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Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis


Messages recommandés

il y a 4 minutes, Alexis a dit :

Je rappelle cette transcription automatique mémorable d'un sermon à ND de Paris par une I.A. de la chaîne catholique KTO :happy: ...

Moi j'aime bien quand les IA transcrivent Ursula Von der Leyen en anglais par "Ursula Wonder Lion".

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Je recopie :

à l’instant, Wallaby a dit :

  

15 septembre 2025. Bill McKibben

6:33 Juste pour vous donner un exemple de ce qui est en train de se passer, en Chine, en mai, qui est le dernier mois pour lequel nous ayons des statistiques fiables, ils ont installé 3 gigawatts d'énergie solaire par jour. Un gigawatt est l'équivalent d'une centrale électrique à charbon. Donc ils ont construit l'équivalent solaire d'une centrale à charbon toutes les huit heures.

7:17 [Grâce à l'énergie solaire et aux batteries] La Californie, quatrième économie du monde, utilise 40% moins de gaz naturel qu'il y a deux ans pour sa production d'électricité.

10:49 Je n'ai aucun doute que dans 30 ans, la planète marchera à l'éolien et au solaire, simplement pour des raisons économiques, mais s'il nous faut 30 ans pour y arriver, alors cette planète qui marche à l'éolien et au solaire sera une planète cassée. Nous constatons déjà d'importants dommages partout.

13:30 La moitié des voitures vendues le mois dernier en Chine étaient électriques et cela est en train de redéfinir rapidement le marché automobile, en particulier dans le monde en développement. Nous pensons que Detroit est la capitale de l'automobile, mais en réalité il s'agit de trois villes en Chine dont les noms sont imprononçables.

15:21 Le prix de l'électricité cette année a augmenté de 10% partout aux États-Unis jusqu'à présent. C'est parce que nous avons une hausse de la demande causée par des choses telles que les data centers, tandis que nous avons artificiellement limité l'offre, parce que le président a dit que nous n'allons pas construire d'éolien et de solaire.

16:25 Nous allons réaliser que nous ne pouvons pas avoir une économie compétitive si notre source d'énergie majeure coûte plus cher que celle du reste du monde.

17:38 [le projet de loi texan qui exigeait de construire 5 megawatt de gaz pour toute tranche de 5 mégawatt de solaire a été rejeté]

22:22 Réfléchissez deux minutes au genre de géopolitique que nous aurions eu durant les 70 dernières années si le pétrole avait été d'une valeur relativement triviale, combien moins de guerres, de coups d'États et d'assassinats et de conspirations terroristes aurions nous soufferts si nous avions fait marcher le monde avec une énergie, éolienne et solaire, disponible partout pour tout le monde, qui ne peut pas être accumulée ou dont on ne peut constituer de réserves ? Je ne suis pas utopiste, mais je pense qu'il y a une chance de mettre le monde sur une base plus saine que celle sur laquelle nous nous appuyons aujourd'hui.

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https://www.stabroeknews.com/2025/10/02/features/project-syndicate/trump-is-losing-his-geoeconomic-war/

La Chine occupe une position tout aussi forte grâce à son contrôle sur les matières premières stratégiques et leur transformation, en particulier les terres rares et autres minéraux essentiels. Le gallium et le germanium sont des composants clés non seulement des technologies énergétiques non vertes, mais aussi des LED, des fibres optiques et des appareils électroniques haute performance. L'antimoine, qui provient également en grande partie de Chine, est essentiel pour les équipements militaires haute performance et comme retardateur de flamme.

En réponse à l'annonce faite en avril par le président américain Donald Trump d'instaurer des droits de douane à l'occasion du « Jour de la libération », la Chine a imposé de nouvelles restrictions sur sept terres rares supplémentaires : le samarium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, le lutétium, le scandium et l'yttrium. N'ayant jusqu'alors guère démontré qu'elle était consciente de leur importance, l'administration Trump a dû faire marche arrière presque immédiatement sur plusieurs fronts de sa guerre commerciale.

Les États-Unis se sont empressés d'imiter les stratégies russe et chinoise, en augmentant leur production énergétique et en investissant des fonds publics dans la promotion du développement de la production de terres rares. Mais ces deux efforts posent problème.

Si la production de pétrole et de gaz a augmenté à court terme, de nouveaux investissements dans le forage et les pipelines seront nécessaires à long terme. Or, les coûts marginaux des énergies non carbonées continuant de baisser rapidement, les entreprises énergétiques hésitent à consacrer des ressources aux combustibles fossiles, ce qui est judicieux. Cela signifie que l'effort actuel des États-Unis ne sera qu'un feu de paille.

Le développement des terres rares est plus plausible, mais il prendra du temps. Des années 1960 aux années 1990, la mine de Mountain Pass, dans le sud de la Californie, était l'une des principales sources mondiales de terres rares. Mais au cours des dernières décennies, divers opérateurs américains qui se sont lancés dans cette activité ont fini par faire faillite.

La plus récente entreprise américaine spécialisée dans les terres rares, MP Materials, a démarré ses activités en 2017 et a désormais assuré son avenir en accordant au Pentagone une participation de 400 millions de dollars, assortie d'une garantie d'achat pour ce qu'elle extrait. Mais si le capitalisme d'État à la Trump peut empêcher une future faillite, il ne peut pas faire de miracles. L'investissement clé de MP, l'installation 10X, ne commencera pas à produire avant 2028, voire plus tard.

