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Il y a 16 heures, Rob1 a dit :

Je traduis à la volée le dernier paragraphe : "la librairie Umbrage est d'abord un raccourci pour les codeurs de la CIA qui ne veulent pas écrire de zéro, par exemple, une fonction de key-logging (enregistrement des touchées tapées) pour Windows, alors qu'il y a déjà plein de keyloggers qui traînent sur internet. Le catalogue fuité n'est pas organisé par pays d'origine, et les malwares spécifiques utilisés par les hackeurs russes du DNC ne sont nulle part dans la liste. Inutile de dire que les documents ne parlent pas du tout de faire accuser un service de renseignement d'un autre pays."

Lol comme s'il n disposait pas déjà de keylogger, c'est très simple à écrire. Et il me parait évident qu'un service secret digne de ce nom, possède les outils nécessaire pour faire accuser qui ont veut de la cyber attaque que l'on s’apprête à effectuer. Il est tout à fait logique que la CIA dispose des outils pour cela. C'est bien pour cela que l'on ne peut pas attribuer un piratage uniquement sur des preuves informatiques.

Sur ce, la seul chose que montre ces documents c'est que la CIA collectionnait les techniques d'attaques des autres pays.

Modifié par LeCassandre
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il y a une heure, LeCassandre a dit :

Et il me parait évident qu'un service secret digne de ce nom, possède les outils nécessaire pour faire accuser qui ont veut de la cyber attaque que l'on s’apprête à effectuer. Il est tout à fait logique que la CIA dispose des outils pour cela.

Le plus amusant c'est qu'il n'y a pas besoin du moindre outil ni de la moindre preuve.

Il suffit d'avoir des médias aux ordres qui colportent sans réfléchir les "informations" qu'on leur transmet, qui ne sont en fait que des rumeurs de caniveaux.

C'est comme cela qu'une simple panne de courant se transforme en piratage généralisé du système électrique par les services secrets russes dans le Washington Post ...

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Il y a 5 heures, LeCassandre a dit :

Sur ce, la seul chose que montre ces documents c'est que la CIA collectionnait les techniques d'attaques des autres pays.

Je te laisse montrer où il est dit que les techniques viennent d'autres pays (et pas de hackers individuels US) dans les documents de la CIA.

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27 minutes ago, Rob1 said:

Je te laisse montrer où il est dit que les techniques viennent d'autres pays (et pas de hackers individuels US) dans les documents de la CIA.

Il est juste dit que ce sont des outils publics - de fait - ... et que trivialement ça pourrait être une volonté de dissimuler l'auteur.

Rien de très croustillant en pratique ... a part le fait que ça n'ai pas été revendiqué ni par communiqué ni dans le code.

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Un bon article du WaPo, d'il y a 3 ans, toujours valide après les élections, sur la réalité des tendances politiques de la population américaine. Le but de l'article est de sérieusement revoir la certitude superficielle (mais constamment martelée) qu'une population, surtout dans le contexte socio-économico-politico-culturel des sociétés actuelles, est globalement favorable à des politiques "centristes", avec des extrêmes plus ou moins développés: je trouve l'angle d'attaque excellent en ce qu'il s'en prend directement aux présupposés, plus ou moins inconscients, qu'on a en réfléchissant globalement aux tendances d'opinions, en assumant certaines choses d'emblée, avant de commencer notre réflexion. Ici, l'auteur tape justement sur cette phase préliminaire qu'on passe sans même y penser. 

https://www.washingtonpost.com/news/monkey-cage/wp/2014/01/22/the-real-extremists-are-american-voters-not-politicians/?utm_term=.2915fdec27cf

Quote

The lesson is this: Attempting to describe Americans’ general political views across multiple issues can yield misleading pictures of where they really stand relative to their representatives. Most Americans are simply not ideologically consistent enough that ideological labels such as “conservative,” “liberal” or “moderate” accurately describe them.

(Telle est la leçon: tenter de décrire les idées politiques générales des Américains en couvrant de multiples sujets groupés peut mener à une image erronée de leur positionnement réel par rapport à leurs élus. La plupart des Américains ne sont tout simplement pas assez idéologiquement cohérents pour que des labels comme "conservateur", "modéré" ou "liberal" puissent leur être assignés. 

Quote

The disengaged and infrequent voters who allegedly constitute the moderate middle are actually more likely to endorse extreme policies than politically active voters.

Et un cas pratique fictif pour illustrer:

Quote

 

Why might we have missed much extremism in the public generally and among the less engaged? The answer is subtle, but has important implications for how we should think about the the public’s attitudes and politicians’ positions. And it might be best explained by pretending you have a crazy uncle.

Suppose your uncle believes that the United States should nationalize the health-care system (a very liberal view) and that gay people should be jailed (a very conservative view). And suppose your uncle is represented in Congress by a moderate Republican who supports civil unions (but opposes gay marriage) and who supports helping the poor purchase health insurance (but opposes Obamacare), two positions just right of center.

Your uncle’s views can’t really be described in ideological terms like “center left” or “very conservative.” He has some mix of very liberal and very conservative views, many of them extreme. But if we try to compare your uncle’s views to his congressperson’s positions in abstract, ideological terms, as academics and journalists often do, some plain facts about your uncle and his legislator both become obscured. Since your uncle supports some liberal policies and some conservative policies, we’d call him a “moderate on average.” However, his congressperson’s conservative votes on both Obamacare and gay marriage mean we might call the legislator conservative. We thus might condemn your uncle’s congressperson for being a conservative extremist while celebrating your uncle’s moderation. However, it’s quite clear that your uncle’s views tend to be further outside the mainstream, just not consistently in one direction.

