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Santé publique ressource stratégique?


rendbo

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il y a 22 minutes, Akhilleus a dit :

Si c'était seulement les maladies neurodégénératives (et oui il y'a des patients de plus en plus jeunes, tu dis autour de 60 ans, on voit arriver des quinquagénaires maintenant)

Faut il parler de l'augmentation statistiquement valide des cancers des enfants et adolescents, cancers censés être rarissimes (comme le neuroglioblastome) avec une augmentation de 30% entre 1990 et 2021 

Conclusion : on bouffe, respire, bois ou absorbe par la peau (ou tout ca en même temps) une sacré dose de trucs merdiques .... mais ça a l'air de poser problème a aucun ministre de la Santé quel que soit le pays

Il suffit de voir la quantité de PFC qu'on utilise volontairement dans son logement... Rien que pour le cuisine, les lubrifiant.

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Il y a 1 heure, ksimodo a dit :

Certainement et absolument. Mon propos ne validait certainement pas le fait de bouffe du pesticide ( et une qté astronomique d'autres choses ).

La chimie des champs dans les années 70 et disons jusque fin 90 était ravageuse. Dans les 60 y'en avait pas bcp ( quoi que le peu qui existait ne se prenait pas en tisane.... ) et plus tard ( donc disons fin 80 / fin 90 ) une forme de prise de conscience est arrivée et a progressé depuis. 

Ce que je voulais dire, aussi, c'est qu'un métier ( pour certains ) pouvait conduire à une expo qui dépasse celle d'un cadre tel qu'on peut l'imaginer actuellement. Mon grand père agri, pour se dégraisser les mains aprés avoir mis les mains de la cambouis, il se rinçait les mains et les avant bras dans de l'essence ( et tout les autres faisait pareil ). Essence des années en question, avec les teneurs en benzène d'époque. Aujourd'hui ( ou depuis 15 ans je sais plus exactement ) un salarié qui a une leucémie et qui a travaillé 6 mois dans un station essence, il peut être reconnu en maladie pro à cause de cette exposition ( sans s'en barboter la peau ). 

Un salarié usine dans années 70, on ne parlait de normes de renouvellent de l'air et de ventilation, c'était sans masque, et ça respirait joyeusement du solvant 9 heures par jour. Effectivement, le salarié de bureau ou de commerce risquait nettement moins d'expo en général. Le gars du batiment découpait des produits amiantés à la scie circulaire ou à la disqueuse, sans masque bien sûr; l'expo n'est quand même pas identique à celui qui est dans un batiment "amianté" derrière une cloison de doublage.  Sans doute aujourd'hui tout celà s'égalise pas mal entre tous métiers, car les polluants sont nettement plus diffus ( les salariés exposés sont protégés ), à concentration nettement plus faibles, sauf que la liste de produits sous expo est plus longue que l'annuaire. Et finalement l'expo de n'importe qui ( en France ) sera lié à un environnement général, et pas un métier.

Les pesticides dans les Antilles ( point évoqué plus haut ) c'est la même situation qu'en France métropolitaine avec 20 ans de retard ( ou 30 ). Des vieilles molécules interdites mais "efficaces" faut dire que sous cliamt tropical .La vermine est solide se se reproduit vite. Et surtout, aucune prise en compte de rien au niveau sécurité. Tu peux être dans un champ, et un ULM  / hélico avec rampe pulvé te passe au dessus en balançant la sauce sur le champ.........et ta gueule.

Il y a la détection aussi. C'est con à dire, mais quand un thermomètre n'existe pas, y'a pas de fièvre. Je ne saurai chiffrer, et selon les maladies il faudrait voir au cas par cas. Mais dans les hausses de trucs diagnostiqués, ..il y a la hausse du diagnostic ( en quantité / fréquence et en qualité ). 

 

Pour l'étude curcuma.

Ce n'est pas parce que c'est peer review que c'est intouchable, c'est même le principe que ce soit l'inverse. Et celle ci, c'est quand même pas glorieux, et ça ne vaut pas grand chose ( pour rester poli ).

