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COS ,quatrième composante des FAF


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il y a 43 minutes, DAVID53 a dit :

Suis je le seul à avoir des pb de lecture de ces reportages ?

Chez moi, les vidéos avaient plusieurs moments où la lecture s'arrête complètement.

- j'ai réussi à "sauter" ces moments en cliquant un peu plus "loin" dans la bande de chargement en bas, mais du coup j'ai raté quelques secondes (pile le début du contact dans la vidéo sur Chimère)

- en y revenant quelques jours après, ca bugge toujours mais à des moments différents, donc j'ai pu voir ce que j'avais raté...

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Il y a 11 heures, Fusilier a dit :

Ca concerne le COS et aussi le Service Action. Un général propose de verser le Service Action au COS....

https://lemamouth.blogspot.com/2020/09/le-general-et-la-boite-de-pandore.html

C'est un vieux débat en effet. Certains articles semblent démontrer une guerre de l'ombre latente.

A mon avis, y a du pour et du contre...un système à l'américaine (coopération SAD/J-SOC) ne changerait rien aux structures actuelles. Ce serait 'juste' reconnaitre que quand il faut taper dans le bois dur sans nécessité de clandestinité (cas de la tentative de libération de Denis Allex) il faut laisser la main au COS. Probable qu'à terme cela donnerait une diminution des compétences du SA (perte du champ CTLO). Mais qu'importe.
Pour l'aspect soutien lourd (3D et naval) par contre ça tombe sous le sens !

Le côté tiré sur l'ambulance de Gomart c'est pas sport par contre ! ^^

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il y a 1 minute, KALIKO a dit :

C'est un vieux débat en effet. Certains articles semblent démontrer une guerre de l'ombre latente.

A mon avis, y a du pour et du contre...un système à l'américaine (coopération SAD/J-SOC) ne changerait rien aux structures actuelles. Ce serait 'juste' reconnaitre que quand il faut taper dans le bois dur sans nécessité de clandestinité (cas de la tentative de libération de Denis Allex) il faut laisser la main au COS. Probable qu'à terme cela donnerait une diminution des compétences du SA (perte du champ CTLO). Mais qu'importe.
Pour l'aspect soutien lourd (3D et naval) par contre ça tombe sous le sens !

Le côté tiré sur l'ambulance de Gomart c'est pas sport par contre ! ^^

Je trouve que cela a du sens, puis comme dit dans l'article, les Brits font tout avec les SAS & SBS.  

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il y a 2 minutes, Fusilier a dit :

Je trouve que cela a du sens, puis comme dit dans l'article, les Brits font tout avec les SAS & SBS.  

Culture différente, et ce que j'ai lu chez Duncan Falconer (qui passe du SBS pour un détachement au DET 14) y a à nouveau des sélections en internes avec un choix de profils spécifiques. Les deux systèmes font sens.

Ce qui semble néfaste c'est cette volonté classique chez les élites françaises à vouloir toujours tout faire soi-même.

Je pense cependant que le SA doit garder le spectre bas des inters. en capacité (garde du corps, formation etc.). Si ça devient sérieux faire appel au COS, oui certainement.

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Il y a 12 heures, Fusilier a dit :

Ca concerne le COS et aussi le Service Action. Un général propose de verser le Service Action au COS....

https://lemamouth.blogspot.com/2020/09/le-general-et-la-boite-de-pandore.html

Le SA à des methodes que le COS n'a pas. Et le COS à lui aussi des methodes que le SA n'as pas. 

Le general veut surtout mutualiser le materiel en particulier les hélico du SA qui servent peu. 

C'est comme le groupe interarmées d'hélicoptères qui bloque des moyens qui sont pas forcement utilisé comme il devrait. Peut etre qu'avec l'arrivée des 5 H160 de la gendarmerie à Vilacoublay  le GIH soit dissous.   

 

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Le Figaro publie quelques extraits du livre agrémentés de passage d'interview . Il n’apprécie pas du tout le  le coté "voyou "et secret  du SA , qui en plus sortirait de son cadre de référence). Cf article abonné   https://www.lefigaro.fr/actualite-france/dgse-les-revelations-du-general-gomart-20200925.

