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Il y a 5 heures, Patrick a dit :

Pourquoi faire? La russie a déjà pléthore de matières premières sur son sol, en volume bien plus important que ce qui se trouve en Ukraine.

Non ce n'est pas une guerre pour les matières premières. C'est une guerre pour les gens. Les poutiniens veulent ramener à eux tous les peuples slaves pour en faire des russes afin de lutter contre le "déclin démographique". Bien sîur ils pourraient lutter contre le VIH, l'alcoolisme, la drogue, la criminalité, l'état d'esprit de merde régnant dans leur société où le crime est une seconde nature car leur culture entière est une culture carcérale issue du goulag et des "voleurs dans la loi" (la mafia), mais non ce serait trop compliqué. Et leur toupet incroyable, leur complexe de supériorité fondé sur du vent, fait le reste.

Ainsi, les peuples colonisés ne seront de toutes façons pas considérés comme de "vrais" russes, mais des "petits russes", des "frères" mais corvéables à merci, une sous-classe d'esclaves prenant place dans la pyramide des castes sans cesse changeante en russie. Ainsi, si hier le Tchétchène était voué aux gémonies, aujourd'hui le kadyrovite est célébré comme un garde-chiourme du régime, bien que sa valeur militaire soit proche du néant.

Et s'il n'y avait que ça. À la télé russe c'est un déferlement de déclarations totalement déglinguées: https://united24media.com/anti-fake/some-interesting-things-russian-propagandists-have-said-about-the-west-and-the-world-6785

Souvenirs émus du dingo qui avait balancé à la télé russe que les "Indiens sont russes". :rolleyes:

Macron disait "il ne faut pas humilier la russie". Moi je pense au contraire qu'il faut humilier les poutiniens. Et leur rappeler que personne, absolument PERSONNE, ne veut de leur "monde russe". Même pas leurs propres oligarques qui mettent tout leur pognon à l'ouest...

Tout au plus ces ressources seraient-elles destinées à ramener de l'argent au tsar. Leur exploitation n'a jamais fait partie des priorités.

 

Bref, retour à la chine (laquelle veut récupérer les territoires que lui a piqué la russie depuis le XIXe siècle soit-dit en passant).

On sent l'expertise et la mesure... 

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Il y a 1 heure, Ciders a dit :

Rien de caché, simplement tout le monde s'en fiche. Tout comme les incels en Occident.

Je ne crois pas que la société chinoise soit très violente, même si c'est un phénomène en hausse.

Quant aux incels ils sont un objet très couru d'intérêt en dépit de leur caractère très exceptionnel en Europe (ce qui d'ailleurs contribue plus à en grossir les rangs qu'à autre chose à mon sens).

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il y a 1 minute, Wallaby a dit :

Sauf que les Taïwanais sont chinois et fiers de l'être. Il serait piquant qu'à l'instar de Taïwan qui se nomme officiellement "République de Chine", Kiev se nommât "République de Russie".

Il n'y a pas non plus à Taïwan cet opprobre couvrant la langue ou la culture chinoises. L'un des plus riches, sinon le plus riche musée d'histoire et d'archéologie chinoise est le Musée national du Palais.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_national_du_Palais

Le musée national du Palais (chinois : 國立故宮博物院 ; hanyu pinyin : Gúolì Gùgōng Bówùyùan), est un musée de Taipei, république de Chine (Taïwan), qui a recueilli les collections du palais impérial de la Cité interdite de Pékin.

Le musée national du Palais abrite quelque 700 000 pièces d'art chinois, dont la plus grande collection d'objets artisanaux chinois du monde. Les collections comprennent des calligraphies, des peintures chinoises, des ouvrages anciens, des archives de la dynastie Qing, des bronzes, des jades, des céramiques et divers objets de collection. Il est considéré par la dimension de ses collections comme l'une des plus grandes institutions muséales du monde spécialisées dans l'art asiatique. Le musée national du Palais est distinct du musée du Palais qui se trouve dans la Cité interdite à Pékin. Ces deux établissements ont pourtant une origine commune car ils se partagent un même fonds de collections séparées par les aléas de la guerre civile chinoise.

Pour avoir l'équivalent en Ukraine, il faudrait imaginer que l'Ukraine ait été transformé en bastion par les armées russes blanches tasristes, avec le désir de reconquérir un jour toutes les Russies. Il faudrait imaginer un descendant des Romanov dans le palais Mariinsky de Kiev à la place de Zelensky.

On parle de nationalité ici, pas de culture ou d'ethnicité. Et d'autre part la démocratie Taïwanaise fonctionne désormais depuis 36 ans sans avoir besoin de maintenir une caste ou une famille au pouvoir. Depuis 1988 techniquement.

Au passage les artéfacts chinois impériaux emportés par les troupes de Chang Kai Chek ont probablement été sauvés de la destruction qui fut par la suite pratiquée avec zèle par les maoïstes soucieux d'éradiquer le passé de la chine au moment de la révolution culturelle. Donc oui les chinois Taïwanais sont fiers de leur héritage mais surtout conscients de l'avoir protégé.

Et concernant la réunification de la chine continentale ça fait là encore un bon moment que Taïwan a laissé tomber l'affaire.

 

à l’instant, Ciders a dit :

Oui et en même temps, combien de dirigeants sensés se sont fait enfler par "le bon sens" ?

C'est vrai.
Cela étant le bon sens n'est pas l'absence du minimum syndical de paranoïa servant d'assurance-vie.

à l’instant, Ciders a dit :

A nuancer. Tuer tout le monde pour promouvoir la nouvelle équipe est généralement une mauvaise idée. D'autant plus que la "nouvelle équipe" est souvent en réalité une bonne partie de "l'ancienne"... et que ça a tendance à créer des tensions en interne parmi ceux qui pourraient aider.

Je ne le nie pas mais je constate que faire disparaitre les opposants, ou même les tièdes parmi les copains, c'est le quotidien en chine et en russie depuis pas mal d'années désormais.

à l’instant, Ciders a dit :

Pour la Chine, on manque de données sur les factions et surtout les courants à l'intérieur des factions. Difficile de savoir ce qui se passe vraiment mais une chose est sûre : Xi a changé pas mal de choses sur la manière de diriger la Chine MAIS il n'est pas immortel et il le sait, les autres aussi. Il faudra bien le remplacer et gérer son héritage. En Chine plus qu'ailleurs, c'est une problématique essentielle

Ils sont passés de mao à Deng Xiaoping et de Jian Zemin à Hu Jintao, avec des programmes assez évolutifs mais qui se sont bien succédé, et c'est de ces transitions-là qu'est née la superpuissance chinoise d'aujourd'hui. Je pense qu'ils devraient s'en sortir.

Or là il semblerait que xi veut porter tout le système sur ses épaules, c'est inquiétant.

à l’instant, Ciders a dit :

Rien de caché, simplement tout le monde s'en fiche. Tout comme les incels en Occident.

Je trouve que c'est un épiphénomène qui est justement surmédiatisé en occident et donne naissance à des copieurs à la recherche de buzz, alors que personne ou presque sauf de rares spécialistes ou observateurs parlent des problématiques sociales et sociétales chinoises qui produisent des effets 10, 20, 100 fois pires. La chute de la natalité chinoise ne vient pas de nulle part.

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il y a 11 minutes, Patrick a dit :

Je ne le nie pas mais je constate que faire disparaitre les opposants, ou même les tièdes parmi les copains, c'est le quotidien en chine et en russie depuis pas mal d'années désormais.

Des siècles. Ça n'a rien de nouveau et encore, ils se sont "amollis", fut un temps où c'étaient par familles entières que les empereurs chinois/mandchous envoyaient leurs consignes. 

il y a 11 minutes, Patrick a dit :

Je trouve que c'est un épiphénomène qui est justement surmédiatisé en occident et donne naissance à des copieurs à la recherche de buzz, alors que personne ou presque sauf de rares spécialistes ou observateurs parlent des problématiques sociales et sociétales chinoises qui produisent des effets 10, 20, 100 fois pires. La chute de la natalité chinoise ne vient pas de nulle part.

Je ne vois pas en quoi ce ne serait pas du buzz en Chine, ou en quoi ce ne serait pas surmédiatisé, surtout au vu de l'écart de population avec l'Europe. On a presque l'impression que pour certains, les incels sont "une mode". Pourquoi donc ce ne serait pas le cas pour les attaques de maternelle en Chine ? :dry:

La baisse de la natalité en Chine ? Explicable, expliquée, largement. Il n'y a aucun mystère ici, sauf peut-être le fait que ça va plus vite qu'attendu. Et ça ne va pas s'arranger, bien au contraire. Quant aux "rares spécialistes", ils ne sont pas si rares. Simplement, c'est comme la géopolitique des eaux en Asie centrale : ça n'attire pas le chaland et il faut donc aller chercher pour trouver de quoi lire. Ça n'a rien de particulièrement inédit, comme souvent.

Modifié par Ciders
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il y a 28 minutes, Patrick a dit :

Je trouve que c'est un épiphénomène qui est justement surmédiatisé en occident et donne naissance à des copieurs à la recherche de buzz, alors que personne ou presque sauf de rares spécialistes ou observateurs parlent des problématiques sociales et sociétales chinoises qui produisent des effets 10, 20, 100 fois pires. La chute de la natalité chinoise ne vient pas de nulle part.

Les médias sont racistes !

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à l’instant, Ciders a dit :

Des siècles. Ça n'a rien de nouveau et encore, ils se sont "amollis", fut un temps où c'étaient par familles entières que les empereurs chinois/mandchous envoyaient leurs consignes. 

En attendais-je trop pour espérer que d'aucun ne calquerait pas une politique moderne dans le monde d'aujourd'hui sur les us et coutumes de despotes d'il y a plusieurs siècles? :laugh:

il y a 1 minute, Ciders a dit :

Je ne vois pas en quoi ce ne serait pas du buzz en Chine,

Et bien parce que ces informations sont cachées à la population tout simplement. Purgées d'internet et des réseaux sociaux.

il y a 1 minute, Ciders a dit :

ou en quoi ce ne serait pas surmédiatisé, surtout au vu de l'écart de population. On a presque l'impression que pour certains, les incels sont "une mode".

