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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


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Il y a 12 heures, WizardOfLinn a dit :

Il y a beaucoup de personnes qui croient que Fukushima, ça a fait 20000 morts (on en a vu même ici dans cette discussion !), et donc que ce serait pareil avec un accident en France, confondant l'accident nucléaire et le tsunami sur l'ensemble du Japon

La semaine dernière le conseiller municipal de ma commune déposé une motion pour dénoncer le nucléaire, avec comme argument que "Fukushima a peut-être fait des morts" justifié par un article du Point de 2014. A ce niveau de foutage de gueule ça devrait mériter une médaille.

Bon après en face on a Montebourg qui défend le nucléaire mais qui pense que Tchernobyl a fait 0 morts. Bref le niveau du débat public est lamentable (et c'est pas les journalistes qui le relèvent à deux trois exceptions près)

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Le 09/04/2021 à 13:15, hadriel a dit :

Lors de son audition cette semaine le président de l'ASN a dit que les SMR sont un palier supérieur en terme de sécurité, parce que leur coeur ne peut pas fondre (pour certains modèles). Et donc que le remplacement des réacteurs actuels par des SMR peut se défendre (il a donné 120€/MWh pour un futur SMR vs 80€/MWh pour les EPR2)

Un article de l'usine nouvelle sur le SMR Nuward et l'audition du président de l'ASN:

https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-audacieuse-proposition-de-l-autorite-de-surete-nucleaire-pour-de-nouveaux-reacteurs-en-france.N1080014

Révélation

L’audacieuse proposition de l’Autorité de sûreté nucléaire pour de nouveaux réacteurs en France

Nouveau nucléaire, EPR de Flamanville, prolongation des réacteurs, déchets, combustibles usés, manque de précaution… Lors d’une audition au Sénat mercredi 7 avril, Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a pu aborder dans le fonds tous les sujets sensibles du nucléaire français. Il a aussi formulé une proposition assez inattendue.

Fait assez inhabituel, Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a été applaudi à la fin de son audition par la Commission des affaires économiques du Sénat mercredi 7 avril. Les sénateurs présents dans l’hémicycle ou en ligne remerciaient ainsi le président de l’ASN pour la précision et la clarté de ses réponses sur un sujet très technique, mais aussi économique et éminemment politique. Choix du mix électrique à 2050, construction de nouvelles capacités de production électrique pilotable, prolongations des réacteurs, gestions des déchets et des combustibles usés, pertes de compétences de la filière, défis d’EDF, les politiques français, qui « procrastinent » depuis des années, selon Bernard Doroszczuk, doivent « prendre des décisions dans les cinq ans » qui viennent au plus tard, sur quasiment tous ces sujets.

Le président de l’ASN a, durant cette audition, réussi à donner aux sénateurs tous les éléments pour sortir des idées reçues et débats idéologiques sur le nucléaire, et décider en toute connaissance de sûreté (et non de sécurité qui n’est pas de la responsabilité de l’ASN), sur tous ces sujets. Il a surtout proposé de nouvelles voies pour aborder la question de l’avenir du nucléaire en France. Un exploit qui méritait effectivement des applaudissements.

Prolongation à 60 ans pas garantie

Sur la question de l’avenir du parc nucléaire français. Bernard Doroszczuk a rappelé que si les centrales n’avaient pas légalement de limite de durée de vie, les cuves des réacteurs, avaient été « prévues pour tenir pendant 40 ans sans risque pour la sûreté ». Qu’à ce stade, l’ASN n’a donné qu’un avis positif générique, en février, pour la prolongation à 50 ans des 32 réacteurs du palier 900 MW. Et que même si le grand carénage, dont le coût est évalué à 50 milliards d’euros courant sur dix ans, est « un des investissements les plus rentables pour EDF ces dernières années », les dossiers fournis par EDF permettent de justifier un fonctionnement jusqu’à 50 ans mais pas au-delà. « Pour certains réacteurs, aller au-delà de 50 ans est un peu juste. Les marges actuelles sont assez faibles et il faudrait des études, voire de la recherche, supplémentaires.»

