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Le problème avec les USA, qu'on retrouvera à chaque fois, c'est la différence entre eux, le pays à plus de 50 milliards de budget renseignement et à la présence mondiale, versus les puissances moyennes (France, Allemagne, Angleterre....) avec au mieux 2 ou 3 milliards pour le renseignement chacun (et encore moins si on enlève le strictement militaire), en ordre dispersé. Ce seul facteur taille est le vrai fond légitime des polémiques en la matière: je ne mets pas ça sur le plan moral, juste pour pointer qu'une telle disproportion implique des problèmes structurels. 

 

Après, dans ce genre de polémique, je doute fortement que l'ambassadrice américaine ait réellement été convoquée pour se faire pointer du doigt par Fabius: tout le monde est dans la charade, et une fois dans le bureau, on parle d'autre chose, le seul point "important" étant que le déplacement ait eu lieu et que publiquement, on dise qu'il y a eu plainte. Se faire prendre la main dans le pot de confiture implique des protocoles stricts: c'est le théâtre, et la longueur de la pièce dépend du niveau de notoriété de l'incident et de la réaction de la foule.... Qui est plutôt blasée dans les pays développés. Un point ennuyeux réside toutefois dans la légèreté avec laquelle les élites dirigeantes semblent traiter le secret de leurs communications, mais plus encore l'absence totale de sérieux en la matière de leur staff (j'ai eu quelques anecdotes par des copains qui font frémir). Là aussi le différentiel de budget et moyens avec les Ricains est un problème lourd: ils ont plus les moyens d'écouter le "non crucial" et de se faire des images plus complètes sur tous les sujets. 

 

Surtout, c'est amusant d'entendre Lellouche jouer les vierges effarouchées, lui qui, avec les autres politiques et hauts fonctionnaires atlantistes approuve le système faisant que tout ce qui est estampillé secret défense (jusqu'à un certain niveau en tout cas) est immédiatement transmis (sans autorisation, on le précise) à l'ambassade américaine (à tel point que tout le monde dans cette tendance trouve normal de le faire) par ces multiples petites (et moins petites) mains si énamourées de Washington. 

Modifié par Tancrède
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Je dirais même que des boites privées seraient plus à même de mettre sur écoute. Et cela pour deux raisons :

 

Elles sont en position de connaitre les failles de sécurités du matérielles de coms, qu’elles produisent peut être elle-même. Ce n’est probablement pas tout publique, mais à la portée d’une grande entreprises d’avoir accès au top de la technologie informatique. Ce n’est plus une exclusivité étatique.

 

Et surtout, elles savent ce qu’elles cherchent, contrairement aux agences gouvernementales et leur scan tout azimut. Un gros avantage.

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http://www.nytimes.com/2015/06/26/us/state-dept-gets-libya-emails-that-clinton-didnt-hand-over.html (25 juin 2015)

 

Hillary Clinton a rendu 50000 courriels au Département d'État qu'elle avait emportés avec elle à son départ par inadvertance (un peu comme les meubles de la Maison Blanche).

 

Problème : il en manque 15. Cela pourrait inciter le président de la chambre des Représentants à demander sous injonction judiciaire les serveurs qui hébergeaient le compte de Mme Clinton.

edit : "subpoena" est une injonction judiciaire et non une perquisition comme j'avais précédemment indiqué par erreur.

Modifié par Wallaby
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Vu la facilité avec laquelle les dirigeants sont mis sur écoute, est-ce que l'on peut imaginer des organisations non-étatiques le faire aussi : multinationales, organisations criminelles... ?

 

A l'époque des téléphones portables de premières générations, il n'y avait pas de cryptage et il suffisait de se balader à proximité avec un scanner radio pour pouvoir intercepter les conversations. Il y a même eu un journal people assez idiot dans les années 80-90 pour publier des conversations prises ainsi alors que c'est illégal.

 

Dans les années 90 le cartel de Cali (Colombie) avait obtenu par corruption des "logs" des compagnies téléphoniques, les avait entrées dans une base de données informations et avait croisé cela avec les numéros de téléphone de policiers colombiens et américains pour découvrir leurs informateurs. Quand la police a découvert ce truc, une dizaine d'informateurs figurant dans la base de données avait été assassinés.

