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Histoire militaire de la France


Rochambeau

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Qu'en même les Traités de Westphalie sont l'alpha et l'omega de la diplomatie européenne, c'est là que commence ce qu'on appelle le Grand Siècle avec qui est sans nulle doute l'apogée de la France. Car même après la Guerre de Sept Ans la France reste un acteur majeur sur la scène continental, dont il est temps de relativiser le désastre de cette guerre pour la France qui en tire un bilan militaire plus moyen, que désastreux. Les résultats sont même miraculeux sur le théâtre canadien, ou malgré sont désavantage numérique le royaume arrive à donner des claques aux homards.

 

Quitte à chercher la petite bête, à partir de là il faut relativiser toute les hégémonies sur le continent européen ... parce que celle de l'Allemagne par exemple dure encore moins de temps avec les résultats qu'on connait. Seule l'Angleterre sort son épingle du jeu, mais cela grâce à son fort taux de croissance démographie et la position insulaire de son royaume par rapport au continent européen.

 

Non mais c'est cool pour la France, seulement on est très très loin de l'impact des 3 conflits cités sur le reste du monde.

 

De plus à l'époque en question, la démographie anglaise n'est pas si importante, c'est au 19éme siècle que c'est valable (67% de mémoire et c'est environ la moyenne des autres pays européens).

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Non mais c'est cool pour la France, seulement on est très très loin de l'impact des 3 conflits cités sur le reste du monde.

 

Non, c'est vous qui exagère l'impact de ces 3 défaites, alors que la France a connu des conflits ayant la même importance pour son existence. Quid de ce que la France serait si elle avait perdu les Guerres de Cents Ans, Guerre de Trente-Ans, Guerre de la Ligue d’Augsbourg, Guerre de Succession d'Espagne  etc ... Ne parlons même pas de l'influence de la Guerre d'Indépendance Américaine et la Première Guerre Mondiale!

 

De plus à l'époque en question, la démographie anglaise n'est pas si importante, c'est au 19éme siècle que c'est valable (67% de mémoire et c'est environ la moyenne des autres pays européens).

 

On sait aujourd'hui, que dès le XVIème siècle en France la population pratiquait le contrôle des naissances. A partir du début du XVIIIème siècle la France affiche un taux de croissance démographique qui dépasse à peine les 4 ou 5 %, tandis que l'Angleterre dépasse largement les 10 %. (Sources Jacques Dupâquier, Jean-Pierre Bardet, et même Thierry Lentz en parle dans sa série d'histoire pour le Premier Empire) D'autant qu'il n'y a qu'à constater la colonisation britannique dans son espace coloniale les Treize Colonies, Canada, l'Australie et Nouvelle-Zélande. Lorsque que la France perd ses colonies en Amérique du Nord, elle avait déjà perdu la bataille démographiquement avant le déclenche de la guerre. (Dès 1688, les Treize Colonies dépassent en population celle des colonie française)

Modifié par Rochambeau
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Vous prenez le problème à l'envers. Nous n'avons pas perdu les "trois guerres importantes". Ces guerres ont été importantes car nous les avons perdues (importantes  sur notre influence). Si nous avions gagné la guerre de 7 ans, rien ne dit que nous n'en aurions pas perdu une similaire trente ans plus tard et qu'on dirait "on a perdu les trois guerres importantes". 

Factuellement depuis 1776 et l'engagement Français vengeur en Amérique, nous déclinons (on s'est quand même pris : La Revolution / Terreur / 1er Empire / Independance de la Grêce (1827?) qui conduit indirectement à la conquête de l'Algérie entre autres / 1830 / 1870 / 1918 / Grippe Espagnole / 1940 / guerres coloniales + Suez...) La naissance de la 5' mettant plus ou moins fin aux "défaites massives" ou épopées très sanglantes que nous avons vécu. Mais c'était le sens de l'Histoire. Dans tous les cas, nous n'aurions pas pu, en restant dans les limites de l'Etat Nation Français résister aux ex colonies Anglaises notamment... La seule chose qu'on puisse viser objectivement, et c'est encore un combat de tous les jours, c'est d'être les plus influents dans l'UE, et d'en faire un acteur mondial primordial.

