contexte, accepter la tutelle américaine et calibrer ses forces pour ne pouvoir être qu'un supplétif est du pain béni pour les politiques européens: on peut compresser ad vitam, ne pas consentir les efforts pour des programmes longs et hasardeux.... Tout en se donnant de grands airs. Et le domaine intéresse tellement peu qu'il n'y aura même jamais personne, ni homme ni organisation, pour pouvoir accéder aux médias et expliquer les conneries qui se font.

Pour l'Allemagne, le complexe de non intervention ne marche plus, même si certaines voix persistent, plus d'ailleurs pour des raisons de basse politique que de sincérité ou de conviction; la seule opposition réelle est celle pour coût financier, même si elle se décrète rarement sous cet angle (on préfère déplorer la "mort inutile de soldats"; c'est vieux comme la politique). Encore une fois, la tutelle américaine est la première cause de cette absence de conscience stratégique, parce que les politiciens des 2 dernières générations ont toujours évolué sous ce parapluie et ne connaissent ni ne veulent connaître le prix du fait de s'assumer stratégiquement. Par répercussion, les populations en sont encore moins informées et certainement pas encouragées à le faire.

Que resurgisse une menace directe d'invasion sur le territoire européen, et cela redeviendrait un sujet concret (encore plus que pendant la guerre froide où l'euphorie des 30 glorieuses, le souvenir des GM et l'élément idéologique induit par les partis communistes jouaient contre) pour les populations, donc pour les classes politiques. mais c'est peu probable: la Russie est le seul client, et y'a pas vraiment de capacités réelles contre l'UE. Que les axes commerciaux avec l'Asie soient brutalement entravés, et le contrecoup économique pourrait aussi réintroduire un élément de réalité dans le débat politique; mais là aussi, on l'imagine mal. Mais d'une manière ou d'une autre, il faut un truc brutal qui frappe l'homme de la rue dans son quotidien pour que la classe politique réinvestisse ce champ de préoccupations.

Ca pourrait un peu évoluer en Allemagne face à la situation économique: la population y vit de moins en moins bien et l'économie ne vit que pour l'exportation, plus encore que d'autres pays occidentaux, ce qui est une structure de pays en développement. Un pays développé est son premier marché, ce que les actuels Etats émergents font tout pour réaliser, à grand renfort de protectionisme; l'Allemagne, avec son vieilissement et le rattrapage de ses gros clients hors UE (plus leur volonté de ne plus l'être), ne pourra maintenir son actuel effort qui se fait au détriment d'une grosse partie de sa population, pour un bénéfice purement conjoncturel, face à de nouveaux acteurs qui eux, "pensent" stratégique.

Encore une fois, l'évolution actuelle de la Bundeswehr révèle tout: une marine de frégates, SSN et bâtiments de projection (s(ils les financent) en petit nombre, une aviation drastiquement coupée et une armée de terre de 100 000h divisée en 3 segments, dont un totalement inutile (onutile ;)) et un autre seulement théoriquement déployable en zones de stabilisation (élections au Congo....), mais qui pour l'essentiel est peu financé et tenu à niveau pour être rapidement disponible et préparé. Reste un corps de déploiement de 15-20 000h (donc la moitié en déploiement à l'année) aux standards OTAN, des capacités de pénétration de théâtre inexistantes.... Une force de parfaits supplétifs des américains et de conservation des savoirs-faires.

France, Angleterre, Italie et Espagne vont vers le même modèle, avec quelques variantes: chacun garde l'équivalent d'une DB lourde sérieuse, des brigades d'infanterie légère spécialisés (généralement montagne et amphibie).... L'Italie en est au même point que l'Allemagne, avec seulement un tiers de son armée fait pour le déploiement.

