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Roumanie - histoire, politique, armée


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https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250129-rdc-près-de-300-paramilitaires-roumains-ont-quitté-goma-pour-se-rendre-au-rwanda

Près de 300 Roumains d'une société militaire privée ont quitté Goma pour se rendre au Rwanda

Ce mercredi, plusieurs centaines de Roumains, instructeurs auprès des FARDC et alliés selon Kinshasa, mercenaires selon Kigali, ont traversé la frontière vers la ville rwandaise de Gisenyi pour être ensuite évacués en Roumanie.

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https://www.eurotopics.net/fr/333204/critique-feutree-du-conseil-de-l-europe-a-l-endroit-de-la-roumanie (30 janvier 2025)

La Commission de Venise du Conseil de l'Europe a adressé un avertissement indirect à la Roumanie, en raison de l'annulation du second tour de l'élection présidentielle. Si elle estime ne pas être compétente pour formuler un avis dans ce cas précis, elle recommande toutefois qu'un scrutin ne puisse être annulé que sur la base de preuves claires, transparentes et accessibles au public. Elle préconise également de ménager aux partis concernés la possibilité de présenter leur propre position.

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https://www.mediapart.fr/journal/international/300125/apres-l-annulation-de-la-presidentielle-bucarest-doute-de-sa-democratie (30 janvier 2025)

Après l’annulation de la présidentielle, Bucarest doute de sa démocratie

La poussée des extrêmes droites et les interrogations autour du scrutin ont plongé la société civile dans un état d’inquiétude extrême. Les appels se multiplient pour que les autorités publient des preuves précises de l’ingérence russe. Beaucoup dénoncent l’amateurisme et le double jeu de l’exécutif.

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https://www.nzz.ch/feuilleton/manipulierte-manipulatoren-ein-nobody-hat-rumaeniens-arrogante-politikerkaste-ausgehebelt-vorerst-hat-sie-ihn-gestoppt-ld.1867001 (30 janvier 2025)
Manipulateurs manipulés - un inconnu a mis à mal l'arrogante caste politique roumaine. Pour l'instant, elle l'a stoppé

Ce fut une grosse surprise lorsque Calin Georgescu, un candidat presque totalement inconnu qui aime manier les théories du complot, a remporté les élections roumaines en novembre. Le président a tiré le frein d'urgence - pour cause « d'ingérence extérieure ».

Peu avant le premier tour des élections présidentielles du 24 novembre, le chef du gouvernement et candidat à la plus haute fonction de l'Etat, Marcel Ciolacu, s'est retrouvé en porte-à-faux. On a reproché au social-démocrate (PSD) de s'être fait inviter à des vols coûteux pour Nice par la société immobilière Nordis, impliquée dans un scandale de fraude. Cela a nourri le soupçon d'une collusion inadmissible entre la politique et le secteur privé. Ciolacu a affirmé qu'il avait payé les vols de sa poche, qu'il présenterait les factures - une promesse non tenue jusqu'à présent - et a défendu ce voyage de luxe en disant qu'il voulait aussi se permettre une fois « une arrogance ».

En ces jours précédant les élections, l'écrivaine Gabriela Adamesteanu a demandé à son plombier pour qui il voterait. « Calin Georgescu ! », répondit ce dernier, qui, remarquant son visage perplexe, ajouta : « Vous ne connaissez pas ? Un diplomate ! A travaillé à l'ONU ! A fait partie du Club de Rome ! Vous devriez entendre comment il parle, rien à voir avec tous ces incultes là-bas ! »

Empêtré dans ses propres fils

Le manque de formation était-il la raison de « l'arrogance » de Ciolacu, par laquelle il entendait plutôt « une extravagance » ? Ou était-elle due à un lapsus freudien ? La classe politique roumaine ne manque en effet pas d'arrogance.

Les partis établis ont tout fait pour manipuler les résultats avant le scrutin : Ciolacu voulait absolument que le « souverainiste » George Simion soit présent au second tour, il espérait ainsi une victoire certaine ; c'est ainsi que l'on a organisé des votes pour l'adversaire d'extrême droite, comme l'a récemment reconnu avec amusement un membre du parti de Ciolacu. Pour déjouer ce plan, les concurrents libéraux (et les partenaires gouvernementaux) ont un peu soutenu Georgescu sur la toile, le considérant comme inoffensif - et n'ont pas remarqué qu'ils étaient eux-mêmes manipulés, eux les manipulateurs.

Pendant 35 ans, on avait fait de si belles expériences avec la manipulation. Mais cette fois-ci, les tireurs de ficelles allaient s'emmêler dans leurs propres fils. Ciolacu, le libéral Ciuca, et même pas l'adversaire d'extrême droite Simion - aucun des trois n'a réussi à se qualifier pour le second tour. A la place, l'indépendant Calin Georgescu, quasiment inexistant dans les sondages, n'était jusqu'à présent connu que des initiés. Les partis n'avaient pas réalisé la gravité de la situation : qu'ils étaient désormais profondément détestés par une grande partie de la société roumaine.

Les dommages les ont-ils rendus intelligents ? Sans doute pas. Six semaines après l'annulation du premier tour par la Cour constitutionnelle, personne n'était responsable ou ne devait démissionner. Klaus Iohannis, toujours chef de l'Etat par intérim, n'a même pas jugé nécessaire d'expliquer en détail au public pourquoi cette grave décision avait été prise.

On aurait pourtant pu s'y attendre : Après tout, dans sa brève déclaration du 6 décembre, il a évoqué une ingérence extérieure. Mais depuis, il se tait, comme on le connaît, et c'est aussi pour cette raison que le taux d'approbation de ce président autrefois populaire est tombé à six pour cent. Lors de son premier mandat, de 2014 à 2019, il s'en est pris violemment aux sociaux-démocrates postcommunistes qui, sous la direction de leur ancien président Liviu Dragnea, ont tout fait pour saper l'Etat de droit.

De nombreux kilomètres d'autoroute

Le mildiou s'était installé dans le pays. Les sociaux-démocrates et les libéraux s'étaient juré une fidélité éternelle. L'appareil administratif avait continué à se gonfler de partisans. Mais depuis la guerre d'agression de Poutine contre l'Ukraine, la situation stratégique du pays comptait plus que tout. Bruxelles a négligé la corruption endémique, les fonds européens ont afflué à Bucarest. Les salaires et les pensions ont augmenté, le produit national brut est désormais supérieur à celui de la Grèce ou de la Hongrie, et jamais autant de kilomètres d'autoroute n'ont été construits que l'année dernière. Cependant, la prospérité reste inégalement répartie : selon une étude, près de la moitié des enfants vivant à la campagne vivent dans des familles dont le revenu mensuel ne suffit pas à couvrir les besoins les plus élémentaires.

Mais si, comme le montre un sondage, 56 pour cent des Roumains sont satisfaits de leur vie, il doit y avoir d'autres causes à l'élection massive de Georgescu. L'apparition du candidat hologramme dans l'espace virtuel de Tiktok a apparemment été décisive : sérieux, grave, beau, élégant.

On peut toutefois douter que ses opinions et ses objectifs politiques aient été largement connus. D'autant plus que les objectifs sont extrêmement vagues et les idées un bric-à-brac éclectique, tantôt nationalistes, tantôt ésotériques, tantôt populistes, tantôt messianiques, allant de l'éloge de Poutine (« un patriote ») et de la vénération de Corneliu Zelea Codreanu (leader du mouvement religieux fasciste Légion de l'Archange Michel de 1927 à 1938) au rejet de la césarienne ("une tragédie, ), des partis politiques en général ou de l'espace Schengen (« horrible prison », « pour moi un grand honneur que la Roumanie n'y ait pas adhéré »).

En effet, l'adhésion a été refusée sans justification au pays jusqu'au 1er janvier 2025, et les plus de 40% de Roumains de l'étranger qui ont voté pour Georgescu l'ont fait par dépit et en raison d'une expérience humiliante de citoyens de seconde classe ; mais ils ne sont certainement pas contre la libre circulation en Europe.

Chacun a pu et peut encore choisir ce qui lui convient dans ce « programme », notamment la promesse d'empêcher la guerre prétendument planifiée par l'OTAN contre la Russie. « Ils n'ont que des esclaves dans les positions de pouvoir ( . . .), pas de dirigeants », c'est ainsi que Georgescu s'est exprimé dans un podcast du 14 janvier, “en Roumanie, ce ne sont que des marionnettes, et à travers ces marionnettes, ils veulent contrôler et imposer la troisième guerre mondiale, le plus rapidement possible, avant même l'investiture du président Trump le 20 janvier”. L'assurance de faire régner la paix - pourquoi pas en 24 heures ? -, n'est pas la recette du succès des seuls populistes roumains.

