c-eleven Posté(e) le 19 février Share Posté(e) le 19 février https://www.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/sciences-de-la-matiere/fusion-nucleaire-tokamak-west-bat-record-mondial-duree-plasma.aspx Fusion nucléaire : le tokamak West bat le record mondial de durée de plasma ! © CEA Le tokamak West du CEA est parvenu à maintenir un plasma pendant plus de 22 minutes le 12 février. Il bat ainsi très largement le record précédent de durée de plasma obtenu dans un tokamak. Cette avancée démontre que la connaissance des plasmas et leur maîtrise technologique sur de longues durées sont devenues bien plus matures, laissant espérer que des plasmas de fusion puissent être stabilisés sur de longues durées dans des machines comme Iter. Publié le 18 février 2025 Un record mondial pour l'énergie de fusion 1 337 secondes : c’est le temps durant lequel le tokamak West, opéré sur le centre CEA de Cadarache, a maintenu un plasma le 12 février. Un résultat qui améliore de 25 % le précédent record de durée, obtenu par le tokamak chinois East il y a quelques semaines. 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Eau tarie Posté(e) le 20 février Share Posté(e) le 20 février Le 19/02/2025 à 12:37, c-eleven a dit : https://www.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/sciences-de-la-matiere/fusion-nucleaire-tokamak-west-bat-record-mondial-duree-plasma.aspx Fusion nucléaire : le tokamak West bat le record mondial de durée de plasma ! (...) tokamak chinois East il y a quelques semaines. East et West . Ils ne manquent pas d'humour les mecs ça se tire la bourre ! ça avance, c'est top. Je pense pas que je verrais du "productif" de mon vivant, mais nos enfants peut être Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) le 20 février Share Posté(e) le 20 février (modifié) il y a 6 minutes, Eau tarie a dit : East et West . Ils ne manquent pas d'humour les mecs C'est en partie lié au programme ITER Plus d'info --> https://www.iter.org/fr/node/20687/achievements-east-and-west https://www.iter.org/fr/fusion/tokamaks-au-coeur-recherche Modifié le 20 février par Titus K 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 20 février Share Posté(e) le 20 février (modifié) il y a 23 minutes, Eau tarie a dit : East et West . Ils ne manquent pas d'humour les mecs ça se tire la bourre ! ça avance, c'est top. Je pense pas que je verrais du "productif" de mon vivant, mais nos enfants peut être Pour l'instant çà donne l'impression de programmes liés et de gens qui se parlent. Modifié le 20 février par herciv 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c-eleven Posté(e) le 21 février Share Posté(e) le 21 février De ce que j'ai compris on s'oriente vers des solutions d'Intelligence Artificielle pour le contrôle du plasma. Après je me méfie: on a tendance à appeler "IA" dès qu'il y a des algorithme ces derniers temps - c'est plus vendeur - mais là il semblerai que ce soit le casl avec de l'apprentissage, etc. Encore faut-il acquérir des donnés au coeur du plasma à 100 M de °C pour avoir des data à traiter. Mais j'ai vu passer dernièrement des info comme quoi une équipe franco-américaine avait fait une avancée importante de ce point de vue. Avec des rayon X si je ne raconte pas de connerie (s'il y en a qui sachent....) Bref: si on arrive à acquérir des donnés au coeur du plasma, que l'IA arrive à faire des corrélation sur les phénomènes précurseurs de l'instabilité et qu'on arrive a les corriger: c'est gagné pour ce problème d'instabilité du plasma dans les Tokamak. On n'en n'est pas encore là. 21 hours ago, herciv said: Pour l'instant çà donne l'impression de programmes liés et de gens qui se parlent. Le cas idéal c'est une émulation - ça se tire la bourre, oui - mais ça reste positif avec un partage des donnés. Ca a l'air d'être le cas et pourvu que ça dure. 