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Allemagne


Messages recommandés

il y a 10 minutes, Skw a dit :

De nombreux élements expliquent cela.

1°/ Quand tu as un déficit chronique en matière de défense, résultant de deux décennies de sous-investissement, ce n'est pas en augmentant d'un chouïa le budget que tu vas revenir à une situation potable en quelques années... ni même en quelques dizaines de décennies. Notamment, un parc matériel qui vieillit, qui n'est pas entretenu, induit des coûts. Les récentes augmentations de budget sont assez largement parties dans la recherche, le développement, les tests et les achats de matériels militaires. Augmentation de près de 500 millions sur l'année 2018 dans cette ligne comptable.

Verteidigungsetat_Deutschland_BIP.png

 

2°/ La Bundeswehr est connue pour être une institution minée par des lacunes de gestion assez criantes. A titre indicatif, le PIB allemand étant supérieur au PIB français, la France, malgré un effort bien supérieur en pourcentage de PIB, n'investit pas beaucoup plus dans la défense que sa voisine d'Outre-Rhin en valeur absolue. Pour ceux qui lisent un peu l'allemand ou voudraient tenter les traductions automatiques, je recommande vivement, et ce n'est pas la première fois, la lecture de ce blog : https://augengeradeaus.net/. Les derniers billets, figurant actuellement en première page, sont d'ailleurs révélateurs de bien des dysfonctionnements dans la Bundeswehr. Le Blog ne fait pas dans la critique facile. Les articles sont généralement très factuels. Sont évoqués par exemple les difficultés rencontrées en matière d'effectifs et de pénuries de personnels, les phénomènes de radicalisation politique au sein des troupes et le rapport particulier de la Bundeswehr à son histoire, les acquisitions ou gestions gaguesques de certains dossiers (on peut notamment retrouver la novela qu'offre la rénovation du Gorch Fock, mentionné à la fin de l'article que tu cites - pour ceux qui voudraient tenter une traduction auto google, voici un récapitulatif : http://www.spiegel.de/politik/deutschland/gorch-fock-warum-die-kosten-fuer-die-renovierung-so-explodierten-a-1247801.html), les normes/réglementations ubuesques s'imposant parfois à la Bundeswehr, etc. Ce serait top d'avoir un blog un peu équivalent en France, même si l'on en a également de très bons mais pas forcément sur la même ligne.

3°/ Certaines sommes, non négligeables, ont assez souvent été restituées en fin d'exercice budgétaire vers le ministère des finances puisque les achats de matériels n'ayant pas été votés par le Bundestag. Il faut dire que l'industriel n'était parfois pas en mesure de satisfaire d'éventuelles commandes, suite notamment à des retards de développement. Bref, au final, ont été prorogés des projets d'acquisition d'U-Boot 212, Frégate 125,  Boxer, etc. Les bonnes années, le Ministère parvient à faire rediriger les fonds non consommés vers des programmes de prolongement des anciens matériels. Ursula von der Leyen, Ministre de la Défense se réjouissait d'avoir pu consommer tous les crédits lui ayant été attribués pour l'année 2018.

4°/ Je me demande dans quelle mesure il n'y a pas une dimension politique. Pendant un temps, Ursula von der Leyen, actuelle Ministre de la Défense, était pressentie pour devenir la successeur de Merkel. Cela ne m'étonnerait pas que cela ait joué à la défaveur des sommes allouées à la Défense. Car les alliés de coalition vont tout faire pour que le budget national ne soit pas trop généreux avec la Ministre. Et les membres de la CDU/CSU, étant d'éventuels candidats à la succession de Merkel ou sur une autre ligne que Ursula von der Leyen, n'ont pas trop intérêt non plus à lui accorder de crédits supplémentaires. C'est une simple hypothèse personnelle. Alors, certes, une augmentation budgétaire lui a été accordée, sans doute pour répondre aux appels de Washington. Mais elle est Ministre de la Défense depuis 2013 ! Cela fait bien longtemps que son Ministère aurait pu prétendre à une augmentation de son enveloppe budgétaire. De toutes manières, elle ne me semble plus maintenant être en aussi bonne position pour succéder à Merkel, quand bien même la CDU l'emporterait aux prochaines élections. Elle risque même de couler avec le Gorch Fock.

 

Alors que nous, quand on explique que l'on va réduire notre déficit national, on tient notre paro... euh...

 

Il y a eu un article de cabirol qui me faisait penser que l'allemagne allait avoir de la suite dans les idées puisque qu'elle demandait le statut de leading nation sur plein de sujet au sein de l'OTAN

Là je comprend moins. Pour moi il y a un paradoxe voir une prise de risque politique puisque ces demandes risquent de se voir opposer un manque de cohérence budgétaire.

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53 minutes ago, Skw said:

De nombreux élements expliquent cela.

1°/ Quand tu as un déficit chronique en matière de défense, résultant de deux décennies de sous-investissement, ce n'est pas en augmentant d'un chouïa le budget que tu vas revenir à une situation potable en quelques années... ni même en quelques dizaines de décennies. Notamment, un parc matériel qui vieillit, qui n'est pas entretenu, induit des coûts. Les récentes augmentations de budget sont assez largement parties dans la recherche, le développement, les tests et les achats de matériels militaires. Augmentation de près de 500 millions sur l'année 2018 dans cette ligne comptable.

Verteidigungsetat_Deutschland_BIP.png

 

2°/ La Bundeswehr est connue pour être une institution minée par des lacunes de gestion assez criantes. A titre indicatif, le PIB allemand étant supérieur au PIB français, la France, malgré un effort bien supérieur en pourcentage de PIB, n'investit pas beaucoup plus dans la défense que sa voisine d'Outre-Rhin en valeur absolue. Pour ceux qui lisent un peu l'allemand ou voudraient tenter les traductions automatiques, je recommande vivement, et ce n'est pas la première fois, la lecture de ce blog : https://augengeradeaus.net/. Les derniers billets, figurant actuellement en première page, sont d'ailleurs révélateurs de bien des dysfonctionnements dans la Bundeswehr. Le Blog ne fait pas dans la critique facile. Les articles sont généralement très factuels. Sont évoqués par exemple les difficultés rencontrées en matière d'effectifs et de pénuries de personnels, les phénomènes de radicalisation politique au sein des troupes et le rapport particulier de la Bundeswehr à son histoire, les acquisitions ou gestions gaguesques de certains dossiers (on peut notamment retrouver la novela qu'offre la rénovation du Gorch Fock, mentionné à la fin de l'article que tu cites - pour ceux qui voudraient tenter une traduction auto google, voici un récapitulatif : http://www.spiegel.de/politik/deutschland/gorch-fock-warum-die-kosten-fuer-die-renovierung-so-explodierten-a-1247801.html), les normes/réglementations ubuesques s'imposant parfois à la Bundeswehr, etc. Ce serait top d'avoir un blog un peu équivalent en France, même si l'on en a également de très bons mais pas forcément sur la même ligne.

