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Il y a 2 heures, Pseudonyme a dit :

Tout le long de la vidéo ? Enfin le moment le plus "fort" c'est de 3:50 à 4:30. Notons qu'un jour plus tard Bill Clinton a dit qu'il avait "presque envie de s'excuser" au sujet de cette sortie.

Je ne connais pas le contexte, donc j'ai du mal à comprendre. Il y a des dealers de drogue qui ont été mis en prison, et Black Live Matters a demandé qu'on les libère ? Quand ? Qui ? C'est vérifiable ?

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8 minutes ago, Wallaby said:

Je ne connais pas le contexte, donc j'ai du mal à comprendre. Il y a des dealers de drogue qui ont été mis en prison, et Black Live Matters a demandé qu'on les libère ? Quand ? Qui ? C'est vérifiable ?

Non, en (très) gros, des activistes de BLM se plaignent des emprisonnements de noirs qu'ils pensent excessifs, tout en disant que trop de noirs sont assassinés.

Bill Clinton leur répond que c'est en emprisonnant les criminels que des vies noires sont sauvées.

Il fait évidement référence sans le dire au fait qu'aux EU les meurtres de noirs sont la grande majorité du temps le fait d'autres noirs (bien plus que de policiers blancs...). Façon de dire que s'ils veulent sauver des vies noires il ne faut pas que d'un autre cotés ils fassent de l'activisme pour des peines de prisons moindres pour les criminels noirs.

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Si, il parle de la drogue (le crack) permettant aux chefs de bandes de créer des bandes de gamins drogués qui tuent d'autres enfants afro-américains :

http://www.vox.com/2016/4/8/11388154/bill-hillary-clinton-superpredators (8 avril 2016)

Bill Clinton : I don't know how you would characterize the gang leaders who got 13-year-old kids hopped up on crack and sent them out onto the street to murder other African-American children. Maybe you thought they were good citizens. She didn't. She didn't. You are defending the people who kill the lives you say matter. Tell the truth!

Le souci avec les remarques d'Hillary ne sont pas, comme le suggère Bill, que les militants de la justice raciale veulent caractériser de dangereux criminels comme de gentils citoyens injustement appréhendés. La critique est que le mot qu'elle a utilisé pour décrire de dangereux criminels - "superpredator" - était basé sur des études entachées d'erreurs et a servi de justification pour mettre en place des politiques qui ont conduit à une augmentation des incarcérations qui a fait mal aux personnes noires de façon disproportionnée.

Les "Superpredators" n'existaient pas. Le type de criminel que Clinton décrivait provenait d'études entachées d'erreurs dont la fausseté a été démontrée à de nombreuses reprises - à tel point que le principal ténor du mythe des superprédateurs s'est depuis excusé pour en avoir répandu l'idée.

Donc c'est apparemment une référence à l'interruption d'Hillary Clinton par un militant à Charleston le 24 février 2016 :

http://www.nytimes.com/2014/04/07/us/politics/killing-on-bus-recalls-superpredator-threat-of-90s.html (7 avril 2014)

Ce qui s'est passé avec les jérémiades sur les superpredateurs, c'est qu'elles se sont avérées être des absurdités. Elles étaient basées sur la notion qu'il y aurait des hordes et des hordes d'adolescents dépravés recourant à une brutalité inouie, détachés de toute conscience morale.

James A. Fox, un criminologue, avertissait qu'un "bain de sang de violence" allait bientôt submerger le pays (...) La démographie, disait-il [John J. DiIulio], était inexorable. (...) Les médias se jetèrent sur ces prédictions sensationnelles (...) Mais une chose bizarre apparut sur le chemin de l'apocalypse. Au lieu d'exploser, la violence des enfants a décliné brutalement. Les meurtres commis par les 10-17 ans chuta d'environ deux tiers de 1994 à 2011.

Des centaines de mineurs ont été mis en prison à vie, bien que ces dernières années la cour suprême des Etats-Unis a jugé que de telles peines ne doivent pas être automatiques, même pour des meurtres. Les circonstances personnelles et les facteurs atténuants doivent être pris en compte, ont dit les juges.

 

J'ai un peu l'impression que la façon grotesque qu'a eue Bill Clinton de défendre sa femme est une nouvelle illustration de « la manière typiquement clintonienne avec laquelle ils scient la branche sur laquelle ils sont assis », une expression que j'avais notée ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/11243-usa/?page=212#comment-952524

8 avril 2014. Documentaire New York Times sur le mythe des superprédateurs.

5:46 Citation d'un article de City Journal de 1996 où DiIulio vise les Afro-américains en écrivant « jusqu'à la moitié de ces superprédateurs pourraient être de jeunes noirs de sexe masculin ».

