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Opération Barkhane


Messages recommandés

Puisque l'on parle de compositeur de musique classique du 19éme siècle, France 5 diffuse ce soir un documentaire sur Wagner (Wagner l'armée de l'ombre de Poutine), à partir de 20h55, durée 1h20.

Les journalistes du docu évoquaient sur France Info, l’arrivé d'anciens de la légion étrangère dans Wagner.

Modifié par gargouille
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Bamako accusait la France d'avoir contribué à la partition du pays, voilà que les groupes armés du Nord du pays se proposent de combler le vide laissé par le départ de Barkhane :bloblaugh:

Absolument brillant

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220222-les-groupes-armés-signataires-prêts-à-combler-le-vide-laissé-par-barkhane

 

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Il y a 10 heures, olivier lsb a dit :

Super article du Monde sur le retrait Français du Mali, bien documenté. 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/18/barkhane-defaite-d-une-utopie-politico-militaire_6114184_3212.html

Quelques extraits:

Sur les prises d'otage et l'impératif d'y remédier. Surpris de voir qu'on avait une idée assez précise des ressources nécessaires, même si on a un peu explosé le budget de départ au final

Sur les conditions pour bien exploiter la victoire initiale, grande lucidité également coté armées

Refus assumé du nation building par peur du procès Françafrique, en dépit des analyses remontées du terrain

Malentendu et hypocrisie sur les accords d'Alger

Sur l'islamisation croissante, à la fois subie et désirée

Une vraie info également, en tout cas très peu relayée y compris sur Air Defense, concernant le rôle de l'AfD et des travaux civils financés. Quel gâchis de ne pas en avoir fait des tonnes en communication la dessus. Cette peur de l'accusation de colonialisme devient vraiment un obstacle stratégique majeur auquel il va falloir s'attaquer sérieusement. D'autres plus à l'Est n'ont pas autant de scrupules pour des comportements bien pires et une narration qui esquive habilement tout procès en la matière.

Anecdote également assez cocace, qui en dit long sur la lucidité des militaires et l'aveuglement du décideur politique

AU vu de ce que tu en as mis, excellent article en effet, très exact sur les faits relatés.

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Il y a 12 heures, olivier lsb a dit :

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/18/barkhane-defaite-d-une-utopie-politico-militaire_6114184_3212.html

Or ce grignotage du territoire malien par les GAT ou leurs affiliés est aussi le signal, encore difficile à décrypter à l’époque, d’une islamisation grandissante de la société malienne, y compris des élites et d’une partie de la jeunesse de Bamako.

Cette théorie selon laquelle toutes les islamisations se valent, que le salafisme qui se développe dans la société malienne est un facteur explicatif du djihadisme, est contestée pour l'essentiel, par Mathieu Pellerin :

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/pellerin_afrique_ouest_djihadisme_sahel_2022_0.pdf p.22-23

L’idée qu’il y aurait continuum naturel entre salafisme et djihadisme est fortement contredite par la réalité des dynamiques observées dans tout l’espace sahélien. De même, l’idée selon laquelle les écoles coraniques prédisposeraient les Talibés à rejoindre les groupes djihadistes est tout aussi contestable, ce qu’une étude récente de l’AFD vient confirmer35. Dire cela ne revient pas à occulter la dimension religieuse dans les dynamiques de recrutement. Il existe évidemment des recrutements qui s’opèrent au sein de la mouvance salafiste quiétiste, de même que parmi les fidèles d’imams liés aux groupes djihadistes ou de talibés de certains maîtres coraniques. Par ailleurs, l’accent mis par les groupes djihadistes sur l’importance des prêches démontre que l’argumentation religieuse parvient à toucher certaines cibles. De fait, toutes les cellules djihadistes sont originellement formées par des militants convaincus du message qu’ils portent après avoir passé plusieurs années au sein du groupe. Toutefois, ces prêches insistent souvent sur des messages qui n’ont rien de religieux, mais touchent à la justice sociale, à la nécessité pour certaines communautés de s’opposer par les armes à des situations d’injustice ou de précarité sociale dont l’État est présenté comme responsable. Dès lors, l’adhésion aux groupes djihadistes devient indissociable d’un engagement pour un idéal de société qui s’incarne à travers un projet religieux. C’est la raison pour laquelle l’adhésion religieuse s’opère souvent a posteriori, une fois le recrutement effectué.

Le salafisme dans les pays côtiers, loin d’avoir adopté un discours de violence, s’est généralement ancré dans le paysage religieux de ces États et a promu ses idées de manière pacifique comme le montrent certains travaux sur la Côte d’Ivoire36. L’expansion croissante de la menace djihadiste dans ces pays tend à généraliser l’idée que la menace viendrait précisément de ce courant salafiste, perçu comme un allié objectif des groupes armés qui se revendiquent du djihad. Il en découle une lecture proprement religieuse du phénomène qui peut paraître en décalage avec la réalité de la menace37. À nouveau, il n’est pas à exclure que certaines mosquées ou certaines écoles coraniques puissent devenir des foyers de recrutement, mais la dynamique djihadiste qui se propage depuis le Sahel trouverait prioritairement ses racines dans les dynamiques sociales préalablement mentionnées, et non dans un terreau salafiste supposé être prédisposé à la violence. Rien à ce stade n’indique que les cellules djihadistes en développement, tant au Bénin qu’en Côte d’Ivoire, ne s’appuient sur des réseaux religieux locaux. Un mauvais diagnostic conduira à des solutions erronées, avec un risque d’accentuation des tensions entre courants religieux par une stigmatisation des courants salafistes. Or, dans la plupart des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, les tensions entre soufis et salafistes sont réelles et ont pu, épisodiquement donner lieu à des épisodes de violence comme à Labé en Guinée ou à Man en Côte d’Ivoire. Que la société ivoirienne puisse être traversée par une « salafisation » quiétiste qui irait à l’encontre des valeurs traditionnelles de la société est une problématique à part entière qui ne doit pas être vue comme préparant mécaniquement le terrain des groupes djihadistes.