 

 

La chimie des années 70-80 était plus lourde, plus toxique mais moins diffuse

Maintenant on sort des nouvelles molécules tous les mois et on est exposé à un cocktail autrement plus "riche" que les "quelques" molécules utilisées il y'a 50 ans

La dose fait le poison mais le paradigme s'est amélioré : la combinaison de doses fait aussi le poison et le moment d'exposition également (le cas des perturbateurs endocriniens dont tu peux boire des litres si tu as déjà des enfants mais dont tu ne dois pas absorber 1 ng si tu es une femme enceinte entre le 27e et 31e jour est assez emblématique)

Quant à la detection, il y'a du vrai ...... pour certaines pathologies tardives ou diffuses (certains cancers)

Ce n'est pas le cas pour les neuroglioblastomes que j'ai cité, le diagnostic étant toujours fait pareil (par imagerie) et n'explique donc pas l'explosion des cas dans les tranches d'age jeunes à très jeunes. On est quand même a une progression de 30% pour une maladie censée être rare chez cette population

Pas 2%, pas 5% (seuil d'erreur stat) mais 30%

Si 30% d'avions en plus  commencaient à tomber tout seuls l'aviation civile se poserait des questions

Si 30%  de voitures commencaient a avoir des problèmes de freins ou au hasard d'airbag, on se poserait des questions

Là, nada, nich, zilch, quedalle (sauf dans les milieux spécifiques concernés donc très fermés)

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  • 2 weeks later...

https://reporterre.net/Les-salles-d-escalade-sont-aussi-polluees-que-les-bords-d-une-autoroute (3 mai 2025)

L’air des salles d’escalade contient autant de particules de caoutchouc que les bords des autoroutes.

L’équipe de chercheurs a étudié la qualité de l’air de cinq salles autrichiennes

Les scientifiques ont également analysé la composition de trente semelles de chaussons d’escalade, représentatifs des modèles et des marques les plus utilisées dans le monde de la grimpe. En se désintégrant lentement à force d’être frottées contre les prises, elles dégagent des additifs dérivés du caoutchouc (RDCs) [Rubber-Derived Chemicals], qui s’accumulent dans l’air et les poussières.

Quels sont les effets de l’exposition à ces substances sur la santé humaine ? « Pour être tout à fait honnête, nous ne le savons pas », dit Thilo Hofmann.

Parmi les quinze additifs identifiés, on trouve le 6PPD. Lorsqu’il est mis en contact avec de l’ozone — que l’on retrouve naturellement, quoiqu’à faible concentration, dans les salles d’escalade — ce stabilisateur de caoutchouc peut produire du 6PPD-quinone, une molécule dont la dissémination dans l’eau a provoqué des hécatombes de saumons argentés aux États-Unis.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38735497/ (10 mai 2024)

Impacts létaux et sublétaux de deux produits chimiques dérivés du caoutchouc de pneus sur les alevins et les jeunes truites de rivière (Salvelinus fontinalis)

Des études récentes sur la toxicité des eaux de ruissellement ont mis en cause la N-(1,3-diméthylbutyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine-quinone (6PPD-quinone) en tant que contaminant responsable de la mortalité massive du saumon coho (Oncorhynchus kisutch). À la suite de cette découverte, la 6PPD-quinone a été mesurée dans les cours d'eau autour des centres urbains, ainsi que d'autres lixiviats d'usure de pneus comme l'hexaméthoxyméthylmélamine (HMMM). Les quelques données disponibles sur la 6PPD-quinone ont montré que la toxicité peut varier en fonction de l'espèce. Dans cette étude, nous avons comparé la toxicité aiguë de la 6PPD-quinone et de l'HMMM pour les fretins et les alevins d'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis). Nos résultats montrent que les fretins sont ∼3 fois plus sensibles à la 6PPD-quinone que les alevins. L'exposition à des HMMM ≤6,6 mg/L n'a pas eu d'impact sur la survie des fretins. Ces résultats soulignent l'importance d'effectuer des tests de toxicité sur plusieurs stades de vie des espèces de poissons, et le fait que se baser sur les stades de vie des alevins pour l'évaluation des risques basée sur les espèces peut sous-estimer les impacts de l'exposition. La 6PPD-quinone a également eu de nombreux effets sublétaux sur les alevins d'omble de fontaine, tels que l'augmentation de la taille de la masse cellulaire interlamellaire (ILCM), de l'hématocrite, du glucose sanguin, du CO2 total, et la diminution des concentrations de sodium et de chlorure dans le sang. Les relations linéaires entre la taille de l'ILCM et certains paramètres sanguins soutiennent la conclusion que la toxicité de la 6PPD-quinone est un résultat des défis osmorespiratoires imposés par l'altération des branchies.