* l’entraînement des agents du SA qui engendrerait trop d’accidents. «Ils se croient seuls au monde, ils ne sont pas suffisamment supervisés», nous dit le général à la retraite

*Dans les faits, il arrive à la DGSE d’utiliser sans la moindre autorisation une soi-disant appartenance au COS comme une couverture. Nos homologues étrangers, tout comme les forces que nous appuyons, s’y perdent, car ils ne comprennent plus qui est qui et qui fait quoi. ..... Ses avions vont même jusqu’à utiliser sans vergogne les immatriculations de ceux du COS.

*  dans la majorité des cas, les détachements du COS sont envoyés en mission sans être avertis de la présence éventuelle d’hommes du SA. La DGSE, quant à elle, exige de savoir où se trouvent les hommes du COS.

* Une opération clandestine, c’est autre chose: trois ou quatre personnes subtiles et rusées, au grand maximum

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Sur la libération de Denis Allex on peut aussi même se demander pourquoi des "super-spécialistes" comme une équipe du GIGN entouré de gars du COS (1er RPIMa, Hubert, ...) n'aurait pas été nettement plus approprié (ça avait été le cas pour le Ponnant) ... Une unité à vocation clandestine même "violente", n'est pas formatée, entrainée, équipée pour partir à 40 à l'assaut d'un bunker défendu par des dizaines de cocos, c'est comme si on envoyait à pied avec seulement des AT4 une compagnie du 2e REP face à un escadron de T90 sous prétexte qu'ils sont les soldats les plus entrainés de l'AdT ... Quelques Leclerc du 12 groupement de cul de plomb seraient nettement plus adaptés ...mais ça a moins de gueule ...

Ici je crois aussi que le politique a failli (bon, il lançait aussi à la même heure l'opération Serval), et aurait du frapper du poing sur la table et exiger que seules les unités les plus à même de réussir une telle mission soient envoyés, et là le SA n'avait pas vraiment de précédent à montrer, alors que bien d'autres oui ...

Clairon

Modifié par Clairon
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il y a 18 minutes, Clairon a dit :

comme une équipe du GIGN

Tu crois qu'ils sont vraiment aptes à ce genre de sport?  J'ai l'impression que lors du Ponant ils ont surtout servi dans la négo. La Marine s'en est passé lors des deux affaires suivantes: le Carré d'As et le Tanit,  cela avait fait une petite polémique sur les compétences. En CTM dans des eaux territoriales c'est différent. 

Lors de l'affaire d'Ouvea le mélange des genres, GIGN, SA, Hubert, voir P400 au 40 mm, avait fini par bordéliser... 

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En complément de @Bocket :

Révélation

(...)

«Pas de solution optimale»

Pourtant, le dédoublement existe ailleurs, en Israël par exemple, ou aux États-Unis, même si les 43.000 hommes qui interviennent dans les opérations spéciales sont sous le commandement militaire, ce qui ne laisse pas beaucoup de place pour un bras armé de la CIA. « Il peut y avoir pour les agents de la DGSE des modes de pénétration sur des terrains “non permissifs” qui requièrent des qualités physiques », objecte Arnaud Danjean, aujourd’hui député européen, et ex-DGSE. Ce que ne conteste pas Gomart, qui plaide pour le maintien du Centre parachutiste d’entraînement spécialisé dans le périmètre de la DGSE. En revanche, il s’acharne à réclamer la réaffectation du petit millier de soldats d’élite (pilotes, parachutistes, nageurs de combat…) auprès du COS.

« Il est vrai que la coordination de deux chaînes de commandement pose un problème, mais il n’existe pas de solution optimale », estime de son côté le général Bentégeat. Il est vrai aussi que les forces spéciales du COS sont un corps d’élite encore jeune, créé en 1992, après les déconvenues de la première guerre d’Irak. Depuis, les commandos militaires ont grandi, se sont déployés en Afghanistan, puis en Libye. Le général Gomart estime que les procédures qui sont mises en place chez les militaires aident à éviter les prises de risques inutiles.