Donc sauf si Mathieu Pellerin se trompe complètement, on ne peut pas dire que l'article du Monde soit "bien documenté".

Il y a 12 heures, olivier lsb a dit :

Au passage, j'en profite pour rappeler à tous ceux qui aiment taper régulièrement sur la presse:

1. Elle reste généraliste, et n'a pas forcément toute la puissance de feux technique pour donner des analyses de haut vol

2. Pour autant, quand elle est payante et payée par ses abonnés, les moyens de fournir des articles de qualité existent et celui-ci en est un bel exemple: pas de "gauchisme", de "défaitisme" ou de journalisme d'opinion. Du terrain, du témoignage, de l'expérience qui parle

J'ai reparcouru une partie de mes notes sur la Centrafrique tout à l'heure, et j'avais noté un bel effort d'un envoyé spécial du Monde à l'époque - parmi d'autres considérations sur notre accès en tant que citoyen français, à ce qui se passe là-bas :

Le 10/02/2014 à 13:18, Wallaby a dit :

Le drame, ici, c'est le déclin de la presse française, mais aussi mondiale (britannique, américaine) qui n'envoie pas suffisamment de reporters de talent et d'expérience sur place et qui vont chercher des informations inédites tout en ayant le souci de la mise en contexte, et un regard critique sur leurs sources.

Le photographe britannique Marcus Bleasdale dit ceci :

http://news.nationalgeographic.com/news/2014/02/140207-central-african-republic-violence-marcus-bleasdale/ (7 février 2014)

C'est une catastrophe complète à la quelle personne ne semble accorder beaucoup d'attention. Je peux compter le nombre de journalistes sur les doigts de la main.

Par exemple l'envoyé spécial du journal Le Monde qui a rédigé presque un article par jour jusqu'au 29 janvier ( http://www.lemonde.fr/journaliste/cyril-bensimon/ ) fait silence radio depuis, ou presque, avec une apparition le 7 février (mentionnée par TimTR, ci-dessus #1329 http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/02/07/en-centrafrique-la-situation-empire-sur-l-ensemble-du-pays_4362393_3212.html ) qui est une interview d'une responsable de Médecins Sans Frontières présente sur place, et qui ne permet pas de dire où le journaliste se trouve, s'il est toujours à Bangui ou s'il est rentré en France et a réalisé l'interview par téléphone.

Face à cette pénurie de moyen des journaux, on récupère une information qui est de moindre qualité, car le point de vue des observateurs du type ONG - ou du type politicien local - ou du type porte-parole de telle ou telle armée, est moins mis dans une perspective globale et critique.

Je me demande s'il n'y a pas un problème de langue. Dans les vidéos de Médecins Sans Frontières que j'ai mentionnées ci-dessus ( http://www.air-defense.net/forum/topic/4573-cela-chauffe-en-centrafrique/page-44#entry737343 ), il y a des interviews de réfugiés sans sous-titres, donc on ne comprend pas ce qu'ils disent. Et il y a des séquences avec deux musulmans s'exprimant en français donc on comprend ce qu'ils disent. Il n'y a aucun réfugié non-musulman s'exprimant en français dans ces vidéos. Est-ce que par hasard les musulmans ne seraient pas plus facilement en mesure de s'exprimer en français, ce qui pourrait conduire à une surreprésentation de leur point de vue dans les médias français et internationaux ? C'est aussi un problème de moyens car l'obstacle de la langue n'en est plus un si l'on a suffisamment d'argent pour embaucher des interprètes ou des traducteurs pour mettre des sous-titres dans les vidéos...

Je me demande s'il n'y a pas aussi un problème de sciences humaines. Y a-t-il dans les universités en France (ou en Amérique ou en Allemagne ou en Angleterre...) ou à l'université de Bangui un anthropologue ou un sociologue qui pourrait être interviewé ? Un peu comme les nombreux anthropologues spécialistes des Touareg (j'aime beaucoup Pierre Boiley, mais il y en a beaucoup d'autres, et non moins talentueux) qui ont été interviewés, qui ont participé à des débats à la télévision dans le cadre de l'opération Serval au Mali ? 

Lorsqu'on entend un prêtre dire qu'il y a 60% de la population qui est ni musulmane ni chrétienne ( http://www.air-defense.net/forum/topic/4573-cela-chauffe-en-centrafrique/page-44#entry737029 ) on se dit qu'il y a comme un problème anthropologique, un problème de sciences humaines, dans la dichotomie chrétiens-musulmans utilisée par 95% des journalistes occidentaux.

Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème de manque de moyens dans nos universités, en Occident ?

On peut aussi comparer à la Syrie où l'on peut se faire aider pour la compréhension des choses par l'Institut Français du Proche Orient ( http://www.air-defense.net/forum/index.php?app=forums&module=forums&section=findpost&pid=736814 ). Est-ce qu'on a un « Institut Français de l'Afrique Équatoriale » ?

 

Modifié par Wallaby
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@Wallaby : je ne comprend pas grand chose de ce que raconte ce M. Mathieu Pellerin, ou plutôt je ne vois pas où il veut en venir.

  • les "salafistes quiétistes" ne deviendraient pas tous djihadistes (violents j'imagine)
  • certains sont d'abord attirés par des prêches sociétaux plus que par la foi en elle-même
  • le problème n'est pas tant le salafisme que des "dynamiques sociales" qui le précèdent ?

Ce serait ça ? Et de quelles "dynamiques sociales" cause-t-il ? C'est d'un confus...

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il y a 25 minutes, Boule75 a dit :

: je ne comprend pas grand chose de ce que raconte ce M. Mathieu Pellerin, ou plutôt je ne vois pas où il veut en venir.

  • les "salafistes quiétistes" ne deviendraient pas tous djihadistes (violents j'imagine)
  • certains sont d'abord attirés par des prêches sociétaux plus que par la foi en elle-même
  • le problème n'est pas tant le salafisme que des "dynamiques sociales" qui le précèdent ?