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  • 4 months later...

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/novo-nordisk-supprime-9-000-postes-a-travers-le-monde-a1944cb045fd122ea999803a2039189d (10 septembre 2025)

L'Unicef a alerté mardi sur l'envolée de l'obésité chez les enfants et les adolescents. Elle est devenue cette année la première forme de malnutrition chez les 5-19 ans dans le monde, devant la sous-alimentation.

Difficile à traiter, elle coûte cher aux systèmes de santé. Ses causes ne sont pas liées qu'au mode de vie mais peuvent aussi être influencées par la génétique.

Si la prévention et la prise en charge médicale ne s'améliorent pas, la Fédération mondiale de l'obésité prévoit que d'ici 2035, la moitié (51%) de la population mondiale sera en surpoids ou obèse. Son impact économique mondial serait dévastateur: il pourrait dépasser 4.000 milliards de dollars par an.

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  • 3 weeks later...

https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/oct/01/colon-cancer-young-people-smoking-ultra-processed-foods

Si le tabagisme était le principal facteur de risque de cancer au XXe siècle, la consommation d'aliments ultra-transformés pourrait bien être son équivalent au XXIe siècle. La science n'a pas encore tranché, mais les recherches avancent rapidement. On dit souvent que l'alimentation est un médicament. Et comme nous l'apprenons de plus en plus, l'alimentation est aussi un moyen de prévention. À ce propos, une étude réalisée en 2025 a révélé que la consommation régulière de yaourt pouvait réduire le risque de développer un cancer du côlon, un sous-type de cancer colorectal. Si vous devez retenir une seule chose de cet article, c'est donc de manger plus de yaourt et moins d'aliments ultra-transformés.

La professeure Devi Sridhar est titulaire de la chaire de santé publique mondiale à l'université d'Édimbourg.

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  • 2 weeks later...

Je recopie :

« Chaque mesure semblait judicieuse dans les rapports trimestriels sur les résultats, mais ensemble, elles ont équivalu à remettre à Pékin les clés de la médecine américaine »

il y a 1 minute, Wallaby a dit :

https://www.realclearworld.com/articles/2025/10/08/us_biotech_future_is_now_made_in_china_1139591.html (8 octobre 2025)

Au cours de l'année écoulée, les oncologues américains ont été confrontés à un choix déchirant : quels patients atteints d'un cancer allaient bénéficier d'un traitement de chimiothérapie complet, susceptible de leur sauver la vie, et lesquels allaient devoir subir des retards ou se contenter d'alternatives moins efficaces ? La pénurie généralisée de médicaments essentiels tels que la cisplatine et la carboplatine, des médicaments incontournables qui constituent la base d'innombrables traitements contre le cancer, a mis les médecins dans une situation difficile et mis en danger la vie de centaines de milliers de patients américains.

Cette crise n'était pas une catastrophe naturelle ; c'était une blessure auto-infligée, le résultat prévisible d'un échec stratégique qui durait depuis des décennies. Alors que Washington se concentre sur des domaines tels que les semi-conducteurs et l'IA, nous avons discrètement cédé le contrôle des fondements mêmes de la médecine moderne à notre principal rival géopolitique : la Chine. L'écosystème biotechnologique américain, longtemps considéré comme le moteur mondial de l'innovation, dépend désormais dangereusement de la Chine à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement.

