christophe 38 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:19, ksimodo a dit : J'ai déjà du en parler ici, je recommence c'est dans le sujet. Dans l'industrie en production pour assurer du H24 et 365 jours par an, c'est en gros 7 unités par poste. Je parle d'unité et pas de personnes, car ça se complexifie aprés. De manière bien trop simpliste, on pourrait dire qu'il faut 7 personnes à tous les postes pour qu'il y en ait 1 en permanence H24 toute l'année. En pratique, celà peut être plus ou moins, selon les services et l'organisation. Un exemple à la con, c'est la maintenance. Le préventif, il "suffit" d'une équipe par 24 heures, qui bosse pendant 2 heures ( par 24 heures ) de production altérable ou stoppable ou stoppée. La maintenance d'urgence, le palliatif qui arrive quand tu veux pas qu'il arrive, c'est H24 et c'est 7 pour 1 en permanence. Le service qualité peut être absent 14 heures sur 24, tant que les prélèvements continuent, des prélèvements / échantillons, etc.....( par exemple ). La réception matière première et les expéditions, ça peut rester proche d'un service unique journalier. Mais dans l'ensemble, je crois qu'on peut garder le ratio de 7/1 en tête. Donc un commissariat de 105 PAX affiliés, c'est une présence permanente de 15 PAX ( et quand je dis présence, c'est présent sur site ET à l'extérieur, donc possiblement 105 PAX pour avoir au final 3 pelés et un tondu sur site et "juste" 3 équipes dehors ). C'est juste une bête division et multiplication. Une année c'est 8760 heures. Divisé par 7 c'est 1251 heures. Un poil d'absteisme / maladie ( pas trop !!! ) un peu de temps de "formation" et autres, qui sont comptés et travaillés mais pas à l'ouvrage, etc.......ça arrive trés trés vite le volume annuel. Expand ton ratio est excellent. Maintenant, imaginons que les gendarmes prennent Mende, la prefecture. Nous avons une PS, une BAC, une compagnie d'intervention renforcée, si necessaire par un appel à des CRS, nous pouvons avoir une canine, une brigade motocycliste, une unité de quart, qui reçoit les plaignants, tu peux avoir des gens pour l'ilotage... ou une unité de circulation (qui peut aussi faire les accidents voie publique) coté "logistique", un petit pole mécano, de la logistique (de 2 à 4 personnels), du secrétariat (j'aurai tendance à penser 10 à 15% du total) dans les étages, tu as un service investigation, pour traiter ce que le service des plaintes a recueilli, un service débit de boissons des stups, de la police judiciaire des renseignements territoriaux une explication de texte : il y a une différence entre un hotel de police et un commissariat : un commissariat compte un certain nombre de services, un hotel de police "héberge" tous les services de la police, sauf les CRS (c'est à dire y compris les RT, voire des services discrets) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:19, ksimodo a dit : J'ai déjà du en parler ici, je recommence c'est dans le sujet. Dans l'industrie en production pour assurer du H24 et 365 jours par an, c'est en gros 7 unités par poste. Je parle d'unité et pas de personnes, car ça se complexifie aprés. De manière bien trop simpliste, on pourrait dire qu'il faut 7 personnes à tous les postes pour qu'il y en ait 1 en permanence H24 toute l'année. En pratique, celà peut être plus ou moins, selon les services et l'organisation. Un exemple à la con, c'est la maintenance. Le préventif, il "suffit" d'une équipe par 24 heures, qui bosse pendant 2 heures ( par 24 heures ) de production altérable ou stoppable ou stoppée. La maintenance d'urgence, le palliatif qui arrive quand tu veux pas qu'il arrive, c'est H24 et c'est 7 pour 1 en permanence. Le service qualité peut être absent 14 heures sur 24, tant que les prélèvements continuent, des prélèvements / échantillons, etc.....( par exemple ). La réception matière première et les expéditions, ça peut rester proche d'un service unique journalier. Mais dans l'ensemble, je crois qu'on peut garder le ratio de 7/1 en tête. Donc un commissariat de 105 PAX affiliés, c'est une présence permanente de 15 PAX ( et quand je dis présence, c'est présent sur site ET à l'extérieur, donc possiblement 105 PAX pour avoir au final 3 pelés et un tondu sur site et "juste" 3 équipes dehors ). C'est juste une bête division et multiplication. Une année c'est 8760 heures. Divisé par 7 c'est 1251 heures. Un poil d'absteisme / maladie ( pas trop !!! ) un peu de temps de "formation" et autres, qui sont comptés et travaillés mais pas à l'ouvrage, etc.......ça arrive trés trés vite le volume annuel. Expand ton ratio est excellent. Maintenant, imaginons que les gendarmes prennent Mende, la prefecture. Nous avons une PS, une BAC, une compagnie d'intervention renforcée, si necessaire par un appel à des CRS, nous pouvons avoir une canine, une brigade motocycliste, une unité de quart, qui reçoit les plaignants, tu peux avoir des gens pour l'ilotage... ou une unité de circulation (qui peut aussi faire les accidents voie publique) coté "logistique", un petit pole mécano, de la logistique (de 2 à 4 personnels), du secrétariat (j'aurai tendance à penser 10 à 15% du total) dans les étages, tu as un service investigation, pour traiter ce que le service des plaintes a recueilli, un service débit de boissons des stups, de la police judiciaire des renseignements territoriaux une