Même en divisant par 20 les atteintes aux personnes dans des conditions proches ou relevant du terrorisme afin d'essayer de retomber sur des ratios à peu près comparables avec un pays comme la France, on est sur des chiffres parfaitement délirants, et encore ce n'est que ce qu'on sait, le reste ne passant pas la "grande muraille numérique".

il y a 1 minute, Ciders a dit :

La baisse de la natalité en Chine ? Explicable, expliquée, largement. Il n'y a aucun mystère ici, sauf peut-être le fait que ça va plus vite qu'attendu. Et ça ne va pas s'arranger, bien au contraire. Quant aux "rares spécialistes", ils ne sont pas si rares. Simplement, c'est comme la géopolitique des eaux en Asie centrale : ça n'attire pas le chaland et il faut donc aller chercher pour trouver de quoi lire. C'est toujours pareil, aucun sectarisme ici.

Et bien autant je trouve les théories sur "la taille réelle de la population chinoise" ou sur "le nombre réel de morts du covid en chine", qui semblent très à la mode depuis quelques mois, un peu trop complotistes, au point que je me demande si ça ne serait pas un énorme psyops, autant la démographie et l'espèce d'effondrement social observé dans pas mal de provinces chinoises sont de vrais sujets que n'explique pas uniquement le ralentissement de la consommation, le coût de la vie, ou le prix du foncier.

Dans un pays (communiste!) à l'économie planifiée capable de faire sortir de terre en quelques mois des villes condamnées à devenir fantômes faute d'acheteurs, et où le bourrage de crâne et le fanatisme règnent en maîtres au sein du système scolaire à coups d'injonctions, produisant aux forceps des centaines de milliers d'ingénieurs chaque année, c'est bien qu'il y a pire qu'une équation économique défaillante pour expliquer leur situation.

Parce que concrètement le parti pourrait tout à fait décréter des choses dystopiques comme des mariages forcés (avec "entremise" et "apairage" via l'IA bien sûr (et quantique, l'IA, évidemment)) et des plans quinquennaux personnalisés portant sur le nombre de grossesses par couple... Mais curieusement ce système se trouve comme démuni face à une situation qu'il semble ne plus vouloir maîtriser alors qu'il prétend maîtriser tout le reste, socialement parlant.

Pardonne-moi de trouver tout ça très étrange.

 

il y a 3 minutes, g4lly a dit :

Les médias sont racistes !

Pas compris si c'était de l'humour ou pas. Mais si ça n'en est pas, dans quel sens? Parce que ce qu'il se passe en chine ne les intéresse pas vu que les chinois sont si nombreux? Ou parce qu'ils partent du principe que seul ce qui se passe chez les occidentaux est intéressant parce que nous sommes le nombril du monde ou que sais-je?

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il y a 11 minutes, Patrick a dit :

Pas compris si c'était de l'humour ou pas. Mais si ça n'en est pas, dans quel sens? Parce que ce qu'il se passe en chine ne les intéresse pas vu que les chinois sont si nombreux? Ou parce qu'ils partent du principe que seul ce qui se passe chez les occidentaux est intéressant parce que nous sommes le nombril du monde ou que sais-je?

La fonction numéro un des médias occidentaux, est soit de vendre du papier en occident, soit de voler leur ames au occidentaux.

Est ce que tu penses vraiment que parler des problèmes des chinois avec des journalistes qui n'y connaissent rien va aider l'un ou l'autre de ces modèle économique?

La réponse c'est non. Les gens s'intéressent essentiellement à ce qui se passe chez eux, et n'en ont absolument rien à foutre de ce qui se passe à coté.

Sinon tu aurais découvert les communautés "incel" et "mascu" il y a 30 ans.

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il y a 3 minutes, g4lly a dit :

Sinon tu aurais découvert les communautés "incel" et "mascu" il y a 30 ans.

Il y a 30 ans j'étais un peu trop jeune pour m'intéresser à ce genre de choses et ces communautés se sont développées en ligne il y a à peine 20 ans, leur explosion ne commençant véritablement qu'il y a une douzaine d'années... Je l'ai vécu à l'époque, certes de l'extérieur, mais j'en ai connu quelques-uns qui ont vrillé complet à cette époque.

Et pour revenir au sujet je ne suis pas persuadé que les phénomènes d'ultra violence observés en chine avec des pétages de plomb de monsieur-tout-le-monde qui décide d'aller écraser des petits enfants Chinois avec sa bagnole à la sortie de l'école soient à lier à un quelconque phénomène "incel"... même en tenant compte du manque de filles dans la société chinoise du fait des ravages de la politique de l'enfant-unique.

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il y a 35 minutes, Patrick a dit :

Il y a 30 ans j'étais un peu trop jeune pour m'intéresser à ce genre de choses et ces communautés se sont développées en ligne il y a à peine 20 ans, leur explosion ne commençant véritablement qu'il y a une douzaine d'années... Je l'ai vécu à l'époque, certes de l'extérieur, mais j'en ai connu quelques-uns qui ont vrillé complet à cette époque.

Et pour revenir au sujet je ne suis pas persuadé que les phénomènes d'ultra violence observés en chine avec des pétages de plomb de monsieur-tout-le-monde qui décide d'aller écraser des petits enfants Chinois avec sa bagnole à la sortie de l'école soient à lier à un quelconque phénomène "incel"... même en tenant compte du manque de filles dans la société chinoise du fait des ravages de la politique de l'enfant-unique.

Bien avant ... ne France les gens ont eu internet tard, mais ailleurs en 1990 internet fourmillait déjà de blog et autre site de communauté genre usenet, irc etc. et c'était très populaire chez les lycées étudiant etc. qui avait un accès rapide à internet à l'école.

C'est juste qu'à l'époque c'était externe à ta bulle - culturellement et matériellement parlant - c'est tout, et que de fait ca ne te touchait pas.

---

Citation

au sujet je ne suis pas persuadé que les phénomènes d'ultra violence observés en chine avec des pétages de plomb de monsieur-tout-le-monde qui décide d'aller écraser des petits enfants Chinois avec sa bagnole à la sortie de l'école soient à lier à un quelconque phénomène "incel"

On parle de quel fait divers ? Yue yue ?

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Il y a 3 heures, Patrick a dit :

Peut-être.

Les gens sensés ne fondent pas leur politique sur une idéologie.

Quelles nécessités? Aussi bien chine que russie sont des autocraties, la chine un peu moins car elle est en pleine lutte de pouvoir entre la ligne xi et les tièdes du parti communiste. En témoigne les affaires de corruption qui voient même des proches de xi être punis. Le risque pour xi étant de finir isolé. Mais il tient tellement de choses désormais qu'il semble spécieux d'envisager que le parti puisse lui échapper.

En russie c'est le même principe, la fin du régime poutinien sera mauvaise pour ses proches collaborateurs car une cabbale contre le système poutine pourrait propulser au pouvoir d'autres individus qui seraient particulièrement retors (vu qu'ils auraient réussi à survivre).

S'il y a des nécessités elles sont économiques et sociétales. Le niveau de violence au sein de la société civile dans les deux pays étant absolument délirant, bien que nos chers "médias" se gardent bien d'en parler.

"La saison des meurtres" en chine c'est une réalité... Des gens s'estimant "trahis par la société" qui vont volontairement écraser des enfants à la sortie des écoles, etc. Des histoires de dingue.

Ça doit être le Feng-Shui et l'harmonie Confucéenne à n'en pas douter!

VP, l'Ukraine...

Tu as une vision de la Chine assez caricaturale. Si elle tient, c'est à grand coup de rangers dans la bouche, et parce que l'économie tient ses promesses...enfin tenait. Tu en décris une partie des symptômes. Bah prévenir tout ça, ça suppose justement préempter dans le monde les matières premières, la nourriture etc.

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Il y a 1 heure, Patrick a dit :

Et concernant la réunification de la chine continentale ça fait là encore un bon moment que Taïwan a laissé tomber l'affaire.

En tant que bons chinois culturels, ils sont néanmoins imprégnés d'une tradition historiographique qui présente la présence d'une dynastie unificatrice comme la normalité, et les périodes de "royaumes combattants" comme l'anormalité, comme des interrègnes qui attendent la venue d'une nouvelle dynastie unificatrice.

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Il y a 2 heures, g4lly a dit :

On parle de quel fait divers ? Yue yue ?

Pas que. Le cas de cette pauvre petite remonte à 2011, il témoignait d'un autre état d'esprit très révélateur des problèmes lourds au sein de la société chinoise, à savoir le refus d'assister une personne en danger, mais ce dont je parlais c'était plutôt ce genre de choses:

https://www.bfmtv.com/international/asie/chine/chine-de-nombreux-enfants-blesses-apres-la-collision-d-une-voiture-devant-une-ecole_AD-202411190043.html

Plusieurs attaques meurtrières ces derniers jours

La Chine a été le théâtre la semaine dernière de plusieurs attaques meurtrières d'individus isolés.

Lundi soir, un homme de 62 ans avait percuté au volant d'un SUV des personnes qui faisaient de l'exercice à l'extérieur, au sein d'un complexe sportif de Zhuhai, dans la province du Guangdong (sud), faisant 35 morts et une quarantaine de blessés.

Et ça arrive de plus en plus fréquemment. Soit sous cette forme, soit sous la forme d'attaques indiscriminées au couteau.
Or ces informations sont filtrées et passent à grand peine la censure des médias chinois qui sont désormais très doués à ce petit jeu. Ce qui nous parvient n'est qu'une infime partie du phénomène et de ses dérivés.

On pourrait aussi citer les enlèvements d'enfants piqués par d'autres familles que les leurs... 20 000 cas par an. Même en divisant par 20, on ne voit pas ce genre de cas chez nous, ni en proportion, ni même tout court!

 

Il y a 2 heures, Polybe a dit :

VP, l'Ukraine...

Le fait de vouloir assurer la sécurité de son peuple et l'intégrité de son territoire serait idéologique?