Un homme de l'ancien système ?

Mais qui se cache derrière la success story de la figure de proue Georgescu ? Si ce n'est pas en haut lieu, on a récemment appris quelque chose par Hunor Kelemen, l'ancien ministre de la Culture, qui est depuis 2011 le chef du Parti de la minorité hongroise (UDMR), qui participe au gouvernement. Kelemen a expliqué que Georgescu n'était pas un candidat anti-système, mais un « homme de l'ancien système » qui avait fait partie du réseau Caraman par l'intermédiaire de son mentor Mircea Malita.

Mihai Caraman, décédé en 2024, était un agent double roumain et russe qui avait réussi à s'infiltrer dans les structures de l'OTAN pendant la guerre froide et à fournir des informations au KGB à partir de là. Après la révolution de 1989, le successeur prosoviétique de Ceausescu, Ion Iliescu, a nommé Caraman directeur des services secrets étrangers.

« Je pense que la majeure partie du problème se situe ici, chez nous », a déclaré Kelemen. Il a fait référence à un « réseau de réservistes qui couvre la société dans toutes les directions, ils ont cherché un candidat, se sont mobilisés. A cela s'est ajoutée l'aide d'autres (. . .), la diffusion via Tiktok (. . .), là on a prouvé des bots, des robots, des actions de l'extérieur de la Roumanie, mais en principe le vrai problème se trouvait en Roumanie ». Personne n'est donc responsable ? Est-ce pour cela que les plus hautes autorités se taisent ?

Tout cela pourrait signifier que de nombreux électeurs de Georgescu ont voulu se venger par leur vote des échecs des 35 dernières années, de l'arrogance et de la corruption d'une classe politique qui a su les manipuler pendant si longtemps - et qu'ils ont été manipulés par des groupes encore plus anciens, proches de la Russie, qui ont leurs propres raisons de se venger et veulent retrouver le pouvoir et l'influence.

L'histoire de Deveselu se lit comme une parabole : Dans le sud pauvre de la Roumanie, juste à côté de la base de défense antimissile de l'OTAN, le maire décédé une semaine plus tôt a été confirmé dans ses fonctions à une large majorité lors des élections municipales de 2020, ce qui n'a certes pas diminué l'humeur victorieuse de ses partisans : la fête électorale a eu lieu dans le cimetière.

Et la suite des événements ? Difficile à dire. Peu après l'annulation des élections, le plombier de Gabriela Adamesteanu a déclaré qu'il s'était fait une idée claire de Georgescu et qu'il ne mettrait plus sa croix sur lui. Pour déclarer le contraire seulement quelques jours plus tard, dégoûté par le fait que le chef d'Etat intérimaire Iohannis avait à nouveau chargé Marcel Ciolacu de former le gouvernement. La vieille arrogance.

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https://www.dropsitenews.com/p/romania-calin-georgescu-voided-tiktok-election (28 janvier 2025)

La Roumanie est ainsi devenue le premier État membre de l'histoire de l'Union européenne à annuler une élection. Le gouvernement n'avait pas remis en question la légitimité des votes ou du processus de décompte des voix. Ce qui est en cause, c'est l'activité des médias sociaux, principalement sur TikTok, qui a renforcé le profil de Georgescu et amplifié sa campagne d'extrême droite eurosceptique dans les derniers jours précédant le décompte des voix. L'annulation d'une élection pour ces raisons marque une étape importante dans le développement de la guerre de l'information à l'ère d'Internet, et souligne la fragilité de l'engagement collectif de l'Occident en faveur de la démocratie.

Malgré tout son sérieux, le vote annulé en Roumanie s'est également avéré être une farce judiciaire, avec la révélation que l'un des plus grands partis du pays avait financé la campagne TikTok que le gouvernement avait accusée d'être un complot du Kremlin. Dans le même temps, une ONG financée par l'Occident et travaillant avec une entreprise technologique ukrainienne ayant des liens avec l'OTAN et la Commission européenne a mis en avant un récit plus large d'attaques russes contre la démocratie roumaine.

« La décision de la Cour constitutionnelle nous a divisés en deux camps », a écrit sur Facebook Elena Lasconi, la candidate réformiste qui s'est classée deuxième au premier tour. « Les uns qui ont poussé un soupir de soulagement en disant que c'était la seule solution pour protéger la démocratie, et nous, les autres, qui avons prévenu que nous avions affaire à un acte brutal, contraire à la démocratie, qui pourrait avoir des effets importants à long terme. »

Le 22 novembre, un streamer Twitch roumain nommé Silviu Faiăr a signalé la métamorphose rapide de la campagne hashtag et a noté que de nombreux influenceurs pouvaient être liés, non pas à la Russie, mais à une agence d'influence locale payante appelée FameUp.Deux jours plus tard, lorsque les résultats des élections ont choqué la nation, la campagne sur les médias sociaux a pris une nouvelle importance.

Parmi les groupes qui ont cherché à maintenir la Russie au centre de la conversation électorale, on trouve une ONG appelée Context, largement financée par les États-Unis par l'intermédiaire de la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie). Le 29 novembre, cette organisation a publié un rapport contenant un résumé d'une analyse qu'elle a effectuée à l'aide d'un logiciel d'une entreprise technologique ukrainienne qui compte parmi ses clients l'OTAN et la Commission européenne. En d'autres termes, cinq jours après l'élection, un organisme de surveillance financé par les États-Unis s'appuyait sur une analyse financée par l'OTAN pour prétendre dénoncer l'ingérence étrangère, peu avant que le gouvernement ne publie son propre rapport.

Mais là où Faiăr ne laissait rien deviner des forces derrière la campagne, les documents du gouvernement rejetaient la faute sur la Russie, sans fournir de preuves réelles, qu'elle avait contourné les règlements de TikTok et la loi roumaine en payant des influenceurs pour produire du contenu électoral qui pourrait facilement être marqué a posteriori par les partisans de Georgescu dans les commentaires. Le plan du Kremlin était si sournois que les influenceurs payés « n'étaient pas conscients qu'ils faisaient la promotion d'un candidat spécifique en utilisant [les hashtags] », selon le gouvernement.

Deux jours plus tard, le 6 décembre, l'annulation de l'élection par la Cour constitutionnelle a été saluée et approuvée par l'Occident. Radio Free Europe/Radio Liberty a rapporté que la Roumanie était devenue la dernière victime d'une « guerre hybride agressive » menée par le Kremlin. Quatre sénateurs américains ont publié une déclaration condamnant « la manipulation par Vladimir Poutine de TikTok, contrôlé par le Parti communiste chinois (PCC), pour saper le processus démocratique roumain ». La Commission européenne a pris cet événement historique avec distance, se contentant de dire que Bruxelles "s'en remettait aux Roumains". La « préoccupation » initiale de Washington concernant les soupçons d'ingérence russe, exprimée quelques jours plus tôt, s'est détendue pour devenir un état d'observation. « Nous prenons note de la décision de la Cour constitutionnelle roumaine aujourd'hui », peut-on lire dans une note du département d'État qui exprime sa “confiance dans les institutions et les processus démocratiques de la Roumanie, y compris les enquêtes sur l'influence étrangère malveillante”.

Le 12 décembre, Snoop a publié un reportage révélant que la campagne d'influence TikTok avait été payée, non pas par le Kremlin, mais par le Parti national libéral roumain (PNL), qui a gouverné le pays pendant la majeure partie des trois dernières décennies ; son membre le plus en vue, Nicolae Ciucă, est président du sénat et s'est présenté comme candidat (perdant) à l'élection du 24 novembre. Le hashtag et la campagne d'influence qui ont lancé le profil de Georgescu dans les dernières semaines et les derniers jours de la campagne - et qui étaient au centre du dossier d'accusation du gouvernement, si on peut l'appeler ainsi - ont été orchestrés par Kensington, la société de communication de Bucarest, dans le cadre d'un contrat avec le PNL. L'entreprise de Bucarest, qui jouit de relations politiques, a distribué 500 000 lei (environ 100 000 dollars) aux influenceurs de TikTok par l'intermédiaire de son sous-traitant payant, FameUp, afin de générer de l'énergie autour de l'élection.

D'une manière ou d'une autre, le service de renseignement extérieur de la Roumanie n'a pas vu les fils d'Ariane reliant une campagne TikTok clairement coordonnée à l'un des partis politiques les plus puissants du pays, bien qu'il connaisse les entreprises impliquées. Les documents publiés le 4 décembre ne contenaient aucune mention du PNL ; le mot Kensington avait été caviardé.