explication de texte : il y a une différence entre un hotel de police et un commissariat : un commissariat compte un certain nombre de services, un hotel de police "héberge" tous les services de la police, sauf les CRS (c'est à dire y compris les RT, voire des services discrets) Le 25/02/2025 à 16:23, ksimodo a dit : Oui, ça je l'ai constaté. A la jonction payant / gratuit ( dans ce cens là surtout ) on rajoutera parfois les douanes au péage, mais c'est encore un autre sujet. Mais tu ne m'as trop répondu entre PN et PN qui est CRS. Expand Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:28, Rouletabille a dit : Est-ce qu'il y aurait des choses à faire pour gagner en efficacité ? Certainement. Déjà, mutualiser la formation au CNEFG, qui est unique en Europe. Expand Merci pour l'ensemble de ta réponse. Tu es de la partie ? Je veux bien te croire pour le CNEgheu......je sais pas ce que c'est Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:23, ksimodo a dit : Oui, ça je l'ai constaté. A la jonction payant / gratuit ( dans ce cens là surtout ) on rajoutera parfois les douanes au péage, mais c'est encore un autre sujet. Mais tu ne m'as trop répondu entre PN et PN qui est CRS. Expand la police nationale comprend plusieurs "corps", des directions il y a les CRS, la PAF (police aux frontieres), la formation, la sécurité publique (les poulets de la rue), la police judiciaire, le renseignement territorial, les ressources humaines, le numerique, des services spécialisés, le RAID, le service de la protection (ex Voyages officiels), le service de la police scientifique, l'académie de police (les écoles de..), l'IGPN (les boeufs carottes), Le service national des enquêtes d’autorisation de voyage, Le service national des enquêtes administratives de sécurité, L’agence nationale des données de voyage je ne me suis pas cassé la tete, je te mets le lien, si tu veux gratter un peu plus : https://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/nous-decouvrir/notre-organisation sans oublier les services communs police et gendarmerie (le dernier onglet, du lien ci dessus) donc, un collegue CRS est un policier de la police nationale, qui a choisi une spécialité : il peut etre radio, en section à pieds, il peut aussi etre montagnard, il peut également etre MNS.. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:19, ksimodo a dit : J'ai déjà du en parler ici, je recommence c'est dans le sujet. Dans l'industrie en production pour assurer du H24 et 365 jours par an, c'est en gros 7 unités par poste. Je parle d'unité et pas de personnes, car ça se complexifie aprés. De manière bien trop simpliste, on pourrait dire qu'il faut 7 personnes à tous les postes pour qu'il y en ait 1 en permanence H24 toute l'année. En pratique, celà peut être plus ou moins, selon les services et l'organisation. Un exemple à la con, c'est la maintenance. Le préventif, il "suffit" d'une équipe par 24 heures, qui bosse pendant 2 heures ( par 24 heures ) de production altérable ou stoppable ou stoppée. La maintenance d'urgence, le palliatif qui arrive quand tu veux pas qu'il arrive, c'est H24 et c'est 7 pour 1 en permanence. Le service qualité peut être absent 14 heures sur 24, tant que les prélèvements continuent, des prélèvements / échantillons, etc.....( par exemple ). La réception matière première et les expéditions, ça peut rester proche d'un service unique journalier. Mais dans l'ensemble, je crois qu'on peut garder le ratio de 7/1 en tête. Donc un commissariat de 105 PAX affiliés, c'est une présence permanente de 15 PAX ( et quand je dis présence, c'est présent sur site ET à l'extérieur, donc possiblement 105 PAX pour avoir au final 3 pelés et un tondu sur site et "juste" 3 équipes dehors ). C'est juste une bête division et multiplication. Une année c'est 8760 heures. Divisé par 7 c'est 1251 heures. Un poil d'absteisme / maladie ( pas trop !!! ) un peu de temps de "formation" et autres, qui sont comptés et travaillés mais pas à l'ouvrage, etc.......ça arrive trés trés vite le volume annuel. Expand ton ratio est excellent. Maintenant, imaginons que les gendarmes prennent Mende, la prefecture. Nous avons une PS, une BAC, une compagnie d'intervention renforcée, si necessaire par un appel à des CRS, nous pouvons avoir une canine, une brigade motocycliste, une unité de quart, qui reçoit les plaignants, tu peux avoir des gens pour l'ilotage... ou une unité de circulation (qui peut aussi faire les accidents voie publique) coté "logistique", un petit pole mécano, de la logistique (de 2 à 4 personnels), du secrétariat (j'aurai tendance à penser 10 à 15% du total) dans les étages, tu as un service investigation, pour traiter ce que le service des plaintes a recueilli, un service débit de boissons des stups, de la police judiciaire des renseignements territoriaux une explication de texte : il y a une différence entre un hotel de police et un commissariat : un commissariat compte un certain nombre de services, un hotel de police "héberge" tous les services de la police, sauf les CRS (c'est à dire y compris les RT, voire des services discrets) Le 25/02/2025 à 16:23, ksimodo a dit : Oui, ça je l'ai constaté. A la jonction payant / gratuit ( dans ce cens là surtout ) on rajoutera parfois les douanes au péage, mais c'est encore un autre sujet. Mais tu ne m'as trop répondu entre PN et PN qui est