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c-eleven Posté(e) le 27 mars Share Posté(e) le 27 mars (modifié) https://www.mac4ever.com/culture/188170-projet-iter-microsoft-met-ses-ia-au-service-de-la-fusion-nucleaire Quote [...] bla, bla, bla, l'énergie du soleil, toussa.... [...] C’est là qu’intervient Microsoft, qui met ses puissants outils d’intelligence artificielle au service d’Iter. En effet, Redmond entend utiliser l’IA pour mieux comprendre et contrôler le comportement du plasma, en améliorant les modèles prédictifs et en optimisant les conditions de confinement magnétique. Microsoft et le nucléaire : une alliance stratégique L’engagement de Microsoft dans la recherche nucléaire n’est pas anodin. L’entreprise multiplie ces dernières années les investissements dans l’énergie de demain, notamment en explorant le potentiel des réacteurs à fusion compacts et des réacteurs nucléaires modulaires pour alimenter ses propres centres de données. Avec Iter, Redmond entend démontrer que l’IA peut jouer un rôle clé dans la science des matériaux, la gestion de l’énergie et la modélisation des systèmes complexes. Grâce aux algorithmes d’apprentissage automatique, les chercheurs espèrent mieux anticiper les instabilités du plasma et tester des configurations inédites, sans avoir à multiplier les expériences coûteuses en conditions réelles. Le truc en fait c'est que les allemand me fond un peut peur avec leur Stellarator Le fait est que le Stellarator, malgré son incroyable complexité, semble résoudre le gros problème de l'instabilité du plasma. C'est une machine incroyable mais j'avoue que la côté légèrement germanophobe (c'est bénin) fait que ça ferrait quand même ch... que les allemands deviennent les superstar du monde entier avec un système qui fonctionne alors que ITER aurait brulé des sommes astronomiques pour rien ah, ah, ah. Mais d'une autre côté: Il semble que l'IA soit particulièrement adaptée pour gérer l'instabilité du plasma. Microsoft qui s'y met c'est Open AI, quand même, et on dira peut-être un jour "c'était bien la peine de faire une usine à gaz mécanique invraisemblable comme le Sellarator - bien un truc d'Allemands ça tien - alors qu'il suffisait de mettre une vulgaire AI ah, ah Bon bref, les jeux sont ouverts, toute contribution est bonne à prendre et c'est très intéressant. Ce sont des machines incroyables! Modifié le 27 mars par c-eleven 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Eau tarie Posté(e) le 28 mars Share Posté(e) le 28 mars Le 27/03/2025 à 13:14, c-eleven a dit : https://www.mac4ever.com/culture/188170-projet-iter-microsoft-met-ses-ia-au-service-de-la-fusion-nucleaire Le truc en fait c'est que les allemand me fond un peut peur avec leur Stellarator Le fait est que le Stellarator, malgré son incroyable complexité, semble résoudre le gros problème de l'instabilité du plasma. C'est une machine incroyable mais j'avoue que la côté légèrement germanophobe (c'est bénin) fait que ça ferrait quand même ch... que les allemands deviennent les superstar du monde entier avec un système qui fonctionne alors que ITER aurait brulé des sommes astronomiques pour rien ah, ah, ah. Mais d'une autre côté: Il semble que l'IA soit particulièrement adaptée pour gérer l'instabilité du plasma. Microsoft qui s'y met c'est Open AI, quand même, et on dira peut-être un jour "c'était bien la peine de faire une usine à gaz mécanique invraisemblable comme le Sellarator - bien un truc d'Allemands ça tien - alors qu'il suffisait de mettre une vulgaire AI ah, ah Bon bref, les jeux sont ouverts, toute contribution est bonne à prendre et c'est très intéressant. Ce sont des machines incroyables! De mon expérience, en général, les équipes d'ingénierie Allemande ont une démarche assez frontale de résolution du problème. Problème => Solution. ça casse => Je renforce. On inspecte la solution: a pris du poids. On renforce et on refait un design qui prend plus de poids. Au final on a pris du poids 2 fois. etc. Dans certains domaine ça marche très biens. Dans d'autres moins. Nous en étant latin, on va se mêler des affaires du dessus "pourquoi tu m’envoie des efforts aussi important, tu peux pas contrôler ton merdier" Donc parfois on va sortir un truc super optimisé, et parfois on aura un truc plus fragile. ça va dépendre de la gestion d'ensemble etc. 