« Tout le monde sait que Kensington est une société de communication du PNL, et le directeur de FameUp [qui gérait les influenceurs] a été vu en train de faire des visites répétées au siège du PNL pendant l'élection », a déclaré Razvan Lutac, l'un des journalistes de l'histoire de Snoop, à Drop Site News. « Il est difficile de comprendre comment le Conseil suprême de défense n'a pas vu les liens entre la campagne 'détournée' et le PNL. Il est également difficile de comprendre comment le PNL a pu ignorer que sa campagne d'influence était utilisée par Georgescu ».

Peu de gens en Roumanie croient à l'idée que le PNL était ignorant. La plupart des observateurs chevronnés s'accordent à dire que l'objectif était de permettre à Georgescu d'accéder au second tour. C'est notamment le cas du fonctionnaire des impôts lanceur d'alerte qui affirme carrément que « l'argent public fourni par les contribuables au PNL a été utilisé pour promouvoir un autre candidat ».

« La campagne TikTok payée par le Parti national libéral correspond à un modèle de stratégies contraires à l'éthique de la part des principaux partis, notamment l'utilisation de faux comptes, de bots et de trolls, et la création de faux sites médiatiques pour promouvoir leurs candidats et attaquer leurs adversaires », déclare Liana Ganea, analyste auprès de l'ONG ActiveWatch spécialisée dans les médias et coauteur d'un récent rapport sur la propagande politique en Roumanie. « Le désastre des élections ne fait que démontrer la profonde faillite institutionnelle, politique et sociale de l'État roumain. Le public n'a toujours pas reçu de preuves concluantes d'une éventuelle ingérence étrangère ».

Au début du mois de décembre, des maires de petits villages ont déclaré avoir reçu des appels réguliers de dirigeants du parti social-démocrate (PSD) au pouvoir en Roumanie, leur demandant de soutenir discrètement George Simion, chef d'un parti d'extrême droite appelé Alliance pour l'unification des Roumains, et, le jour des élections, de soutenir Georgescu. En 2000, le PSD a été surpris en train d'aider la campagne du candidat d'extrême droite Vadim Tudor à se qualifier pour le second tour de la campagne présidentielle de 2000.

« Donner des voix au candidat le plus facile à battre [est resté] dans l'imaginaire », a déclaré le politologue Cristian Preda dans une interview accordée le 19 janvier à un média roumain. Lors des dernières élections, « le PNL voulait un partage contrôlé du pouvoir. Au lieu de cela, il a fini par stimuler une vague nationaliste, une bête qu'on ne peut pas contrôler. Au-delà du manque d'honnêteté, nous glissons vers l'absurde. On entre en politique, on se bat pour son camp, pas pour celui des autres ».

« L'annulation des élections est une question très importante, et nous devons être convaincus et clairs que c'était la bonne décision », a déclaré Nicușor Dan, maire de Bucarest, le 5 janvier. « Pour l'instant, nous n'avons pas cette clarté.

Bien sûr, les États-Unis ont leurs propres intérêts dans la région, et ont construit leurs propres réseaux d'influence, qui opèrent de plus en plus sous le couvert désintéressé de la lutte contre la « désinformation russe.  » Le financement de ces réseaux n'a cessé de croître depuis 2017, lorsque le Congrès américain a créé un fonds de 1,5 milliard de dollars pour contrer l'influence russe afin de soutenir des programmes et des organisations qui « renforcent les institutions et les processus démocratiques, et contrent l'influence et l'agression russes. » Les fonds ont été conçus pour cibler « les médias indépendants, le journalisme d'investigation et les groupes de surveillance de la société civile qui travaillent à [...] encourager la coopération avec les entités de médias sociaux pour renforcer l'intégrité de l'information sur Internet. » Le robinet à dollars a été desserré à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, ce qui a permis d'accorder davantage de subventions aux médias par l'intermédiaire du cadre de développement « Renforcer les fondements de la liberté » de l'USAID (anciennement connu sous le nom de « Cadre de développement de la lutte contre l'influence malveillante du Kremlin »).

La Roumanie abrite de nombreuses ONG de médias financées par l'Occident qui ont bénéficié de ces fonds. Certaines d'entre elles, comme Context, ont été mises à contribution en tant qu'armes lorsque Georgescu a menacé de remettre en cause l'équilibre OTAN-Russie. Depuis plusieurs années, Context participe à un projet d'ONG régional, « Firehose of Falsehood », visant à enquêter sur « l'écosystème de désinformation pro-Kremlin, conspirationniste et d'extrême droite en Europe centrale et orientale ». Les groupes participants ont souvent des sources de financement similaires et diverses connexions institutionnelles occidentales. Dans le cas de Context, son budget est en grande partie couvert par le National Endowment for Democracy, financé par le département d'État, et sa directrice exécutive, Mihaela Armaselu, a travaillé pendant 20 ans au service de presse de l'ambassade des États-Unis à Bucarest. (Context est également membre de l'Organized Crime and Corruption Reporting Project, un réseau mondial d'information également largement financé par le gouvernement américain).

Cinq jours après le premier tour du scrutin de novembre, le 29 novembre, Context a anticipé le rapport imminent du gouvernement en publiant sa propre analyse des médias sociaux, intitulée « EXCLUSIF : Opération Georgescu sur X, Telegram et Facebook ». Cette analyse était couronnée par un crédit à une entreprise technologique ukrainienne, Osavul, qui identifie les récits du Kremlin sur les médias sociaux pour une liste de clients comprenant les gouvernements britannique, canadien, ukrainien et estonien, la Commission européenne et l'OTAN. Selon le rapport, le « logiciel alimenté par l'IA » d'Osavul a détecté « une coordination possible entre [...] une série de comptes liés à la Russie, comptant des centaines de milliers de followers et présentant des sympathies pro-russes, anti-occidentales et conspirationnistes évidentes, qui font constamment la promotion de Călin Georgescu ». Au centre du tableau de conspiration de l'ONG se trouvaient des médias d'État russes bien connus, notamment pravda-en.com et pravda-es.com.

Personne ne nie que Georgescu a surfé sur la vague d'un fort sentiment anti-establishment. Ceci est en partie le résultat d'une corruption endémique au sein des principaux partis, mais reflète également le scepticisme concernant la guerre en Ukraine et le rôle croissant de l'OTAN dans le pays, ce qui se reflète dans l'attrait évasif de son slogan de campagne, « Il n'y a pas d'Est, il n'y a pas d'Ouest, il n'y a que la Roumanie ». Les positions de M. Georgescu sont émaillées de théories du complot à la QAnon et d'échos historiques odieux avec le passé fasciste du pays - y compris l'éloge de la Garde de fer de l'époque de la Seconde Guerre mondiale - mais les principaux thèmes de sa campagne indépendante ont un large attrait dans le pays, où il a bénéficié du travail de groupes militaires, de réseaux d'églises et d'une diaspora active qui lui ont apporté un soutien de 80 %. Depuis l'annulation de l'élection, personne n'a jamais remis en question la légitimité des 2 120 401 voix de Georgescu. Lasconi, l'outsider qui est arrivée en deuxième position, a également gagné sans être soupçonnée d'avoir bénéficié d'une aide étrangère.

« Où que l'on regarde - soins de santé, éducation, transports, environnement, justice - on constate de gros problèmes dans tous les secteurs », déclare Nicoleta Fotiade, présidente de la société Mediawise, basée à Bucarest. « Si nous nous contentons de blâmer TikTok et les Russes pour les résultats des élections, cela signifie que nous n'avons rien compris ».

En mai, le gouvernement et les médias auront probablement une deuxième occasion de montrer à quel point ils comprennent la dynamique qui a conduit au succès de Georgescu. Le 22 janvier, l'autre parti d'extrême droite en lice a apporté son soutien à Georgescu, que les sondages placent désormais en première position avec 38 % d'opinions favorables, soit 15 % de plus que lors de sa victoire annulée. Lasconi, la candidate réformiste qui est arrivée en deuxième position lors du premier tour de novembre et qui aurait pu triompher lors du second tour annulé, ne recueille plus que six pour cent des intentions de vote.