CRS. Expand Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rouletabille Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février (modifié) Le 25/02/2025 à 16:54, ksimodo a dit : Merci pour l'ensemble de ta réponse. Tu es de la partie ? Je veux bien te croire pour le CNEgheu......je sais pas ce que c'est Expand Non, malheureusement je ne suis pas de la partie. Je suis inapte médicalement au métier des armes. Pour le CNEFG, c'est un énorme centre d'entraînement pour les gendarmes. C'est à Saint-Astier. Ils forment au maintien de l'ordre les élèves-gendarmes en formation initiale, font les recyclages pour les escadrons, forment des spécialistes du franchissement et aussi les ÉRIS de l'administration pénitentiaire. Modifié le 25 février par Rouletabille 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 16:56, christophe 38 a dit : donc, un collegue CRS est un policier de la police nationale, qui a choisi une spécialité : il peut etre radio, en section à pieds, il peut aussi etre montagnard, il peut également etre MNS.. Expand Oui, certes. Je répète. Je comprends les spécialités sauveteur, montagnard, équipé lourd en émeute avec les fourguons grillagés et le pare buffle. J'entends aussi le CRS autoroutier sur voie rapide urbaine / rocade de métropole / autoroute "gratuite" et la gendarmerie avec la subaru Alpine en portion payante, parce que le découpage canton, toussa. Mais quand même, je perçois du doublon. J'ai à 2 km l'embranchement sur rocade, c'est un lieu ou il convient d'être prudent, dirons nous. Trés haute fréquence de présence de képis. La dernière fois, c'était le radar laser depuis le centre du rond point, une zone 50 aprés 70, le piège classique ( sauf que je le sais ), c'était gros effectif PN CRS et à mon avis effectif vite surpassé vu l'horaire. Peu de temps avant, c'était le même endroit, la dernière fois que j'ai eu le loisir d'éprouver mon souffle à travers un dispositif de mesure. C'était PN. Je comprends la "force en réserve" du coté CRS pour des missions que je qualifierai de assez "conventionnelle", d'autant plus quand elle déployée autre part. Mais je crois percevoir aussi du doublon ( comme ce forum quad il rame passagèrement et qu'il se met à bégayer ). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manu10 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 08:12, Teenytoon a dit : moi quand j'étais jeune, on me répétait que la gendarmerie et la police avaient des prérogatives judiciaires, elles ne pouvaient pas faire du secours à personne : les victimes pouvaient hésiter à dire que leur état pouvait être dû à une infraction (abus d'alcool, drogues, non respect de règlementation)... ... Bon ben en montagne c'est pas grave ... Comique de répétition, toussa, toussa... Expand Pas eu le temps de répondre mais avec humour souviens toi pourtant des cars PS du début de années 80 (pinot simple flic..) ou la police parisienne faisait du secours à personne..en mode sac à patate dans le car mais..secours quand même :) 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manu10 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 12:46, Rouletabille a dit : C'est effectivement la raison de l'existence, encore aujourd'hui, de la gendarmerie. Une brigade territoriale avec son fonctionnement par astreinte avec ses PAM consomme beaucoup moins de personnel qu'un service de police avec des brigades de nuit et de jour. En gendarmerie, la segmentation entre enquête de proximité et sécurité publique n'existe pas, ça fait aussi pas mal de postes en moins. De même pour la gendarmerie mobile, dont le relèvement par une autre unité est bien moins systématique et prompt qu'avec les CRS. Et ce en dépit de la création des COB et du PAGRE, qui ont mis des bâtons dans les roues du fonctionnement de la gendarmerie. Cela dit, contrairement à ce que peuvent parfois avancer des officiers de gendarmerie zélés, la police ne serait pas incapable de faire ce que la gendarmerie fait aujourd'hui en zone rurale et surtout péri-urbaine, seulement, le coût pour les finances publiques ne serait pas le même... Expand Pas faux la gendarmerie est taillée pour la gestion de la campagne..après pour les coûts tout se calcule, plein de choses sont à revoir, j'ai fait plusieurs propositions quelques pages avant...pour le plaisir de tout le monde ici Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
azety2 Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 08:14, Teenytoon a dit : Perso je ferais plutôt l'inverse de ce que j'en vois sur le terrain, mais ça ne va pas plaire à beaucoup de monde dans ce topic Expand ouais c'est vrai que les gendarmes sont irréprochables. Ils ont pas du tout a moitié décapité rémi fraisse a la grenade pour tenir un chantier vide dans une vallée perdue a deux heures du mat' (j'y etais). ils ont pas du tout eborgné un enfant de 12 ans a mayotte. ils ont pas du tout mis 45 minutes a se rendre compte que Adama traoré était mort. Franchement ça donne envie de n'avoir que les pandorres... (oui oui provoque gratuite mais la coupe est pas vide si on commence a creuser chez les gendarmes surtout si on regarde dans les territoires ultra marins). Le 25/02/2025 à 12:44, ksimodo a dit : Figures toi que je suis totalement d'accord avec toi, je suis conscient qu'il faut rester prudent avec les stats. Un contrôle systématique alcoolémie