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il y a 27 minutes, Wallaby a dit :

Je n'ai aucun doute que dans 30 ans, la planète marchera à l'éolien et au solaire, simplement pour des raisons économiques

Pour ça faudra trouver une solution pour compenser leur aspect intermittent, en attendant il faudra autre chose sinon ça finira comme en Espagne avec un réseau trop sensible aux accidents.

il y a 29 minutes, Wallaby a dit :

mais s'il nous faut 30 ans pour y arriver, alors cette planète qui marche à l'éolien et au solaire sera une planète cassée. Nous constatons déjà d'importants dommages partout.

Ce n'est qu'une partie infime (les gaz à effet de serre) des dégâts que nous causons, pire l'éolien et le solaire provoqueront leur propres dégâts sur l'environnement une fois lancés à l'échelle industrielle. 

il y a 34 minutes, Wallaby a dit :

Réfléchissez deux minutes au genre de géopolitique que nous aurions eu durant les 70 dernières années si le pétrole avait été d'une valeur relativement triviale, combien moins de guerres, de coups d'États et d'assassinats et de conspirations terroristes aurions nous soufferts si nous avions fait marcher le monde avec une énergie, éolienne et solaire, disponible partout pour tout le monde, qui ne peut pas être accumulée ou dont on ne peut constituer de réserves ? Je ne suis pas utopiste, mais je pense qu'il y a une chance de mettre le monde sur une base plus saine que celle sur laquelle nous nous appuyons aujourd'hui.

Alors déjà, bonne chance pour se débarrasser totalement de l’extraction pétrolière, rien que dans le domaine de la chimie industrielle et ensuite l'humanité de manquera jamais d'imagination pour trouver une excuse pour se taper dessus ou envahir/contraindre/piller son voisin. Ce ne serait plus le pétrole? Ce sera une autre ressource vitale à la bonne marche de notre vénéré système économique car économie ne va pas sans énergie ET ressources.

il y a 32 minutes, Wallaby a dit :

Nous allons réaliser que nous ne pouvons pas avoir une économie compétitive si notre source d'énergie majeure coûte plus cher que celle du reste du monde

Ça, à la limite, cela ne devrait pas leur poser problème puisqu'ils veulent déconnecter la Chine de l'occident et que l'UE semble une vache à lait bien pratique, on m'aurai menti? :rolleyes:

A vrai dire si la Chine devient l'acteur principal de l'économie mondiale grâce ou en partie grâce aux énergies renouvelables cela ne fera que précipiter une confrontation avec les USA, ces derniers refusant de laisser la 1ère place de toute façon. 

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Il y a 2 heures, Arland a dit :

Pour ça faudra trouver une solution pour compenser leur aspect intermittent

Le même McKibben dit qu'en Californie, la nuit, l'électricité vient des batteries qui ont été rechargées par les panneaux solaires le jour.

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Il y a 2 heures, Arland a dit :

en attendant il faudra autre chose sinon ça finira comme en Espagne avec un réseau trop sensible aux accidents.

Où en est l'enquête en Espagne sur le blackout ? On en est sûr de ça, que c'est la faute aux énergies renouvelables ? Ou c'est tellement politiquement sensible qu'on le saura jamais ?

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Il y a 2 heures, Arland a dit :

Alors déjà, bonne chance pour se débarrasser totalement de l’extraction pétrolière, rien que dans le domaine de la chimie industrielle et ensuite l'humanité de manquera jamais d'imagination pour trouver une excuse pour se taper dessus ou envahir/contraindre/piller son voisin. Ce ne serait plus le pétrole? Ce sera une autre ressource vitale à la bonne marche de notre vénéré système économique car économie ne va pas sans énergie ET ressources.

En effet, j'ai tout de suite pensé au conflit des Kivus :

https://forum.air-defense.net/topic/7551-r%C3%A9publique-d%C3%A9mocratique-du-congo/page/14/#comment-1841161

Mais même si ça ne supprime pas les conflits, ça va redéfinir la carte des conflits.

 

Modifié par Wallaby
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Il y a 4 heures, Wallaby a dit :

Le même McKibben dit qu'en Californie, la nuit, l'électricité vient des batteries qui ont été rechargées par les panneaux solaires le jour.

Sur les graphiques publiés les batteries servent surtout à encaisser l'énorme demande entre 17h et minuit, pire la nuit elles doivent repasser en charge (ça coïncide avec une augmentation de l'importation des autres états). La nuit c'est aussi là que la production des centrales au gaz est la plus forte même si la demande est minimale.

Maintenant le problème c'est pas vraiment le cycle jour/nuit mais plutôt la capacité de pilotage du réseau en cas de variations imprévues qui dépassent ou menacent de dépasser les limites de sécurité pour le réseau et les clients, c'est pour le moment, beaucoup plus difficile de le faire uniquement avec de l'éolien et du solaire qui n'ont pas la réactivité nécessaire.

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il y a 35 minutes, Arland a dit :

 c'est pour le moment, beaucoup plus difficile de le faire uniquement avec de l'éolien et du solaire qui n'ont pas la réactivité nécessaire.

ça c'est quelque chose que j'ai jamais compris : il suffit de déconnecter une partie du réseaux ce qui est immédiat. Qu'est ce qui empêche de faire cela? Bien sur ça ne marche qu'en cas d'excès. C'est plus compliqué en cas de manque parce que la mise en route des centrale à gaz est rapide mais demande tout de même quelque minutes si ma mémoire est bonne.

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Dan Wang, l'auteur de Breakneck: China’s Quest to Engineer the Future, dont j'ai transcrit ci-dessus des extraits de l'interview donnée par lui le 4 septembre à Ross Douthat du New York Times, a également cosigné cet article :

https://www.foreignaffairs.com/china/real-china-model-wang-kroeber (19 août 2025)

La politique industrielle de Pékin n'a pas réussi simplement parce que les planificateurs ont choisi les bons secteurs et les ont subventionnés. Elle a fonctionné parce que l'État a mis en place les infrastructures nécessaires pour devenir une puissance technologique résiliente. Il a créé un écosystème d'innovation centré sur des réseaux électriques et numériques puissants, et a constitué une main-d'œuvre massive dotée de connaissances avancées en matière de fabrication.