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 28 mars Share Posté(e) le 28 mars Il y a 4 heures, Eau tarie a dit : De mon expérience, en général, les équipes d'ingénierie Allemande ont une démarche assez frontale de résolution du problème. J'ai connu de l'intérieur une approche différente. 1) ça marche pour le marché domestique allemand et ses attentes, donc celà doit être plus que superlativement assez pour le reste du monde. 2) on passe au pays 2, la franconie. C'est une bouse ! L'erreur de mesure est inacceptable selon les standards français usuels. 3) reprise des produits déjà vendus ( insatisfaction notoire utilisateurs FR ) et retour des invendus en Allemagne. 4) Deutsch land: comment c'est possible ? Si c'est assez bon pour nous, ça doit être Wunder pour les français ! Ceci étant, j'admets que le déni est sans doute une notion assez universellement répandue quand il s'agit de ne PAS comprendre que d'autres gens ont des attentes différentes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 28 mars Share Posté(e) le 28 mars Le 27/03/2025 à 13:14, c-eleven a dit : https://www.mac4ever.com/culture/188170-projet-iter-microsoft-met-ses-ia-au-service-de-la-fusion-nucleaire Le truc en fait c'est que les allemand me fond un peut peur avec leur Stellarator Le fait est que le Stellarator, malgré son incroyable complexité, semble résoudre le gros problème de l'instabilité du plasma. C'est une machine incroyable mais j'avoue que la côté légèrement germanophobe (c'est bénin) fait que ça ferrait quand même ch... que les allemands deviennent les superstar du monde entier avec un système qui fonctionne alors que ITER aurait brulé des sommes astronomiques pour rien ah, ah, ah. Mais d'une autre côté: Il semble que l'IA soit particulièrement adaptée pour gérer l'instabilité du plasma. Microsoft qui s'y met c'est Open AI, quand même, et on dira peut-être un jour "c'était bien la peine de faire une usine à gaz mécanique invraisemblable comme le Sellarator - bien un truc d'Allemands ça tien - alors qu'il suffisait de mettre une vulgaire AI ah, ah Bon bref, les jeux sont ouverts, toute contribution est bonne à prendre et c'est très intéressant. Ce sont des machines incroyables! Il faut quand même vérifier que l'IA ne consomme pas plus que ce que le Stellarator produit... 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c-eleven Posté(e) le 29 mars Share Posté(e) le 29 mars (modifié) 23 hours ago, Eau tarie said: De mon expérience, en général, les équipes d'ingénierie Allemande ont une démarche assez frontale de résolution du problème. Problème => Solution. ça casse => Je renforce. On inspecte la solution: a pris du poids. On renforce et on refait un design qui prend plus de poids. Au final on a pris du poids 2 fois. etc. Dans certains domaine ça marche très biens. Dans d'autres moins. Nous en étant latin, on va se mêler des affaires du dessus "pourquoi tu m’envoie des efforts aussi important, tu peux pas contrôler ton merdier" Donc parfois on va sortir un truc super optimisé, et parfois on aura un truc plus fragile. ça va dépendre de la gestion d'ensemble etc. J'ai aussi une expérience du travail avec les Allemands et je rejoint ce que tu dis avec des nuances. Ils ne changent pas facilement d'avis, ce qui est bien parfois (dans la conception il faut éviter le "l'herbe est plus verte ailleurs" et tout bazarder à la première contrariété technique. Ceci dit: quand l'épure initiale n'est pas la bonne il faut aussi savoir la changer, ou au moins donner sa chance à d'autres