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Le 07/02/2025 à 19:10, Wallaby a dit :

https://www.dropsitenews.com/p/romania-calin-georgescu-voided-tiktok-election (28 janvier 2025)

La Roumanie est ainsi devenue le premier État membre de l'histoire de l'Union européenne à annuler une élection. Le gouvernement n'avait pas remis en question la légitimité des votes ou du processus de décompte des voix. Ce qui est en cause, c'est l'activité des médias sociaux, principalement sur TikTok, qui a renforcé le profil de Georgescu et amplifié sa campagne d'extrême droite eurosceptique dans les derniers jours précédant le décompte des voix. L'annulation d'une élection pour ces raisons marque une étape importante dans le développement de la guerre de l'information à l'ère d'Internet, et souligne la fragilité de l'engagement collectif de l'Occident en faveur de la démocratie.

La seule question à poser c'est de savoir si, si d'aventure le candidat boosté par tik tok avait été PRO-Européen, la commission aurait annulé l'élection de la même manière?

Mon petit doigt me dit que non.

Donc soit ils réussissent à clairement prouver par A + B que la russie ou la chine ou qui vous voulez d'étranger, était derrière cette campagne, et que celle-ci désinformait sciemment l'opinion publique Roumaine, soit ils viennent juste de faire ce que font tous les autocrates du monde entier... Auquel cas la démocratie a été purement et simplement bafouée (mais ne l'avait-elle pas été en 2005 lors du TICE de toutes façons?)

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il y a une heure, Patrick a dit :

La seule question à poser c'est de savoir si, si d'aventure le candidat boosté par tik tok avait été PRO-Européen, la commission aurait annulé l'élection de la même manière?

Mon petit doigt me dit que non.

Donc soit ils réussissent à clairement prouver par A + B que la russie ou la chine ou qui vous voulez d'étranger, était derrière cette campagne, et que celle-ci désinformait sciemment l'opinion publique Roumaine, soit ils viennent juste de faire ce que font tous les autocrates du monde entier... Auquel cas la démocratie a été purement et simplement bafouée (mais ne l'avait-elle pas été en 2005 lors du TICE de toutes façons?)

Je suis fatigué. Tellement fatigué.

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Le 09/02/2025 à 20:52, Patrick a dit :

La seule question à poser c'est de savoir si, si d'aventure le candidat boosté par tik tok avait été PRO-Européen, la commission aurait annulé l'élection de la même manière?

Mon petit doigt me dit que non.

Donc soit ils réussissent à clairement prouver par A + B que la russie ou la chine ou qui vous voulez d'étranger, était derrière cette campagne, et que celle-ci désinformait sciemment l'opinion publique Roumaine, soit ils viennent juste de faire ce que font tous les autocrates du monde entier... Auquel cas la démocratie a été purement et simplement bafouée (mais ne l'avait-elle pas été en 2005 lors du TICE de toutes façons?)

Viginum (SGDSN) vient de sortir un rapport sur les ingérences étrangères dans la présidentielle en Roumanie. Entre les actions coordonnées et massivement artificielles qui ont été observées, le budget de campagne quasi inexistant du candidat en dépit de témoignages d'influenceurs disant avoir été payés, et le non respect de la loi électorale: retour sur une manipulation qui devait immanquablement finir par se voir. 

https://www.sgdsn.gouv.fr/files/files/Publications/20250204_NP_SGDSN_VIGINUM_Rapport_public_Elections_roumanie_risques_france_VFF.pdf

En terme de chronologie, "l'autocrate" qui a annulé les résultats de l'élection, c'est bien la cours suprême Roumaine, en vertu de ses pouvoirs normaux et en tout indépendance. Bruxelles n'a fait que reprendre, dans le cadre de ses prérogatives, des enquêtes visant Tik-Tok sur le non respect du DSA

Plus aucun espace au monde (Chine, US, Russie, Turquie, Inde...) ne peut tolérer de liberté totale sans contrôle sur les réseaux, et ça se comprend assez aisément. Devrait-on rester les seuls à se laisser faire, au nom d'une démocratie libre d'être manipulée ou en raison de la suspicion jamais étayée d'un hypothétique "deux poids deux mesures" ? 

Faudrait peut être pas prendre les roumains pour des jambons non plus. Pas sûr que le pays qui a flingué Ceausescu et sa femme, goute l'idée de se laisser faire face à Tik-Tok sans contrôle et sans filtre, d'autant plus au bénéfice d'un candidat pro-russe. Trop de choses qui ne collent pas. Au passage, le rapport de Viginum adresse en substance un avertissement sans frais aux activités des influenceurs en France, dont on a eu un petit aperçu récemment, dans un autre contexte. 

Modifié par olivier lsb
orthographe
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il y a 34 minutes, olivier lsb a dit :

Viginum (SGDSN) vient de sortir un rapport sur les ingérences étrangères dans la présidentielle en Roumanie. Entre les actions coordonnées et massivement artificiels qui ont été observées, le budget de campagne quasi inexistant du candidat en dépit de témoignages d'influenceurs disant avoir été payés, et le non respect de la loi électorale: retour sur une manipulation qui devait immanquablement finir par se voir. 

https://www.sgdsn.gouv.fr/files/files/Publications/20250204_NP_SGDSN_VIGINUM_Rapport_public_Elections_roumanie_risques_france_VFF.pdf

En terme de chronologie, "l'autocrate" qui a annulé les résultats de l'élection, c'est bien la cours suprême Roumaine, en vertu de ses pouvoirs normaux et en tout indépendance. Bruxelles n'a fait que reprendre, dans le cadre de ses prérogatives, des enquêtes visant Tik-Tok sur le non respect du DSA

Plus aucun espace au monde (Chine, US, Russie, Turquie, Inde...) ne peut tolérer de liberté totale sans contrôle sur les réseaux, et ça se comprend assez aisément. Devrait-on rester les seuls à se laisser faire, au nom d'une démocratie libre d'être manipulée ou en raison de la suspicion jamais étayée d'un hypothétique "deux poids deux mesures" ? 

Ben justement, tu peux m'expliquer?

Les 6 et 13 décembre 2024, le journal Le Monde a publié deux enquêtes successives démontrant que l’entreprise sud-africaine FA Agency serait une société écran gérée par la branche polonaise de Gambling Media Group (GMG).

GMG est une entreprise spécialisée dans les services de marketing de casinos en ligne, mettant en œuvre des stratégies d’influence sur les réseaux sociaux, dont TikTok. Elle ferait partie d’une « constellation d’entreprises » liée à une agence de publicité ukrainienne nommée Zlodeï.

Les investigations menées en parallèle par VIGINUM ont effectivement permis d’établir des liens techniques entre FA Agency, GMG et Zlodeï. Une première analyse du nom de domaine de FA Agency (faagency[.]org), détecté par les journalistes du Monde, a permis de déterminer que ce dernier partageait plusieurs caractéristiques techniques avec influue[.]agency. En effet, ces deux noms de domaine sont hébergés sur une même adresse IP et partagent un même identifiant d’obfuscation d’adresse mail dans leur code source respectif. Influe UE Agency se présente ainsi comme une agence de marketing numérique mais ne semble pas avoir d’existence légale. Toutefois, la description de l’entreprise sur son site web est quasiment identique à celle de GMG, dont les sites officiels semblent être gmg[.]win et boostaxis[.]click.

D’après les informations disponibles en sources ouvertes, plusieurs offres d’emplois en ligne de GMG invitent les candidats à contacter des adresses mails hébergées sur zlodei[.]space , un nom de domaine désormais inactif auparavant utilisé par Zlodeï. Inversement, au moins une annonce de recrutement pour Zlodeï contient une URL redirigeant vers gmg[.]win (voir schéma ci-dessus). Outre ces liens techniques, Zlodeï et GMG partageraient la même adresse physique au Mechnykova St, 2, Kyiv, Ukraine, 02000, dans des bureaux partagés avec d’autres entreprises. Zlodeï est une entreprise spécialisée dans le marketing digital dirigée par Dmitriy MAKAROV, entrepreneur ukrainien de 32 ans ayant déjà officiellement soutenu l’Ukraine face à l’agression russe. MAKAROV administre notamment un site spécialisé sur les jeux d’argent en ligne avec Oleksandr DOVJENKO, le directeur commercial de Zlodeï. Les locaux de l’entreprise ont notamment été perquisitionnés en 2020 lors d’une enquête ouverte pour la création de jeux d’argent en ligne ainsi que pour blanchiment d’activités criminelles. À ce stade, le commanditaire derrière la campagne pro-GEORGESCU demeure inconnu, de même que le rôle exact joué par FA Agency et par les entreprises affiliées à Zlodeï dans l’ensemble de la campagne du candidat roumain, hormis leur recrutement d’influenceurs par mail.