Lorsque les Américains prennent un ibuprofène pour soulager un mal de tête ou leur médicament quotidien contre l'hypertension, ils participent sans le savoir à l'une des dépendances les plus dangereuses de la géopolitique moderne. Les principes actifs pharmaceutiques, c'est-à-dire les médicaments qui traitent votre maladie, proviennent de plus en plus exclusivement de Chine. Pékin n'est pas arrivé par hasard à contrôler 40 % des principes actifs pharmaceutiques (API) mondiaux. Grâce à des subventions publiques systématiques et à des prix prédateurs, les fabricants chinois ont méthodiquement détruit leurs concurrents occidentaux, puis ont augmenté leurs prix une fois la concurrence éliminée. Résultat ? Lorsque la COVID a frappé et que la Chine a brièvement restreint ses exportations pharmaceutiques, les patients américains ont été confrontés à une pénurie immédiate d'une grande variété de médicaments, des antibiotiques aux médicaments pour le cœur. Nous avons en quelque sorte remis à Pékin le bouton d'arrêt d'urgence du système de santé américain.

Tout aussi préoccupante est la dépendance vis-à-vis des matières premières clés et des précurseurs chimiques. Ces produits chimiques fondamentaux sont nécessaires à la fabrication des principes actifs et des composants supposés « inactifs » qui permettent aux comprimés d'agir. Grâce à des investissements systématiques, la Chine en est venue à dominer l'industrie mondiale des produits chimiques en vrac utilisés dans l'industrie pharmaceutique, ce qui signifie que même lorsque nous pensons acheter des médicaments « fabriqués aux États-Unis », nous ne faisons souvent qu'assembler des composants provenant de précurseurs chinois.

C'est comme construire des avions de chasse avec des alliages haute performance que seul un adversaire est capable de fabriquer. Pékin pourrait annoncer demain de nouvelles « réglementations environnementales » qui mettraient fin aux exportations de précurseurs, et la production pharmaceutique américaine serait presque immédiatement confrontée à des perturbations catastrophiques. Nous avons construit l'ensemble de notre système de santé sur une base contrôlée par notre rival stratégique.

Pendant plus de trois décennies, les dirigeants des grandes entreprises pharmaceutiques ont pris une série de décisions individuelles rationnelles qui, collectivement, ont sapé notre indépendance. Tout d'abord, ils ont délocalisé la production de base à l'étranger afin de réduire les coûts de 30 à 40 %. Ensuite, ils ont externalisé les services de recherche afin d'accéder à des laboratoires moins coûteux. Enfin, ils ont commencé à acquérir des licences pour l'ensemble des pipelines de médicaments auprès d'entreprises chinoises plutôt que d'investir dans la R&D et les capacités de production nationales. Chaque mesure semblait judicieuse dans les rapports trimestriels sur les résultats, mais ensemble, elles ont équivalu à remettre à Pékin les clés de la médecine américaine.

Pendant ce temps, Pékin a mis en œuvre une stratégie nationale globale visant à dominer le secteur des biotechnologies. Cet effort, qui s'étend sur plusieurs décennies, a été mis en évidence lors d'une audience de la Commission économique et de sécurité États-Unis-Chine sur le programme « Made in China 2025 », au cours de laquelle un témoin a décrit la stratégie chinoise non seulement comme une approche « pangouvernementale », mais aussi comme une approche « pan-nationale » qui fusionne le capital public, la recherche universitaire et l'ambition des entreprises vers un objectif unique.

Les conséquences s'étendent désormais à la source même de l'innovation future : le vivier de talents. Prenons l'exemple du concours International Genetically Engineered Machine (iGEM), une initiative née au MIT pour inspirer la prochaine génération de biologistes synthétiques. Chaque automne, les étudiants se réunissent pour le Grand Jamboree annuel afin de présenter leurs avancées. Regardez attentivement le podium des gagnants : ces dernières années, les équipes chinoises ont souvent excellé dans la compétition. C'est le signe avant-coureur qui indique que la prochaine génération d'innovateurs de haut niveau est de plus en plus formée par notre principal concurrent. Nous assistons à une « grande inversion », où la prochaine génération d'innovations révolutionnaires pourrait bien venir de Pékin, et non de Boston ou de la Silicon Valley.