Modifié par Wallaby
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L'une des choses, aussi, que BLM met en avant, avec à mon avis des méthodes très maladroites et un discours trop peu rôdé, au point qu'il a trop de chances d'être mal interprété, est que cette propension plus grande de trouver des afro-américains responsables de meurtres d'autres afro-américains a été tellement surinterprétée qu'elle s'est inscrite encore plus durement dans les stratégies et tactiques policières (alors que c'était déjà déséquilibré avant): le profilage racial et une surallocation de ressouces dans les zones lourdement afro-américaines a débouché sur une répression proportionnellement très lourde dans cette communauté, et parallèlement allégée chez les blancs, vu que les effectifs et moyens de police n'ont pas augmenté dans les mêmes proportions, très loin de là, si bien qu'on retrouve des statistiques choquantes telles que le fait qu'un noir américain a 7 fois plus de chances d'être arrêté pour le même crime. Si on ajoute l'inégalité devant la justice, le déséquilibre grimpe encore plus en ce qui concerne la probabilité d'incarcération et la durée des peines, toujours à crime égal. La politique du "tough on crime" a été essentiellement une politique du "tough on african american crime", une direction qui a rapidement, principalement sous Clinton, atteint des sommets absurdes tant les vices du "prison industrial complex" sont légions, créant un marché ayant de facto besoin de sans cesse s'étendre, à coups de vaste subventions pour une filière judiciaire public-privé et un système carcéral plus privé que public qui en veulent toujours plus et ont leur propre puissance de lobbying. Après plus de 20 ans de ce régime, on voit des taux d'incarcération dans la population noire (essentiellement masculine) qui barrent de fait toute possibilité professionnelle à une proportion extrêmement lourde de ce groupe, et brise beaucoup de familles. Le tout en majorité pour des crimes non violents, mais en général, de façon extrêmement disproportionnée à acte commis égal. 

Et ce sujet de protestation est d'autant plus cruellement ironique pour toutes les parties prenantes quand la grande vague de crime sans cesse croissant qui s'est étendue des années 60 aux années 90 dans tout le monde développé s'est, comme dit plus haut, fortement tassée dans une courte période de temps, sans qu'encore aujourd'hui, on puisse réellement cerner les causes de cet effondrement, bien que beaucoup de politiciens (exemple type, Giuliani à NY), surtout aux USA, revendiquent leurs politiques "dures" comme LA cause (alors qu'il suffit de voir qu'aucun pays n'a suivi les USA dans leurs méthodes, et ont eu des résultats similaires, voire meilleurs). 

Je ne pense pas que BLM ait vraiment bien formulé son message, si bien qu'au-delà de la communauté noire, non seulement il porte mal, mais il entraîne même souvent une réaction mitigée, voire antagoniste. 

 

 

 

Sinon, des nouvelles du front de Caroline du Nord, devenu le centre de la guerre sur les lois anti-LGBT: comme dans la plupart des Etats promouvant ces lois, le mouvement de fuite des capitaux et projets d'installation ou de développement d'entreprises continue, mais le camp pro-LGBT a reçu hier un appui d'artillerie lourde qui a fait un boum bien visible..... Bruce Springsteen a annulé son concert en Caroline du Nord! Messieurs, l'affaire devient sérieuse, et plus personne ne rigole (bon.... Sauf un peu moi). Dans l'ensemble, on note particulièrement que les producteurs ciné et télé désertent, ou menacent de déserter, la Caroline du Nord, où pas mal de projets étaient en cours. Mais plus gravement, des agences gouvernementales (donc ça vient de la présidence) sont en train de voir (à voix haute) si ces projets de lois discriminatoires ne rendent pas les Etats concernés inéligibles pour un tas d'aides et subventions fédérales, avant tout pour ce qui concerne la voirie (les autoroutes et ouvrages d'art importants sont en partie du domaine fédéral, ou partagés), le logement et l'éducation. Là, on commence à parler de milliards de dollars par an de subventions pour la seule Caroline du Nord, sans même commencer à voir la chose pour les autres Etats concernés. Nul doute que les parlementaires républicains de ces Etats à Washington vont se mettre en rangs serrés, et leurs (quelques) collègues démocrates vont aussi protester si ces subventions commencent authentiquement à être bloquées, mais en attendant, ça commence à faire de la salve réellement sérieuse et directe, moins diffuse et indirecte que des investissements annulés ou gelés. 