Les décideurs politiques américains doivent reconnaître que leur stratégie actuelle – contrôles des exportations, droits de douane et politique industrielle dispersée – est inefficace. Se contenter d'essayer de ralentir la Chine ne fonctionnera pas. Washington doit plutôt se concentrer sur le renforcement de ses propres systèmes industriels en réalisant des investissements patients et à long terme, non seulement dans certaines industries clés, mais aussi dans les infrastructures énergétiques, informatiques et de transport. Si elle ne le fait pas, les États-Unis seront confrontés à une désindustrialisation accrue et perdront leur leadership technologique.

En juin 2025, la [boucle nord du Nürburgring] a enregistré un nouveau record de vitesse pour les véhicules électriques, et la voiture qui l'a établi n'était pas fabriquée par les champions habituels. Il a été établi par Xiaomi, une entreprise chinoise mieux connue pour ses smartphones et ses cuiseurs à riz bon marché. Elle n'avait produit sa première voiture qu'un an auparavant. Mais Xiaomi a néanmoins fabriqué la troisième voiture la plus rapide, électrique ou non, à avoir jamais couru dans [la boucle nord du Nürburgring]. [ https://www.numerama.com/vroom/2000411-xiaomi-est-officiellement-le-troisieme-constructeur-le-plus-rapide-sur-le-circuit-du-nurburgring.html ]

En 2024, la Chine a fabriqué près des trois quarts des véhicules électriques mondiaux et représentait 40 % des exportations mondiales de VE. Elle contrôle la chaîne d'approvisionnement solaire. Les entreprises chinoises fabriquent la plupart des batteries mondiales, tant pour les VE que pour d'autres usages. Et le pays produit 60 % des électrolyseurs utilisés pour extraire l'hydrogène de l'eau, ce qui est le moyen le plus efficace de produire de l'énergie propre à base d'hydrogène.

La Chine a réussi non seulement parce qu'elle a subventionné certaines industries, mais aussi parce qu'elle a investi dans les infrastructures profondes (les systèmes physiques sous-jacents et l'expertise humaine) qui permettent l'innovation et une production efficace.

Une partie de ces infrastructures consiste en des systèmes de transport, tels que des routes, des chemins de fer et des ports. Au cours des 30 dernières années, la Chine a construit un réseau national d'autoroutes deux fois plus long que le réseau inter-États américain, un réseau de trains à grande vitesse dont le nombre de kilomètres de voies dépasse celui du reste du monde réuni, et un formidable réseau de ports, dont le plus grand, à Shanghai, traite en certaines années plus de marchandises que tous les ports américains réunis.

À ses débuts, on pensait généralement qu'Internet allait éroder les régimes autoritaires, car il mettait fin à leur monopole sur l'information et facilitait l'organisation des citoyens ordinaires à grande distance. En 2000, le président américain Bill Clinton a déclaré que contrôler Internet revenait à « essayer de clouer de la gelée au mur ». Mais les dirigeants chinois en ont conclu le contraire.

Les principales plateformes telles que Byte-Dance, Alibaba et Tencent sont devenues des innovateurs de classe mondiale. Huawei est devenu le premier producteur mondial d'équipements 5G. La population chinoise utilise désormais constamment les smartphones, et le Parti communiste reste au pouvoir.

La Chine est le leader mondial dans la construction de centrales électriques, ajoutant chaque année l'équivalent de l'approvisionnement total du Royaume-Uni. Elle produit désormais plus d'électricité chaque année que les États-Unis et l'Union européenne réunis. Le pays a investi massivement dans des lignes de transport à très haute tension, qui peuvent transporter efficacement l'électricité sur de longues distances, et dans tous les types de stockage par batterie. Cette offre abondante en électricité a permis la croissance rapide des systèmes de transport dépendants de l'électricité, à savoir les trains à grande vitesse et les véhicules électriques.

L'électricité représente 21 % de la consommation énergétique mondiale et 22 % de la consommation énergétique aux États-Unis. En Chine, l'électricité représente près de 30 % de la consommation énergétique, soit plus que dans tout autre grand pays à l'exception du Japon. Et cette part augmente rapidement : environ 6 % par an, contre 2,6 % pour le monde entier et 0,6 % pour les États-Unis.

L'électrification de la Chine n'est pas le fruit d'un plan directeur. Elle résulte plutôt de réponses technocratiques à des problèmes ponctuels, tels que les pénuries d'électricité dans les zones industrielles et la nécessité de libérer la capacité ferroviaire à des fins autres que le transport du charbon. Aujourd'hui, cependant, l'électrification rapide sert un objectif stratégique clair. Elle est un moteur de l'innovation industrielle, « alimentant l'avenir », comme l'ont écrit Damien Ma et Lizzi Lee dans un article publié en juillet dans Foreign Affairs. Et le gouvernement est parfaitement conscient que l'électricité abondante et bon marché confère au pays un avantage décisif dans les industries à forte consommation d'énergie de demain, notamment l'intelligence artificielle. Pékin s'efforce donc de faire en sorte que son réseau électrique reste le plus grand et le meilleur au monde.

L'infrastructure profonde la plus subtile de la Chine est sa main-d'œuvre industrielle de plus de 70 millions de personnes, la plus importante au monde. Grâce à la mise en place intensive de chaînes d'approvisionnement manufacturières complexes, les directeurs d'usine, les ingénieurs et les ouvriers chinois ont acquis des décennies de « connaissances des processus » (connaissances pratiques issues de l'expérience) sur la manière de fabriquer des produits et de les améliorer.