Mais je suis persuadé que si on avait gagné / saigné moins, lors d'un des évènements pré cités, nous en serions toujours au même point. Peut être un peu moins attaqués gratuitement de part et d'autres, et moins à la peine industriellement / économiquement, mais tout de même une puissance de second voir de troisième rang (en considérant l'Allemagne et le Japon comme puissances de second rang).

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Crèvecœur - par Jacques Dupont (1955)

 

 

Film Français sur le Bataillon de Corée. Produit sous le parrainage du ministère français de la Défense nationale avec la coopération des officiers, sous-officiers et hommes enrôlés dans le bataillon français de volontaires.

Le film fut nommé pour l'Oscar du meilleur film documentaire en 1956.

Biographie Wikipédia de Jacques Dupont, réalisateur Français, monarchiste, résistant, soldat de la Libération, partisan de l'OAS, coréalisateur de plusieurs des Grandes Batailles du passé en compagnie de Daniel Costelle et Henri de Turenne durant les années 1970, ainsi qu'une série sur les Grands Fleuves et les Grands Pèlerinages.

 

Source:

https://www.youtube.com/watch?v=p18dlVGXod8

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Crèvecœur - par Jacques Dupont (1955)

 

 

Source:

https://www.youtube.com/watch?v=p18dlVGXod8

 

j'avais posté se film sur cette parti du forum  =)

 

http://www.air-defense.net/forum/topic/13234-guerre-de-d%C3%A9colonisation-apr%C3%A8s-la-ww2-mercenaires-etc/#entry763497

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Oops, pardon! :blush:

Faut admettre que je vais quasiment jamais dans cette partie du forum.

ne vous excusez  pas ;)

 

en fait je trouve que vous avez trouvez le meilleur endroit du forum pour la posté ,la rendant plus visible  =)

Modifié par gibbs
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Vous prenez le problème à l'envers. Nous n'avons pas perdu les "trois guerres importantes". Ces guerres ont été importantes car nous les avons perdues (importantes  sur notre influence). Si nous avions gagné la guerre de 7 ans, rien ne dit que nous n'en aurions pas perdu une similaire trente ans plus tard et qu'on dirait "on a perdu les trois guerres importantes". 

Factuellement depuis 1776 et l'engagement Français vengeur en Amérique, nous déclinons (on s'est quand même pris : La Revolution / Terreur / 1er Empire / Independance de la Grêce (1827?) qui conduit indirectement à la conquête de l'Algérie entre autres / 1830 / 1870 / 1918 / Grippe Espagnole / 1940 / guerres coloniales + Suez...) La naissance de la 5' mettant plus ou moins fin aux "défaites massives" ou épopées très sanglantes que nous avons vécu. Mais c'était le sens de l'Histoire. Dans tous les cas, nous n'aurions pas pu, en restant dans les limites de l'Etat Nation Français résister aux ex colonies Anglaises notamment... La seule chose qu'on puisse viser objectivement, et c'est encore un combat de tous les jours, c'est d'être les plus influents dans l'UE, et d'en faire un acteur mondial primordial.

Mais je suis persuadé que si on avait gagné / saigné moins, lors d'un des évènements pré cités, nous en serions toujours au même point. Peut être un peu moins attaqués gratuitement de part et d'autres, et moins à la peine industriellement / économiquement, mais tout de même une puissance de second voir de troisième rang (en considérant l'Allemagne et le Japon comme puissances de second rang).

j'ai plus de j'aime alors je le poste  =)

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Je suis assez d'accord avec l'argument qui dit que la guerre de 7 ans est LE conflit qui à façonné le monde actuel.