Le passage du livre qui mécontentera le plus concerne l’entraînement des agents du SA qui engendrerait trop d’accidents. « Ils se croient seuls au monde, ils ne sont pas suffisamment supervisés », nous dit le général à la retraite. Contactée par Le Figaro Magazine , la DGSE n’a pas voulu commenter officiellement les critiques formulées par le général Gomart. Mais il n’est pas faux de dire qu’elle est très contrariée.

Voici les extraits exclusifs du témoignage du général Gomart, Soldat de l’ombre .

Nos cousins de la DGSE

Le Service Action (SA) est une unité clandestine qui comprend plusieurs composantes et se trouve employée par la DGSE tout en dépendant de l’état-major de l’armée de terre qui affecte le personnel, le paye et l’équipe. Par principe, ses actions ne sont pas attribuables (aucune d’entre elles ne peut désigner la France) et sont non revendicables. C’est-à-dire que la France, qui a décidé ces opérations, ne les endosse pas, ni ne reconnaît les avoir conduites.

Concrètement donc, en Libye, le SA portait une tenue civile. Sauf que dans ce cas précis, le COS s’est vu contraint de demander à chacun de ses membres de laisser son uniforme au vestiaire, à la demande des Libyens eux-mêmes qui, nous l’avons vu, refusent mordicus de reconnaître la présence de troupes étrangères à leurs côtés. De ce fait, les uniformes étrangers étaient proscrits. Nos personnels sont donc partis dans une tenue qui ressemble à un équipement de randonneur. On l’achète dans le commerce, en version couleur sable, avec des chemises amples, des pantalons à poches plaquées, tenues assez souples, pratiques et efficaces, ainsi que des chaussures adaptées.

Cette question du port de l’uniforme, ou pas, n’a, de mon point de vue, plus lieu d’être. La tenue doit être adaptée à l’environnement afin de ne pas être vu ou reconnu pour ce que l’on est. Sinon, il n’y a plus de discrétion. Ce qui compte, c’est la « revendicabilité », ou non, de l’action. Si celle-ci est reconnue en cas de découverte de l’opération, elle n’est pas clandestine, même si sa réalisation est discrète. Si l’action n’est pas revendiquée même en cas d’échec, alors elle est clandestine. Ce cas de figure n’arrive plus jamais, car aujourd’hui tout se sait très vite, en particulier via les réseaux sociaux diffusant les images prises par les smartphones. La limite entre action clandestine et action discrète est de ce fait devenue très ténue, voire inexistante. À telle enseigne que le gouvernement français n’annonce jamais l’envoi de ses forces spéciales dans une opération, pas plus qu’il ne le fait pour le SA, bien sûr. Un jour, sans doute, l’histoire de la présence du SA en Libye sera écrite dans son intégralité.

Elle s’est en tout cas trouvée brutalement mise au jour lorsqu’un drame s’est produit, le 17 juillet 2016. Ce jour-là, un hélicoptère MI-35 de l’ANL décolle de l’aéroport de Benina, où se trouvent à la fois des hommes du COS et des compatriotes appartenant au Service Action. Selon ce que l’on m’a rapporté de ce drame, cet appareil menait une action offensive directe lorsqu’un missile antiaérien a été tiré en riposte contre lui, par les milices pro-Daech. À bord de l’appareil, qui se crashe immédiatement, tous les membres de l’équipage sont tués, dont trois sous-officiers du CPIS, l’une des unités du SA. Leurs corps ont été exhibés de manière inhumaine et barbare.

Leur détachement prétendait auprès de ses interlocuteurs libyens faire partie des forces spéciales. Ils portaient un uniforme alors même que les hommes du COS se trouvaient en tenue civile. Et lorsque l’on parle des forces spéciales françaises, on évoque le Commandement des opérations spéciales. Certains médias ont brièvement, mais imprudemment, avancé cette thèse. Pas par hasard: les équipements portés par les défunts pouvaient le laisser penser. Dans les faits, il arrive à la DGSE d’utiliser sans la moindre autorisation une soi-disant appartenance au COS comme une couverture. Nos homologues étrangers, tout comme les forces que nous appuyons, s’y perdent, car ils ne comprennent plus qui est qui et qui fait quoi.