Modifié par Tancrède
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Un nouveau parrainage amusant pour Bernie Sanders: après un collectif de 170 économistes (dont un ancien secrétaire au Trésor de Reagan, Robert Reich) qui a publié une déclaration soutenant le programme économique du sénateur du Vermont, après un soutien franc et direct de Jeffrey Sachs, très controversé organisateur en chef de la transition économique des pays ex-soviétiques et ancien "clintonite" lui-même, voici.... Roulement de tambour..... Asher Edelman! Mais qui est-ce, me demanderez vous après cette révélation qui foire l'acmé après le crescendo; c'est juste le gars qui a servi de modèle à Oliver Stone pour créer le personnage de Gordon Gekko, dont la devise "greed is good", a été directement piquée dans la bouche de ce monsieur Edelman. 
Dans une interview sur la chaîne CNBC (NB: la chaîne des jeunes cadres branchés qui veulent tous être maîtres du monde, pensent être l'élite absolue qui comprend l'économie, et pour qui Wall Street est l'exemple du "monde qui avance"..... Et dont les "journalistes" sont tous une variante aspirationnelle du modèle, refusant d'admettre qu'ils étaient trop cons pour être traders et pensant qu'ils sont là par choix), Edelman s'est vu demander par ces journalistes adeptes de l'entre-soi condescendant du club élitiste imaginaire dont ils sont sûrs d'être membres, quel était le meilleur candidat présidentiel pour l'économie américaine. Sans la moindre hésitation, il a répondu "Bernie Sanders". Pourquoi? Certainement pas parce qu'il pense que la redistribution est une chose morale ou que la monopolisation des profits par l'élite corporatiste dirigeante et la finance sont des choses immorales, mais au nom de la vitesse de circulation de la monnaie, dont il pointe l'affaiblissement continu  comme le facteur majeur des problèmes économiques du pays (et du monde), et dont il attribue la responsabilité principale à la polarisation des revenus depuis trop longtemps par les "happy few" au sommet, avec pour conséquence majeure la baisse continue de la population pouvant constituer une demande solvable. Inutile de dire que les 3 journalistes présents, archétypes des "djeunz branchés" d'une certaine partie (celle qui a des chemises ou tailleurs chers et vulgaires, tentant le revival de la "asshole shirt" bicolore des financiers des années 80) du haut de la pyramide socio-économique (ou aspirant à y appartenir et à en adopter les valeurs et comportements), ont ouvert grand la bouche. 

Quand c'est Gekko qui vous le dit..... Let's feel the Bern! 

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pour réussir à compenser son retard sur Hilary, il faudrait qu'il gagne le caucus du NYC

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/10/97001-20160410FILWWW00013-sanders-remporte-le-caucus-du-wyoming.php

 

Ce petit Etat du nord-ouest des Etats-Unis, peuplé par un peu plus d'un demi-million d'habitants, ne compte que 14 délégués à la convention démocrate, mais permet à Bernie Sanders de maintenir sa cadence à l'approche de la primaire cruciale de New York le 19 avril prochain. 
 

Modifié par zx
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Le 9/4/2016 à 18:46, Tancrède a dit :

Sinon, des nouvelles du front de Caroline du Nord, devenu le centre de la guerre sur les lois anti-LGBT: [...] Mais plus gravement, des agences gouvernementales (donc ça vient de la présidence) sont en train de voir (à voix haute) si ces projets de lois discriminatoires ne rendent pas les Etats concernés inéligibles pour un tas d'aides et subventions fédérales, avant tout pour ce qui concerne la voirie (les autoroutes et ouvrages d'art importants sont en partie du domaine fédéral, ou partagés), le logement et l'éducation. Là, on commence à parler de milliards de dollars par an de subventions pour la seule Caroline du Nord, sans même commencer à voir la chose pour les autres Etats concernés. Nul doute que les parlementaires républicains de ces Etats à Washington vont se mettre en rangs serrés, et leurs (quelques) collègues démocrates vont aussi protester si ces subventions commencent authentiquement à être bloquées, mais en attendant, ça commence à faire de la salve réellement sérieuse et directe, moins diffuse et indirecte que des investissements annulés ou gelés. 

Autant où sont placés les investissements privés ne regardent que les investisseurs, mais je ne comprend pas pourquoi, comment, et de quel droit le gouvernement fédéral n'assumerait pas ses devoirs. 

Si ils ont le droit de voter cette loi, aussi dégueulasse soit elle selon les opinions personnelles de tout à chacun, qu'on arrête de leur chercher des crosses... d'autant plus que ce genre d'initiative, punit toute la population des "errances" de la majorité. Enfin et surtout ouvrir cette porte me semble bien dangereuse : ensuite ce sera au nom de quoi ? Trop de gens ont voté ceci, vous mangez pas assez de poulet, vous aimez trop le missionnaire et pas assez... ? Quelle pourrait être la réponse de la Caroline du Nord si on leur supprime les aides fédérales pour entretenir le domaine fédérale ?

"Mes chers concitoyens, vous m'avez élus sur un programme, et maintenant que je l'applique, l'état fédéral, celui là même qui voudrait supprimer le droit de porter une doucette dans la rue, vous punit tous et ne veut plus entretenir routes pont et chaussées. Pourtant, vous devez continuer de leur payer vos taxes ! C'est pourquoi je suspends dès aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre par ce décret la récolte de l'impôt fédéral, et j'avertis ces gens de Washington que si ils ne reviennent pas sur leurs décisions d'ici 30 jours, alors la RDCN (République Démocratique de Caronie du Nord) fera sécession et se séparera de cette chape fédéral qui opprime ses citoyens et les prive de leur libre arbitre. Nous défendrons nos libertés, et c'est pour cela que je met en alerte notre Garde Nationale juste au cas où."