Il y a 2 heures, Polybe a dit :

Tu as une vision de la Chine assez caricaturale. Si elle tient, c'est à grand coup de rangers dans la bouche, et parce que l'économie tient ses promesses...enfin tenait. Tu en décris une partie des symptômes. Bah prévenir tout ça, ça suppose justement préempter dans le monde les matières premières, la nourriture etc.

97% des terres rares mondiales sont raffinées en chine.
Leur "grand ami" russe peut leur fournir absolument toutes les matières premières nécessaires.
Leur immense territoire doit leur garantir une large production agricole, et c'est le cas, ils sont même largement exportateurs dans certains domaines. Et ne parlons pas de leurs flottilles géantes de pêche industrielle.

Navré mais ils ne sont pas pressés par la nécessité. On est très loin du Japon qui colonisait pour du charbon du fer et du pétrole afin de maintenir à flot une économie industrielle productiviste calquée sur l'occident entre 1868 et 1945, avec à la clé tout un cortège d'horreurs.

La Chine pourrait tout à fait devenir un pays de cocagne pour son peuple si c'était la volonté du PCC.

 

Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

En tant que bons chinois culturels, ils sont néanmoins imprégnés d'une tradition historiographique qui présente la présence d'une dynastie unificatrice comme la normalité, et les périodes de "royaumes combattants" comme l'anormalité, comme des interrègnes qui attendent la venue d'une nouvelle dynastie unificatrice.

Je ne pense pas que tu ais à décider à la place des gens de quoi ils sont "imprégnés". Ce genre de sujets ont cessé d'animer les débats à Taïwan depuis un certain temps.

C'est très poutinien comme déclaration.

C'est marrant maintenant je me demande ce dont sont "imprégnés" les Français tiens... :laugh: Vin rouge et fromage, j'ai bon?

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Il y a 19 heures, Ciders a dit :

Perdu dans quel sens ? 

Perdu comme ayant perdu son pouvoir dans la nomination des généraux, comme un retour en grâce des caciques qu'il avait éliminés ... 

https://www.visiontimes.fr/actualite/chine/au-coeur-du-coup-detat-silencieux-comment-xi-jinping-a-perdu-le-controle-du-parti-communiste-chinois

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il y a une heure, faltenin1 a dit :

Perdu comme ayant perdu son pouvoir dans la nomination des généraux, comme un retour en grâce des caciques qu'il avait éliminés ... 

https://www.visiontimes.fr/actualite/chine/au-coeur-du-coup-detat-silencieux-comment-xi-jinping-a-perdu-le-controle-du-parti-communiste-chinois

Article à prendre avec de très grosses pincettes vu le caractère très biaisé de la secte Falun Gong (Vision Times, basé à New York, faisant partie de l'empire médiatique de la secte) qui n'a jamais caché son opposition féroce au PCC en plus d'avoir des liens douteux avec l'occident.

Il faudrait recouper ces informations avec des sources plus objectives et sérieuses.

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Il y a 5 heures, Patrick a dit :

Je ne pense pas que tu ais à décider à la place des gens de quoi ils sont "imprégnés". Ce genre de sujets ont cessé d'animer les débats à Taïwan depuis un certain temps.

C'est très poutinien comme déclaration.

C'est marrant maintenant je me demande ce dont sont "imprégnés" les Français tiens... :laugh: Vin rouge et fromage, j'ai bon?

Je pense que pour les Taïwanais, l'idée de continuer éternellement le schéma actuel à deux États n'est pas confortable. Je pense qu'ils préféreraient réunifier le pays suivant leur modèle de société. 

On peut prendre l'exemple de l'Allemagne. Dès qu'ils en ont eu l'occasion, les Allemands ont réunifié.

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il y a 4 minutes, Wallaby a dit :

Je pense que pour les Taïwanais, l'idée de continuer éternellement le schéma actuel à deux États n'est pas confortable. Je pense qu'ils préféreraient réunifier le pays suivant leur modèle de société. 

On peut prendre l'exemple de l'Allemagne. Dès qu'ils en ont eu l'occasion, les Allemands ont réunifié.

Sauf que les 23 millions de Taïwanais ne vont pas s'imposer à 1 milliard (?) et 400 millions (?) de Chinois continentaux et ils l'ont intégré depuis un bail. Seules les personnes âgées votant au KMT sont désormais favorables à cette issue (un comble d'ailleurs). Les jeunes eux refusent de laisser tomber leur modèle de société, surtout qu'ils n'ont pas connu les dictatures sous Chang Kai Chek et son fils.

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Il y a 4 heures, Wallaby a dit :

On peut prendre l'exemple de l'Allemagne. Dès qu'ils en ont eu l'occasion, les Allemands ont réunifié.

Ca a été une colonisation assez brutale ... et beaucoup d'allemande de l'est qui ne l'ont pas digéré - et qui le pouvaient - sont d'ailleurs partis du pays - ailleurs ils étaient vu comme des allemands pas comme des ploucs qui s'étaient fait pigeonner -.

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/11/KNAEBEL/60911

Mythe fondateur de l’Union européenne, l’année 1989 est pourtant un symbole équivoque. Ainsi, en Allemagne de l’Est, l’accès aux libertés politiques et à la consommation de masse fut payé au prix fort — celui d’un effondrement social et d’une prédation économique souvent ignorés à l’Ouest.

...

la discordance entre le grand récit de la « réunification » et la violence qui suivit cette révolution dite pacifique apparaît au grand jour. Avec les scores supérieurs à 20 % obtenus cette année par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans plusieurs Länder de l’ancienne République démocratique allemande (RDA), les sondages où « 58 % des Allemands de l’Est ont le sentiment de n’être pas mieux protégés de l’arbitraire étatique qu’en RDA » (Die Zeit, 3 octobre 2019), le succès d’ouvrages qui dévoilent les années 1990 du point de vue des « perdants », la commémoration de la chute du Mur prend une tonalité moins triomphale que les précédentes. Quelque chose cloche dans la belle histoire d’une généreuse Allemagne de l’Ouest offrant à son voisin ruiné par quatre décennies de dictature communiste le deutschemark et la démocratie.

...

Révélation

L’exultation, la liberté, un violoncelliste virtuose jouant au pied d’un mur ébréché, d’autres possibles, la promesse de « paysages florissants (1)  » : la geste du 9 novembre 1989 se chante d’ordinaire sur l’air de l’Hymne à la joie. Mais, depuis quelques mois, la discordance entre le grand récit de la « réunification » et la violence qui suivit cette révolution dite pacifique apparaît au grand jour. Avec les scores supérieurs à 20 % obtenus cette année par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans plusieurs Länder de l’ancienne République démocratique allemande (RDA), les sondages où « 58 % des Allemands de l’Est ont le sentiment de n’être pas mieux protégés de l’arbitraire étatique qu’en RDA » (Die Zeit, 3 octobre 2019), le succès d’ouvrages qui dévoilent les années 1990 du point de vue des « perdants », la commémoration de la chute du Mur prend une tonalité moins triomphale que les précédentes. Quelque chose cloche dans la belle histoire d’une généreuse Allemagne de l’Ouest offrant à son voisin ruiné par quatre décennies de dictature communiste le deutschemark et la démocratie.

À l’automne 1989, la population de la RDA écrit sa propre histoire. Sans concours extérieur, les manifestations de masse à Berlin, Leipzig, Dresde destituent l’État-parti dirigé par le Parti socialiste unifié (SED), sa police politique, ses médias aux ordres. Dans les semaines qui suivent la chute du Mur, l’écrasante majorité des opposants au régime aspire non pas à l’unification, mais à une RDA démocratique — à 71 %, selon un sondage du Spiegel (17 décembre 1989). Les propos d’un pasteur lors du rassemblement monstre du 4 novembre 1989 sur l’Alexanderplatz à Berlin traduisent cet état d’esprit : « Nous autres Allemands avons une responsabilité devant l’histoire, celle de montrer qu’un vrai socialisme est possible (2).  »

Même tonalité dans l’appel « Pour notre pays » lancé le 26 novembre et présenté à la télévision nationale par l’écrivaine Christa Wolf. « Nous avons encore la possibilité de développer une alternative socialiste à la RFA [République fédérale d’Allemagne]  », affirme ce texte qui recueillera 1,2 million de signatures — sur 16,6 millions d’habitants. Réunis au sein de la Table ronde, créée le 7 décembre sur le modèle polonais et hongrois pour « préserver l’indépendance » du pays et rédiger une Constitution, mouvements d’opposition et partis traditionnels esquissent les contours d’un socialisme démocratique et écologique. L’irruption des forces politiques ouest-allemandes neutralise bientôt cette mobilisation.

Un temps sidérés par les événements, les dirigeants de Bonn — alors capitale de la RFA — se lancent à la conquête électorale du pays voisin. Leur ingérence dans le scrutin législatif du 18 mars 1990, le premier soustrait à l’influence de l’État-parti et de Moscou, est telle qu’Egon Bahr, ancien ministre social-démocrate et artisan dans les années 1970 du rapprochement entre les deux Allemagnes, parle des « élections les plus sales [qu’il ait] observées dans [sa] vie (3)  ». Fort du soutien des États-Unis et de la passivité d’une URSS affaiblie, la République fédérale dirigée par le chancelier conservateur Helmut Kohl procède en quelques mois à un spectaculaire coup de force : l’annexion d’un État souverain, la liquidation intégrale de son économie et de ses institutions, la transplantation d’un régime de capitalisme libéral.
Pourtant, quatre décennies après la fondation de la RDA, en 1949, la population avait forgé une identité spécifique, marquée, d’un côté, par les conquêtes socialistes en matière de travail, de solidarité, de santé, d’éducation, de culture et, de l’autre, par une hostilité craintive envers l’État-parti autoritaire, par un repli sur la sphère privée et par un attrait pour l’Ouest. Les architectes de la « réunification » s’aviseront un peu tard qu’on ne dissout pas un peuple comme on ferme un combinat.

