kotai Posté(e) le 27 mai 2019 Share Posté(e) le 27 mai 2019 Je pensais qu'il avait en tête la Chine ou la Russie voir ma Corée du nord. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 27 mai 2019 Share Posté(e) le 27 mai 2019 Le 22/05/2019 à 23:28, Tancrède a dit : Sujet auquel je ne connais rien... Du coup, je suis littéralement tombé des nues tant je n'avais jamais réfléchi à la chose: https://securite.developpez.com/actu/262548/Des-hackers-ont-attaque-les-ordinateurs-de-la-ville-de-Baltimore-au-ransomware-bloquant-l-acces-a-certains-services-essentiels-depuis-deux-semaines/ 2 semaines que Baltimore est littéralement prise en otage par des hackers qui ont mené une attaque via ransomware et bloquent l'infrastructure informatique de la ville (flux financiers, transactions, facturation et règlements, cadastre, accès aux données....) dans ce qu'il est presque correct d'appeler une prise d'otage (des données, des activités de la municipalité). Et c'est la 2ème fois que cela arrive à la ville, qui n'a par ailleurs pas les moyens de mettre à niveau ses systèmes, et a une mairie et une scène politique trop dysfonctionnelle et corrompue pour répondre correctement à de telles situations et surtout les anticiper. Comme mentionné, je connais mal le sujet et me demande maintenant à quelle fréquence ces choses arrivent sur des cibles d'une telle taille (ou des infrastructures particulières), portant tant d'enjeux, de même que le niveau de vulnérabilité de villes plus petites qui doivent être de vrais boulevards pour des criminels de cette sorte. Apparemment, c'est aussi arrivé à Atlanta récemment, particulièrement à ses aéroports, mais la ville était assurée.... Contrairement à Baltimore, à qui cette histoire pourrait coûter jusqu'à 17 millions ou plus (qu'elle n'a pas), en plus des mois nécessaires pour réparer les dégâts et rétablir un fonctionnement normal dans tous les domaines affectés. https://www.nytimes.com/2019/05/25/us/nsa-hacking-tool-baltimore.html (25 mai 2019) Comme beaucoup d'autres, l'attaque informatique de Baltimore a été opérée grâce à un outil d'attaque développé par la NSA : EternalBlue. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 28 mai 2019 Share Posté(e) le 28 mai 2019 Le 27/05/2019 à 20:02, Ciders a dit : Si tu as des sous (mais beaucoup), la Suisse. Si tu as des sous (un peu moins), la Norvège. Sinon, il paraît que l'Autriche a son charme. On m'a aussi parlé d'un pays voisin à la fois de l'Allemagne, de l'Espagne et de l'Italie... attends voir, le nom va me revenir Le 27/05/2019 à 20:20, kotai a dit : Je pensais qu'il avait en tête la Chine ou la Russie voir ma Corée du nord. "Ta" Corée du Nord ? Eh bien, nous avons un contributeur résident du pays du Cher Dirigeant ! Le 23/05/2019 à 09:32, Wallaby a dit : https://www.project-syndicate.org/commentary/america-growth-illusions-declining-wellbeing-by-jeffrey-d-sachs-2019-05/french (14 mai 2019) Les indicateurs macroéconomiques dissimulent beaucoup de choses sur la qualité de vie. À titre d'illustration, alors même que l'économie des États-Unis s'est développée ces dernières années, la crise de la santé publique en Amérique n'a cessé d'empirer. Les États-Unis ont connu deux années consécutives de diminution de l'espérance de vie, en 2016 et 2017, soit la plus longue baisse consécutive observée depuis la Première Guerre mondiale et l'épidémie de grippe qui l'avait suivie. Or, l'actuel déclin de l'espérance de vie est le résultat d'un désespoir, pas de la maladie. Le nombre de suicides et d'overdoses aux opiacés grimpe aujourd'hui en flèche. Les citoyens américains devraient en particulier s'interroger sur le fait que les populations de nombreux autres pays vivent une existence plus heureuse, moins inquiète et plus longue. Dans l'ensemble, les gouvernements de ces autres pays ne procèdent ni à des réductions d'impôts pour les plus fortunés, ni au démantèlement des services pour le reste de leur population. Ils œuvrent pour le bien commun, plutôt que de satisfaire les riches tout en pointant des statistiques économiques illusoires, qui dissimulent autant de réalités qu'elles en révèlent. Les statistiques non seulement des inégalités de richesse et de revenu, non seulement des meurtres, non seulement des vies perdues par manque de couverture santé, mais encore de maux sociaux comme les drogues aux Etats-Unis sont vraiment remarquables, et dans le mauvais sens Il paraît clair que les politiques de baisse des impôts pour les plus riches, de réduction des services sociaux ainsi que d'acceptation de n'importe quelle politique de prix de la part des entreprises de santé privée sont des facteurs puissants de cette situation. Je ne peux pas me défaire de la suspicion difficile à justifier précisément, mais chez moi forte, qu'il y a encore autre chose. Cette "dépression" et dégradation qui affecte une bonne partie des populations blanches pauvres - les noirs pauvres par exemple se suicident beaucoup moins ! - les transformant en "white trash" avec peu d'estime d'eux-mêmes et des comportements auto-agressifs à l'avenant, j'ai du mal à l'attribuer uniquement à des facteurs matériels, aussi puissants soient-ils. Faut-il mettre en cause la condamnation morale s'attachant à la personne du "perdant" dans certaines interprétations protestantes historiquement fortes aux Etats-Unis, comme quoi le succès matériel serait le signe de la faveur de Dieu, et donc la pauvreté un signe de vice voire de réprobation divine, en tout cas du fait principal voire exclusif de la personne qui la subit ? C'est l'idée que je pourrais avoir, mais ce n'est qu'une tentative, c'est peut-être tout à fait à côté de la plaque. Le point principal pour moi, c'est qu'il y a là aussi un facteur culturel, ou de mentalités. Il n'y a pas que du matériel et du tangible ici. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 28 mai 2019 Share Posté(e) le 28 mai 2019 Pourtant dans le Wyoming, il fait bon vivre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 28 mai 2019 Share Posté(e) le 28 mai 2019 il y a 14 minutes, kotai a dit : Pourtant dans le Wyoming, il fait bon vivre. 577 000 hbts sur 327 millions ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alexis Posté(e) le 28 mai 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 28 mai 2019 (modifié) il y a 39 minutes, Alexis a dit : Je ne peux pas me défaire de la suspicion difficile à justifier précisément, mais chez moi forte, qu'il y a encore autre chose. Pour poursuivre sur ce thème, voici un article de The American Conservative La situation grave de l'Amérique des petites villes Je joins la traduction automatique par DeepL, sans la revoir par manque de temps, mais le résultat est très largement compréhensible. L'article est assez long, mais l'ambiance est bien rendue... Malaise persistant, et par certains côtés de quoi faire froid dans le dos. Ce genre de choses n'est pas totalement inconnu en France naturellement, il s'en faut de beaucoup. Mais pas au même degré, d'assez loin. Révélation Citation La situation grave de l'Amérique des petites villes Sous le vernis nostalgique se cache le trafic sexuel, la dépendance et un avenir qui s'éloigne. La maison historique, qui se trouve sur une rangée de vieilles maisons vénérables sur la rue Main, semble pittoresque aux yeux d'un passant. La rue Main est aussi une route nationale, donc il y a beaucoup d'admirateurs. Mais regardez d'un peu plus près, flânez devant la maison ou entrez, et le charme rustique s'est vite dissipé. La porte d'entrée, le bardage, la clôture blanche sont tous recouverts de suie provenant des véhicules qui passent. Cette même circulation est audible, à toute heure du jour et de la nuit, de toutes les chambres de la maison. C'est une métaphore pertinente, m'a dit le propriétaire de la maison, pour ce que c'est que de vivre dans une ville de campagne pittoresque - attirante à première vue, mais sale et bruyante quand on y regarde de plus près. Le propriétaire, qui m'a récemment contacté pour me raconter son histoire, a déménagé dans cette ville rurale il y a plusieurs années pour y prendre un emploi parmi un nombre limité de cols blancs. Ce n'est pas seulement le milieu rural - avec ses prix plus bas et son coût de la vie moins élevé - qui a attiré un jeune homme marié avec plusieurs enfants et pas mal de dettes. En tant que chrétiens dévoués et bien informés, sa femme et lui désiraient ardemment le genre de petite communauté soudée et soudée décrite dans L'option bénédictine de Rod Dreher. Les deux ont donc acheté cette maison historique et il a commencé sa carrière sérieusement. Pourtant, tout ne s'est pas bien passé dans cette communauté de la campagne. "Je ne sais pas si le bonheur incomplet de cette vie suffit à expliquer l'insatisfaction que je ressens ou si le mode de vie moderne la rend vraiment encore plus insupportable", écrit-il. Ce sont des mots étranges à lire de la part d'un homme