Ce serait ça ? Et de quelles "dynamiques sociales" cause-t-il ? C'est d'un confus...

Si tu ne veux pas faire l'effort de lire l'article et de le comprendre, je ne peux pas le faire à ta place. D'autre part tu peux compléter par sa documentation, notamment l'étude de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) qu'il indique. Tout est sourcé, numéroté. Tout ne peut pas tomber tout cuit dans la bouche. Parfois il faut travailler pour comprendre un dossier.

Modifié par Wallaby
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il y a 26 minutes, Wallaby a dit :

Si tu ne veux pas faire l'effort de lire l'article et de le comprendre, je ne peux pas le faire à ta place. D'autre part tu peux compléter par sa documentation, notamment l'étude de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) qu'il indique. Tout est sourcé, numéroté. Tout ne peut pas tomber tout cuit dans la bouche. Parfois il faut travailler pour comprendre un dossier.

Eh bien l'extrait est très difficilement compréhensible, d'une confusion totale : ça ne donne pas envie pour le reste.

Est-ce qu'au moins l'esquisse de résumé faite au-dessus correspond à un début de ce qu'il faudrait comprendre ?

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Il y a 7 heures, Wallaby a dit :

Cette théorie selon laquelle toutes les islamisations se valent, que le salafisme qui se développe dans la société malienne est un facteur explicatif du djihadisme, est contestée pour l'essentiel, par Mathieu Pellerin :

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/pellerin_afrique_ouest_djihadisme_sahel_2022_0.pdf p.22-23

L’idée qu’il y aurait continuum naturel entre salafisme et djihadisme est fortement contredite par la réalité des dynamiques observées dans tout l’espace sahélien. De même, l’idée selon laquelle les écoles coraniques prédisposeraient les Talibés à rejoindre les groupes djihadistes est tout aussi contestable, ce qu’une étude récente de l’AFD vient confirmer35. Dire cela ne revient pas à occulter la dimension religieuse dans les dynamiques de recrutement. Il existe évidemment des recrutements qui s’opèrent au sein de la mouvance salafiste quiétiste, de même que parmi les fidèles d’imams liés aux groupes djihadistes ou de talibés de certains maîtres coraniques. Par ailleurs, l’accent mis par les groupes djihadistes sur l’importance des prêches démontre que l’argumentation religieuse parvient à toucher certaines cibles. De fait, toutes les cellules djihadistes sont originellement formées par des militants convaincus du message qu’ils portent après avoir passé plusieurs années au sein du groupe. Toutefois, ces prêches insistent souvent sur des messages qui n’ont rien de religieux, mais touchent à la justice sociale, à la nécessité pour certaines communautés de s’opposer par les armes à des situations d’injustice ou de précarité sociale dont l’État est présenté comme responsable. Dès lors, l’adhésion aux groupes djihadistes devient indissociable d’un engagement pour un idéal de société qui s’incarne à travers un projet religieux. C’est la raison pour laquelle l’adhésion religieuse s’opère souvent a posteriori, une fois le recrutement effectué.

Le salafisme dans les pays côtiers, loin d’avoir adopté un discours de violence, s’est généralement ancré dans le paysage religieux de ces États et a promu ses idées de manière pacifique comme le montrent certains travaux sur la Côte d’Ivoire36. L’expansion croissante de la menace djihadiste dans ces pays tend à généraliser l’idée que la menace viendrait précisément de ce courant salafiste, perçu comme un allié objectif des groupes armés qui se revendiquent du djihad. Il en découle une lecture proprement religieuse du phénomène qui peut paraître en décalage avec la réalité de la menace37. À nouveau, il n’est pas à exclure que certaines mosquées ou certaines écoles coraniques puissent devenir des foyers de recrutement, mais la dynamique djihadiste qui se propage depuis le Sahel trouverait prioritairement ses racines dans les dynamiques sociales préalablement mentionnées, et non dans un terreau salafiste supposé être prédisposé à la violence. Rien à ce stade n’indique que les cellules djihadistes en développement, tant au Bénin qu’en Côte d’Ivoire, ne s’appuient sur des réseaux religieux locaux. Un mauvais diagnostic conduira à des solutions erronées, avec un risque d’accentuation des tensions entre courants religieux par une stigmatisation des courants salafistes. Or, dans la plupart des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, les tensions entre soufis et salafistes sont réelles et ont pu, épisodiquement donner lieu à des épisodes de violence comme à Labé en Guinée ou à Man en Côte d’Ivoire. Que la société ivoirienne puisse être traversée par une « salafisation » quiétiste qui irait à l’encontre des valeurs traditionnelles de la société est une problématique à part entière qui ne doit pas être vue comme préparant mécaniquement le terrain des groupes djihadistes.

Donc sauf si Mathieu Pellerin se trompe complètement, on ne peut pas dire que l'article du Monde soit "bien documenté".

 

L'article du Monde ne dit pas autre chose. Il ne dit pas que c'est l'islamisation croissante de la société qui créé les GAT et la violence consubstantielle. Il dit, outre que c'est "encore difficile à décrypter", que l'islamisation croissante de la société aide à l'acceptation du combat des GAT et à leur tolérance en moyenne par les décideurs politiques Maliens, ainsi que la population. AMHA, c'est pas antinomique avec ce que décrit Mathieu Pellerin.