solutions. Bref: parfois ils font marcher des trucs qui sont compliqué et pas très bien conçu au niveau de l'épure initiale, mais ça marche. L'autre truc c'est quand il y a un problème de fiabilité. Si c'est un produit japonnais on dirait qu'ils vont se faire hara-kiri et ils vont envoyer immédiatement une équipe du Japon pour s'excuser platement et étudier l'affaire. Si c'est un produit allemand: c'est de ta faute! Et si c'est pas de ta faute: c'est de ta faute quand même parce que tu n'as pas respecter la norme DIN 72-496-58. Pour nos machines nous aimons beaucoup les produits japonais, mais pas une très bonne expérience avec les produits allemands. Pour revenir au Stellarator: Proxima-fusion se lance avec comme objectif cette fois-ci de réaliser un réacteur opérationnel https://www.proximafusion.com/press-news/proxima-fusion-and-partners-publish-stellaris-fusion-power-plant-concept-to-bring-limitless-safe-clean-energy-to-the-grid Modifié le 29 mars par c-eleven 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c-eleven Posté(e) le 29 juin Share Posté(e) le 29 juin (modifié) Fusion nucléaire: un stellarator a maintenu le plasma stable pendant 43 secondes, un record ! Au cours d’une nouvelle expérience, le réacteur allemand Wendelstein 7-X a maintenu un excellent "produit triple", une mesure-clé de la qualité du plasma pour la fusion, pendant 43 secondes. Un record absolu pour ce type de machine et une avancée qui rapproche un peu plus la fusion de l’étape industrielle.[...] https://www.geo.fr/sciences/fusion-nucleaire-un-stellarator-a-maintenu-le-plasma-stable-pendant-43-secondes-un-record-226892 Il semblerait que le point clé ici est "produit triple" puisque la durée de maintient du plasma n'est pas exceptionnelle, le Tokamak WEST fait 1022 seconde. En tout cas ils ont l'air très heureux de ce résultat, c'est une bonne nouvelle vers la réalisation de la fusion nucléaire exploitable. A noter un point. Il semblerait que gyrotron TH1507U Thales (tout le monde sais ce qu'est le gyrotron TH1507U, je ne développe pas...) joue un rôle important, voir décisif, dans cette réussite. C'est pourquoi les équipes du Max Planck Institute prennent soin de mettre en avant le côté international de ce projet je suppose. Il y a aussi d'après l'article une contribution importante du Oak Ridge National Laboratory aux États-Unis "l'injecteur de pellets" https://www.neimagazine.com/news/thales-gyrotron-sets-fusion-record/ https://www.msn.com/fr-fr/finance/autres/fusion-nucléaire-un-nouveau-record-mondial-pour-la-france-avec-le-gyrotron-th1507u/ar-AA1HCI9e?ocid=BingNewsSerp Il reste que c'est un projet initié par l'Allemagne, félicitation à eux vraiment. C'est très intéressant quand même ces deux démarches: ITER et Stellarator. - ITER c'est un concept connu depuis les années 50 mais qui ne marchait pas. On prend un truc qui ne marche pas, mais connu, on fait X10 dans la mise à l'échelle, juste de la force brute, et on fait un truc qui marche. - Le Stellarator est un concept connu depuis les années 50. Totalement in-fabricable compte tenu de la complexité de la géométrie. On rajoute une CAO X10, et surtout: un MasterCam X10 et des machine d'usinage 5 axes X10, et on arrive à le fabriquer. C'est résumé un peut sommairement mais il y a de ça. Il y a bien sûr d'autre concept: confinement inertiel (Thales se lance là aussi dernièrement) https://www.thalesgroup.com/fr/monde/groupe/press_release/thales-inaugure-genf-une-premiere-etape-vers-creation-denergie-fusion Modifié le 29 juin par c-eleven 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Eau tarie Posté(e) le 30 juin Share Posté(e) le 30 juin Il y a 22 heures, c-eleven a dit : C'est très intéressant quand même ces deux démarches: ITER et Stellarator. - ITER c'est un concept connu depuis les années 50 mais qui ne marchait pas. On prend un truc qui ne marche pas, mais connu, on fait X10 dans la