 

L'auteur souligne l'importance de jauger des opinions de la population par item, et non globalement, précisément en raison de cette absence de "cohérence" idéologique dominante chez la plupart des gens. Et quand on s'empêche, notamment par la mathématisation des opinions, de penser ainsi (si vous êtes au plus haut de la graduation sur le thème de l'assurance santé pour tous -un point de gauche- et au plus haut sur le thème du libre accès aux armes à feu -un point de droite-, les modèles tendent à vous présenter comme modéré puisque ces deux chiffrages "s'annulent" en faisant une moyenne, alors qu'il s'agit de deux opinions jugées extrêmes, mais juste présentes chez une même personne), on peut mieux juger de l'état d'une opinion vraiment TRES mal représentée par ses élus et par le système bipartisan qui sclérose la vie politique et truste la gouvernance (via le système électoral, les blocages juridiques, et surtout la taille du pays et donc le "coût d'entrée" sur le "marché politique"; il faut de fait directement pouvoir être une grande entreprise avec toutes ses structures, réseau et sa notoriété, pour être entendu et crédible). Le compromis entre une opinion beaucoup plus diverse et aux avis beaucoup plus tranché, d'une part, et des partis/cartels, d'autre part, est au mieux bancal quand la situation générale est bonne (cad surtout quand une classe moyenne relativement à l'aise -selon des modalités diverses- constitue la majorité de la société, ou en tout cas une masse critique); quand cette situation n'est pas bonne, on a des offres "alternatives" qui essaient de forcer le passage vers le haut, et ne peuvent le faire qu'au sein des partis et structures existants, ce qui dénature l'offre politique en créant de mauvais compromis internes dus à des rapports de force trop violents et trop biaisés.... Et des incohérences idéologiques bien trop importantes pour présenter des programmes crédibles, et surtout acceptables par les bases de chaque parti (quand on édite une "ligne du parti" claire, les électeurs savent à quoi s'en tenir, et jugent plus un gouvernement -qu'ils votent ou non pour lui- en fonction de ce qu'il a ainsi annoncé). 

L'auteur change les paramètres de l'analyse et en conclue qu'il vaut mieux mesurer l'écart des opinions, item par item, par rapport à une position médiane sur le sujet concerné: il en retire (et l'article est de 2014!) que les Américains tendent à être plus à gauche (pas majoritaires sauf quand on parle du sujet spécifique de la taxation des hauts revenus et grandes fortunes) sur le plan fiscal que les élus DEMOCRATES, mais qu'une portion très importante (pas majoritaire) tend à être plus à droite que les républicains sur l'immigration et l'avortement.... Et que ces deux faisceaux d'opinion peuvent très bien être réunis dans les mêmes personnes (les appellerait-on "nationaux-socialistes" pour autant :rougitc:?). Et il s'agit bien là d'une observation qui va à contre-pied de ce qui est généralement assumé dans les débats publics. De même que le fait que les militants et gens politiquement engagés tendent à être moins enclins à aller dans les versions les plus dures/poussées des préférences politiques sur un sujet donné, à être moins radicaux (on présuppose généralement le contraire, surtout parce qu'on ne voit presque que les militants les plus enragés, et surtout sur les questions les plus polémiques ou extrêmes, à la télé ou dans la rue). 

Bien sûr, cette analyse ne change rien à l'état des lieux sur l'extrêmisme des partis ou de certaines de leurs factions sur certains sujets, et encore moins au constat de déconnexion totale des élus et dirigeants de partis d'avec la population via la corruption du système par l'argent et l'influence des groupements d'intérêts dominants, surtout économiques, toutes chose qui ne font qu'accroître le fossé électeurs-élus. Le point est ici de montrer que la "majorité silencieuse" est en fait moins encline à accepter des solutions modérées et des compromis si on regarde sujet par sujet (alors que la scène politique repose par essence sur les marchandages de tapis entre sujets de gouvernance: "tu me donnes ça sur la Santé, je te donne ça sur la règlementation des banques"): l'auteur fait simplement le constat que le moindre alignement partisan, la baisse de la capacité d'adhésion et de consensus dans chaque parti (liées à la baisse de représentativité, à l'influence prioritaire de grands lobbies et aux compromissions idéologiques bancales) résulte de et entraîne l'existence et la croissance d'une population de gens simplement contradictoires (sans jugement de valeur sur le terme: c'est juste le moins mauvais pour représenter la chose), jaugeant des sujets un par un, et non pas depuis une idéologie essentielle et unique..... C'est par exemple ce qui peut beaucoup servir les élus républicains qui vont une fois de plus augmenter les dépenses militaires, tronçonner la taxation des one percenters et des grandes entreprises et faire exploser le déficit.... Et auront pour ce faire l'approbation d'une masse critique suffisante dans leur base. Aucune cohérence d'ensemble, mais une "rationalité" qu'ils peuvent vendre à leur public en parlant sujet par sujet. 

Quote

Overall labels like “moderates,” “liberals” or “extremists” are often not able to describe individual Americans’ opinions at all — and, when we do analyze public opinion in ideological terms like these, we’re likely to be led astray. As the relationship between mass opinion and politicians’ actions differs a great dealby issue, better understanding about what may ail American politics may require attending to the unique politics each issue presents.