Certains analystes pensent que la Chine est le pays qui assemble la plupart des smartphones et autres appareils électroniques dans le monde en raison du faible coût de sa main-d'œuvre. En réalité, le pays reste le leader mondial parce que sa main-d'œuvre a prouvé sa valeur en termes de sophistication, d'échelle et de rapidité.

Pour comprendre pourquoi les entreprises américaines ont souvent du mal à faire de même, comparez l'expérience de Xiaomi à celle d'Apple. En 2014, le géant de l'informatique a envisagé de développer des véhicules électriques. Ce n'était pas une idée farfelue. Apple avait une capitalisation boursière de 600 milliards de dollars et une trésorerie de 40 milliards de dollars, ce qui lui donnait des moyens bien plus importants que Xiaomi. Selon les critères conventionnels, elle disposait également d'une technologie plus sophistiquée. Mais les États-Unis ne disposent pas du système énergétique ni de la capacité de production de la Chine, et Apple ne pouvait donc pas s'appuyer sur une infrastructure facile à exploiter. En conséquence, en 2024, le conseil d'administration de l'entreprise a mis fin à une décennie de développement de véhicules électriques. La même année, Xiaomi a augmenté sa capacité de production et relevé à plusieurs reprises son objectif de livraison. Pendant ce temps, le champion américain des véhicules électriques, Tesla, est confronté à une baisse de ses ventes sur tous ses principaux marchés, y compris la Chine. Les acheteurs chinois estiment désormais que les marques nationales sont plus innovantes que Tesla et mieux adaptées à l'évolution rapide des goûts des consommateurs.

Parallèlement, les subventions non réglementées ont conduit à une corruption généralisée. L'industrie chinoise des semi-conducteurs, qui a reçu plus de 100 milliards de dollars d'aide directe de l'État depuis 2014 dans le cadre de la politique industrielle, en est un excellent exemple. Certains des projets financés par cet argent étaient carrément frauduleux. D'autres projets étaient légitimes, mais tant les hommes d'affaires que les fonctionnaires les ont détournés. Plus d'une douzaine de personnalités de l'industrie des puces électroniques ont été emprisonnées pour corruption depuis 2022, notamment le directeur de Tsinghua Unigroup (qui exploite plusieurs fabricants de puces importants) et le directeur du fonds national chinois pour les circuits intégrés. Deux ministres de l'industrie et des technologies de l'information en exercice ont été licenciés pour corruption.

Si la Chine est trop généreuse avec les entreprises technologiques et manufacturières, elle ne l'est pas assez avec celles qui fournissent des services. Pékin réglemente de manière excessive les secteurs des services, réprimant les entreprises Internet que le gouvernement considère comme se livrant à des pratiques monopolistiques ou menaçant l'instabilité politique ou sociale. Il contrôle étroitement les finances, les soins de santé et l'éducation. En conséquence, la croissance de l'emploi dans ces secteurs a été faible, ce qui signifie que la croissance de l'emploi en Chine dans son ensemble a beaucoup souffert. Même dans ce pays centré sur l'industrie, les services emploient environ 60 % de la main-d'œuvre urbaine et ont représenté la totalité des créations nettes d'emplois au cours de la dernière décennie. Avec des emplois difficiles à trouver, des salaires qui augmentent peu ou pas du tout et la chute des prix des logements, qui constituent le principal actif de la plupart des Chinois, les consommateurs chinois sont devenus réticents à dépenser. Les entreprises privées, constatant la faiblesse de la demande, sont à leur tour devenues encore plus réticentes à embaucher ou à augmenter les salaires.

Le modèle actuel de la Chine garantit donc pratiquement un ralentissement de la croissance économique. En raison du cercle vicieux créé par Pékin, l'économie peine désormais régulièrement à atteindre son objectif de croissance annuel de 5 % et lutte constamment contre la déflation. Parallèlement, la demande intérieure étant atone, une part croissante de la production du secteur manufacturier chinois, prodigieusement productif, devra être exportée, ce qui entraînera des excédents commerciaux toujours plus importants.

Les risques pour Pékin sont évidents. Un ralentissement de la croissance signifie que l'économie pourrait perdre de son dynamisme et que les entreprises technologiques pourraient perdre leur capacité ou leur motivation à continuer d'innover. Des excédents commerciaux en constante augmentation pourraient déclencher un protectionnisme beaucoup plus sévère et coordonné de la part du reste du monde, des dizaines de pays se joignant aux États-Unis pour ériger des barrières tarifaires aux importations chinoises.

Mais Pékin devrait surmonter ces risques, tout comme elle a surmonté de nombreux défis par le passé. Elle a commencé à reconnaître que les subventions étaient trop élevées et a commencé à les supprimer. Les acteurs plus petits et moins efficaces vont quitter le marché. La consolidation est déjà visible dans le secteur des véhicules électriques, où le nombre d'entreprises est passé de 57 à 49 depuis 2022.

Les responsables chinois, quant à eux, semblent estimer que le coût d'une croissance plus faible, de la déflation et du mécontentement des partenaires commerciaux vaut la peine d'être payé.

En 2018, deux grandes entreprises technologiques chinoises, ZTE et Fujian Jinhua, ont failli faire faillite après avoir été coupées de la technologie américaine. Mais des entreprises plus performantes, aidées par des avocats et des lobbyistes de Washington, ont réussi à rebondir. (Trump a récemment levé les restrictions sur les puces IA de pointe fabriquées par Nvidia, permettant à l'entreprise de vendre à nouveau ses produits en Chine.) Huawei a clairement été mise à mal après avoir été sanctionnée par le département du Commerce en 2019. Mais en 2025, l'entreprise a annoncé que ses revenus de l'année précédente avaient retrouvé leur niveau de 2019. Il s'agit toujours de la même entreprise, qui excelle dans la fabrication d'équipements et de téléphones 5G. Sauf qu'aujourd'hui, elle est également l'un des principaux innovateurs chinois dans le domaine des semi-conducteurs, après avoir investi des milliards dans le remplacement des puces américaines.