Mais « on ne peut pas attendre 2035, pour savoir si les réacteurs pourront aller au-delà », prévient Bernard Doroszczuk. Selon lui, il faut « anticiper » maintenant « l’horizon 2035-2040, le moment où la durée de fonctionnement des plus anciens des réacteurs du parc d’EDF sera entre 50 et 60 ans » et prévoir le cas où « les prévisions en matière de nouvelles capacités énergétique et d’efficacité ne sont pas au rendez-vous ». En clair, il faut se poser maintenant la question de savoir comment « conserver à l’horizon 2035 des capacités de production électrique pilotables » en construisant de nouvelles ou en maintenant « au-delà de 60 ans le fonctionnement des centrales nucléaires actuelles ».

Les SMR plus sûrs

Mais contrairement à l’idée poussée par EDF de déclencher rapidement la construction de six nouveaux EPR en France, le président de l’ASN propose une autre option. « Le choix audacieux serait de choisir le SMR pour le nouveau nucléaire », a lancé le président de l’ASN aux sénateurs. Le SMR ou petit réacteur nucléaire modulaire, serait en effet plus sûr que les grands réacteurs de troisième génération, comme l’EPR d’EDF. « Les SMR présentent, sur le papier, potentiellement des avancées très significatives en terme de sûreté. Ce n’est pas le cas de l’EPR 2 », la nouvelle version de l’EPR, optimisée proposée par EDF, a expliqué Bernard Doroszczuk. Selon l’ASN, dans un SMR, « le risque de fusion du cœur est exclu, et donc il n’y a pas de risques de rejet de produit radioactif à l’extérieur. »

Certes, l’option SMR, qu’Emmanuel Macron avait commencé à défendre en novembre 2020 chez Framatome, est plus chère, reconnaît le président de l’ASN. Son coût de production au mégawattheure serait autour de 120 euros alors que le coût visé par EDF pour l’EPR 2 est de 80 euros par mégawatt. Mais le SMR se fabriquant grandement en usine, ce coût pourrait être réduit. Si pour l’instant ce sont les Américains, les Russes et les Chinois qui caracolent en tête dans la course aux SMR, les Français ont un projet, Nuward, moins avancé, mais qu’EDF réserve à l’export. « Un marché en France pourrait donner du volume et conduire à une réduction du coût », propose le président de l’ASN.

L'exclusion de rupture non validée pour l'EPR 2

On comprend d’autant mieux sa proposition que l’option EPR2 d’EDF n’a pas convaincu l’ASN. Si l’autorité s’est prononcée globalement positivement en 2019 sur les options de sûreté de l’EPR, « nous avons souligné un point principal, l’hypothèse d’exclusion de rupture, qui n’est pas réglé » et nécessite une très haute qualité d’exécution des travaux, notamment des soudures, que - on le voit encore sur l’EPR de Flamanville (Manche) - EDF n’avait pas été en mesure d’assurer. D’ailleurs, après les soudures, un nouveau défaut sur des picages cette fois pourrait encore repousser encore le démarrage de l’EPR français pour lequel il n’y a déjà « plus de marge » pour tenir le dernier calendrier annoncé qui vise une connexion au réseau en 2023, voire un risque élevé de dérapage.

L’ASN s’engage néanmoins à « prendre officiellement position avant l’été 2021 pour dire si oui ou non l’hypothèse d’exclusion de rupture peut être retenue pour l’EPR 2 » de manière à ce que « les éléments qui seront donnés par EDF au gouvernement pour faire son choix en 2022, en 2023, puissent en tenir compte. » Ce qui aurait un impact fort sur les coûts de l’EPR 2. En poussant en parallèle l’option SMR, on imagine que la position risque d’être négative.

Le grand carénage, défi pour la filière...