Washington commence seulement à prendre conscience de l'ampleur du problème. La loi BIOSECURE, qui vise à empêcher les fonds des contribuables américains d'être versés à certaines entités biotechnologiques chinoises, est une initiative importante qui devrait être adoptée dès que possible. Mais nous devons agir de manière plus globale.

Pour résoudre cette crise, il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions : il faut prendre des mesures globales et adopter une approche globale. Cette stratégie doit lancer une initiative nationale visant à dépasser les méthodes de production étrangères obsolètes, en investissant dans les technologies de fabrication de nouvelle génération afin de rendre la production nationale plus rapide, moins coûteuse et plus sûre.

Afin de protéger ce nouvel écosystème, nous devrions établir un partenariat industriel similaire à Sematech, qui a aidé les États-Unis à retrouver leur compétitivité dans le domaine des semi-conducteurs dans les années 1980, afin de garantir un approvisionnement fiable en matières premières et excipients essentiels aux États-Unis. Parallèlement, nous devons créer des incitations financières pour l'approvisionnement national, en rémunérant davantage les hôpitaux et les fournisseurs lorsqu'ils choisissent des médicaments fabriqués dans le pays ou dans des pays alliés. Nous devrions également exiger un étiquetage clair du pays d'origine sur tous les médicaments délivrés sur ordonnance, afin de fournir aux médecins et aux patients les informations dont ils ont besoin pour faire des choix éclairés concernant leurs chaînes d'approvisionnement en soins de santé. Ces mesures illustrent l'ampleur de l'engagement nécessaire pour restaurer l'indépendance médicale des États-Unis.

Il ne s'agit pas seulement d'une vulnérabilité économique, mais d'une menace profonde pour la sécurité nationale. Le ministère de la Défense dépend des mêmes chaînes d'approvisionnement commerciales fragiles que les hôpitaux utilisent pour traiter les soldats blessés et les patients atteints de cancer. Une dépendance qui entraîne des pénuries de médicaments en temps de paix devient un handicap stratégique paralysant en cas de conflit, de différend commercial ou d'autres négociations où il est nécessaire d'exercer une influence. Nous ne pouvons pas permettre que la santé de nos citoyens et la préparation de nos forces armées soient prises en otage par des décisions prises à Pékin.

Mike Kuiken est chercheur invité émérite à la Hoover Institution et a précédemment occupé le poste de conseiller à la sécurité nationale du leader démocrate au Sénat, Charles E. Schumer.

Modifié par Wallaby
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à l’instant, Wallaby a dit :

https://currantinsights.com/how-u-s-pharmaceutical-manufacturing-became-dependent-on-china/ (1er octobre 2025)

Les États-Unis dépendent fortement de l'Inde pour leurs médicaments : selon IQVIA, 4 prescriptions sur 10 et 47 % de toutes les prescriptions de génériques proviennent de ce pays. Mais l'Inde, à son tour, dépend de la Chine pour environ deux tiers des ingrédients pharmaceutiques actifs (API) nécessaires à la production de ces médicaments, selon une analyse réalisée en 2024 par le Center for Strategic and International Studies.

Cette dépendance est devenue une menace pour la sécurité nationale, et elle ne s'est pas développée du jour au lendemain ni pour une seule raison. Pourtant, malgré près de trois décennies d'avertissements, les principaux acteurs ont continué à mener leurs activités comme si de rien n'était. Cette inaction, imprévoyante et axée sur le court terme, a placé les États-Unis dans une position précaire alors que les tensions commerciales et militaires mondiales s'intensifient.

Les subventions gouvernementales ont joué un rôle central.