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Ils ne passaient pas par les réseaux de téléphonies et avait  établi leur propre système à base de radios avec logiciel de cryptage et tout et tout. C’était plus discret et permettait d’opérer dans des zones non couverte par les opérateurs de mobiles.

 

Ils espionnaient aussi le gouvernement mexicain et ses agents chargés de lutter contre le narco trafic. Flippant au possible…

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Évolution prévisionnelle des capacités de fourniture d'électricité en 2015 :

main.png

Source : http://www.eia.gov/todayinenergy/detail.cfm?id=20292 (10 mars 2015)

Impact prévisionnel, suivant différentes hypothèses, sur la production de charbon du plan électricité propre (clean power plan) de l'administration Obama :

 

figure9.png

Source : http://www.eia.gov/analysis/requests/powerplants/cleanplan/ (22 mai 2015)

Modifié par Wallaby
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Un réacteur nucléaire va être mit en service cette année ? Sinon pour l'éolien, c'est quel énorme champ qui va être inauguré pour atteindre ces 9000 Mw ?

Oui, c'est la tranche 2 de la centrale nucléaire de Watts Bar dans le Tennessee, qui avait été mise en sommeil en 1988, et dont les travaux ont repris en 2007 et qui devraient être terminés d'ici décembre 2015.

 

Les augmentations de capacité éolienne se trouvent en grande partie dans les États des plaines, entre le Dakota du Nord et le Minnesota jusqu'au Texas et au Nouveau Mexique, à hauteur de 8.4 Gigawatt (en capacité, mais comme le vent est irrégulier, il y a une grande différence entre la capacité et la production effective en une année).

Le facteur de capacité (pourcentage de la production en une année en proportion de la capacité installée) est de 32.4% en 2011-2012. Source : http://www.windaction.org/posts/37255-u-s-average-annual-capacity-factors-by-project-and-state )

 

US-WINDmap(1).jpg

La vitesse des vents aux Etats-Unis. Même source.

C'est mieux que le facteur de capacité éolien de 17.5% en Allemagne en 2012 (source : https://en.wikipedia.org/wiki/Wind_power#Wind_power_capacity_and_production )

Modifié par Wallaby
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Donc 3000 Mw effectif ? ce qui avec la fermeture des centrales au charbon équivaut a une baisse des capacités de production électrique...

Pour comparer il faudrait connaître le facteur de capacité de ces centrales à charbon qui lui-même doit être inférieur à 100%. Il faut les fermer de temps en temps pour assurer la maintenance, et il faut aussi accommoder la demande qui est en dents de scie (heures de pointe en soirée, repos la nuit).

Selon https://en.wikipedia.org/wiki/Capacity_factor , le facteur de capacité des centrales à charbon en 2009 était de 63.8% aux États-Unis, et 38.5% au Royaume-Uni.

Modifié par Wallaby
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Anecdote amusante ou édifiante, pour ceux qui aiment.

 

Une candidate indépendante fait actuellement campagne dans le 5ème district (=circonscription) du Maryland pour la future élection au Congrès, se posant en porte-à-faux par rapport au bilan des deux grands partis.... Rien de bien original: il y a toujours des indépendants, des "anti-systèmes", des candidats spontanés se connectant (ou essayant de le faire) à l'électorat prisonnier de l'alternance de l'offre politique en place.... 

Mais ici ce candidat est original et donne aux commentateurs une envie de commencer leur propos la concernant par un bon "only in America". La dite candidate n'est pas vraiment une candidate: c'est un candidat.... Transexuel.... Mais même ça n'est plus si original aux USA: pas mal de tels candidats (toutes possibilités en la matière confondues) ont déjà mené des campagnes, et certain(e)s ont accédé à des postes d'élus de nombreux niveaux (local, comté, Etat essentiellement: rien encore de fédéral). 

Qu'y a t-il de si nouveau du coup dans cette candidature là, me demandez-vous, énervés que vous êtes d'avoir à lire un post de plus dont l'intérêt s'amenuise à chaque mot écrit? Qui est cette Kristin Beck, anciennement Christopher T Beck? Un homme en jupes que peu de gens essaieront de traiter de tapette: dans sa vie antérieure en tant qu'homme, Kristin Beck a passé 20 ans de sa vie dans les Navy Seals, dont une bonne partie dans le DEVGRU/Seal Team Six, jusqu'en 2011. "Transitionnant" après sa retraite du service, Kristin a eu un moment de médiatisation en 2013-2014, sortant un livre, ironiquement appelé Warrior Princess, et faisant l'objet d'un documentaire sur CNN, recevant au passage le soutien de ses anciens compagnons d'armes et de l'association des vétérans des Seals. 

