Boule75 Posté(e) le 31 juillet 2020 Share Posté(e) le 31 juillet 2020 Il y a 7 heures, nemo a dit : Il prépare déjà ses fans à sa défaite? Ou à résister à la "révolution" que constituerait sa défaite provoquée par un scrutin marqué par la fraude ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lezard-vert Posté(e) le 31 juillet 2020 Share Posté(e) le 31 juillet 2020 (modifié) ou il anticipe une défaite et va essayer d'éviter qu'elle n'arrive... le COVID, + les troubles à l'ordre public (BLM et nazillons manipulés) .. tout cela va justifier tout et n'importe quoi.. même l'instauration de loi martiale imposée au niveau fédéral le temps qu'il faudra. Je ne sais pas s'il y a des garde-fous pour empêcher ce fou. Modifié le 31 juillet 2020 par Lezard-vert Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Snapcoke Posté(e) le 31 juillet 2020 Share Posté(e) le 31 juillet 2020 Il y a 17 heures, kalligator a dit : ...du courage...kézako ?...ah oui une ancienne vertu qui avait utilité face à des méchants. ça n'existe plus par ici mon brave monsieur. Attend... Quand les allemands avaient du courage, c'était eux les méchants !!!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. rendbo Posté(e) le 1 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 1 août 2020 Rod Dreher: «L’Amérique a été humiliée aux yeux du monde» : Un edito très intéressant écrit par l'éditorailiste (conservateur) Rod Dreher, journaliste et écrivain américain, éditorialiste à l’American Conservative. Il a publié Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus: le pari bénédictin (traduit en français aux éd. Artège, 2017). Très critique de la gestion de la crise sanitaire par Donald Trump et inquiet devant la radicalisation des activistes du mouvement Black Lives Matter, l’éditorialiste conservateur américain dresse un sombre portrait de son pays, à cent jours de la prochaine élection présidentielle. Tribune relayée par figarovox le 31 juillet : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/rod-dreher-l-amerique-a-ete-humiliee-aux-yeux-du-monde-20200731 Révélation FIGAROVOX.- Après avoir suscité une vive attention médiatique y compris en Europe, le mouvement Black Lives Matter s’est-il essoufflé? Rod DREHER.- Black Lives Matter (BLM) a surgi en 2013 après l’acquittement de l’homme qui a tué Trayvon Martin en Floride, un adolescent noir décédé après une altercation avec un homme blanc. Après cette affaire Martin, le mouvement qui avait été fondé par trois femmes a gagné du terrain aux États-Unis. Puis en 2014, un officier de police de Ferguson dans le Missouri a abattu un Noir qui s’appelait Michael Brown, déclenchant des vagues d’émeutes pendant plusieurs jours. L’enquête officielle menée par le département de la Justice de l’administration Obama a pourtant révélé que Brown avait tenté de désarmer le policier et que ce dernier se trouvait en situation de légitime défense. Mais la vérité importe assez peu, lorsqu’il s’agit de faire de la propagande politique… et BLM a gagné davantage encore d’influence. Le mouvement s’est ensuite estompé au début de la présidence de Trump. C’est difficile d’expliquer pourquoi. Indéniablement, la gauche s’est radicalisée avec l’arrivée de Trump, mais son énergie s’est d’abord concentrée sur les sujets concernant les droits des personnes LGBT, et par extension peut-être sur les réformes économiques de Bernie Sanders. La mort de George Floyd a ressuscité Black Lives Matter et l’a rendu plus puissant que jamais. Ce mouvement est aujourd’hui bien plus radical que ce que les gens peuvent penser. Au moins deux des fondateurs sont marxistes. Et si vous allez sur leur site officiel, ils parlent de démanteler le schéma traditionnel de la famille, considéré comme oppressif. Ils sont très fortement en faveur du «transgendérisme». La plupart des gens qui soutiennent BLM aux États-Unis ne savent pas cela ou ne s’en soucient pas, mais ce mouvement est devenu le symbole, non seulement de l’exaspération des gens face au racisme mais surtout le point focal de la colère de la gauche face à la condition de beaucoup de minorités aux États-Unis. Cette semaine à Portland, la vidéo d’une femme blanche debout devant le palais de Justice fédéral circulait. Elle disait être furieuse de ne pas pouvoir descendre dans la rue pour crier «Black Lives Matter». La scène était surréaliste: cette femme devant des agents fédéraux armés, faisait exactement ce qu’elle prétendait ne pas être autorisée à faire. Avec ce genre d’image, on se rend compte qu’il se passe quelque chose de beaucoup plus profond qu’une protestation contre les discriminations raciales. Ce qui m’interpelle à propos de ce mouvement, c’est que de nombreux militants clament que les États-Unis sont un pays de suprématistes blancs. Ce qui n’est pas vrai. Depuis les victoires des droits civils dans les années 1960, les choses se sont nettement améliorées pour les Noirs américains. Bien sûr, il y a toujours beaucoup de problèmes. Par exemple, depuis les années 1960, la famille noire américaine s’est disloquée. Près de trois enfants sur quatre nés en Amérique aujourd’hui ne connaissent pas leur père. Et d’après les études des sciences sociales, il est plus difficile de sortir de la pauvreté lorsque l’on est issu d’une famille monoparentale. C’est aussi un facteur de criminalité chez les jeunes hommes. Et si la communauté noire reste dans la pauvreté c’est avant tout pour des raisons liées à leur culture personnelle et de communauté. Mais ça, on n’a pas le droit de le dire. Je ne nie pas le fait que l’esclavagisme et le racisme ont un rôle à jouer dans l’affaiblissement de la famille afro-américaine. Simplement, aux yeux des militants et sympathisants du mouvement BLM, et particulièrement pour les médias, la seule cause de leur souffrance, c’est le racisme. Il y a là un déni que je trouve franchement déshumanisant. En outre, ces idéologues se comportent comme si tous les blancs étaient privilégiés, comme s’il n’y avait aucune différence de richesse, de cadre de vie entre eux. À partir de leur grille de lecture marxiste, un professeur de littérature noir à l’université est un opprimé et un employé d’usine blanc est un oppresseur. Assurément, cette idéologie