Les restrictions légales particulières de l'Allemagne ne sont encore là que par confort politique: ça limite le bodycount, ça évite de trop s'engager (avec un bon prétexte pour la télé).... Mais dans le fond, l'Allemand moyen ne se bougerait pas le cul dans la rue ou le bulletin de vote si 3 ou 4000 soldats teutons sortaient des FOB pour aller buter du taleb: c'est loin, c'est des pros, une perte dans une armée réduite ne touche pas l'essentiel des foyers, et l'émotion ne dépasse pas le temps du journal de 20 heures. C'est la société de consommation et de médias.

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En l'absence d'une grande menace immédiate aux frontières, il est facile de se servir de ce domaine et de le mettre de côté, parce que l'homme de la rue ne comprendra pas à quoi sert l'armée en dehors de la défense aux frontières. Et c'est très dur à expliquer en peu de mots, façon slogan, mais très facile à attaquer avec de simples slogans ("du fric foutu en l'air" et autres): comprendre que "défendre nos intérêts", c'est avant tout défendre notre bifsteak et non jouer les méchants impérialistes, et que ça, ça se fait au loin, c'est dur à faire passer dans les médias.

En même temps quels sont les intérêts au loin de l'Allemagne?

Même pour les notres je m'interroge... Notre présence en Afghanistan par exemple est là à titre décoratif et ne changera pas le donne globale, sans compter qu'on ne sait pas pourquoi on se bat.

Qu'il soit important de conserver les savoir faire et une certain indépendance je suis d'accord (c'est ce que fait l'Allemagne d'ailleurs, voir la réticence des entreprises allemandes aux prises de controle par des capitaux étrangers et anglo saxons en particulier).

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Qu'on le veuille ou non, on est dans un ordre international qui nous profite; et il nous profite de façon de plus en plus disproportionnée au regard de notre puissance et de notre importance, à mesure que le rattrapage de nombreux pays se fait. Nous avons intérêt à la stabilité et à la crédibilité de cet ordre, et à la sécurité des grands axes commerciaux (quand on raisonne en terme de contrôle des flux).

En Afghanistan, c'est une partie de la stabilité de la zone Asie Centrale qui se joue, mais comme ça a été mal géré et que ça traîne, maintenant y'a le Pakistan aussi qui se craquelle, tous les pays limitrophes en "-stan"  :lol: qui sont instables, et l'Iran qui est plus nerveux parce que sa zone orientale est un vaste dépotoire de guérillas et de narco-trafics à une échelle incroyable qui mobilise en permanence 1/3 de ses forces armées, policières et paramilitaires (et qui ne va pas mieux). Et un Iran fragilisé n'est pas une bonne chose. Ne pas l'impliquer, de même que la Russie et la Chine, fut une erreur.

Les axes commerciaux maritimes passant devant ce coin ne seraient pas protégés s'il devait partir à vau l'eau.

Par ailleurs, l'Afghanistan est devenu la zone n°1 du narco-trafic au monde, faisant de l'héroïne un produit de consommation de masse et multipliant les moyens de ceux qui en profitent; la déstabilisation du Pakistan, la corruption de ses élites, surtout militaires et du renseignement (les services de rens pakistanais sont sans doute les plus gros narco-traficants de la planète), doit beaucoup à cette activité, et le financement de mouvements de guérillas et terroristes un peu partout dans un large rayon autour de l'Afghanistan aussi.

Mais plus encore, et c'est le point d'un alignement stratégique consenti ET contraint, les Ricains y sont et exigent qu'on y soit. Si les Allemands, les Rosbifs, les Italiens.... Et nous n'y allons pas, il y aura rétorsion sous de multiples formes, tout connement parce qu'il s'agit d'une opération OTAN. Si on veut pas de l'OTAN, faut être prêt à en assumer le coût, qui sera bien plus élevé que celui du coût OPEX en Afghanistan. Perso, je trouverais que c'est la chose à faire, mais c'est pas l'avis des élites européennes.

Qu'il soit important de conserver les savoir faire et une certain indépendance je suis d'accord (c'est ce que fait l'Allemagne d'ailleurs, voir la réticence des entreprises allemandes aux prises de controle par des capitaux étrangers et anglo saxons en particulier).