Tout aussi importantes ont été les réglementations environnementales permissives de la Chine, qui ont permis une production pharmaceutique très polluante avec des coûts de mise en conformité bien inférieurs à ceux des États-Unis ou de l'Europe. Alors que les régulateurs occidentaux exigeaient des systèmes coûteux de contrôle de la pollution et de traitement des déchets, les installations chinoises pouvaient externaliser ces coûts vers les communautés locales et les écosystèmes. Cet écart réglementaire a créé un avantage artificiel en termes de coûts, qui correspond simplement à la différence entre l'internalisation des coûts environnementaux et leur déversement vers la société.

Les avantages en termes de coûts de main-d'œuvre ont aggravé ces effets. Dans les années 2010, les salaires moyens dans le secteur manufacturier en Chine représentaient moins d'un cinquième de ceux pratiqués aux États-Unis. Cet écart salarial, combiné à une protection minimale des travailleurs et à des semaines de travail plus longues, a donné aux producteurs chinois un avantage considérable en termes de coûts dans les étapes à forte intensité de main-d'œuvre de la production pharmaceutique et chimique.

Les décisions des fabricants de médicaments américains de délocaliser leur production étaient rationnelles compte tenu de la pression exercée par les actionnaires, des exigences des payeurs en matière de maîtrise des coûts et du fait que leurs concurrents s'étaient déjà délocalisés. La Chine et l'Inde offraient des avantages financiers considérables, ce qui en faisait le choix par défaut pour les entreprises qui cherchaient à rester à flot.

De grandes entreprises telles que Merck et Mylan ont fermé leurs usines nationales dans le cadre de stratégies plus larges de réduction des coûts. Et dans un cas bien documenté, l'usine USAntibiotics de Bristol, dans le Tennessee, autrefois l'un des principaux producteurs nationaux d'antibiotiques, a été mise à mal par la forte pression mondiale sur les prix et a lutté pour survivre, malgré les investissements locaux.

Collectivement, ces choix ont donné naissance à un système fragile (par exemple, les pénuries pendant la pandémie de COVID-19) avec une capacité trop concentrée à l'étranger, rendant les États-Unis vulnérables aux perturbations et à l'influence étrangère.

À partir des années 1990, les décideurs politiques américains ont largement laissé la fabrication des médicaments aux mains des forces du marché, sans la considérer comme une capacité stratégique. Si les premiers rapports gouvernementaux ont souligné des problèmes de contrôle qualité concernant les ingrédients fabriqués à l'étranger, ils ont rarement pris en compte la résilience de la chaîne d'approvisionnement ou les risques géopolitiques.

Les décideurs politiques ont négligé deux réalités essentielles :

  1. L'efficacité économique n'est pas synonyme de résilience stratégique. La fabrication en flux tendu et l'approvisionnement auprès du moins-disant ont créé des chaînes d'approvisionnement fragiles, très vulnérables aux chocs géopolitiques, aux pandémies et aux pressions économiques.
  2. Le marché n'a pas récompensé la résilience. Le maintien de la capacité de production nationale ou la mise en place de chaînes d'approvisionnement redondantes auraient obligé les entreprises à absorber des coûts plus élevés qu'elles ne pouvaient répercuter sur les acheteurs dans un marché banalisé et sensible aux prix. En l'absence d'engagements en matière de marchés publics ou de stratégie nationale visant à soutenir la production nationale, peu de fabricants avaient la motivation ou la capacité de privilégier la résilience à long terme plutôt que les économies à court terme.

Dans un système capitaliste, le gouvernement a un rôle légitime et nécessaire à jouer lorsqu'il s'agit d'intervenir lorsque les marchés évaluent mal les risques à long terme ou fournissent insuffisamment de biens publics. Les médicaments sur ordonnance ne devraient pas être considérés comme un centre de coûts à minimiser, mais comme une capacité stratégique à protéger et à maintenir, au même titre que la défense et l'énergie.

Le 25 septembre, le président Trump a annoncé une nouvelle mesure commerciale qui, si elle était mise en œuvre, imposerait des droits de douane allant de 25 à 100 % sur les médicaments de marque fabriqués en dehors des États-Unis ou de l'Europe. Bien que présentée comme une mesure visant à relancer la production pharmaceutique nationale, cette annonce laisse également entendre que de nombreux médicaments parmi les plus vendus pourraient être exemptés, ce qui introduit une incertitude considérable pour les entreprises qui évaluent leurs décisions d'investissement à long terme.