à 04H00 du mat entre samedi et dimanche, pas loin d'une discothèque, tu vas ramasser du jeune. Et le même à la sortie d'un mariage, tu va ramasser du "bon père de famille". Pour le contrôle au faciès, je ne dis pas qu'il ne compte ( non plus ). Je dis que certains ont le "chic" de mettre plein d'indicateurs dans le rouge , et ensuite ça crie au faciès. Je suppose que @christophe 38 ou d'autres fdo ici pourront corriger si je me trompe. Du genre, l'Audi RS ou la benz AMG, immatriculée en Pologne, qui fait crisser les pneus, hurler le moteur, prend le rond point en doonuts et manifestement roule "trop" vite, tu as quand même de forte chances d'y croiser dedans du jeune en casquette / hoodie, pas souvent "blancos". Et ce sera rarement Jean Edouard et Marie Victoire de retour de soirée. Par contre cette caisse là, elle a de grandes chances d'attirer vite fait l'attention d'une voiture BAC en patrouille, hein. Le délit de faciès, c'est quoi ? L'origine du conducteur ? La BAC n'aime pas la Pologne ou est raciste anti Benz ou audi ? Elle n'aime pas les hoodies ? Aligner les critères "négatifs", c'est aussi de sa propre responsabilité. Je suppose que ( quadra blanc que je suis ) si je me pointe au portique aéroport avec un T shirt Vive la ganja dans le dos, et une feuille en gros dessinée devant, une dégaine générale "douteuse", et si je laisse des paquets de feuille à rouler "jamaican king size by Bob Marley"dans le bac des effets personnel au scanner, je sais pas pourquoi, je risque élevé d'être controlé de plus prés et d'avoir un test drogues. Et pourtant, je serai toujours blancos. Les douanes sont racistes anti ganja ? Sans doute. Il y a qq années, je renifle la soirée piégeuse. J'y vais en tram', et il m'a fallu finir à pieds sur 1 ou 2 km ( plus loin je n'y allais pas ). Au retour, idem forcément et tant mieux, on prends moins de risque pour son permis, pour sa sécurité et celle des autres. Qq arrêts plus loin, le tram passe contre un carrefour avec contrôle / barrage routier. Un ex participant "blancos" dans le fourguon, certainement à plus de 0.8 gr. Et un autre qui faisait de grand gestes dans la rue en hurlant au racisme, j'imagine que le refus d'obtempérer était pas loin. Bourré comme tout le monde ce soir là, avec le bonus pour lui de s'être enfilé quelques oinj', mauvaise fin de nuit. Que les stats soient un poil biaisées par la méthodologie de contrôle a priori, c'est trés possible. De là à imaginer changer radicalement les ordres de grandeur, certainement pas. Par contre, si tu me disais qu'être immigré ( direct ou descendant en 2eme génération ) est une facteur social de difficultés à plusieurs niveaux, et que ceci entraine un plus grand risque de comportement délictuel, c'est fort probable, et on pourrait discuter. Expand je dis bien que certains clichés sont validés hein. Clairement dsl pour ceux qui les conduisent mais les audis rs c'est legitime. la question se pose dans un quartier ou tu habites et que lors d'une op de sécurisation tu te fasses controler 3x /jours. Ayant grandi dans un quartier, j'avoue que la semaine de présence de la CRS ou de L'EGM, bah quand ça fait 12 fois que tu te fais controler, malgré le professionnalisme des forces mobiles ce que je dois reconnaitre un moment tu es soulé et ça finit vite par monter... et pourtant je suis un blancos que Valls cherchait désespérément 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 20:42, azety2 a dit : ouais c'est vrai que les gendarmes sont irréprochables. j'avoue que la semaine de présence de la CRS ou de L'EGM, bah quand ça fait 12 fois que tu te fais controler, malgré le professionnalisme des forces mobiles ce que je dois reconnaitre un moment tu es soulé et ça finit vite par monter... et pourtant je suis un blancos que Valls cherchait désespérément Expand Tu leurs demande systématiquement de motiver le contrôle et au besoin t’appelle le substitut pour qu'il t'explique les consignes qu'il a donner ... moi je fais comme ça. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 25 février Share Posté(e) le 25 février Le 25/02/2025 à 20:42, azety2 a dit : ouais c'est vrai que les gendarmes sont irréprochables. Expand Ai-je dis cela ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 3 mars Share Posté(e) le 3 mars Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 3 mars Share Posté(e) le 3 mars (modifié) Qu'est-ce que c'est ? Modifié le 3 mars par Teenytoon Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rouletabille Posté(e) le 3 mars Share Posté(e) le 3 mars Le 03/03/2025 à 17:10, Teenytoon a dit : Qu'est-ce que c'est ? Expand À gauche c'est un Centaure, remplaçant des VBRG pour les gendarmes, à droite un canon à eau d'une Section des Moyens Spécialisés d'une compagnie CRS. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 3 mars Share Posté(e) le 3 mars Exercice commun maintien de l'ordre ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 22 mars Share Posté(e) le 22 mars (modifié) Modifié le 22 mars par Banzinou 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) il y a 5 heures Share Posté(e) il y a 5 heures L’opération « Trident », un fiasco sans précédent des policiers marseillais pour faire tomber un narcotrafiquant Les policiers de l’Office antistupéfiants marseillais rêvaient d’attirer un caïd dans leurs filets grâce à plusieurs centaines de kilos de drogue. Mais cette « livraison surveillée » a tourné à la débâcle. « Imagine si un article sort comme quoi l’Ofast [Office anti-stupéfiants] a importé du produit stupéfiant sur le territoire français et certaines personnes se sont servies (…) en faisant vendre ces produits par leurs propres informateurs. » Le 22 mars 2024, en quelques mots prononcés au cours d’une conversation téléphonique avec son épouse, Hervé (son prénom a été modifié) résumait l’affaire qui fait trembler l’antenne marseillaise de l’Ofast depuis un an. Les révélations de ce serrurier de 60 ans, réserviste opérationnel de la police, sont à l’origine d’une vaste enquête à double fond ponctuée de chausse-trapes, d’entorses à la loi, de rebondissements. Création de toutes pièces d’un trafic de cocaïne, rémunération d’indicateurs en kilos de came, manipulation de drogue et d’argent sale, le tout sous le contrôle pour le moins souple des responsables locaux de la police antidrogue : aveuglés par l’espoir de réussir le « coup » d’une carrière, faire tomber Mohamed Djeha, alias « Mimo », l’un des plus importants narcotrafiquants en France, des policiers marseillais ont franchi ligne rouge sur ligne rouge. L’institution pensait avoir habilement réduit ce dossier, rocambolesque et navrant, à la dimension d’une ces affaires de corruption devenues presque banales : une poignée de flics ripoux agissant hors de tout contrôle, quelques pains de drogue envolés, « business as usual ». Mais au fil d’une procédure de plus de 3 000 pages, que Le Monde a pu consulter, l’enquête produite par la police des polices, désormais menée sous l’autorité de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, dévoile une autre réalité. Fin 2022, l’Agence fédérale de contrôle des stupéfiants américaine (Drug Enforcement Administration, DEA) transmet à l’Ofast une information de première main : une cargaison de plusieurs centaines de kilos de cocaïne s’apprête à traverser l’Atlantique, dissimulée parmi deux conteneurs de bananes à destination de Marseille. L’exportateur colombien, qui opère via une société d’import-export, est un narcotrafiquant chevronné, bien connu des enquêteurs américains. Cartons de bananes Le tuyau vaut le coup. Pour le « Groupe 8 » de l’antenne marseillaise de l’Ofast : pas de doute, un tel appât intéressera forcément l’objectif numéro 1, Mohamed « Mimo » Djeha, parrain de la cité marseillaise de la Castellane (15e arrondissement), dont un point de deal pouvait générer le chiffre d’affaires le plus élevé d’Europe, avec près de 80 000 euros raflés chaque jour. Le caïd, sous le coup de mandats d’arrêts internationaux, est en fuite depuis 2018. La perspective de mettre la main sur une marchandise dont la revente au détail avoisinerait un chiffre d’affaires d’une dizaine de millions d’euros, pensent-ils, pourrait bien le faire sortir de sa cavale. Comme l’a raconté le Canard enchainé, la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille autorise l’Ofast de Marseille à procéder à une « LS », une livraison surveillée : laisser la marchandise faire son chemin sous étroite surveillance policière pour remonter le réseau d’acheteurs. Le reste de l’histoire, tiré de la procédure toujours en cours, tient d’un scénario de polar particulièrement retors. Afin de hameçonner « Mimo », réputé extrêmement prudent, les policiers de l’Ofast mettent dans le coup plusieurs indicateurs. La mission de ces individus, familiers de ce milieu interlope, consiste à se faire passer pour indispensables à la logistique si particulière du trafic et à s’introduire au sein d’un réseau en tant qu’intermédiaires. Organiser la sortie d’un conteneur « contaminé » du port de Marseille, trouver un lieu de stockage temporaire, caler des rendez-vous de remise d’échantillons, jouer les traducteurs… D’un côté et de l’autre de l’Atlantique, ces « tontons » sont parfaitement au courant des objectifs de l’opération. Le 4 mars 2023, les pains de cocaïne, estampillés « RR » – pour Rolls-Royce – ou « Monastery », sont dissimulés parmi 1 080 cartons de bananes d’un conteneur chargé à bord du Olivia I, un navire de l’armateur CMA CGM sous pavillon des Îles Marshall qui appareille du port colombien de Carthagène. Sa rotation habituelle lui fait toucher les ports d’Algésiras, en Espagne, de Malte, puis ceux de Livourne, Gênes, en Italie, et enfin, Marseille. Mais un énième mouvement social des dockers du port de la ville y retarde l’arrivée de la cargaison. Détournée vers Barcelone, la cocaïne est transbordée sur un nouveau navire, l’OPS Hamburg, qui entre finalement à Marseille le 26 mars. Jour et nuit, une semaine durant, les flics marseillais surveillent la drogue comme le lait sur le feu. C’est finalement tout début avril, en plein milieu de la nuit, que le conteneur « contaminé » sort du port. Après quarante-cinq minutes de route, il est déposé dans un entrepôt isolé au beau milieu des champs. La cocaïne – au moins 360 kilos selon l’inspection générale de la police nationale (IGPN), alors que moins de 200 kilos étaient attendus – est « dépotée » par des intermédiaires en lien avec des enquêteurs de l’Ofast, avant d’être stockée dans une camionnette blanche Mercedes Vito qui repart au petit matin, direction Marseille. « Faut pas être regardant » Pour les policiers, la suite devait relever du tout cuit, ou