3°/ Certaines sommes, non négligeables, ont assez souvent été restituées en fin d'exercice budgétaire vers le ministère des finances puisque les achats de matériels n'ayant pas été votés par le Bundestag. Il faut dire que l'industriel n'était parfois pas en mesure de satisfaire d'éventuelles commandes, suite notamment à des retards de développement. Bref, au final, ont été prorogés des projets d'acquisition d'U-Boot 212, Frégate 125,  Boxer, etc. Les bonnes années, le Ministère parvient à faire rediriger les fonds non consommés vers des programmes de prolongement des anciens matériels. Ursula von der Leyen, Ministre de la Défense se réjouissait d'avoir pu consommer tous les crédits lui ayant été attribués pour l'année 2018.

4°/ Je me demande dans quelle mesure il n'y a pas une dimension politique. Pendant un temps, Ursula von der Leyen, actuelle Ministre de la Défense, était pressentie pour devenir la successeur de Merkel. Cela ne m'étonnerait pas que cela ait joué à la défaveur des sommes allouées à la Défense. Car les alliés de coalition vont tout faire pour que le budget national ne soit pas trop généreux avec la Ministre. Et les membres de la CDU/CSU, étant d'éventuels candidats à la succession de Merkel ou sur une autre ligne que Ursula von der Leyen, n'ont pas trop intérêt non plus à lui accorder de crédits supplémentaires. C'est une simple hypothèse personnelle. Alors, certes, une augmentation budgétaire lui a été accordée, sans doute pour répondre aux appels de Washington. Mais elle est Ministre de la Défense depuis 2013 ! Cela fait bien longtemps que son Ministère aurait pu prétendre à une augmentation de son enveloppe budgétaire. De toutes manières, elle ne me semble plus maintenant être en aussi bonne position pour succéder à Merkel, quand bien même la CDU l'emporterait aux prochaines élections. Elle risque même de couler avec le Gorch Fock.

 

Alors que nous, quand on explique que l'on va réduire notre déficit national, on tient notre paro... euh...

 

Notons aussi qu'une partie de l'augmentation budgétaire a été assez "naturellement" bouffée par l'inflation: l'essentiel a en fait servi (parfois à peine, parfois pas) à simplement ajuster la dépense existante à l'augmentation de bien des coûts depuis 5, 10, 15 ou 20 ans,, enlevant beaucoup de valeur effective à ce qui, en apparence, étaient des chiffres impressionnants d'augmentation d'une année sur l'autre. 

Et l'un des problèmes structurels pour les Allemands restera la démographie et l'époque contemporaine dans les pays riches: baisse du sentiment national, baisse de la conscience de l'importance des armées et de la sécurité en général (considérée comme acquise et "naturelle" perpétuellement dans les mentalités), baisse du sens du service au pays, réduction du pool de recrutement (surtout chez les mieux intégrés ET plus capables), "maladies du développement" (sédentarisation, obésité, alimentation et médication/drogues, augmentation d'inconvénients de santé comme la myopie, les allergies, "fragilisation" physiologique et psychologique des jeunes générations), incompatibilité croissante du mode de vie militaire avec celui de la vie civile (et le mode de vie militaire ne peut pas évoluer au même rythme, et ne peut suivre que jusqu'à un certain point parce qu'il garde des constantes de moins en moins en phase avec ce que la vie civile offre).... Le fait est que l'Allemagne ne peut apparemment pas combler ses effectifs, et que même ceux qui s'engagent présentent beaucoup des problèmes rencontrés dans la société (iconiquement, et déjà évoqué ici, le taux d'obésité dans les rangs). Résultat, les manques dans toutes les spécialités, surtout celles avec une forte valeur dans le civil, créent non seulement des manques dans les capacités, mais aussi un surcroît de coûts, de délais, de limites.... Et résoudre ce problème, surtout dans des pays en pleine "dénationalisation", ne semble pas avoir de réponse apparente. 

 

 

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il y a 48 minutes, herciv a dit :

Il y a eu un article de cabirol qui me faisait penser que l'allemagne allait avoir de la suite dans les idées puisque qu'elle demandait le statut de leading nation sur plein de sujet au sein de l'OTAN

Là je comprend moins. Pour moi il y a un paradoxe voir une prise de risque politique puisque ces demandes risquent de se voir opposer un manque de cohérence budgétaire.

Au même temps, les allemands ne peuvent pas redevenir une puissance militaire, à supposer d'avoir les moyens en hommes etc,  hors d'une alliance ou d'une armée "commune"...  

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Il y a 1 heure, Tancrède a dit :

Notons aussi qu'une partie de l'augmentation budgétaire a été assez "naturellement" bouffée par l'inflation: l'essentiel a en fait servi (parfois à peine, parfois pas) à simplement ajuster la dépense existante à l'augmentation de bien des coûts depuis 5, 10, 15 ou 20 ans,, enlevant beaucoup de valeur effective à ce qui, en apparence, étaient des chiffres impressionnants d'augmentation d'une année sur l'autre.

Tout à fait. J'avais initialement mentionné cela dans mon message avant de le retirer pour ne pas alourdir outre mesure . Et la première inflation, qui va de paire avec le deuxième point que tu évoques, est celui des salaires et autres avantages fournis pour tenter de s'aligner un minimum sur les prix du privé. 

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Il y a 6 heures, Skw a dit :

Tout à fait. J'avais initialement mentionné cela dans mon message avant de le retirer pour ne pas alourdir outre mesure . Et la première inflation, qui va de paire avec le deuxième point que tu évoques, est celui des salaires et autres avantages fournis pour tenter de s'aligner un minimum sur les prix du privé. 

D'autant plus vrai probablement en période, malgré tout, de plein emploi.
Et puis il manque peut être aussi à l'armée allemande une possibilité de proposer un peu d'"aventure" à ses engagés, plus qu'à l'armée française en tout cas. La perspective, pour l'essentiel, d'attendre un hypothétique ennemi russe dans les casernes ne doit pas rêver. Si au moins on leur proposait de patrouiller à Paris ! :dry:

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Le ministre de l'économie, Peter Altmaier, ancien directeur de la chancellerie et très proche d'Angela Merkel, se dit favorable à la création de champions industriels européens sur le modèle d'Airbus, notamment dans l'intelligence artificielle et dans le domaine des batteries automobiles. Mais cela ne plait pas à tout le monde :

https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/altmaiers-industriepolitische-ideen-sind-schlecht-16020104.html (1er février 2019)

Le ministre de l'économie a élaboré une "Stratégie industrielle nationale 2030" et flirte avec l'idée de "champions" nationaux ou européens. Cela n'augure rien de bon.

Le ministre fédéral de l'Économie Peter Altmaier souhaite se joindre à Ludwig Erhard. Son buste est dans le foyer du ministère à Berlin, Altmaier a baptisé une salle du nom du légendaire "père du miracle économique".

Mais la politique économique de la GroKo [la grande coalition CDU-CSU-SPD au pouvoir actuellement] est très éloignée de l'esprit d'Erhard. Les propositions d'Altmaier pour une nouvelle politique industrielle sont même diamétralement opposées aux idées ordolibérales et de politique de concurrence de son grand prédécesseur. Selon M. Erhard, l'État devrait créer de bonnes conditions-cadres, par exemple avec une fiscalité modérée, afin que les entrepreneurs et les investisseurs puissent développer quelque chose de nouveau dans la concurrence. L'Office des cartels a pour but d'empêcher les monopoles et les abus de position dominante sur le marché.