Pour comprendre la malfaçon de l’histoire officielle, à laquelle nul ou presque ne croit à l’Est, il faut se débarrasser du mot même qui la résume : il n’y a jamais eu de « réunification ». À cet égard, M. Wolfgang Schäuble, ministre de l’intérieur de la RFA chargé des négociations du traité d’unification, tient à la délégation est-allemande, au printemps 1990, des propos sans ambiguïté : « Chers amis, il s’agit d’une entrée de la RDA dans la République fédérale, et pas du contraire. (…) Ce qui se déroule ici n’est pas l’unification de deux États égaux (4).  » Plutôt que de faire voter aux deux peuples allemands rassemblés une nouvelle Constitution, conformément à la Loi fondamentale de la RFA (article 146) et au souhait des mouvements civiques, Bonn impose l’annexion pure et simple de son voisin, en vertu d’une obscure disposition utilisée en 1957 pour rattacher la Sarre à la République fédérale. Signé le 31 août 1990 et entré en vigueur le 3 octobre suivant, le traité d’unification étend simplement la Loi fondamentale ouest-allemande à cinq nouveaux Länder créés pour l’occasion, effaçant d’un trait de plume un pays, dont on ne retiendra plus désormais que l’inflexible dictature policière, le kitsch vestimentaire et la Trabant.

Une union monétaire accélérée

Deux forces inégales s’opposent alors. Les Allemands de l’Est désirent les libertés politiques et la prospérité, mais sans renoncer aux caractéristiques de leur société. Pour Bonn, explique l’universitaire italien Vladimiro Giacché, auteur d’une éclairante étude intitulée Le Second Anschluss, « la priorité est la liquidation absolue de la RDA (5) ».

La première étape consiste à remplir simultanément les urnes et les porte-monnaie, deux objets passablement négligés par l’État-SED. Quand Kohl propose, le 6 février 1990, d’étendre à l’Est le deutschemark de l’Ouest, il poursuit plusieurs objectifs. Il entend d’abord arrimer fermement la RDA à l’Ouest au cas où le très accommodant Mikhaïl Gorbatchev serait renversé à Moscou. Mais il s’agit surtout de remporter les élections législatives prévues en RDA le 18 mars. Or les sondages créditent le Parti social-démocrate (SPD), fraîchement créé, d’une large avance sur l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de l’Est, qui participe depuis des décennies au gouvernement dominé par les communistes. La solution d’une « intégration immédiate de l’économie de la RDA dans l’aire économique et monétaire du deutschemark (6)  » concilie les deux exigences. Inspirée notamment par le spécialiste des questions monétaires Thilo Sarrazin — qui deviendra célèbre vingt ans plus tard avec son livre xénophobe L’Allemagne disparaît —, elle émerge en janvier 1990 au ministère des finances à Bonn. Jusque-là sceptique, le chancelier Kohl adopte début février l’idée d’une union monétaire immédiate, sans tenir le moindre compte de l’opposition du président de la Bundesbank — théoriquement indépendante —, qui mangera son chapeau.

Vis-à-vis du public, cette perspective agit comme un formidable accélérateur de campagne. Le mark de l’Ouest valant à ce moment 4,4 marks de l’Est, la promesse d’un échange immédiat au taux de un pour un enthousiasme les habitants de l’Est, familiers des pénuries. Et installe le thème de l’unification des deux États au cœur de la campagne. La CDU et ses alliés refont leur retard et remportent le scrutin avec plus de 48 % des suffrages, contre 21 % pour le SPD et 16 % pour le Parti du socialisme démocratique (PDS, issu du SED). Mais derrière l’« acte de générosité politique de la République fédérale allemande » loué par M. Lothar de Maizière, chef de la CDU de l’Est et grand vainqueur des élections, se cache une décision politique : celle d’« assurer, au moyen du mark, l’annexion rapide de la RDA à la RFA », comme l’observera Mme Christa Luft, ministre de l’économie du 18 novembre 1989 au 18 mars 1990 (7).

Le choix de la démolition sociale

Avec la monnaie, c’est l’ensemble de l’économie de marché qui se trouve d’un coup transplantée en RDA. « On ne pouvait donner le deutschemark qu’en échange d’une transformation complète du système économique », se souvient M. Sarrazin. Les termes du traité signé le 18 mai entérinent un changement de régime. « L’union économique repose sur l’économie sociale de marché en tant qu’ordre économique commun des deux parties contractantes. Ce dernier est déterminé en particulier par la propriété privée, la concurrence, la liberté des prix ainsi que par la libre circulation fondamentale de la main-d’œuvre, des capitaux, des biens et des services » (article premier). Dès lors qu’elles contredisent le libéralisme politique, le libre-échange ainsi que « la propriété des investisseurs privés sur les terres et les moyens de production », « les dispositions de la Constitution de la République démocratique allemande sur les fondements jusque-là socialistes de la société et de l’État ne seront plus appliquées » (article 2).

Peu après la mise en œuvre du traité, le 1er juillet 1990, et la ruée vers les banques qui s’ensuit, les Allemands de l’Est déchantent. Tandis que les consommateurs se tournent frénétiquement vers les marchandises de l’Ouest, les prix réels des biens et des services produits à l’Est bondissent de 300 à 400 %, et les entreprises perdent d’un coup toute compétitivité. Les voici privées non seulement du marché intérieur, capté par les groupes occidentaux, mais également de leurs clients de l’Est, notamment l’URSS, qui absorbent alors 60 à 80 % des exportations est-allemandes. De l’aveu même de l’ex-président de la Bundesbank Karl Otto Pöhl, le pays avale alors « un remède de cheval qu’aucune économie ne serait en mesure de supporter (8)  ». Convaincus comme le médecin de Molière des vertus de la saignée, les négociateurs de Bonn refusent toute contre-mesure de soutien (alignement progressif du taux de change, subvention de la production à l’Est, surtaxe des produits de l’Ouest).

En une nuit, la RDA accomplit la libéralisation économique que l’Allemagne occidentale avait menée après-guerre en une décennie. En juillet, la production industrielle chute de 43,7 % par rapport à l’année précédente, de 51,9 % en août et de près de 70 % fin 1991, tandis que le nombre officiel de chômeurs grimpera d’à peine 7 500 en janvier 1990 à 1,4 million en janvier 1992 — plus du double en comptant les travailleurs au chômage technique, en reconversion ou en préretraite. Aucun pays d’Europe centrale et de l’Est sorti de l’orbite soviétique ne réalisera plus mauvaise performance…

Le choix de la démolition sociale fut délibéré : des dizaines de rapports en avaient détaillé les conséquences. « Plutôt parvenir à l’unité avec une économie ruinée que demeurer plus longtemps dans le bloc soviétique avec une économie à moitié ruinée », estimait le théologien social-démocrate Richard Schröder (9). C’est peu dire que sa prière fut exaucée. Dans l’esprit des Ossis — les habitants de l’Est , l’ange exterminateur porte un nom : la Treuhand, abrégé de Treuhandanstalt, ou « agence fiduciaire ». Créée le 1er mars 1990, elle sera l’outil de conversion de l’ex-RDA au capitalisme. La Treuhand s’acquitte de sa mission en privatisant ou en liquidant la quasi-totalité du « patrimoine du peuple » — nom donné aux entreprises et aux biens d’État dont elle reçoit la propriété le 1er juillet 1990. À la tête de 8 000 combinats et sociétés, avec leurs 32 000 établissements — des aciéries aux colonies de vacances en passant par les épiceries et les cinémas de quartier —, d’une surface foncière représentant 57 % de la RDA, d’un empire immobilier, cette institution devenue en une nuit le plus grand conglomérat du monde préside aux destinées de 4,1 millions de salariés (45 % des actifs). À sa dissolution, le 31 décembre 1994, elle a privatisé ou liquidé l’essentiel de son portefeuille et peut s’enorgueillir d’un bilan sans équivalent dans l’histoire économique contemporaine : une ex-RDA désindustrialisée, 2,5 millions d’emplois détruits, des pertes évaluées à 256 milliards de marks pour un actif net initial estimé par son propre président, en octobre 1990, à 600 milliards (10) !

Ce prodige du libéralisme représente pour Mme Luft, dernière ministre de l’économie de la RDA, « la plus grande destruction de capital productif en temps de paix (11) ». Les chercheurs Wolfgang Dümcke et Fritz Vilmar y voient de leur côté un temps fort de la colonisation structurelle subie par la RDA (12) : investisseurs et entreprises ouest-allemandes ont racheté 85 % des sites de production est-allemands ; les Allemands de l’Est, 6 % seulement.

L’idée d’une guerre-éclair contre l’économie planifiée du voisin remonte aux années 1950. Auteur en 2018 d’une somme sur la Treuhand, l’historien Markus Böick attribue à Ludwig Erhard, ministre de l’économie de l’après-guerre et gardien du temple ordolibéral, la paternité intellectuelle de cette étrange créature bureaucratique. Dans son essai prospectif sur les « problèmes économiques de la réunification », paru en 1953, Erhard plaidait pour une union monétaire rapide et livrait, écrit Böick, le « modèle, qui n’était pas du tout sans alternatives, d’une “thérapie de choc” (13) ».

Ironie de l’histoire, la Treuhand créée en mars 1990 ne vise initialement pas à privatiser l’économie. Imaginée dans les cercles dissidents et les mouvements civiques, cette « société fiduciaire pour la préservation des droits des citoyens est-allemands sur le patrimoine du peuple de RDA » devait redistribuer les parts des entreprises d’État à la population. Le syndicat IG Metall proposait de son côté d’en transmettre la propriété directement aux salariés. Mais le triomphe des conservateurs aux élections est-allemandes du 18 mars rebat les cartes. Deux semaines avant l’entrée en vigueur de l’union monétaire, le 1er juillet, la Volkskammer — le Parlement est-allemand — adopte dans l’urgence une « loi pour la privatisation et l’organisation du patrimoine du peuple ». Ainsi s’achève la recherche d’un compromis entre socialisme et capitalisme, qui animait depuis la chute du Mur la pensée économique réformiste en RDA. La « thérapie de choc » pensée un demi-siècle plus tôt s’impose.