 

On donne trop d'importance à ce conflit qui n'est finalement qu'une suite logique de la politique coloniale anglaise tout en oubliant les réelles causes de sa victoire dans la Guerre de Sept Ans. D'abord, il faut nous rappeler que les anglais avaient déjà mis un coup de pression énorme au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle, voir par exemple la Première Guerre Intercoloniale qui fut pourtant une victoire française mais inexploitée car la population de colon français était déjà en sous-nombre par rapport à celle anglaise. Une vingtaine d'année plus tard, Louis XIV avoue la faillite de sa politique coloniale lors du Traité d'Utrecht ou il a confirmé/cédé une partie de l'Acadie comme une possession anglaise.(alors que la Guerre de Succession d'Espagne avait fini à son avantage)

Modifié par Rochambeau
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Oui... Mais ça ne change en rien le fait que avec la perte de l'Amerique du Nord entraîne la victoire du monde Anglo-saxon face à l'Universalisme français...

 

Désolé, je crois que je me suis mal exprimé ... ce que je veux dire c'est que la France n'a jamais eu le contrôle de l'Amérique du Nord, c'était juste un beau rêve, que si la France avait gagné par miracle la Guerre de Sept Ans cela n'aurait rien changé à l'affaire. Car la course à la colonisation était déjà perdue à la fin XVIIème siècle, de part l'importante progression démographique anglaise. Du coup ce n'est pas particulièrement la faute de la défaite de cette guerre qui met fin au rêve d'Amérique française mais la politique coloniale française qui y était appliquée.

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  • 4 weeks later...

Pour les gens intéressés dans l'histoire napoléonienne et qui comprennent le russe, ou bien qui se contenteraient de regarder les images et les costumes, je signale le site du ministère de la défense russe qui diffuse de larges extraits de films sur Austerlitz et sur la campagne de Russie :

http://eng.mil.ru/en/multimedia/video/films/more.htm?id=1745@morfVideoAudioFile Austerlitz dans le film Guerre et Paix de Serge Bondartchouk

http://eng.mil.ru/en/multimedia/video/films/more.htm?id=2560@morfVideoAudioFile La guerre inconnue de 1812 (Неизвестная война 1812 года) d'Alexei Minkin (documentaire paru en 2012) 1/4

http://eng.mil.ru/en/multimedia/video/films/more.htm?id=2561@morfVideoAudioFile 2/4

http://eng.mil.ru/en/multimedia/video/films/more.htm?id=2562@morfVideoAudioFile 3/4

http://eng.mil.ru/en/multimedia/video/films/more.htm?id=2563@morfVideoAudioFile 4/4

Modifié par Wallaby
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  • 2 months later...

http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/oct/15/argument-saved-paris/?insrc=wblu (15 octobre 2014)

 

Le film "Diplomatie" de Volker Schlöndorff, qui traite de la libération de Paris, sort aux Etats-Unis. Le problème c'est que c'est une "légende" et que von Choltitz était encore moins sympathique que ce que montre le film : il a rasé Rotterdam en mai 1940, Sébastopol en 1942 où il a exécuté les ordres d'anéantissement des Juifs.

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Il n'était pas assez gradé pour ordonner de raser Rotterdam : il semble que ce soit Rudolf Schmidt qui soit à l'origine du bombardement qui fut d'ailleurs exécuté sans ordre de confirmation ( et qui blessa gravement Student )

Idem pour Sébastopol où il ne commandait qu'un simple régiment : Le meurtre de juifs ne peut non plus lui être imputé, il a agit sur ordres venant d'au dessus et sur lesquels il n'avait pas prise ni ne pouvait ( compte tenu de son rang hiérarchique assez bas ) les annuler ou les atténuer

A Sébastopol, la responsabilité de Manstein est plus mise en avant ( par Lemay notamment ) même si ça reste disputé ( Voir Mungo Melvin pour une approche plus nuancée et moins partisane que Lemay )

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von Choltitz a réussi à réécrire sa bio avec un gros coup de bol : ses mémoires sont passées pratiquement inaperçues, mais les auteurs de Paris brûle-t-il ont repris son image de "j'ai épargné Paris".