Cependant, Altmaier est en train de fouiller dans la poussiéreuse boîte à idées de la politique industrielle, qui ne correspond pas à Erhard, mais plutôt à la politique de pilotage et de planification française, qu'Erhard a toujours rejetée. Altmaier veut donner un milliard des contribuables pour une usine de cellules de batteries. Sa "Stratégie industrielle nationale 2030" flirte avec l'idée de "champions" nationaux ou européens.

Concrètement, il devrait s'agir de faciliter les fusions à grande échelle dans des domaines "d'importance stratégique". Ces champions devront ensuite tenir tête à des géants chinois ou américains. Encore plus de monopoles ?

Une telle politique est préjudiciable aux consommateurs et affaiblit la pression à l'innovation. C'est une politique anti-Erhard. La France a nourri, subventionné et promu des "champions nationaux" pendant des décennies, mais la classe moyenne est faible et la part industrielle s'effrite rapidement. L'une des leçons de la crise a été qu'un secteur financier avec des grandes banques "trop grandes pour faire faillite" est dangereux et que les opérations de sauvetage coûtent des sommes d'argent énormes aux contribuables.

Dans l'économie, l'État ne devrait être qu'un cadre de référence et non un acteur du jeu. Les politiciens et les bureaucrates n'ont pas les connaissances nécessaires pour savoir quelles technologies - telles que les types de batteries ou les types de moteurs automobiles - apporteront le succès à l'avenir. Seule la concurrence peut le découvrir dans un processus de découverte.

Cependant, ces principes ordo-politiques sont constamment violés. Avec plusieurs milliards de subventions de l'EEG [loi sur les énergies renouvelables], les entreprises du secteur solaire ont été encouragées, qui se sont effondrées entre-temps. Il y a de fortes chances que l'usine de batteries s'effondre aussi. Si Altmaier veut vraiment promouvoir l'Allemagne en tant que site industriel, une bonne approche serait de ralentir l'augmentation des coûts de l'électricité provoquée par la transition énergétique prévue.

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il y a une heure, Wallaby a dit :

Le ministre de l'économie, Peter Altmaier, ancien directeur de la chancellerie et très proche d'Angela Merkel, se dit favorable à la création de champions industriels européens sur le modèle d'Airbus, notamment dans l'intelligence artificielle et dans le domaine des batteries automobiles. Mais cela ne plait pas à tout le monde :

https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/altmaiers-industriepolitische-ideen-sind-schlecht-16020104.html (1er février 2019)

Le ministre de l'économie a élaboré une "Stratégie industrielle nationale 2030" et flirte avec l'idée de "champions" nationaux ou européens. Cela n'augure rien de bon.

Le ministre fédéral de l'Économie Peter Altmaier souhaite se joindre à Ludwig Erhard. Son buste est dans le foyer du ministère à Berlin, Altmaier a baptisé une salle du nom du légendaire "père du miracle économique".

Mais la politique économique de la GroKo [la grande coalition CDU-CSU-SPD au pouvoir actuellement] est très éloignée de l'esprit d'Erhard. Les propositions d'Altmaier pour une nouvelle politique industrielle sont même diamétralement opposées aux idées ordolibérales et de politique de concurrence de son grand prédécesseur. Selon M. Erhard, l'État devrait créer de bonnes conditions-cadres, par exemple avec une fiscalité modérée, afin que les entrepreneurs et les investisseurs puissent développer quelque chose de nouveau dans la concurrence. L'Office des cartels a pour but d'empêcher les monopoles et les abus de position dominante sur le marché.

Cependant, Altmaier est en train de fouiller dans la poussiéreuse boîte à idées de la politique industrielle, qui ne correspond pas à Erhard, mais plutôt à la politique de pilotage et de planification française, qu'Erhard a toujours rejetée. Altmaier veut donner un milliard des contribuables pour une usine de cellules de batteries. Sa "Stratégie industrielle nationale 2030" flirte avec l'idée de "champions" nationaux ou européens.

Concrètement, il devrait s'agir de faciliter les fusions à grande échelle dans des domaines "d'importance stratégique". Ces champions devront ensuite tenir tête à des géants chinois ou américains. Encore plus de monopoles ?

Une telle politique est préjudiciable aux consommateurs et affaiblit la pression à l'innovation. C'est une politique anti-Erhard. La France a nourri, subventionné et promu des "champions nationaux" pendant des décennies, mais la classe moyenne est faible et la part industrielle s'effrite rapidement. L'une des leçons de la crise a été qu'un secteur financier avec des grandes banques "trop grandes pour faire faillite" est dangereux et que les opérations de sauvetage coûtent des sommes d'argent énormes aux contribuables.

Dans l'économie, l'État ne devrait être qu'un cadre de référence et non un acteur du jeu. Les politiciens et les bureaucrates n'ont pas les connaissances nécessaires pour savoir quelles technologies - telles que les types de batteries ou les types de moteurs automobiles - apporteront le succès à l'avenir. Seule la concurrence peut le découvrir dans un processus de découverte.

Cependant, ces principes ordo-politiques sont constamment violés. Avec plusieurs milliards de subventions de l'EEG [loi sur les énergies renouvelables], les entreprises du secteur solaire ont été encouragées, qui se sont effondrées entre-temps. Il y a de fortes chances que l'usine de batteries s'effondre aussi. Si Altmaier veut vraiment promouvoir l'Allemagne en tant que site industriel, une bonne approche serait de ralentir l'augmentation des coûts de l'électricité provoquée par la transition énergétique prévue.

Préjudiciable, insulte aux grands anciens, grosses Skandal oui oui...

M'enfin un autre pays qui pratique la stratégie des champions nationaux, et à une toute autre échelle que la France attention... c'est la Chine.

Où en est l'industrie allemande du panneau solaire, d'ailleurs ?

Nan, juste une question, comme ça :dry:

 

Le 31/01/2019 à 00:16, Boule75 a dit :

Si au moins on leur proposait de patrouiller à Paris ! :dry:

Ach, les traditions ça se perd :happy: ! Le monde va à vau-l'eau, Donnerwetter !

Le Jägerbataillon 291 intégré à la BFA est depuis quelques années stationné en France. De ce que j'avais lu à l'époque, la raison de son installation à Illkirch-Graffenstaden dans le Bas-Rhin plutôt que disons dans le vignoble bordelais ou sur la Méditerranée - ça devrait être attirant pour des nordistes pourtant ! - n'est pas le respect des traditions - Donnerwetter einmal mehr ! - mais tout simplement... la possibilité de rentrer chez bobonne en Allemagne tous les soirs !

Les Allemands attirés par l'aventure il y en a attention...

... dans la Légion.

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Mais il y a aussi d'autres sons de cloches :

https://www.welt.de/wirtschaft/article188065997/Marktwirtschaft-Wirtschaftsminister-Altmaier-stellt-neue-Strategie-vor.html (1er février 2019)

L'économie allemande doit redevenir un leader mondial. Peter Altmaier veut y parvenir avec un nouveau plan et "renforcer" et "protéger" l'Allemagne en tant que site économique. Il suit ainsi les traces d'un de ses prédécesseurs.

Peter Altmaier a commencé avec beaucoup d'ambition. Il est heureux de citer Ludwig Erhard, dont il est le 20e successeur au poste de ministre de l'Économie. Ou encore Franz Josef Strauß, qui, en tant que ministre fédéral et politicien économique, a fait une différence sans jamais avoir été ministre fédéral de l'économie [il était ministre des finances]. Erhard et Strauss ont tous deux mené une politique industrielle active. L'un en tant que père du "miracle économique allemand" et de l'économie sociale de marché, l'autre en tant que père d'Airbus et Premier ministre bavarois.