Donc les services Ukrainiens n'auraient rien vu? En ce moment? Vu le pedigree de la boite impliquée? Alors qu'elle est située à Kyiv? Au risque qu'elle participe à mettre un pro-russe au pouvoir en Roumanie coupant potentiellement la possibilité d'y faire transiter du matériel?

il y a 34 minutes, olivier lsb a dit :

Faudrait peut être pas prendre les roumains pour des jambons non plus. Pas sûr que le pays qui a flingué Ceausescu et sa femme, goute l'idée de se laisser faire face à Tik-Tok sans contrôle et sans filtre, d'autant plus au bénéfice d'un candidat pro-russe. Trop de choses qui ne collent pas. Au passage, le rapport de Viginum adresse en substance un avertissement sans frais aux activités des influenceurs en France, dont on a eu un petit aperçu récemment, dans un autre contexte. 

Heu, justement, à propos de ça... lien en masqué parce qu'on a dit "pas de politique".

Si ça n'est pas tragique je ne sais pas ce que c'est...

 

Bref. Apparemment personne ne se demande pourquoi le discours de Georgescu a pu porter au-delà de "il a manipulé Tik Tok!" Et de comment il aurait fallu le contrer en ayant un discours ou des candidats différents qui parlent à son électorat.

Ça ne peut que rendre les gens encore plus énervés. Et les propos de certains commissaires européens concernant potentiellement les élections à venir dans d'autres pays d'Europe sont à l'avenant...

Qu'on protège la démocratie pourquoi pas, mais de cette façon, le seul message que les gens vont comprendre, c'est "votez, mais votez bien, sinon..."

Exactement comme... en russie.

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De toute façon, il y a des agences derrière un gros paquet des top influenceurs de tous les réseaux. Y compris le top des politiques de notre pays, dont le premier sur TT  en abo occupe disons une fonction "hautement placée" actuellement. Pour les députes, il y a X, c'est court, ça peut se gérer aussi depuis les bancs de l'assemblée, c'est chauffé. 

La mission de Vénégum, c'est Vilgilence Numérique MAIS venant de l'extérieur. ( comprendre uniquement de l'extérieur ), ils n'ont pas pour mission de réguler en intérieur ni même d'y "conseiller". Le message est aussi et surtout à comprendre dans le sens de la mission de Végénum. 

Le cas Zlodei est intéressant dans le développement et les détails, on peut se demander d'ou viendrait l'ingérence......c'est juste du business sur réseaux.

Je rejoins la même conclusion que Patrick, allez votez mais votez comme il faut. Et Végénum ne dit rien de mieux ni rien de plus ( 3 fois hélas ).

On pourra quand même se demander quel(s) réseaux doivent être utilisés : 

TT, chinois, pas bon, on passera pas à Weibo.

La Galaxie Méta, c'est possible avec les US derrière ? 

Vkontakte peut être ? Ah zut, non.

Oui, j'ai trouvé ! Il reste le 20 heures de TF1 ou de Fr2 ( pas les chaines à numéro supérieur, c'est un peu suspect aussi ). Mmmmmhh, ça donne envie, ça va être super diversifié !

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Il y a 8 heures, Patrick a dit :

Ben justement, tu peux m'expliquer?

Les 6 et 13 décembre 2024, le journal Le Monde a publié deux enquêtes successives démontrant que l’entreprise sud-africaine FA Agency serait une société écran gérée par la branche polonaise de Gambling Media Group (GMG).

GMG est une entreprise spécialisée dans les services de marketing de casinos en ligne, mettant en œuvre des stratégies d’influence sur les réseaux sociaux, dont TikTok. Elle ferait partie d’une « constellation d’entreprises » liée à une agence de publicité ukrainienne nommée Zlodeï.

Les investigations menées en parallèle par VIGINUM ont effectivement permis d’établir des liens techniques entre FA Agency, GMG et Zlodeï. Une première analyse du nom de domaine de FA Agency (faagency[.]org), détecté par les journalistes du Monde, a permis de déterminer que ce dernier partageait plusieurs caractéristiques techniques avec influue[.]agency. En effet, ces deux noms de domaine sont hébergés sur une même adresse IP et partagent un même identifiant d’obfuscation d’adresse mail dans leur code source respectif. Influe UE Agency se présente ainsi comme une agence de marketing numérique mais ne semble pas avoir d’existence légale. Toutefois, la description de l’entreprise sur son site web est quasiment identique à celle de GMG, dont les sites officiels semblent être gmg[.]win et boostaxis[.]click.

D’après les informations disponibles en sources ouvertes, plusieurs offres d’emplois en ligne de GMG invitent les candidats à contacter des adresses mails hébergées sur zlodei[.]space , un nom de domaine désormais inactif auparavant utilisé par Zlodeï. Inversement, au moins une annonce de recrutement pour Zlodeï contient une URL redirigeant vers gmg[.]win (voir schéma ci-dessus). Outre ces liens techniques, Zlodeï et GMG partageraient la même adresse physique au Mechnykova St, 2, Kyiv, Ukraine, 02000, dans des bureaux partagés avec d’autres entreprises. Zlodeï est une entreprise spécialisée dans le marketing digital dirigée par Dmitriy MAKAROV, entrepreneur ukrainien de 32 ans ayant déjà officiellement soutenu l’Ukraine face à l’agression russe. MAKAROV administre notamment un site spécialisé sur les jeux d’argent en ligne avec Oleksandr DOVJENKO, le directeur commercial de Zlodeï. Les locaux de l’entreprise ont notamment été perquisitionnés en 2020 lors d’une enquête ouverte pour la création de jeux d’argent en ligne ainsi que pour blanchiment d’activités criminelles. À ce stade, le commanditaire derrière la campagne pro-GEORGESCU demeure inconnu, de même que le rôle exact joué par FA Agency et par les entreprises affiliées à Zlodeï dans l’ensemble de la campagne du candidat roumain, hormis leur recrutement d’influenceurs par mail.

Donc les services Ukrainiens n'auraient rien vu? En ce moment? Vu le pedigree de la boite impliquée? Alors qu'elle est située à Kyiv? Au risque qu'elle participe à mettre un pro-russe au pouvoir en Roumanie coupant potentiellement la possibilité d'y faire transiter du matériel?

Ca ne me parait pas inimaginable de savoir que les russes ont toujours des actifs de renseignement en Ukraine: illégaux, entreprises sous couverture etc... Ou alors encore plus banal: un entrepreneur qui a pris le pognon, en échange de quoi on lui a dit de pas poser trop de questions et de faire ce qu'il savaient faire de mieux: du "marketing" en ligne. 

Citation

Heu, justement, à propos de ça... lien en masqué parce qu'on a dit "pas de politique".

Si ça n'est pas tragique je ne sais pas ce que c'est...

Je ne sais pas qui a dit "pas de politique", mais on est d'accord...

Notons en ce qui nous concerne que si la séquence juridique est ratée dans ses belles largeurs, le ton et les actions de l'exécutif changent et c'est dans ce contexte et cette branche du pouvoir en démocratie, qu'il faut inscrire les conclusions de Viginum. 

Citation

Bref. Apparemment personne ne se demande pourquoi le discours de Georgescu a pu porter au-delà de "il a manipulé Tik Tok!" Et de comment il aurait fallu le contrer en ayant un discours ou des candidats différents qui parlent à son électorat.

Ça ne peut que rendre les gens encore plus énervés. Et les propos de certains commissaires européens concernant potentiellement les élections à venir dans d'autres pays d'Europe sont à l'avenant...

Qu'on protège la démocratie pourquoi pas, mais de cette façon, le seul message que les gens vont comprendre, c'est "votez, mais votez bien, sinon..."

Exactement comme... en russie.

Il y une forme d'inversion accusatoire un peu fallacieuse dans ce propos. Je peux comprendre l'indignation, vu de loin. Dans le détail, on a affaire à un candidat et à une campagne qui s'est déroulé en abstraction complète avec la loi électorale, la transparence sur les financements. Que dirait-on demain de l'accession au pouvoir en France de l'ED, s'il est établi que Moscou a contribué activement à des campagnes d'information en ligne, fait péter de facto le seuil des 7 000 euros de dons aux partis par personne morale, et fait campagne le week-end du vote (ce qui est strictement interdit) ? Si le conseil constitutionnel censure les résultats d'une élection ou les réseaux sociaux ont monté le bourrichon pendant que l'ARCOM veillait à ce pas un bouton ne manque sur les chaînes de télé, que plus personne ne regarde, est-ce qu'on hurlerait à la dictature ? C'est pas évident. 