presque. Leurs indicateurs, censés ferrer le réseau « Mimo », activent leurs contacts : une remise d’échantillon est réalisée. Problème : la transaction n’ira pas plus loin. Le gros poisson ne mord pas. En cavale, le boss de la Castellane a-t-il reniflé le mauvais coup ? Dispose-t-il d’informateurs au sein de la police ? Les enquêteurs marseillais avaient pourtant joué la carte de la discrétion. A Barcelone, l’un d’eux avait même suggéré à une collègue de ne pas en dire trop devant les renforts dépêchés par l’office central de Nanterre, maison-mère de l’Ofast, pour surveiller le transbordement de la marchandise. Toujours est-il qu’une équipe hétéroclite mêlant flics et indics se retrouve avec plusieurs centaines de kilos de cocaïne sur les bras. Ou, plutôt, stockés dans un utilitaire échoué sur un parking à ciel ouvert de la cité phocéenne. Une option évidente consisterait alors à saisir la drogue, et en rester là. Le Groupe 8 opte pour une autre solution, autrement aventureuse : écouler coûte que coûte la marchandise auprès d’autres équipes de trafiquants. A défaut de coincer Mimo, subsiste l’espoir de pouvoir démanteler d’autres réseaux. A la demande des policiers, des indics se transforment alors en vendeurs à la criée pour tenter de refourguer la marchandise piégée. « Les enquêteurs réagissaient comme étant les dépositaires/ayants droit de la cocaïne, s’inquiétant du fait de devoir écouler celle-ci au plus vite », constatera plus tard l’IGPN. Pendant une quinzaine de jours, un ballet inédit se déroule de parkings de fast-foods ou de centres commerciaux en stations de lavage automobile à Marseille, dans le quartier de la Valentine ou à Plan-de-Campagne (banlieue nord). Le Mercedes Vito chargé de cocaïne devient le véhicule le plus surveillé de France, à grand renfort de balises GPS, de caméras et de flics en planque, une véritable « coke-mobile » qui va servir de point de ravitaillement itinérant pour un livreur, qui vient y retirer la marchandise avant d’aller la dispatcher à une clientèle très diversifiée. Dealeurs marseillais des cités Félix-Pyat ou de la Busserine, trafiquants venus de Nice, de la cité Berthe de La Seyne-sur-Mer (Var), de Montpellier… Neuf équipes viennent s’approvisionner en cocaïne. Mais si les acquéreurs sont nombreux, c’est aussi parce qu’ils repartent avec peu, quelques kilos la plupart du temps. Les policiers peinent à identifier de gros acheteurs, et se résignent à faire démarcher des réseaux bien éloignés de leur juridiction, jusqu’à Mulhouse (Haut-Rhin). Alors qu’il est question de vendre à une équipe lyonnaise, le major D. s’inquiète de la quantité qu’il reste à écouler, et écrit un SMS à un collègue : « Faut pas être regardant… faut que ça parte… » Malgré leurs maigres emplettes, d’importants moyens sont mobilisés pour prendre en filature les acheteurs. Certains regagnent leur base arrière sans savoir que, tout au long de leur voyage retour, d’autres services prennent le relais des policiers marseillais, parfois sur plusieurs centaines de kilomètres. Opération en circuit fermé Bientôt, des rumeurs de détournement de drogue par les indics chargés de la revente viennent s’ajouter aux errements d’une enquête qui ne mène décidément nulle part. La méfiance s’installe entre policiers. Epicentre du malaise, une partie du Groupe 8, qui pilote l’opération « Trident », tourne en circuit fermé autour du brigadier-chef G. et du major D., à l’origine de l’opération, et de leur chef, le capitaine P., qui ne rend compte qu’au patron de l’antenne Ofast sans en référer à son supérieur direct, un commandant divisionnaire. Celui-ci expliquera par la suite avoir été systématiquement exclu des réunions stratégiques et n’avoir appris l’existence du dossier « Trident » que par des propos happés dans les couloirs début avril 2023, avant d’en être officiellement informé quelques jours plus tard. Devant l’IGPN, il se fait direct : « On comprenait rien dans ce dossier (…), honnêtement j’ai compris que c’était merdique. » Il n’est pas le seul à partager ce sentiment. Un gendarme détaché à l’Ofast envisagera sa réintégration dans la gendarmerie pour fuir une ambiance devenue suffocante, un de ses collègues rêve de quitter la police judiciaire pour rejoindre la brigade équestre. Au 52, boulevard des Dames, siège de l’antistups marseillais, le petit manège du Groupe 8 commence à faire tousser, voire à franchement agacer. « On n’est pas en train de se faire baiser ? Ils nous prennent pour des cons ! », lâche un enquêteur d’un autre groupe, appelé en renfort sur l’enquête. A Nanterre aussi, siège de l’Ofast central, on estime que « Trident » « pue ». D’autant que les relations se tendent entre enquêteurs marseillais et leurs collègues de la « centrale », dépêchés sur place et lassés d’une opération qui s’éternise sans résultat. A l’Evêché, QG de la police marseillaise, on insiste pourtant : la participation d’effectifs centraux aux filatures et aux surveillances est indispensable car la brigade de recherche et d’intervention locale est mobilisée par une vague de règlements de comptes sans précédent. Et puis, s’alarme un policier dans un SMS, comment se priver d’un tel concours compte tenu du « risque de porosité en interne » ? Dans la soirée du 12 avril 2023, à 23 h 30, un événement inattendu va précipiter le retrait de l’Ofast central. L’un des