C'est aussi ce que veut Altmaier : mettre des accents. D'autant plus que la CDU a occupé le ministre fédéral de l'Économie pour la dernière fois jusqu'à la fin de 1966 avec Kurt Schmücker. Peu après son entrée en fonction, le Sarrois [Altmaier] a donc annoncé une nouvelle charte pour l'économie sociale de marché. Et une stratégie industrielle. Jusqu'à présent, rien n'avait été fait, le confident de Merkel [Altmaier, toujours] était occupé avec des missions de pompiers. Avec la politique de crise à travers le conflit commercial qui couve avec les Etats-Unis ou la sortie du charbon. Mais maintenant, nous avons une stratégie industrielle. Et cela n'a que trop tardé.

Une "position de leader" doit être "assurée ou reconquise" dans le monde entier par l'Allemagne dans le domaine de l'industrie, d'après le projet dont Die Welt fait la synthèse. La part de l'industrie dans la valeur ajoutée brute du pays devrait atteindre 25 pour cent. Cela représenterait une augmentation d'environ 1,5 points de pourcentage, si peu, pourrait-on penser. Mais à l'exception de la Finlande et de la République tchèque, l'industrie joue un rôle beaucoup moins important dans les autres pays de l'UE, et la tendance continue à la baisse.

Entre-temps, la plupart des gouvernements et les représentants de la Commission européenne ont reconnu qu'une économie stable exige une industrie stable. Le gouvernement américain compte également sur la réindustrialisation, après que la part de la production industrielle n'a cessé de diminuer dans de nombreux pays occidentaux. En Allemagne, l'industrie a toujours été un facteur économique décisif, ce qui fait partie de la robustesse de l'Allemagne en tant que site économique. C'est pourquoi Altmaier veut "renforcer" et "soutenir" l'industrie.

Parce que les nombreuses entreprises de taille moyenne qui constituent la colonne vertébrale de l'industrie allemande sont souvent trop petites pour survivre face à la concurrence internationale. Parce qu'elles n'ont pas les moyens de développer elles-mêmes les nouvelles technologies qui détermineront bientôt la production et nos vies. Et parce que, si elles réussissent, elles seront rachetées et le danger grandit que des connaissances importantes circulent à l'étranger.

Et parce que les gouvernements d'autres pays s'adaptent de plus en plus à la concurrence de plus en plus féroce sur les marchés mondiaux avec leurs propres programmes ambitieux. "La stratégie industrielle est aussi une réponse à l'agenda de politique économique de la Chine et des États-Unis ", déclare le ministère fédéral de l'Économie. À la "Nouvelle Route de la Soie", le programme de développement d'un milliard de dollars qui est le plus important de l'histoire de la République populaire. Ou aux plans de politique économique de haut vol du gouvernement américain avant même l'arrivée du président Donald Trump.

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Le 04/02/2019 à 14:50, Wallaby a dit :

Mais il y a aussi d'autres sons de cloches :

https://www.welt.de/wirtschaft/article188065997/Marktwirtschaft-Wirtschaftsminister-Altmaier-stellt-neue-Strategie-vor.html (1er février 2019)

L'économie allemande doit redevenir un leader mondial. Peter Altmaier veut y parvenir avec un nouveau plan et "renforcer" et "protéger" l'Allemagne en tant que site économique. Il suit ainsi les traces d'un de ses prédécesseurs.

Peter Altmaier a commencé avec beaucoup d'ambition. Il est heureux de citer Ludwig Erhard, dont il est le 20e successeur au poste de ministre de l'Économie. Ou encore Franz Josef Strauß, qui, en tant que ministre fédéral et politicien économique, a fait une différence sans jamais avoir été ministre fédéral de l'économie [il était ministre des finances]. Erhard et Strauss ont tous deux mené une politique industrielle active. L'un en tant que père du "miracle économique allemand" et de l'économie sociale de marché, l'autre en tant que père d'Airbus et Premier ministre bavarois.

C'est aussi ce que veut Altmaier : mettre des accents. D'autant plus que la CDU a occupé le ministre fédéral de l'Économie pour la dernière fois jusqu'à la fin de 1966 avec Kurt Schmücker. Peu après son entrée en fonction, le Sarrois [Altmaier] a donc annoncé une nouvelle charte pour l'économie sociale de marché. Et une stratégie industrielle. Jusqu'à présent, rien n'avait été fait, le confident de Merkel [Altmaier, toujours] était occupé avec des missions de pompiers. Avec la politique de crise à travers le conflit commercial qui couve avec les Etats-Unis ou la sortie du charbon. Mais maintenant, nous avons une stratégie industrielle. Et cela n'a que trop tardé.

Une "position de leader" doit être "assurée ou reconquise" dans le monde entier par l'Allemagne dans le domaine de l'industrie, d'après le projet dont Die Welt fait la synthèse. La part de l'industrie dans la valeur ajoutée brute du pays devrait atteindre 25 pour cent. Cela représenterait une augmentation d'environ 1,5 points de pourcentage, si peu, pourrait-on penser. Mais à l'exception de la Finlande et de la République tchèque, l'industrie joue un rôle beaucoup moins important dans les autres pays de l'UE, et la tendance continue à la baisse.

Entre-temps, la plupart des gouvernements et les représentants de la Commission européenne ont reconnu qu'une économie stable exige une industrie stable. Le gouvernement américain compte également sur la réindustrialisation, après que la part de la production industrielle n'a cessé de diminuer dans de nombreux pays occidentaux. En Allemagne, l'industrie a toujours été un facteur économique décisif, ce qui fait partie de la robustesse de l'Allemagne en tant que site économique. C'est pourquoi Altmaier veut "renforcer" et "soutenir" l'industrie.

Parce que les nombreuses entreprises de taille moyenne qui constituent la colonne vertébrale de l'industrie allemande sont souvent trop petites pour survivre face à la concurrence internationale. Parce qu'elles n'ont pas les moyens de développer elles-mêmes les nouvelles technologies qui détermineront bientôt la production et nos vies. Et parce que, si elles réussissent, elles seront rachetées et le danger grandit que des connaissances importantes circulent à l'étranger.

Et parce que les gouvernements d'autres pays s'adaptent de plus en plus à la concurrence de plus en plus féroce sur les marchés mondiaux avec leurs propres programmes ambitieux. "La stratégie industrielle est aussi une réponse à l'agenda de politique économique de la Chine et des États-Unis ", déclare le ministère fédéral de l'Économie. À la "Nouvelle Route de la Soie", le programme de développement d'un milliard de dollars qui est le plus important de l'histoire de la République populaire. Ou aux plans de politique économique de haut vol du gouvernement américain avant même l'arrivée du président Donald Trump.

Le problème de l'économie allemande c'est qu'elle dépend totalement de ses exportations, ce qui est bien dans un monde globalisé et beaucoup moins dans un monde qui fait monter les barrières douanières.