Mise sur pied en quelques semaines, la Treuhand entame ses travaux dans l’improvisation. En l’absence de réseau téléphonique commun aux deux Allemagnes, ses employés de Berlin-Est se rendent à heure fixe dans les cabines téléphoniques de Berlin-Ouest pour échanger avec leurs interlocuteurs occidentaux (14). Ce côté artisanal n’empêche pas qu’accoure au chevet de l’organisme tout ce que la RFA compte de professionnels de la restructuration d’entreprises. Son premier président, M. Reiner Maria Gohlke, ex-directeur général d’IBM, cède la place en août 1990 à Detlev Karsten Rohwedder, président du groupe métallurgique Hoesch. La présidence du conseil de surveillance échoit à M. Jens Odewald, proche du chancelier Kohl et président d’une chaîne de grands magasins ouest-allemands, Kaufhof, qui acquerra les juteux commerces de l’Alexanderplatz. Dès l’été 1990, Bonn supervise les opérations : le ministère des finances installe auprès de la présidence de la Treuhand un cabinet peuplé de cadres issus de sociétés de conseil comme KPMG, McKinsey, Roland Berger, qui évalueront sans critères précis les entreprises vouées au redressement, à la privatisation sans délai ou à la liquidation (15).

Des entreprises dépecées

Une série de décisions absurdes ainsi que la collusion entre la Treuhand, le gouvernement conservateur et le patronat ouest-allemand ont nourri la conviction — jamais démentie — que la Treuhand avait d’abord agi pour éliminer du marché toute concurrence susceptible de faire baisser les marges des groupes ouest-allemands. Asphyxiée et peu performante, l’économie est-allemande comptait tout de même quelques fleurons. Le 2 octobre 1990, la veille de la réunification, la direction de la Treuhand décide par exemple de fermer l’usine de fabrication d’appareils photographiques Pentacon, à Dresde, qui emploie 5 700 personnes et exporte son modèle Praktica vers de nombreux pays de l’Ouest.

En matière d’écologie, l’une des rares réalisations de la RDA se nomme Sero, la société nationale de recyclage et de réutilisation des matériaux. Lorsque les communes demandent sa métamorphose en un réseau d’entreprises municipales, la Treuhand refuse, privilégiant une vente à la découpe au profit de groupes de l’Ouest. L’acharnement de l’agence à détruire la compagnie aérienne Interflug, largement bénéficiaire, pour transférer gratuitement les droits d’exploitation de ses lignes et l’usage de son aéroport au concurrent ouest-allemand Lufthansa relève de la caricature. Dans le village minier de Bischofferode, en Thuringe, il sera désormais difficile de vendre aux habitants le principe de la concurrence libre et non faussée. En 1990, la Treuhand réunit en une seule entité toutes les mines de potasse et les cède au concurrent de l’Ouest, l’entreprise K + S, laquelle décide aussitôt d’arrêter leur activité. « Bischofferode est un exemple d’entreprise compétitive fermée en raison de la concurrence ouest-allemande, nous explique M. Dietmar Bartsch, député et dirigeant du parti de gauche Die Linke. Il fallait montrer que la RDA était finie, qu’il n’y avait rien en elle de valable. »

Aux suppressions d’emplois par centaines de milliers répondent les protestations. En mars 1991, les 20 000 ouvrières du textile de Chemnitz (Saxe) menacées de licenciement, les 25 000 travailleurs de la chimie qui occupent leurs usines en Saxe-Anhalt, les 60 000 personnes qui manifestent à l’appel d’IG Metall, mais aussi des Églises évangéliques et d’anciens opposants ne luttent plus pour la liberté politique, mais contre le libéralisme économique. Le 30 mars, un groupe incendie un bureau de l’agence berlinoise de la Treuhand ; le lendemain, le directeur de l’institution, Rohwedder, est abattu. Recrutée par le cabinet Roland Berger, Mme Birgit Breuel, membre de la CDU et fanatique des privatisations, le remplace aussitôt.

Magouilleurs du dimanche, charlatans et escrocs en bande organisée comprennent vite que la Treuhand fonctionne comme un distributeur d’argent public ouvert à quiconque prétend racheter l’un de ses actifs. Comme l’organisme néglige de vérifier le casier judiciaire et les références de ses clients, les scandales se multiplient : détournement de subventions dans le cadre de la vente de la raffinerie de Leuna à Elf-Aquitaine en 1991 ; cadres corrompus découverts en 1993 à l’agence de Halle ; siphonnage de centaines de millions de marks accordés à l’ouest-allemand Bremer Vulkan pour redresser les chantiers navals de Rostock et Wismar — 15 000 licenciements à la clé. Les malversations se succèdent à un rythme si soutenu qu’un terme spécifique apparaît : « criminalité de l’unification » (Vereinigungskriminalität). En 1998, une commission parlementaire situe leur montant entre 3 et 6 milliards de marks (16), auxquels on serait tenté d’ajouter les émoluments somptueux des liquidateurs (44 000 marks de prime par privatisation, 88 000 en cas de dépassement d’objectif), ainsi que le coût exorbitant des consultants : en quatre ans d’activité, les collaborateurs externes de la Treuhand ont englouti 1,3 milliard de marks, dont 460 millions en conseils pour la seule année 1992 (17).

« Ce que nous ratons aujourd’hui va nous poursuivre pendant les vingt, trente prochaines années », avait admis en juillet 1990 le directeur de la Treuhand (18). Dans la petite ville de Großdubrau, en Saxe, la liquidation de l’usine de céramique, recommandée par le cabinet d’audit KPMG malgré la candidature de repreneurs sérieux, demeure dans toutes les mémoires. Aux élections régionales du 1er septembre 2019, plus de 45 % des électeurs ont voté pour l’AfD. Mme Petra Köpping, ministre sociale-démocrate de l’égalité et de l’intégration du Land de Saxe (lire « Un mur peut en cacher un autre »), y voit un lien de cause à effet. « Il faut rendre des comptes aux gens, sur place, à propos de ce qui s’est passé avec la Treuhand », recommande-t-elle, et mettre en place « une commission vérité ».

« Zombie mémoriel »

En 1993-1994 puis en 1998, deux commissions d’enquête parlementaires ont exposé la partie émergée de l’iceberg, en dépit de l’obstruction du ministère des finances, qui empêche la consultation des dossiers et des contrats. « Le gouvernement et la Treuhandanstalt ont abrogé le droit de contrôle parlementaire comme aucun gouvernement démocratique légitime n’avait osé le faire depuis 1945 », dénonçaient des députés sociaux-démocrates en août 1994 (19). Puis le sujet a disparu du débat public. Qui, après tout, se soucie des Jammerossies — ces « gens de l’Est pleurnichards », comme on les appelle à l’Ouest ?

Depuis quelques années, le spectre de la Treuhand resurgit. « Auparavant, les gens avaient encore de l’espoir, analyse Mme Köpping. Ils se disaient : “J’essaie encore une fois de m’en sortir, encore une formation, encore une reconversion.” Cela a duré longtemps. Mais, une fois à la retraite, cette génération qui se perçoit comme celle de la construction après la réunification se retrouve avec une pension de parfois 500 euros. Elle voit bien que ce qu’elle a accompli pour changer le pays n’est pas du tout reconnu. » L’historien Marcus Böick compare la Treuhand à un « zombie mémoriel » qui cristallise toutes les « créances pourries » de l’unification allemande : l’anéantissement industriel, le dépeuplement des régions, les inégalités, le chômage de masse dans un pays où, plus encore qu’ailleurs, le travail fondait le statut social. Die Linke réclame une nouvelle commission d’enquête parlementaire qui accéderait aux documents mis au secret en 1990. Tous les autres partis du Bundestag s’y opposent, à l’exception de l’AfD. Pour dépouiller les 45 kilomètres de dossiers, les 7 archivistes récemment embauchés jalouseront peut-être les 1 400 employés dévolus aux papiers de la Stasi…

En attendant leurs conclusions, on peut déjà tirer deux bilans de l’annexion de la RDA. Du premier, les dirigeants allemands peuvent se féliciter : dans les années 1990, leur pays regagne sa position centrale ; l’Union européenne accélère son intégration politique et monétaire selon les principes de la rigueur germanique — fruit tardif du traité d’unification allemand, le traité de Maastricht coûtera des millions de chômeurs à l’Europe. L’autre bilan porte la couleur de la désillusion. En échange des libertés politiques et du développement des infrastructures, la population est-allemande fut jetée dans les flots du capitalisme avec une pierre autour du cou. « Le paradoxe de l’unification, observera en 1998 l’ancien opposant à l’État-parti Edelbert Richter, c’est que les Allemands de l’Est ont été intégrés dans la démocratie et l’économie sociale de marché en même temps qu’ils étaient en grande partie exclus de ce qui en constitue la base essentielle, à savoir le travail et la propriété (20). »

Naguère industrielle et exportatrice, l’économie de l’ex-RDA dépend désormais de la demande intérieure et des aides sociales octroyées par l’État fédéral. Pour le patronat, l’annexion a enclenché un cercle vertueux : les transferts publics vers les nouveaux Länder financent des biens et des services produits par des entreprises de l’Ouest et se métamorphosent en profits. « En vérité, a admis en 1996 l’ancien maire de Hambourg Henning Voscherau (SPD), les cinq années de “construction de l’Est” (21) ont représenté le plus grand programme d’enrichissement des Allemands de l’Ouest jamais mis en œuvre. » C’est aussi cela que commémore, chaque 9 novembre, la classe possédante occidentale.

Rachel Knaebel & Pierre Rimbert

Journaliste, Berlin.

 

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https://jamestown.org/program/five-key-factors-behind-irregular-leadership-changes-in-the-peoples-liberation-army/ (14 février 2025)

En 2024, des commandants de haut niveau de l'Armée populaire de libération (APL) ont été soudainement démis de leurs fonctions, dans le prolongement de la purge de 15 dirigeants de l'industrie de la défense et commandants militaires en 2023.

Les motivations possibles de Xi Jinping sont la lutte contre la corruption, la gestion des conflits entre factions, l'affirmation de sa domination en tant qu'autocrate vieillissant, le dépassement d'une expérience limitée de service militaire et le suivi de précédents historiques réussis en matière de contrôle.