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Il y a 9 heures, Wallaby a dit :

Cette théorie selon laquelle toutes les islamisations se valent, que le salafisme qui se développe dans la société malienne est un facteur explicatif du djihadisme, est contestée pour l'essentiel, par Mathieu Pellerin :

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/pellerin_afrique_ouest_djihadisme_sahel_2022_0.pdf p.22-23

L’idée qu’il y aurait continuum naturel entre salafisme et djihadisme est fortement contredite par la réalité des dynamiques observées dans tout l’espace sahélien. De même, l’idée selon laquelle les écoles coraniques prédisposeraient les Talibés à rejoindre les groupes djihadistes est tout aussi contestable, ce qu’une étude récente de l’AFD vient confirmer35. Dire cela ne revient pas à occulter la dimension religieuse dans les dynamiques de recrutement. Il existe évidemment des recrutements qui s’opèrent au sein de la mouvance salafiste quiétiste, de même que parmi les fidèles d’imams liés aux groupes djihadistes ou de talibés de certains maîtres coraniques. Par ailleurs, l’accent mis par les groupes djihadistes sur l’importance des prêches démontre que l’argumentation religieuse parvient à toucher certaines cibles. De fait, toutes les cellules djihadistes sont originellement formées par des militants convaincus du message qu’ils portent après avoir passé plusieurs années au sein du groupe. Toutefois, ces prêches insistent souvent sur des messages qui n’ont rien de religieux, mais touchent à la justice sociale, à la nécessité pour certaines communautés de s’opposer par les armes à des situations d’injustice ou de précarité sociale dont l’État est présenté comme responsable. Dès lors, l’adhésion aux groupes djihadistes devient indissociable d’un engagement pour un idéal de société qui s’incarne à travers un projet religieux. C’est la raison pour laquelle l’adhésion religieuse s’opère souvent a posteriori, une fois le recrutement effectué.

Le salafisme dans les pays côtiers, loin d’avoir adopté un discours de violence, s’est généralement ancré dans le paysage religieux de ces États et a promu ses idées de manière pacifique comme le montrent certains travaux sur la Côte d’Ivoire36. L’expansion croissante de la menace djihadiste dans ces pays tend à généraliser l’idée que la menace viendrait précisément de ce courant salafiste, perçu comme un allié objectif des groupes armés qui se revendiquent du djihad. Il en découle une lecture proprement religieuse du phénomène qui peut paraître en décalage avec la réalité de la menace37. À nouveau, il n’est pas à exclure que certaines mosquées ou certaines écoles coraniques puissent devenir des foyers de recrutement, mais la dynamique djihadiste qui se propage depuis le Sahel trouverait prioritairement ses racines dans les dynamiques sociales préalablement mentionnées, et non dans un terreau salafiste supposé être prédisposé à la violence. Rien à ce stade n’indique que les cellules djihadistes en développement, tant au Bénin qu’en Côte d’Ivoire, ne s’appuient sur des réseaux religieux locaux. Un mauvais diagnostic conduira à des solutions erronées, avec un risque d’accentuation des tensions entre courants religieux par une stigmatisation des courants salafistes. Or, dans la plupart des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, les tensions entre soufis et salafistes sont réelles et ont pu, épisodiquement donner lieu à des épisodes de violence comme à Labé en Guinée ou à Man en Côte d’Ivoire. Que la société ivoirienne puisse être traversée par une « salafisation » quiétiste qui irait à l’encontre des valeurs traditionnelles de la société est une problématique à part entière qui ne doit pas être vue comme préparant mécaniquement le terrain des groupes djihadistes.

Donc sauf si Mathieu Pellerin se trompe complètement, on ne peut pas dire que l'article du Monde soit "bien documenté".

Il ne se trompe pas complètement évidemment, mais je ne vois pas d'incompatibilité avec ce que dit Le Monde d'une part, je ne vois pas où il veut en venir d'autre part. Dire que le développement du salafisme n'est pas seul responsable de celui du djihadisme? Certes, même si lui-même dit que c'est aussi lié... Bref je rejoins Boule, c'est un peu confus au-delà de dire "c'est compliqué", ce sur quoi tout le monde se rejoint...

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Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

L'article du Monde ne dit pas autre chose. Il ne dit pas que c'est l'islamisation croissante de la société qui créé les GAT et la violence consubstantielle. Il dit, outre que c'est "encore difficile à décrypter", que l'islamisation croissante de la société aide à l'acceptation du combat des GAT et à leur tolérance en moyenne par les décideurs politiques Maliens, ainsi que la population. AMHA, c'est pas antinomique avec ce que décrit Mathieu Pellerin.

 

il y a 20 minutes, gustave a dit :

Il ne se trompe pas complètement évidemment, mais je ne vois pas d'incompatibilité avec ce que dit Le Monde d'une part, je ne vois pas où il veut en venir d'autre part. Dire que le développement du salafisme n'est pas seul responsable de celui du djihadisme? Certes, même si lui-même dit que c'est aussi lié... Bref je rejoins Boule, c'est un peu confus au-delà de dire "c'est compliqué", ce sur quoi tout le monde se rejoint...

En fait Pellerin étudie 4 facteurs : la contagion communautaire, les groupes d'autodéfense traditionnels, le facteur religieux, et le facteur banditisme. Je n'ai pas tout relu, mais sur les 4, c'est celui sur lequel il est le plus sceptique.

Je sais que traditionnellement, la France coloniale n'a cessé de lutter contre le wahabbisme. C'est raconté dans le mémoire d'Émilie Roy

Le 15/02/2013 à 16:20, Wallaby a dit :

À propos du wahhabisme :

Émilie Roy, « Les Médersas du Mali: l'influence arabe sur l'enseignement islamique moderne », université Laval, 2007 http://www.theses.ulaval.ca/2007/24140/24140.pdf , 115 pages

Le wahhabisme s'est constamment développé à Bamako depuis les années 1950 et a trois antennes principales dans la capitale : l'Institut Islamique Yattabare, l'Institut Islamique Narou Joliba à Badalabougou et l'Institut Khaled b. Abd al-Aziz. Bien entendu, certaines de ces médersas ont des filiales dans plusieurs quartiers de la ville. (Amselle, 1985, p. 347.) Bien que quelques modifications soient faites dans les programmes d'histoire et de géographie pour y inclure le Mali, les programmes d'enseignement généraux dans les instituts islamiques maliens sont des copies conformes de ceux utilisés en Arabie Saoudite même.

-

Un des résultats de cette wahhabisation est la présence de Mahmoud Dicko à la tête du haut conseil islamique.