Dès lors que nous sommes en des temps difficiles pour une masse importante et croissante de population (= colère), que le système "vertical" d'information traditionnel est bypassé par de nouveaux médias sans filtres ou contrôles (notamment pour la fausse information, voire une désinformation organisée et intentionnelle) et que l'information est désormais divisive (on ne sait pas à qui se fier pour savoir, donc on se retranche sur le "tribal" pour savoir à qui demander), que le système politique bloqué a du mal à rester connecté même à sa base, que le temps disponible pour réfléchir à la politique est réduit pour la grande majorité des gens (surtout si on met en plus le facteur éducation dans la balance).... Cette logique présentée par l'auteur fournit une autre grille de lecture, bien utile. 

 

Modifié par Tancrède
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http://www.usatoday.com/story/news/politics/onpolitics/2017/03/07/suffolk-poll-americans-unhappy-with-politicians-except-pence/98841138/
http://www.usatoday.com/story/news/politics/2017/03/07/paleologos-poll-not-entirely-pretty-picture-for-president-trump/98850390/
http://www.usatoday.com/story/news/politics/2017/03/06/usa-today-poll-americans-support-independent-investigation-russia/98795364/

Selon ce sondage la plupart des personnalité politiques et les partis sont perçus négativement par les américains mais il y a quelques tendances qui se détachent :

Pence: 47%/35%
Trump: 45%/47%
GOP: 37%/48%
Media: 37%/50%
Dem Party: 36%/52%
Hillary: 35%/55%
Congress: 26%/52%

La première chose qu'on voit c'est que Mike Pence est le seul à bien s'en sortir.

Trump est toujours en négatif même si ça s'arrange un peu depuis leur sondage de décembre. Même s'il est incroyablement populaire comparé à François Hollande ses chiffres sont historiquement bas pour un président des États-Unis à ce stade de la présidence. En contradiction il y a une majorité de la population qui pense que le pays va dans la bonne direction à des niveaux qui n'avaient pas été atteints depuis pas mal d'années. Une forte majorité n'aime pas le tempérament de Trump et ses tweets. Il y a égalité pour ce qui est de l'appréciation des politiques de Trump. Pour finir 58% pensent qu'il doit y avoir une enquête indépendante sur les liens entre l'entourage de Trump et la Russie.

Pour ce qui est de l'opposition on pourra noter que le parti démocrate est particulièrement impopulaire et qu'Hillary Clinton fait encore pire ! Peut être que le problème ce n'est pas juste Comey et les Russes...

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il y a 7 minutes, Kiriyama a dit :

Une maison à 12.6 millions de dollars pour le Secrétaire au Trésor. A lire ici.

Les commentaires sur l’article sont assez éclairants.

 

Alors que chez nous, ils logent dans des HLM cf :http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/25/ces-ministres-et-parlementaires-qui-s-accrochent-a-leur-logement-social_1540730_823448.html

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J'ai vu passer un chiffre intéressant, mais je n'ai pas de source autre qu'orale (entendu dans un segment sur TYT). C'est l'identité de l'émetteur qui m'incite à l'évoquer; il s'agit de Joseph Sandberg, un chef d'entreprise, conseiller financier et investisseur qui réussit plutôt bien (j'ai notamment fait un business plan pour une possible itération française d'un de ses succès aux USA) et est très impliqué dans des businesses éthiques, économiquement et socialement productifs. Le chiffre qu'il a évoqué avec un journaliste est que 75% de la population américaine est incapable de faire face à un choc financier de 700$ ou plus sans directement risquer beaucoup pour son mode de vie (perte de voiture, d'assurance ou de domicile, impossibilité de continuer à financer des études, obligation de prendre un job complémentaire -un de plus, dans un pays où la proportion de gens cumulant plusieurs jobs et n'arrivant pas à surnager devient la norme-....), ou de se retrouver vite dans une spirale d'endettement dont elle ne peut sortir. 

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il y a 26 minutes, Tancrède a dit :

[...] Le chiffre qu'il a évoqué avec un journaliste est que 75% de la population américaine est incapable de faire face à un choc financier de 700$ ou plus sans directement risquer beaucoup pour son mode de vie (perte de voiture, d'assurance ou de domicile, impossibilité de continuer à financer des études, obligation de prendre un job complémentaire -un de plus, dans un pays où la proportion de gens cumulant plusieurs jobs et n'arrivant pas à surnager devient la norme-....), ou de se retrouver vite dans une spirale d'endettement dont elle ne peut sortir. 

Je trouve ce concept de résistance aux chocs financiers très intéressant, notamment pour saisir les comportements des acteurs économiques et comprendre finalement leur manière de considérer la société. Ce serait intéressant d'avoir des valeurs équivalentes dans le temps et sur d'autres pays afin de pouvoir comparer.

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il y a 8 minutes, Skw a dit :

Je trouve ce concept de résistance aux chocs financiers très intéressant, notamment pour saisir les comportements des acteurs économiques et comprendre finalement leur manière de considérer la société. Ce serait intéressant d'avoir des valeurs équivalentes dans le temps et sur d'autres pays afin de pouvoir comparer.

Oui, et d'autant plus, quand même, que les revenus des moins ultra-riches recommençant à croître doucement, on pourrait quand même penser qu'ils commenceraient par reconstituer un minimum d'épargne avant de hausser leur niveau de vie.

Ca a un petit côté sahélien très malsain quand on pense au crack qui revient, en plus.

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15 minutes ago, Skw said:

Je trouve ce concept de résistance aux chocs financiers très intéressant, notamment pour saisir les comportements des acteurs économiques et comprendre finalement leur manière de considérer la société. Ce serait intéressant d'avoir des valeurs équivalentes dans le temps et sur d'autres pays afin de pouvoir comparer.