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1 hour ago, rendbo said:

Autant où sont placés les investissements privés ne regardent que les investisseurs, mais je ne comprend pas pourquoi, comment, et de quel droit le gouvernement fédéral n'assumerait pas ses devoirs. 

Si ils ont le droit de voter cette loi, aussi dégueulasse soit elle selon les opinions personnelles de tout à chacun, qu'on arrête de leur chercher des crosses... d'autant plus que ce genre d'initiative, punit toute la population des "errances" de la majorité. Enfin et surtout ouvrir cette porte me semble bien dangereuse : ensuite ce sera au nom de quoi ? Trop de gens ont voté ceci, vous mangez pas assez de poulet, vous aimez trop le missionnaire et pas assez... ? Quelle pourrait être la réponse de la Caroline du Nord si on leur supprime les aides fédérales pour entretenir le domaine fédérale ?

"Mes chers concitoyens, vous m'avez élus sur un programme, et maintenant que je l'applique, l'état fédéral, celui là même qui voudrait supprimer le droit de porter une doucette dans la rue, vous punit tous et ne veut plus entretenir routes pont et chaussées. Pourtant, vous devez continuer de leur payer vos taxes ! C'est pourquoi je suspends dès aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre par ce décret la récolte de l'impôt fédéral, et j'avertis ces gens de Washington que si ils ne reviennent pas sur leurs décisions d'ici 30 jours, alors la RDCN (République Démocratique de Caronie du Nord) fera sécession et se séparera de cette chape fédéral qui opprime ses citoyens et les prive de leur libre arbitre. Nous défendrons nos libertés, et c'est pour cela que je met en alerte notre Garde Nationale juste au cas où."

Le point n'est pas que l'Etat fédéral essaie d'imposer à son gré sa loi unique à un Etat, mais que le dit Etat a voté des lois qui, en l'occurrence, contreviennent à la loi fédérale en vigueur, qui a précédence (malgré tout ce que les ultras du vieux sud aiment à dire sur les "State rights"): cette question de préséance a été résolue entre 1861 et 1865, dans le sang.... Les USA sont un Etat fédéral, non une confédération. Washington ne peut pas tout dicter aux Etats, mais il y a un socle minimum de règles et devoirs communs que la capitale a tous les droits d'imposer et de faire respecter. La définition exacte des limites et de la nature de ce socle, et de ce à quoi il peut s'étendre, est en constante évolution, par le jeu de la démocratie et particulièrement par le vecteur de la justice, mais tout n'est pas négociable, et en l'occurrence, des mesures de discrimination plus ou moins directe (comme dans le cas évoqué), tout comme les très controversées lois et règlements s'efforçant de limiter le droit et/ou l'accès au vote (de facto sinon de jure), font partie des sujets chauds du moment. Les Etats fédérés ne sont pas des Etats souverains au sens plein du terme, et si un politicien est élu sur un programme ayant des mesures plus ou moins explicitement en désaccord avec la loi fédérale, la faute incombe avant tout à ceux qui l'ont cru. Je ne pense pas que beaucoup de monde veuille aller jusqu'à tenter le coup de la sécession: ça a déjà été essayé une fois (et dans un autre contexte, où infiniment plus de monde considérait l'Etat comme sa "nation" avant les USA, s'il fallait se poser la question ainsi), et le résultat n'a pas été convaincant. 

Une fois ce point établi, les moyens qu'a l'Etat fédéral d'imposer sa volonté ne sont pas légions, et suspendre momentanément des subventions (qui ne sont pas des allocations permanentes constitutionnellement dues par Washington, mais résultent d'accords entre le fédéral et le fédéré) constitue plutôt une première étape après des remontrances purement verbales qui ont rarement du poids. Il ne s'agit même pas de couper toute subvention ou toute dépense fédérale dans l'Etat: le domaine militaire (très important dans les Carolines), par exemple, n'est pas touché, pas plus que l'entretien de la voirie fédérale existante ou des bâtiments et institutions fédérales déjà présentes sur place. Les projets de développement ou de reconstruction de telles infrastructures et organismes, en revanche, sont ce qui est agité sous le nez du gouverneur pour l'instant. 

Modifié par Tancrède
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http://www.theatlantic.com/video/index/474588/why-empathy-is-a-bad-thing/ (21 mars 2016)

The Altantic met en ligne cette vidéo de moins de 3 minutes, dans le style des conférences TED, dont l'intérêt est surtout la bande son avec la voix du psychologue Paul Bloom qui y présente sa théorie dénonçant les excès de ce qu'il appelle l'empathie, c'est à dire l'émotion. Je la connaissais à travers un article paru en 2013 : http://www.newyorker.com/magazine/2013/05/20/the-baby-in-the-well .