indicateurs du Groupe 8 regagne son domicile du 4e arrondissement de Marseille à bord d’une Peugeot 5008 lorsqu’une Mercedes l’intercepte. Plusieurs silhouettes cagoulées et armées en jaillissent et se ruent vers la Peugeot. Coups de crosse, coups de feu, la carrosserie de la voiture est percée de trois impacts de calibre 9 mm. Le reste est raconté sur procès-verbal par un témoin, qui a assisté à une partie de la scène depuis son balcon : « J’ai vu un individu cagoulé, ganté, habillé en noir avec une capuche noire sur la tête (…). Cet individu avait un sac dans la main et il est immédiatement rentré dans une Mercedes Classe A noire avec deux autres individus et (…) ils ont quitté les lieux. » Tentative d’assassinat ? D’enlèvement ? De vol de cocaïne ? L’indic, couvert de sang, se réfugie au 5e étage d’un immeuble voisin et refuse d’être pris en charge par les marins-pompiers. Il en est quitte pour la frayeur de sa vie. Une opération en pleine déroute, un informateur qui manque de se faire « fumer », les signaux d’alerte se multiplient. Un commandant divisionnaire de l’Ofast, qui découvre officiellement l’affaire à cette occasion, affirmera plus tard qu’il ne s’est pas fait prier pour donner son avis : « On décide d’aller voir la commissaire divisionnaire G. [cheffe de la division stupéfiants et proxénétisme, qui coiffe l’antenne de l’Ofast] et je lui propose, sans connaître les tenants et aboutissants de l’affaire, d’arrêter cette LS pour qu’il n’y ait pas un mort au milieu. » En saisissant la came encore présente dans l’utilitaire, il serait même possible de faire tomber les équipes déjà passées pour se servir, histoire de ne pas avoir travaillé pour rien. « On doit jouer jusqu’au bout », estime alors le chef du Groupe 8 dans un message. La commissaire divisionnaire G., par ailleurs compagne du patron de la police judiciaire marseillaise, valide cette analyse et autorise la poursuite de la « LS ». « Où est passée la marchandise ? » L’opération continue donc jusqu’au 27 avril 2023, lorsque l’ordre finit par tomber : il est temps de suspendre la surveillance du Mercedes Vito. La hiérarchie de la police judiciaire marseillaise comprend-elle enfin que toute cette affaire, pour reprendre les mots d’un enquêteur, est « gérée n’importe comment » ? Cette décision est en tout cas immédiatement suivie d’une nouvelle surprise : quelques heures plus tard, en pleine nuit, la balise installée sur la camionnette indique qu’elle a été déplacée jusqu’à la commune voisine de La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône), dans un quartier résidentiel où toute surveillance physique est impossible. Une caméra est installée en urgence, « la seule (…) déposée dans ce dossier avec une autorisation légale », d’après l’enquête. Cette énième péripétie incite Stéphanie Cherbonnier, alors cheffe de l’Ofast central, à plaider à son tour pour une interruption immédiate de l’opération « Trident », avec saisie de la cocaïne restante. Mais, au cours d’une visioconférence, la magistrate qui suit l’affaire à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille arbitre en faveur de la poursuite de l’opération. En pure perte. Cinq jours durant, le Vito est à l’arrêt. Jusqu’à sa mise en fourrière comme une vulgaire voiture ventouse par des policiers municipaux. Pendant des semaines, l’utilitaire va rester remisé sur le parking d’un garage près de Marseille. Le véhicule mascotte de l’opération et son contenu ne paraissent guère intéresser les enquêteurs car il ne sera fouillé que près de deux mois plus tard, le 3 juillet 2023. Pis, faute de télécommande pour ouvrir le compartiment arrière, censé contenir la cocaïne, deux policiers doivent se contenter de visiter l’habitacle. Il faudra encore patienter jusqu’au 18 août pour qu’un concessionnaire Mercedes livre un double du passe électronique. Enfin, les portes de la camionnette s’ouvrent sur le très modeste butin de l’opération « Trident » : un carton de bananes vide et un unique pain de cocaïne de 990 grammes. Moins de 1 kilo restant sur près de 400 kilos de drogue importés ? Un tel reliquat semble difficilement compatible avec les maigres transactions observées en temps réel par les yeux multiples de l’Ofast. « Je me questionne : mais où est passée la marchandise ? », s’interrogera plus tard un gradé devant l’IGPN. Pas la moindre interpellation à Marseille, plusieurs centaines de kilos de drogue envolés sous l’œil de la police et revendus dans les points de deal de la région et d’ailleurs, soupçons de détournements par certains indics chargés de la revendre : le fiasco est inédit. Pied de nez de l’histoire, au moment où l’opération s’effondrait, sa cible initiale, « Mimo », était condamnée par contumace, en mai 2023, à trente ans de prison pour l’assassinat d’un rival en 2017. Il sera finalement interpellé quelques semaines plus tard… par la police algérienne, près d’Oran. De source judiciaire française, on indique qu’« aux dernières nouvelles, il se trouvait toujours en détention dans son pays d’origine ». « Passe-Partout » A l’Ofast, depuis la fin des opérations, des effectifs lessivés par la séquence sont soulagés. L’affaire aurait pu en rester là. Mais, fin 2023, un coup de pied dans la fourmilière va donner une nouvelle dimension au dossier. Ce n’est pas un policier qui en est à l’origine mais le plus dévoué et