Je trouve en effet ce genre d'angles de vue intéressants en ce qu'ils aident à montrer la réalité par rapport à l'apparence: on a l'impression que l'occident est toujours "riche" depuis 45 (et surtout depuis cette période iconique de la période réellement faste des 30 glorieuses), sans vraiment, quand on regarde de l'extérieur, "sentir" le niveau de précarisation de la société. Il y a toujours l'apparence d'un niveau de vie opulent (au global), mais depuis 40 ans, à moins de se focaliser vraiment fort sur la moitié "basse" du spectre économique, on aura du mal à voir. C'est plus sensible en regardant ainsi des données moins évidentes dans le quotidien: niveaux d'endettement moyen, capacité des jeunes à démarrer dans la vie et à s'installer (et l'âge auquel ils le font ou commencent à pouvoir le faire), niveau de recours aux "capaciteurs sociaux" publics (services collectifs dans tous les domaines où ils existent; le niveau de recours aux urgences et son évolution dans le temps est par exemple très révélateur), et privés (les banques alimentaires par exemple, où vont maintenant au moins occasionnellement des tranches de population qui, il y a 30 piges, ne s'en seraient jamais approchées autrement que pour faire des donations ou du bénévolat).... Mais on pourrait aussi mentionner la répartition de la production richesse, l'évolution de sa polarisation, le taux d'épargne par tranches de revenus, ou encore la répartition de la propriété (foncier et actifs), dont l'examen dans leur seul globalité peut donner la fausse impression qu'un pays ne fait que s'enrichir. 

Bref, il y a l'apparence d'un certain niveau d'opulence, qui tend néanmoins à donner cette image revue et corrigée d'une vieille famille qui a connu des jours meilleurs et cache les dégâts des eaux et la peinture moisie des murs avec les portraits d'ancêtres, des paravents et beaucoup de rideaux. Pour nos politiques, ces paravents, portraits et rideaux sont le plus souvent des indicateurs globaux tels que le PIB, le cours de la bourse et le taux de chômage, sur lesquels tant d'attention a été culturellement concentrée qu'on les prend pour infiniment plus révélateurs qu'ils ne le sont en réalité, en minimisant ou niant les autres (taux de participation au marché de l'emploi, nombre d'heures travaillées, niveaux de revenus, surtout comparés aux coûts effectifs de la vie, indice des prix vs inflation....). 

Modifié par Tancrède
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@Tancrède : Par choc financier on entend choc qui ne serait pas couvert pas une assurance déjà souscrite ou alors cela vise toute sortie de l'ordinaire financier ?

ça implique qu'une part substantielle de la population ne peut même pas se permettre de casser son rétroviseur...  

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Sinon, le rapport annuel de la American Society of Civil Engineers est sorti, et la note globale de l'infrastructure américaine n'est pas bonne: D+. Le site du rapport:

http://www.infrastructurereportcard.org/

Agréable à consulter, on peut voir l'évaluation dynamique domaine par domaine, Etat par Etat, les recommandations politiques et l'évaluation financière. En tout, l'ASCE indique que le retard accumulé dans l'entretien et les investissements est devenu tel que 4,6 trillions de dollars d'investissements (donc en plus des budgets d'entretien actuels) seraient nécessaires. Quelques exemples:

- 2,8 trillions pour les routes et ponts (dont 800 milliards pour les seules autoroutes)

- les systèmes de distribution en eau potable requièrent 1 trillion sur 25 ans pour maintenir le service et améliorer sa qualité jugée aujourd'hui problématique; on a déjà évoqué le sujet ici, et le cas de Flint est loin d'être isolé, et surtout loin d'être le pire, vu que des milliers de villes, des centaines de comtés, sont touchés par divers types de pollution à des niveaux dangereux pour la santé et un standard de qualité de vie minimum

- les 15 000 barrages les plus usés (donc pas tous ceux qui ont besoin de remise à niveau) représentent un investissement nécessaire et urgent de 45 milliards

Il y a des contestations de ces évaluations, par des organismes légitimes (donc un débat possible) et par le nouveau management des agences fédérales (quand il y en a un; sinon, ça vient direct "d'en haut", et est donc probablement sorti direct du cul de Donald), mais la facture globale minimale potentielle serait de 3 trillions quand même. Rien que les aéroports (un sujet de plainte très fréquent aux USA.... Avec les compagnies aériennes des lignes intérieures, généralement détestées) auraient besoin de 100 milliards sur 5 ans; il y a deux ans, la même organisation d'aéroports évaluaient ce besoin à 76 milliards. 

Les montants indiqués sont probablement inenvisageables politiquement, surtout avec le problème de revenus que la majorité républicaine vient de commencer à se créer (baisse d'impôts pour les plus riches et grandes entreprises, subventions plus ou moins déguisées à certains secteurs -pharmas, pétroliers, Wall Street....- et dépenses militaires), mais la priorité, selon l'ASCE, devrait être donnée au domaine de l'eau (eau potable, traitement des eaux usées, barrages) et aux routes. L'éducation n'est pas loin derrière dans les recommandations. 

 

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Pour les aéroports, est-ce que les Américains ne pourraient pas moins voyager en utilisant le télétravail, ou encore redécouvrir le train ?

Normalement Trump est sensible au problème, lui qui n'a pas arrêté de faire campagne sur le thème de la comparaison entre tel aéroport flambant neuf du Qatar et La Guardia : [j'aurais préféré reprendre une vidéo officielle, mais je n'arrive pas à accéder à la liste des vidéos sur le youtube officiel de la campagne Trump].