D'autres entreprises ont encore mieux réussi à surmonter les restrictions américaines. SMIC, l'une des plus importantes fonderies de puces électroniques de Chine, a doublé son chiffre d'affaires depuis qu'elle a été sanctionnée en 2020. Elle reste encore loin derrière TSMC, leader du secteur, en termes de rentabilité, mais elle a réalisé certaines avancées technologiques, apprenant à produire des puces de sept nanomètres, une prouesse technologique qui semblait improbable après les sanctions. De même, les restrictions imposées à la technologie de l'IA n'ont pas empêché l'essor de DeepSeek, qui a produit un modèle de raisonnement IA que seules quelques autres entreprises, toutes situées dans la Silicon Valley, sont en mesure d'égaler.

Certains responsables américains se rendent compte que les États-Unis ne peuvent pas gagner simplement en attaquant les industries chinoises. Les planificateurs économiques de l'administration Biden, par exemple, ont élaboré une politique industrielle visant à aider les États-Unis à faire progresser leurs propres secteurs stratégiques. Le pays a adopté le CHIPS Act, qui a renforcé la production de semi-conducteurs, et l'Inflation Reduction Act, qui a subventionné les technologies propres [Faut le dire vite, quand on sait que les mines qui procurent les différents minéraux sont les installations parmi les plus polluantes ! La notion de technologie propre est un oxymore]. Mais malgré l'affectation de centaines de milliards de dollars, ces efforts ont pour la plupart échoué.

La raison de ces échecs est simple. Les États-Unis n'ont pas mis en place une infrastructure suffisamment solide. Au début de son mandat, Joe Biden a dévoilé un projet ambitieux visant à fournir un accès Internet à presque tous les Américains. Mais ce plan « Internet pour tous » n'avait connecté personne avant la fin de son mandat. Il n'existe toujours pas de réseau national de bornes de recharge pour véhicules électriques, même si le Congrès a alloué des milliards de dollars à sa création. Et Washington n'a pas réussi à démanteler les obstacles bureaucratiques et réglementaires à la construction de réseaux de transport d'électricité, ce qui empêche les entreprises énergétiques de profiter des crédits d'impôt créés par la loi sur la réduction de l'inflation pour les projets solaires et éoliens.

Aujourd'hui, ces crédits sont sur le point de disparaître. Le projet de loi de réconciliation budgétaire présenté par Trump en juillet prévoit la suppression progressive des subventions accordées par son prédécesseur aux projets solaires et éoliens qui n'auront pas démarré d'ici la fin 2026. Le CHIPS Act reste en vigueur, mais le président a qualifié cette loi d'« horrible » et de « ridicule ». Les droits de douane imposés par Trump ont quant à eux semé une profonde incertitude parmi les fabricants, qui suspendent leurs investissements tout en s'efforçant de maintenir leurs chaînes d'approvisionnement. La Maison Blanche affirme que ces droits de douane obligeront les fabricants à produire leurs marchandises sur le sol américain une fois que les restrictions seront pleinement applicables. Mais l'analyse de l'administration est erronée. Les fabricants dépendent des importations pour une grande partie de leurs intrants et se montrent réticents à prendre des décisions d'investissement importantes sur la base des déclarations hésitantes de Trump. En fait, le pays a perdu plus de 10 000 emplois dans le secteur manufacturier entre avril et juillet seulement, juste après que Trump ait annoncé son intention d'imposer des droits de douane élevés à pratiquement tous les pays.

Trump n'est bien sûr pas le seul à ne pas tenir ses promesses. Les politiciens américains adorent célébrer l'ouverture de chaque nouvelle mine ou usine de semi-conducteurs. Mais le secteur industriel américain continue de se contracter, avec des retards de production, des licenciements et une baisse de la qualité des produits. La production manufacturière réelle, qui avait augmenté régulièrement jusqu'à la crise financière de 2008, a alors chuté et ne s'est jamais redressée. Ce déclin touche même l'industrie de la défense. Malgré un afflux de liquidités, presque toutes les classes de navires de guerre américains en construction ont pris du retard, certains jusqu'à trois ans. Les fabricants d'obus d'artillerie n'augmentent que lentement leur production, alors même que Washington a épuisé ses stocks pour aider l'Ukraine. Et les efforts des États-Unis pour sevrer leur armée des minéraux rares chinois ont échoué.

Les États-Unis conservent leur avantage sur la Chine dans plusieurs domaines critiques : les logiciels, les biotechnologies et l'intelligence artificielle, ainsi que dans leur écosystème d'innovation axé sur les universités. Mais ces institutions sont confrontées à un avenir incertain. Depuis son retour au pouvoir, Trump s'est attaqué au financement de la recherche scientifique et a privé le pays de main-d'œuvre qualifiée. Les agences gouvernementales examinent désormais de près les meilleures universités, notamment Harvard et Columbia, leur retirent leurs subventions et menacent de révoquer leur statut d'exonération fiscale en invoquant des accusations exagérées d'antisémitisme. La Maison Blanche a réduit le financement de la National Science Foundation et des National Institutes of Health. Parallèlement, l'hostilité de Trump envers les immigrants a poussé les chercheurs qui venaient aux États-Unis à chercher des postes dans des entreprises et des universités ailleurs. Les expulsions agressives nuisent au secteur de la construction américain. Le pays n'a tout simplement pas mis en place un écosystème d'innovation suffisamment solide pour les années à venir.