qui semble assez résilient. Il a grandi dans une famille de militaires et a travaillé auparavant dans les secteurs de la pêche et de l'agriculture. "Tous nos problèmes ici semblent réductibles à la route qui traverse notre cour avant ", explique-t-il. C'est sur cette route qu'un jeune homme handicapé mental s'est approché de sa femme alors qu'elle était dehors avec ses enfants. Il l'a avertie que des "méchants" se trouvaient dans la ville pour "kidnapper et violer des enfants". L'homme a admis qu'il avait lui-même déjà été maltraité par ces personnes. Peu de temps après, un homme inconnu dans une voiture a demandé à l'un de ses fils d'ouvrir le portail. L'enfant refusa. A l'époque, plusieurs locaux l'assuraient, "ce genre de chose n'arrive pas ici." Depuis lors, les voisins ont reconnu que leurs enfants, aussi, ont été approchés par des étrangers dans des voitures garées, y compris un qui a demandé à un enfant : "Tu veux des bonbons ?" Une autre a été menacée de violence physique. Puis, il y a quelques mois, une fillette de quatre ans d'une ville voisine a été enlevée au milieu de la nuit chez elle par un homme qui dormait à côté d'elle et s'est masturbé. On l'a retrouvée plus tard scotchée dans une boîte. "Il y a une menace réelle et certaine à l'échelle locale, et je ne sais pas si elle est liée à la traite des personnes, à la rage, à l'ennui, ou à autre chose.... Je fais des cauchemars et d'autres problèmes de santé associés à ce problème ", a déclaré l'épouse de l'homme. Leur ville, bien qu'un peu isolée, n'est qu'à quelques kilomètres d'une artère d'une route de trafic sexuel à plusieurs états. Les haltes routières, les stations d'autobus et les relais routiers sont devenus des plaques tournantes pour cette activité. Selon un rapport à but non lucratif publié en 2013, le problème "s'étend au-delà de la portée de la police, des procureurs et des agences de travail social". Cette crise est une crise nationale - on estime qu'il y a entre 100 000 et 150 000 travailleurs sexuels mineurs aux États-Unis, et 250 000 autres jeunes risquent d'être entraînés ou forcés dans ce monde souterrain. L'âge moyen des victimes de la traite est de 13 ans. Il y a beaucoup d'argent à gagner dans le trafic sexuel. Selon une estimation, ce chiffre serait d'environ 9,5 milliards de dollars par an rien qu'aux États-Unis. Ce n'est pas la seule crise à laquelle la communauté est confrontée. Des familles s'effondrent. Le mari explique : "Quand les anciens habitants de la ville décrivent des jours dorés remplis d'écoles chrétiennes, d'épiceries de quartier et de groupes sociaux, je me demande de quel monde ils viennent - pas celui-ci. Savent-ils au moins que les familles de la ville, les anciennes, sont en train de s'effondrer dans leurs héritiers ?" Comme l'indiquent les mémoires de J.D. Vance, Hillbilly Elegy, et de Timothy Carney, Alienated America, la classe ouvrière et les cols bleus ne sont plus en déclin. Il a subi des destructions catastrophiques. La crise familiale est aggravée par l'abus d'opioïdes et d'autres stupéfiants. "Le problème de la drogue est un secret de polichinelle parmi les moins de 35 ans", observe l'homme. Tout cela a eu des répercussions sur le couple. Elle souffre de plus en plus de privation de sommeil et d'anxiété. Il est plus mélancolique et lutte contre la dépression. Ils envisageraient volontiers de consulter un conseiller, mais ils n'ont pas les moyens de se payer un tel luxe : leur famille dépend entièrement de son salaire pour payer les factures. Le mari a à peine assez de revenu disponible pour se payer des coupes de cheveux régulières, et la famille a été obligée de manger du riz et des haricots plusieurs jours par semaine. Le couple loue encore beaucoup des bienfaits de leur nouvelle communauté : ils connaissent bien leurs voisins, reçoivent une aide très appréciée des membres de leur église et profitent d'un rythme de vie plus lent qui est excellent pour les enfants. Le mari se lamente tout de même : "Le tissu social est trop ténu pour que je puisse avoir confiance en ma capacité de veiller l'une sur l'autre". Malgré ces difficultés, je parierais qu'ils survivront presque certainement, et qu'ils continueront probablement à prospérer, en dépit de leur situation. Il s'agit d'une famille profondément pieuse dont la foi religieuse demeure le centre de l'identité et une source de réconfort et de renouveau spirituel et émotionnel. Le mari et la femme sont à la fois intelligents et débrouillards, avec des diplômes et une expérience professionnelle pour le prouver. Tous deux sont issus de familles élargies intactes et financièrement stables qui peuvent fournir tout le soutien nécessaire. Leurs parents sont eux-mêmes des professionnels. Si les choses se détérioraient vraiment, ils pourraient probablement retourner vivre chez leurs parents retraités ou compter sur la charité d'autres amis et de la famille. Cependant, cela n'est guère vrai pour beaucoup de ceux qui grandissent dans de telles communautés, si tant est qu'il y en ait. Les millénaires de ces villes (comme ce couple) devront probablement remonter à une ou deux générations en arrière pour trouver des exemples de familles stables et cohésives sur des bases financières solides qui pourraient servir d'exemples d'un "rêve américain" réalisé. Les possibilités économiques dans ces collectivités sont rares. Les systèmes scolaires sont inférieurs, sinon terribles, et peu de gens ont la motivation ou l'orientation familiale pour réussir dans leurs études. L'incitation à l'abus d'alcool et d'autres drogues est forte. Il en va de même de la tendance à concevoir des enfants hors mariage avec des partenaires auxquels on ne s'est guère engagé à long terme, ce qui fait proliférer ce paradigme appauvri à la génération suivante. Ces personnes n'ont que peu ou pas du tout le réseau de soutien dont jouit le couple. Faut-il s'étonner que tant d'entre eux échouent ? Il y en a beaucoup comme cette famille qui veulent une vision cohérente de la " bonne vie ", des familles chrétiennes fortes qui vivent à deux pas les unes des autres, qui se soutiennent mutuellement et qui construisent des communautés durables dont nos enfants seraient fiers. Cet arrangement de type Benedict Option est florissant dans des endroits comme Hyattsville, Maryland et Front Royal, Virginie, entre autres. Pourtant, pour ceux qui envisagent des communautés rurales plus petites, ils devront probablement tenir compte des types de menaces - enlèvement, abus sexuel, toxicomanie - décrites par le couple susmentionné. Cela rend le choix entre une ville de la Rust Belt ou des Appalaches et notre existence suburbaine actuelle, " sans âme ", atomisée, un peu plus difficile. Ce couple aspire encore à la petite ville d'Amérique centrale de la génération de nos grands-parents, et même, dans une moindre mesure, de la génération de nos parents. Pourtant, ce genre de communauté, définie par la stabilité économique, des institutions civiques locales dynamiques et des églises fortes, s'est désintégrée et pourrait ne jamais revenir. Ils se heurtent à la dure réalité froide d'une économie mondialiste qui profite aux élites côtières au détriment des pays survolés, à une ère numérique qui atomise les Américains et sape les relations avec les communautés locales, et à une éthique libertaire qui hausse les épaules face à la dépendance, qu'il s'agisse de substances, de pornographie ou autres. Dans un récent discours, J.D. Vance a réclamé un programme conservateur qui aborde et surmonte toutes ces tendances et sauve les communautés américaines comme celle dans laquelle ce couple vit actuellement. Il est certain qu'un tel programme aiderait non seulement ceux qui vivent dans de tels endroits, mais inciterait d'autres personnes ayant un capital bienvenu et des compétences professionnelles à envisager plus sérieusement de vivre dans de telles communautés. D'après ce que cette famille vit, il vaudrait mieux que cette bouée de sauvetage arrive bientôt. Pour d'autres, il est peut-être déjà trop tard. Modifié le 28 mai 2019 par Alexis 1 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 28 mai 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 28 mai 2019 (modifié) On 5/28/2019 at 8:54 PM, Alexis said: On m'a aussi parlé d'un pays voisin à la fois de l'Allemagne, de l'Espagne et de l'Italie... attends voir, le nom va me revenir "Ta" Corée du Nord ? Eh bien, nous avons un contributeur résident du pays du Cher Dirigeant ! Les statistiques non seulement des inégalités de richesse et de revenu, non seulement des meurtres, non seulement des vies perdues par manque de couverture santé, mais encore de maux sociaux comme les drogues aux Etats-Unis sont vraiment remarquables, et dans le mauvais sens Il paraît clair que les politiques de baisse des impôts pour les plus riches, de réduction des services sociaux ainsi que d'acceptation de n'importe quelle politique de prix