 

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Une proposition de loi comme on les aime...

Dans le cadre de la promotion de la (bonne) santé au travail, les entreprises sont actuellement autorisées à proposer à leurs salariés de livrer leur code génétique, pour étude, de manière absolument volontaire.

Leurs amis républicains, bien travaillés par quelques intérêts étroits mais gras, trouvent que c'est bien compliqué, trop contraignant et proposent donc la disposition suivante : dans le cadre de ces programmes de santé au travail, les entreprises pourraient procéder à des tests génétiques sur leurs salariés. En cas de refus du salarié, l'entreprise serait autorisée à augmenter (de 30%) les cotisations maladie retenues sur son salaire.

Bienvenue à Gattaca !

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@Tancrède Concernant les infrastructures, l'administration Obama à fait des effort. En 2005; c'était D tout court, mais même avec l'inflation, faire triplé la demande d'investissement, cela me fait tiqué ( de 1,6 à 4,6 billion - en français, attention aux faux amis )  :

image343.jpg

 

Modifié par collectionneur
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4 hours ago, collectionneur said:

@Tancrède Concernant les infrastructures, l'administration Obama à fait des effort. En 2005; c'était D tout court, mais même avec l'inflation, faire triplé la demande d'investissement, cela me fait tiqué ( de 1,6 à 4,6 billion - en français, attention aux faux amis )  :

 

 

D'où mes remarques sur le débat en cours quand aux évaluations: d'une part, il est très difficile d'estimer le coût de travaux de cette ampleur, tout comme il y a j'imagine une polémique d'experts sur la nature des travaux à entreprendre projet par projet (réparation, reconstruction, amélioration....), même si jauger de l'état actuel des infrastructures semble plus consensuel. D'autres choses sont par ailleurs plus difficilement débattable parce qu'impliquant des expertises multi-domaines et des opinions politiques: si on prend des choses comme les systèmes de distribution d'eau ou les écoles, on amène là d'autres problématiques, comme par exemple l'opportunité de reconstruire une école délabrée (ou des canalisations) dès lors que le lieu où elle se trouve n'a pas forcément un grand avenir économique (ou pas de manière évidente). Dans un tel cas, il y aura débat (légitime par ailleurs) entre ceux qui veulent "relancer" la zone, et ceux qui veulent la passer par pertes et profits et inciter les habitants au départ pour les relocaliser dans des coins moins délabrés. De même, les entreprises privées peuvent aussi gonfler la note, aussi bien les fournisseurs/prestataires de service (surtout quand on parle de monopoles/oligopoles locaux) des travaux à prévoir, que les demandeurs de travaux (et là je pense par exemple aux parties prenantes dans les aéroports, qui peuvent souhaiter des projets grand luxe, des extensions pas forcément justifiées, voire se décharger de coûts qu'ils devraient encourir eux-mêmes); trier bon grain et ivraie dans chaque projet est ardu, débattable, et bien souvent requiert des arbitrages politiques correspondant aussi bien à des motifs pourris (grapille, socialisation d'investissements normalement imputables aux acteurs économiques....) qu'à des choix fondamentaux dans l'équation économique et sociale d'un lieu ou d'une région, voire du pays (chaque type d'infrastructure a une logique locale, régionale et nationale, et doit être pensée ainsi). C'est plus difficile que penser en simple termes de remplacement/réparation item par item. 

Et tout cela, c'est avant même l'évaluation financière d'un projet une fois qu'il est décidé, et celle-ci est aussi hautement débattable. 

 

 

Sinon, le jobs report du mois de février est paru, et entraîne le même concert moutonnier qu'on voit depuis quelques années maintenant, se contentant des données superficielles pour claironner la bonne santé économique du pays, ce que Sean Spicer a évidemment repris au compte du nouveau président via une session médiatique assez surréaliste où il ne s'est même pas caché d'ironiser sur la crédibilité du rapport en soulignant que quand Obama était président, ces résultats étaient peu crédibles, alors que maintenant que Trump l'est, ils sont paroles d'évangile, le porte parole et le press corps se marrant du commentaire, sur fond de pensées réciproquement cyniques et hostiles quand au niveau d'hypocrisie général. 

Un autre angle de vue sur ce jobs report:

http://seekingalpha.com/article/4054156-todays-job-report-shows-madness-situation-ignore-peril
 

Quote

 

It's time for the monthly festival of misinformation about the jobs report! The report must be described as exciting in order to generate trade commissions for brokers, clicks for journalists, and triumphs for politicians.

The good news: the economic miracle continues. The bad news: the miracle is steady but very slow growth. Steady over five years, slowing during the past two years. It is time to put the campaign back on the rack and ask questions. Why are equity valuations at record levels in terms of profit and economic growth? Why is the Fed raising rates in a slow growing fragile economy?

 

Et toujours la même observation:

Quote

A better gauge of the economy's strength is total hours worked: up 1.4% YoY in February. That's down from the peaks in January 2012 and February 2015.

Plus de jobs (mais avec les critères américains, ce qui veut dire qu'à partir de 2h/semaine, c'est un emploi, et que nombre de ces "nouveaux" emplois peuvent être remplis par la même personne), une très légère augmentation des revenus (caveats: peu de bons jobs, concentration de l'augmentation au sommet de la pyramide, augmentation générale inférieure à l'inflation), mais un nombre total d'heures travaillées qui change peu (beaucoup moins que le nombre de jobs, ce qui veut dire.... plus de jobs avec encore moins d'heures); est-ce de la croissance telle qu'on veut bien se la représenter? 