va réveiller les démons de la droite nationaliste. Quel terrible déclin de l’évolution des droits civiques dans notre pays. Ce mouvement en faveur des droits civiques était dirigé par des pasteurs noirs qui ont mis en avant les valeurs libérales démocrates ainsi que l’héritage chrétien du pays. Maintenant l’Amérique est un pays postchrétien. Le mouvement Black Lives Matter est dirigé par des universitaires et des activistes professionnels. Sans ces vertus chrétiennes qui ont animé le mouvement des droits civiques, je crains pour le futur: la politique tend à devenir une politique des races. Sans valeurs chrétiennes, ou du moins la sécularisation de celles-ci que l’on doit à l’universalisme des Lumières, on va tomber dans l’abîme des rivalités de pouvoir. Joe Biden tente-t-il de récupérer le mouvement à son avantage? Il sort à peine du silence. Puis, l’on ne peut pas dire qu’il ait besoin de trop communiquer. Il bénéficie de la crise économique imputée au Covid-19, et de l’incompétence de Trump. Il est vrai que BLM aide Joe Biden en redonnant une dynamique à la gauche, mais il a surtout permis de révéler les limites de Trump. Les émeutes raciales et la rage iconoclaste qui a saisi les déboulonneurs de statues devraient faire monter la cote de popularité d’un président conservateur qui prône le nationalisme. Mais Trump a mal géré son coup. La majorité des Américains, même ceux qui se disent de droite, ont été dégoûtés de la manière dont George Floyd a été tué. Trump a été incapable de reconnaître l’enjeu moral de cet évènement et de montrer de l’empathie. C’était indécent. Et puis de la Maison Blanche, il ne pouvait pas comprendre comment gérer les émeutes et la violence. Il a ordonné l’utilisation de trop de force, et même certains conservateurs pensent qu’il est allé trop loin. Ensuite, le président américain fait savoir sur Twitter que peut-être nous devrions reporter les élections présidentielles parce que, dit-il, elles risquent d’être injustes et frauduleuses. Trump met sur le même plan Richard Nixon et Saint Louis. Il est en train de délégitimer les fondations de la République pour se protéger de l’embarras de perdre l’élection. J’ai donc l’impression que Biden joue une carte bien connue en politique: quand votre adversaire se détruit, n’interférez pas. La police est-elle en mesure de garantir le respect de la loi dans les villes les plus concernées par le mouvement? Non, parce que la police est sous les ordres des responsables locaux. Dans les villes de gauche comme Minneapolis, Portland, Seattle et New-York, les gouverneurs ont affaibli la police. Récemment à Seattle, le chef de la police a envoyé une lettre à toutes les entreprises locales, les avertissant que le gouvernement de la ville ne permettra pas à la police d’utiliser des mesures fortes pour protéger leurs biens contre les émeutiers. C’est assez choquant. De manière générale, la police est démoralisée. Donald Trump a invoqué la «majorité silencieuse» et veut s’en faire le représentant lors de la campagne pour sa réélection. Pensez-vous qu’il représente effectivement cette «majorité silencieuse» face à une minorité plus radicale? Beaucoup de conservateurs aimeraient que ça soit le cas mais je ne le pense pas. Il ne fait aucun doute que l’élection va se resserrer avant novembre. Mais il est tellement descendu que j’ai du mal à croire qu’il peut combler l’écart. L’économie est profondément ébranlée par l’épidémie et c’est très compliqué pour un président d’être réélu quand l’économie va mal. Sa réponse à la pandémie n’a pas inspiré confiance et sa politique étrangère a été irrégulière, avec très peu de résultats concrets. En tant que conservateur, l’idée que Trump puisse diriger le pays encore quatre ans m’insupporte. Nous avons besoin d’un président vigoureux, pragmatique et compétent qui soit capable de se dresser contre la gauche. La seule chose que l’on peut trouver à Trump, c’est qu’il a su prévenir la dangereuse radicalisation de la gauche. Mais je crains qu’après quatre ans de ce cirque, les élections de 2022 et 2024 ne détruisent complètement le parti Républicain. C’est désespérant parce que le Parti démocrate n’a jamais été aussi radical. Joe Biden est un homme normal qui ne fait peur à personne. Il ne symbolise pas la vraie radicalisation du parti. Il est le parfait exemple de la faiblesse des libéraux des années 1960 face à la nouvelle gauche militante. Il est tellement normal, que les gens ordinaires ne l’associent pas à cette gauche radicale. Mais il ne se tiendra pas contre eux pour autant. Dans les universités du pays, des présidents de collèges ou autres institutions se rangent derrière les militants simplement parce qu’ils sont terrifiés à l’idée d’être qualifiés de racistes. La plupart des américains ne sont pas si radicaux, mais le talon d’Achille des dirigeants d’institutions importantes tels que les journaux, les universités et les grandes entreprises, c’est la peur d’être perçu comme conservateur. Je pense que la majorité écrasante des États-Unis ne comprend pas le danger dans lequel la gauche l’emmène. La plupart des conservateurs pensent que s’ils votent pour les Républicains, ils vont faire taire la gauche. Or, c’est une énorme erreur. La gauche contrôle la culture, ainsi que la plupart des institutions. Même certaines grandes entreprises qui étaient conservatrices ou non politisées, aujourd’hui se revendiquent de gauche. Un marxiste pourrait dire - à juste titre, je pense - que les grandes entreprises embrassent la gauche culturelle comme un moyen de préserver leurs privilèges économiques. Quoi qu’il en soit, la gauche marche avec les institutions américaines, et même avec Donald Trump à la Maison Blanche. Je pense que nous nous dirigeons vers une sorte de totalitarisme doux, une version américaine du système de «crédit social» en Chine. Les Républicains sont incapables de résister à cela. Quelques personnalités politiques et médiatiques l’ont évoqué. Notamment Josh Hamley, un jeune sénateur conservateur du Missouri, ou encore le présentateur de Fox News Trucker Carlson, mais ils sont trop peu. Si Donald Trump perd les élections, la bonne nouvelle c’est que ces voix populistes auront l’opportunité