On s'attend à ce que le bouleversement du leadership entraîne des nominations fondées sur la loyauté, nuise à l'efficacité de l'APL au combat et génère de l'insécurité parmi les officiers, ce qui affaiblira le moral et la préparation opérationnelle.

Lorsque Xi est arrivé au pouvoir fin 2012, il a fait un effort concerté pour réduire la corruption militaire avec des arrestations massives (China Brief, 3 juillet 2014 ; 4 février 2015 ; The Diplomat, 21 novembre 2014). Néanmoins, la corruption a perduré, bien que de manière moins flagrante. Le flux constant de financement public pour les nouveaux projets de modernisation militaire n'a fait que multiplier les occasions de corruption. Ces dernières années, des affaires de corruption dans la marine et la force des fusées indiquent que la malversation est présente à tous les niveaux de l'APL et qu'elle s'est infiltrée dans les projets de défense les plus sensibles du pays (The Diplomat, 19 mai 2020 ; China Brief, 20 septembre 2023).

Malgré la position ferme de Xi, sa propension à promouvoir des loyalistes au détriment d'officiers talentueux a exacerbé le problème (Nikkei Asia, 26 octobre 2017). Outre la transparence publique, la professionnalisation du corps des officiers est essentielle pour éradiquer la corruption ; or, sous Xi, l'APL devient de plus en plus politisée (The Wire China, 19 mai 2024).

Les autocrates ont également tendance à tolérer un certain degré de corruption afin de conserver la loyauté de leurs chefs militaires. Ce phénomène est souvent appelé « protection contre les coups d'État » et contribue à expliquer pourquoi, si la corruption était la seule raison des arrestations, beaucoup moins d'officiers ont été détenus que ce à quoi on pourrait s'attendre (Hoover Institution, 24 mars 2015)[3]. [Il est donc peu probable que la corruption soit la seule raison des purges de ces dernières années. Historiquement, les autocrates l'ont utilisée comme prétexte pour éliminer leurs rivaux et, dans ce cas, les considérations politiques l'emportent probablement sur les préoccupations liées à la corruption.

Au 20e Congrès du Parti [2022], Xi avait établi la domination de sa propre faction au sein de la CMC, ses loyalistes contrôlant les bureaux clés (Nikkei Asia, 26 octobre 2017 ; CNN, 15 décembre 2024 ; China Brief, 13 février 2018 ; 17 janvier).

Toutes les factions sont fragmentées, malgré l'unité initiale. Ce problème s'est probablement produit au sein de la faction de Xi, car divers membres de la CMC avaient commencé à développer des « royaumes indépendants » (独立王国) dans les départements sous leur contrôle (Xinhua, 27 juin 2024). Xi continue de contrôler la CMC et de s'assurer de la loyauté de ses membres, qualifiés de « quelques personnes clés (关键少数) » dans le cadre d'une campagne de loyauté lancée récemment (South China Morning Post, 8 février). Cependant, il est probable que cette purge soit en partie due à des considérations factionnelles, puisqu'il a cherché à empêcher le développement de fiefs. Il est également possible que des conflits soient apparus entre les membres de la CMC, que Xi a dû résoudre. En fin de compte, la fragmentation des factions et les conflits au sein de l'élite - caractéristiques constantes de la politique chinoise - ont constitué une menace pour l'autorité de Xi, ce qui a conduit à des mesures drastiques pour limiter l'influence de certains commandants de l'APL (ORCA, 5 octobre 2022).

En tant qu'étudiant de l'histoire chinoise, Xi sait que des intrigants assoiffés de pouvoir ont manipulé et même renversé des monarques autrefois redoutables à un âge avancé : le duc Huan de Qi (齐桓公), l'empereur Wu de Liang (梁武帝) ou l'empereur Xuanzong de Tang (唐玄宗) ont tous subi un tel sort.

Xi s'inquiète probablement de l'émergence d'une opposition similaire de la part des personnes qui l'entourent. La vieillesse a inévitablement exacerbé cette crainte, car elle peut enhardir les prétendants potentiels. Les précédents despotes communistes, tels que Joseph Staline et Mao Zedong, qui se sont maintenus au pouvoir jusqu'à la fin de leur vie, ont réussi à le faire en recourant à la terreur, en lançant fréquemment des campagnes contre des ennemis réels ou imaginaires[4]. [Xi ressent probablement le besoin d'agir de la même manière. L'appréhension à l'égard de l'armée, l'organisation la plus redoutable de la RPC, a en partie motivé une augmentation de la promotion de la loyauté envers le PCC au sein de l'armée, ainsi que l'aplatissement de la structure de ses forces pour centraliser davantage de contrôle vers le CMC (China Brief, 26 avril 2024). En intimidant périodiquement les dirigeants de l'APL, Xi espère probablement empêcher d'éventuels challengers d'exploiter les faiblesses perçues.

L'absence de relations durables entre Xi et les officiers de l'APL est source d'anxiété. Alors qu'il visite des installations militaires et prononce des discours préparés devant des généraux au visage impassible, Xi doit se demander s'ils le respectent vraiment et s'ils lui viendront en aide en cas de crise (Foreign Affairs, 26 septembre 2023). Xi n'est pas exceptionnel à cet égard : ses deux prédécesseurs ont souffert d'un manque d'expérience militaire. Dans le cas de Jiang, Deng Xiaoping a dû intervenir et forcer les hauts commandants à soutenir Jiang, tandis que Hu n'a jamais obtenu le respect qui lui était dû (The New York Times [NYT], 29 octobre 1992 ; RUSI, 18 mars 2005).

Les changements irréguliers de personnel aux échelons supérieurs et intermédiaires de l'armée ont souvent contribué à la détérioration de l'état de préparation. La « grande purge » de Staline à la fin des années 1930 a été un facteur clé des échecs initiaux de l'Armée rouge lors de la Seconde Guerre mondiale (Université de Chicago, 4 février). En RPC, les troubles découlant des effets de la révolution culturelle ont été à l'origine des performances médiocres de l'APL lors de la guerre sino-vietnamienne (RAND, 27 janvier).

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https://jamestown.org/program/pla-factions-and-the-erosion-of-xis-power-over-the-military/ (15 mars 2025)

Deux vagues de purges récentes au sein de l'Armée populaire de libération se sont concentrées sur les deux principales bases de soutien de Xi Jinping, la bande de Shaanxi et la clique de Fujian, érodant probablement son pouvoir sur l'armée.

La CMC actuelle se compose de cinq hommes en plus de Xi, selon le site web du ministère de la défense nationale. Ces personnes sont issues des deux principales bases de soutien de Xi au sein de l'APL, la Bande du Shaanxi (陕西帮) et la Clique du Fujian (福建系).

Zhang Youxia et Zhang Shengmin (张升民) sont tous deux originaires de la province de Shaanxi. Zhang Youxia a également des liens familiaux étroits avec Xi, les pères des deux hommes ayant servi dans la même unité pendant la guerre civile.

[La Clique du Fujian] est composée de He Weidong (何卫东) et de Miao Hua (苗华), qui ont travaillé avec Xi lorsqu'il était fonctionnaire dans la province de Fujian. Il reste donc Liu Zhenli (刘振立), qui est plus proche de la bande du Shaanxi en raison de sa relation avec Zhang Youxia.

La campagne anti-corruption en cours au sein de l'APL peut être divisée en deux vagues distinctes, la première ayant débuté en 2023 et s'étant achevée à la mi-2024, et la seconde ayant commencé en novembre 2024 et se poursuivant jusqu'à aujourd'hui. Les fonctionnaires liés respectivement à la bande de Shaanxi et à la clique de Fujian ont été pris dans ces deux vagues, ce qui a probablement entraîné une érosion de la base de soutien de Xi Jinping.

La première vague visait principalement l'appareil aérospatial de l'APL, éliminant les principaux dirigeants de la force des fusées, de l'armée de l'air, de la force de soutien stratégique et de l'industrie aérospatiale de l'APL. Ceux qui ont été purgés avaient souvent des liens avec les chefs de la bande de Shaanxi par l'intermédiaire de relations entre supérieurs et subordonnés. Cette vague s'est concentrée sur le ministre de la défense Li Shangfu (李尚福) et son prédécesseur Wei Fenghe (魏凤和). Les enquêtes ont permis de remonter jusqu'au département du développement des équipements, où Li a succédé à Zhang Youxia en tant que directeur. En décembre 2023, le Congrès national du peuple a annoncé la révocation de neuf hauts responsables militaires. Parmi eux, cinq étaient des associés de Li au sein de la Force des fusées, et deux, Zhang Yulin (张育林) et Rao Wenmin (饶文敏), étaient des fonctionnaires du Département du développement de l'équipement (Xinhua, 29 décembre 2023). Ils ont probablement joué un rôle dans la mauvaise conduite qui a également piégé Li (Lianhe Zaobao, 29 juillet 2023, 29 décembre 2023). Si Zhang Youxia lui-même n'a pas été mis en cause, l'éviction de ses anciens subordonnés a porté atteinte à la réputation de la bande du Shaanxi. Li a été remplacé par un membre de la clique du Fujian, Dong Jun (董军), déjouant ainsi des mois de spéculations selon lesquelles il serait remplacé par Liu Zhenli, plus proche de lui (Lianhe Zaobao, 12 octobre 2023 ; Radio Free Asia, 24 novembre 2023). Cela suggère que des intérêts factionnels étaient en jeu dans le remaniement du personnel.

Après une brève interruption, les purges ont repris de plus belle en novembre 2024 avec des rumeurs selon lesquelles Dong Jun faisait l'objet d'une enquête et l'annonce de la suspension de Miao Hua. La marine de l'APL est devenue la principale cible des enquêtes, et il a été suggéré que Miao était le protecteur de tous ceux qui faisaient l'objet d'un examen (China Military Online, 28 novembre 2024 ; Congrès national du peuple, 25 décembre 2024)[2]. [La clique de Fujian, bénéficiaire de la précédente vague de purges, se retrouve maintenant dans le collimateur des enquêteurs. Les spéculations vont bon train sur le fait que Zhang Youxia fait jouer ses muscles politiques après la chute de ses partisans. Cette hypothèse est étayée par une série de réunions que Zhang a organisées avec des officiers supérieurs de l'APL à la fin de l'année 2024 et auxquelles Xi a brillé par son absence (MND, 13 septembre 2024, 22 octobre 2024 ; China Brief, 3 décembre). Toutefois, même si cette analyse est correcte, les motivations de Zhang restent floues.