 

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il y a 22 minutes, Tancrède a dit :

un nombre total d'heures travaillées qui change peu (beaucoup moins que le nombre de jobs, ce qui veut dire.... plus de jobs avec encore moins d'heures); est-ce de la croissance telle qu'on veut bien se la représenter? 

Il sont passés aux 35 heures ! Ces stats signifient aussi que la productivité au augmenté. Dans quel domaine, et par qui a-t-elle été captée, ce sont deux bonnes questions.

Par contre ce que tu dépeins n'indique aucune tension inflationniste sur les salaires. Dès lors, pourquoi augmenter les taux d'intérêt ?

Pas terrible effectivement...

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il y a 31 minutes, Tancrède a dit :

D'où mes remarques sur le débat en cours quand aux évaluations: d'une part, il est très difficile d'estimer le coût de travaux de cette ampleur, tout comme il y a j'imagine une polémique d'experts sur la nature des travaux à entreprendre projet par projet (réparation, reconstruction, amélioration....), même si jauger de l'état actuel des infrastructures semble plus consensuel. D'autres choses sont par ailleurs plus difficilement débattable parce qu'impliquant des expertises multi-domaines et des opinions politiques: si on prend des choses comme les systèmes de distribution d'eau ou les écoles, on amène là d'autres problématiques, comme par exemple l'opportunité de reconstruire une école délabrée (ou des canalisations) dès lors que le lieu où elle se trouve n'a pas forcément un grand avenir économique (ou pas de manière évidente). Dans un tel cas, il y aura débat (légitime par ailleurs) entre ceux qui veulent "relancer" la zone, et ceux qui veulent la passer par pertes et profits et inciter les habitants au départ pour les relocaliser dans des coins moins délabrés. De même, les entreprises privées peuvent aussi gonfler la note, aussi bien les fournisseurs/prestataires de service (surtout quand on parle de monopoles/oligopoles locaux) des travaux à prévoir, que les demandeurs de travaux (et là je pense par exemple aux parties prenantes dans les aéroports, qui peuvent souhaiter des projets grand luxe, des extensions pas forcément justifiées, voire se décharger de coûts qu'ils devraient encourir eux-mêmes); trier bon grain et ivraie dans chaque projet est ardu, débattable, et bien souvent requiert des arbitrages politiques correspondant aussi bien à des motifs pourris (grapille, socialisation d'investissements normalement imputables aux acteurs économiques....) qu'à des choix fondamentaux dans l'équation économique et sociale d'un lieu ou d'une région, voire du pays (chaque type d'infrastructure a une logique locale, régionale et nationale, et doit être pensée ainsi). C'est plus difficile que penser en simple termes de remplacement/réparation item par item. 

Un truc essentiel pour comprendre ce débat, c'est le zoning. Dans les grandes villes américaines des zones résidentielles entières de maisons individuelles sont abandonnées et en ruine dans certaines villes (Detroit est très connu pour ça, mais on peut citer aussi Baltimore et pas mal d'anciens grands centres industriels). Pour Baltimore les chiffres officiels donnent 17 000 "vacants" mais de sources plus variées (journalistiques notamment) on serait plutôt sur 50 000 maisons abandonnées en voie de délabrement. Evidemment la répartition dans la ville n'est pas égale, ce qui fait qu'en réalité il y a des concentrations. Certains quartiers entier sont purement et simplement vides. 
Ce qui n'empêche pas le prix de l'immobilier d'être très haut à peine quelques centaines de mètres plus loin. Les classes moyennes / riches préfèrent se concentrer dans les zones encore en bon état / qui sont rénovés plutôt que repeupler ces zones de vide, ou il n'y a plus de commerce, plus de services, plus vraiment de police non plus.

A l'inverse l'extension "à l'horizontale" en pavillon multiplie les coûts dans certaines zones très peuplées. Plus de surface à couvrir pour les infrastructures, plus de longueur de tuyaux, plus de câblage, plus de distance à couvrir pour la police, le SAMU, les pompiers ... 
C'est là aussi qu'on voit la facture d'un mode de vie reposant sur des idéaux irrationnels et collectivement néfastes.

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https://theconversation.com/trump-versus-the-intelligence-agencies-weve-seen-it-all-before-73803 (7 mars 2017)

L'auteur liste des précédents, en Angleterre ou ailleurs qui font écho à ce qui se joue actuellement entre l'administration Trump et les services secrets :

En 1920, des fuites d'interceptions top secrètes de la part des hauts responsables du renseignement ou militaires, orchestrées par le chef d'État major impérial Henry Wilson, ont fait capoter les efforts du gouvernement pour signer un traité commercial controversé avec la Russie bolchévique.

Quatre ans plus tard, dans la désormais tristement célèbre "affaire de la lettre Zinoviev" - des responsables du renseignement, croyant à tort que le premier gouvernement travailliste britannique avait des sympathies pour la Russie, a fait fuiter une fausse lettre dans la presse nationale durant l'élection de 1924. La lettre - censément écrite par Grigori Zinoviev, président de l'internationale communiste - appelait les communistes britanniques à mobiliser les "forces sympathisantes" au sein du parti travailliste pour soutenir un traité anglo-soviétique. On dit que cela a déclenché la chute du gouvernement travailliste.

 

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Nouvelles du front. Thème du jour: l'IRS (Internal Revenue Service: le fisc US). 