L'émotion étant l'autre nerf de la guerre de la propagande politique, il n'est pas inutile d'avoir à l'esprit cette articulation entre le qualitatif et le quantitatif, le court et le long terme, le symptôme et la maladie. Il y a des conclusions à en tirer en politique étrangère sur l'interventionnisme humanitaire. La thèse d'Alan Kuperman sur la Libye, ou le constat désabusé d'Andrew Bacevich sur les guerres américaines au Proche-Orient depuis la fin de la guerre froide me paraissent en être des prolongements naturels.

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Le 9/4/2016 à 17:29, Tancrède a dit :

Un nouveau parrainage amusant pour Bernie Sanders (...) ..... Asher Edelman! Mais qui est-ce, me demanderez vous après cette révélation qui foire l'acmé après le crescendo; c'est juste le gars qui a servi de modèle à Oliver Stone pour créer le personnage de Gordon Gekko, dont la devise "greed is good", a été directement piquée dans la bouche de ce monsieur Edelman. 

(...)

Quand c'est Gekko qui vous le dit..... Let's feel the Bern! 

Gekko pour Sanders ? Pfff... qu'est-ce que "Wall Street" ? Quelques millions d'entrées et puis c'est tout.

 

Faut aller voir du côté des vrais gagnants ! Deux trilogies au compteur, un nouveau mythe... et eux, ils savent pour qui ils votent !

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Il s'agit bien de "Make the Galaxy Great Again !"

 

Aussi en vidéo pour les amateurs

 

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http://www.vox.com/2016/3/21/11275354/saudi-arabia-gulf-washington (21 mars 2016)

Article sur le lobbying des États du Golfe Persique à Washington. Cela reprend en grande partie l'article du New York Times de 2014 qui mettait l'accent par exemple sur le financement de la Brookings par le Qatar, mais il y a aussi des compléments intéressants comme le rôle de petit télégraphiste des Emirats - en l'espèce transparent - joué par David Rothkopf, le directeur de la revue Foreign Policy, ou la soirée d'anniversaire de Joe Scarborough financée par l'ambassadeur du Qatar. L'influence de l'Arabie Saoudite s'exercerait de façon plus invisible par l'intermédiaire du "monde des contractants" en référence aux firmes de sécurité.

Modifié par Wallaby
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Suite de l'affaire de la "DC Madam", la maquerelle de Washington qui s'est suicidée suite à sa condamnation il y a presque 10 ans: son avocat, qui menace de publier les listings de son ex-cliente malgré les scellés qui leur sont apposés, a envoyé à la presse un petit hors d'oeuvre, révélant une liste d'institutions d'où partait un fort trafic téléphonique avec le service d'escorte de la dame. Parmi ces institutions, l'ambassade du Japon, le FBI, un très grand nombre de ministères et d'agences fédérales, une floppée de cabinets d'avocats/de lobbyistes.... Aucun nom d'individu.... "Pour le moment", assure l'avocat..... On en frétille! 

 

Sinon, ça va faire maintenant 1 à 2 semaines que la presse se concentre sur la façon dont Donald Trump, qui, en dépit de sa récente mauvaise passe, conserve un très fort avantage alors que la campagne est maintenant essentiellement centrée sur le nord est et la Californie (et nulle part son avantage n'est aussi fort qu'à NY), sur la façon, donc, dont il est en train de se faire souffler ses chances de victoires dans le scénario maintenant le plus hautement probable, celui d'une "contested convention", c'est-à-dire une convention où personne n'arrive avec la majorité des voix. Les délégués "pledged", donc liés à un candidat, ne le sont que pour le premier scrutin, et c'est l'art d'une campagne organisée et du politicien consommé que d'aller leur faire la danse du ventre dès le lendemain de chaque primaire pour tenter de les rallier pour les scrutins ultérieurs. C'est ce qu'a fait Ted Cruz, modelant en cela sa campagne sur la façon dont Ron Paul en 2012 avait réussi à choper un pourcentage très important de délégués de cette façon: c'est du sale boulot politique, un travail de fourmi peu visible et pas ragoûtant, voire souvent un peu crapuleux, qui se fait loin des caméras, après que l'intérêt d'une primaire est passé et quand l'attention est sur la suivante, et ce travail continue de fait pendant des mois jusqu'au jour de la convention, où les tractations se poursuivent de manière concentrée dans l'espace et le temps d'une façon qui choquerait même les plus blasés. Comme pour les lois et les saucisses, tout le monde veut les voir sur les étals, mais personne ne veut voir comment elles sont faites. Il faut d'ailleurs noter que les règles encadrant les délégués sont beaucoup moins contraignantes que ce qu'on peut trouver ailleurs, si bien qu'ils sont de facto corruptibles (textuellement, le gouvernement ou un individu ne font pas partie des entités interdites de donations à ces délégués ou à ceux qui sont candidats pour l'être): bien connues aux USA sont les histoires décrivant les façon dont Gérald Fort et Reagan se sont employés à raccoler ainsi les délégués républicains, Ford les invitant à Washington aux frais de la princesse, les faisant voyager via Air Force One.... Ou Reagan les invitant à des soirées hollywoodiennes à ses frais. Bien au-delà de la seule conviction idéologique, du raccolage relationnel et de rencontres personnelles avec un candidat, bien des moyens sont donc déployés pour s'attacher des délégués déjà élus, ou des candidats délégués, le tout avec peu, voire le plus souvent pas du tout, de surveillance ni par les partis ni par l'Etat. Ainsi abondent les week ends tous frais payés, les rencontres avec un candidat ou ses représentants dans un bel endroit, les promesses de coups de pouces de carrière, quand il ne s'agit pas purement et simplement de sommes d'argent. Et là, les soutiens aux campagnes, encore plus que les campagnes elles-mêmes, jouent un rôle important, avant tout par la profondeur de leurs poches, et dans ce paysage là, la liste des anti-Trump peut peser de tout son poids, tant elle est pleine de gens très riches (dont les Koch et leur immense réseau de millionnaires et milliardaires) qui ont décidé que Trump ne devait pas prendre leur parti et qu'ils préféraient "lose with Cruz", voire se sont convaincus que Cruz-candidat avait des chances de gagner en novembre, tant leur obsession pour Trump leur fait oublier qui est Cruz. 