En revanche, Bernard Doroszczuk a défendu la capacité de la filière française à construire de nouveaux réacteurs nucléaires et a donné des pistes pour reconquérir et conserver les compétences perdues. Selon lui en effet, les travaux pour prolonger les réacteurs du palier 900 MW à 50 ans, qui « débutent en 2021 avec un pic d’activité industrielle en 2026 » vont augmenter la charge de travail par trois dans les segments des travaux de génie civil et du contrôle commande et par six pour la mécanique (tuyauterie, échangeur, robinetterie) dans les cinq ans à venir.

Un défi de plus pour les prestataires d’EDF, d’autant « qu’un certain nombre sont à la fois impliqués dans le nucléaire et dans d’autres secteurs à forte technicité, et notamment l’aéronautique, et que certains sont dans des situations difficiles du fait de la crise économique ». Sans parler « des restructurations industrielles de grands groupes qui ont décidé de se séparer parfois de leur activité nucléaire », comme Engie, alors qu'il est « important de trouver des repreneurs pour maintenir ces activités ».

... mais opportunité pour les compétences

Mais aussi une opportunité. Les travaux du grand carénage sur les cinq ans à venir sont « la possibilité de reconstruire une industrie mécanique pour faire face aux projets de nouveaux nucléaires. », estime Bernard Doroszczuk. Et la question des compétences « ne peut pas être un argument pour ne pas aller vers un nouveau nucléaire ». La construction du nouveau nucléaire « est accessible pour l’industrie française ». Mais au lieu d’EPR, ce sont peut-être des SMR que construira la filière nucléaire pour garantir à la France des capacités de production pilotable d’électricité en complément des énergies renouvelables.

 

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Suite des tractations à la commission européenne à propos de l'énergie nucléaire :

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/IP_21_1804

Pour rappel, il s'agit de décréter si c'est "vert" ou pas, ou, plus précisément, si c'est dangereux ou pas, cette classification pouvant avoir des conséquences économiques en orientant les investissements. Le groupe d'expert avait déjà reconnu l'année dernière les bénéfices environnementaux par rapport au climat.

Citation

...

The Commission subsequently requested the JRC to draft a technical report on the 'do no significant harm' aspects of nuclear energy. It considered the effects of the whole nuclear energy lifecycle in terms of existing and potential environmental impacts across all objectives, with emphasis on the management of the generated nuclear and radioactive waste. A copy of JRC's report, leaked to the Press last month, concludes that nuclear energy does no more harm to human health or the environment than any other power-producing technology considered to be sustainable.

...

La balance parait pencher un peu dans la bonne direction mais le directeur de Foratom note quand même que le commission n'a pas donné de délai de publication de l'acte final.

 

Modifié par WizardOfLinn
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Tiens, le projet de centrale de Jaitapur en Inde refait surface. Je pensais que c'était enterré. Six EPR quand même.
Bon, pour l'instant EDF a juste remis l'offre et il peut y avoir encore des années de tractations politiques.

https://www.connaissancedesenergies.org/afp/epr-linde-fait-un-pas-vers-la-plus-grande-centrale-nucleaire-au-monde-210423

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  • 2 weeks later...

A propos de nouveaux EPR :

https://www.connaissancedesenergies.org/afp/nucleaire-edf-remis-son-dossier-sur-la-possible-construction-de-nouveaux-epr-en-france-210506

Avec ce calendrier, ça va venir sur le tapis à la prochaine campagne présidentielle l'année prochaine, les candidats vont devoir prendre position sur le sujet, et on va voir les manoeuvres pour récupérer le soutien EELV au second tour.

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à l’instant, Gallium a dit :

Il va falloir voter communistes les gars !

 

Au vu de qu’on traverse c’est pas ce qui me ferait le plus peur loin de là.

énergie nucléaire, armée rouge, goulag, anti américanisme dont woke. Patchimou niet ?

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Le 19/04/2021 à 12:21, hadriel a dit :

Un article de l'usine nouvelle sur le SMR Nuward et l'audition du président de l'ASN:

https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-audacieuse-proposition-de-l-autorite-de-surete-nucleaire-pour-de-nouveaux-reacteurs-en-france.N1080014

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L’audacieuse proposition de l’Autorité de sûreté nucléaire pour de nouveaux réacteurs en France

Nouveau nucléaire, EPR de Flamanville, prolongation des réacteurs, déchets, combustibles usés, manque de précaution… Lors d’une audition au Sénat mercredi 7 avril, Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a pu aborder dans le fonds tous les sujets sensibles du nucléaire français. Il a aussi formulé une proposition assez inattendue.