 

[Hitler] ne donne que deux fois des instructions au général von Choltitz : le 7 août (quand il le reçoit), puis le 23. Le premier texte ne demande aucune destruction mais plutôt un combat défensif, assorti de vastes mesures d’évacuation. Le second affirme que Paris doit être tenu, alors que désormais tous les moyens font défaut. Et c’est dans une logique militaire que, selon les derniers mots de l’ordre, l’ennemi ne doit pas récupérer la ville sinon "sous la forme d’un champ de ruines". Il ne s’agit nullement de la destruction gratuite, vengeresse et nihiliste (selon une image encore trop répandue du nazisme et de son chef) que Choltitz, devant Nordling, se dirait décidé à mener à bien, en soldat discipliné, avant de se rendre à l’aube aux arguments humanitaires du diplomate. Or, dès le 23 (cette scène est censée se passer dans la nuit du 24 au 25), la Résistance est maîtresse d’une grande partie de Paris, aucun monument n’est miné et Hitler le sait bien. Il ordonne de tenir la ville à contre-temps, pour ne pas avoir l’air de couvrir sa reddition sans combat, mais il n’a pas laissé d’autre issue.

 

http://www.delpla.org/article.php3?id_article=631

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Attention à François Delpla qui est un historien qui affirme souvent des choses gratuitement pour mettre en avant ses théories : pour avoir lu 3 de ses livres, j'ai maintenant tendance à rejeter systématiquement ses idées/propositions et à ne les prendre en compte que lorsqu'elles sont systématiquement accompagnées des références documentaires adéquates

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La prise de Béziers

Béziers ! Voici Béziers

Transmis par les cavaliers de l'avant-garde, ce cri parcourt les rangs de l'armée en marche. Les hommes précipitent leurs pas, avides de contempler enfin la cité maudite. Elle se dresse dans le lointain, énorme, imprenable, en cette radieuse matinée du 22 juillet 1209.

Depuis le départ de Montpellier, des bruits courent, des histoires qu'on se raconte pendant la marche ou, le soir, autour des feux de camp.

Ne raconte-t-on pas qu'un matin, les Biterrois ont attaqué un prêtre qui se rendait à l'église pour dire sa messe, qu'ils l'ont rossé, lui ont cassé un bras, qu'ils se sont emparés de son calice et qu'ils ont uriné dedans avec de grands éclats de rire.

Un autre jour, dit-on encore, dans l'église de la Madeleine, ils ont assassiné leur vicomte, le grand-père du vicomte actuel. Comme l'évêque essayait de le protéger, ils l'ont jeté à terre et lui ont cassé deux dents.

Rumeurs, rumeurs... Plus elles s'enflent et plus elles montent l'indignation, la soif de venger ces sacrilèges abominables. Chaque Croisé se sent devenir un justicier, armé de toute la force divine.

Il faut chauffer à blanc le moral des assiégeants car, les chefs le savent, la lutte s'annonce rude. Les murailles sont formidables et la garnison, nombreuse, ne craint ni la faim ni la soif : les réserves sont considérables et il existe dans la ville des fontaines et des sources qui ne tarissent jamais. Le drame, pour les Croisés, c'est qu'ils sont pressés par le temps. Ils ne sont là que pour quarante jours. Passé ce délai, ils seront déliés de tout serment ; ils pourront rentrer chez eux, la conscience tranquille.

 

Béziers est bien décidée à tenir jusque-là. A l'intérieur des murs, c'est l'enthousiasme. Après tout, pensent les bourgeois, elle ne paraît pas si terrible cette armée qui se déploie autour d'eux. Peut-on parler d'une armée ? Mieux vaut dire un ramassis de soldats, de demi-soldats et de paysans qui n'ont jamais manié d'autre arme que la faucille. L'immensité même de cette masse donne une raison d'espoir aux Biterrois : comment se nourrira cette multitude d'hommes ? On a fait le vide dans les campagnes environnantes et les paysans sont hostiles aux envahisseurs. Pour une fois, les rôles se trouvent renversés, et ce ne sont pas les assiégés qui semblent promis à la famine, mais les assiégeants.