Résultat : les prévisions de croissance de l'allemagne sont de 1% cette année ce qui implique des coupes dans le budget fédéral et donc des négo en cours notamment pour revoir à la baisse les ambitions de Ursula von der Leyen.

http://www.opex360.com/2019/02/05/otan-lobjectif-de-porter-le-budget-militaire-allemand-a-15-du-pib-dici-2025-remis-en-cause/

Le 30/01/2019 à 15:54, Fusilier a dit :

Au même temps, les allemands ne peuvent pas redevenir une puissance militaire, à supposer d'avoir les moyens en hommes etc,  hors d'une alliance ou d'une armée "commune"...  

ET bien vu ce que je viens de lire (le post au-dessus) je confirme pleinement.

Sinon il y a les étrangers vivant en Allemagne et germanophone qui sont demandé.

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Le 16/01/2019 à 20:09, Wallaby a dit :

Suite : il y a eu une résolution anti-allemande au parlement européen et l'ambassadeur américain en Allemagne menace les entreprises allemandes de sanctions :

http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/richard-grenell-und-nord-stream-2-darum-bekaempft-us-botschafter-die-pipeline-a-1247942.html (14 janvier 2019)

Le projet compromet "la sécurité de l'Ukraine et de l'Europe", se plaint l'ambassadeur américain Richard Grenell dans une lettre adressée aux entreprises impliquées dans le projet. La lettre a fait la une des journaux parce que les entreprises l'ont comprise telle qu'elle était censée être : comme une menace.

La résistance contre Nord Stream 2, cependant, n'est pas une bizarrerie de Trump et de son collègue, mais un consensus multipartite aux États-Unis. Et même Maros Sefcovic, commissaire européen à l'énergie, s'est opposé au projet, et de nombreux pays d'Europe de l'Est également.

La part de la Russie dans les importations de gaz de l'Allemagne était récemment d'environ 34 %, et la mise en service de la deuxième ligne Nord Stream, longue d'environ 1 300 km, devrait porter cette part à plus de 50 % à moyen terme.

"Cependant, toutes les études montrent que la crainte d'une dépendance problématique à l'égard de la Russie est exagérée ", déclare Stefan Meister, expert russe de la Société allemande pour la politique étrangère (DGAP). La raison en est que, ces dernières années, plusieurs ports dotés de terminaux pour méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) ont été construits en Europe. Si la Russie cessait soudainement de fournir du gaz - ou seulement à des prix exorbitants - les gros méthaniers en provenance du Qatar, d'Algérie ou des États-Unis pourraient immédiatement s'amarrer aux terminaux.

"A court terme, Nord Stream 2 aurait probablement des effets économiques positifs pour l'Allemagne ", déclare Georg Zachmann, expert en énergie du think tank européen Bruegel. L'Allemagne deviendrait le point central de transbordement du gaz en provenance de Norvège, des Pays-Bas et de Russie. "La concurrence aurait lieu ici, nous aurions tendance à avoir des prix plus bas et une sécurité élevée," dit Zachmann.

Les États-Unis eux-mêmes se déclarent préoccupés par l'indépendance énergétique de l'Europe et la stabilité de l'Ukraine. Ce n'est pas le seul motif : les producteurs américains de gaz liquéfié ont annoncé leur intention de devenir de loin le premier fournisseur de GNL en Europe d'ici 2025. Charlie Riedl, président de l'Association des exportateurs, a récemment déclaré à la Frankfurter Allgemeine que l'objectif est d'"au moins 50 pour cent" du marché.

Dans les cercles gouvernementaux berlinois, on soupçonne que les États-Unis ciblent Nord Stream 2 par des sanctions afin de déplacer un projet concurrent du marché européen du gaz. La loi CAATSA correspondante - qui a créé la base des sanctions américaines contre le gazoduc - stipule à l'article 257 (" Sécurité énergétique ukrainienne ") que l'action contre Nord Stream consiste également à " donner la priorité à l'exportation des ressources énergétiques américaines afin de créer des emplois américains, aider les alliés et partenaires américains et renforcer la politique étrangère américaine ". Josef Braml, expert américain chez DGAP, en tire donc une conclusion draconienne : "Trump veut mettre sous pression l'Allemagne et l'Europe pour que nous achetions plus de GNL".

On suppose que le premier mètre cube de gaz sera pompé par Nord Stream 2 d'ici la fin de l'année. Aux États-Unis, par contre, on s'attend à ce que le Congrès américain adopte une loi sur les sanctions au printemps. Cela pourrait être une sorte de course de vitesse.

L'Ukraine perçoit encore entre deux et trois milliards de dollars en droits de transit par an, ce qui correspond à plus de deux pour cent de la production économique du pays. Toutefois, dans le passé, une part considérable des recettes ukrainiennes provenant des transactions gazières avec la Russie n'a pas fini dans le budget de l'État, mais dans des poches privées et des caisses noires. D'autre part, il n'y a pratiquement pas eu d'investissement dans la réparation du réseau de canalisations : Les oléoducs transitant par l'Ukraine seraient donc 14 fois plus susceptibles d'être touchés par des perturbations que les autres gazoducs.

Depuis quelque temps, le conflit n'est plus mené sur la base d'arguments rationnels, mais " est devenu si chargé qu'il porte atteinte à la réputation de l'Allemagne dans l'UE ", a déclaré M. Meister.

Aux yeux de nombreux États voisins, l'Allemagne est maintenant un mauvais garçon. Il est tout à fait possible que cela puisse se payer une fois de plus - et les voisins de l'UE bloqueraient les intérêts allemands, prévient Meister : "La politique de la chancelière Merkel consistant à ignorer le problème autant que possible a échoué".

Suite :

https://www.dw.com/en/whats-behind-americas-nord-stream-objections/a-47407171 (7 février 2019)

La France est sur le point de retirer son soutien au projet Nord Stream 2, selon un reportage publié par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Techniquement, il ne s'agit pas d'un projet de l'Union européenne. Jusqu'à présent, l'Allemagne a bénéficié du soutien de l'Autriche, de la Belgique, de Chypre, de la France, de la Grèce et des Pays-Bas. Si Paris est vraiment sur le point d'abandonner son soutien, cela pourrait avoir de graves conséquences pour le projet de 1 230 kilomètres (764 milles) puisque les pays travaillent en étroite collaboration.

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https://www.tagesspiegel.de/politik/gaspipeline-nord-stream-2-frankreich-will-gegen-deutschland-stimmen/23958822.html (7 février 2019)

La nouvelle directive sur le gaz sera soumise au vote vendredi à Bruxelles. Cela donnerait à l'UE un levier pour intervenir dans le projet de gazoduc - et éventuellement l'arrêter. La minorité de blocage allemande contre la réforme de la directive est soudainement remise en question parce que la France, selon un porte-parole du gouvernement [français] jeudi, change de camp et rejoint les opposants du Nord Stream 2. La Süddeutsche Zeitung avait annoncé en premier le revirement de la France.

Pendant longtemps, le gouvernement allemand n'avait pas pris au sérieux le malaise européen. Au début, on disait que seuls les Polonais et les Baltes s'y opposaient. Une majorité au sein de l'UE aurait compris la grande préoccupation de l'Allemagne de contribuer à apaiser les tensions en faisant des affaires avec la Russie. L'entreprise de tubes de gaz naturel des années 1970 a été considérée comme un modèle.