 

Pour avoir vu la tronche du personnage: il/elle donne mieux en nana :lol: ! 

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Et pendant ce temps, loin de la Grèce, le territoire américain de Porto Rico est au bord du défaut de paiement.... A ceci près que c'est une formule qui lui est légalement interdite (contrairement à n'importe quelle municipalité, comté ou Etat  américain); toute l'histoire d'un territoire américain qui a quasiment tous les inconvénients d'un Etat métropolitain, et bien peu des avantages, plus un certain nombre de handicaps particuliers, imposés par leur statut spécifique (monnaie inadaptée, coûts des importations artificiellement boosté, abrogation de la loi qui leur avait permis un décollage économique, moindres subventions, coût très élevé de l'énergie et de l'eau découlant du coût des importations....) et leur absence de représentation et de capacité à peser à Washington, l'entité dont leurs lois et conditions économiques dépendent largement. 

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http://www.theatlantic.com/features/archive/2014/05/the-case-for-reparations/361631/ ( juin 2014 )

Article long, magistral, sur l'histoire des Afro-américains.

Entre 1882 et 1968, plus d'Afro-Américain ont été lynchés au Mississipi que dans tous les autres États. À demi-mots, le sénateur Theodore Bilbo recommandait de commettre ces lynchages la veille des élections, pour dissuader les Afro-Américains de voter. Les agriculteurs endettés auprès des magnats du coton étaient pris dans une forme de quasi-servitude pour dette qui remplaçait l'esclavage proprement dit. Une fois ses biens saisis après un procès pour dette, un agriculteur auparavant propriétaire de ses terres et de ses bêtes devenait métayer. La seule échappatoire : fuir vers le Nord comme c'était déjà le cas au temps de l'esclavage. C'est la "grande migration" : 6 millions ont ainsi fui vers le Nord au cours du 20e siècle. Une fois arrivés dans le nord, ayant trouvé un travail, il n'était pas rare qu'ils se trouvent piégés dans des formules d'acquisition de logement officieuses où ils perdaient tout dès le moindre retard de paiement, tandis que les banques leur refusaient les véritables prêts assortis des garanties légales. La loi de 1934 prévoyant des assurances contre l'insolvabilité restait lettre morte pour eux, à cause des pratiques des agents immobiliers classant les quartiers Afro-Américains en zone "D" qui les excluaient du champ d'application de la loi.

 

Les troupes fédérales se retirèrent du Sud en 1877. Le rêve de la Reconstruction s'évanouit. Pendant le siècle qui s'ensuivit, la violence politique atteint gratuitement les noirs, un traitement spécial étant réservé aux personnes noires ambitieuses. Des écoles et des églises noires furent réduites en cendres. Des électeurs noirs et leurs candidats qui tentaient de les rassembler furent intimidés, et certains furent assassinés.

Presque un siècle entier après la fin de la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage, le pillage - calme, systématique, caché - continua même au milieu des projets et des résultats des progressistes du New Deal.

Les 1er et 2 juillet 1946, une émeute se comptant par milliers se réunit dans le quartier Park Manor de Chicago, dans l'espoir d'expulser un médecin noir qui y avait récemment emménagé. L'émeute cribla la maison de pierres et mit le garage en feu. Le médecin déménagea.

L'article est trop long pour être résumé. Il contient encore mille autres choses pour alimenter l'examen de conscience de l'Amérique sur son passé esclavagiste et ségrégationniste.

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http://www.theatlantic.com/features/archive/2014/05/the-case-for-reparations/361631/ ( juin 2014 )

Article long, magistral, sur l'histoire des Afro-américains.