Va dire ça à EADS: les Allemands sont ceux qui font tout pour que les Ricains en aient un contrôle indirect, ou qu'ils y aient, à tout le moins, une influence prépondérante.

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  • 3 years later...

Un bon déterrage de topic pour souligner une inflexion de la politique étrangère de la CDU et du SPD sur laquelle la France ferait bien de s'appuyer :

 

http://allemagne.blog.lemonde.fr/2014/02/01/les-sept-piliers-de-la-nouvelle-politique-etrangere-allemande/

 

C'est bon, tous les ans en début d'année on a le droit à "le rôle de l'Allemagne dans les opérations extérieures va s'intensifier" blabla.

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C'est bon, tous les ans en début d'année on a le droit à "le rôle de l'Allemagne dans les opérations extérieures va s'intensifier" blabla.

 

 

Mais les Allemands ils ont peurs ou quoi?

Bien sur que non, mais ils n'ont AUCUNE excuse de ne pas plus participer. Ils le font en afgha, ils pourraient le faire au Mali ou RCA.

L'Allemagne est un membre exemplaire de l'UE, partisan de la défense commune, alors pourquoi ils ne sont pas plus présent quand on leur demande? ça m'échappe...

 

on dirait que les Allemands ont peurs d'eux memes (en tout cas leurs médias); il est vrai qu'un engagement militaire sérieux en Afrique par exemple causerait des vagues de Deutsch-bashing...par les médias allemandes elles-mêmes.

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C'est pas une question d'avoir peur. C'est qu'ils en ont rien à foutre et n'ont rien à gagner concrètement à envoyer des hommes sa battre.

 

C'est surtout que l'opinion publique ne souhaite pas de telles interventions. Déjà que le moral des soldats est catastrophique (il y avait eu une étude en 2011, il me semble, où plus d'un tiers des interrogés répondaient qu'ils ne resigneraient pas si cela été à refaire) mieux vaut ne pas les envoyer à l'extérieur sans soutien de l'opinion. 

 

Edit : je viens de lire le 3ème post de ce fil, rédigé par Serge... les choses n'ont pas beaucoup changé. Elles ont même empiré. Ensuite, il ne faut pas croire que le moral extrêmement bas du soldat allemand soit seulement dû à des questions de manque de reconnaissance en cas de conflit. C'est un manque de reconnaissance plus large que cela, voire même une crise d'identité chez le soldat.

Modifié par Skw
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l'armée allemande ,elle est surtout là comme "vitrine" de l'industrie d'armement ,et pour fournir des bras en cas de catastrophe naturelle dans les landers ...

 

l'Afghanistan s'est surtout pour pas déplaire aux USA qu'ils y sont allé ,en fournissant le minimum syndical ...

 

attention je ne critique pas les soldats allemands ,mais la politique allemande ...

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Les interventions extérieures de l'Allemagne s'inscrivent surtout dans une logique purement politique, rester en bons termes avec les alliés. Il n'y aucune vision stratégique derrière.

à mais j'ai pas dit sa =) .

 

mais après faut pas nous parlé d'un des moteurs de l'Europe alors .

 

les britanniques euro sceptique l'assument au moins .

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à mais j'ai pas dit sa =) .

 

mais après faut pas nous parlé d'un des moteurs de l'Europe alors .

 

les britanniques euro sceptique l'assument au moins .

 

Peut-etre trop.

Ils viennent (les Anglais) pour ce qu'il y a de mieux en Europe, et dès qu'il y a un truc à long terme a mettre en place ils se cassent. Ils y sont a moitié. Comme les Allemands: présent économiquement, mais ils se dispersent lors d'une question d'intervention armée. On peut pas faire les choses a moitié si on est un moteur de l'UE comme le dit gibbs.

 

 

Ya que les Francais qui sont fidèles, ou quoi?

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Peut-etre trop.