Ensuite, il s'est avéré que l'opposition en Europe est beaucoup plus grande, qu'elle inclut également des pays d'Europe occidentale, et que la Commission européenne se met en travers du chemin et doute que l'Allemagne puisse décider seule de tels projets qui ignorent les intérêts de ses partenaires. Dans le litige juridique sur les responsabilités, Bruxelles a d'abord été vaincue.

Le gouvernement allemand espérait toujours que, même s'il ne disposait pas d'une majorité pour le gazoduc en Europe, il pourrait au moins compter sur une minorité de blocage qui empêcherait d'imposer de nouvelles exigences pour le Nord Stream 2. Le pilier central de cette stratégie était la France avec sa part considérable de voix dans les décisions de l'UE.

Un renforcement de la directive sur l'approvisionnement en gaz a été préparé à Bruxelles. Les entreprises qui fournissent le gaz et celles qui possèdent les gazoducs ne doivent pas être identiques. La production et le transport doivent être entre des mains différentes. Jusqu'à présent, cela n'a été le cas qu'au sein de l'UE. À l'avenir, cela s'appliquera également aux pipelines situés en dehors de l'UE si des pays de l'UE participent au projet. Si cet amendement est adopté, le Nord Stream 2 deviendra illégal, comme cela est maintenant prévu. L'entreprise publique russe Gazprom contrôle la production de gaz et le gazoduc.

Berlin pensait que ce changement échouerait en raison d'une minorité de blocage de la Belgique, de la France, de la Grèce, des Pays-Bas, de l'Autriche et de Chypre. Si la France changeait de camp, la nouvelle directive serait adoptée. "Nous ne voulons pas accroître notre dépendance vis-à-vis de la Russie et nuire aux intérêts de pays de l'UE comme la Pologne et la Slovaquie", écrit la Süddeuscher Zeitung citant des cercles gouvernementaux à Paris.

Il reste encore quelques heures avant le vote de vendredi. Heures pendant lesquelles la Chancelière Angela Merkel peut téléphoner au Président Emmanuel Macron. Ou n'est-il peut-être pas désagréable pour elle que Bruxelles bloque Nord Stream 2 et qu'elle soit épargnée par les partenaires européens et les sanctions américaines ?

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-economique-et-commerce-exterieur/actualites-liees-a-la-diplomatie-economique-et-au-commerce-exterieur/2019/article/union-europeenne-energie-q-r-extrait-du-point-de-presse-07-02-19 (7 février 2019)

Q : Le journal Süddeutsche Zeitung a annoncé que la France avait l’intention de soutenir vendredi les amendements à la directive européenne sur le gaz qui limiteraient la mise en œuvre du projet Nord Stream 2 et auxquels l’Allemagne est opposée. Pouvez-vous commenter cette information ?

R : La révision de la directive gaz a pour but d’appliquer les règles du troisième paquet énergie à tous les gazoducs avec les pays tiers entrant sur le territoire européen. La directive révisée s’appliquerait au projet Nord Stream 2.

La France compte soutenir l’adoption d’une telle directive. Les travaux se poursuivent avec nos partenaires, en particulier avec l’Allemagne, sur les modifications qui pourraient être apportées au texte.

https://www.n-tv.de/wirtschaft/USA-erhoehen-Druck-bei-Nord-Stream-2-article20846942.html (7 février 2019)

L'une des explications possibles du nouveau positionnement français est l'augmentation récente de la pression américaine. A Washington, de nouvelles sanctions russes ont été envisagées, qui pourraient également affecter la compagnie pétrolière française Total, très active en Russie. Une hypothèse est que les Etats-Unis auraient pu, au moins indirectement, faire chanter la France avec de tels stratagèmes. En rejetant le gazoduc, Paris accepterait qu'il y ait un différend sérieux entre l'Allemagne et la France, qui sont des partenaires clés pour l'UE. Depuis son entrée en fonction, le président Emmanuel Macron a toujours insisté sur le partenariat étroit avec la chancelière allemande Angela Merkel.

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Le 05/02/2019 à 15:24, herciv a dit :

Le problème de l'économie allemande c'est qu'elle dépend totalement de ses exportations, ce qui est bien dans un monde globalisé et beaucoup moins dans un monde qui fait monter les barrières douanières.

Hmmmoui enfin c'est un problème de riche :happy: !

L'Allemagne est le troisième exportateur au monde avec 1,25 trillion de dollars et un excédent commercial de 277 milliards. Pas très loin des Etats-Unis avec 1,32 trillion de dollars - mais un déficit de 800 milliards ! - ceci en dépit d'une population quatre fois moindre !

Ou encore, elle exporte deux fois et demie autant que la France, en dépit d'une population seulement un quart plus élevée.

 

 

 

il y a une heure, Wallaby a dit :

https://www.tagesspiegel.de/politik/gaspipeline-nord-stream-2-frankreich-will-gegen-deutschland-stimmen/23958822.html (7 février 2019)

La nouvelle directive sur le gaz sera soumise au vote vendredi à Bruxelles. Cela donnerait à l'UE un levier pour intervenir dans le projet de gazoduc - et éventuellement l'arrêter. La minorité de blocage allemande contre la réforme de la directive est soudainement remise en question parce que la France, selon un porte-parole du gouvernement [français] jeudi, change de camp et rejoint les opposants du Nord Stream 2. La Süddeutsche Zeitung avait annoncé en premier le revirement de la France.

(...) Il reste encore quelques heures avant le vote de vendredi. Heures pendant lesquelles la Chancelière Angela Merkel peut téléphoner au Président Emmanuel Macron. Ou n'est-il peut-être pas désagréable pour elle que Bruxelles bloque Nord Stream 2 et qu'elle soit épargnée par les partenaires européens et les sanctions américaines ?

:blink: ! Comment dit-on un "coup de Trafalgar" en allemand ?

Je ne comprends pas tellement l'intérêt pour la France de mettre des bâtons dans les roues de l'Allemagne sur ce sujet. A moins qu'il ne s'agisse d'un "coup de pression" pour aider les négociations avec Berlin sur un autre sujet ?

Si ce n'est pas pour une négociation de ce genre, en particulier si c'est pour faire plaisir à Donald, c'est une très mauvaise décision. 

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il y a 22 minutes, Alexis a dit :

:blink: ! Comment dit-on un "coup de Trafalgar" en allemand ?

Je ne comprends pas tellement l'intérêt pour la France de mettre des bâtons dans les roues de l'Allemagne sur ce sujet. A moins qu'il ne s'agisse d'un "coup de pression" pour aider les négociations avec Berlin sur un autre sujet ?

Si ce n'est pas pour une négociation de ce genre, en particulier si c'est pour faire plaisir à Donald, c'est une très mauvaise décision. 

Parce que d’après l'un des articles les US auraient demandés gentiment.

 

Modifié par Castor
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il y a 8 minutes, Alexis a dit :

 ! Comment dit-on un "coup de Trafalgar" en allemand ?

Un traité de Versailles ? Un coup de poignard dans le dos ?

il y a 8 minutes, Alexis a dit :

Je ne comprends pas tellement l'intérêt pour la France de mettre des bâtons dans les roues de l'Allemagne sur ce sujet. A moins qu'il ne s'agisse d'un "coup de pression" pour aider les négociations avec Berlin sur un autre sujet ?

Si ce n'est pas pour une négociation de ce genre, en particulier si c'est pour faire plaisir à Donald, c'est une très mauvaise décision.  