Il ne s'agit donc que de tenir, bien à l'abri derrière les remparts et le danger s'évanouira. Et puis, les Biterrois font confiance à leur vicomte. Au retour de son entrevue avec le légat Arnaud-Amaury, il a traversé la ville. Il a annoncé qu'il partait pour Carcassonne, qu'il allait y lever une puissante armée de secours et qu'il reviendrait bien vite achever, s'ils se trouvaient encore là, les Croisés à demi morts de faim.Tout cela est vrai. La Croisade s'engage mal ou plutôt, elle va se jouer sur un coup de dés : que Béziers  tombe vite et tous les espoirs sont permis aux Croisés ; que Béziers résiste et c'est l'échec, avec la honte en plus.

 

Tandis que l'armée plante ses tentes et décharge ses chariots, les assiégés, attirés sur les remparts par la curiosité, font pleuvoir sur elle des insultes, des défis et de grossières plaisanteries.

Mais voici qu'ils voient s'avancer vers la porte principale un petit groupe de parlementaires. En tête, ils reconnaissent leur vieux bonhomme d'évêque, Renaud de Montpeyroux. La lourde porte s'entrouvre un instant pour lui livrer le passage. Que vient-il faire ?

Aux consuls assemblés à la hâte, il fait part de sa mission et leur présente une liste de 222 noms, ceux des Parfaits et des principaux hérétiques de la ville. Il demande qu'on les lui livre. Alors Béziers, purgée de ses mauvais génies, pourra sans crainte ouvrir ses portes aux Croisés et sera devenue une ville amie.

Comme un seul homme, les consuls, approuvés par la population, refusent. L'évêque supplie. Qu'au moins les catholiques sincères sortent de la ville avec lui et se joignent aux Croisés. Ils éviteront le châtiment de Dieu qui ne va pas tarder à s'abattre sur la cité impie. Des catholiques sincères, il y en a, et ceux, notamment, qui entouraient Dominique lors de la conférence contradictoire qui s'est tenue dans la ville.

Fait inouï, la grande majorité d'entre eux, même les prêtres, refusent d'accompagner leur évêque parce qu'ils sont résolus, eux aussi, à défendre Béziers aux côtés des hérétiques. L'union sacrée des Biterrois s'est faite, le réflexe national contre les envahisseurs venus du Nord a joué. Découragé, l'évêque s'en va, et la Chanson de la Croisade nous dit : « Quand l'évêque connut que les habitants ne prisaient ses exhortations pas plus qu'une pomme pelée, il remonta sur sa mule... Ceux qui sortirent de la ville avec lui sauvèrent leur vie. »

 

 

Ils sont si sûrs de leur force, les Biterrois, qu'ils sortent sur les pas de l'évêque. Oh ! c'est une sortie pour rire. Ils avancent au-devant des Croisés et les narguent, mais ceux-ci ne s'en aperçoivent pas tout d'abord, trop occupés qu'ils sont à établir le camp et à préparer le déjeuner.

« Ces vilains, nous dit Guillaume de Tudèle, qui sont plus fous et simples que la baleine avec leurs bannières blanches de grosse toile, ils vont courant par l'ost, criant à haute voix, ils croient les épouvanter comme on chasse les oiseaux d'un champ d'avoine, en criant, huant et en agissant leurs drapeaux... »

C'est encore la fête, mais le drame va éclater, soudain, comme un tremblement de terre.

Sur leur chemin, les assiégés trouvent un soldat croisé. Sans doute, inconscient du danger, celui-ci s'était-il approché des murs pour s'assurer de leur solidité. Ils saisissent le malheureux isolé, le rouent de coups et le jettent dans le fossé.

Tout près de là se trouvent un important groupe de « ribauds ». C'est ainsi qu'on nomme les valets à moitié civils et à moitié militaires. Ceux-ci ont vu se dérouler la scène, et ne peuvent y croire. Ils voient leur camarade tombé à l'eau, et les bourgeois qui gesticulent et, par défi, leur lancent quelques flèches perdues. Fous de colère, ils saisissent en hâte la première arme qui leur tombe sous la main et se ruent à l'attaque.