de prendre les rênes du parti Républicain. Nous n’avons pas besoin de retrouver le parti tel qu’il était avant Trump. Maintenant, les Républicains ont besoin d’un leadership fort, stable et compétent. Et celui-ci ne pourra pas émerger tant que Trump n’est pas parti. Que pensez-vous de la manière dont Trump a géré la crise du coronavirus? Il a été terriblement mauvais. Pour être honnête, presque tous les gouvernements du monde ont mal abordé le coronavirus au début. Mais Trump n’a pas eu de politique claire et n’a pas su inspirer la confiance. Je ne crois pas qu’il ait compris la nature de la crise, d’un point de vue scientifique. Il est impossible de savoir quoi attendre de lui. Parfois, il contredit ses propres experts. Ces derniers jours, il a dit d’une femme médecin africaine qui vit au Texas et qui affirme que les problèmes gynécologiques sont parfois causés par les femmes ayant des rapports sexuels avec des démons qu’elle était «impressionnante», tout ça parce qu’elle a salué ses déclarations sur l’hydroxychloroquine et a délégitimé l’utilisation de masque. Après ça, comment voulez-vous avoir confiance en son leadership sur le Covid-19? L’Amérique a été humiliée devant le monde, en partie à cause de ce problème de leadership. Je dois dire qu’il y a eu aussi un échec du «followership», si vous me passez ce néologisme. Beaucoup de gens politisés à droite ont refusé de porter de masque et de croire que le coronavirus était une réelle menace. La gauche s’est moquée de ces gens, et quand les mouvements de protestation en hommage à George Floyd ont commencé, soudainement, la plupart de ces mêmes personnes de gauche, scientifiques et médecins compris, sont sortis manifester, faisant fi des règles sanitaires. Ce qui est d’une hypocrisie totale. Les problèmes liés au coronavirus que l’Amérique a connus ne sont pas tous liés à Trump, mais en tant que chef d’État, pendant une grave crise, il a été encombrant. Est-ce que le coronavirus peut entrer en jeu dans le choix des électeurs en novembre? Bien sûr. Je pense que ça ne sera pas une question aussi importante que la politique du gouvernement en matière de santé publique de manière générale. Mais il y aura un effet réel dans la colère et les frustrations des électeurs face à cette crise sans fin. Je sens que la colère monte. Les gens veulent du changement et veulent voir le bout de la crise. Malheureusement, le virus ne fait pas de politique. Si Joe Biden gagne les élections et que la crise du coronavirus n’est pas endiguée, nous pouvons nous retrouver dans une situation d’instabilité politique qu’aucun américain n’a pu imaginer. Ma plus grande peur, c’est que les futurs historiens se penchent sur notre période de l’histoire américaine en la comparant à l’Espagne de 1931… 4 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 1 août 2020 Share Posté(e) le 1 août 2020 (modifié) il y a 33 minutes, rendbo a dit : Rod Dreher: «L’Amérique a été humiliée aux yeux du monde» : Un edito très intéressant [...]Tribune relayée par figarovox le 31 juillet : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/rod-dreher-l-amerique-a-ete-humiliee-aux-yeux-du-monde-20200731 Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Citation Citation Bien sûr, il y a toujours beaucoup de problèmes. Par exemple, depuis les années 1960, la famille noire américaine s’est disloquée. Près de trois enfants sur quatre nés en Amérique aujourd’hui ne connaissent pas leur père. Et d’après les études des sciences sociales, il est plus difficile de sortir de la pauvreté lorsque l’on est issu d’une famille monoparentale. Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion avec les naissances hors-mariage, les non-reconnaissances ou autres situation où, malgré tout, l'enfant peut parfaitement connaître son père voir être élecvé par lui hors du cadre classique du mariage stable et dûment enregistré ? Si c'est aussi net que ça : quel malheur ! * les guillemets c'est par détestation du modèle de classification par la couleur, mais ce sont les USA, donc on va causer dans le même cadre. Modifié le 1 août 2020 par Boule75 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Snapcoke Posté(e) le 1 août 2020 Share Posté(e) le 1 août 2020 il y a 8 minutes, Boule75 a dit : Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion avec les naissances hors-mariage, les non-reconnaissances ou autres situation où, malgré tout, l'enfant peut parfaitement connaître son père voir être élecvé par lui hors du cadre classique du mariage stable et dûment enregistré ? Si c'est aussi net que ça : quel malheur ! * les guillemets c'est par détestation du modèle de classification par la couleur, mais ce sont les USA, donc on va causer dans le même cadre. J'avais entendu quelque chose comme la moitié... En tout cas c'est très élevé, c'est sûr. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 1 août 2020 Share Posté(e) le 1 août 2020 (modifié) il y a 43 minutes, Boule75 a dit : Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion avec les naissances hors-mariage, les non-reconnaissances ou autres situation où, malgré tout, l'enfant peut parfaitement connaître son père voir être élecvé par lui hors du cadre classique du mariage stable et dûment enregistré ? Si c'est aussi net que ça : quel malheur ! * les guillemets c'est par détestation du modèle de classification par la couleur, mais ce sont les USA, donc on va causer dans le même cadre. Il doit penser aux afro-américains pour le 3/4. Dans la population générale c'est quelque chose comme un peu plus de 40%. Et sans être sur, il me semble qu'il s'agit de naissances hors mariage toutes configurations confondues (familles monoparentales, concubinage...ecetera) C'est un fait bien documenté que la famille noir, après avoir connu ses heures de gloire après la seconde guerre mondiale, s'est effritée à partir des années 60 pour complètement s'atomiser ; et c'est probablement la source primaire de la plupart des difficultés que vie cette communauté. Et ça à tendance à se généraliser à tout le pays, en particulier les prolétaires blancs de la rust belt. Modifié le 1 août 2020 par Shorr kan 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 il y a 31 minutes, Shorr kan a dit : C'est un fait bien documenté que la famille noir, après avoir connu ses heures de gloire après la seconde guerre mondiale, s'est effritée à partir des années 60 pour complètement s'atomiser ; et c'est probablement la source primaire de la plupart des difficultés que vie cette communauté. Et ça à tendance à se généraliser à tout le pays, en particulier les prolétaires blancs de la rust belt. Ici au moins, il y a un immense écart statistique entre "enfant ne connaissant pas (ou peu) son père" et "enfant né de parents non-mariés" : les seconds sont nettement plus nombreux et bien souvent le père est à la maison, n'est-ce pas. La confusion des deux est étrange quand même. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cool Hand Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 Analyse intéressante. J'ai un peu de mal avec ce passage : "À partir de leur grille de lecture marxiste, un professeur de littérature noir à l’université est un opprimé et un employé d’usine blanc est un oppresseur. Assurément, cette idéologie va réveiller les démons de la droite nationaliste." Je ne vois pas ce que cette lecture a de marxiste. Ou alors, l'important dans la phrase est le "A partir de". A rapprocher des déclarations de Valls : "la lutte des races a remplacée la lutte des classes". Comique venant d'un socialiste (à la française). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 (modifié) il y a 29 minutes, Boule75 a dit : Ici au moins, il y a un immense écart statistique entre "enfant ne connaissant pas (ou peu) son père" et "enfant né de parents non-mariés" : les seconds sont nettement plus nombreux et bien souvent le père est à la maison, n'est-ce pas. La confusion des deux est étrange quand même. Tu as raison pour la population en général qui est en train de connaitre un grand changement de mœurs depuis les années 90. Le truc c'est que ça fait longtemps que je ne me suis pas replongé dans ces statistiques, mais pour peu que je m'en souvienne en ce qui concerne les noirs américains, la superposition entre naissance hors mariage et famille monoparentale sans passer par la case cohabitation ou mariage (dont le taux est très faible sans me souvenir des chiffres désolé) est plus vrai que dans le reste de la société. La mère noire célibataire qui lutte pour que ses enfants ne finissent pas mal, n'est pas l'une des grandes figures sociale américaine - voir un meme- pour rien. Ironiquement, c'est d’ailleurs un des grands point de fracture entre les féministes noires et leurs consœurs blanches qui jugent le mariage comme oppressant (mais qui continuent quand même à se marier à des taux significatifs quand elles sont assez aisés. Fait ce que je dis pas ce que je fais tout ça syndrome...), quand les premières considèrent que se faire passer la bague au doigt comme le Saint Graal tellement c'est difficiles pour elles d'obtenir un engagement d'un homme noir, qui pour leur part ont des taux de célibats extrêmement élevés. Quand aux blancs des classes inférieures/cols bleues, c'est de plus en plus vrai pour eux aussi. il y a 24 minutes, Cool Hand a dit : Analyse intéressante. J'ai un peu de mal avec ce passage : "À partir de leur grille de lecture marxiste, un professeur de littérature noir à l’université est un opprimé et un employé d’usine blanc est un oppresseur. Assurément, cette idéologie va réveiller les démons de la droite nationaliste." Je ne vois pas ce que cette lecture a de marxiste. Ou alors, l'important dans la phrase est le "A partir de". A rapprocher des déclarations de Valls : "la lutte des races a remplacée la lutte des classes". Comique venant d'un socialiste (à la française). Les marxistes pensent en terme de rapports/dynamiques de pouvoirs et de structure de pouvoirs. Il n'y a structurellement que des oppresseurs et des opprimés dans cette vision du monde à travers laquelle ils interprètent tout. à la base ça n'était qu'au prisme de l'économie, mais depuis que c'est has been, ça a été recyclé pour d'autres causes plus sociétales. Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur. Modifié le 2 août 2020 par Shorr kan 3 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Capitaineconan Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 (modifié) Une meilleure traduction /expression eut été « une analyse marxienne de la société « le côté binaire de la pensée de Marx , le patronat vs proletariat, propriétaire vs locataire , les patriciens vs la plèbe etc , une simplification de l’analyse de la société sans tenir compte de sa complexité et sa diversité Modifié le 2 août 2020 par Capitaineconan Précision 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fraisedesbois Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 Il y a 8 heures, Boule75 a dit : Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion... Je pense que c'est un problème de traduction (omission de l'adjectif noirs). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion avec les naissances hors-mariage, les non-reconnaissances ou autres situation où, malgré tout, l'enfant peut parfaitement connaître son père voir être élecvé par lui hors du cadre classique du mariage stable et dûment enregistré ? Si c'est aussi net que ça : quel malheur ! * les guillemets c'est par détestation du modèle de classification par la couleur, mais ce sont les USA, donc on va causer dans le même cadre. Matthew Stewart ne se base pas sur la "race" mais sur le niveau scolaire - et cela laisse aussi en suspens la question du distinguo entre la notion large de famille monoparentale et la notion étroite de "ne pas connaître son père" : Le 15/06/2018 à 15:58, Wallaby a dit : https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2018/06/the-birth-of-a-new-american-aristocracy/559130/ (juin 2018) La famille biparentale elle-même devient un produit de luxe : Il y a 60 ans, seulement 20 % des enfants nés de parents ayant fait des études secondaires ou moins vivaient dans un ménage monoparental ; aujourd'hui, ce chiffre est de près de 70 %. Parmi les ménages ayant fait des études supérieures, par contre, le taux de monoparentalité demeure inférieur à 10 %. Depuis les années 1970, le taux de divorce a diminué considérablement chez les couples ayant fait des études supérieures, alors qu'il a augmenté de façon spectaculaire chez les couples n'ayant fait que des études secondaires. Le taux de monoparentalité est ainsi le prédicteur le plus significatif de l'immobilité sociale. 