En tout cas c'était bien la peine de faire tout ce cinéma avec le Traité d'Aix-la-Chapelle.

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à l’instant, Castor a dit :

Parce que d’après l'une des articles les US auraient demandés gentiment.

Ce n'est qu'une interprétation. Il y a d'autres possibilités, par exemple un "coup de pression" sur l'Allemagne pour qu'elle soit plus arrangeante sur un autre dossier, le tout se réglant en direct entre Merkel et Macron et la France maintenant au final son soutien à Nord Stream 2 une fois obtenu telle concession - ce serait alors une tactique de négociation somme toute ordinaire.

S'il s'agit des Etats-Unis qui "demandent gentiment", la décision est très mauvaise. Ce n'est pas en ordre dispersé qu'on résistera aux pressions du président gazouilleur américain ni du dictateur totalitaire chinois.

il y a 3 minutes, Wallaby a dit :

Un traité de Versailles ? Un coup de poignard dans le dos ?

En tout cas c'était bien la peine de faire tout ce cinéma avec le Traité d'Aix-la-Chapelle.

Dolchstoß in den Rücken... Danke schön :smile: !

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https://www.sueddeutsche.de/politik/macron-merkel-frankreich-deutschland-sicherheitskonferenz-siko-1.4321523 (7 février 2019)

Le président français Macron ne se présentera pas comme prévu avec Mme Merkel à la conférence sur la sécurité à Munich.

L'Élysée a dit que l'annulation par Macron de la conférence sur la sécurité n'avait rien à voir avec le débat sur le pipeline. La chancelière a également dédramatisé en disant que ce n'était pas nouveau qu'il y eût des opinions divergentes sur Nord Stream 2.

Le Palais de l'Élysée a déclaré que le chef de l'État français souhaitait passer plus de temps dans le pays pour parler aux élus locaux. Macron recherche leur soutien dans le contexte des protestations du mouvement connu sous le nom de Gilets Jaune. Néanmoins, l'annulation surprenante de l'apparition de Munich renforce l'impression que les relations franco-allemandes se refroidissent. La décision de Macron de ne pas se présenter avec Merkel serait "un signal symbolique", a déclaré Henrik Enderlein, directeur de l'Institut franco-allemand Jacques Delors à Berlin. Il y a de plus en plus de signes d'une "aliénation rampante", dit Enderlein, qui est un confident de Macron.

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Il y a 10 heures, collectionneur a dit :

L'administration allemande continuait de traîner les pieds sur les exportations de matériel militaire, ceci peut expliquer cela :

http://www.opex360.com/2019/02/07/blindes-arquus-a-vu-son-chiffre-daffaires-progresser-de-25-en-2018/

 

il y a aussi "les bonnes idées" allemandes comme l'embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite.. qui concernerait au premier chef la France ...  l’égoïsme  Allemand dans les réponses apportée par l'Europe aux multiples chantages de Trump sur le commerce ou, l'Iran ou encore la taxation des GAFA,  sa capacité à faire une OPA sur les postes stratégiques des institutions européennes, une certaine hypocrisie quand à sa volonté affichée d'aller de l'avant sur l'Europe et ensuite de freiner des 4 fers,  beaucoup de flou et d'incertitudes me semble-t-il dans chacun des partenariats avec ce pays, quelques coups en douce malgré des accords conclus dans le spacial   ..... disons qu'il y a une certain fausseté actuellement des Allemands envers la France - l'Allemagne ne joue pas franc.

Au début on ferme les yeux, puis on se dit que c'est la dernière fois, mais à force, tout ça  finit par empoisonner l’atmosphère.

Modifié par Lezard-vert
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Il y a 2 heures, Lezard-vert a dit :

il y a aussi "les bonnes idées" allemandes comme l'embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite.. qui concernerait au premier chef la France ...  l’égoïsme  Allemand dans les réponses apportée par l'Europe aux multiples chantages de Trump sur le commerce ou, l'Iran ou encore la taxation des GAFA,  sa capacité à faire une OPA sur les postes stratégiques des institutions européennes, une certaine hypocrisie quand à sa volonté affichée d'aller de l'avant sur l'Europe et ensuite de freiner des 4 fers,  beaucoup de flou et d'incertitudes me semble-t-il dans chacun des partenariats avec ce pays, quelques coups en douce malgré des accords conclus dans le spacial   ..... disons qu'il y a une certain fausseté actuellement des Allemands envers la France - l'Allemagne ne joue pas franc.

Au début on ferme les yeux, puis on se dit que c'est la dernière fois, mais à force, tout ça  finit par empoisonner l’atmosphère.

La France aussi peut prendre des décisions "morales" :

La France a annoncé jeudi son soutien à la révision de la directive européenne sur le gaz, une position susceptible de remettre en cause la construction du pipeline Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne.   (...) 
https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1PW1PM-OFRTP
 

Révélation

Pour éviter de voir le projet contrarié, Berlin oeuvre en coulisses auprès des autres capitales européennes pour réunir une minorité de blocage. (...)
Jusqu’alors, les alliés de Berlin, dont la France, l’Italie et l’Espagne, semblaient réticents à aller contre la volonté du gouvernement allemand. 
“La position francaise était connue des autorités allemandes. On avait pris la décision de ne pas s’exprimer publiquement”, précise-t-on de source diplomatique française.  
De source européenne, on estime ce soutien potentiellement décisif, dans la mesure où il rendra plus difficile l’obtention d’une minorité de blocage par Berlin. (...)
La révision de la directive a reçu l’aval du Parlement européen en mars, un feu vert qui ouvre la voie à une adoption rapide de la réglementation si le Conseil européen réunissait une majorité pour l’approuver. 

L'Allemagne reste le pays le plus important de l'UE, mais ça ne veut pas dire qu'il peut décider tout seul. Si Berlin pour des raisons de politique intérieure prend des décisions avec des conséquences négatives sur ses voisins, il faut accepter que ces derniers réagissent.
Accessoirement, ça permet aussi de relativiser, l'image du couple franco allemand fusionnel se réunissant en catimini pour décider à deux de l'avenir de l'UE (Idem pour le cliché de Macron, président eurolâtre et germanophile béat).

Maintenant, je ne me fais pas d'illusion, si l'Allemagne fait preuve de bonne volonté pour les exportations d'armement, je m'attend à ce qu'on fasse de même pour la directive sur le gaz. Désolé pour les partisans d'un souverainisme sourcilleux, mais les bonnes relations entre états, reposent a minima sur les compromis, et de préférence sur le respect de quelques principes partagés. Comme celles entre personnes d'ailleurs (ou entre les participants à ce forum :tongue:). Bienvenus dans le merveilleux monde de la Diplomatie et de la Realpolitik

Modifié par Desty-N
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Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

Est-ce qu'il va y avoir maintenant des rétorsions allemandes contre la France, du style retrait des troupes allemandes du Mali ?

Marrant, on oscille entre Merkel-Macron fixant à deux l'avenir de l'UE et guéguerre franco-allemande :laugh:. Personnellement, je préfère espérer qu'il s'agit d'une piqure de rappel de la part de la part de l'Elysée. La directive n'est pas encore votée. Si l'Allemagne prend maintenant des mesures de rétorsion, elle peut sans doute faire une croix sur le rejet de la directive, ce qui rendrait Nord Stream 2 TRES hasardeux.