de la part des entreprises de santé privée sont des facteurs puissants de cette situation. Je ne peux pas me défaire de la suspicion difficile à justifier précisément, mais chez moi forte, qu'il y a encore autre chose. Cette "dépression" et dégradation qui affecte une bonne partie des populations blanches pauvres - les noirs pauvres par exemple se suicident beaucoup moins ! - les transformant en "white trash" avec peu d'estime d'eux-mêmes et des comportements auto-agressifs à l'avenant, j'ai du mal à l'attribuer uniquement à des facteurs matériels, aussi puissants soient-ils. Faut-il mettre en cause la condamnation morale s'attachant à la personne du "perdant" dans certaines interprétations protestantes historiquement fortes aux Etats-Unis, comme quoi le succès matériel serait le signe de la faveur de Dieu, et donc la pauvreté un signe de vice voire de réprobation divine, en tout cas du fait principal voire exclusif de la personne qui la subit ? C'est l'idée que je pourrais avoir, mais ce n'est qu'une tentative, c'est peut-être tout à fait à côté de la plaque. Le point principal pour moi, c'est qu'il y a là aussi un facteur culturel, ou de mentalités. Il n'y a pas que du matériel et du tangible ici. Tu reprends là les points de l'économiste Thomas Sowell, qu'il avance, aux côtés d'autres, depuis une quarantaine d'années, et pour lesquels il se fait allumer par la gauche, entre autres parce qu'il a la malchance d'être noir et de droite, ce qui lui fait prendre des volées d'insultes et un ciblage tout particulier en tant que "race traitor", "coon", "house n....". Parce qu'autre chose forcerait les clients habituels à qui toutes les tribunes sont ouvertes à essayer d'argumenter. L'un des points principaux de ces analyses est qu'il faut voir au-delà des statistiques par grands groupes pour mieux se focaliser sur des populations plus réduites, qui surconcentrent les maux sociaux décrits: c'est pas "les noirs", ou même "les noirs pauvres" qui se prennent un panaché dense de telles statistiques dramatiques, dans tous les domaines et à haute dose. Pareil pour la population blanche: les maux décrits sont surconcentrés sur des segments particuliers (géographiques, culturels, sociologiques, économiques). Environs 20% de la population noire (un peu plus de 43 millions d'Américains) est sous le seuil de pauvreté, contre 12-15% de la population blanche (200 millions d'Américains, et suivant les comptes et l'identification personnelle, on peut vouloir ajouter cette catégorie statistique unique, très ricaine, les "white hispanics": 26 millions), et on peut aussi rajouter 15-20% chez les premiers et les seconds qui ne sont pas assez éloignés de ce seuil pour bien vivre, soit pour des raisons de revenus insuffisants dans l'absolu, soit pour des raisons de coût de la vie (particulièrement dur dans les grandes métropoles attractives, où bien des gens de classe moyenne sont à la peine tant les prix de l'immobilier sont démentiels). Dans ces populations, ou "sous populations" fragiles économiquement, tous ne cumulent pas les tragédies et problèmes souvent décrits: ce sont des groupes, des profils-types, plus particuliers, qui sont affectés et concentrent l'essentiel de tels maux. Les foyers à un seul parent, les "inner cities" pourries (forte criminalité endémique et durablement/culturellement implantée), les zones de grande périphérie urbaine, surtout autour des métropoles "moins en vue" (Baltimore, Saint Louis, Philadelphie, Detroit....), les zones rurales des Apalaches, du vieux Sud et, de plus en plus, des grandes plaines. C'est toute la cruelle ironie: la grande majorité de la population vit mieux que jamais, plus longtemps et dans de meilleures circonstances, mais, comme par chez nous, l'écart se creuse entre 30 à (parfois) 40% d'exclus de la mondialisation, et le reste (dont un tiers profite plein pot). L'impact sur des statistiques comme l'espérance de vie est le fait d'une portion réduite de la population qui concentre par ailleurs aussi les aides sociales (qui tendent à aider à court terme, et à perpétuer les comportements favorisant les "mauvais choix" à plus long terme, soit un piège inextricable). Et les deux populations importantes (parce qu'il y a aussi les indiens/native Americans à prendre en compte: mais ils sont très peu nombreux) qui surconcentrent ces problèmes sont les noirs pauvres d'un nombre limité de grandes zones urbaines, et les blancs pauvres de grande périphérie et de zones rurales du vieux sud, des Apalaches et des grandes plaines, là où, outre des circonstances extérieures défavorables (peu d'emploi, prix....), on trouve des sous-cultures très particulières (gangsta et redneck). Pour les aides sociales, faut pas caricaturer non plus: même sous Trump, y'a pas grand chose qui a changé, tout simplement parce qu'en la matière, l'Etat fédéral a un rôle limité à la Social Security (retraites des fonctionnaires fédéraux, et compléments de retraite, voire pensions complètes, pour les moins aisés), à Medicare/Medicaid (plus ce qui entoure "Obamacare", qui a eu tendance à se déliter de lui-même: assurances sortant du système, médecins refusant les patients Medicare/Medicaid....), à un certain niveau d'aide aux emprunts étudiants (les Pell Grants essentiellement: plus de 40 milliards/an) et au système du VA (anciens combattants), avec en plus un rôle partiel dans le logement. Et tout ça, Trump y a très peu touché, et les budgets ont suivi la tendance du reste à la hausse (sauf le Pentagone qui a pris triple dose d'augmentation); personne n'y touche, parce que c'est le "3ème rail" de la politique US: tu regardes ces trucs un peu trop fort, t'es mort. L'essentiel de ce qu'on voit comme de l'aide sociale, en dehors de ces grands programmes censés être des compléments (et qui représentent près de 3 trillions par an) n'est pas du ressort de l'Etat fédéral: s'il y a problème, surtout pour ce qui concerne le logement, la santé et les études, c'est au niveau des Etats qu'il faut le trouver. Et là les situations varient grandement, tant en raison de la diversité géographique/culturelle/économique/sociétale que de la politique locale. D'ailleurs, on constate que les problèmes existent aussi bien là où les dépenses sociales et impôts sont faramineux, tout comme là où ils sont limités: la Californie surconcentre aujourd'hui les problèmes et une mauvaise qualité de vie sur tous les plans (là où, il y a encore 20 ans, elle était en tête de tous les classements) tout en étant l'Etat le plus riche, avec la politique la plus généreuse, un niveau de taxation très élevé et une politique constamment démocrate depuis 3 décennies (même Schwartzy n'a pas impacté la direction générale). A l'opposé, on a des zones peu densément peuplées, trop loin des grands centres dynamiques, qui souffrent de trop peu de services et d'assistance (souvent, les distances mêmes sont le tout premier obstacle, avant la politique), avec une gouvernance axée sur des impôts faibles. Et le résultat.... Est un peu le même sur ces groupes humains a priori différents, et pourtant si similaires. La Californie a même la présence des deux phénomènes sur son territoire: les populations urbaines à problème à l'ouest, les populations rurales/très péri-urbaines à l'est de l'Etat.... Et toutes deux souffrent à leur façon. Je ne sais pas si une politique très redistributrice résoudra un seul problème de ces populations; je me dis juste que les USA souffrent de ce qu'on voit aussi chez nous, seulement chez eux c'est 5 fois plus peuplé et 15 fois plus grand, donc les contrastes sont plus visibles et évidents, et leur économie plus ajustée sur la conjoncture, plus réactive, permet aussi de voir ces effets plus vite (leur expansion comme leur résorption quand elle a lieu). Et je ne suis pas si sûr qu'il y ait tant de réponses que ça: quand on compare les USA non à la France où à l'Allemagne ou l'Angleterre (où existent déjà des contrastes forts et des tendances similaires), mais à l'UE (avec son est qui, malgré sa croissance, cumule les problèmes disproportionnellement), on voit plus de similarités dans l'ensemble. Modifié le 9 juin 2019 par Tancrède 2 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 5 juin 2019 Auteur Share Posté(e) le 5 juin 2019 (modifié) Plus de 144.000 migrants ont été arrêtés à la frontière sud des Etats-Unis en mai http://www.lefigaro.fr/flash-actu/plus-de-144-000-migrants-ont-ete-arretes-a-la-frontiere-sud-des-etats-unis-en-mai-20190605 si les USA veulent retrouver une immigration normale et arrêter les exodes massifs vers leur frontières, ils vont devoir traiter les problèmes à la source, afin que les pays d'origine retrouve une normalité dans leur développement, leur économie et leur stabilité. Mais Trump ne l'a pas encore compris. si ils veulent entrer, ils entreront, pour eux c'est leur seule option de survie. Modifié le 5 juin 2019 par zx Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 5 juin 2019 Share Posté(e) le 5 juin 2019 Tu veux dire que l'Europe doit développer l'Afrique dans son ensemble pour son problème d'immigration ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 5 juin 2019 Auteur Share Posté(e) le 5 juin 2019 (modifié) C'est déjà le cas depuis longtemps, il y a beaucoup de plans d'aides au développement en Afrique europeéns ou onusien. mais on ne peut rien faire pour les pays en guerre du proche orient, beaucoup de pays se développent et commence à créer des classes moyennes. c'est pas trop le cas pour les pays de l'amérique du sud. les US avaient commencés à travailler sur un plan d'aides à développement mais il a été geler. L'UE à budgeter 30 milliards d'euros pour la période 2014-2020, il est leader dans l'aide au développement. Modifié le 5 juin 2019 par zx Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 5 juin 2019 Share Posté(e) le 5 juin 2019 Mais il y a toujours de l'immigration africaine, donc combien d'argent sera nécessaire à crée une Afrique développé ? Et l'immigration vers la Guyane, il faut aider le Brésil en ouvrant des écoles et financer leur économie. Ce qui me fait penser que l'Europe doit agir plus fermement dans le développement du monde pour obtenir un monde en paix. Je tire cette conclusion de ta pensée. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 5 juin 2019 Auteur Share Posté(e) le 5 juin 2019 (modifié) l'UE n'intervient pas côté amérique du sud, c'est dans les pays de l'est et afrique. c'est un effort long et continu, mais on voit des pays se développer. Modifié le 5 juin 2019 par zx Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 5 juin 2019 Share Posté(e) le 5 juin 2019 Donne moi un exemple de pays africain qui a stoppé son exode économique, cela fait plus de 30ans que les investissements sont distribués ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 5 juin 2019 Auteur Share Posté(e) le 5 juin 2019 (modifié) Il faudrait que je fasse des recherches et ca prend beaucoup de temps de croiser les infos, les aides UE concerne l'ACP (l'ensemble des pays africains) Les pays qui sont montés en forte croissance 2018 et qui ont reçus des aides UE-ACP, Ghana 8,3% , Ethiopie 8,2%, Côtes d'ivoire 7.2%, Djibouti 7%, Senegal 6,9%, Tanzanie 6,8%, j'en ai certainement oublier. Et il y a des échec aussi, cela dépend des programmes et des pays. plus la situation politique est instable, plus le risque d'échec est important. exemple le Mali on sait pas encore. Faire une évaluation pays par pays c'est un très gros boulot. les résultats sont variables et ce n'est pas immédiat, c'est du suivi à long terme. J'ai découvert que l'inde était concerné aussi par les aides au développement de l'UE lié à la pauvreté. Si les US mettaient en oeuvre leur plan d'aide au développement en Amérique du sud, beaucoup moins de gens partiraient tout en gagnant un équilibre économique dans les échanges. surtout qu'ils savent très bien manier le bâton et la carotte quand ils se mettent à y réfléchir. leur plan d'aide au développement geler avait un budget prévu de 10 milliards $. proverbe africain : "Donne un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprends lui à pêcher, il se nourrira toute sa vie." le prochain budget UE d'aides au développement devrait passer à 88 Milliards un truc intéressant à lire, on constate un virage en 2015 dans les partenariats et les relations avec l 'ACP La France et les instruments de la politique européenne de développement https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/aide-au-developpement/la-france-et-la-politique-europeenne-de-developpement/article/la-france-et-les-instruments-de-la-politique-europeenne-de-developpement Modifié le 5 juin 2019 par zx 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 5 juin 2019 Share Posté(e) le 5 juin 2019 (modifié) Le 28/05/2019 à 21:47, Tancrède a dit : Pour les aides sociales, faut pas caricaturer non plus: même sous Trump, y'a pas grand chose qui a changé, tout simplement parce qu'en la matière, l'Etat fédéral a un rôle limité à la Social Security (retraites des fonctionnaires fédéraux, et compléments de retraite, voire pensions complètes, pour les moins aisés), à Medicare/Medicaid (plus ce qui entoure "Obamacare", qui a eu tendance à se déliter de lui-même: assurances sortant du système, médecins refusant les patients Medicare/Medicaid....), à un certain niveau d'aide aux emprunts étudiants (les Pell Grants essentiellement: plus de 40 milliards/an) et au système du VA (anciens combattants), avec en plus un rôle partiel dans le logement. Et tout ça, Trump y a très peu touché. Tu oublies quand même le programme d'aide alimentaires (food stamps, + de 10% de la population concernée quand même)(en baisse depuis 2014) dont la fourniture a été "réformée" : conditionnée à l'obligation de travailler depuis 2016 (baisse d'un petit million de bénéficiaires en 3 mois). Pour l'Obamacare, il y a eu plusieurs axes de sabotage sous Trump : suppression des campagnes de promotion suppression de l'amende pour non-souscription, histoire d'inciter les bien-portants à ne pas cotiser, etc... Le wiki anglais en a une pleine liste (ce paragraphe et le suivant). Modifié le 5 juin 2019 par Boule75 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 6 juin 2019 Share Posté(e) le 6 juin 2019 (modifié) Il y a 11 heures, zx a dit : Il faudrait que je fasse des recherches et ca prend beaucoup de temps de croiser les infos, les aides UE concerne l'ACP (l'ensemble des pays africains) Les pays qui sont montés en forte croissance 2018 et qui ont reçus des aides UE-ACP, Ghana 8,3% , Ethiopie 8,2%, Côtes d'ivoire 7.2%, Djibouti 7%, Senegal 6,9%, Tanzanie 6,8%, j'en ai certainement oublier. Et il y a des échec aussi, cela dépend des programmes et des pays. plus la situation politique est instable, plus le risque d'échec est important. exemple le Mali on sait pas encore. Faire une évaluation pays par pays c'est un très gros boulot. les résultats sont variables et ce n'est pas immédiat, c'est du suivi à long terme. J'ai découvert que l'inde était concerné aussi par les aides au développement de l'UE lié à la pauvreté. Si les US mettaient en oeuvre leur plan d'aide au développement en Amérique du sud, beaucoup moins de gens partiraient tout en gagnant un équilibre économique dans les échanges. surtout qu'ils savent très bien manier le bâton et la carotte quand ils se mettent à y réfléchir. leur plan d'aide au développement geler avait un budget prévu de 10 milliards $. proverbe africain : "Donne un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprends lui à pêcher, il se nourrira toute sa vie." le prochain budget UE d'aides au développement devrait passer à 88 Milliards un truc intéressant à lire, on constate un virage en 2015 dans les partenariats et les relations avec l 'ACP La France et les instruments de la politique européenne de développement https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/aide-au-developpement/la-france-et-la-politique-europeenne-de-developpement/article/la-france-et-les-instruments-de-la-politique-europeenne-de-developpement Il ne faut pas mélanger les pays pauvres et les pays à revenus moyens : Le 11/03/2019 à 12:04, Wallaby a dit : http://www.air-defense.net/forum/topic/6986-union-européenne-nos-projets-son-futur/?do=findComment&comment=1201911 Il faut quand même savoir, comme l'explique assez bien Stephen Smith dans son livre, que c'est le développement qui génère les migrations et non l'inverse. On peut souhaiter participer au développement de l'Afrique pour toutes sortes de raisons, mais si l'on veut réduire les flux migratoires, c'est contre-productif. http://www.lefigaro.fr/international/2018/04/16/01003-20180416ARTFIG00263-immigration-les-theses-a-rebours-de-stephen-smith-l-africaniste-cite-par-macron.php (16 avril 2018) Contrairement à ce qui est régulièrement avancé, l'aide au développement ne limite pas l'immigration. Au contraire, elle la favorise, estime Stephen Smith. Selon lui, «les pays riches se tirent une balle dans le pied. En effet, du moins dans un premier temps, ils versent une prime à la migration en aidant des pays pauvres à atteindre le seuil de prospérité à partir duquel leurs habitants disposent des moyens pour partir et s'installer ailleurs. C'est l'aporie du ‘codéveloppement', qui vise à retenir les pauvres chez eux alors qu'il finance leur déracinement», écrit-il dans son ouvrage. Smith s'appuie notamment sur la migration européenne vers les Etats-Unis au XIXe siècle qui a eu lieu à une époque où l'Europe était dans une phase de de développement et de croissance économique. - Le 20/05/2019 à 18:15, Wallaby a dit : http://www.air-defense.net/forum/topic/18727-allemagne/?do=findComment&comment=1217569 https://www.infomigrants.net/fr/post/5483/les-nigerians-ont-peu-de-chance-d-obtenir-l-asile-en-allemagne (6 octobre 2017) Pour Michael Clemens du Centre de développement