1 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 Il y a 7 heures, Shorr kan a dit : Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur. Sauf que dans le cas de Rod Dreher, il est prêt à embrasser une grille d'analyse marxiste quand ça l'arrange : Un marxiste pourrait dire - à juste titre, je pense - que les grandes entreprises embrassent la gauche culturelle comme un moyen de préserver leurs privilèges économiques. (Le Figaro, article cité plus haut) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Snapcoke Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 il y a 1 minute, Wallaby a dit : Sauf que dans le cas de Rod Dreher, il est prêt à embrasser une grille d'analyse marxiste quand ça l'arrange : Un marxiste pourrait dire - à juste titre, je pense - que les grandes entreprises embrassent la gauche culturelle comme un moyen de préserver leurs privilèges économiques. (Le Figaro, article cité plus haut) Il faut lire Begaudeau, l'histoire de ta bêtise. Le bourgeois de gauche, est un bourgeois, mais il ce sens cool, car il est culturellement de gauche, peu importe qu'il soit banquier, trader, ou qu'il travaille dans un milieu complètement bourgeois et élitiste, puisqu'il vous certifie qu'il est de gauche.... Alors certes il domine socialement et la seule mixité sociale qu'il connait c'est Mamadou le livreur Uber, mais puisqu'il vous dit qu'il est de gauche, il fait ''peuple'' Certaines entreprises font exactement pareils. 4 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 il y a 37 minutes, Wallaby a dit : Sauf que dans le cas de Rod Dreher, il est prêt à embrasser une grille d'analyse marxiste quand ça l'arrange : Un marxiste pourrait dire - à juste titre, je pense - que les grandes entreprises embrassent la gauche culturelle comme un moyen de préserver leurs privilèges économiques. (Le Figaro, article cité plus haut) Je ne connais pas ce monsieur. Peut être le fait-il de bonne foi et de façon limité. Le fait est que la grille de lecture marxiste est très valable sur nombre de sujets. ça se gâte quand on cherche à le faire de façon systématique partout et pour tout. Là ça devient de l'idéologie. Et le pire est d'en faire un outil normatif capable de prescrire des réformes pour changer la société qui finissent en catastrophes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 il y a 47 minutes, Shorr kan a dit : Je ne connais pas ce monsieur. Peut être le fait-il de bonne foi et de façon limité. Le fait est que la grille de lecture marxiste est très valable sur nombre de sujets. ça se gâte quand on cherche à le faire de façon systématique partout et pour tout. Là ça devient de l'idéologie. Et le pire est d'en faire un outil normatif capable de prescrire des réformes pour changer la société qui finissent en catastrophes. C'est une simple nuance. Cela ne falsifie pas le constat que tu faisais que "Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur". Rob Dreher doit être dans une forme de "en même temps" macronien. Dans une forme de pensée... complexe. Lorsqu'il dit à propos de Black Live Matters "au moins deux des fondateurs sont marxistes", ce n'est pas un compliment. C'est une des preuves que pour lui "Ce mouvement est aujourd’hui bien plus radical que ce que les gens peuvent penser". Là c'est tout à fait le conservateur pour qui "marxiste" est une injure. Une autre façon de voir cela serait de dire que Dreher est mi-conservateur, mi-populiste (voir l'emploi élogieux qu'il fait de ce terme dans le texte). 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 il y a 18 minutes, Wallaby a dit : C'est une simple nuance. Cela ne falsifie pas le constat que tu faisais que "Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur". Rob Dreher doit être dans une forme de "en même temps" macronien. Dans une forme de pensée... complexe. Lorsqu'il dit à propos de Black Live Matters "au moins deux des fondateurs sont marxistes", ce n'est pas un compliment. C'est une des preuves que pour lui "Ce mouvement est aujourd’hui bien plus radical que ce que les gens peuvent penser". Là c'est tout à fait le conservateur pour qui "marxiste" est une injure. Une autre façon de voir cela serait de dire que Dreher est mi-conservateur, mi-populiste (voir l'emploi élogieux qu'il fait de ce terme dans le texte). Je pense que c'est un conservateur qui a une connaissance intime de son ennemi idéologique, mais qu'il n’hésite pas à faire des emprunts quand un concept lui semble valable. On peut être ennemi avec quelqu'un et lui reconnaître du mérite. 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 Il y a 3 heures, Snapcoke a dit : Il faut lire Begaudeau, l'histoire de ta bêtise. Le bourgeois de gauche, est un bourgeois, mais il ce sens cool, car il est culturellement de gauche, peu importe qu'il soit banquier, trader, ou qu'il travaille dans un milieu complètement bourgeois et élitiste, puisqu'il vous certifie qu'il est de gauche.... Alors certes il domine socialement et la seule mixité sociale qu'il connait c'est Mamadou le livreur Uber, mais puisqu'il vous dit qu'il est de gauche, il fait ''peuple'' Certaines entreprises font exactement pareils. C'te caricature... Ils existent, certes, les déconnectés d'la plèbe que tu décris, mais ils sont très minoritaires. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 13 hours ago, Boule75 said: Un ton mesuré : bon texte. Par contre j'y la partie graissée, qui me sidère, y compris s'il ne s'agit que des enfants "noirs" * : Ce chiffre-là est-il réaliste, ou est-ce une exagération, une confusion avec les naissances hors-mariage, les non-reconnaissances ou autres situation où, malgré tout, l'enfant peut parfaitement connaître son père voir être élecvé par lui hors du cadre classique du mariage stable et dûment enregistré ? Si c'est aussi net que ça : quel malheur ! * les guillemets c'est par détestation du modèle de classification par la couleur, mais ce sont les USA, donc on va causer dans le même cadre. Oui, la statistique est vraie pour les enfants noirs. A noter que pour les blancs, c'est environs 25-30% (mais un taux sans doute très comparable aux noirs en-deçà d'un certain niveau de revenus), soit le taux "d'illégitimité" (comme ils l'appellent là-bas) observé dans la population noire aux débuts de la "great society" de Lyndon Johnson, qui avait suscité à l'époque un cri d'alarme via un texte désormais célèbre aux USA, "The negro Family: The case for national action" par un politicien et académique pourtant très progressiste, Daniel Patrick Moynihan. Il s'était pris une volée de bois vert par les factions désormais habituelles (et aujourd'hui très structurées et avec pignon sur rue, énormes financements et un droit absolu de faire taire toute contradiction) à l'université, sans doute coupable d'avoir commencé à pointer un vrai problème du doigt. A noter que les enfants nés de couples non mariés mais restant plus ou moins en couple présentent, à un degré moyen inférieur, mais pas nécessairement si éloigné, les mêmes pathologies, problèmes et obstacles que ceux nés et grandissant dans un foyer monoparental, ces unions tendant à être moins stables, moins "institutionalisées", et renvoyant souvent à un moindre investissement dans la relation, en plus de problèmes collatéraux sous jacents (moindres ressources....). 11 hours ago, Shorr kan said: Les marxistes pensent en terme de rapports/dynamiques de pouvoirs et de structure de pouvoirs. Il n'y a structurellement que des oppresseurs et des opprimés dans cette vision du monde à travers laquelle ils interprètent tout. à la base ça n'était qu'au prisme de l'économie, mais depuis que c'est has been, ça a été recyclé pour d'autres causes plus sociétales. Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur. C'est du marxisme aux amphètes, couplé à une déformation importante, et devenue absolue, de l'université américaine: un duo d'essentialisme et de déterminisme qui imprègne au plus haut degré toutes les Humanités et sciences sociales. Le niveau de racialisation/gender-isation de la pensée est hallucinant (et s'est invité chez nous de façon aggressive), et d'autant plus quand les "conclusions" de ces cursus complètement corrompus (via la "critical theory" qui domine tous ces champs d'études) sont instrumentalisées pour devenir des outils rhétoriques simplistes (accompagnés de stratégies de militantismes et de tactiques de discours très rôdées et aggressives), voire des slogans crus et faciles, mais qui "parlent" fort et sont hyper efficaces. Du coup, là où les militants marxistes d'avant avaient leurs discours manichéens divisant la société en "patrons"/"bourgeois" et "travailleurs", la version 2.0 qui instrumentalise ce mode d'analyse fondamental de la société comme un simple rapport de force entre groupes essentialisés et abstraits, ont simplement changé les catégories. L'intersectionnalité permet une gradation plus fine (et changeante... Et débile) des gens en catégories hiérachisées (un vrai système de castes), mais quand il s'agit d'aller dans la rue ou de parasiter le débat au profit de cette affirmation religieuse revendiquant l'exclusivité du magistère moral face à toute désaccord ou critique (ou, Dieu nous en garde, une autre opinion, un autre point de vue), on revient vite au noir vs blanc (littéralement). "Those who can make you believe absurdities, can make you commit atrocities" 33 minutes ago, Boule75 said: C'te caricature... Ils existent, certes, les déconnectés d'la plèbe que tu décris, mais ils sont très minoritaires. Faut toujours se rappeler qu'aux USA, la ségrégation ethno-géographique est une réalité bien plus puissante que chez nous, même au sein des populations favorisées. C'est un état de fait plus présent. La caricature évoquée par Shorrky est souvent moins une caricature aux USA. Et on peut voir les réflexes chez ces bobos activistes blancs aux USA: les maires et élus des villes qui ont souvent laissé faire, voire aidé, les émeutes (sciemment niées ou minimisées par l'essentiel de la presse) depuis 2 mois, n'étaient pas trop dérangés quand ça démolissait les quartiers populaires (et surtout les commerces et bâtiments collectifs), mais ont soudain eu un retour répressif quand ça a approché de leur porte (cas iconique de la maire de Seattle, mais aussi de bien d'autres... Et pas que des élus: diverses célébrités ont eu le même réflexe). 2 hours ago, Wallaby said: Une autre façon de voir cela serait de dire que Dreher est mi-conservateur, mi-populiste (voir l'emploi élogieux qu'il fait de ce terme dans le texte). Oui, le terme "populiste" ne veut pas dire du tout la même chose aux USA en général, que par chez nous où il est devenu presque indistinct de celui de "démago". Un peu comme "nationaliste", qui n'a pas le même contenu associé aux USA, ou dans le monde anglo-saxon, que sur le continent européen (où on tend plus à comprendre le terme comme un excès de patriotisme devenu idéologique et haineux): un peu comme si un ricain tendait plus à entendre "priorité à la souveraineté", là où un Français entendrait "haine des autres peuples". Ces mêmes mots qui n'ont pas la même valeur psychologique associée... 1 3 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 2 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 août 2020 Pour ce qui concerne le "grand tournant" des années 60-70 pour la population noire, période à partir de laquelle beaucoup des progrès qui étaient en cours sur le plan matériel (émergence et affirmation d'une importante classe moyenne noire et d'une solide "classe ouvrière aisée", autour desquelles se sont formées des communautés très structurées et soudées, soit un tissu social solide) ont pris des coups et engagé les tendances dont on voit aujourd'hui l'aboutissement, j'ai récemment lu un article intéressant par un des auteurs et activistes (noir) que je suis régulièrement. Il s'est spécialisé dans les analyses fines de l'évolution socio-économique et culturelle de la population noire sur cette période et, s'il ne minimise pas l'impact souvent néfaste de bien des changements depuis le Civil Rights Act en matière d'aide sociale et de déstructuration de la famille (loin de là: ex-candidat, il a fait