Pellerin s'appuie sur :

https://www.ird.fr/programme-de-recherche-education-arabo-isla-mique-au-sahel-rapports-1er-janvier-2022

qui se décompose en 5 rapports (1 par pays) :

https://www.ird.fr/sites/ird_fr/files/2022-01/Éducation arabo-islamique au Sahel _ rapport Burkina Faso.pdf

https://www.ird.fr/sites/ird_fr/files/2022-01/Éducation arabo-islamique au Sahel _ rapport Mauritanie.pdf

https://www.ird.fr/sites/ird_fr/files/2022-01/Éducation arabo-islamique au Sahel _ rapport Niger.pdf

https://www.ird.fr/sites/ird_fr/files/2022-01/Éducation arabo-islamique au Sahel _ rapport Sénégal.pdf

https://www.ird.fr/sites/ird_fr/files/2022-01/Éducation arabo-islamique au Sahel _ rapport Tchad.pdf

Comme c'est fait par des universitaires locaux, possiblement eux-mêmes musulmans, voire éventuellement eux-mêmes wahhabites, ou salafistes, [pure hypothèse, je n'ai pas vérifié] il y a peut-être un biais, peut-être vont-ils trop loin dans la dédramatisation et la dédiabolisation du wahhabisme ?

Je n'ai pas lu. Je pense qu'il faut écouter tous les points de vue et se faire sa propre idée.

Il faut voir si ce contrepoint au rapport Chevènement, très soupçonneux sur le salafisme, dans lequel j'avais relevé une imprécision, est valable ou pas.

Le 16/06/2013 à 14:10, Wallaby a dit :

Le rapport cossigné par Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher comporte en effet une partie II-A-3 intitulée "La montée des courants salafistes et wahhabites dans la société malienne, au Nord comme au Sud" : http://www.senat.fr/rap/r12-513/r12-513_mono.html#toc148

Cette partie contient une imprécision. Car après avoir évoqué une période allant des années 1990 à 2012, on aboutit à une phrase en caractères gras parlant d'une « forme d'islam jusqu'alors étrangère à l'Afrique sub-saharienne ».

On pourrait donc avoir l'impression que la charnière se situe dans cette période 1990-2012. Mais les courants fondamentalistes sont présents au Mali depuis plus longtemps. J'avais précédemment indiqué les années 1950 en citant le mémoire d'Émilie Roy sur les médersas  : http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,18217.msg687763.html#msg687763

On peut compléter avec l'article « Mass médias et figures du religieux au Mali : entre négociation et appropriation de l’espace public » de Naffet Keïta : http://www.codesria.org/IMG/pdf/Nafffet_Keita.pdf (2008)

et avec l'émission de RFI du 30 mars 2013 http://www.rfi.fr/emission/20130330-2-mali-terre-islam où sont notamment interviewés Ousmane Madani Haïdara et Mahmoud Dicko.

Donc c'est une vieille histoire : depuis les années 1950, la France ne cesse de pester contre la montée du "wahhabisme" dans son pré carré africain. Il faut rafraichir l'analyse au vu des données qui remontent du terrain, et pas se contenter de ressasser une rengaine.

Le wahhabisme n'est pas une bonne chose. C'est vrai que les théoriciens d'Al Qaïda viennent du wahhabisme : le livre d'Abdelwahab Meddeb "La Maladie de l'islam" (2002) est très convainquant. Mais est-ce que cela joue un rôle dans les logiques locales de recrutement et de conquête des coeurs et des esprits ? Sûrement en partie, mais ne surestimons pas.

L'autre doute que j'ai c'est par rapport à Boko Haram qui à la base est issu d'une déclinaison locale de l'islam fort peu orthodoxe aux yeux du wahhabisme, ce qui rend plausible l'idée que les deux phénomènes : djihadisme et wahhabisme peuvent être déconnectés.

Il y a 9 heures, Boule75 a dit :

Eh bien l'extrait est très difficilement compréhensible, d'une confusion totale : ça ne donne pas envie pour le reste.

J'ai peur que ce soit L'Afrique qui soit difficilement compréhensible et d'une confusion totale.

Le fait de vouloir traiter ensemble 5 pays du G5 Sahel, voire plus si l'on ajoute maintenant les pays côtiers, ajoute à la charge de travail.

Imaginons un Chinois qui essaie de comprendre l'Europe avec nos problèmes de Crimée ou de Bosnie-Herzégovine : ne va-t-il pas en conclure que c'est d'une confusion totale ?

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Comme la digression Wagnerienne a plus sa place ici que sur le sujet de la guerre en Ukraine, qui bouge trop vite de toute façon : 

Il y a 11 heures, Paschi a dit :

C'est tentant mais balancer des GBU sur des types, même si ce sont des mercenaires de Wagner, qui ne t'ont pas attaqués ni même montrés menaçant à l'encontre des tes forces militaires, ne serait-ce pas considéré comme un meurtre ? Je pose la question.

On peut poser la même question pour les djihadistes africains. Quelles menaces représentaient-ils pour la France ? Pourtant on est intervenu, à la demande d'un Mali très ingrat...

Si l'on prend l'argument humanitaire parce que les djihadistes sont des méchants qui tuent des gens innocents, ben... Le même argument est tout aussi valide face à Wagner. D'autant que même si Wagner n'a pas encore commis l'erreur d'attaquer nos troupes directements, ils participent pleinement à cette guerre hybride contre la France en Afrique, à base de propagande et de manipulation. Donc ils me semblent une cible tout aussi légitime qu'AQMI, Bocaux À Rames, et les autres.

https://corbeaunews-centrafrique.org/exactions-des-mercenaires-russes-en-centrafrique-la-societe-wagner-se-prepare-a-manipuler-lopinion/

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Il y a 1 heure, Kelkin a dit :

Comme la digression Wagnerienne a plus sa place ici que sur le sujet de la guerre en Ukraine, qui bouge trop vite de toute façon : 

On peut poser la même question pour les djihadistes africains. Quelles menaces représentaient-ils pour la France ? Pourtant on est intervenu, à la demande d'un Mali très ingrat...