Une série d'articles parus dans le PLA Daily à la fin de l'année 2024 et rédigés par des personnes proches du vice-président de la Commission militaire centrale, Zhang Youxia, plaident en faveur d'un leadership collectif et d'une prise de décision plus démocratique en interne, en réponse à l'appel de Xi en faveur d'un leadership centralisé et unifié.

Plusieurs commentaires publiés en 2024 dans le journal PLA Daily soulignent l'importance d'« adhérer à la direction collective » (坚持集体领导) et de maintenir le « centralisme démocratique » (民主集中制). Il s'agit notamment d'un article de juillet et d'une série de cinq autres pièces publiées en septembre et décembre (PLA Daily, 9 juillet 2024, 13 septembre 2024 ; 9 décembre 2024, 11 décembre 2024, 16 décembre 2024, 18 décembre 2024). La majorité des auteurs sont issus d'organisations avec lesquelles la faction de Zhang Youxia avait précédemment des liens, dont trois liés à la Force de soutien logistique conjointe (JLSF) et un de la Force aérospatiale[3].

L'article de juillet met l'accent sur la direction collective à « chaque niveau de l'organisation du parti » (各级党组织). Il affirme que "ce n'est que si les secrétaires et les secrétaires adjoints adhèrent à la direction collective et se concentrent sur le développement de la démocratie qu'ils pourront dégager les points de vue corrects sur la manière de se conformer aux lois du développement et aux intérêts fondamentaux [ ? des masses et créer une politique scientifique" (书记、副书记只有坚持集体领导,注重发扬民主,才能把符合事物发展规律、符合广大人民群众根本利益的正确意见提炼出来,作出科学决策). Il poursuit en évoquant la nécessité de « voix multiples » (多种声音) dans tout débat, affirmant que c'est la base de l'adhésion à la direction collective et à la prise de décision scientifique, en particulier pendant la phase actuelle de modernisation militaire où cette prise de décision devient de plus en plus complexe.

Un article écrit que « dans un système de centralisme démocratique, la démocratie vient d'abord, puis le centralisme » (民主集中制,先有民主,后有集), tandis qu'un autre affirme de la même manière que « la démocratie vient d'abord, puis le centralisme » (先民主后集中). Un troisième note que la démocratie au sein du parti est « la vie du parti ; elle est la base importante d'une vie politique interne positive et saine du parti » (是党的生命,是党内政治 生活积极健康的重要基础). Dans ce contexte, la démocratie consiste à garantir une prise de décision collective, à minimiser le pouvoir des individus et à encourager le débat interne.

Un autre soutient que « le leadership collectif doit mettre en avant les rôles des membres de l'équipe » ('集体领导'要突出发挥班子成员作用), tandis qu'une troisième note que « lors des discussions, chacun doit avoir une voix et un pouvoir de décision égaux » (在讨论决定问题时具有平等的发言权和表决权).

Par contraste, l'idée que les individus devraient avoir un pouvoir démesuré est rejetée à plusieurs reprises. Une formulation apparaît à l'identique dans trois articles distincts : Les individus « ne donnent pas le ton » avant les réunions, « ne prennent pas la décision finale » lors des discussions, et “ne règlent pas les choses de manière concluante” lorsqu'ils rédigent des résolutions" (个人在开会前'不定调',讨论中'不定音',形成决议时'不定局',做到正确集中、集中正确). Ce message est amplement répété ailleurs. Un article écrit que la direction du Parti « n'est pas la direction d'une ou deux personnes » (而不是一个、两个人的领导) et que "les individus doivent se soumettre à l'organisation ; la minorité doit se soumettre à la majorité et les individus ne doivent pas se placer au-dessus de la direction collective" (少数要服从多数,个人绝不能凌驾于领导集体之上).

La série se veut, du moins en partie, une critique du style de leadership de Xi Jinping. Xi lui-même est mentionné dans chaque article et parfois cité, mais seulement brièvement, et uniquement par le titre de « président » (主席), sans autres épithètes ou descripteurs. En revanche, d'autres anciens dirigeants sont cités et loués. Deux des articles font référence à Deng Xiaoping. L'un d'eux en particulier fait l'éloge de sa relation étroite avec le stratège militaire Liu Bocheng (刘伯承) en tant qu'exemple pour montrer que « le fait qu'une équipe fonctionne ou non dépend des deux personnes les plus importantes » (班子行不行,就看前两名). L'article utilise un jeu de mots - le terme « camarades » (同志) vient du fait d'avoir une « commune » (共) “ambition” (向) - pour suggérer que l'unité ne découle pas d'une seule personne, mais plutôt d'un objectif commun dans le cadre de l'idéologie du Parti.

Une autre phrase, qui implique que la position de Xi aujourd'hui dépend du travail de nombreuses autres personnes et plaide en faveur de l'écoute de diverses voix, provient d'un conseiller de la dynastie Qin : "Si le mont Tai n'accepte pas de petites collines de terre, comment peut-il devenir plus grand ? Si la rivière et la mer n'acceptent pas de petits ruisseaux, comment peuvent-elles devenir plus profondes ?" (泰山不让土壤,故能成其大;河海不择细流,故能就其深).

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https://jamestown.org/program/personnel-problems-are-becoming-personal-problems-for-xi-jinping/ (23 avril 2025)

L'absence d'adversaire viable laisse penser que Xi Jinping restera au pouvoir, même s'il est plus vulnérable aujourd'hui et que son pouvoir est plus limité que par le passé.

La purge des alliés de Xi aux échelons supérieurs de l'armée depuis 2023 pourrait indiquer que ses ennemis au sein de l'Armée populaire de libération abattent ses protégés afin d'affaiblir la base de pouvoir du « cœur du centre du Parti ».

Les purges des alliés de Xi se sont étendues à l'appareil d'État, notamment avec Li Ganjie (李干杰) qui a perdu le contrôle du département de l'organisation après seulement deux ans à la barre, et peut-être à l'appareil de sécurité intérieure, suite à l'ascension de Qin Yunbiao (秦运彪), qui n'est pas lié à Xi, en tant que commandant adjoint de Pékin et chef de son département de la police.

L'évolution de la situation politique au sein de l'élite commence à indiquer que le pouvoir du « cœur du centre du parti » (党中央的核心), Xi Jinping, est en train de se réduire comme peau de chagrin.

Depuis le début, les observateurs supposent que Xi a fait le ménage pour se débarrasser de ses ennemis réels et potentiels parmi les hauts gradés. La récente vague de changements de personnel a toutefois accrédité l'argument selon lequel les ennemis militaires de Xi abattent ses protégés afin d'affaiblir la base du « noyau dur du parti ». He Weidong était connu comme l'un des principaux partisans de Xi au sein des forces armées, professant fréquemment sa loyauté dans des déclarations publiques. Le limogeage de généraux sous la direction de He, comme Li Zhizhong (李志忠), Li Pengcheng (李鹏程), et peut-être Tang Yong (唐勇), qui étaient également considérés comme des alliés de Xi, suggère que ce dernier n'a pas été en mesure de concrétiser son désir d'éradiquer la corruption au sein de l'armée et qu'il perd de ce fait des soutiens (China Brief, 11 avril).

 

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Il y a 11 heures, Graawl a dit :

@Wallaby Et quelle est la ligne de ces nouvelles étoiles montantes du Parti ?

Je pense que comme tout le monde dans ce milieu, ils gardent leurs cartes proche de la poitrine. Ils n'étaleront leur jeu qu'une fois arrivé au sommet. Qui savait ce que ferait Xi Jinping le jour où l'on a annoncé son tout premier mandat à la tête du parti ?

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https://jamestown.org/program/xi-jinpings-central-position-in-official-media-starts-to-erode/ (21 juin 2025)

L'absence relative du chef suprême Xi Jinping dans les médias de référence pourrait indiquer que son pouvoir, bien que toujours inattaquable, est en train de s'affaiblir.

Aucune référence à Xi ou à son idéologie éponyme n'a été faite lors de la couverture des négociations commerciales cruciales avec les États-Unis, de l'annonce d'une nouvelle politique visant à renforcer la protection sociale ou lors d'une cérémonie au cours de laquelle le premier ministre Li Qiang et d'autres ont prêté allégeance à la constitution de l'État.

Le pouvoir de Xi semble de plus en plus avoir atteint son apogée, le point culminant étant le 20e Congrès national du Parti, à la fin de l'année 2022. C'est à ce moment-là que la « pensée de Xi Jinping sur le socialisme à caractéristiques chinoises pour la nouvelle ère » (习近平新时代中国特色社会主义思想) a été érigée en dogme d'État et les membres du Parti se sont engagés à « sauvegarder le “noyau” de la direction du Parti » (维护 .... 党的领导核心) (China Media Project, 2 février 2022). Depuis lors, Xi a perdu une part importante de son pouvoir dans les affaires étrangères et intérieures.

Lors d'un « banquet à domicile » organisé le 4 juin pour le président biélorusse en visite, Alexandre Loukachenko, Xi a été rejoint de manière inattendue par son épouse, la générale Peng Liyuan (彭丽媛), chanteuse de l'APL, et par leur fille, Xi Mingze (习明泽), diplômée de Harvard. Cet événement inhabituel n'a pas été rapporté par les médias de la RPC, mais par les médias d'État biélorusses, citant le premier vice-premier ministre Nikolai Snopkov. La couverture biélorusse a depuis été supprimée (Belta, consulté le 10 juin). Aucun dirigeant du PCC, y compris Mao Zedong, n'a jamais amené ses enfants à des cérémonies diplomatiques (China Times, 12 juin ; Lianhe Zaobao, 11 juin). Bien qu'il n'y ait pas de preuves substantielles pour aider les observateurs à comprendre pourquoi Xi a décidé de montrer sa fille lors de ce « banquet familial » (家庭晚宴), il existe une tradition dans la politique chinoise selon laquelle apparaître en public avec ses enfants peut être interprété comme un signe qu'un père autrefois puissant se prépare à une retraite au moins partielle (Lianhe Zaobao, 11 juin ; Radio France International, 11 juin).