Un beau désordre en résulte. Les bourgeois, pris à l'improviste, prennent aussitôt la fuite, talonnés par les ribauds. Les portes sont encore grandes ouvertes et tous s'y engouffrent pêle-mêle. D'autres ribauds, des paysans, et des auxiliaires qui n'ont jamais tant combattu, se précipitent à leur tour dans la mêlée. 

La furie est à son comble, la clameur devient immense. Les seigneurs qui, un peu plus loin, sont en train de s'installer dans leurs tentes, comprennent qu'il se passe quelque chose d'important. Ils s'arment et arrivent dans la ville en pleine panique.

La grande boucherie a commencé. Les ribauds, que rien ne peut plus retenir, pillent, frappent, massacrent tout ce qui leur tombe sous la main. Les curés ont beau faire sonner les cloches et proclamer que les églises où les habitants, affolés, commencent à s'entasser, doivent être autant de refuges inviolables, rien n'y fait.

L'église Sainte-Madeleine, dont c'est aujourd'hui la fête, est pleine à craquer et les réfugiés y prient, mais les lourdes portes volent en éclats : femmes, enfants, vieillards, ils y passent tous. Plus de 7 000 victimes, assurent certains chroniqueurs.

Béziers hurle sa douleur, Béziers n'est plus qu'un vaste champ de carnage !

 

 

Les seigneurs ne sont pas contents car ils rêvaient aux richesses de la grande ville, à ses trésors, à son or, à ses bijoux, à ses meubles précieux, à tout un butin fabuleux que la valetaille leur rafle sous le nez. A coups de triques, ils chassent les ribauds des maisons qu'ils sont en train de piller et ils tentent de récupérer tout ce qui peut encore être sauvé.

Combien ce massacre fit-il de tués ? 25 000 ? 60 000 ? 100 000 ? Mais peu importe, au fond, le nombre des morts. Le fait, épouvantable, qui domine les autres, c'est que tous les habitants aient été tués, tous, sans exception. Eussent-ils été cent mille qu'aucun n'aurait échappé au massacre.

La nuit tombe et, tandis que la ville flambe encore, les principaux chefs de la Croisade se réunissent. Les plus sceptiques, ce soir, crient au miracle ; car il leur paraît extraordinaire que cette ville puissante soit tombée en une seule journée avant même d'avoir été attaquée. Et le jour de la sainte Madeleine alors que c'est dans l'église de la sainte qu'autrefois le vicomte avait été assassiné et l'évêque malmené.

Tous savent que le sort de la ville martyre va semer l'épouvante dans tout le pays, et qu'il faut donc en profiter sans tarder. Pour mieux prolonger sa terreur, ils proclament que toute ville qui osera résister subira le sort de Béziers. Le calcul est bon. En quelques jours, villes, villages et forteresses envoient à l'armée des ambassadeurs. C'est la soumission, et plus de cent châteaux ouvrent leurs portes. L'armée peut quitter les ruines encore fumantes de Béziers. La voie est libre. Jusqu'à Carcassonne, elle n'aura plus besoin de tirer l'épée.

 

 

 

autant de stupidité...  :o

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  • 3 weeks later...

Pour ceux qui ont des enfants, qui aiment les Lego, l'histoire Napoléonienne et qui habitent dans le coin:

(Avec ateliers pour les enfants sous réservation, reconstitutions de bâtiments et d'objets historiques, boutique,...) 

 

1415302850-aff-histoirenebriqueslego.jpg

 

 

http://www.mairie-rueilmalmaison.fr/actualit%C3%A9s/th%C3%A8mes/culture-tourisme/histoire-en-briques-lego

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  • 10 months later...

Je ne connaissais pas ce fait d'arme totalement abracabrantesque :O

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Capture_de_la_flotte_hollandaise_au_Helder

 

Tiens, c'est surprenant que vous ne connaissiez pas cette histoire, pourtant elle est assez connue ... mais c'est vrai qu'on parle rarement (voir pas du tout) de cette anecdote dans les livres sérieux. En même temps, ce genre de chose est tellement peu ordinaire et résultant de tant de hasard que c'est difficile d'en analyser scientifiquement ce fait militaire.