mise à l'échelle, juste de la force brute, et on fait un truc qui marche. - Le Stellarator est un concept connu depuis les années 50. Totalement in-fabricable compte tenu de la complexité de la géométrie. On rajoute une CAO X10, et surtout: un MasterCam X10 et des machine d'usinage 5 axes X10, et on arrive à le fabriquer. C'est résumé un peut sommairement mais il y a de ça. Il y a bien sûr d'autre concept: confinement inertiel (Thales se lance là aussi dernièrement) https://www.thalesgroup.com/fr/monde/groupe/press_release/thales-inaugure-genf-une-premiere-etape-vers-creation-denergie-fusion J'aime bien le résumé Ya aussi autre chose, pour contrôler le plasma, on est aussi en train de passer en mode "complexité de pilotage x100 ou x1000", en utilisant des algos hyper pointus. J'ai même entendu parler d'IA, mais bon IA par ci, IA par là...je me méfie comme de la peste. Toujours est il que pour eviter les disruptions de plasma, le machine seront capable de surveiller énormément de capteurs en // pour corriger la forme du champ magnétique de confinement avec un écart temporel très faible (je n'aime pas le "en temps réel" qui ne veut rien dire). C'est a priori très prometteur. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
c-eleven Posté(e) il y a 2 heures Share Posté(e) il y a 2 heures Ce site: Media 24, ne prend pas le lecteur pour un c** (pour ce qui concerne la fusion nucléaire en tout cas). Ce qui nous change des article à la c** où on commence par nous bassiner pendant 2 pages sur l'énergie du soleil, bla, bla, bla. Un article intéressant concernant l'avancement de ITER: https://media24.fr/2025/10/19/la-chine-livre-a-la-france-un-monstre-de-330-tonnes-destine-au-reacteur-iter-et-profite-de-lexperience-acquise-pour-avancer-en-parallele-sur-son-propre-projet/ Ici mais autant aller sur leur site pour les encourager (et profiter de leurs pubs, bien envahissante d'ailleurs) Spoiler La Chine livre à la France un monstre de 330 tonnes destiné au réacteur ITER et profite de l’expérience acquise pour avancer en parallèle sur son propre projet Publié par:Guillaume AIGRON Date: 19 octobre 2025 Partager: Facebook Twitter Pinterest WhatsApp ITER : cinq nuits de convoi pour livrer un géant venu de Chine. Il a fallu cinq nuits, un remorqueur de 800 chevaux, et une précision au centimètre près pour faire avancer un objet unique sur les routes de Provence. Le plus long et le plus large composant jamais livré à ITER est arrivé à destination le 4 octobre 2025, à 1 h 45 du matin. Un cryostat sur mesure, destiné à l’installation d’essai à froid des aimants supraconducteurs, construit en Chine, et transporté à une vitesse… de piéton. Derrière cette lenteur, une opération logistique millimétrée et une avancée stratégique dans la mise au point de l’un des systèmes les plus complexes jamais conçus pour maîtriser l’énergie de fusion. Lire aussi : La France bat un nouveau record mondial qui comptera pour la recherche sur la fusion nucléaire avec son puissant gyrotron TH1507U L’Allemagne en « maitresse de la planification » prend les choses en main pour la fusion nucléaire et sort un projet qui vise la première centrale commerciale d’ici 2045 Une boîte de sardines géante de 330 tonnes pour ITER Le cryostat livré à ITER n’est pas le composant le plus lourd jamais transporté sur l’itinéraire dédié mais avec 22 mètres de long, 11 mètres de large et 330 tonnes, il en est le plus volumineux. Visuellement, l’objet évoque une boîte de sardines métallique, posée à 1,5 mètre du sol, montée sur une remorque multi-essieux. Sa destination : le banc d’essai à froid des aimants, dans lequel seront insérées des bobines de champ toroïdal en forme de D, des structures massives qui créent le champ magnétique nécessaire au confinement du plasma. Le cryostat doit permettre de tester ces bobines à 4 kelvins, soit –269 °C, une température proche du zéro absolu. Une telle