(Source: Center for Budget and Policy Priorities. Analyses fondées sur les parutions et rapports de l'OMB, du CBO et du Bureau of Labor Statistics)

Entre 2010 et 2016, l'IRS est passé de 13,6 milliards de budget annuel (déjà très insuffisant) à 11,2. Les changements:

- 17% de budget en moins

- 13 000 employés en moins (-14%) dont 12 000 étaient "enforcement staff" (la partie chargée d'aller chercher le fric: enquêtes, suivi, collecte....), soit 23% de personnels en moins dans cette activité

- en conséquence, on a observé la plus forte baisse de l'activité d'audit (des individus et des entreprises) depuis des décennies

A comparer avec:

- 9 millions de feuilles d'impôts en plus en 2016 qu'en 2010 (+7%)

- Mise en place de l'ACA (et toute sa complexité)

- Mise en place du Foreign Account Tax Compliance Act (dans le cadre de la lutte contre l'évasion fiscale et les paradis fiscaux)

 

3 indicateurs sont ainsi à la baisse epuis 2010 alors qu'ils suivaient une pente ascendante depuis la crise (et une décrue sous la présidence Bush avant cela, mais rien de comparable avec l'après 2010):

- le personnel "enforcement", qui va arriver à environs 15 000 personnes

- le "taux d'audit" d'entreprises, qui est passé d'environs 18% à 9,5%

- le taux d'audit des gens fortunés (je n'ai pas vu quel était le critère les définissant), qui est passé de 13 à 6%

Qu'est-il arrivé en 2010? Le Tea Party

Le gouvernement Trump et la majorité Ryan prévoient de réduire encore le budget de l'IRS de 14,1% pour le prochain exercice, donc à compter d'octobre 2017. 

Gageons que la fraude et l'évasion fiscale vont devenir la norme, tout comme va disparaître le moindre effort de lutte contre les paradis fiscaux. La probabilité d'être audité est, pour un individu même riche, d'environs 0,7%: l'incitation à frauder va en être d'autant accrue. Pour une entreprise, même chose, surtout quand on compare les montants des amendes potentielles, le plus souvent ridicules au regard des gains réalisés. Et ce encore plus puisqu'aux USA, à moins d'un énorme foirage ou de quelque chose de trop flagrant pour être ignoré, personne ne va jamais en prison, et la punition est sans rapport avec le crime. 

En bref, c'est encore une addition au problème de revenus massif que les USA sont en train de se créer, en plus des 600 milliards de fait cédés au 0,1 percenters par la fin de l'ACA (comparaison marrante: "l'impossible" souhait de Sanders de rendre les universités publiques gratuites aurait coûté 75 milliards/an), des baisses d'impôts et de l'augmentation prévisible des dépenses militaires (sans parler de l'hypothétique trillion en infrastructures). Pour illustrer, entre 2008 et 2010, la différence entre les impôts dus et les impôts collectés était déjà d'environs 458 milliards en défaveur de l'IRS. Le manque à gagner que le nouveau gouvernement est en train de créer risque de créer des déséquilibres terribles, potentiellement vraiment dangereux. 

 

Modifié par Tancrède
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http://www.motherjones.com/environment/2016/02/lead-exposure-gasoline-crime-increase-children-health

Je remets l'article initial (il en a mis d'autres sur le sujet depuis) de Kevin Drumm dans Mother Jones (février 2016), sur quelque chose qui semble désormais l'hypothèse la plus sérieuse, ou l'une des plus sérieuses, dans l'explication de la montée de la criminalité des années 50-60 à 90, hypothèse qui a servi, avec d'autres, à battre en brèche l'explication par les changements de stratégie et méthodes de police dans les années 90, chose qui avait avant tout permis à une génération de politiciens, dont les Clintons, de favoriser la posture du "tough on crime" qui surdéveloppait la "war on drugs", la politique carcérale (et la corne d'abondance pour le privé qui en découlait) et un niveau de violence policière élevé et sur lequel était jeté un voile d'immunité complète. Enfin, battre en brèche.... Ca a ouvert le débat, en tout cas, sur cette politique qui ne produit pas vraiment les résultats attendus là où elle est pratiquée, et crée ses propres problèmes. 

L'hypothèse? la pollution au plomb: par l'eau courante, par le sol (pollué au plomb par divers moyen dont l'atmosphère), par la peinture, mais surtout, avant tout, par les vapeurs d'essence au plomb, dont l'évolution de la diffusion accompagne exactement, dans ses hauts et ses bas, celle de la criminalité violente. Comparaison n'est pas raison, "correlation is not causation", certes, mais le niveau de corrélation est dans ce cas extrêmement pointu, et études et expérimentation ont pu établir un parallélisme très clair se répétant dans toutes les circonstances, générales ou isolées. Et surtout, elles rejoignent l'explication physiologique de l'impact du plomb rencontré au quotidien (dans l'atmosphère, dans l'eau, dans les parois, dans les objets, dans les sols....) sur la croissance des enfants (surtout les garçons), mais aussi sur "l'humeur", les tempéraments.... QI amoindri, problèmes de sociabilité, irritabilité, agressivité, self control, attention, hyperactivité.... Tout y passe et frappe particulièrement les garçons des zones urbaines, surtout évidemment dans les coins les moins "propres", entretenus et protégés (cad dont les habitants cumulent déjà des handicaps économiques et sociaux enclins à accroître la probabilité de problèmes familiaux, scolaires et pénals). 