De fait, Cruz est en train de rafler beaucoup de délégués emportés par Trump, s'assurant de leurs suffrages postérieurs au premier, et Trump n'a commencé à jouer ce jeu que depuis 2 ou 3 semaines, embauchant des vieux routiers de Washington pour ce faire, mais avec donc beaucoup de wagons de retard, ce qui souligne une grande différence entre les deux candidats: Trump a une petite campagne qui, en terme de staff, est une petite boutique d'artisan, qui plus est très peu professionnelle et organisée, qui dépend entièrement de l'autocrate qui dicte son ton, mais donc aussi de ses caprices et erreurs. A l'inverse, la campagne de Cruz a été présentée par la presse comme la plus organisée et professionnelle, au moins du côté républicain, avec beaucoup de responsables apparemment très capables (il faut l'être avec un produit aussi frelaté qu'il faut malgré tout vendre), un très abondant "ground game", et une puissante organisation de "braconniers" de la politique qui vont ainsi racoler les délégués élus. Résultat, ça fait maintenant quelques jours que Trump a réellement pris conscience, acte et mesure de cette politique de longue haleine de Cruz (qui a commencé de fait dès le lendemain de la primaire de l'Iowa), et commencé à s'en plaindre, pointant du doigt le "truquage" du système et sa nature anti-démocratique. Le procédé est certainement choquant et immoral, et comme souvent avec les conventions de parti, fait pour minimiser par tous les moyens le rôle du suffrage populaire.

Mais il n'en reste pas moins que le Donald est en train de se faire éclipser sans en avoir l'air, surtout quand on conjugue ce travail de fond de Cruz (pourtant largement impopulaire) avec les efforts sans cesse croissants des républicains anti-Trump qui ne cessent d'en rajouter dans leurs campagnes médiatiques et leur travail de terrain. L'Etat de Pennsylvanie (où Trump est très lourdement favori) semble être leur primaire de choix, étant donné qu'il a la particularité de n'avoir que 17 délégués "pledged" sur le marché, mais 54 "unbound", qui seront libres de leur vote dès le premier scrutin sitôt qu'ils sont élus. Dans une course où Trump risque au mieux d'arriver près de la limite des 1237 délégués et d'avoir besoin d'en rallier quelques-uns sur place, c'est le genre de différence qui compte étant donné qu'en l'état des choses, l'avantage pour rallier des délégués déjà élus est plus du côté du camp anti-Trump. La majorité de ces élus "unbound" tend à vouloir voter pour le candidat l'ayant emporté dans leur Etat, généralement par sens du devoir d'une certaine représentativité. Mais là encore, c'est relatif, et c'est limité au premier scrutin; après cela, rien ne va plus. 

Tout semble se mettre en place pour blackbouler Trump s'il n'emporte pas la majorité des voix avant la convention, et son organisation de campagne, à la fois petite et peu professionnelle, semble avoir accru cet avantage encore peu visible de ses adversaires. Il est beaucoup plus difficile, pour l'instant, d'estimer l'état d'esprit des délégués déjà élus et leur tendance à rester dans le camp Trump une fois le premier scrutin passé, mais il faut noter qu'il garde encore une sérieuse chance de passer le seuil des 1237 avant la convention, ou pour le premier scrutin, si les sondages auprès des délégués "unbound", et surtout ceux de Pennsylvanie (seul Etat à en avoir un nombre conséquent), sont justes. De fait, ce sondage révèle que cet Etat est devenu le pivot de la campagne Trump. Ted Cruz, pour qui le nord est se profile très mal (sondages très faibles, grande impopularité, fréquemment en 3ème position) est en fait déjà en train de partager son temps entre la Californie, l'Indiana, la Pennsylvanie et les Etats du nord des rocheuses où il a encore des chances (et dont beaucoup sont des Etats "winner takes all"). 