campagne là-dessus en Californie), il ajoute un phénomène intéressant, qui est rarement mentionné, ou alors minimisé, à savoir ce qui suit la période de troubles violents de la fin des années 60, et l'impact subséquent sur les communautés urbaines noires: les années 60-70, ce sont aussi les années des choc pétroliers, de l'automatisation massive des usines et d'autres métiers, y compris de "petites" classes moyennes (tertiaires: secrétaires, comptables.... Commencent aussi à être remplacés par des machines), d'une plus grande ouverture commerciale qui favorise importations et outsourcing, du travail des femmes (main d'oeuvre explose en taille relativement au marché du travail, en effectifs comme en valeur partagée) et d'une immigration désormais grande ouverte. Ajoutons le début de la déconcentration industrielle des USA pour la bonne mesure: désormais plus contrainte par la technique qui facilitait sa localisation dans la "rust belt" (qui devait son nom à la météo et aux conditions locales, qui permettaient une climatisation naturelle des usines) en raison d'innovations comme la clim, l'industrie fuit les surcoûts et la puissance des syndicats pour aller ailleurs (Etats moins contraignants, ou outre-mer). L'impact sur les populations noires (et autres) du nord et du nord est industriels fut dévastateur. A cela s'ajoutent les événements des années 60 (violences, manifestations massives et émeutes, paralysie des villes....), les politiques (bien intentionnées peut-être, souvent très corrompues, très chères et contraignantes) et les changements culturels survenus dans l'élite (surtout de gauche) et la classe moyenne (surtout supérieure). Detroit est un exemple parfait, tant il est caricatural (la ville la plus riche du monde par tête qui devient en 2 décennies l'une des plus pourries des USA): mairie corrompue, achats massifs de vote par législations et concessions aux grandes organisations sociales (= endettement massif), ainsi que politiques plus généreuses que ce que la région pouvait offrir... S'ajoutent à l'insécurité croissante (culminant avec les émeutes raciales de 69) pour favoriser ce qui a été appelé le "white flight" et la banlieue-isation de la société. Ce "white flight" qui est reproché par la gauche aujourd'hui aux "blancs" en général, mais avec une gauche qui accuse les mêmes de "gentrifier" des quartiers de minorités quand ils y viennent (et où apparemment ils se font traiter de "mayonnaise"). Cet exode urbain des années 60-70 aurait privé les villes d'une forte portion de leur assise fiscale et de groupes qui aidaient à structurer la vie et l'économie de la cité (comme si, apparemment, ces choses étaient dues par essence à des mairies corrompues). Ce que l'auteur souligne, c'est que ce désormais traditionnel gourdin rhétorique souvent utilisé pour culpabiliser, cache un problème plus concret et précis pour les populations noires: il ne s'est pas seulement agi d'un "white flight". Il s'est même plutôt agi d'un "middle and upper class flight". Il a largement inclu les élites et classes moyennes noires, la partie la plus éduquée de la population noire, qui est allée dans des banlieues et villes petites/moyennes à portée, mais séparées, des grandes villes (soit "intégrées", cad mixtes racialement, soit exclusivement noires), ou dans des quartiers chics de grandes villes moins touchées par ces violences. En bref, beaucoup de communautés noires historiques se sont retrouvées dans un nouvel univers où les jobs traditionnels commençaient à disparaître vite (et sans remplacement équivalent), surtout pour les ouvriers et employés, et gens en général moins/pas qualifiés (pareil pour tout le monde), où les villes voyaient des vagues de crimes et de violence croître alors même que leurs moyens se réduisaient et leur endettement s'accumulait (menaçant aussi les budgets et plans faramineux de pensions/retraites qui avaient été trop facilement promis), et où, socialement et culturellement, les élites s'étaient barrées. Hors, ces élites noires des années 60, c'étaient aussi les leaders du mouvement des droits civiques, toute une hiérarchie de gens qui avaient organisé la population noire depuis le niveau du sol, et lui avaient fourni non seulement une structuration permanente qu'ils animaient, mais aussi des modèles à suivre, des aides locales et nationales organisées en réseaux denses et faits de relations personnelles directes. Du jour au lendemain, pour ainsi dire, cela a en grande partie disparu. Et les leaders locaux qui restaient étaient souvent insuffisants en nombre, moins éduqués, et dans un contexte appauvri, moins solidaire, avec des horizons économiques et fiscaux en berne. Les autres "leaders" qui restaient, c'étaient les criminels et "l'underclass" noire qui avaient leur contre culture (notamment via des mouvements comme la Nation of Islam, pour la partie la plus "chic", mais aussi tout un tas de groupes, y compris criminels, se définissant en opposition plus ou moins complète au pays, et aussi au mouvement des droits civiques)... Et cette contre culture est essentiellement ce qui a pris le dessus dans une bonne partie de la population noire, celle abandonnée par les élites des années 50-60 (dont les descendants forment l'essentiel de la classe moyenne sup ou de l'upper class noire actuelle). L'inversion des valeurs jusqu'alors dominantes dans la population noire (famille, travail, éducation, solidarité...) date aussi de cette période pivot, et n'a fait que se développer depuis, se joignant aux changements survenus dans les universités (théorie critique et ses succédanés) qui ont formé une "élite" pensante (façon de parler) dont les thèses se marient plus ou moins heureusement sur certains points avec la contre culture (mais ça se mélange pas socialement, attention). Mais c'est là tout le point de l'article: s'il est souvent (et ça semble en partie abusif) mentionné que la population noire américaine a souffert historiquement d'une coupure culturelle via l'esclavage, qui a pour longtemps déstructuré et privé de référence son organisation interne (jusqu'au niveau familial), la coupure ainsi survenue dans les années 60-70 me semble nettement plus impactante et réelle (vu que la famille noire avant cette période semble avoir été incroyablement forte pour la grande majorité), et s'est jointe aux grands changements (choisis et subis) économiques des années 70 (mondiaux, ceux-là, mais déterminants pour l'occident industriel) pour produire un effet dévastateur, une blessure qui s'est infectée. 