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L'EN et la Suède


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Il y a 3 heures, SinopeMT a dit :

Ciders,

Si je ne me trompe pas, tu es prof d'histoire en Corse (ou alors d'origine corse et affecté ailleurs)? Je serai intéressé par quelques développement sur les difficultés que vous rencontrez tant avec vos élèves (si la violence physique s'accroit par exemple) que le fardeau administratif qui est lui aussi devenu kafkaïen. Mes insiders sont professeurs dans le privé très haut de gamme parisien et ils n'ont pas de problèmes particuliers, ce sont parait-il bien les seuls.

Pas en Corse, académie de Créteil en REP. On n'est pas trop mal lotis encore, classes à 26 élèves, deux CPE (une chance inouïe, dans mon département on ouvre des collèges et on ne recrute pas de CPE supplémentaires... donc on pioche ici pour mettre là), établissement à 800 élèves (limite maximale, plus faut mettre des préfas) et à peu près une soixantaine de professeurs. Forte concentration de catégories sociales très défavorisées, à peu près 50 % de boursiers et pas du tout à la limite haute des demandes de bourses. Les options disparaissent faute d'heures allouées et de demande.

L'établissement est assez bien tenu avec une équipe mixte vieux briscards/jeunes qui arrivent en stage ou restent le temps de faire les points requis pour rentrer chez eux en province et il a été reconstruit il y a douze ans donc ça va (bon évidemment, on a construit sur un ancien marais et les remblais industriels sont assez peu solides donc on a deux salles qui penchent mais ça va). Mais le niveau scolaire est bas et a tendance à diminuer année après année. De plus en plus de cas de pathologies dys (et pas forcément un soutien des parents bien au contraire) et de difficultés générales de compréhension. Le lycée de secteur est le plus mauvais du secteur ce qui entraîne la fuite des meilleurs éléments vers les établissements plus côtés et commence à peser aussi sur le recrutement du collège (globalement mixte, cités et quartiers pavillonnaires environnants dont plutôt classes moyennes).

Le ministère... n'aide pas. Si ça rentre dans le cadre du dernier projet à la mode, tu reçois des moyens. Sinon, tu fais avec. Des réformes qui tombent sans débats préalables, qui cassent trois ou quatre ans après ce que la précédente réforme avait mis en place. Aucune communication (mes deux derniers chefs nous disaient d'écouter BFM TV plutôt que d'attendre les notes officielles, au moins on était prévenus en même temps que les parents), aucun sentiment bienveillant vis-à-vis des enseignants et des autres personnels (faut voir comment sont considérés les surveillants ou les documentalistes). Des promesses non tenues en cascade et un recrutement qui s'effondre en quantité et surtout en qualité (mais le premier degré est encore plus touché, donc bon. Mais va trimer à bac + 5 pour au mieux 2 000 euros en milieu de carrière hors primes). La Covid ? On a été envoyés au casse-pipe sans autre mot d'encouragement que "nous sommes prêts !" en mars. Les protocoles "renforcés" sont une blague qui ne nous fait plus rire. Le personnel s'use de plus en plus vite et les taux de renouvellement des équipes s'accroissent année après année. Il n'y a quasiment plus de remplaçants dans mon académie et les contractuels se font aussi rares.

Et encore, je le répète : le premier degré est nettement plus mal. Les lycées coulent avec cette magnifique réforme du bac pas encore appliquée (ben oui, confinement l'année dernière) et une construction des classes à base d'options qui a détruit toute cohésion et fait que les enseignants passent des semaines en conseils de classe.

Mais quand je lis que les gouvernements ne sont pas appréciés des enseignants parce qu'ils en font trop ou pas assez...

@Lezard-vert où as-tu vu des personnels de l'EN s'en plaindre qu'on en faisait trop pour eux ? Tu envisages sérieusement que quelqu'un dans ces vingt dernières années a fait beaucoup pour l'enseignement en France ? :happy:

Citation

La France ne s'en sort pas trop mal à l'heure actuelle. J'estime que le gouvernement fait ce qu'il peut ; mais là aussi les loustics de l'opposition  n'ont que la critique à la bouche : ce gouvernement, à les entendre,  c'est bien sur le pire d'Europe et du Monde (opposition qui au passage oublie que l’hôpital d'aujourd'hui c'est la résultant de la sa  politique d'hier).

Tu sais pourquoi on s'en sort bien ? Tu veux vraiment le savoir ?

Je vais te le dire : l'EN ne donne pas de chiffres. Il est de notoriété publique que les cas ne sont pas tous remontés, loin de là. D'ailleurs, la France est sans doute le seul pays européen où il y a moins de contaminations (élèves + profs) en janvier qu'en novembre...