A quoi sert une loi électorale, si la plus haute entité juridique du pays est empêchée de l'appliquer au nom de la "volonté des gens est plus forte" ? Là aussi on aurait le début d'une autocratie, qui commence souvent par s'en prendre au pouvoir judiciaire. L'ennui, c'est qu'il n'existe pas, à ma connaissance, de cas similaire d'enfreintes aux lois électorales, par un candidat "lambda". Une telle absence est interprétée à tes yeux comme le signe d'une manipulation des opinions, mais c'est une erreur de raisonnement à mon avis. 

Enfin... ce journal russe titrait au sujet de la Syrie d'Assad: puisque le dictateur a été élu avec 87% des voix, où sont les électeurs en colère pour défendre leur "président" ? Je veux dire par là, si Georgescu a vraiment remporté la consultation, si tout cela était vraiment une affaire de conviction et non pas de manipulation, pourquoi n'y a t-il pas de manifestations monstrueuses en Roumanie ? Voir pas du tout ? 

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Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Il y une forme d'inversion accusatoire un peu fallacieuse dans ce propos. Je peux comprendre l'indignation, vu de loin. Dans le détail, on a affaire à un candidat et à une campagne qui s'est déroulé en abstraction complète avec la loi électorale, la transparence sur les financements. Que dirait-on demain de l'accession au pouvoir en France de l'ED, s'il est établi que Moscou a contribué activement à des campagnes d'information en ligne, fait péter de facto le seuil des 7 000 euros de dons aux partis par personne morale, et fait campagne le week-end du vote (ce qui est strictement interdit) ? Si le conseil constitutionnel censure les résultats d'une élection ou les réseaux sociaux ont monté le bourrichon pendant que l'ARCOM veillait à ce pas un bouton ne manque sur les chaînes de télé, que plus personne ne regarde, est-ce qu'on hurlerait à la dictature ? C'est pas évident. 

A quoi sert une loi électorale, si la plus haute entité juridique du pays est empêchée de l'appliquer au nom de la "volonté des gens est plus forte" ? Là aussi on aurait le début d'une autocratie, qui commence souvent par s'en prendre au pouvoir judiciaire. L'ennui, c'est qu'il n'existe pas, à ma connaissance, de cas similaire d'enfreintes aux lois électorales, par un candidat "lambda". Une telle absence est interprétée à tes yeux comme le signe d'une manipulation des opinions, mais c'est une erreur de raisonnement à mon avis. 

bof, moi je me contenterais de citer (la campagne de Balladur puis) la campagne de Sarkozy, et ensuite le fait que le Conseil Constitutionnel valide les comptes de campagne alors qu'il sait qu'il y a des malversations parce que ce serait embêtant d'aller contre la volonté des gens... Bon c'était pas Moscou mais la Lybie, alors ça ne doit pas être comparable, mais les résumés de l'affaire aux prétoires jours après jours sont vraiment très instructif sur nos systèmes politiques (oligarchiques ?) déjà bien vérolés.

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il y a une heure, olivier lsb a dit :

Ca ne me parait pas inimaginable de savoir que les russes ont toujours des actifs de renseignement en Ukraine: illégaux, entreprises sous couverture etc... Ou alors encore plus banal: un entrepreneur qui a pris le pognon, en échange de quoi on lui a dit de pas poser trop de questions et de faire ce qu'il savaient faire de mieux: du "marketing" en ligne.

Dans ce cas on peut être en droit de s'attendre à ce que les gens de Zlodei passent un sale quart d'heure. Qui vivra verra.

il y a une heure, olivier lsb a dit :

Il y une forme d'inversion accusatoire un peu fallacieuse dans ce propos. Je peux comprendre l'indignation, vu de loin. Dans le détail, on a affaire à un candidat et à une campagne qui s'est déroulé en abstraction complète avec la loi électorale, la transparence sur les financements.

Alors il aurait fallu l'interdire bien plus tôt après l'avoir sommé de se mettre en conformité! Pourquoi ça n'a pas été fait? Tik tok c'est pas exactement méconnu comme plate-forme!

il y a une heure, olivier lsb a dit :

L'ennui, c'est qu'il n'existe pas, à ma connaissance, de cas similaire d'enfreintes aux lois électorales, par un candidat "lambda". Une telle absence est interprétée à tes yeux comme le signe d'une manipulation des opinions, mais c'est une erreur de raisonnement à mon avis.

Mais alors c'est encore plus grave, ça voudrait dire que Georgescu n'aurait même pas dû pouvoir se présenter... et qu'il a gagné quand même! Ce qui serait la démonstration de la rupture complète du contrat social le plus basique qui soit en Roumanie, celui de la légitimité de la représentation démocratique!

Quelque part heureusement que ses partisans n'ont pas l'air d'être des violents, sinon on aurait une révolution armée sur les bras en Europe!

il y a une heure, olivier lsb a dit :

Enfin... ce journal russe titrait au sujet de la Syrie d'Assad: puisque le dictateur a été élu avec 87% des voix, où sont les électeurs en colère pour défendre leur "président" ?

Ironique de la part d'un journal russe...

il y a une heure, olivier lsb a dit :

Je veux dire par là, si Georgescu a vraiment remporté la consultation, si tout cela était vraiment une affaire de conviction et non pas de manipulation, pourquoi n'y a t-il pas de manifestations monstrueuses en Roumanie ? Voir pas du tout ?

Donc là on passe directement à des accusations de fraudes électorales massives et organisées? Je suis prêt à l'envisager sans soucis, mais il faut le démontrer.

Peut-être simplement que l'électorat de Georgescu n'est pas du genre à tout casser? Peut-être que ce sont essentiellement des personnes âgées, qui ne sont pas en capacité physique de tout casser? Généralement ce sont les jeunes qui font la révolution...

Faut-il priver ceux qui sont inaptes à exercer toute forme de violence sociale physique ou autre de leur vote pour autant?

Comment répondre à ce vote du peuple sans le bafouer? Il n'y a pas 36 options, il faut un nouveau vote, avec cette fois-ci un contrôle des médias sociaux, pourquoi pas une interdiction de l'utilisation de tik tok, d'infuenceurs etc, sous peine d'amendes, une multiplication des débats avec un panel de modérateurs non biaisés et un accès égalitaire aux structures médiatiques.

Ou alors il faut interdire à une partie de la population de voter. Mais dans ce cas ne plus se prétendre démocrate. Ou décréter une exemption de démocratie en raison de la guerre de la russie contre l'Ukraine. Ça me va aussi. Mais il faut assumer jusqu'au bout et ne pas prétendre être ce que l'on est plus.

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Il y a 10 heures, olivier lsb a dit :

si Georgescu a vraiment remporté la consultation, si tout cela était vraiment une affaire de conviction et non pas de manipulation, pourquoi n'y a t-il pas de manifestations monstrueuses en Roumanie ? Voir pas du tout ? 

Peut-être qu'il y a moins de couverture médiatique de leur mécontentement?

https://fr.euronews.com/my-europe/2025/02/10/le-president-roumain-klaus-iohannis-annonce-sa-demission

Après l'annonce de la démission de Klaus Iohannis, des affrontements ont éclaté entre les partisans de Georgescu et la police devant le bâtiment du gouvernement dans la capitale, Bucarest.

 

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Il y a 3 heures, gustave a dit :

Peut-être qu'il y a moins de couverture médiatique de leur mécontentement?

Il y en a eu une, des "milliers" de manifestants, le 10 janvier. Et puis plus rien. Pour un parti qui a récolté 18% des voix au premier tour.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/10/roumanie-des-milliers-de-personnes-protestent-contre-l-annulation-de-l-election-presidentielle_6491426_3210.html

Je ne veux pas en tirer de conclusions définitives, mais ça fait un peu léger. On sera de toute façon fixé en mai. 

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Il y a 12 heures, Patrick a dit :

Dans ce cas on peut être en droit de s'attendre à ce que les gens de Zlodei passent un sale quart d'heure. Qui vivra verra.

Le nombre de fois où je me suis dit çà... J'ai du me promettre pour au moins 250 ans de vie supplémentaire, juste pour "voir" :biggrin: 

Citation

Alors il aurait fallu l'interdire bien plus tôt après l'avoir sommé de se mettre en conformité! Pourquoi ça n'a pas été fait? Tik tok c'est pas exactement méconnu comme plate-forme!

C'est tout l'enjeu du pénal et du sécuritaire en démocratie, ce qu'est la Roumanie: par défaut, on vit dans un pays libre. Pas d'infraction constatée, pas d'interdiction ou d'encadrement décrété.

Il en va du couteau de poche comme du réseau social contrôlé par le PCC.  

Citation

Mais alors c'est encore plus grave, ça voudrait dire que Georgescu n'aurait même pas dû pouvoir se présenter... et qu'il a gagné quand même! Ce qui serait la démonstration de la rupture complète du contrat social le plus basique qui soit en Roumanie, celui de la légitimité de la représentation démocratique!