Ils viennent (les Anglais) pour ce qu'il y a de mieux en Europe, et dès qu'il y a un truc à long terme a mettre en place ils se cassent. Ils y sont a moitié. Comme les Allemands: présent économiquement, mais ils se dispersent lors d'une question d'intervention armée. On peut pas faire les choses a moitié si on est un moteur de l'UE comme le dit gibbs.

 

 

Ya que les Francais qui sont fidèles, ou quoi?

effectivement ,mais s'est pas un secret de polichinelle et eux (les anglais) ne s'en cache pas .

 

il aurait fallu que le mur de Berlin ne tombe pas ,sa aurait peut-être était une solution pour motiver à l'époque le peu de pays qui était présent dans cette Europe .

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Ya que les Francais qui sont fidèles, ou quoi?

 

C'est un peu hors sujet, mais on ne peut pas dire que les Français aient toujours été des modèles en matière de conduite/fidélité européenne.

Modifié par Skw
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non, le Benelux et l'Italie du Nord sont très européiste par exemple :|

 

Dis donc on pèse beaucoup sur la scène internationale avec ça... :/

 

C'est un peu hors sujet, mais on ne peut pas dire que les Français aient toujours été des modèles en matière de conduite/fidélité européenne.

 

Je vais pas demander de préciser mais moi je ne suis pas d'accord.

 

 

 

effectivement ,mais s'est pas un secret de polichinelle et eux (les anglais) ne s'en cache pas .

 

il aurait fallu que le mur de Berlin ne tombe pas ,sa aurait peut-être était une solution pour motiver à l'époque le peu de pays qui était présent dans cette Europe .

 

C'est sur qu'ils étaient plus proches militairement de l'occident dans le passé.

Espérons qu'ils le soient prochainement. Par contre on connait l'éternel 'l'histoire se répète'. Ca parait stupide de penser que l'Allemagne pourrait de nouveau 'faire le coup' de '40 , mais en '30 la France aussi le pensait, juste pour des raisons différentes (Versailles).

On comprends les sceptiques (souvent Allemands) sur l'armée elle meme, meme si elle est bien équipée, etc.

Modifié par Kuznetsov
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avec la fin de la seconde guerre mondiale il y a aussi la fin de l'aristocratie guerrière Prussienne (et de la Prusse elle même), en gros avec la Prusse coupée en deux et l'ancienne aristocratie quasi complètement morte l'Allemagne n'a plus l'esprit combatif qu'elle avait avant...

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avec la fin de la seconde guerre mondiale il y a aussi la fin de l'aristocratie guerrière Prussienne (et de la Prusse elle même), en gros avec la Prusse coupée en deux et l'ancienne aristocratie quasi complètement morte l'Allemagne n'a plus l'esprit combatif qu'elle avait avant...

 

Oui. Et on n'a pas à s'en plaindre.

 

L'Allemagne actuelle veut vivre en paix, sa culture politique intègre un parti pris de prudence, elle ne s'intéresse que peu à l'action militaire et fait preuve d'une solide méfiance quand il s'agit d'interventions lointaines, méfiance tempérée seulement par le souci de ne pas fâcher ses alliés.

 

D'où une participation assez petite aux aventures américaines (Afghanistan) et très petite aux aventures françaises (Mali)

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En effet, la partie n'est pas gagnée comme le montre ce nouvel article du Monde (l'article est réservé aux abonnés, mais il suffit de copier/coller le titre dans Google ou Bing pour y accéder):

 

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/04/le-souhait-de-berlin-d-envoyer-plus-de-soldats-a-l-etranger-critique_4359848_3214.html

 

Je me permet de copier la conclusion :

"Dans ce pays encore plus que dans d'autres, politique étrangère et commerce restent très étroitement imbriqués. Le gouvernement allemand va accorder une assurance-crédit pour l'exportation de plus d'une centaine de navires militaires à l'Arabie saoudite. Montant de l'accord : 1,4 milliard d'euros. Le SPD, qui était opposé à toute vente d'armement à l'Arabie saoudite, a changé de position depuis son arrivée au gouvernement."

Modifié par OCB
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