Fait assez inhabituel, Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a été applaudi à la fin de son audition par la Commission des affaires économiques du Sénat mercredi 7 avril. Les sénateurs présents dans l’hémicycle ou en ligne remerciaient ainsi le président de l’ASN pour la précision et la clarté de ses réponses sur un sujet très technique, mais aussi économique et éminemment politique. Choix du mix électrique à 2050, construction de nouvelles capacités de production électrique pilotable, prolongations des réacteurs, gestions des déchets et des combustibles usés, pertes de compétences de la filière, défis d’EDF, les politiques français, qui « procrastinent » depuis des années, selon Bernard Doroszczuk, doivent « prendre des décisions dans les cinq ans » qui viennent au plus tard, sur quasiment tous ces sujets.

Le président de l’ASN a, durant cette audition, réussi à donner aux sénateurs tous les éléments pour sortir des idées reçues et débats idéologiques sur le nucléaire, et décider en toute connaissance de sûreté (et non de sécurité qui n’est pas de la responsabilité de l’ASN), sur tous ces sujets. Il a surtout proposé de nouvelles voies pour aborder la question de l’avenir du nucléaire en France. Un exploit qui méritait effectivement des applaudissements.

Prolongation à 60 ans pas garantie

Sur la question de l’avenir du parc nucléaire français. Bernard Doroszczuk a rappelé que si les centrales n’avaient pas légalement de limite de durée de vie, les cuves des réacteurs, avaient été « prévues pour tenir pendant 40 ans sans risque pour la sûreté ». Qu’à ce stade, l’ASN n’a donné qu’un avis positif générique, en février, pour la prolongation à 50 ans des 32 réacteurs du palier 900 MW. Et que même si le grand carénage, dont le coût est évalué à 50 milliards d’euros courant sur dix ans, est « un des investissements les plus rentables pour EDF ces dernières années », les dossiers fournis par EDF permettent de justifier un fonctionnement jusqu’à 50 ans mais pas au-delà. « Pour certains réacteurs, aller au-delà de 50 ans est un peu juste. Les marges actuelles sont assez faibles et il faudrait des études, voire de la recherche, supplémentaires.»

Mais « on ne peut pas attendre 2035, pour savoir si les réacteurs pourront aller au-delà », prévient Bernard Doroszczuk. Selon lui, il faut « anticiper » maintenant « l’horizon 2035-2040, le moment où la durée de fonctionnement des plus anciens des réacteurs du parc d’EDF sera entre 50 et 60 ans » et prévoir le cas où « les prévisions en matière de nouvelles capacités énergétique et d’efficacité ne sont pas au rendez-vous ». En clair, il faut se poser maintenant la question de savoir comment « conserver à l’horizon 2035 des capacités de production électrique pilotables » en construisant de nouvelles ou en maintenant « au-delà de 60 ans le fonctionnement des centrales nucléaires actuelles ».

Les SMR plus sûrs

Mais contrairement à l’idée poussée par EDF de déclencher rapidement la construction de six nouveaux EPR en France, le président de l’ASN propose une autre option. « Le choix audacieux serait de choisir le SMR pour le nouveau nucléaire », a lancé le président de l’ASN aux sénateurs. Le SMR ou petit réacteur nucléaire modulaire, serait en effet plus sûr que les grands réacteurs de troisième génération, comme l’EPR d’EDF. « Les SMR présentent, sur le papier, potentiellement des avancées très significatives en terme de sûreté. Ce n’est pas le cas de l’EPR 2 », la nouvelle version de l’EPR, optimisée proposée par EDF, a expliqué Bernard Doroszczuk. Selon l’ASN, dans un SMR, « le risque de fusion du cœur est exclu, et donc il n’y a pas de risques de rejet de produit radioactif à l’extérieur. »