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 2 août 2020 Share Posté(e) le 2 août 2020 Plus "impactante" que le fait de rien pouvoir posséder dans un système ou tout dépends de la propriété? Les obstacles à la propriété ne commence vraiment à se lever pour les noirs qu'à partir des années 70 c'est à dire au moment ou d'autre type de problèmes vont commencer à se poser sur la population la plus fragile de la société. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 3 août 2020 Share Posté(e) le 3 août 2020 53 minutes ago, nemo said: Plus "impactante" que le fait de rien pouvoir posséder dans un système ou tout dépends de la propriété? Les obstacles à la propriété ne commence vraiment à se lever pour les noirs qu'à partir des années 70 c'est à dire au moment ou d'autre type de problèmes vont commencer à se poser sur la population la plus fragile de la société. Non: les obstacles tels que, iconiquement, le redlining (le zonage raciste plus ou moins informel des zones d'habitation) ou le blockbusting (des promoteurs qui "importent" quelques familles noires dans un quartier blanc pour provoquer un exode par la certitude d'une baisse de valeur foncière.... Et faire baisser la valeur foncière de la zone, ensuite rachetée à vil prix) n'empêchent pas une classe moyenne noire (et une portion certaine de classe ouvrière aisée) de se former et d'accumuler un capital qui monte en valeur avant les années 70: ce sont plus des instruments de ségrégation/séparation des groupes, avec pour conséquences parallèle moins d'opportunités de faire augmenter le dit capital en restreignant l'accès aux coins les plus chers... Mais la chose est très inégale sur le territoire: les pratiques varient selon les Etats (la Californie, notamment, et l'ouest en général, ont moins vu ce genre de choses). Mais ce n'étaient pas des blocages à la propriété, d'autant plus que nombre de banques noires se sont ouvertes et développées au point d'atteindre des tailles critiques dès l'entre-deux guerres, permettant de bypasser le racisme ordinaire pratiqué dans les grandes banques et certaines banques locales (typiquement celles du vieux sud), qui limitait ou bloquait l'accès au crédit. A noter que ce dernier phénomène était beaucoup plus limité qu'on n'a voulu le présenter, étant donné qu'il a été observé après que les dites banques noires ne prêtaient pas beaucoup à certains pans de la population noire: il s'avère que, comme les "blanches", elles ne prêtent qu'aux gens aisés ou à très fort potentiel. Ecce banco. Mais la période charnière des années 70 révèle aussi sur ce point le divorce au sein de la population noire, entre une portion qui avait déjà décollé avant la fin des 30 glorieuses, et une qui commençait à peine (avec retard de 15-20 ans sur la population blanche en termes de proportions, mais sur la même trajectoire), ou restait au fond du trou. le déclin des industries traditionnelles et de l'économie type post-45 a donc frappé à ce stade, avec un impact très similaire à ce qu'on voit dans les populations blanches des zones désindustralisées, celles de la grande périphérie urbaine, ou des zones rurales, à ceci près que la population blanche étant plus vaste (donc plus diverse sociologiquement/économiquement) et plus riche en moyenne, ces couches défavorisées blanches sont plus masquées par les statistiques génériques des populations vues sous l'angle de la race . Tout comme les couches moyennes/aisées noires, sont majoritaires, mais "invisibles" dans le discours qui tend au misérabilisme en ramenant tout aux 20% de noirs pauvres des "inner cities": blancs pauvres/en difficulté et noirs aisés sont ainsi également oubliés par des discours tribalistes ramenant tout au symbolique et à une trame narrative pré-établie et calibrée pour la revendication idéologique. 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 3 août 2020 Share Posté(e) le 3 août 2020 Non tu manques le point je réagissais à ta façon de faire de l'esclavage un problème secondaire alors que la situation dans les années 60 à tout à voir avec l'esclavage et quand justement la population noire commence à sortir des conséquences en question viennent les problèmes que tu cites. Autrement dit les problèmes en question vont faire des ravages parce que la population en question est fragile, fragilité du à l'esclavage suivit par des décennies d'apartheid. Penser l'un sans l'autre n'a aucun sens. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 3 août 2020 Share Posté(e) le 3 août 2020 Il y a 17 heures, nemo a dit : Non tu manques le point je réagissais à ta façon de faire de l'esclavage un problème secondaire alors que la situation dans les années 60 à tout à voir avec l'esclavage et quand justement la population noire commence à sortir des conséquences en question viennent les problèmes que tu cites. Autrement dit les problèmes en question vont faire des ravages parce que la population en question est fragile, fragilité du à l'esclavage suivit par des décennies d'apartheid. Penser l'un sans l'autre n'a aucun sens. Et il est bon de le rappeler. Il suffit de très peu pour refaire basculer du coté obscur de larges pans d'un groupe qui a beaucoup moins de réflexe d’auto-préservation que le reste de la population, et pas de bol pour eux, les périodes de prospérité relatives n'ont pas été assez longues pour réellement résorber les difficultés structurelles que vivent les afro-américains dans ce pays et leur laisser le temps de se consolider. On rappellera aussi que les noirs ont une très longue histoire de tentatives pour s'organiser en communautés pour se voir couper les ailes en plein vol par des lois, règlements et politique scélérates ; dans le Sud, mais aussi très largement dans le gentil nord abolitionniste. Bref, ça ne vient pas de nul part. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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