global, si l’aide au développement est une politique louable, des recherches ont montré que l’aide financière conduit à davantage de migration. "Généralement, la pression migratoire diminue uniquement quand les pays dépassent le statut de pays à revenu moyen. Dans les pays pauvres, plus de développement signifie plus de migration, et non pas moins. Les politiques qui favorisent le développement seraient donc plus efficaces si elles étaient accompagnées de politiques qui favorisent la mobilité". - Donc on ne peut probablement pas traiter de la même façon l'Afrique et l'Amérique du Sud, ni même traiter de la même façon l'ensemble des pays d'Amérique du Sud. Le Mexique est l'exemple d'un pays à revenus suffisamment élevés pour que le solde migratoire avec les Etats-Unis redevienne à peu près nul ces dernières années. Modifié le 6 juin 2019 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 9 juin 2019 Share Posté(e) le 9 juin 2019 (modifié) Franchement, je ne savais pas où mettre cette séquence : politique étrangère des USA? Mexique? criailleries ? Donc voilà la dernière séquence où Trump menace le Mexique pour l'obliger à réduire le flux de migrants (en provenance d'autres pays). (menace de surtaxe et de déchirer les accords commerciaux pour un sujet qui n'a rien à voir) Le 31/05/2019 à 10:21, Boule75 a dit : Le durée de vie des accords commerciaux signés avec les USA est désormais inférieure au temps mis pour les négocier... Ca va donner confiance. Avec le Mexique : le Mexique cède en apparence (juste avant la fin de l'ultimatum), et Trump suspend les surtaxes douanières, et trompette sa victoire et ses talents de "négociateur" https://www.state.gov/u-s-mexico-joint-declaration/#.XPsRhN_2nRA.twitter Le 08/06/2019 à 13:04, Baba1 a dit : Et voilà. Trump suspend la mise en place des tarifs après que l'accord avec le Mexique ait été conclu. Le déploiement de la Garde nationale à la frontière sud est prévue, dès lundi prochain. De plus, les demandeurs d'asile devront rester au Mexique le temps que leur demande soit examiné. https://www.elfinanciero.com.mx/nacional/esto-acordaron-mexico-y-estados-unidos-para-evitar-la-aplicacion-arancelaria Le 05/06/2019 à 20:07, zx a dit : Plus de 144.000 migrants ont été arrêtés à la frontière sud des Etats-Unis en mai http://www.lefigaro.fr/flash-actu/plus-de-144-000-migrants-ont-ete-arretes-a-la-frontiere-sud-des-etats-unis-en-mai-20190605 si les USA veulent retrouver une immigration normale et arrêter les exodes massifs vers leur frontières, ils vont devoir traiter les problèmes à la source, afin que les pays d'origine retrouve une normalité dans leur développement, leur économie et leur stabilité. Mais Trump ne l'a pas encore compris. si ils veulent entrer, ils entreront, pour eux c'est leur seule option de survie. Sauf que ... EDIT: infos contradictoires du Wapo : je met en non confirmé pour l'instantSelon des sources internes à l'administration Trump, les mesures arrachées par Trump ... auraient déjà été annoncées plusieurs mois avant. Et le Mexique rechigne à accepter l'exigence la plus forte des USA, cad déclarer le Mexique comme pays tiers "sûr" *, ce qui permettrait aux USA de refouler toute demande d'asile vers le Mexique. (* "sûr", faut le dire vite, avec les guerres de gangs de narco ...) https://www.nytimes.com/2019/06/08/us/politics/trump-mexico-deal-tariffs.html?action=click&module=Top Stories&pgtype=Homepage https://eu.usatoday.com/story/news/world/2019/06/07/mexico-tariffs-trumps-demand-asylum-changes-flashpoint-talks/1370610001/ fil de décryptage par Corentin Sellin Révélation Modifié le 13 juin 2019 par rogue0 EDIT : info contradictoire du Wapo -> non confirmé 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 12 juin 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 juin 2019 (modifié) (Fait du bien de pas parler de criailleries) On oublie souvent complètement ce sujet de tous les jours, ou plutôt de tous les ans, par rapport à nos ancêtres, y compris de générations proches, mais c'est bien encore l'un des plus puissants déterminants de l'état d'une société d'année en année, qui devrait être évoqué autant que faire se peut: aussi moderne soit-elle, la civilisation actuelle ne s'est pas affranchie de simples réalités encore en bonne partie aléatoires, notamment.... La qualité et l'abondance des récoltes de l'année. Et pour les USA, cette année est assez gratinée: en raison de précipitations massives et particulièrement persistantes, ainsi que d'innondations, l'agriculture souffre énormément, à commencer par les semis, la difficulté subséquente des plantes qui sont semées à pousser sous l'eau. A l'arrivée, de vastes surfaces n'ont toujours pas pu être plantées ou l'ont été avec retard, la croissance est insuffisante, la densité à l'hectare aussi, et la qualité moyenne promet de n'être pas suffisamment au rendez-vous. On parle donc d'une "catastrophe naturelle au ralenti", dont les conséquences économiques seront vastes. Et dures. A commencer par le maïs ("King Corn"), qui incarne à lui seul l'agriculture américaine plus encore que le blé ou le boeuf. https://www.accuweather.com/en/weather-news/accuweather-predicts-another-historic-low-for-corn-planting-as-billion-dollar-disaster-looms/70008479 Au 2 juin, 66 millions d'acres avaient été plantés, sur 93 dédiés au maïs: normalement, à ce stade de l'année, 90% de la surface disponible devrait être plantée (moyennes historiques). C'est le rythme le plus bas jamais enregistré dans l'histoire de l'agriculture américaine (avant cela, 1995 avait le record, avec 77% au début juin), même s'il faut savoir relativiser cet aspect (la comptabilisation n'a commencé qu'en 1980). Et une bonne partie de ce qui est planté ne le vit pas bien: le taux de perte sera sans doute important, et la qualité moyenne ne sera pas bonne. La saison des semis va bientôt se terminer (ça peut encore planter après la mi-juin, mais la chute de rendement induite est importante), et avec elle la fenêtre d'opportunité annuelle pour de nombreux agriculteurs qui ne pourront supporter ce niveau de perte. A grande échelle, l'impact sur les rendements agricoles de l'année, donc sur les prix et la disponibilité de la ressource, risque d'être énorme. Des 18 Etats où la production de maïs se concentre, un seul est dans les temps. Pour le soja (produit dans les mêmes Etats, souvent en relai du maïs), ce sont 2 sur 18. La proportion de plants de maïs ayant "émergé" du sol est aussi anormalement faible (46% contre 84% en moyenne). A l'arrivée, on parle bien non seulement de milliards de dollars, mais aussi de prix de l'alimentation de base qui risquent de vraiment se faire sentir. De là à avoir un impact politique.... Quelques données et prédictions que j'ai vu: - 35% des producteurs de maïs ont déjà fait appel à leur assurance pour motif de "semis empêché" ("prevented planting") pour au moins une partie de leurs terres - 31 millions d'acres ne seront pas cultivés cette année pour le maïs (en net: une partie de ce qui a été planté a été irrémédiablement perdue pour l'année). Pour comparaison, c'est la taille de l'Etat de NY - 1/3 de ces 31 millions ne sera pas planté du tout, l'équivalent de 3 milliards de dollars en argent versé par les assurances - un autre tiers sera planté avec du soja (moins profitable) - le tiers restant sera planté avec du maïs quand même, pour un usage partiel d'une récolte incomplète (alimentation animale, fibres....), et, apparemment, pour justifier d'un autre type d'assurance dont la deadline arrive vite (je n'ai que moyennement compris ce que j'ai vu/lu/entendu sur ce dernier tiers) Mais quel média "sérieux" parle encore de choses aussi basses qu'une mauvaise récolte? Tout le monde sait que la bouffe pousse dans les supermarchés. Ou mieux encore, sur Amazon et autres services assimilés. Non? Modifié le 12 juin 2019 par Tancrède 3 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vincenzo Posté(e) le 12 juin 2019 Share Posté(e) le 12 juin 2019 il y a 55 minutes, Tancrède a dit : (Fait du bien de pas parler de criailleries) On oublie souvent complètement ce sujet de tous les jours, ou plutôt de tous les ans, par rapport à nos ancêtres, y compris de générations proches, mais c'est bien encore l'un des plus puissants déterminants de l'état d'une société d'année en année, qui devrait être évoqué autant que faire se peut: aussi moderne soit-elle, la civilisation actuelle ne s'est pas affranchie de simples réalités encore en bonne partie aléatoires, notamment.... La qualité et l'abondance des récoltes de l'année. Et pour les USA, cette année est assez gratinée: en raison de précipitations massives et particulièrement persistantes, ainsi que d'innondations, l'agriculture souffre énormément, à commencer par les semis, et se poursuivant avec la difficulté des plantes à pousser sous l'eau. A l'arrivée, de vastes surfaces n'ont toujours pas pu être plantées ou l'ont