loyal collaborateur de l’Ofast : Hervé le serrurier. Réserviste au moment de l’affaire, le quinquagénaire est un visage connu de l’Evêché depuis une quinzaine d’années. « Passe-Partout », c’est son surnom, y a fait ses premiers pas comme prestataire externe, en répondant à des réquisitions pour des ouvertures de porte. Mais ce bidouilleur de talent s’est rapidement rendu indispensable. Une pose de caméra dans des conditions acrobatiques ? Hervé est là. Le visionnage, des nuits entières, d’images de vidéosurveillance ? Il répond présent. Sans que les policiers sollicitent toujours d’autorisations de la justice, indispensables à l’utilisation de dispositifs d’enregistrement. Il investit même ses économies dans l’achat de matériel de pointe et transforme une Twingo en caméra roulante, avec captation vidéo intégrée. En décembre 2023, il révèle au commissaire L., alors chef de l’antenne Ofast à la police judiciaire de Marseille, des comportements douteux du major D., qui se serait notamment fait remettre devant lui un sac rempli de billets… S’il ne dispose d’aucune preuve formelle de corruption de ses collègues, il a cependant été aux premières loges de leurs pratiques suspectes. Prévoyant, ce geek a même enregistré des conversations, effectué des captures d’écran d’échanges sur des messageries sécurisées, stocké des images de vidéosurveillance sur son téléphone portable. Ses confidences font l’effet d’une bombe. La hiérarchie policière, très coulante jusque-là, s’emballe soudain, enchaîne rapports et comptes rendus. En janvier 2024, le parquet de Marseille ouvre une enquête préliminaire puis se dessaisit neuf mois plus tard au profit de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Chargée des investigations, la redoutée division nationale des enquêtes de l’IGPN, les spécialistes de l’anticorruption, va rapidement découvrir les coulisses de l’opération « Trident ». Pilotage de la logistique, rendez-vous avec de potentiels acheteurs, transport d’argent liquide et de coke, implication de « tontons » non déclarés… La police des polices estime avoir découvert « une participation active des policiers et de leurs sources, de l’importation du produit et de sa manipulation jusqu’à la revente de la cocaïne ». Les enquêteurs auraient également cédé, selon les conclusions de l’IGPN, de 80 kilos à 100 kilos de cocaïne à leurs indicateurs respectifs, en guise de rémunération, en dehors de tout cadre légal. De longues semaines après ses révélations, Hervé est l’objet de toutes les sollicitudes. Le brigadier-chef G. et le major D., les deux chevilles ouvrières du Groupe 8, insistent pour le rencontrer. Mais, désormais échaudé, il décline ; le commissaire L. en personne se montre fébrile et propose obligeamment de le briefer avant son audition par la police des polices ; même l’ancien chef de l’antenne Ofast le prie d’accepter une invitation à domicile. Certains « collègues » du serrurier-réserviste le conseillent sur la conduite à tenir devant les enquêteurs de l’IGPN : « Ils m’ont dit, explique-t-il pendant une conversation téléphonique avec sa femme, “la seule chose qui compte c’est que toi, tu sauves ton cul”. » Sans trop s’épancher face à la police des polices, si possible. « Logique de corruption » D’après un rapport de l’IGPN, Hervé a beau se tromper sur certains détails, ses déclarations sont confirmées par les premiers éléments de l’enquête, dès le 26 avril 2024. Des faits susceptibles de relever d’« une logique de corruption » appuyée sur des « pratiques professionnelles dévoyées (…) avec une validation de la chaîne hiérarchique ». Pourtant, un an après ces conclusions, l’intérêt de la justice pour la « chaîne hiérarchique » policière s’est interrompu à ses premiers maillons. Outre les deux principaux indicateurs de la police, poursuivis pour « importation et trafic de stupéfiants », seuls les deux policiers du Groupe 8, le brigadier-chef G. et le major D., qui pilotaient l’enquête avec leur chef, ont été incarcérés après leur mise en examen, le 4 avril, pour « importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique » et captation illégale d’images. Une sévérité sélective, selon Karim Bouguessa, avocat de brigadier-chef G. : « Soit le dossier est construit avec l’idée qu’il n’y a que deux brebis galeuses au sein du service et l’histoire ne sera pas difficile à écrire, soit c’est un peu plus compliqué et il y a d’autres responsables. Le levier est entre les mains des magistrats. » Sous le couvert de l’anonymat, certains policiers et magistrats redoutent désormais d’éventuelles conséquences des « pratiques professionnelles dévoyées » et leur « validation par la hiérarchie » sur des dossiers judiciaires en cours. Qu’en est-il des dizaines d’autres affaires traitées par l’antenne Ofast de Marseille, l’un des symboles de l’action de l’Etat dans la lutte contre le narcotrafic ? Par l’intermédiaire de son service de communication, la direction générale de la police nationale n’a pas donné suite aux questions du Monde, « une procédure judiciaire étant en cours ». https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/11/l-operation-trident-un-fiasco-sans-precedent-des-policiers-marseillais-pour-faire-tomber-un-narcotrafiquant_6605142_3224.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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