Bien qu’elle le démente, la DGSE utilise bel et bien cette couverture. Ses avions vont même jusqu’à utiliser sans vergogne les immatriculations de ceux du COS. Cela crée un mélange des genres qui n’est bon ni pour les uns ni pour les autres: le flou, c’est toxique. D’autant que dans la majorité des cas, les détachements du COS sont envoyés en mission sans être avertis de la présence éventuelle d’hommes du SA. La DGSE, quant à elle, exige de savoir où se trouvent les hommes du COS. Et obtient systématiquement satisfaction. Mais pourquoi donc ? Elle peut même placer un officier de liaison aux côtés des forces spéciales, comme ce fut le cas en Syrie lors du premier déploiement du COS à proximité de Manbij. L’inverse ne s’est jamais produit.

Le rapport de force entre les forces spéciales et la DGSE est si disproportionné, l’autonomie de cette dernière dans l’appareil d’État est telle que les protestations sont vaines. Le tragique épisode de la mort de trois soldats français du SA en Libye sera l’occasion, non souhaitée, pour la France de reconnaître une première fois sa présence clandestine dans le pays. Le gouvernement d’union nationale présidé par Fayez el-Sarraj fera alors part de son mécontentement, au point d’évoquer une violation de son territoire.

L’affaire Denis Allex

[Le 11 janvier 2013, la DGSE tente de libérer l’un de ses agents en Somalie. L’opération échoue et Denis Allex est exécuté ] Lorsque je prends le commandement du COS à l’été 2011, celui-ci n’est pas du tout impliqué dans l’affaire Denis Allex, cet agent de la DGSE enlevé à Mogadiscio (Somalie) le 14 juillet 2009. Bien sûr, tout le monde sait qu’il s’agit d’un soldat français aux mains d’un adversaire atroce, les shebab somaliens. À ce stade, elle ne concerne encore que la seule DGSE, tout occupée à retrouver sa geôle. Nous nous doutons bien que des initiatives sont déjà à l’étude pour tenter de le libérer. Logiquement, la DGSE aurait pu mettre en œuvre sa spécificité: agir en civil, pour s’infiltrer en faisant passer ses agents pour ce qu’ils ne sont pas. J’admets cependant que quand on est blanc de peau dans un pays comme la Somalie, c’est compliqué.

Dès lors que l’on monte une opération avec un groupe d’assaut, ça devient une opération militaire. Le COS est fait pour ça. Une opération clandestine, c’est autre chose: trois ou quatre personnes subtiles et rusées, au grand maximum. Pressentant qu’on s’oriente vers une action de vive force, je fais alors valoir au chef du SA de l’époque, le colonel Raphaël, qu’il faudra dans ce cas concevoir une opération militaire lourde, impliquant à tout le moins un appui puissant du COS. J’ajoute que dans mon esprit, cet appui ne sera pas compté. Ce dont il aura besoin, nous le fournirons, hommes, matériel et savoir-faire. Ce professionnel compétent, que je connaissais bien par ailleurs et qui a fait toute sa carrière au SA, affiche un point de vue différent. […] Mes raisonnements ne convaincront pas ceux qui auraient dû l’être, persuadés par un ultime argument du directeur de la DGSE: le SA se devait de conduire l’assaut et la récupération de l’otage à sa façon, car Denis Allex était issu de leurs rangs, frère d’armes dont il leur revenait d’assurer le sauvetage. Édouard Guillaud m’avait d’ailleurs expliqué que je devais le comprendre: « C’est leur type, Christophe, et ils veulent y aller eux-mêmes, c’est compréhensible.» Je lui explique mon désaccord, que nous ne jouons pas dans un film américain, où le gars se rengage parce qu’il veut aller sauver son copain. Dans ce cas, on devient totalement subjectif, on pénètre le terrain du sentiment, au lieu de rester neutre, froid et objectif. […]

On m’objectera, je le sais, que je ne devrais pas remuer le couteau dans la plaie. Que je ne serais pas fondé à revenir sur un épisode malheureux, que personne n’a le droit de critiquer ce qui a été fait. On pourrait aussi me dire que le linge sale ne se lave qu’en famille! Je suis très net sur ce point: je ne porte pas, loin de moi cette idée, une appréciation négative sur ce que d’autres ont décidé. Nul ne l’ignore: les hommes du Service Action se sont battus comme des princes, faisant preuve d’un courage exemplaire, certains le payant de leur vie.