Après le vote, c'est une autre histoire, mais, au risque de me répéter, la RFA quoique pays le plus important de l'UE, ne peut pas tout décider toute seul. En diplomatie, on essaye d'aboutir à des compromis, qui reflètent avant tout le rapport de force. Si globalement, face à Paris, ce dernier s'avère en faveur de Berlin, il ne faut pas non plus le voir de manière binaire. Dans nombre de cas, le soutien de la France peut s'avérer nécessaire voire indispensable. Si l'Allemagne se lance dans une escalade de rétorsions, elle risque de finir par le regretter. Il y aura surement d'autres directives européennes où la décision tricolore s'avèrera importante.
Non ça ne correspondra pas toujours avec l’intérêt exclusif de la France, en tout cas à court terme. Mais comme on dit, on quitte l'adolescence pour devenir adulte quand on apprend à gérer ses frustrations. Cela ne veut pas dire qu'il faut tout accepter, juste que le souverainisme ça ne se résume pas à trépigner en hurlant "oui, mais je veux !!" Certains de nos voisins (tousse-Italie/ Angleterre -tousse) semblent s'y adonner assez souvent en ce moment, avec les brillants résultats qu'on peut observer :rolleyes:
Accessoirement avec la départ de la Grande-Bretagne, le rapport de force change. Je crois que Bismarck Kissinger disait que dans un jeu à trois, il faut être l'un des deux. L'habileté de la diplomatie de Londres consistait parfois à offrir à Paris ou Berlin une alternative. C'en est fini, désormais. 

Reste à savoir si la Chancelière succombera à la tentation de donner systématiquement la préférence à des considérations de politique intérieure. J'espère que les conséquences AFD-iennes de sa décision d'accueillir un million d'immigrés lui ont servi de leçon. Dans le cas contraire, le quai d'Orsay peut d'ores et déjà se frotter les mains. Entre les pays de l'Est qui ne gardent pas toujours un bon souvenir des années 1940, et les nations méditerranéennes pas trop adeptes des leçons de rigueur, nos diplomates vont se régaler!

Modifié par Desty-N
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https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/gazoduc-nord-stream-2-piege-russe-ou-necessite-europeenne-806626.html (7 février 2019)

La Pologne, qui fait office de chef de file des opposants, a déjà refusé le doublement du gazoduc Yamal, qui traverse son territoire en provenance de Russie.

N'est-ce pas un peu stupide de la part des Polonais de se priver ainsi d'un levier de pouvoir qu'est le robinet du gaz entre la Russie et l'Allemagne ? Ils pensent empêcher ainsi la Russie de vendre son gaz ?

D'autres dénoncent également une position biaisée de la part de la Commission européenne. En s'opposant au projet South Stream - projet avorté de gazoduc paneuropéen qui aurait cheminé le gaz russe par la mer Noire -, elle a privé les « petits » États - la Bulgarie, la Grèce et la Serbie - des revenus de transit d'un gazoduc.

Je n'ai pas souvenir non plus que l'Allemagne se soit montrée très solidaire de ces pays (auxquels il faut peut-être ajouter l'Autriche ou l'Italie comme bénéficiaires de South Stream) et soit montée au créneau pour les aider face à Bruxelles.

L'un des gagnants de l'affaire, c'est Erdogan, qui pourra dire merci à Emmanuel Macron, puisque de cette façon le gazoduc Turkish Stream va devenir une voie d'acheminement du gaz russe encore plus rare et précieuse pour l'Europe.

Il y a aussi le ban et l'arrière-ban des otanistes pro-américains qui se félicitent de ce que fait Macron :

http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/nord-stream-2-frankreich-rueckt-von-pipeline-ab-und-von-angela-merkel-a-1252185.html (7 février 2019)

En Allemagne, Macron peut également compter sur des messages d'approbation, car Nord Stream 2 est controversé, même au sein de la CDU-CSU. "Il est juste que la France fasse passer le bien de l'unité européenne avant la solidarité avec l'Allemagne", a déclaré par exemple jeudi sur Twitter Norbert Röttgen (CDU), président de la commission des affaires étrangères du Bundestag. "Ce n'est pas la faute des Français si nous nous sommes isolés en Europe avec Nord Stream 2 au détriment de la sécurité des autres". C'est aussi un avertissement sévère envoyé à notre chancelière.

Au Parlement européen, il y a également de puissants opposants au projet : Manfred Weber, tête de liste PPE aux élections européennes, et le député européen CDU spécialiste de politique étrangère Elmar Brok. Reinhard Bütikofer, expert en politique étrangère des Verts, s'est également félicité du revirement de Macron : "si vous n'arrivez pas à passer la tête à travers le mur, dit Bütikofer, à un moment donné vous devriez arrêter de courir contre".

Modifié par Wallaby
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Il y a 3 heures, Desty-N a dit :

Désolé pour les partisans d'un souverainisme sourcilleux, mais les bonnes relations entre états, reposent a minima sur les compromis, et de préférence sur le respect de quelques principes partagés. Comme celles entre personnes d'ailleurs (ou entre les participants à ce forum :tongue:). Bienvenus dans le merveilleux monde de la Diplomatie et de la Realpolitik

Bien sûr. Mais cela n'a rien à voir avec le souverainisme :happy: !

Lequel ne consiste pas à refuser les compromis, nécessité évidente de toute vie en société - y compris une société de nations - mais en ceci seulement de refuser que les décisions soient prises ailleurs que dans les institutions légitimes et démocratiques des nations, plutôt que dans des institutions non démocratiques ou par des lobbys internes ou externes.

Y compris lorsque certaines - beaucoup - de ces décisions sont des compromis.

 

il y a une heure, Desty-N a dit :

Marrant, on oscille entre Merkel-Macron fixant à deux l'avenir de l'UE et guéguerre franco-allemande :laugh:.

Il y a sans doute une part d'exagération médiatique ou de propagande "communication" gouvernementale, que ce soit pour afficher amitié indéfectible ou querelles. Mais j'ai l'impression que d'une manière générale beaucoup de gens sont "à cran" à notre époque, et ceci dans beaucoup de pays.

A voir les commentaires des articles détaillant ce revirement français dans la presse allemande, c'est assez évident. Et c'est tout aussi vrai dans l'autre sens, voir l'idée assez ridicule comme quoi le pacte d'Aix serait le masque d'une tentative de germanisation de l'Alsace.

 

il y a une heure, Desty-N a dit :

Accessoirement avec la départ de la Grande-Bretagne, le rapport de force change. Je crois que Bismarck Kissinger disait que dans un jeu à trois, il faut être l'un des deux. L'habileté de la diplomatie de Londres consistait parfois à offrir à Paris ou Berlin une alternative. C'en est fini, désormais.

C'est vrai, mais après le départ du RU le jeu dans l'UE se joue toujours avec trois joueurs principaux, de même que dans l'euro les trois pays principaux sont bien Allemagne, France... et Italie.

Et il n'y a guère d'habileté dans la série de provocations et insultes politiciennes réciproques qui a abouti à la fâcherie actuelle avec nos voisins transalpins. Ni de la part de Macron, ni de la part de Di Maio et Salvini. Ce trio semble s'inquiéter davantage de jeux politiciens en vue des élections européennes que des intérêts de leurs pays respectifs.

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