été avec retard, la croissance est insuffisante, la densité à l'hectare aussi, et la qualité moyenne promet de n'être pas suffisamment au rendez-vous. On parle donc d'une "catastrophe naturelle au ralenti", dont les conséquences économiques seront vastes. Et dures. A commencer par le maïs ("King Corn"), qui incarne à lui seul l'agriculture américaine plus encore que le blé ou le boeuf. https://www.accuweather.com/en/weather-news/accuweather-predicts-another-historic-low-for-corn-planting-as-billion-dollar-disaster-looms/70008479 Au 2 juin, 66 millions d'acres avaient été plantés, sur 93 dédiés au maïs: normalement, à ce stade de l'année, 90% de la surface disponible devrait être plantée (moyennes historiques). C'est le rythme le plus bas jamais enregistré dans l'histoire de l'agriculture américaine (avant cela, 1995 avait le record, avec 77% au début juin), même s'il faut savoir relativiser cet aspect (la comptabilisation n'a commencé qu'en 1980). Et une bonne partie de ce qui est planté ne le vit pas bien: le taux de perte sera sans doute important, et la qualité moyenne ne sera pas bonne. La saison des semis va bientôt se terminer (ça peut encore planter après la mi-ui, mais la chute de rendement induite est importante), et avec elle la fenêtre d'opportunité annuelle pour de nombreux agriculteurs qui ne pourront supporter ce niveau de perte. A grande échelle, l'impact sur les rendements agricoles de l'année, donc sur les prix et la disponibilité de la ressource, risque d'être énorme. Des 18 Etats où la production de maïs se concentre, un seul est dans les temps. Pour le soja (produit dans les mêmes Etats, souvent en relai du maïs), ce sont 2 sur 18. La proportion de plants de maïs ayant "émergé" du sol est aussi anormalement faible (46% contre 84% en moyenne). A l'arrivée, on parle bien non seulement de milliards de dollars, mais aussi de prix de l'alimentation de base qui risquent de vraiment se faire sentir. De là à avoir un impact politique.... Quelques données et prédictions que j'ai vu: - 35% des producteurs de maïs ont déjà fait appel à leur assurance pour motif de "semis empêché" ("prevented planting") pour au moins une partie de leurs terres - 31 millions d'acres ne seront pas cultivés cette année pour le maïs (en net: une partie de ce qui a été planté a été irrémédiablement perdue pour l'année). Pour comparaison, c'est la taille de l'Etat de NY - 1/3 de ces 31 millions ne sera pas planté du tout, l'équivalent de 3 milliards de dollars en argent versé par les assurances - un autre tiers sera planté avec du soja (moins profitable) - le tiers restant sera planté avec du maïs quand même, pour un usage partiel d'une récolte incomplète (alimentation animale, fibres....), et, apparemment, pour justifier d'un autre type d'assurance dont la deadline arrive vite (je n'ai que moyennement compris ce que j'ai vu/lu/entendu sur ce dernier tiers) Mais quel média "sérieux" parle encore de choses aussi basses qu'une mauvaise récolte? Tout le monde sait que la bouffe pousse dans les supermarchés. Ou mieux encore, sur Amazon et autres services assimilés. Non? Jancovici a relayé cette article qui en parle le 4 juin sur son facebook : https://www.redanalysis.org/fr/2019/06/03/inondations-midwest-guerre-commerciale-pandemie-grippe-porcine-grande-tempete-agricole-alimentaire/?fbclid=IwAR34i1z2QpCGYvI5WyXL4SjdOR-JbjPA4PuiaFKtf2bSB2-gnyEu1mdAO3w En mai 2019, pour la deuxième fois en trois mois, le centre des États-Unis est frappé par des inondations record. Ces inondations ont des répercussions sur l’Oklahoma, l’Arkansas, le Missouri, l’Illinois, le Nebraska et l’Iowa (Susannah Cullinane, Hollie Silvermane, Sheena Jones, «Une semaine mortelle au centre des États-Unis", CNN26 mai 2019). À Van Buren, en Arkansas, le niveau de la rivière Arkansas a atteint 38,3 pieds, battant le record de 1945 à 38,1. Ces inondations suivent les historiques de mars 2019 (Jean-Michel Valantin, «Cyclone bombe sur le Midwest: Inondations, guerre commerciale et super tempête agricole à venir", The Red (Team) Analyse15 avril 2019). The Red (Team) Analysis Weekly - 6 juin 2019 Cybersécurité, 10ème anniversaire de l'ANSSI et l'Agora 41 Inondations dans le Midwest, guerre commerciale et pandémie de grippe porcine: la grande tempête agricole et alimentaire est arrivée! The Red (Team) Analysis Weekly - 30 mai 2019 Comment gagner une guerre avec l'intelligence artificielle et peu de victimes The Red (Team) Analysis Weekly - 23 mai 2019 Vers une guerre entre les États-Unis et la Chine? (1) La nouvelle guerre froide et la Belt and Road Initiative Chinoise dans l'Arctique The Red (Team) Analysis Weekly - 16 mai 2019 Inondation du Mississippi dans le mois 4, aucune fin en vue Regardez cette vidéo sur YouTube Entre les deux, la saison a été exceptionnellement humide. En conséquence, les agriculteurs déjà battus rencontrent des problèmes gigantesques pour semer les cultures de maïs et de soja de 2019. Au milieu de ces conditions extrêmes, le Texas, le Tennessee, l'Arkansas, la Louisiane et l'Oklahoma traversent une saison de tornade exceptionnellement violente. Par exemple, le 24 mai 2019, Jefferson City, la capitale de l'État du Missouri, a été dévastée par une tornade de monstres de presque un kilomètre, avec des vents maximaux atteignant les 160 milles à l'heure. Le matin, la ville était en ruine (“Tornade qui a déchiré Jefferson City, Missouri, classé EF3; Près de 2 douzaines de blessés » Weather.com, 23 mai 2019). Une violente tornade laisse trois kilomètres de destruction à Jefferson City Regardez cette vidéo sur YouTube Ces événements se produisent après les dégâts profonds et durables causés par les inondations catastrophiques de mars 2019. Cependant, ces destructions très impressionnantes ne sont que la dimension visible de la «longue catastrophe» qui se déroule dans leur sillage. Cette catastrophe longue et complexe résulte de la combinaison du ralentissement de l’agriculture provoqué par la série historique de phénomènes météorologiques extrêmes sur la ceinture agricole et de la guerre commerciale américano-chinoise (Valantin, ibid). Celles-ci se combinent en outre avec la pandémie de peste porcine africaine, qui se répand rapidement. La pandémie déclenchée en août 2018 a tué au moins un million et demi de porcs en Chine et se développe actuellement en Asie (Dennis Normile, «La peste porcine africaine continue de se propager en Asie, menaçant la sécurité alimentaire", Science19 mai 2019). Parmi la cascade de conséquences agricoles et alimentaires, la diminution du nombre de porcs entraîne une diminution de la demande de soja, car les produits à base de soja font partie du régime alimentaire des porcs (From Bloomberg, «Comment l'épidémie de peste porcine en Chine bouleverse les marchés du soja", Le matin de la Chine du Sud15 avril 2019). Abonnez-vous pour de nouveaux articles Cette combinaison extrêmement violente de facteurs climatiques, internationaux et sanitaires crée-t-elle un type de pression très particulier sur le Midwest? En conséquence, le statut du Midwest dans une économie mondialisée est-il remis en question? Afin de répondre à ces questions connexes, il est primordial de comprendre que ces événements indiquent également que nous entrons dans une ère de changement permanent, nécessitant une adaptation constante au changement climatique et à l'ère de «longue urgence» qui en découle (James Howard Kunstler , La longue urgence, survivant aux catastrophes convergentes du XXIe siècle, 2005). Le Midwest comme frontière catastrophique Inondations et tornades: catastrophe durable Depuis mars 2019, le Midwest traverse une situation que nous qualifions ici de «catastrophe longue». Tout a commencé quand, entre le 14 et le 20 mars 2019, un «cyclone à la bombe» historiquement puissant, associé à la fonte des neiges a dévasté le Colorado et le centre des États-Unis, en particulier le «farmbelt» du Midwest de l'Iowa et du Nebraska, du Dakota du Sud et du Kansas (Phil McCausland, « Les inondations du Midwest inondent les fermes et les villes rurales pour menacer les moyens de subsistance et l'avenir“, NBC News22 mars 2019). Par conséquent, ces phénomènes météorologiques ont provoqué d’immenses inondations, qui ont détruit plus d’un million d’acres (405 000 hectares). Ces inondations ont des conséquences directes et immédiates, car elles noyent des terres arables, détruisent les stocks de cultures, les routes, les maisons, les autoroutes, les voies ferrées, les ponts, les granges, les voitures, les camions, etc. (Humeyra Pamuk, PJ Huffstutter, Tom Polansek, «Les agriculteurs américains sont dévastés par les inondations dans le Midwest", Reuters20 mars 2019). Les inondations historiques dévastent l'Iowa et le Nebraska Regardez cette vidéo sur YouTube Tout au long des mois d'avril et de mai, la situation s'est aggravée. En effet, d'avril 2018 à avril 2019, la région a également connu les 12 mois