Certes, l’option SMR, qu’Emmanuel Macron avait commencé à défendre en novembre 2020 chez Framatome, est plus chère, reconnaît le président de l’ASN. Son coût de production au mégawattheure serait autour de 120 euros alors que le coût visé par EDF pour l’EPR 2 est de 80 euros par mégawatt. Mais le SMR se fabriquant grandement en usine, ce coût pourrait être réduit. Si pour l’instant ce sont les Américains, les Russes et les Chinois qui caracolent en tête dans la course aux SMR, les Français ont un projet, Nuward, moins avancé, mais qu’EDF réserve à l’export. « Un marché en France pourrait donner du volume et conduire à une réduction du coût », propose le président de l’ASN.

L'exclusion de rupture non validée pour l'EPR 2

On comprend d’autant mieux sa proposition que l’option EPR2 d’EDF n’a pas convaincu l’ASN. Si l’autorité s’est prononcée globalement positivement en 2019 sur les options de sûreté de l’EPR, « nous avons souligné un point principal, l’hypothèse d’exclusion de rupture, qui n’est pas réglé » et nécessite une très haute qualité d’exécution des travaux, notamment des soudures, que - on le voit encore sur l’EPR de Flamanville (Manche) - EDF n’avait pas été en mesure d’assurer. D’ailleurs, après les soudures, un nouveau défaut sur des picages cette fois pourrait encore repousser encore le démarrage de l’EPR français pour lequel il n’y a déjà « plus de marge » pour tenir le dernier calendrier annoncé qui vise une connexion au réseau en 2023, voire un risque élevé de dérapage.

L’ASN s’engage néanmoins à « prendre officiellement position avant l’été 2021 pour dire si oui ou non l’hypothèse d’exclusion de rupture peut être retenue pour l’EPR 2 » de manière à ce que « les éléments qui seront donnés par EDF au gouvernement pour faire son choix en 2022, en 2023, puissent en tenir compte. » Ce qui aurait un impact fort sur les coûts de l’EPR 2. En poussant en parallèle l’option SMR, on imagine que la position risque d’être négative.

Le grand carénage, défi pour la filière...

En revanche, Bernard Doroszczuk a défendu la capacité de la filière française à construire de nouveaux réacteurs nucléaires et a donné des pistes pour reconquérir et conserver les compétences perdues. Selon lui en effet, les travaux pour prolonger les réacteurs du palier 900 MW à 50 ans, qui « débutent en 2021 avec un pic d’activité industrielle en 2026 » vont augmenter la charge de travail par trois dans les segments des travaux de génie civil et du contrôle commande et par six pour la mécanique (tuyauterie, échangeur, robinetterie) dans les cinq ans à venir.

Un défi de plus pour les prestataires d’EDF, d’autant « qu’un certain nombre sont à la fois impliqués dans le nucléaire et dans d’autres secteurs à forte technicité, et notamment l’aéronautique, et que certains sont dans des situations difficiles du fait de la crise économique ». Sans parler « des restructurations industrielles de grands groupes qui ont décidé de se séparer parfois de leur activité nucléaire », comme Engie, alors qu'il est « important de trouver des repreneurs pour maintenir ces activités ».

... mais opportunité pour les compétences

Mais aussi une opportunité. Les travaux du grand carénage sur les cinq ans à venir sont « la possibilité de reconstruire une industrie mécanique pour faire face aux projets de nouveaux nucléaires. », estime Bernard Doroszczuk. Et la question des compétences « ne peut pas être un argument pour ne pas aller vers un nouveau nucléaire ». La construction du nouveau nucléaire « est accessible pour l’industrie française ». Mais au lieu d’EPR, ce sont peut-être des SMR que construira la filière nucléaire pour garantir à la France des capacités de production pilotable d’électricité en complément des énergies renouvelables.

 

Je pense que le président de l'ASN a adopté une position avisée : remplacer nos centrales par des centrales combinant plusieurs SMR semble à ce stade un investissement bien moins risqué que de miser sur le fameux "EPR 2" proposé par EDF.