Ce que prétend néanmoins l’officier français que je suis, pas totalement dénué d’expérience opérationnelle, c’est que nous avons à nouveau assisté à un mélange des genres. Il doit être mis à plat, décortiqué pour que cette erreur ne se reproduise pas et qu’on puisse bien se répartir les rôles, chacun agissant avec ses moyens et ses compétences, dans la cour qui est la sienne, pour une meilleure efficacité. Je ne dis évidemment pas que le COS aurait à tout coup réussi cette mission si elle lui avait été confiée. Ce qui ne m’interdit pas de penser que nous aurions pu faire autrement, en mettant plus de chances de notre côté. […]

Après chaque opération, il convient donc de procéder, la tête bien rafraîchie, à ce qu’on appelle un retour d’expérience (Retex). Je ne connais pas celui que la DGSE n’aura pas manqué de rédiger. J’observe néanmoins que tous les atouts n’avaient pas été réunis. Premier point: l’infiltration entre le poser des hélicoptères Caracal et la prison de Denis Allex s’est révélée plus longue et difficile que prévu. Le renseignement n’était pas aussi complet que souhaité, la nuit noire et sans lune qui avait été choisie était en réalité très éclairée, avec des feux de camp partout. Il ne devait y avoir personne sur l’itinéraire de l’infiltration. En fait, les « clandestins » croisent une personne qu’ils tuent.

On ne se trouve déjà plus dans l’univers de l’action clandestine, mais dans celui d’une opération spéciale, avec des appuis importants fournis essentiellement par les forces armées américaines et par la Marine nationale française. Je regrette vivement qu’il n’y ait eu aucun Retex commun entre le Service Action et le COS. Il aurait justement permis de s’enrichir les uns des autres, de nos compétences communes, de nos différences aussi. Ce que je crois comprendre, c’est que le SA lui-même a tiré la conclusion que des opérations de ce type ne sont pas à sa dimension. Je partage depuis longtemps ce point de vue, nous avons besoin d’une capacité d’action clandestine, formée d’individus aux compétences exceptionnelles. Dans ce cas, on a confondu les registres. Le Service Action n’était ni formaté, ni organisé, ni équipé, ni assez aguerri pour engager en solo une telle opération.

Accidents à l’entraînement

Le nombre d’accidents mortels à l’entraînement (du Service Action de la DGSE, NDLR) y est inacceptable et amène à se poser des questions. Il est anormal de perdre des hommes à l’exercice. La formation est telle que l’on habitue les gens à être toujours en dehors des clous et de la réglementation. Ce qui est nécessaire lors des missions. Mais il y a une différence entre une mission réelle et une formation. Perdre un agent en mission est déjà très dur, malgré une conscience aiguë des risques encourus, mais à l’instruction des mesures de sécurité sont vitales, au sens propre du terme. La vie n’a pas de prix, que l’on soit agent dans un service ou simple quidam.

Les incidents à l’étranger, toujours à l’entraînement, avec des conséquences diplomatiques qui ne sont jamais neutres, incitent également à la réforme. Nicolas Le Nen à la tête du Service Action de 2014 à 2018 a donc cherché à transformer son service, sans être toujours bien compris en interne, mais avec l’appui de Bernard Bajolet. Celui-ci, quand il était coordonnateur du renseignement, poussait déjà à une remise en cause profonde de l’organisation, des méthodes du SA. Il se trouvait en cela en phase avec le général Jean-Louis Georgelin, qui répétait, prêtant la formule à Jacques Chirac: « Avec la DGSE, le coefficient de foirage est élevé! »

... papier qui entre en résonnance avec celui de V.Nouzille publié dans le même journal sur les guerres secrètes du PR :
 

Révélation

(...)