consécutifs les plus humides depuis 1895. Les sols détrempés ne peuvent plus absorber l'eau, qui coule dans les rivières inondées, telles que les rivières Arkansas, Mississippi et Missouri. Le 21 mai, après 136 jours, les inondations du Mississippi ont battu le record des inondations de 1927 (Steve Hardy, «Le fleuve Mississippi bat un record d’étape d’inondation vieux de 92 ans; voici quand l'eau pourrait descendre » L'avocat21 mai 2019. Montre Tornado émise pour tout le centre des États-Unis Regardez cette vidéo sur YouTube Vers un isolement climatique dans le Midwest? De plus, cela signifie que la combinaison des pertes agricoles, commerciales et financières aggrave la situation des infrastructures de transport du Midwest. En effet, le transport en vrac fluvial, ferroviaire et routier est en très mauvais état, du fait de 30 années de gestion et d’investissements insuffisants. Les inondations aggravent l'état des infrastructures vitales, qui connectent les agriculteurs du Midwest aux marchés mondiaux (David Hoppelman, ibid). Cette situation est aggravée par une série de tornades historiques qui ont dévasté le Midwest, 13 jours consécutifs (Amanda Schmidt, «Mai 2019 pourrait être un mois historique pour les tornades après une série de tornades sans précédent qui se termine enfin à 13 jours“, Accuweather, 31 mai 2019. Le Midwest pris entre les inondations et la pandémie asiatique Cultures retardées Cette longue catastrophe est dévastatrice pour l’agriculture du Midwest. Seulement 49% de la superficie en maïs est plantée, ce qui contraste vivement avec 78% en 2018 à la même période de l'année. On peut dire la même chose du soja: 19% de la superficie cultivée est plantée, contre 53% en 2018. Pire, 5% seulement de la récolte de soja poussent à partir de la terre, contre 24% en 2018 («Progrès des cultures", USDA20 mai 2019). Devenir membre En l'occurrence, cela fait suite aux dégâts causés par la série de tempêtes de mars et leurs impacts sont si importants en raison de la perte de stocks. Celles-ci sont accumulées depuis 2018, lorsque les effets de la guerre commerciale déclenchée contre la Chine ont amené Pékin à renforcer ses propres barrières tarifaires contre le soja américain, tout en les réduisant au profit de la production brésilienne (Jean-Michel Valantin, «L'économie américaine, entre le marteau du climat et la guerre commerciale Anvil - L'affaire de la culture du soja aux États-Unis", La société d'analyse (d'équipe) rouge8 octobre 2018). Cultures détruites En d'autres termes, les inondations ont détruit la partie non vendue des récoltes de 2018, tout en mettant en danger les récoltes de 2019. Ils ont également détruit le capital financier potentiel que les stocks auraient pu représenter pour les agriculteurs. De plus, les inondations ont neutralisé le potentiel fiscal que la vente des actions de 2018 aurait représenté pour le secteur public et donc pour la maintenance des infrastructures (Irwin Redlener, «Le coût mortel d'une infrastructure défaillante lors d'inondations historiques dans le Midwest", La colline5 avril 2019). Puis arrive la pandémie En fait, un nouveau facteur bouleverse encore davantage le statut des producteurs de soja du Midwest. Depuis août 2018, une pandémie de grippe porcine africaine s'est abattue sur l'industrie porcine chinoise, avec ses 400 millions de porcs domestiques (Dennis Normile, Ibid.). Un rapport de la troisième banque néerlandaise, Rabobank, suggère que dans le pire des cas, près de 200 millions de porcs pourraient être menacés (Orange Wang, Chad Bray, «L'épidémie de peste porcine africaine en Chine et la guerre commerciale américaine se combinent pour créer une tempête parfaite pour l'économie chinoise", Le matin de la Chine du Sud, 3 mai 2019). Cela représenterait plus de cochons que l'ensemble du parc européen et américain. Pendant ce temps, la maladie se propage au Vietnam, au Cambodge, au Myanmar et en Russie (Dennis Normile, Ibid.). La peste porcine africaine frappe toutes les provinces de Chine continentale Regardez cette vidéo sur YouTube L'importance du porc dans le régime alimentaire chinois est primordiale, car il s'agit de l'aliment de base préféré des 1,4 milliards de personnes que compte le pays. Sachant que les agriculteurs nourrissent les porcs avec des produits à base de soja, la Chine devient ainsi le principal importateur de soja. Si la production porcine chinoise devait baisser de 30%, la demande de soja pourrait baisser de 4,2% selon HSBC, sachant que l'épidémie chinoise et la pandémie asiatique dureront plusieurs années (Orange Wang, Chad Bray, «L'épidémie de peste porcine africaine en Chine et la guerre commerciale américaine se combinent pour créer une tempête parfaite pour l'économie chinoise", Le matin de la Chine du Sud, 3 mai 2019). Riders on the Storm En d'autres termes, la production de soja du Midwest 2019, déjà maigre, risque d'être affectée par la baisse des prix due à la mort massive de porcs asiatiques. Ce risque est induit par la mortalité constante des porcs chinois et asiatiques, tandis que la récolte de soja américaine atteindra une quantité finale. Si les prix du soja et du maïs devaient augmenter en 2019, en raison des cultures retardées, il faut se demander si cette hausse compensera effectivement la baisse de la demande due à la forte mortalité des porcs en Chine, ainsi qu'au Vietnam, au Myanmar, au Laos et en Russie. . En fait, les cultures et les exportations de soja brésiliennes atteignent des niveaux record en raison de la faiblesse de la devise brésilienne. (Roberto Samora, “Les récoltes brésiliennes montent en flèche alors que la devise est faible“, Agriculture réussie, 30/05/2019). Il faut également ajouter que la Chine impose des droits de douane favorables sur les importations de soja non américaines, en réaction aux droits élevés qu'elle impose aux importations de soja américaines, dans le contexte de la guerre commerciale américano-chinoise (Jean-Michel Valantin, «L'économie américaine, entre le marteau du climat et la guerre commerciale Anvil - L'affaire de la culture du soja aux États-Unis", The Red (Team) Analysis Society8 octobre 2018). Ainsi, il pourrait y avoir une abondance de soja sur le marché international, tandis que la demande asiatique continuerait à diminuer. Cette pression potentielle sur les prix aurait alors lieu au moment de la succession d'événements météorologiques extrêmes en 2019 et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Il faut ajouter que les dommages causés aux infrastructures par la destruction de granges, de silos, de routes, d’autoroutes, de voies fluviales, isolent le Midwest des marchés mondiaux. Pendant ce temps, cela se produit à un moment où les impacts météorologiques sont généralisés sur toute la planète, provoqués par les inondations, le froid et la chaleur. Par exemple, l’Australie, l’un des producteurs mondiaux de blé, est en train d’importer, en raison d’une récolte extrêmement médiocre qui fait suite à de violents épisodes de sécheresse et d’inondations (Colin Packham, «L'Australie va importer du blé pour la première fois en 12 ans, alors que la sécheresse fait mouche", Reuters15 mai 2019). Le visage de la crise de sécheresse en Australie Regardez cette vidéo sur YouTube Vers une crise mondiale des prix des denrées alimentaires? Autrement dit, la situation économique du second semestre de 2019 risque d’être exacerbée par des tensions accrues sur les marchés des produits de base et des produits alimentaires. Parallèlement, les sociétés d’assurance et de réassurance devront faire face aux coûts de la catastrophe. des infrastructures et de la destruction agricole dans le Midwest. Ce pourrait être un nouveau type de crise hybride agricole, financière, alimentaire et sociale. À l’heure de la mondialisation, cette crise se propagera… dans le monde entier. Errata 5 juin 2019: nous avons modifié une phrase de l'introduction où une erreur grammaticale a créé une confusion entre le nombre réel de porcs abattus en Chine et le nombre potentiel d'animaux qui seraient tués dans le pire des cas dans le futur. Nous utilisons maintenant le nombre de porcs abattus jusqu'à présent en Chine. Nous avons clarifié et détaillé la source pour le pire des scénarios dans le paragraphe correspondant dans le corps du texte, corrigé le nombre de porcs domestiques en Chine et ajouté des estimations de HSBC. Publié parDr Jean-Michel Valantin (PhD Paris)juin 3, 2019Publié dansAmériques, Crise climatique et ressources, Sécurité énergétique, Environnement et géopolitique Étiquettes : En vedette, Libre accès A propos de l'auteur: Dr Jean-Michel Valantin (PhD Paris) Dr Jean-Michel Valantin (PhD Paris) dirige le département Environnement et Sécurité de The Red (Team) Analysis Society. Il est spécialisé en études stratégiques et en sociologie de la défense, notamment en géostratégie de l'environnement. Il est l'auteur de "Menace climatique sur l'ordre mondial", "Ecologie et gouvernance mondiale", "Guerre et Nature, Amérique prépare la guerre du climat". "(Guerre et nature: l’Amérique se prépare à la guerre climatique) et de" Hollywood, le Pentagone et Washington ". 