Les subventions utilisées par Pékin pour stimuler le progrès technologique ont généré beaucoup de gaspillage, mais il s'agissait là d'un effet secondaire de la volonté de devenir leader dans les industries d'avenir. Pour rester compétitifs, les États-Unis doivent également s'engager à devenir leaders dans ces industries et être davantage disposés à accepter les erreurs et un certain gaspillage comme le prix à payer pour réussir.

Le modèle chinois a marché parce que ses décideurs politiques ont pris les bonnes décisions et ont donné aux entrepreneurs chinois les conditions nécessaires pour réussir. Le pays a peut-être des problèmes, mais il continuera d'être efficace. Et plus il réussira, plus les États-Unis et leurs alliés se désindustrialiseront sous la pression des entreprises chinoises dans les domaines de l'énergie, des biens industriels et peut-être même de l'intelligence artificielle. Si les États-Unis veulent être compétitifs, leurs décideurs politiques doivent passer moins de temps à se demander comment affaiblir leur rival et plus de temps à réfléchir à la manière de faire de leur pays la meilleure et la plus dynamique version de lui-même.

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https://www.realclearworld.com/articles/2025/10/08/us_biotech_future_is_now_made_in_china_1139591.html (8 octobre 2025)

Au cours de l'année écoulée, les oncologues américains ont été confrontés à un choix déchirant : quels patients atteints d'un cancer allaient bénéficier d'un traitement de chimiothérapie complet, susceptible de leur sauver la vie, et lesquels allaient devoir subir des retards ou se contenter d'alternatives moins efficaces ? La pénurie généralisée de médicaments essentiels tels que la cisplatine et la carboplatine, des médicaments incontournables qui constituent la base d'innombrables traitements contre le cancer, a mis les médecins dans une situation difficile et mis en danger la vie de centaines de milliers de patients américains.

Cette crise n'était pas une catastrophe naturelle ; c'était une blessure auto-infligée, le résultat prévisible d'un échec stratégique qui durait depuis des décennies. Alors que Washington se concentre sur des domaines tels que les semi-conducteurs et l'IA, nous avons discrètement cédé le contrôle des fondements mêmes de la médecine moderne à notre principal rival géopolitique : la Chine. L'écosystème biotechnologique américain, longtemps considéré comme le moteur mondial de l'innovation, dépend désormais dangereusement de la Chine à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement.

Lorsque les Américains prennent un ibuprofène pour soulager un mal de tête ou leur médicament quotidien contre l'hypertension, ils participent sans le savoir à l'une des dépendances les plus dangereuses de la géopolitique moderne. Les principes actifs pharmaceutiques, c'est-à-dire les médicaments qui traitent votre maladie, proviennent de plus en plus exclusivement de Chine. Pékin n'est pas arrivé par hasard à contrôler 40 % des principes actifs pharmaceutiques (API) mondiaux. Grâce à des subventions publiques systématiques et à des prix prédateurs, les fabricants chinois ont méthodiquement détruit leurs concurrents occidentaux, puis ont augmenté leurs prix une fois la concurrence éliminée. Résultat ? Lorsque la COVID a frappé et que la Chine a brièvement restreint ses exportations pharmaceutiques, les patients américains ont été confrontés à une pénurie immédiate d'une grande variété de médicaments, des antibiotiques aux médicaments pour le cœur. Nous avons en quelque sorte remis à Pékin le bouton d'arrêt d'urgence du système de santé américain.

Tout aussi préoccupante est la dépendance vis-à-vis des matières premières clés et des précurseurs chimiques. Ces produits chimiques fondamentaux sont nécessaires à la fabrication des principes actifs et des composants supposés « inactifs » qui permettent aux comprimés d'agir. Grâce à des investissements systématiques, la Chine en est venue à dominer l'industrie mondiale des produits chimiques en vrac utilisés dans l'industrie pharmaceutique, ce qui signifie que même lorsque nous pensons acheter des médicaments « fabriqués aux États-Unis », nous ne faisons souvent qu'assembler des composants provenant de précurseurs chinois.

C'est comme construire des avions de chasse avec des alliages haute performance que seul un adversaire est capable de fabriquer. Pékin pourrait annoncer demain de nouvelles « réglementations environnementales » qui mettraient fin aux exportations de précurseurs, et la production pharmaceutique américaine serait presque immédiatement confrontée à des perturbations catastrophiques. Nous avons construit l'ensemble de notre système de santé sur une base contrôlée par notre rival stratégique.

Pendant plus de trois décennies, les dirigeants des grandes entreprises pharmaceutiques ont pris une série de décisions individuelles rationnelles qui, collectivement, ont sapé notre indépendance. Tout d'abord, ils ont délocalisé la production de base à l'étranger afin de réduire les coûts de 30 à 40 %. Ensuite, ils ont externalisé les services de recherche afin d'accéder à des laboratoires moins coûteux. Enfin, ils ont commencé à acquérir des licences pour l'ensemble des pipelines de médicaments auprès d'entreprises chinoises plutôt que d'investir dans la R&D et les capacités de production nationales. Chaque mesure semblait judicieuse dans les rapports trimestriels sur les résultats, mais ensemble, elles ont équivalu à remettre à Pékin les clés de la médecine américaine.

Pendant ce temps, Pékin a mis en œuvre une stratégie nationale globale visant à dominer le secteur des biotechnologies. Cet effort, qui s'étend sur plusieurs décennies, a été mis en évidence lors d'une audience de la Commission économique et de sécurité États-Unis-Chine sur le programme « Made in China 2025 », au cours de laquelle un témoin a décrit la stratégie chinoise non seulement comme une approche « pangouvernementale », mais aussi comme une approche « pan-nationale » qui fusionne le capital public, la recherche universitaire et l'ambition des entreprises vers un objectif unique.