Entre 1882 et 1968, plus d'Afro-Américain ont été lynchés au Mississipi que dans tous les autres États. À demi-mots, le sénateur Theodore Bilbo recommandait de commettre ces lynchages la veille des élections, pour dissuader les Afro-Américains de voter. Les agriculteurs endettés auprès des magnats du coton étaient pris dans une forme de quasi-servitude pour dette qui remplaçait l'esclavage proprement dit. Une fois ses biens saisis après un procès pour dette, un agriculteur auparavant propriétaire de ses terres et de ses bêtes devenait métayer. La seule échappatoire : fuir vers le Nord comme c'était déjà le cas au temps de l'esclavage. C'est la "grande migration" : 6 millions ont ainsi fui vers le Nord au cours du 20e siècle. Une fois arrivés dans le nord, ayant trouvé un travail, il n'était pas rare qu'ils se trouvent piégés dans des formules d'acquisition de logement officieuses où ils perdaient tout dès le moindre retard de paiement, tandis que les banques leur refusaient les véritables prêts assortis des garanties légales. La loi de 1934 prévoyant des assurances contre l'insolvabilité restait lettre morte pour eux, à cause des pratiques des agents immobiliers classant les quartiers Afro-Américains en zone "D" qui les excluaient du champ d'application de la loi.

 

Les troupes fédérales se retirèrent du Sud en 1877. Le rêve de la Reconstruction s'évanouit. Pendant le siècle qui s'ensuivit, la violence politique atteint gratuitement les noirs, un traitement spécial étant réservé aux personnes noires ambitieuses. Des écoles et des églises noires furent réduites en cendres. Des électeurs noirs et leurs candidats qui tentaient de les rassembler furent intimidés, et certains furent assassinés.

Presque un siècle entier après la fin de la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage, le pillage - calme, systématique, caché - continua même au milieu des projets et des résultats des progressistes du New Deal.

Les 1er et 2 juillet 1946, une émeute se comptant par milliers se réunit dans le quartier Park Manor de Chicago, dans l'espoir d'expulser un médecin noir qui y avait récemment emménagé. L'émeute cribla la maison de pierres et mit le garage en feu. Le médecin déménagea.

L'article est trop long pour être résumé. Il contient encore mille autres choses pour alimenter l'examen de conscience de l'Amérique sur son passé esclavagiste et ségrégationniste.

 

Un bon exemple pour montrer pourquoi la communauté noire, ou plutôt les noirs, n'ont généralement pas pu entrer dans le "système" économique, politique et social des USA, entamer le cycle d'accumulation capitaliste, constituer leur population en un ensemble strié de liens de toute sorte fonctionnant en communautés de tous niveaux, champs d'expertise, capacité d'activisme.... Au même niveau que d'autres groupes. Ca a pu se faire, mais à petite échelle, en ordre dispersé, et avec beaucoup trop d'obstacles. 

Le cas de l'après 45 est aussi emblématique: le GI Bill fut un des programmes d'après guerre les plus réussis et les mieux gérés de l'Histoire, offrant aux vétérans et à leurs familles un marchepied fabuleux autorisant le "moment" des années 40 à 70 où la société américaine a représenté un pinacle dans l'Histoire humaine en terme de développement accessible au plus grand nombre, d'ascenseur social largement ouvert.... L'un des volants du GI Bill fut l'accès à la propriété de son logement, via des programmes massifs de soutien.... Dont les noirs étaient exclus, alors que 3 millions d'entre eux avaient servi, dans une capacité ou une autre, pendant la guerre, avec différents prétextes évoqués (ségrégation et ses inégalités -notamment dans la qualité des services publics, éducation en tête-, emplois réservés, lieux de résidence, accès au crédit....) qui s'ajoutaient à tout ce qu'il était plus difficile de quantifier (comportement des créditeurs même en face d'un bon candidat, exclusion de voisinage, inégalité d'accès à l'emploi....). 

 

Et ce ne furent pas les seuls obstacles pour les vétérans noirs (et la population noire en général). 

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Ce qu’il y a de rageant, c’est que malgré toutes ses explications des difficultés sociales et économiques que vive les afro-américains (mais ça vaut pour d’autre), le fait d’en faire la généalogie ; il s’en trouvera toujours –très nombreux – pour dire qu’ils sont juste paresseux...

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Ce qu’il y a de rageant, c’est que malgré toutes ses explications des difficultés sociales et économiques que vive les afro-américains (mais ça vaut pour d’autre), le fait d’en faire la généalogie ; il s’en trouvera toujours –très nombreux – pour dire qu’ils sont juste paresseux...

 

"Il n'est pire sourd que celui qui ne veux pas entendre."

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