L'autre inconnue majeure pour la Convention Républicaine est Paul Ryan, l'actuel Speaker: il a dit et répété qu'il ne serait pas candidat de dernière minute à la présidentielle, qu'il avait le meilleur job au monde, et que personne ne devrait être candidat qui n'a pas fait campagne..... Le problème qui gratte tout le monde est qu'il continue à le dire et à le répéter même quand on ne lui pose pas la question, qu'il le dit et le répète dans des conférences de presse un peu partout dans le pays, qu'il a fait un spot publicitaire extrêmement diffusé où il le dit et le répète rapidement puis fait un long exposé sur sa vision idyllique d'un homme d'Etat et de la politique telle qu'elle devrait être, qu'il le dit et le répète à qui veut ou ne veut pas l'entendre. En bref, selon beaucoup de monde, il semble que Paul Ryan, que tout le monde sait très ambitieux et qui n'a pas convaincu le pays même en tant que candidat à la vice présidence en 2012, fasse effectivement campagne pour la nomination en tant qu'homme du parti où on sait qu'il a de très forts soutiens. Sa méthode pour devenir Speaker a été la même (c'est sans doute ce qui fait penser ainsi les observateurs): refuser très souvent et visiblement le boulot à un moment où peu de monde était candidat, et où ceux qui l'étaient ne motivaient personne, et poser ses standards moralement élevés (pour la caméra) comme des conditions pour condescendre à accepter le taf: en bref, il a tout fait pour qu'on en arrive à le supplier et à lui mettre littéralement le siège sous le cul. Le tout sur fond d'un travail de sape continu (et très financé) depuis longtemps, mais en coulisses, pour convaincre qu'il est un "homme nouveau" (alors qu'il est dans l'appareil du parti depuis longtemps, un insider notoire), qu'il est anti-establishment (il est le chouchou des grands financiers du GOP), l'homme des dures vérités et des chiffres rigoureux (alors que ses estimations et budgets sont notoirement fantaisistes, voire délirants).... En somme, il est un Rubio 2.0, mieux introduit dans le parti. 

Modifié par Tancrède
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Il y a 18 heures, Alexis a dit :

Gekko pour Sanders ? Pfff... qu'est-ce que "Wall Street" ? Quelques millions d'entrées et puis c'est tout.

 

Faut aller voir du côté des vrais gagnants ! Deux trilogies au compteur, un nouveau mythe... et eux, ils savent pour qui ils votent !

darth_trump.jpg

Il s'agit bien de "Make the Galaxy Great Again !"

 

Aussi en vidéo pour les amateurs

 

Je considère cela comme une insulte envers Dark Vador :bloblaugh: Et il va t'étrangler par le pouvoir de la Force pour l'avoir comparé à Trump :biggrin:

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il y a 54 minutes, judi a dit :

Je considère cela comme une insulte envers Dark Vador :bloblaugh: Et il va t'étrangler par le pouvoir de la Force pour l'avoir comparé à Trump :biggrin:

la  vraie insulte à DV, c'est son petit fils avec la petite moue d'ado boutonneux contrarié... j'dis ça j'dis rien :ph34r:

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5 minutes ago, rendbo said:

la  vraie insulte à DV, c'est son petit fils avec la petite moue d'ado boutonneux contrarié... j'dis ça j'dis rien :ph34r:

Il est pas boutonneux: c'est en fait un chat, sous le masque en métal et le masque humain:

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Et un peu de respect pour l'acteur: c'est un vétéran d'Irak:

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il y a 21 minutes, Tancrède a dit :

Et un peu de respect pour l'acteur: c'est un vétéran d'Irak:

Apparemment pas. D'après ce que j'ai lu sur le The Telegraph, article ici, il n'est pas parti en Irak puisqu'il s'est blessé au sternum en VTT quelques mois le départ de l'unité avant d'être réformé. En revanche, il a servi pendant deux ans dans les Marines et était servant de mortier de 81mm. 

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Parlons un peu de vice et de vertu :tongue:..... Côté vice, il semble qu'un très important site porno ait fermé ses services en Caroline du Nord pour concourir au mouvement opposé à l'action du gouverneur quand à ses lois anti-LGBT.... Mouvement qui commencerait à payer puisque le dit gouverneur a amorcé son rétropédalage. La conclusion est-elle qu'il faut pas se mettre les pornographes à dos en ces temps difficiles, faits de nuptialité réduite et de solitude structurelle des adultes? 