Les conséquences s'étendent désormais à la source même de l'innovation future : le vivier de talents. Prenons l'exemple du concours International Genetically Engineered Machine (iGEM), une initiative née au MIT pour inspirer la prochaine génération de biologistes synthétiques. Chaque automne, les étudiants se réunissent pour le Grand Jamboree annuel afin de présenter leurs avancées. Regardez attentivement le podium des gagnants : ces dernières années, les équipes chinoises ont souvent excellé dans la compétition. C'est le signe avant-coureur qui indique que la prochaine génération d'innovateurs de haut niveau est de plus en plus formée par notre principal concurrent. Nous assistons à une « grande inversion », où la prochaine génération d'innovations révolutionnaires pourrait bien venir de Pékin, et non de Boston ou de la Silicon Valley.

Washington commence seulement à prendre conscience de l'ampleur du problème. La loi BIOSECURE, qui vise à empêcher les fonds des contribuables américains d'être versés à certaines entités biotechnologiques chinoises, est une initiative importante qui devrait être adoptée dès que possible. Mais nous devons agir de manière plus globale.

Pour résoudre cette crise, il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions : il faut prendre des mesures globales et adopter une approche globale. Cette stratégie doit lancer une initiative nationale visant à dépasser les méthodes de production étrangères obsolètes, en investissant dans les technologies de fabrication de nouvelle génération afin de rendre la production nationale plus rapide, moins coûteuse et plus sûre.

Afin de protéger ce nouvel écosystème, nous devrions établir un partenariat industriel similaire à Sematech, qui a aidé les États-Unis à retrouver leur compétitivité dans le domaine des semi-conducteurs dans les années 1980, afin de garantir un approvisionnement fiable en matières premières et excipients essentiels aux États-Unis. Parallèlement, nous devons créer des incitations financières pour l'approvisionnement national, en rémunérant davantage les hôpitaux et les fournisseurs lorsqu'ils choisissent des médicaments fabriqués dans le pays ou dans des pays alliés. Nous devrions également exiger un étiquetage clair du pays d'origine sur tous les médicaments délivrés sur ordonnance, afin de fournir aux médecins et aux patients les informations dont ils ont besoin pour faire des choix éclairés concernant leurs chaînes d'approvisionnement en soins de santé. Ces mesures illustrent l'ampleur de l'engagement nécessaire pour restaurer l'indépendance médicale des États-Unis.

Il ne s'agit pas seulement d'une vulnérabilité économique, mais d'une menace profonde pour la sécurité nationale. Le ministère de la Défense dépend des mêmes chaînes d'approvisionnement commerciales fragiles que les hôpitaux utilisent pour traiter les soldats blessés et les patients atteints de cancer. Une dépendance qui entraîne des pénuries de médicaments en temps de paix devient un handicap stratégique paralysant en cas de conflit, de différend commercial ou d'autres négociations où il est nécessaire d'exercer une influence. Nous ne pouvons pas permettre que la santé de nos citoyens et la préparation de nos forces armées soient prises en otage par des décisions prises à Pékin.

Mike Kuiken est chercheur invité émérite à la Hoover Institution et a précédemment occupé le poste de conseiller à la sécurité nationale du leader démocrate au Sénat, Charles E. Schumer.

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Arnaud Bertrand est souvent une source précieuse sur ce qui se passe en Chine. Et quelle nouvelle !

La Chine a annoncé aujourd'hui qu'elle mettra en place à partir du 8 novembre des contrôles à l'exportation qui lui donneront un droit de veto à l'échelle mondiale :blink: sur trois chaînes d'approvisionnement critiques

- Semi-conducteurs avancés (via les terres rares et les équipements connexes)

- Véhicules électriques et drones (via les batteries)

- Fabrication de précision dans tous les secteurs (via les matériaux ultra-durs)

Ce sujet ne reçoit vraiment pas assez d'attention. La Chine s'est véritablement lancée à fond dans le contrôle des exportations aujourd'hui, et ce de manière significative.

Non seulement elle a annoncé des restrictions sans précédent sur les terres rares, dont j'ai parlé plus tôt (visant notamment le secteur des semi-conducteurs avancés), mais elle a également publié quatre annonces consécutives concernant d'autres contrôles à l'exportation sur :

- Les machines et l'expertise nécessaires au traitement des terres rares - pas seulement les terres rares elles-mêmes, mais aussi tous les équipements spécialisés et le savoir-faire technique permettant de transformer les terres rares en matériaux utilisables (ce qui rend évidemment d'autant plus difficile toute tentative de délocalisation du traitement des terres rares hors de Chine)

- Les batteries haute performance - en particulier celles de plus de 300 Wh/kg nécessaires aux véhicules électriques à longue autonomie et aux drones avancés. Et, là encore, des contrôles à l'exportation sur tous les équipements industriels nécessaires à leur fabrication.

- Les matériaux contenus dans les batteries - à la fois les anodes en graphite et les matériaux cathodiques (les deux électrodes indispensables au fonctionnement des batteries). Les contrôles à l'exportation couvrent également les équipements spécialisés nécessaires à la fabrication de tous ces composants.

- Les diamants industriels et les outils de coupe - les matériaux ultra-durs qui sont utilisés de manière omniprésente dans la fabrication de précision, par exemple pour couper les plaquettes de silicium destinées aux puces informatiques.