opération nécessite non seulement une enceinte hermétique et ultra-isolée, mais aussi une intégration parfaite avec les circuits cryogéniques du site. Avant cela, il fallait l’acheminer sans encombre sur plus de 100 kilomètres. Un convoi aussi lent que délicat Le transport a débuté le 29 septembre à Berre-l’Étang, point d’arrivée habituel des colis ITER en provenance du port de Fos-sur-Mer. De là, le cryostat a emprunté l’itinéraire ITER, conçu pour supporter les composants XXL du réacteur international. Mais cette fois, la combinaison de la longueur et de la largeur a imposé une logistique inédite. Impossible de dépasser quelques kilomètres par heure. Chaque virage, chaque rond-point, chaque entrée de village a nécessité des démontages temporaires de mobilier urbain : lampadaires, panneaux, abribus, balisage de conduites souterraines… Puis, une fois le convoi passé : tout remettre en état, dans la nuit. Jamais, jusqu’ici, un composant ITER n’avait demandé plus de quatre nuits pour parcourir les 104 kilomètres séparant Berre du site. Ce cryostat aura mis cinq nuits entières, en progressant parfois à la vitesse d’un marcheur fatigué. Un passage étroit, et un pari sur l’altitude Le tronçon le plus critique ? Un goulet rocheux entre deux falaises, situé près du pont Mirabeau. En 2020, pour faire passer la bobine PF6 (10 mètres de large), il avait fallu élargir la chaussée. Cette fois, le composant était encore plus large, mais placé plus haut sur la remorque, évitant le creux du relief. Grâce à des simulations 3D réalisées par DAHER, le passage a été validé… mais au prix de manœuvres extrêmement lentes et encadrées. L’ensemble du convoi était suivi en temps réel par des équipes logistiques, des ingénieurs, des forces de gendarmerie, et des responsables du programme ITER. Parmi eux, Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER, était présent sur place au départ du convoi, aux côtés des opérateurs et du transporteur Capelle. Car au-delà du défi logistique, chaque composant livré est aussi un moment-clé pour la dynamique du chantier. Une fenêtre ouverte dans un planning sous tension Ce cryostat n’était pas prévu au départ. Il est le fruit d’une opportunité technique apparue en 2022, lorsque les difficultés rencontrées sur la chambre à vide et le bouclier thermique ont contraint à suspendre temporairement l’assemblage du cœur du réacteur. Profitant de ce répit, les équipes ont décidé d’installer un banc d’essai dédié aux aimants, pour pouvoir tester certaines bobines à très basse température avant leur insertion dans le tokamak. Une décision jugée stratégique, notamment pour valider les productions des différents fournisseurs internationaux. Résultat : en à peine 30 mois, les équipes chinoises de Shanghai Electric (SENPEC) et de l’Institut de physique des plasmas de l’Académie des sciences de Chine (ASIPP) ont conçu, fabriqué et livré le plus gros équipement du banc d’essai. Un composant géant pour une étape microscopique Aujourd’hui, le cryostat est stocké provisoirement sur le site ITER, dans un atelier protégé. Il doit encore être équipé d’une super-isolation réfléchissante, puis raccordé aux systèmes cryogéniques. Une fois opérationnel, il servira à refroidir des bobines de plusieurs dizaines de tonnes à 4 K, dans un volume de 1 400 mètres cubes. Vendredi dernier, les premiers éléments du banc d’essai ont d’ailleurs été connectés à l’usine cryogénique du site, l’un des plus puissants systèmes de refroidissement jamais construits. Le cryostat, lui, est encore en attente de ses ajustements finaux. Mais une chose est certaine : il est là, livré, en bon état, et prêt à entrer en service. Une livraison chinoise hors norme… pour des aimants plus puissants encore Quelques jours après l’arrivée du cryostat à ITER, c’est un autre composant géant, lui aussi chinois, qui a marqué les esprits : la plus grande boîte de bobine de