Adepte d’un pilotage en «rênes courtes », Emmanuel Macron n’a pas hésité à déclencher des opérations radicales, qu’elles soient menées, de manière discrète, par les forces spéciales en uniforme sous l’égide du Commandement des opérations spéciales (COS) ou, de façon clandestine, par les commandos du Service Action (SA) de la DGSE. François Hollande avait assisté, parfois ébahi, à des prises de bec entre les responsables du COS et le fougueux Bernard Bajolet, alors directeur de la DGSE, sur leurs rôles respectifs - au point de déclencher des polémiques, comme en témoigne le général Christophe Gomart . Emmanuel Macron, quant à lui, essaie d’imposer une meilleure coordination entre les forces d’élite, jugées complémentaires.

Traques en Syrie

Les actions «létales» s’enchaînent à vive allure. Tout d’abord en marge de la guerre contre Daech en Syrie et en Irak, menée au sein de la coalition Inherent Resolve. Lors de la phase finale du siège de Raqqa, début octobre 2017, l’Élysée donne des consignes pour que les combattants de l’État islamique (EI), dont beaucoup de Français, ne puissent s’échapper de leur enclave encerclée. «Pas de quartiers », telle est la ligne, soutenue par Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, partisan de la méthode dure, et par Florence Parly, qui explique que si des djihadistes français périssent dans les combats à Raqqa, «c’est tant mieux ». La DGSE, présente sur place avec les forces spéciales aux côtés des FDS, les alliés arabo-kurdes de la coalition, intervient en ce sens. Mais les FDS préfèrent négocier une reddition avec les combattants de l’EI, ce qui permet à plusieurs centaines d’entre eux de quitter la ville sans encombres.

Raqqa conquise, les soldats de l’ombre et les agents de la DGSE traquent sans relâche, en Syrie, les djihadistes étrangers toujours en fuite, notamment les francophones. Objectif : limiter au minimum les retours en France. En tête de la liste «kill or capture » figure Oussama Atar, un belgo-marocain, considéré comme le «cerveau » des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ainsi que les frères toulousains Jean-Michel et Fabien Clain, dont les voix ont revendiqué les attentats. Ayant mutualisé ces «objectifs » avec les Américains, les Français ne sont pas surpris d’apprendre qu’Oussama Atar aurait été tué par une frappe de drone américain en Syrie le 17 novembre 2017. Les forces spéciales et la DGSE continuent d’épauler, avec des commandos américains, les FDS pour anéantir les dernières poches de l’EI. Des renforts sont envoyés en avril 2018. Dans le bastion de Baghouz, en février 2019, des missiles américains ciblent les frères Clain, présumés morts depuis lors. À l’Élysée, Emmanuel Macron se réjouit qu’au terme d’une longue chasse, commencée sous Hollande, plus d’une vingtaine de commanditaires ou de complices présumés des terroristes liés aux attentats de Paris aient été «neutralisés » en Syrie et en Irak. La France s’est vengée à sa manière.

Au Sahel, la «chasse aux scalps » reprend aussi de l’ampleur fin 2017, peu après que le Président a procédé à une revue détaillée de l’opération Barkhane, initiée mi-2014. La situation sécuritaire se dégrade, avec des attaques des katibas du nouveau GSIM, proche d’al-Qaida et celles de l’EIGS, liées à Daech. « Nous subissons actuellement une sorte d’offensive des groupes terroristes […] Ces derniers sont bien moins nombreux qu’en Irak : quelques centaines, et non quelques milliers, mais ils sont prêts à tout » , confie Jean-Yves Le Drian en octobre 2017. Emmanuel Macron décide d’intensifier les opérations militaires.

Les soldats de Barkhane et les forces spéciales de la Task Force Sabre reçoivent pour consigne de cibler les chefs des groupes djihadistes. Au Mali, le 14 février 2018, les commandos assaillent plusieurs camps entre Boughessa et Tin-Zaouatène, éliminant une dizaine de djihadistes, dont Alig Ag Wanasnat, l’un des lieutenants d’Iyad Ag Ghali, chef du GSIM, et Abou Hassan al-Ansari, un de ses alliés. Quelques jours plus tard, les Français manquent de peu Adnan Abou Walid al-Sahraoui, le grand chef de l’EIGS, dans la forêt d’Ikadagotane. 


(...)

 

Modifié par Kerloas
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