C'est absolument sans précédent. Avec cette mesure, la Chine obtient effectivement un droit de veto sur trois chaînes d'approvisionnement essentielles simultanément : les semi-conducteurs avancés (via les terres rares et les équipements connexes), les véhicules et drones à batterie, et la fabrication de précision dans tous les secteurs (via les matériaux ultra-durs).

Tout cela entrera officiellement en vigueur le 8 novembre, dans un mois.

L'explication officielle (https://mofcom.gov.cn/syxwfb/art/2025/art_9ef35b6a69f24e61a8cbd63ed0a42d16.html) est d'empêcher le « double usage » et de « préserver la sécurité nationale », soit la même explication officielle que celle donnée par les États-Unis pour justifier leurs propres contrôles à l'exportation de puces vers la Chine. Comme l'a dit Mao : « notre méthode consiste à apprendre la guerre par la guerre »... Ou, comme on dit, on récolte ce que l'on sème...

Vous trouverez ici toutes les annonces rassemblées dans un article de Guancha (en chinois). Il est très complet : https://guancha.cn/politics/2025_10_09_792641_2.shtml

Comme le remarque Bertrand, la Chine ne fait que reprendre le même genre de politique que se permettaient déjà les Etats-Unis. Pour la "sécurité nationale". C'est toujours le même prétexte

Je crois que nous ne sommes qu'au début de l'ère de la superpuissance - faudra-t-il dire un jour l'hyperpuissance ? - chinoise :unsure: ...

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https://www.bbc.com/news/articles/ckgzl0nwvd7o (9 octobre 2025)

L'expert en commerce Alex Capri estime que les nouvelles réglementations chinoises « ont été spécialement programmées » avant la rencontre prévue entre Xi et Trump à la fin du mois.

Pékin a ciblé les principales vulnérabilités de l'industrie électronique et de la fabrication d'armes américaines, imitant ainsi les mesures prises précédemment par les États-Unis à l'encontre de l'industrie chinoise des puces électroniques, a-t-il ajouté.

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Il y a 16 heures, Alexis a dit :

Arnaud Bertrand est souvent une source précieuse sur ce qui se passe en Chine. Et quelle nouvelle !

La Chine a annoncé aujourd'hui qu'elle mettra en place à partir du 8 novembre des contrôles à l'exportation qui lui donneront un droit de veto à l'échelle mondiale :blink: sur trois chaînes d'approvisionnement critiques

- Semi-conducteurs avancés (via les terres rares et les équipements connexes)

- Véhicules électriques et drones (via les batteries)

- Fabrication de précision dans tous les secteurs (via les matériaux ultra-durs)

Ce sujet ne reçoit vraiment pas assez d'attention. La Chine s'est véritablement lancée à fond dans le contrôle des exportations aujourd'hui, et ce de manière significative.

Non seulement elle a annoncé des restrictions sans précédent sur les terres rares, dont j'ai parlé plus tôt (visant notamment le secteur des semi-conducteurs avancés), mais elle a également publié quatre annonces consécutives concernant d'autres contrôles à l'exportation sur :

- Les machines et l'expertise nécessaires au traitement des terres rares - pas seulement les terres rares elles-mêmes, mais aussi tous les équipements spécialisés et le savoir-faire technique permettant de transformer les terres rares en matériaux utilisables (ce qui rend évidemment d'autant plus difficile toute tentative de délocalisation du traitement des terres rares hors de Chine)

- Les batteries haute performance - en particulier celles de plus de 300 Wh/kg nécessaires aux véhicules électriques à longue autonomie et aux drones avancés. Et, là encore, des contrôles à l'exportation sur tous les équipements industriels nécessaires à leur fabrication.

- Les matériaux contenus dans les batteries - à la fois les anodes en graphite et les matériaux cathodiques (les deux électrodes indispensables au fonctionnement des batteries). Les contrôles à l'exportation couvrent également les équipements spécialisés nécessaires à la fabrication de tous ces composants.

- Les diamants industriels et les outils de coupe - les matériaux ultra-durs qui sont utilisés de manière omniprésente dans la fabrication de précision, par exemple pour couper les plaquettes de silicium destinées aux puces informatiques.

C'est absolument sans précédent. Avec cette mesure, la Chine obtient effectivement un droit de veto sur trois chaînes d'approvisionnement essentielles simultanément : les semi-conducteurs avancés (via les terres rares et les équipements connexes), les véhicules et drones à batterie, et la fabrication de précision dans tous les secteurs (via les matériaux ultra-durs).

Tout cela entrera officiellement en vigueur le 8 novembre, dans un mois.

L'explication officielle (https://mofcom.gov.cn/syxwfb/art/2025/art_9ef35b6a69f24e61a8cbd63ed0a42d16.html) est d'empêcher le « double usage » et de « préserver la sécurité nationale », soit la même explication officielle que celle donnée par les États-Unis pour justifier leurs propres contrôles à l'exportation de puces vers la Chine. Comme l'a dit Mao : « notre méthode consiste à apprendre la guerre par la guerre »... Ou, comme on dit, on récolte ce que l'on sème...

Vous trouverez ici toutes les annonces rassemblées dans un article de Guancha (en chinois). Il est très complet : https://guancha.cn/politics/2025_10_09_792641_2.shtml

Comme le remarque Bertrand, la Chine ne fait que reprendre le même genre de politique que se permettaient déjà les Etats-Unis. Pour la "sécurité nationale". C'est toujours le même prétexte

Je crois que nous ne sommes qu'au début de l'ère de la superpuissance - faudra-t-il dire un jour l'hyperpuissance ? - chinoise :unsure: ...

Les USA ont quand même des options dans le moyen terme. Mais j'imagine déjà des tensions et guerres dans l'avenir pour l'accès aux terres rares (le Groenland est dans le colimateur).

 

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