champ toroïdal jamais construite au monde, pesant 440 tonnes, a été livrée par Shanghai Electric au campus CRAFT (Comprehensive Research Facility for Fusion Technology), un site pilote unique au monde qui regroupe 20 bancs d’essai : aimants, chauffage, matériaux de paroi, systèmes à tritium… tout y est. Conçue en acier austénitique ultra-basse température, cette structure massive surpasse, en volume comme en poids, les composants similaires déjà intégrés à ITER. Pour souder des parois épaisses de 35 centimètres, les ingénieurs ont combiné soudure laser haute épaisseur, procédés à l’arc tungstène en joint étroit, et contrôles non destructifs par réseaux de phases. Une prouesse technologique qui, au-delà de la fusion, fait émerger des applications potentielles en aéronautique, en génie maritime ou dans l’offshore lourd. Une bataille mondiale pour dompter le plasma Les efforts chinois s’inscrivent dans un processus de partenariat scientifique autant que dans une course mondiale vers la fusion. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a souligné dans son rapport 2025 que la Chine avançait plus vite que prévu vers des centrales fonctionnelles. Aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Corée du Sud ou en France, d’autres projets rivalisent pour atteindre le même Graal : une fusion stable, continue et rentable. La pièce livrée par Shanghai Electric symbolise cette ambition. Ce n’est pas une pièce détachée mais un prototype d’infrastructure, pensé pour durer, pour inspirer, pour être reproduit. Cette photo prise le 13 octobre 2025 montre un huitième de la chambre à vide du CRAFT (Comprehensive Research Facility for Fusion Technology), à l’intérieur de laquelle est installé le prototype de divertor, à Hefei, dans la province de l’Anhui, à l’est de la Chine. Les principaux projets de fusion nucléaire connue dans le monde Nom du projetPaysTechnologieObjectifÉtat en 2025 ITERInternational (UE, Chine, USA, Inde…)Tokamak (magnétique, deutérium-tritium)500 MW thermiques pendant 400 sEn construction à Cadarache (France) CFETRChineTokamak (supraconducteur avancé)Réacteur prototype pré-industrielPhase de conception finale (CRAFT en support) SPARCÉtats-Unis (Commonwealth Fusion Systems)Tokamak à aimants HTS (REBCO)démonstrateur compactConstruction lancée, mise en service attendue 2026 STEPRoyaume-Uni (UKAEA)Tokamak DEMOProduction nette d’électricité < 2040Phase de design initial (site choisi : West Burton) ARCÉtats-Unis (MIT)Tokamak compact à aimants HTSRéacteur modulaire connecté au réseauEn conception FuZEÉtats-Unis (Zap Energy)Z-pinch (stabilisé par flux cisaillé)Fusion sans aimants ni laser, architecture simplifiéeTest plateforme Century, montée en puissance x20 IFMIF DONESEspagne (UE, Japon)Source de neutrons pour tester matériauxValider les matériaux pour DEMOTravaux préparatoires lancés JT-60SAJapon / UETokamak supraconducteurSupport scientifique à ITERTests à chaud en cours Divertor Tokamak Test (DTT)ItalieTokamak pour tests de divertorÉtudier la gestion des flux de chaleurChantier en cours à Frascati JFS (Japan Fusion DEMO)JaponTokamak DEMOÉlectricité commerciale vers 2050Pré-études en collaboration avec l’industrie Helion FusionÉtats-Unis (Helion Energy)Fusion à piston magnétique (MPF)Production directe d’électricité (sans vapeur)Réacteur 7 “Polaris” prévu fin 2025 First Light Fusion (FLARE)Royaume-UniFusion inertielle par projectileSimplifier la fusion par inertie (sans laser)Dispositif FLARE en construction ST40Royaume-Uni (Tokamak Energy)Spherical Tokamak + HTSDéveloppement de DEMO compactTest d’aimants supraconducteurs en cours Source : ITER Image : Le cryostat personnalisé de 330 tonnes, fabriqué en Chine pour l’installation d’essai à froid des aimants d’ITER, est acheminé à l’intérieur après sa livraison. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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