Au niveau national, les citations du nom de Xi sont de plus en plus rares dans les médias officiels faisant autorité, notamment dans le Quotidien du peuple, la Xinhua et la CCTV. Par exemple, un article en première page du numéro du 10 juin du Quotidien du peuple annonçait la publication d'un avis du Bureau général du Comité central du PCC sur l'amélioration des moyens de subsistance de la population. Les mesures discutées comprennent l'augmentation des aides médicales et sociales. Là encore, aucune mention n'a été faite des orientations de Xi Jinping ni du fait que les cadres doivent suivre la pensée-Xi-Jinping dans l'exécution de cette importante série de politiques (Quotidien du Peuple, 2 mars).

La référence à Xi était également absente d'une cérémonie organisée par le Conseil des Affaires de l'État au début du mois de juin. Lors de cet événement, près de 50 fonctionnaires du gouvernement central, dont des ministres et des chefs de département, ont promis leur loyauté à la Constitution de la RPC (Xinhua, 11 juin). Le premier ministre Li Qiang (李强) a supervisé la cérémonie et a appelé à la mise en œuvre des plans du Comité central du PCC, sans toutefois mentionner Xi Jinping. L'événement lui-même - l'hommage à la constitution de l'État - est inhabituel sous l'ère Xi.

Les principaux dirigeants du parti souhaitent un changement global vers la « droite ». En d'autres termes, ils font pression pour un pivot vers la politique de réforme et d'ouverture défendue par Deng Xiaoping et largement menée par la Faction de la Ligue de la jeunesse communiste, autrefois dirigée par l'ex-président Hu Jintao (胡锦涛) et le défunt premier ministre Li Keqiang (李克强). C'est peut-être l'une des raisons qui expliquent le léger déclin de Xi ces derniers temps.

Le 10 juin, au plus fort des négociations commerciales entre les États-Unis et la République populaire de Chine à Londres, le Quotidien du peuple a publié en première page un article de Ren Zhengfei (任正非), fondateur et PDG du pionnier de la haute technologie Huawei. L'article est intitulé « Plus le pays est ouvert, plus nous pouvons progresser » (国家越开放,会促使我们更加进步) (Quotidien du peuple, 10 juin). Comme d'autres articles récents de premier plan, l'article de Ren ne mentionne ni Xi Jinping ni la pensée de Xi Jinping. L'article de M. Ren, qui met en avant l'entrepreneur le plus célèbre du pays, est tout à fait inhabituel. La dernière fois qu'une personne du secteur privé a fait la une du Quotidien du Peuple, c'était Jack Ma, en août 2015 (Quotidien du Peuple, 11 août 2015).

Sur le front de la technologie, une initiative d'investissement dirigée par l'État et associée à Xi ne fonctionne pas comme prévu. Les résultats des politiques qui ont affecté des dizaines de milliards de dollars au développement de secteurs de haute technologie tels que l'intelligence artificielle, l'informatique quantique, les véhicules électriques et les technologies vertes ont été décevants. Par exemple, à la mi-2024, Xi a personnellement approuvé un « Big Fund 3 » pour investir 45 milliards de dollars afin de subventionner des technologies choisies, en particulier le secteur des puces. Ce fonds s'appuie sur deux fonds précédents, créés respectivement en 2014 et 2019 (Cailianshe, 31 mai 2024 ; Nikkei Asia, 5 janvier). Malgré une forte propagande, ce renouveau de la politique industrielle de type soviétique n'a pas permis de réaliser les avancées souhaitées. Au contraire, la corruption a été endémique. En mai, Zhao Weiguo (赵伟国), l'ancien président milliardaire du groupe Tsinghua Unigroup, spécialisé dans les puces électroniques, a été condamné à mort avec sursis pour corruption et détournement de fonds (Xinhua, 14 mai). Il n'est que le dernier PDG d'une entreprise ayant obtenu des subventions des « grands fonds » au cours de la dernière décennie à être reconnu coupable de corruption (The China Project, 4 janvier 2023 ; Tom's Hardware, 14 mai).

L'industrie des véhicules électriques est dans la même tourmente, entrant dans un nouveau cycle de guerre des prix brutale, que les autorités semblent impuissantes à arrêter. Selon les rapports de l'industrie, plus de 400 entreprises de VE en RPC ont fermé leurs portes depuis 2018, soit une baisse de 80 % (EVBosters, 29 avril ; Xinhua, 4 juin).

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https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/china-coup-rumours-xi-jinping-s-decline-are-premature (10 juillet 2025)

Les rumeurs de déclin de Xi Jinping sont prématurées

Malgré les spéculations sur les difficultés de leadership, les éléments de preuve suggèrent que Xi Jinping contrôle fermement le système politique chinois.

À dire vrai, il se passe quelque chose d'étrange à Pékin. Depuis que Xi a entamé son troisième mandat en 2022, plusieurs des personnes qu'il avait choisies ont été démises de leurs fonctions, ce qui a donné lieu à des spéculations sur une lutte de pouvoir au sein du parti communiste chinois. La plupart des changements sont intervenus dans l'armée, ce qui a amené certains à conclure que Xi perdait le contrôle des forces armées. Mais tous les analystes ne sont pas d'accord avec cette évaluation. Certains voient dans ces intrigues la preuve de la consolidation du pouvoir de Xi, voire des querelles intestines entre ses subordonnés qui n'ont aucun effet sur lui.

Malgré le bruit, personne n'a expliqué de manière crédible comment un dirigeant qui domine toutes les organisations importantes du PCC pourrait être renversé.

[Oui mais justement, il n'est pas renversé. Il n'a pas de successeur. La série d'articles dans le PLA daily mettant en valeur un mode collégial d'exercice du pouvoir me parait indiquer que le système politique chinois retombe en mode par défaut lorsqu'il n'y a moins de leadership : la gouvernance collective par consensus, le temps qu'il faudra, jusqu'à ce qu'un nouveau leader émerge. Et ils ne sont probablement pas heureux de gouverner de manière collégiale par consensus, mais ils constatent que l'autorité de Xi s'érode lentement et ils font ce qu'ils peuvent faire de mieux dans une telle situation. Ils s'adaptent. Comme exemple limite, on peut penser à la Belgique sans gouvernement en 2010-2011, qui s'est adaptée, qui a fait avec les moyens du bord. Et ce n'est pas parce qu'Yves Leterme n'avait pas de successeur qu'on pouvait analyser qu'il maintenait sa mainmise sur les manettes du pouvoir.]

Xi n'a pas non plus commis de gaffe récente si catastrophique qu'elle convaincrait ses alliés que son maintien au pouvoir est un handicap pour le parti. Sa stratégie Covid-19 s'est effondrée en 2022, entraînant une année de blocages généralisés qui ont bloqué l'activité économique, menacé la stabilité sociale et grevé les gouvernements provinciaux d'un niveau d'endettement dangereux. Mais c'était il y a trois ans. Au lieu de punir Xi, le parti lui a accordé un troisième mandat sans précédent et lui a permis de consolider son contrôle.

Malgré toutes les turbulences du mandat de Xi, le PCC le considère généralement comme une réussite. Xi a présidé à l'ascension de la Chine en tant que puissance mondiale et a réaffirmé le contrôle du Parti sur la société de manière plus complète que tout autre dirigeant depuis Mao. Bien que sa gestion de l'économie et des relations entre les États-Unis et la Chine ait suscité quelques critiques, rares sont ceux qui pensent que sa destitution effacerait les droits de douane américains ou améliorerait la position de la Chine sur la scène internationale. Au contraire, Xi est crédité d'avoir forcé Washington à revenir à la table des négociations dans la dernière impasse commerciale.

Une grande partie du discours sur le déclin supposé de Xi repose sur des observations sélectives, souvent décontextualisées. Les critiques soulignent son absence au sommet des BRICS qui se tient cette semaine au Brésil, mais négligent ses trois voyages à l'étranger depuis le début de l'année - conformément aux tendances récentes - et le flot constant de dirigeants étrangers qu'il continue d'accueillir à Pékin.

D'autres surinterprètent les rapports isolés des médias d'État qui ne mentionnent pas les titres honorifiques de Xi, négligeant le fait que la plupart des discours officiels continuent de mettre l'accent sur son rôle central. Et, contrairement aux affirmations sur le déclin de la présence de Xi dans les médias, une récente étude du China Media Project a révélé que les références à Xi se maintiennent en 2025, aucun autre haut dirigeant ne gagnant en visibilité à ses dépens.

La destitution du dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao ressemblerait probablement aux épisodes passés de bouleversements politiques, qui ont entraîné la chute de certaines des figures les plus importantes du parti. À l'époque turbulente de Mao, par exemple, le vice-président du PCC Liu Shaoqi a été purgé et sommairement assigné à résidence, tandis que son successeur, Lin Biao - autrefois le « plus proche compagnon d'armes » de Mao - a trouvé la mort dans un accident d'avion suspect alors qu'il fuyait le pays. Ce ne sont là que deux exemples d'une série d'événements décidément peu subtils.

En comparaison, la Chine d'aujourd'hui semble relativement stable. La personnalité la plus haut placée dont on pense qu'elle a été évincée au cours du troisième mandat de Xi est He Weidong, membre du Politburo et vice-président de la Commission militaire centrale, qui n'a pas été vu depuis le mois de mars. Il s'agit d'un fait important, mais He, qui est certes un allié de Xi, n'est généralement pas considéré comme faisant partie de son cercle rapproché. Si certains des plus proches alliés de Xi - Cai Qi ou Ding Xuexiang, par exemple - sont pris pour cible, il s'agira d'un signe plus probable de difficultés pour Xi.

 

 

 

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