Si l'on prend l'argument humanitaire parce que les djihadistes sont des méchants qui tuent des gens innocents, ben... Le même argument est tout aussi valide face à Wagner. D'autant que même si Wagner n'a pas encore commis l'erreur d'attaquer nos troupes directements, ils participent pleinement à cette guerre hybride contre la France en Afrique, à base de propagande et de manipulation. Donc ils me semblent une cible tout aussi légitime qu'AQMI, Bocaux À Rames, et les autres.

https://corbeaunews-centrafrique.org/exactions-des-mercenaires-russes-en-centrafrique-la-societe-wagner-se-prepare-a-manipuler-lopinion/

Comme tu l'écris, la France est intervenue à la demande du gouvernement Malien face aux djihadistes qui commettaient des exactions qui risquaient de prendre le pouvoir. Cela n'est pas le cas des mercenaires de Wagner. Si participer à la propagande et la manipulation suffit à balance une GBU va vite falloir constituer des stocks, ça va pleuvoir, même en Europe. Après, il y certainement des moyens plus subtiles que la GBU comme par exemple les EID. L'expérience des artificiers français leur permettrait certainement de fabriquer des IED identiques à ceux déposés par les djihadistes. Ainsi, d'une pierre deux coups. Eliminer des mercenaires et en imputer la faute aux djihadistes. 

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Avec le risque que tes IED tuent des soldats maliens ou des civils...

Il faut cesser de croire que les choses sont simples à ce point. J'ai la faiblesse de croire que des gens reflechissent à ce sujet (Wagner) et qu'ils étudient ce qui est légal, réaliste, et justifié par un intérêt réel (autre que dire "cela fait du bien")...

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Erreur tactique FR sur l'abandon prématuré des 3 bases du nord MALI  ? 

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/barkhane-tirer-les-lecons-dun-echec-1389271/

"Neuf ans d'efforts pour laisser le terrain à quelques colonels soutenus par la milice militaire russe Wagner : la fin de l'opération Barkhane au Mali laisse un goût amer. Mais l'armée française n'a pas démérité, des graines de coopération ont été semées et l'histoire n'a pas fini de s'écrire. A condition que la France se dote d' objectifs politiques clairs… ce qui a terriblement manqué."

PAS PLUS d'ACCES AU TEXTE  pour  voir  l'assertion "Erreur tactique FR sur l'abandon prématuré des 3 bases du nord MALI "...du twitt

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Dans le fond, ce n'est pas une mauvaise chose ce départ précipité. On a clairement refusé d'imposer des objectifs ou un ligne politique claire, par peur des accusations de néo-colonialisme.... Que les fermes à trolls de Saint Pétersbourg se sont malgré tout chargées de décrire avec un luxe et une imagination à faire pâlir d'envie n'importe quel auteur dystopique. 

Qu'à cela ne tienne, on se barre en vitesse et la réaction de ces colonels est intéressante et j'y vois même plein d'opportunités maintenant qu'on sera au dehors:

- faire augmenter les coûts d'intervention de Wagner, de sorte que soit il est conclu que l'exploitation des mines ne sera pas rentable (versus l'effort sécuritaire nécessaire), soit ils exploitent à fond les ressources locales, à en priver les populations locales, et cela va forcément finir par dégénérer et devenir un problème politique

- les barbus et/ou Touaregs vont réagir de façon tactique et opportuniste, forçant Bamako à sortir de la savane et à engager soit un dialogue politique sérieux, soit une partition du pays, soit un effort de maitrise du territoire (armée, gendarmerie, justice, services locaux etc...)

- la France en embuscade, prête à parrainer le premier colonel qui voudra exploiter un surcroit de mécontentement qui sera très probable dans les prochains mois (je ne parle même pas des réserves de cash du pays, qui s'amenuisent fortement sous l'effet du cout des Wagner et du gel des avoirs par la BCEAO).

 Et le plus vite le mieux, pour faire passer le message dans une séquence compacte. 

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Je me dit que la meilleure manière de contrer Wagner en Afrique serait de faire l'équivalent de LiveUAmap et d'avoir nos services de renseignements qui y publient discrétos tout ce qu'ils peuvent se permettre de publier pour indiquer en temps réel la localisation et l'identification des troupes Wagner. Ruiner leur OPSEC et documenter les exactions qu'ils commettent.

 

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https://www.lepoint.fr/monde/mali-27-soldats-tues-dans-une-attaque-jihadiste-dans-le-centre-armee-04-03-2022-2467030_24.php

Bon les djihadistes n'ont pas attendu la fin du déploiement de Barkhane pour repasser à l'offensive.... 

Selon une source militaire française, ça monterait à 50 soldats maliens tués et disparus et la saisie de plusieurs véhicules. 

Certes les djihadistes auraient pris chere aussi. 

Ma foi, je ne comprends pas leur impatience, ils suffient qu'ils jouent la montre, qu'ils regroupent leurs forces, qu'ils améliorerent leur coordination et une fois Barkhane et Takuba auront plié bagage, ce sera les grandes maneouvres et de jours très sombres attendent le Mali quelqu'en soit le courage des Fama et des wagneriens. 

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Il y a 4 heures, Claudio Lopez a dit :

https://www.lepoint.fr/monde/mali-27-soldats-tues-dans-une-attaque-jihadiste-dans-le-centre-armee-04-03-2022-2467030_24.php

Bon les djihadistes n'ont pas attendu la fin du déploiement de Barkhane pour repasser à l'offensive.... 

Selon une source militaire française, ça monterait à 50 soldats maliens tués et disparus et la saisie de plusieurs véhicules. 

Certes les djihadistes auraient pris chere aussi. 

Ma foi, je ne comprends pas leur impatience, ils suffient qu'ils jouent la montre, qu'ils regroupent leurs forces, qu'ils améliorerent leur coordination et une fois Barkhane et Takuba auront plié bagage, ce sera les grandes maneouvres et de jours très sombres attendent le Mali quelqu'en soit le courage des Fama et des wagneriens. 