Drum souligne aussi que cette corrélation a été laissée de côté, oubliée, négligée et/ou ignorée avant tout parce que ceux qui étudient la criminalité et les manières de s'y attaquer sont avant tout, de façon plus ou moins directe, des sociologues, des gens venant des sciences humaines, donc, comme tout chercheur (et en fait tout le monde), des gens enclins à trouver des explications dans leurs champs d'expertise et à voir midi à leur porte (un flic cherche des coupables, donc chaque personne sur qui il enquête tend à être vue comme un coupable sur lequel il faut juste trouver des preuves; d'une manière générale, on a tous un instinct qui nous fait voir des conclusions en quête d'arguments, plutôt que l'inverse). Et évidemment, cette idée leur semble encore souvent exagérée et se trouve minorée (voire balayée d'un revers de main) dans les lignes d'explication possible sur le sujet, surtout sur cette fameuse vague criminelle qui embrasse tout le monde développé entre les années 60 et 90, et dont la montée puis la baisse et la disparition (les niveaux de criminalité actuels n'ont absolument rien à voir avec ceux des années 80) dans des évolutions très similaires (dans tous les pays et villes concernés) n'ont toujours aucune explication satisfaisante (la baisse a commencé avant le "tough on crime" et la "broken windows policy" à NY, dans tous les pays développés, et s'est poursuivie au même rythme partout, quelle que soit la stratégie policière en place). 

En revanche, l'explication par la pollution au plomb semble avoir plus de poids (ça n'exclue pas les autres facteurs -sociaux, économiques, éducatifs, géographiques, policiers....-, mais eux ont moins changé, voire ont empiré) et se trouve renforcée par les découvertes sur l'impact physiologique du plomb depuis quelques années; pour mémoire, l'usage du plomb dans l'essence a commencé à baisser sérieusement dans les années 80, et a été plus ou moins interdit un peu partout dans les années 90 (dans les pays développés). Et les expériences menées par les chercheurs étudiant le sujet produisent maintenant depuis un certain temps des résultats pointant toujours la même direction et confirmant donc la thèse. 

Si la chose pouvait être étudiée à encore plus grande échelle, et surtout discutée et rentrée dans les consciences, certaines politiques pourraient être utiles, surtout à un moment où les USA ont passé depuis longtemps le point où la politique ultra carcérale (surtout en partie privatisée) produit des retours décroissants, de par l'ampleur qu'elle a prise (population carcérale plus que quadruplée depuis les années 80, 20 milliards de plus dépensés par an), et génère désormais des problèmes de grande ampleur, y compris sur la criminalité et l'emploi. 

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Le 1/3/2017 à 14:40, Wallaby a dit :

https://www.washingtonpost.com/opinions/has-the-state-department-been-sidelined/2017/02/28/c8ad44d2-fd14-11e6-8ebe-6e0dbe4f2bca_story.html (28 février 2017)

Rex Tillerson a-t-il été mis sur la touche par Trump ?

Le 26 février Trump dinait avec Nigel Farage, Jared et Ivanka au Trump Hotel. Tillerson dinait au même restaurant avec sa femme, mais à une autre table.

Rex Tillerson était absent des entrevues Trump-Trudeau et Trump-Abe. À la place c'était le vice-secrétaire d'État par interim, Tom Shannon, un ancien de l'équipe Kerry, qui était présent.

Tillerson voulait faire nommer Elliott Abrams comme vice-secrétaire d'État. Trump a refusé [heureusement !]. Aucun secrétaire d'État adjoint (responsables chacun d'une partie du monde) n'a été nommé.

Les briefings quotidiens du Département d'État sont interrompus depuis le 14 janvier. On dit qu'il reprendront le 6 mars.

Toujours sur ce thème :

https://foreignpolicy.com/2017/03/10/rex-tillerson-might-be-the-weakest-secretary-of-state-ever/ (10 mars 2017)

Tillerson pourrait être le secrétaire d'État le plus faible de l'histoire des États-Unis.

Traditionnellement, pour être fort, le secrétaire d'État doit avoir le plus grand nombre des cartes suivantes dans son jeu :

- être proche du président

- être soutenu par les fonctionnaires du département

- être allié avec les autres ministres du gouvernement

- être aimé du public et des journalistes

- être tenu en estime par les diplomates et ministres des affaires étrangères étrangers

Pour l'instant il n'a aucune de ces cartes dans son jeu.

Cela ne serait pas sans précédent : William Rogers n'a joué qu'un rôle mineur dans la politique étrangère de Nixon. Mais puisque Trump n'est pas Nixon et que McMaster ne deviendra probablement pas Henry Kissinger, dans le contexte de l'administration actuelle, il en résulterait l'affaiblissement non seulement du Secrétaire d'État, mais de la diplomatie tout entière.

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https://www.nytimes.com/2017/03/10/upshot/why-trump-supporters-have-the-most-to-lose-with-the-gop-repeal-bill.html

Une analyse des conséquences du vote attendu sur l'ACA, en ce qui concerne l'impact sur la population, par tranches de revenus: la moitié "basse" des électeurs de Trump, sa vraie base, celle qu'il a mobilisé mieux et plus que les autres républicains, sera la plus touchée, à savoir avant tout ceux qui gagnent juste assez pour ne pas être éligibles au Medicare/Medicaid, mais pas beaucoup plus et ne peuvent donc encaisser le choc financier, perdant tout espoir d'une assurance santé. Et plus on est âgé, plus c'est le cas, ce qui est encore pire pour l'électeur moyen du Donald. Si en plus, on est rural ou de périphérie lointaine, on a le "trifecta" (zone rurale = moins de concurrence entre assureurs). 

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