EDF, qui n'arrive toujours pas à mettre en service l'EPR 1ère génération de Flamanville, après 10 ans de retard et une envolée pharaonique du budget initial, voudrait faire croire que si on fait des EPR 2ème génération, attention on verra ce qu'on verra car alors le coût du MW/heure sera super-intéressant : non, mais c'est une blague ??  (Déjà qu'ils prouvent avant 2025 que l'EPR 1 fonctionne correctement, et que le coût de revient de l'électricité qui en sort est intéressant au point de pouvoir compenser sur 30 ans l'énorme dépassement des coûts de développement de ce monstre..)    

De mémoire, chaque SMR Nuward produira 340 MW ; donc une centrale en regroupant 4 offrirait 1.36 Gigawatt de puissance ; de quoi alimenter une ville de 1.5 million d'habitants avec une vraie souplesse face aux variations de consommation. Et si M. Doroszczuk affirme aux sénateurs que le réacteur Nuward offrira bien + de garantie en matière de sûreté que l'EPR "seconde génération", on peut supposer qu'il ne dit pas ça à la légère, qu'il a de vrais éléments scientifiques bien établis, que ce n'est pas un simple "pronostic" ou un vague "espoir".   

Modifié par Bruno
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il y a 19 minutes, Bruno a dit :

prouvent avant 2025 que l'EPR 1 fonctionne correctement, et que le coût de revient de l'électricité qui en sort est intéressant au point de pouvoir compenser sur 30 ans l'énorme dépassement des coûts de développement de ce monstre..)    

Il parle (en tout cas pour l’epr2) d’une durée de vie de 80 ans ... (ça fait très banquier, emprunt).

 

il y a 20 minutes, Bruno a dit :

De mémoire, chaque SMR Nuward produira 340 MW

En thermique ou énergie ?
Le nuward est normalement constitué de deux réacteurs. 


il me semble qu’on est à 80euro le kWh vs 120 sur nuward. Mais il possible de diminuer le coût par effet de série et si on recharge et prolonge (c’est normalement pas possible pour des smr mais le nuward tient plus du reacteur naval que du smr comme on l’entend habituellement) 

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Je suis dubitatif ... On vient de se planter avec le développement de l'EPR et on promet maintenant de jeter à la poubelle ce design pour en faire des SMR totalement nouveau qui seront "juré craché" peu couteux, peu dangereux et produits dans les délais. Une version EPR2 avec retour d'expérience des EPR me semble quand même bien moins risqué comme démarche et beaucoup plus industriel. Un réacteur nucléaire, ce n'est pas un logiciel développé par une start-up qui vend des slide power-point à des investisseurs. En théorie, les SMR serait surtout adaptés pour des puissances plus basses et compensent des couts intrinsèques plus grand avec un effet de série. Mais c'est très théorique comme raisonnement. Certes on peut les aligner par douzaine pour compenser mais les réacteurs actuels sont aussi alignés par 2, 4 ou 6 suivant les sites. On a 58 réacteurs en France, donc il y avait déjà des effets de série.

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L'argument de sécurité est que si la puissance n'est pas trop importante, le réacteur peut être conçu pour survivre à une panne des systèmes de refroidissement : une dissipation thermique passive permet d'éviter la fusion du coeur. Même si ça coûte un peu plus cher, c'est défendable.

Mais ça coincerait pour des raisons de calendrier, ce SMR existe à peine sur papier pour l'instant, il serait très risqué de tout miser là dessus et de renoncer à l'EPR.

 

 

 

 

Modifié par WizardOfLinn
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Il faudrait voir aussi combien d'Uranium est nécessaire pour démarrer ce genre de petit réacteur. Parce que 10x plus petit ne veut pas dire 10x moins de matière fissile immobilisée pour obtenir la criticité. Si on parle de quelques réacteurs c'est anecdotique, mais si l'on veut sauver le climat avec, ça va vite coincer sur les réserves naturelles.