Le véritable test de toute politique pharmaceutique ne réside pas dans la manière dont elle est annoncée, mais dans sa pérennité. La reconstruction de la production nationale nécessite des années d'investissement, d'autorisations et de formation de la main-d'œuvre, ce qui est impossible si les règles changent constamment. Les entreprises qui s'engagent à long terme ont besoin de prévisibilité, et non d'incertitude.

Sans engagements durables, les États-Unis resteront dépendants de sources étrangères pour un large éventail de produits pharmaceutiques, y compris certains médicaments essentiels. Ce n'est que par la mise en œuvre soutenue de telles politiques que les États-Unis pourront reconstruire la capacité de production pharmaceutique nationale nécessaire pour garantir la biosécurité et l'indépendance.

https://currantinsights.com/about/

Camm Epstein a passé le début de sa carrière à mener des recherches sur les politiques de santé liées aux soins gérés pour des organismes gouvernementaux, notamment le bureau du maire de New York et le département des services sociaux du New Jersey.

Camm est titulaire d'une licence en biologie et psychologie de l'université Rutgers, d'un master en santé publique de l'université Columbia, d'un MBA de l'université d'Albany et d'un doctorat en administration publique de l'université de New York.

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Il y a 4 heures, Wallaby a dit :

Je recopie :

et on peut faire un copier collé de ce qui s'est passé en France pendant la même période...

De mémoire (peut qu'Akhilleus a des chiffres ou une estimation plus précise) en 1990, 90 % des médicaments prescrits/consommés en France étaient produit sur le sol français, aujourd'hui on doit tangenter les 15%...

Jusqu'au milieu des années 2000 (mais déclin enclenché dès les années 90) la France était la "première" puissance pharmaceutique européenne. Aujourd'hui  on n'est même plus sur le podium. Alors que les besoins en personnel ont explosé (notamment pour les services qualités/réglementaires vu l'explosion normative) la part de salariés bossant dans l'industrie pharma n'a quasi pas bougé en 25 ans. 

Alors que la biotech (au sens premier du terme cad molécules issu du vivant donc pas de "chimie" au sens "organique" du terme) est "juste" apparu dans les années 90 (premiers médicaments commercialisé, décryptage du génome humain en 2000) avec toujours un besoin en pharmacie chimique (on trouve toujours des actifs basés sur des molécules dites chimiques) on a stagné.

La destruction organisée de Rhône Poulenc en même pas 10 ans dans cette décennie noire des années 90 en est un exemple frappant. Alors que la France possédait sur son sol une entité capable de produire un médicament de A à Z (mais réellement de la chimie du fracking et de la synthèse de "petites molécules" issu du pétrole et servant soit de solvant soit de molécules de départ (starting materials) pour les synthèses plus complexes des API aux médicaments dans leur formes finales).

Bref un terrible gâchis.

Et une perte de connaissance et de compétences graves en chimie organique. 

Je vais être cash mais profs indiens sont BIEN meilleurs que nos slérosés du bulbe que j'ai eu le déplaisir d'avoir pendant deux ans en Master de chimie organique. Les indiens doivent passer un examen CSIR-NET pour avoir la possibilité de suivre un doctorat. J'ai pu voir les questions de l'examen pour la chimie et notamment la partie chimie organique, une grande partie des profs d'université française en chimie se feraient recaler (et salement). 

Je peux voir la différence dans le niveau des vidéos youtube. En France ça se limite quasi exclusivement aux deux première années d'études (généralement PCSI/PC) et pratiquement plus rien passé le niveau licence 3. En Inde tu trouves une chiée de vidéo sur des points abordés au niveau Master et vrai niveau Master. J'ai pu découvrir avec un certain plaisir que certain de mes profs me racontaient des conneries et ne maîtrisaient absolument pas leur matière...

Les anglo-saxons sont pas mal aussi !

Modifié par elannion
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