Quelque part heureusement que ses partisans n'ont pas l'air d'être des violents, sinon on aurait une révolution armée sur les bras en Europe!

Non ce n'est pas ce que je dis. Une première enfreinte dans l'histoire du pays est constatée sur un candidat très pro-russe, ça ne démontre pas que les autres pro-machins ont usé des mêmes techniques, enfreints les mêmes lois et dans les même conditions. Je ne suppose pas que parce qu'on a gaulé, après coup et après commission des infractions, un candidat pro-russe, alors il en allait forcément de même pour les autres candidats, contemporains ou passés, depuis que la Roumanie est une démocratie. 

Non, ça ne marche pas comme çà. Et en démocratie, il y a trois piliers. L'élection de l'exécutif est (seulement) un de ces trois piliers, pas au dessus des autres. Si le pilier judiciaire a de bonne raison pour estimer que MLP est inéligible que la campagne du candidat X ou Y est non conforme, ils sont dans leur rôle. Le pilier judiciaire n'est pas qualifié ainsi totalement par hasard. C'est un vrai (contre) pouvoir. Après, qu'on juge ce contre-pouvoir proportionné ou disproportionné, c'est une autre question et elle est régulièrement posée en démocratie, pas totalement à tort. 

Citation

Ironique de la part d'un journal russe...

Je ne retrouve plus cette source spécifiquement, mais la couverture des événements en Syrie (d'une manière générale, dès lors que ça ne concerne pas l'Ukraine de près ou de loin) était d'une lucidité assez surprenante

Révélation

 

 

Citation

Donc là on passe directement à des accusations de fraudes électorales massives et organisées? Je suis prêt à l'envisager sans soucis, mais il faut le démontrer.

Peut-être simplement que l'électorat de Georgescu n'est pas du genre à tout casser? Peut-être que ce sont essentiellement des personnes âgées, qui ne sont pas en capacité physique de tout casser? Généralement ce sont les jeunes qui font la révolution...

Faut-il priver ceux qui sont inaptes à exercer toute forme de violence sociale physique ou autre de leur vote pour autant?

C'est très péremptoire à ce stade. Je ne m'attendais pas à des casses, mais à part une poignée de manifestation début janvier, il n'y en a pas eu d'ampleur, de la part d'un électorat pourtant arrivé en tête. Ca ne peut pas être que des vieux grabataires, et ça tranche très nettement avec ce qui se passe en Serbie, en Slovaquie ou en Géorgie. L'hypothèse d'une majorité silencieuse, un peu comme chez nous, est pas inimaginable. Toutefois par chez nous, il n'y a pas encore eu de "casus belli" équivalent à la Roumanie, et la comparaison sur la thématique de la majorité silencieuse s'arrête ici. 

Citation

Comment répondre à ce vote du peuple sans le bafouer? Il n'y a pas 36 options, il faut un nouveau vote, avec cette fois-ci un contrôle des médias sociaux, pourquoi pas une interdiction de l'utilisation de tik tok, d'infuenceurs etc, sous peine d'amendes, une multiplication des débats avec un panel de modérateurs non biaisés et un accès égalitaire aux structures médiatiques.

Ou alors il faut interdire à une partie de la population de voter. Mais dans ce cas ne plus se prétendre démocrate. Ou décréter une exemption de démocratie en raison de la guerre de la russie contre l'Ukraine. Ça me va aussi. Mais il faut assumer jusqu'au bout et ne pas prétendre être ce que l'on est plus.

Eh bien tout cela est en cours et est programmé ainsi, si j'ai bien compris les derniers développements. Je comprends que la question de la participation de Georgescu à la nouvelle future élection présidentielle de mai, n'est pas encore tranchée. 

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Il y a 13 heures, rendbo a dit :

bof, moi je me contenterais de citer (la campagne de Balladur puis) la campagne de Sarkozy, et ensuite le fait que le Conseil Constitutionnel valide les comptes de campagne alors qu'il sait qu'il y a des malversations parce que ce serait embêtant d'aller contre la volonté des gens... Bon c'était pas Moscou mais la Lybie, alors ça ne doit pas être comparable, mais les résumés de l'affaire aux prétoires jours après jours sont vraiment très instructif sur nos systèmes politiques (oligarchiques ?) déjà bien vérolés.

En tout cas, comptez pas sur moi pour défendre une quelconque idée qu'ils aient tous les mains propres. Sarkozy aurait-il immanquablement perdu les élections sans les millions de Kadhafi ? L'enrichissement personnel de certains de ses compagnons de route signe-t-il indiscutablement l'illégitimité de son élection ? Vraies questions, et je suis d'accord que les auditions de ces derniers jours laissent songeurs.

J'oserais pourtant une défense par la représentativité du candidat Sarkozy par rapport au candidat Georgescu: l'un représentait une droite républicaine, historiquement installée dans le paysage français et régulièrement au pouvoir. L'autre était un produit marketing extrémiste, grandement inconnu du public jusqu'au deux dernières semaines, où le matraquage publicitaire sur les réseaux a démarré.  

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il y a une heure, olivier lsb a dit :

L'autre était un produit marketing extrémiste, grandement inconnu du public jusqu'au deux dernières semaines, où le matraquage publicitaire sur les réseaux a démarré.  

Calin Georgescu est sur la scène de l'actualité politique roumaine au moins depuis 2020, ce qui remonte à plus longtemps que deux semaines avant l'élection :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Călin_Georgescu

En 2020, après les élections parlementaires de 2020, son nom est proposé par l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR) pour occuper le poste de Premier ministre. Il est de nouveau proposé en 2021.

Il est également proposé [en 2022] pour devenir président d'honneur de l'AUR, avant que celui-ci ne prenne ses distances avec lui après ses propos faisant l'éloge d'Ion Antonescu et de Corneliu Zelea Codreanu.

Le 07/12/2024 à 14:55, Wallaby a dit :

https://www.populismstudies.org/romanian-populism-and-transnational-political-mobilization/ (4 mars 2023)

En février 2021, 40 intellectuels roumains et représentants d'organisations de la société civile ont signé une lettre ouverte exprimant leur vive inquiétude quant à l'impact de l'AUR sur la démocratie roumaine. Ils ont publiquement appelé les autres partis parlementaires à établir un cordon sanitaire serré autour de l'AUR en renonçant à toute coopération ou coalition avec elle (Europa Liberă România, 2021). Pendant un certain temps, les partis traditionnels ont suivi cette stratégie d'exclusion politique en bloquant ou en votant régulièrement contre les initiatives législatives de l'AUR. Il était cependant impossible d'exclure complètement l'AUR. Par exemple, Claudiu Târziu, ancien co-président de l'AUR et sénateur représentant Bucarest depuis 2020, a réussi à se faire élire président de la Commission des Roumains de l'étranger du Sénat.

Alors que Târziu visait à intégrer l'AUR dans le courant néo-conservateur européen (à l'instar du Fidesz hongrois ou du PiS polonais), Simion était plus intéressé par le maintien de l'accent mis sur la base radicale. Les tensions entre les deux orientations ont explosé en public lorsque Simion a approuvé la nomination de Călin Georgescu en tant que président honoraire du parti. Le choix de Georgescu était très controversé étant donné qu'il se faisait le champion de figures historiques de l'extrême droite dans la politique roumaine, notamment Corneliu Zelea Codreanu et Ion Antonescu, tous deux antisémites (Pavel, 2022). Face aux critiques intenses, Simion a été contraint de faire marche arrière et de renoncer à son soutien à Georgescu et à une série d'autres personnalités controversées de la politique roumaine.

https://www.jewishnews.co.uk/romanian-political-figure-praises-antisemitic-fascist-leader-on-primetime-tv/ (6 février 2022)

Une personnalité politique roumaine fait l'éloge d'un leader fasciste antisémite à une heure de grande écoute à la télévision

Calin Georgescu, un expert en développement durable anciennement affilié aux Nations unies, a déclaré que Corneliu Zelea Codreanu « s'est battu pour la moralité de l'être humain ».

S'exprimant sur la chaîne d'information Antena 3, Calin Georgescu, un expert en développement durable anciennement affilié aux Nations unies, a déclaré que Corneliu Zelea Codreanu « s'est battu pour la moralité de l'être humain ». Un intervieweur avait demandé à M. Georgescu pourquoi il avait placé M. Codreanu sur la liste des « héros » nationaux dans une vidéo publiée sur Facebook en 2020, qui a été visionnée plus de 700 000 fois.