Modifié par Rochambeau
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Ce qui m'amuse toujours avec cet épisode étonnant, c'est qu'on se focalise plus sur l'aspect -bien évidemment incongru et plein de panache- d'une charge de cavalerie emportant une flotte, et quasiment pas sur le fait plus prosaïque et la réalité concrète d'un régiment de hussards (qui doit avoir alors autour de 600 bonshommes à tout casser) accompagné d'un bataillon d'infanterie (autour de 800 au mieux) en 2ème échelon (ils étaient derrière au moment du début de l'action) capturant un effectif énorme: l'équipage de 14 navires de ligne (plus quelques navires marchands) tous de 3ème ou 4ème rang (essentiellement des 74, 64 et 50 canons), ça doit tourner autour de 6000h au bas mot, peut-être jusqu'à 9000 ou plus (et des combattants, pas des glandus), le tout dans ce qui s'apparente virtuellement à 14 points d'appui fortifiés et stratifiés en un environnement compartimenté (et peu familier à l'assaillant), hérissés de canons et pleins d'armes, dont les accès sont des goulots d'étranglement. 

 

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Ce qui m'amuse toujours avec cet épisode étonnant, c'est qu'on se focalise plus sur l'aspect -bien évidemment incongru et plein de panache- d'une charge de cavalerie emportant une flotte, et quasiment pas sur le fait plus prosaïque et la réalité concrète d'un régiment de hussards (qui doit avoir alors autour de 600 bonshommes à tout casser) accompagné d'un bataillon d'infanterie (autour de 800 au mieux) en 2ème échelon (ils étaient derrière au moment du début de l'action) capturant un effectif énorme: l'équipage de 14 navires de ligne (plus quelques navires marchands) tous de 3ème ou 4ème rang (essentiellement des 74, 64 et 50 canons), ça doit tourner autour de 6000h au bas mot, peut-être jusqu'à 9000 ou plus (et des combattants, pas des glandus), le tout dans ce qui s'apparente virtuellement à 14 points d'appui fortifiés et stratifiés en un environnement compartimenté (et peu familier à l'assaillant), hérissés de canons et pleins d'armes, dont les accès sont des goulots d'étranglement. 

 

Oui, c'est d'ailleurs ce genre de chose qui rend ce fait militaire totalement surréaliste ... comme vous le signalez c'est plus d'une dizaine de navire militaire et de commerce impliquant donc plus de 4000 à 6000 hommes qui se sont fait prendre par des troupes de cavalerie et d'infanterie. Sans parler qu'il y a le hasard de l'hiver qui a bloqué cette flotte, et aussi de l'approche silencieuse des troupes à cheval (portant pourtant deux hommes) sur de la glace qui peut s'effondrer à tout moment. (Même le nom d'un des officiers des troupes françaises ajoute une pic d'ironie à cette affaire)

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Oui, c'est d'ailleurs ce genre de chose qui rend ce fait militaire totalement surréaliste ... comme vous le signalez c'est plus d'une dizaine de navire militaire et de commerce impliquant donc plus de 4000 à 6000 hommes qui se sont fait prendre par des troupes de cavalerie et d'infanterie. Sans parler qu'il y a le hasard de l'hiver qui a bloqué cette flotte, et aussi de l'approche silencieuse des troupes à cheval (portant pourtant deux hommes) sur de la glace qui peut s'effondrer à tout moment. (Même le nom d'un des officiers des troupes françaises ajoute une pic d'ironie à cette affaire)

DeWinter? Surtout qu'il était Hollandais lui-même. Mais j'ai tendance à penser que quand on a dans une troupe un chef qui s'appelle Pichegru, on a déjà dépensé tout le capital humour et on est tellement effondré par terre de rire qu'on ne notera rien d'autre. Désolé, c'est comme ça: chaque fois que j'entends ou lit le nom "Pichegru", je m'écroule. Ca sonne tellement comme un jeu de mot tendance bien grasse. 

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