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Il me semble aussi que le rendement thermodynamique est un peu plus faible que dans les grands réacteurs.
Il finit par y avoir beaucoup de critères de décision pas facile à combiner entre eux.
Mais même si on peut douter que ça puisse se substituer systématiquement à des EPR, ce serait quand même intéressant d'avoir un SMR en catalogue, au moins pour couvrir certaines niches de marché.

 

 

 

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32 minutes ago, WizardOfLinn said:

L'argument de sécurité est que si la puissance n'est pas trop importante, le réacteur peut être conçu pour survivre à une panne des systèmes de refroidissement : une dissipation thermique passive permet d'éviter la fusion du coeur. Même si ça coûte un peu plus cher, c'est défendable.

Mais ça coincerait pour des raisons de calendrier, ce SMR existe à peine sur papier pour l'instant, il serait très risqué de tout miser là dessus et de renoncer à l'EPR.

Rien que la dissémination est un probleme insoluble ... aussi bien politiquement qu'opérationnellement.

A part installer les machins dans des endroit vraiment physiquement inaccessible ... genre à 300m sous l'eau ... ou sous terre !

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Il y a 4 heures, Bruno a dit :

De mémoire, chaque SMR Nuward produira 340 MW ; donc une centrale en regroupant 4 offrirait 1.36 Gigawatt de puissance ; de quoi alimenter une ville de 1.5 million d'habitants avec une vraie souplesse face aux variations de consommation. Et si M. Doroszczuk affirme aux sénateurs que le réacteur Nuward offrira bien + de garantie en matière de sûreté que l'EPR "seconde génération", on peut supposer qu'il ne dit pas ça à la légère, qu'il a de vrais éléments scientifiques bien établis, que ce n'est pas un simple "pronostic" ou un vague "espoir".   

Tout ça est très bien, mais, il va brûler du MOX Nuward?
J'ai comme qui dirait un léger doute...
Or le MOX c'est la seule planche de salut du nucléaire à neutrons lents.
Et vu que certains politiciens ont saboté Superphénix et abandonné Astrid tout dernièrement, on a plus que ça pour nous tenir propres!

Alors j'ai bien conscience qu'augmenter le coût du kw/h nucléaire c'est une aubaine pour les "ENR", mais croire que ça calmera le camp des anti-nucléaires manipulés par les vendeurs d'hélices et les mineurs de lithium, c'est illusoire. Je pense même que ça aura l'effet inverse.

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Il y a 4 heures, Deres a dit :

. On vient de se planter avec le développement de l'EPR et on promet maintenant de jeter à la poubelle ce design pour en faire des SMR totalement nouveau qui seront "juré craché" peu couteux, peu dangereux et produits dans les délais. Une version EPR2 avec retour d'expérience des EPR me semble quand même bien moins risqué comme démarche et beaucoup plus industriel.

Oui même des EPR v1 c'est intéressant maintenant qu'on a essuyé les plâtres. Apparemment Hinkley Point tient son planning grâce à l'expérience acquise à Flamanville et en Finlande (ie on a fait toutes les conneries possibles donc maintenant on maitrise)

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Il y a 7 heures, WizardOfLinn a dit :

L'argument de sécurité est que si la puissance n'est pas trop importante, le réacteur peut être conçu pour survivre à une panne des systèmes de refroidissement : une dissipation thermique passive permet d'éviter la fusion du coeur. Même si ça coûte un peu plus cher, c'est défendable.

Tout à fait, d'ailleurs le président de l'Autorité de Sûreté ADORE les SMR !

Je vous conseille de regarder son audition :

http://videos.senat.fr/video.2230621_606d570f5ddd3.audition-de-m-philippe-baptiste-candidat-propose-aux-fonctions-de-president-du-conseil-dadministr?timecode=7915280

 

Pour ceux qui ne veulent pas tout se taper d'un coup, quelqu'un s'est dévoué à retenir les grandes lignes sur Twitter :

https://twitter.com/autommen/status/1380111371891830784

 

 

 

 

 

 

Modifié par Gallium
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Le monsieur est adorable mais n'explique pas comment on sécurise des SMR dispersé au "quatre" coin du pays?! On les regroupe tous par centaine au même endroit comme les CNPE?