Oui je l'ai lu hier, pour le moment je doute beaucoup du nombre des djihadistes tués revendiqué par le Mali et le bilan de leur coté.

Il semble que le Mali n'a pas voulu demander l'aide de l'armée française ..., donc pourquoi attendre le départ de Barkhane et Takuba, surtout si Wagner doit regarder un peu vers le Nord-Est ?

Modifié par gargouille
J'avais mal lu hier soir en ne lisant pas les premières lignes annoncant les morts maliens.
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Il y a 3 heures, Bechar06 a dit :

Un résumé que je tente, avec plutôt des citations pour les points importants :

Très intéressant panorama historique et géographique sur le Sahel, et les voisins du Niger, et l'émergence des groupes terroristes. Des problèmes tout autour du Niger : Nigéria et Boko Aram au sud, Groupes terroristes au Mali, Lybie passoire à tous types de trafics au nord. Il ne cite pas le Tchad

La spécificité du Niger concernant l'association, assez récente dans l'histoire du pays, de toutes les ethnies dans le gouvernement national et régional + Local. Notamment avec les Touaregs et les Toubous : une originalité constructive par rapport aux voisins, Mali notamment

"Mohamed Bazoum a également, pour la première fois, fourni les chiffres des effectifs militaires nigériens. « Nous les avons triplés. Notre volonté, c’est d’atteindre 50 000 soldats d’ici 2025. Nous sommes à 30 000. Quand nous sommes venus, ils étaient 11 000. » Un fusil par soldat est un autre objectif atteint, selon lui, par le régime socialiste. « Nous avons accru de façon exponentielle le nombre de véhicules dont se servent nos forces de défense et de sécurité ; nous avons acquis des équipements modernes, des fusils, des avions ; nous avons amélioré les primes et nous avons développé le concept des opérations », a-t-il poursuivi. Au total, les personnels engagés en opération, sur tout le territoire, sont au nombre de 11 761. Il faut leur assurer « le carburant, la nourriture, les munitions, la santé, l’habillement et les primes de déplacement. » Une prime mensuelle de 90 000 francs CFA leur est versée. « Ce sont des opérations pénibles, âpres, difficiles pour nos soldats. Mais ils ont tenu. Et ils tiennent », a-t-il affirmé, vivement applaudi par l’auditoire."

Pays prêt à accueillir les forces internationales qui quittent le Mali. "Il s’est félicité de la formation délivrée par des pays amis, en particulier aux forces spéciales. « Ca ne remet aucunement en cause notre souveraineté. On voudrait que nos soldats ne soient pas bien formés ? Grâce à l’assistance de nos partenaires (…) nous avons bénéficié d’équipements et d’infrastructures que nous n’aurions jamais pu avoir et qui ont considérablement amélioré les capacités de nos armées », a-t-il ajouté citant pêle-mêle avions, véhicules, bases militaires."

Dépendance budgétaire lourde : "« La souveraineté… Mes chers amis, je voudrais que vous sachiez que 40% de notre budget sont assurés par des concours extérieurs en provenance de ces pays occidentaux. Alors souveraineté pour souveraineté, pourquoi ne disons-nous pas que nous n’avons pas besoin de leur argent ? Soyons souverains jusqu’au bout ! A ce moment-là, il ne faut pas prendre les bourses qu’on vous donne, acquises par le concours des aides extérieures, ne pas prendre les salaires, ne pas marcher sur les routes : toutes les routes que vous voyez ici sont des dons de l’Union européenne », a-t-il poursuivi, énumérant une dizaine de routes goudronnées du pays.

Cette dépendance financière structurelle, a-t-il ajouté, n’est pas propre au Niger. Elle est le fait de tous les pays pauvres en Afrique ou en dehors du continent."

Il a poursuivi son propos pour battre en brèche la théorie du pillage des ressources de l’Afrique

"Concernant la France, Mohamed Bazoum a puisé dans ses propres souvenirs de militant marxiste, pour asséner que « la France que nous connaissions et que nous avons combattue dans les années 70 était une France qui soutenait les coups d’Etats, tous les coups tordus. Nous qui avions été nourris à ces théories tiers-mondistes, nous accusions la France de tous les péchés d’Israël. Cette fois, la France dit qu’elle est contre le coup d’Etat (au Mali). Et on la traite comme si c’était la France de Jacques Foccart ! La France n’est plus une réalité mais un concept. La France est un ogre. »

Enfonçant le clou, il a démenti que l’engagement français soit lié à l’exploitation de l’uranium du Niger, dont les cours se sont effondrés après l’accident de Fukushima. « Entre la France et nous, il y a une mine d’uranium qui produit 2000 tonnes par an. La tonne se vend à 50 000 francs CFA ; ça fait 100 milliards de francs CFA. J’ai tout mon uranium, mais personne ne veut investir pour l’exploiter ! On ne peut pas me dire que la France qui achète son uranium au Kazakhstan et au Canada veuille m’imposer des choses parce qu’il y a l’uranium au Niger ! C’est moi qui les supplie pour qu’ils me fassent Imouraren, la future mine géante»."

"Revenant sur la genèse de l’intervention française au Mali, il a rappelé de pénibles souvenirs et peu ménagé l’amour propre africain. « Quand les terroristes ont lancé leur assaut sur Bamako, tous les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont supplié les autorités françaises pour qu’elles interviennent. Le Mali était souverain, non ? Pourquoi le Mali ne s’est-il pas défendu et pourquoi les Africains ne sont-ils pas allés à la rescousse du Mali ? Ils ont supplié : Dan Allah, Dan Allah, Hollande ! Il faut intervenir ! » Et parlant des soldats français, il a poursuivi en ces termes : «  Et ils sont restés, les pauvres, parce qu’il fallait qu’ils restent. »"