 

Côté "vertu", voilà un nom dont nous autres Européens n'avons jamais entendu parler, et qui même, à mon avis, pour beaucoup d'Américains, ne sonne au mieux qu'avec une très vague familiarité. Pourtant ce nom est un poids très lourd sur la scène politique américaine depuis très longtemps, et dans l'univers de la politique républicaine, il est absolument incontournable depuis le début des années 60. Ce nom est celui de Phyllis Schlafly, une femme très active politiquement depuis les années 50, et nationalement connue depuis la parution de son livre A choice, not an echo en 1964, un manifeste plus que lourdement en faveur de la candidature ultra-conservatrice de Barry Goldwater pour la présidence, qui révélait la réaction et les importants changements en interne du GOP de l'époque: elle mena ainsi la charge massive contre l'aile progressive du parti, incarnée par John D Rockefeller (d'où l'appellation fréquente pour ce courant aujourd'hui défunt du progressisme républicain: "Rockefeller Republicans", dont des gens comme David Petraeus ou Colin Powell se réclament encore) dont la candidature fut balayée et dont la mouvance entama son déclin. L'arme qui permit de lancer cette inversion de tendance? Le divorce de Rockefeller et son remarriage (à une femme elle-même divorcée, ô scandale); c'est là le point de détail révélateur, parce que, outre la sauce politique interne du GOP, la base de pouvoir de Mme Schlafly a été depuis le conservatisme social qu'elle incarne aux USA plus que n'importe qui d'autre. elle est en guerre contre le divorce, le féminisme, les droits pour les LGBT (un de ses fils est gay.... Et la soutient), les femmes au travail (ironique considérant son niveau d'activité), l'avortement et la contraception, tout ce qui dévie du modèle de la famille et des rôles traditionnels des sexes.... Bref, vous voyez le tableau. En plus de cela, évidemment, on la trouvera sur des positions politiques très conservatrices classiques dans tous les domaines de politique intérieure et extérieure (anticommunisme, anti-interventionnisme....). 

Quand vous vous demandez d'où viennent les militants de terrain des campagnes politiques républicaines, qui semblent tout sauf négligeables pour un parti pourtant si âgé en moyenne et devant recourir par ailleurs à une proportion beaucoup plus grande de salariés (vs des bénévoles/volontaires), et bien c'est l'écurie de cette dame qui en fournit une bonne partie, aux côtés des organisations religieuses, surtout évangélistes, dont elle est très proche (elle était une haute figure de la "moral majority" des années 80, aux côtés de Jerry Falwell).Son organisation s'appelle le Eagle Forum, créé en 1972, il a des bases "en dur" dans 30 Etats, et compte environs 80 000 membres actifs, une masse financière considérable, encore plus de contributeurs, et une capacité de mobiliser un nombre encore plus conséquent de bénévoles le temps d'une campagne. Pour un candidat conservateur, c'est une étape obligatoire que de faire plus que juste passer dans ce groupe, et plus que de juste rencontrer Phyllis Schlafly, qui, à 92 ans et après 70 ans d'activité politique (dont 52 au premier rang de la politique nationale), dirige toujours son mouvement et en constitue toujours la tête d'affiche incontournable.....

Jusqu'à ce week end. Mme Schlafly a pris effectivement une position controversée dans sa propre boutique en fin de semaine dernière quand elle a publiquement pris parti pour celui qui, à ses yeux, se pose comme le successeur (malgré ses 3 divorces) de son très cher Barry Goldwater, Donald Trump (on croirait pourtant que Cruz rentrerait plus dans son moule -non, pas dans sa moule bande de pervers lubriques.... Si, si, je sais que vous avez pensé à ça dès que je l'ai écrit.... Ou bien je suis vraiment très tordu). Suite à cet engagement public, elle a été sommairement virée via dans une petite révolution de palais menée par les 6 administrateurs principaux de l'organisation (dont sa propre fille), révélant des failles profondes au coeur même du mouvement conservateur (au sens plein du terme: là, j'emploie le terme dans sa définition la plus stricte: ces gens-là sont vraiment l'incarnation des quelques groupes qui dictent vraiment le ton d'une des tendances fondamentales du GOP) que Donald Trump aurait mises au jour ou créées. Tensions entre interventionnisme néo-con ou faucon et isolationnisme traditionnel et libertarien, tensions entre religieux et simples conservateurs voire ceux qui sont (un peu) progressistes sur quelques sujets sociétaux, tensions entre protectionnistes/interventionnistes économiques et partisans du laissez-faire de fait corporatiste..... Quand ces tensions sont incarnées par des querelles de personnes, surtout des personnes aussi visibles et politiquement lourdes, on peut voir à quel point l'actuelle campagne menace la structure même d'un des deux partis dirigeants de la première puissance mondiale. 

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