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 12 juin 2019 Share Posté(e) le 12 juin 2019 Il y a 1 heure, Tancrède a dit : (Fait du bien de pas parler de criailleries) Et pour les USA, cette année est assez gratinée: en raison de précipitations massives et particulièrement persistantes, ainsi que d'innondations, l'agriculture souffre énormément, à commencer par les semis, la difficulté subséquente des plantes qui sont semées à pousser sous l'eau. A l'arrivée, de vastes surfaces n'ont toujours pas pu être plantées ou l'ont été avec retard, la croissance est insuffisante, la densité à l'hectare aussi, et la qualité moyenne promet de n'être pas suffisamment au rendez-vous. On parle donc d'une "catastrophe naturelle au ralenti", dont les conséquences économiques seront vastes. Et dures. A commencer par le maïs ("King Corn"), qui incarne à lui seul l'agriculture américaine plus encore que le blé ou le boeuf. Il faut donc vite un mais génétiquement modifié pour lui permettre de la transformer en plante aquatique... Dis comme ça, on pourrait croire que je pousse, mais je suis sûr que de l'autre coté de l'Atlantique, certains y pensent sérieusement et vont faire du business là dessus (plutot que de se dire que si le climat ne va pas, c'est peut être qu'il y a un problème à plus grande échelle sur lequel il faudrait se pencher...) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
prof.566 Posté(e) le 12 juin 2019 Share Posté(e) le 12 juin 2019 Non, mais de ce coté des expériemntations de riz résistant (relativement) à la sécheresse ont été joyeusement fauchées. Le même principe de précautions qu'aux sorcières de Salem... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 12 juin 2019 Share Posté(e) le 12 juin 2019 https://www.scmp.com/news/world/united-states-canada/article/3013941/under-water-us-farmers-swamped-tariffs-and (11 juin 2019) De nouvelles données suggèrent une augmentation des suicides à la ferme. "Au vu des données préliminaires, il y a un besoin croissant d'aborder la prévention du suicide dans la communauté agricole [du Minnesota]", a déclaré Melissa Heinen, épidémiologiste au ministère de la Santé du Minnesota. https://www.theguardian.com/us-news/2017/dec/06/why-are-americas-farmers-killing-themselves-in-record-numbers (6 décembre 2017) Le taux de suicide chez les agriculteurs est plus du double de celui des anciens militaires. Une étude des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a suggéré que les agriculteurs de 17 États ont pris leur vie à un taux deux fois plus élevé que la population générale en 2012 et 1,5 fois plus élevé en 2015. La crise du suicide chez les agriculteurs américains fait écho à une crise suicidaire beaucoup plus importante qui se produit dans le monde : un agriculteur australien se suicide tous les quatre jours ; au Royaume-Uni, un agriculteur par semaine se suicide ; en France, un agriculteur se suicide tous les deux jours ; en Inde, plus de 270 000 agriculteurs sont morts par suicide depuis 1995. 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 13 juin 2019 Share Posté(e) le 13 juin 2019 Le 12/06/2019 à 13:18, Tancrède a dit : (Fait du bien de pas parler de criailleries) On oublie souvent complètement ce sujet de tous les jours, ou plutôt de tous les ans, par rapport à nos ancêtres, y compris de générations proches, mais c'est bien encore l'un des plus puissants déterminants de l'état d'une société d'année en année, qui devrait être évoqué autant que faire se peut: aussi moderne soit-elle, la civilisation actuelle ne s'est pas affranchie de simples réalités encore en bonne partie aléatoires, notamment.... La qualité et l'abondance des récoltes de l'année. Et pour les USA, cette année est assez gratinée: (...) - un autre tiers sera planté avec du soja (moins profitable) Mais quel média "sérieux" parle encore de choses aussi basses qu'une mauvaise récolte? Tout le monde sait que la bouffe pousse dans les supermarchés. Ou mieux encore, sur Amazon et autres services assimilés. Non? Le soja sera encore moins profitable cette année : il sert pas mal à l'alimentation du bétail chinois ... et avec l'épidémie de peste porcine africaine, on s'attend à l'abattage de 30% du bétail porcin chinois... et une épidémie qui dure entre 2 à 10 ans. Merci pour ce poste informatif, sérieux, dont la rédaction a pris du temps ... Mais il a un énorme défaut pour l'industrie des médias : il coûte en temps de production, et n'est pas assez putaclickable / viral. Faut demander aux trolls russes / l'internationale des "alternative" de le repackager ... (s'ils en ont la place dans leur grille de "programme", l'actualité à enfumer est chargée) ----------------------------------------------------------- Correction sur un sujet récent* , concernant les concessions du Mexique sur le contrôle des migrants, le Washington Post a contredit ses confrères. Selon leurs sources, il y avait bien des concessions sans précédent arrachées par Trump (... contenues dans un accord secret). https://www.washingtonpost.com/immigration/trump-mexico-immigration-deal-has-additional-measures-not-yet-made-public/2019/06/10/967e4e56-8b8e-11e9-b08e-cfd89bd36d4e_story.html?utm_term=.572f780e1c03 1) Donc, il avait bien marqué "des points", même si c'est avec des méthodes de caïd. "L'avantage", c'est que ça permet de contourner les blocages intérieurs US sur sa politique d'immigration + le mur... Et si cela donne des résultats concrets, il peut revendiquer tout le crédit ... et sinon, il a un bouc émissaire déjà désigné, le Mexique. Bref, à court terme, il est gagnant sur toute la ligne, sauf au niveau diplomatique et pour l'image internationale des USA. 2) Jusqu'à plus ample information, je considère que l'info initiale du NYT est à rétracter... Et je prend soigneusement note de quels média / influenceur sera assez honnête pour le mentionner ou approfondir l'enquête (la plupart des miens, heureusement oui + Corentin Sellin). Ce chroniqueur du Wapo (qui se présente comme républicain modéré) parie qu'il n'y en aura pas beaucoup (l'anti Trumpisme étant trop vendeur selon lui). A suivre.https://www.washingtonpost.com/opinions/2019/06/11/media-got-trumps-deal-with-mexico-wrong/?utm_term=.4dd9e6b4fb59 *(récent : à peine 4 jours = 1 an avec le cycle médiatique de nos jours) 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 13 juin 2019 Share Posté(e) le 13 juin 2019 14 minutes ago, rogue0 said: 1) Donc, il avait bien marqué "des points", même si c'est avec des méthodes de caïd. "L'avantage", c'est que ça permet de contourner les blocages intérieurs US sur sa politique d'immigration + le mur... Moi, je sais comment contourner le blocage: oublie le mur, Trump devrait creuser une tranchée, vaste et profonde. Tu peux pas faire une levée? Tu fais un trou, une douve géante, en plus du Rio Grande. Et hop! Question réglée. Ha, ha! On me voit pas passer: vous me croyez devant la porte, je suis déjà passé par la fenêtre ! Quote *(récent : à peine 4 jours = 1 an avec le cycle médiatique de nos jours) Estimation très, très conservatrice. Ca fuse plus vite que ça sur les sujets chauds. A peine évoque-tu l'idée qu'un pays pourrait avoir des frontières que tu es déjà présenté dans l'immense majorité des médias comme un raciste adhérant au parti nazi (qu'il y en ait effectivement un ou non) et brûlant des noirs tous les dimanches sur ta pelouse (ou la leur), que ton employeur est déjà assailli par des hordes online exigeant ton renvoi (tout le monde se prétendant client et menaçant d'arrêter d'acheter), que ton proprio reçoit des menaces et appels à te foutre à la porte sous peine d'être accusé de soutenir tes idées, que ton bar du coin reçoit "l'ordre" de ne plus te servir, que l'école de tes gamins est pareillement menacée, et que ta banque reçoit des avertissements alarmés qu'en tenant tes comptes, elle soutient le retour de Hitler et que ça va se savoir. Et tout ça en quelques heures. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Phacochère Posté(e) le 19 juin 2019 Share Posté(e) le 19 juin 2019 Opex 360 / Le président Trump nomme un nouveau chef du Pentagone par intérim http://www.opex360.com/2019/06/18/le-president-trump-nomme-un-nouveau-chef-du-pentagone-par-interim/ Mark Esper prends la suite. Le secrétaire à la Défense par intérim, Patrick Shanahan à décidé de ne pas poursuive, après le départ de James Mattis, pour s'occuper de sa famille... C'est dingue ! y'a vraiment une tendance de fond autour de Trump à vouloir prendre en compte la charge mentale de sa compagne et l'éducation des enfants. C'est beau, on progresse... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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