"Un complexe à l’égard des Occidentaux ? Pour le Président nigérien, il revenait aux Maliens de « s’organiser pour se passer des autres, des Européens et des Français. » « Il revient à nos Etats de faire en sorte que, une fois que nous avons été assistés, nous nous passions de cette assistance. Et quand j’entends les Africains – et j’en suis vraiment déçu et triste – dire qu’ils (les Français) sont restés neuf ans et qu’ils n’ont pas mis fin au terrorisme… Mais qu’est ce que nous nous avons fait pour mettre fin au terrorisme, nous les Africains ? Est-ce que nous ne restons pas dans un rapport de complexe vis-à-vis des Occidentaux ? On doit se départir de cette mentalité. »

"Mohamed Bazoum n’a pas caché les limites de l’action militaire dans le contexte de pauvreté du pays. « Nous n’avons pas les moyens de garder tous nos villages. Ma réalité, elle est déterminée par mes moyens limités. Mes militaires, ils sont 12 000 en opération. Si à côté d’eux, je peux placer 6 à 700 Européens, qui ont des hélicoptères, qui vont travailler avec eux, c‘est ça l’esprit de Takuba ! Et ça va être l’esprit de Barkhane. J’ai mes militaires, j’ai mes FDS. Mais j’ai besoin de leur concours à eux, et il faut qu’ils soient au sol eux-aussi, une composante au sol réduite avec des capacités aériennes. »

Craignant le vide créé par le départ prochain des forces françaises et européennes de la zone des trois frontières, le Président a raconté comment s’était formé, au sein de la CEDEAO, le projet de redéploiement au Niger d’une partie de ces forces. « Nous sommes convenus, à notre demande – c’est nous les demandeurs – pour qu’ils restent dans le Sahel et qu’ils voient comment on peut les déployer. »

"Un pragmatisme assumé  Beaucoup plus clair que les décideurs européens, qui se réfugient volontiers derrière l’obscure « guerre contre le terrorisme », Mohamed Bazoum a formulé ainsi les raisons de leur présence au Sahel : « ils considèrent que nous sommes voisins et que les problèmes de l’Afrique sont, à certains égards, leurs problèmes à eux aussi. Ils estiment que si le terrorisme prospère ici, cette violence peut se transporter chez eux. Et la destruction de nos économies va pousser beaucoup d’Africains à migrer vers l’Europe, parce que c’est la porte de sortie, tout simplement. »"

"Evoquant Wagner et la Russie, très populaires ces derniers temps sur les réseaux sociaux d’Afrique de l’Ouest, le Président nigérien est resté tout aussi pragmatique. « On nous dit qu’il faut changer d’alliés. Je veux bien. Tous nos avions de guerre, les Sukhoï, on les a achetés à la Russie. Les hélicoptères, nous les avons achetés à la Russie. (…) Si les Russes veulent nous aider, nous sommes prêts. Mais une société de sécurité privée, je n’ai pas les moyens de louer ses services, car il semble que ça coûte 10 000 dollars par mois et par soldat. Pour 1000 hommes, ça ferait 7 milliards et demi. Mais si j’ai 7 milliards par mois, je mettrais ça pour acheter des hélicoptères à mes militaires ! »

"A rebrousse-poil du discours de dénigrement de l’armée française qui fait fureur au Sahel, il a jugé « excellents » les résultats de Barkhane au Mali. « Serval a tué 600 terroristes au Mali. Barkhane a tué 2 223 djihadistes. Ca fait 2 800 djihadistes. Et ceux qu’on tue, c’est en général ceux qui s’exposent, qui se battent, qui prennent des risques. (…) Ils ont fait plus que cela. Ils ont tué les principaux chefs.» 

"L’inflexion annoncée par Emmanuel Macron au sommet de Pau pour faire de l’Etat islamique la nouvelle cible privilégiée de Barkhane faisait suite aux demandes nigériennes. De même que les 600 soldats français supplémentaires versés au dispositif après les défaites d’Inatès et Sinagodar, en décembre 2019 et janvier 2020. Mohamed Bazoum l’a révélé vendredi.

".... des négociations inédites entre lui-même et des chefs djihadistes... des détails sur sa méthode ... "« Tout ce qui peut m’aider à ramener la paix dans mon pays, à alléger le fardeau sous lequel ploient nos militaires, je vais l’utiliser, sans complexe. Sans complexe, croyez-moi. Parce que je n’ai pas de complexe, moi, je suis dans un rapport totalement décomplexé avec qui que ce soit. (…) Je ne néglige rien. Le dialogue, j’en fais le pari. Je prie Dieu et vous aussi, priez Dieu pour moi, priez Dieu que ce dialogue-là marche, que ce que nous allons faire avec nos alliés marche ! »"

"Ressassant les accusations de valet de la France portées contre lui, il s’est défendu une ultime fois, revenant en boucle au début de son propos. «Ce qui va se passer au Mali, on ne sait pas, quand ils vont se retirer. (…)En Libye, un Etat qui n’existe pas à notre frontière, un Etat qui n’existe pas au Mali, un Etat perturbé au Burkina. Nous ne savons pas ce qu’il en sera. (…) Dans ce contexte-là, vous avez des Nigériens pour nous dire : ‘si vous acceptez que des gens viennent vous assister, c’est que vous êtes des vendus.’ Ils se trompent. Nous ne sommes pas des vendus. Nous ne serons jamais des vendus. Nous avons une histoire de lutte, de combat, d’engagement politique sous-tendu par une éthique qui n’a jamais été prise en défaut. »"

"C’est ainsi que s’est achevé le long monologue du Président nigérien, plein de confidences, de vérités brutales et d’interrogations personnelles. Cela convaincra-t-il l’opinion publique du pays, lasse de dix ans de guerre, de pauvreté, de scandales et de dénigrement permanent de toute opposition et voix divergente ? C’est le pari de Mohamed Bazoum. Reste à tendre la main à l’opposition politique, la grande absente du discours du Président, dans ce Niger où nul ne doit plus désormais se sentir discriminé par la République."

 

Pour des Français c'est sur que c'est un discours plaisant à entendre par rapport aux sempiternelles accusations d'ingerence et de neo-colonialisme, après j'espère que son sens est partagé par une majorité au Niger et en Afrique.... 

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