Donc il faisait déjà des vidéos à 700 000 vues entre 2020 et 2022.

La vidéo de M. Georgescu sur Facebook en 2020 a largement circulé en Roumanie après qu'il a été nommé président honoraire du parti d'extrême droite AUR le 24 janvier [2022]. En annonçant cette nomination, le coprésident de l'AUR, George Simion, a déclaré que le parti envisageait également de soutenir M. Georgescu en tant que candidat aux élections présidentielles de 2024.

M. Simion a déclaré à la Jewish Telegraphic Agency que les commentaires de M. Georgescu « ne représentent en aucun cas la position de l'AUR », ajoutant que M. Georgescu « devra clarifier » ses remarques. A la question de savoir s'il envisageait de révoquer la nomination de Georgescu en tant que président honoraire de l'AUR, Simion a répondu : « C'est l'une des options possibles ».

Le JTA a également interrogé M. Simion sur l'opinion du parti AUR concernant Antonescu et Codreanu.

« La position officielle du parti ne peut être différente de ce que dit la loi en Roumanie », a-t-il déclaré. « La loi dit une chose et il n'est pas possible en Roumanie d'avoir une opinion différente de ce que dit la loi ».

M. Simion faisait vraisemblablement référence à la loi roumaine adoptée en 2002 qui criminalise le négationnisme.

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Il y a 4 heures, Ciders a dit :

Asselineau aussi est dans la politique depuis des années, à ce rythme.

Il a été proposé comme premier ministre ou comme président honoraire par un parti qui recueille 9% aux élections législatives ?

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https://www.lefigaro.fr/international/roumanie-le-president-iohannis-demissionne-sous-pression-apres-l-annulation-du-scrutin-20250210

Le président Iohannis démissionne.

Son mandat devait initialement se terminer fin 2024.

Des dizaines de milliers de Roumains sont descendus dans la rue pour dénoncer un « coup d’État » et après plusieurs tentatives de l’opposition, le Parlement avait prévu de se réunir cette semaine en session plénière avant un possible référendum. « Dans quelques jours, le Parlement roumain va se prononcer sur ma révocation et la Roumanie va plonger dans la crise (...) avec des répercussions dans le pays et malheureusement aussi en dehors de nos frontières », a expliqué M. Iohannis.

C’est le président du Sénat et chef des libéraux, Ilie Bolojan, qui devrait assurer l’intérim jusqu’au nouveau scrutin.

https://hungarytoday.hu/romanian-president-throws-in-the-towel/ (11 février 2025)

Selon Hunor Kelemen, président de l'Alliance démocratique des Hongrois de Roumanie (RMDSZ), la situation politique en Roumanie n'est pas devenue plus instable suite à la démission de Klaus Iohannis, bien au contraire. L'homme politique s'attend à une passation de pouvoir en douceur et se fait le porte-parole de la communauté hongroise en parlant d'une « grande déception » à l'égard du président sortant.

« Nous nous doutions qu'il allait démissionner, mais ni nous ni les partenaires de la coalition n'en étions sûrs. Le chef de l'État a probablement analysé la situation au cours du week-end et est finalement parvenu à cette conclusion », a déclaré Hunor Kelemen à Maszol. Le dirigeant du RMDSZ a également déclaré qu'il y avait beaucoup de tension et de colère dans la société et que Iohannis laissait derrière lui une grande déception, mais qu'en même temps, en démissionnant, il avait donné une chance au discours politique de cesser de tourner autour de lui.

« Lorsqu'il a été élu - par 90 % des Hongrois en 2014 - les gens avaient de grands espoirs en lui. Beaucoup pensaient qu'en tant que Saxon de Transylvanie, il serait plus sensible aux questions des minorités. Tout le monde a été déçu », souligne Hunor Kelemen.

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https://www.bbc.com/news/articles/c3w805xjg1xo (10 février 2025)

Le président roumain Klaus Iohannis a démissionné, un jour avant d'être confronté à un vote de destitution [impeachment] déclenché par l'annulation de l'élection présidentielle de l'année dernière.

Les opposants avaient fait pression pour qu'il soit suspendu en raison de sa décision de rester en fonction jusqu'à un nouveau vote en mai.

En décembre, la plus haute juridiction roumaine a annulé l'élection de manière controversée en raison d'allégations d'ingérence de l'État russe que M. Iohannis avait contribué à soulever.

Le dirigeant centriste et pro-UE a invoqué des préoccupations de sécurité nationale, mais les critiques et les candidats au scrutin ont déclaré que ses actions étaient antidémocratiques.

M. Iohannis, qui a effectué deux mandats depuis 2014, avait choisi de rester en poste jusqu'à l'élection de son successeur.

Mais son rôle dans l'annulation de l'élection et sa réticence à diriger le pays de manière décisive depuis lors ont suscité une vague de colère populaire.

Des dizaines de milliers de Roumains ont manifesté dans les rues et les législateurs devaient entamer cette semaine un processus parlementaire visant à le suspendre de ses fonctions.

M. Iohannis avait déclaré que sa décision de rester en fonction était une tentative d'assurer la continuité politique. La constitution roumaine stipule que le mandat présidentiel est de cinq ans, mais aussi que le président doit rester en fonction jusqu'à ce que son successeur prenne le relais.

Mais les législateurs de l'opposition ont soutenu que la prolongation de son mandat était illégale, car la constitution stipule qu'une présidence ne peut être prolongée qu'en cas de guerre ou de « catastrophe ».

Mme Lasconi a déclaré que la démission de M. Iohannis était arrivée « bien trop tard pour être considérée comme honorable », ajoutant qu'elle était heureuse que la pression parlementaire ait « réveillé M. Iohannis de son sommeil ».

Des centaines de manifestants anti-Iohannis s'étaient rassemblés lundi dans la capitale Bucarest pour réclamer sa démission.

À l'annonce de la démission, les manifestants se sont mis à applaudir et ont franchi un cordon de police, ce qui a incité les policiers à utiliser des gaz lacrymogènes pour les retenir, selon les médias d'État. Au moins six personnes ont été arrêtées.

https://mjp.univ-perp.fr/constit/ro1991.htm

Constitution de la Roumanie, 8 décembre 1991

81-4 Nul ne peut exercer la fonction de président de la Roumanie plus de 2 mandats. Ceux-ci peuvent également être successifs.

83-1 Le mandat du président de la Roumanie est de 4 ans et son exercice commence à la date où le serment est prêté. [*]

83-2 Le président de la Roumanie exerce son mandat jusqu'à la date où le nouveau président prête serment.

83-3 Le mandat du président de la Roumanie peut être prolongé, par une loi organique, en cas de guerre ou de catastrophe.

95-1 S'il commet des faits graves violant les dispositions de la Constitution, le président de la Roumanie peut être suspendu de sa fonction par la Chambre des députés et le Sénat réunis en séance commune, à la majorité des voix des députés et des sénateurs, après consultation de la Cour constitutionnelle. Le président peut donner au Parlement des explications au sujet des faits qu'on lui impute.

95-3 Si la proposition de suspension de la fonction est approuvée, dans un délai maximum de 30 jours un référendum est organisé pour démettre le président.

97-1 Si la fonction de président devient vacante, si le président est suspendu de sa fonction ou s'il est en état d'empêchement temporaire d'exercer ses attributions, l'intérim est assuré, dans l'ordre, par le président du Sénat ou par le président de la Chambre des députés.

[*] Le Président de la Roumanie est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Avant la révision constitutionnelle de 2003, effective en 2004, la durée du mandat était de quatre ans : https://fr.wikipedia.org/wiki/Président_de_la_Roumanie

La Constitution de 1991 a été révisée en 2003, sans apporter de changements importants au système politique. Des articles ont été insérés à propos de l'« intégration dans l'Union européenne et dans l'OTAN », faisant passer le nombre d'articles à 156 et celui de titres à 8. Ces adhésions ne pourront se faire que par un vote au Parlement. Les citoyens de l'Union européenne vivant en Roumanie peuvent voter et participer aux élections locales. La nouvelle Constitution garantit aux minorités le droit d'utiliser leur langue natale lorsqu'elles sont en contact avec leur administration locale et avec les cours et tribunaux, augmente les prérogatives législatives des chambres, restreint l'immunité parlementaire aux déclarations politiques et fait passer le mandat présidentiel à cinq ans. La version révisée a été adoptée par référendum le 18 octobre 2003 avec 91,1 % des suffrages exprimés pour une participation de 55,7 %. Elle est entrée en vigueur dix jours plus tard :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_roumaine_de_1991#Révision_de_2003

Modifié par Wallaby
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