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A recouper : quelques détails que je n'avais pas vu passer sur la campagne d'influence pour le candidat pro-russe menée avant les élections via TikTok ; les services roumains sont apparemment à la source de l'information :

  • 27.000 faux comptes Tiktok basés sur des adresses de courriel russes
  • 2 millions de "commentaires" (pondus depuis par une ferme à trolls opérant depuis des serveurs turcs) renvoyant vers les contenus promus, ce qui permettent d'exploiter l'algorithme et de faire monter l'influence des messages passés par le politicien en favorisant fortement leur diffusion.
  • en prime : location masquée des services de quelques centaines d'influenceurs roumains pour produire des contenus valorisant certains hashtags neutres, voir vertueux, puis agrégation/accaparement de ces tags (connus par avance) par la campagne du candidat pour augmenter encore sa visibilité.

Et rien de tout ça n'apparaissait dans les "comptes de campagne"...

Source :

 

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Le 24/03/2025 à 17:55, rogue0 a dit :

L'inconvénient du profil google étant qu'il est très facilement contaminé par mes recherches et mes clics (sauf à utiliser le mode navigation privée, que je recommande fortement en cas d'exploration de site inconnu ou de lien envoyé "par les potes").nute)

Tu peux utiliser les conteneurs Firefox pour essayer d'isoler tes usages dans le même navigateur ...

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  • 3 months later...
  • 4 months later...

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/24/hugo-touzet-sociologue-les-sondages-refletent-ce-qui-interesse-le-media-qui-les-commande_6654585_3232.html

Hugo Touzet, sociologue : « Les sondages reflètent ce qui intéresse le média qui les commande »

L’auteur de « Produire l’opinion », une enquête en immersion dans un institut de sondage, analyse, dans un entretien au « Monde », la façon dont les pressions économiques affectent la qualité des études d’opinion et leurs usages dans les médias.

Coauteur de Sociologie de l’opinion publique (PUF, 2020) et de Votes populaires ! Les bases sociales de la polarisation électorale en 2017 (Ed. du Croquant, 2022), le sociologue Hugo Touzet vient de publier Produire l’opinion. Une enquête sur le travail des sondeurs (Ed. de l’EHESS, 312 pages, 17 euros). Pour écrire ce nouveau livre, il a notamment passé plusieurs mois à enquêter dans un institut de sondage.

Vous êtes le premier chercheur à être entré dans la « boîte noire » des instituts de sondage. L’accès a-t-il été difficile ?

J’ai eu de la chance : le directeur du département Opinion d’un institut, intéressé par mon travail, a accepté que j’observe « de l’intérieur » la fabrique des sondages. Mais, en échange, je devais prêter main-forte au département, qui manquait de bras. La difficulté a été qu’à mon arrivée, mes collègues se sont montrés méfiants : mon accès au réseau informatique était restreint, et les plaisanteries fusaient à mon sujet – « Attention, c’est un espion », ai-je pu entendre.

Si aucun sociologue n’avait encore franchi le seuil d’un institut, c’est pour une raison : les sondeurs nous voient d’un mauvais œil. Heureusement, la distance du début s’est peu à peu estompée. A la fois parce que nous avions des profils similaires (âge, parcours universitaire, centres d’intérêt) et parce que je participais activement à la vie du département.

Cette immersion a-t-elle changé votre regard sur les sondeurs ?

Oui. Contrairement à certaines idées reçues, les sondeurs ont envie de produire ce qu’ils nomment de « beaux sondages », robustes scientifiquement. Ils sont très diplômés. J’ai envoyé un questionnaire dans les départements Opinion de huit instituts : 33 % des répondants sont diplômés d’un Institut d’études politiques, 59 % d’une université, dont une large part de cursus en sciences humaines et sociales. Ils connaissent donc les critiques méthodologiques qui sont adressées à leur travail. Pour autant, dans les faits, ils doivent parfois se résoudre à faire du « sale boulot », c’est-à-dire des sondages de piètre qualité. Et pour cause : leur bonne volonté se heurte aux contraintes commerciales d’un univers très concurrentiel. Il ne faut pas oublier que les instituts de sondage sont des entreprises privées.

Les professionnels du secteur travaillent à flux tendu, ils sont soumis aux demandes des clients et leur budget est limité. D’autant qu’il y a peu de différences de « savoir-faire » entre les différents instituts qui, pour arracher des contrats, jouent donc particulièrement sur la variable prix, entraînant une spirale à la baisse… Lorsqu’un sondeur propose un questionnaire rigoureux, le commanditaire peut le refuser soit parce qu’il souhaite obtenir des résultats plus « cash », soit parce qu’il veut que le sondage coûte moins cher. C’est ce tiraillement professionnel permanent des sondeurs qui m’a intéressé.

Avez-vous pu découvrir comment s’effectuent concrètement les fameux redressements des sondages d’intentions de vote ?

Pas exactement. En réalité, ces sondages – très controversés et très scrutés – font l’objet de trois redressements. D’abord, un redressement « socio-démographique » : comme pour tout sondage, si l’échantillon est imparfait, il faut le corriger – par exemple lorsqu’il compte 50 % de femmes, au lieu de 52 %. Ensuite, un redressement « sur vote antérieur » : si un électorat a été sous-évalué par le passé, les intentions de vote sont corrigées d’autant.

Dans les deux cas, il s’agit d’un processus standardisé, sans enjeu : c’est de l’arithmétique. En revanche, le dernier redressement, dit « politique », est nettement plus opaque – opacité garantie par la Commission des sondages elle-même, au nom de la protection du secret industriel.

Je n’ai pas pu observer cette étape, mais la plupart des sondeurs non plus ! C’est le pré carré des directeurs de département, et c’est une compétence professionnelle rare, acquise sur le tas. Cette opacité donne à la chose une dimension quasi mystique. Plus prosaïquement, certains sondeurs parlent de « trifouillage », de « bidouillage », « d’arbitrage hautement subjectif ». Mais il faut relativiser : cette intervention a un impact limité, faisant généralement varier le chiffre final de 0,5 à 1 point.

Vous expliquez dans votre livre que les sondages – quand ils sont bien réalisés – sont des outils utiles pour mesurer les représentations. En revanche, vous critiquez l’usage immodéré qu’en font certains médias, notamment les chaînes d’info en continu…

Oui, les chaînes d’info en continu sont – elles aussi – soumises à de très fortes contraintes économiques. Peu onéreux, les sondages permettent d’alimenter à moindres frais des débats télévisés : ils sont commentés pendant des heures par des éditorialistes et des chroniqueurs de tout poil. C’est plus rentable qu’un reportage ! Conséquence néfaste : ils remplacent alors des enquêtes journalistiques plus poussées, au lieu de les compléter.

On accuse souvent les sondages de manipuler l’opinion. Est-ce une critique légitime ?

Oui. Les sondages reflètent ce qui intéresse le média qui les commande : ils peuvent devenir des outils au service d’une ligne éditoriale. Et le problème, c’est que les propriétaires de certains médias, comme Vincent Bolloré, défendent ouvertement un projet idéologique. Si bien qu’on entend davantage parler des sondages sur l’immigration que de ceux sur la précarité.

Dès les années 1970, le sociologue Pierre Bourdieu reprochait aux sondages d’imposer les questions des dominants dans le débat public. C’est toujours d’actualité, mais pour des raisons différentes. A l’époque, il n’y avait que trois instituts de sondage, et c’était un travail long et très coûteux. Aujourd’hui, tout le monde, ou presque, peut en commander ; en revanche, tout le monde n’a pas la capacité de lui donner une même force de frappe.

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