C'est déjà le bordel pour empêcher n'importe quel casse couille d'aller faire de l'Urbex dans un CNPE ...

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il y a une heure, g4lly a dit :

Le monsieur est adorable mais n'explique pas comment on sécurise des SMR dispersé au "quatre" coin du pays?! On les regroupe tous par centaine au même endroit comme les CNPE?

C'est déjà le bordel pour empêcher n'importe quel casse couille d'aller faire de l'Urbex dans un CNPE ...

Même analyse.
La seule solution c'est de les grouper sous des bâtiments réacteurs uniques.
Il faudra ainsi parler de "réacteurs multi-coeurs" comme on parle de "processeurs multi-coeurs" en informatique. En réalité des groupes de petits processeurs travaillant en parallèle. Même problématique avec les SMR.
Le souci c'est que ces SMR ne pourront pas tourner avec autant de MOX qu'un EPR conçu pour ça, à puissance thermique équivalente.
En gros on va complexifier, à iso-production électrique, les réacteurs de nos centrales, sans réelle plus-value si ce n'est la capacité à ne pas arrêter un multi-réacteur, mais au contraire à opérer sur un seul de ces éléments... Si toutefois c'est possible.

Si il faut arrêter chaque réacteur pour réaliser des opérations de maintenance sur un d'entre eux, alors c'est une perte de temps incroyable.
Si il faut un bâtiment par SMR, même enterrés comme ils sont supposés l'être, alors c'est une perte d'espace incroyable.
Et bien évidemment on a pas abordé la question du refroidissement non plus.

La solution EPR permettrait, à iso-capacité, de remplacer nos 58 réacteurs par 37 EPR. Ou à iso nombre de réacteurs, de disposer de 50% d'électricité d'origine nucléaire supplémentaire avec près de 96 gigawatts installés. Hors considérations de refroidissement.
L'outil idéal pour la "transition", la batterie, la production d'hydrogène, l'industrie, etc.

2017-02-IRSN_BDC-SUR_Carte-Parc-Reacteur

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il y a une heure, Patrick a dit :

La solution EPR permettrait, à iso-capacité, de remplacer nos 58 réacteurs par 37 EPR. Ou à iso nombre de réacteurs, de disposer de 50% d'électricité d'origine nucléaire supplémentaire avec près de 96 gigawatts installés

La question c’est combien. Quand on parle de 20 milliards pour un reacteur et possible de 45 milliards pour 6 reacteurs. Meme reduit a 30 milliards ...

les sommes engagées sur smr seront beaucoup plus progressives, l’effet d’echelle reelle. Mais c’est un produit imagine au depart pour des reseaux moyens, en directe concurrence avec les energies renouvelables. 
 

l’epr a deja échoué, il va peut etre meme entraine la fin d’edf. Le smr est plus petit plus simple, plus de serie parfait pour récupérer nos compétences perdues. C’est un dérivé du k15 qu’on maitrise parfaitement. 
 

il est de mettre l’epr derniere nous, en attendant astrid. 

  • Confus 1
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Il faut comparer ce qui est comparable...
Il y a déjà deux EPR en service, quatre en construction, et divers projets dans les tuyaux (Grande-Bretagne, Inde)
Ces SMR peuvent être intéressants dans certains cas, mais pour l'instant, cela n'existe qu'à l'état d'ébauche sur le papier.

 

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Il y a 11 heures, Patrick a dit :

Or le MOX c'est la seule planche de salut du nucléaire à neutrons lents.

Merci merci :) 

Les SMR pourraient devenir réellement compétitifs si on envisage une installation urbaine avec cogénération de chaleur (@g4lly, comme tu le soulignes souvent, nous sommes tous des communistes enragés en puissance !), permise par 1) leur haut niveau de sécurité et 2) le moindre besoin en foncier (à voir jusqu'à quel point ?)

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