Citation

Il faut de temps en temps regarder chez les voisins et avoir la décence de se taire.  Certains ont vite pris l'habitude de rester chez eux..... et tout est bon pourvu que ca dure.

Compare les salaires dans l'EN et ses voisines. On verra si ensuite tu oseras parler de décence... et je suis poli.

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à l’instant, Shorr kan a dit :

Moi ce que je retiens de tout ça, c'est qu'une proportion significative de posteurs sur le forum sont en fait des professeurs et des éducateurs en tout genre, et j'en suis horrifié !

Tu n'avais jamais tilté ? On est quand même beaucoup à te proposer le martinet ! :laugh:

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il y a 19 minutes, Ciders a dit :

Tu n'avais jamais tilté ? On est quand même beaucoup à te proposer le martinet ! :laugh:

J'avais un prof de collège qui nous expliquait qu'en son époque, au regard des méthodes éducatives qui prévalaient jadis, il nous aurait mis un bon coup de trique. Je ne suis pas sûr qu'il s'hasarderait à employer cette formulation de nos jours. :laugh:

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4 minutes ago, loki said:

Le martinet aussi c'est HS en Suède et sur le fil suède..... 

T'as jamais été faire une séance de sauna à la suédoise? Ce n'est certes pas avec un martinet proprement dit (plutôt des branchages), mais c'est le même principe. Ca fouette le sang, et ça se fait 100% à poil, et après,, c'est dans la neige et le lac glacé direct, ou t'es une tapette. 

Comment oses-tu dire que le martinet, c'est HS: c'est du déni culturel! T'as pas honte? 

 

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Il y a 2 heures, Ciders a dit :

On n'est pas trop mal lotis encore, classes à 26 élèves, deux CPE

Merci pour cette réponse extrêmement détaillée. Bachelier 2007, dans mon lycée privé sous contrat à paiement libre (le barème suggéré allait de 200 euros à 2000 euros) de l'Ouest parisien nous étions 40 par classe.

Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Mais le niveau scolaire est bas et a tendance à diminuer année après année. De plus en plus de cas de pathologies dys (et pas forcément un soutien des parents bien au contraire) et de difficultés générales de compréhension

C'est tout de même inquiétant que le niveau baisse d'année en année alors que ton secteur ne semble pas être en voie de paupérisation. Ne me tape dessus mais j'ai un sentiment très mitigé quant aux pathologies dys entre réel problèmes ou bien complaisance exagéré. Pour ce qui est des difficultés de compréhension, j'avais déjà fait référence aux problèmes que je rencontrais dans mon hôtel avec l'analphabétisme fonctionnel: c'est très inquiétant.

Néanmoins pour parler de moi à nouveau, mon lycée de bac avait 100% de réussite au bac à l'époque même s'il faisait à mon sens partie de la troisième catégorie :

- la 1ère catégorie étant constitué par les lycées internationaux de la région, de St-Germain en laye au lycée franco-allemand de Buc notamment avec des élèves qui ont le double niveau scolaire: français + section étrangère.

 

- la deuxième catégorie est constitué des gros lycées publics parisiens + lycées privés élistes de la banlieue tels que St-Jean-de-Passy, Franklin etc... allocataire des meilleures prépas et dont les problèmes de grèves, d'absence de professeurs et de discipline sont très mineurs. La population des élèves est bourgeoise, étriquée, égocentrique mais le niveau d'exigence scolaire fait que ceux qui restent ne sont pas bêtes. Je suis resté dans un tel endroit jusqu'en 2nd et j'ai abhorré chacune des minutes passées dans cet endroit.

- la troisième catégorie est celle des lycées publics de secteur riches ou le privé sous contrat sans pression. La population est beaucoup plus brassée (ma proviseure avait une politique progressiste et avait pas mal de personne de Houilles, Nanterre, Carrière-sous-Poissy, Sartrouville), mais le cadre et les moyens demeurent supérieurs à un public lambda. Cela dit, le niveau d'exigence, la qualité des professeurs, le suivi administratif étaient bien en-dessous de mon lycée précédent. Mais surtout, le plus gros contraste venait des élèves dont une bonne moitié n'avait vraiment pas de mécanique intellectuelle: incapable de trouver une information, rechercher une solution et à chouiner dès qu'il fallait faire un truc nouveau. Mais ils avaient pour eux d'être plus tolérants, ouverts d'esprit.

Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Mais va trimer à bac + 5 pour au mieux 2 000 euros

J'ai lu récemment la volonté de masteriser le métier de professeur, ce qui me semble être une aberration tout de même (d'autant plus si j'ai bien compris que le contenu loin d'être renforcé, n'est que dilué). En effet, bien que la perte de prestige du métier est déplorable, ce n'est pas un métier spécialisé, rare qui nécessite de très longues années d'études en soi. C'est un très noble métier qui nécessite d'énormes qualités mais qui n'est pas en première ligne de la compétition mondiale, qui nécessite une innovation permanente, de parler 5 langues etc... Si bien que c'est un métier qui est à la portée de tous et dont on devrait rapidement pouvoir en vivre.

Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Le personnel s'use de plus en plus vite et les taux de renouvellement des équipes s'accroissent année après année. Il n'y a quasiment plus de remplaçants dans mon académie et les contractuels se font aussi rares.

Ceci est aussi désastreux pour maintenir et élever la compétence institutionnelle. Quant aux remplaçants et contractuels, les journaux de droite ont toujours des articles bien putaclic sur le thème dans le tiroir: le niveau d'admissibilité au Capes est à 7, untel avec sa licence de bio se retrouve à enseigner la physique etc...

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il y a 6 minutes, SinopeMT a dit :

Merci pour cette réponse extrêmement détaillée. Bachelier 2007, dans mon lycée privé sous contrat à paiement libre (le barème suggéré allait de 200 euros à 2000 euros) de l'Ouest parisien nous étions 40 par classe.

Le privé a plus d'élèves par classe par chez moi. Ils ont tendance à bourrer dans pas mal d'établissements du secteur. Dans le collège REP où j'enseigne, le maximum d'élèves par classe est de 26. On tourne selon les niveaux entre 23 et 25.

il y a 6 minutes, SinopeMT a dit :

C'est tout de même inquiétant que le niveau baisse d'année en année alors que ton secteur ne semble pas être en voie de paupérisation. Ne me tape dessus mais j'ai un sentiment très mitigé quant aux pathologies dys entre réel problèmes ou bien complaisance exagéré. Pour ce qui est des difficultés de compréhension, j'avais déjà fait référence aux problèmes que je rencontrais dans mon hôtel avec l'analphabétisme fonctionnel: c'est très inquiétant.

50 % de boursiers, on ne peut pas dire que ça respire la richesse et le confinement et la crise éco qui ont suivi n'ont rien arrangé. Beaucoup de familles monoparentales aussi mais ça c'est de plus en plus courant partout.

Par contre, je te confirme l'accroissement des pathologies dys... et le problème n'est pas tant de les repérer que de convaincre les parents qu'il y a une pathologie. Je ne parle même pas des problématiques autour des élèves évalués par les enseignants ou mieux encore vraiment diagnostiqués EGPA ou SEGPA et dont les parents refusent absolument d'en entendre parler. C'est ça le pire : des enfants qui arrivent déjà dans d'immenses difficultés en 6è et dont on sait qu'ils vont lentement sombrer jusqu'en 3è.

Je n'ai jamais enseigné en lycée donc je ne peux pas t'apporter beaucoup de lumières sur le sujet en revanche

il y a 6 minutes, SinopeMT a dit :

Ceci est aussi désastreux pour maintenir et élever la compétence institutionnelle. Quant aux remplaçants et contractuels, les journaux de droite ont toujours des articles bien putaclic sur le thème dans le tiroir: le niveau d'admissibilité au Capes est à 7, untel avec sa licence de bio se retrouve à enseigner la physique etc...

Dans le premier degré, l'académie de Créteil recrute en dessous de 7 sur 20 de moyenne. Il me semble avoir entendu des collègues évoquer la note de 6 voire de 5. Mais c'est une exception, les autres académies ont des exigences plus élevées.

il y a 6 minutes, SinopeMT a dit :

J'ai lu récemment la volonté de masteriser le métier de professeur, ce qui me semble être une aberration tout de même (d'autant plus si j'ai bien compris que le contenu loin d'être renforcé, n'est que dilué). En effet, bien que la perte de prestige du métier est déplorable, ce n'est pas un métier spécialisé, rare qui nécessite de très longues années d'études en soi. C'est un très noble métier qui nécessite d'énormes qualités mais qui n'est pas en première ligne de la compétition mondiale, qui nécessite une innovation permanente, de parler 5 langues etc... Si bien que c'est un métier qui est à la portée de tous et dont on devrait rapidement pouvoir en vivre.

Je n'ai plus la date exacte mais le recrutement a été porté de bac + 3 à bac + 5 aux environs de 2010-2011.

Modifié par Ciders
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2 hours ago, SinopeMT said:

Merci pour cette réponse extrêmement détaillée. Bachelier 2007, dans mon lycée privé sous contrat à paiement libre (le barème suggéré allait de 200 euros à 2000 euros) de l'Ouest parisien nous étions 40 par classe.

 

Pareil: à Ste Croix de Neuilly (je sais pas dans quelle catégorie que tu présentes cela peut rentrer: 2ème, sans doute), où j'ai été du CM1 à la 1ère (Terminale dans une prépa très cotée qui avait une classe de Terminale), je n'ai jamais vu une classe de moins de 36 élèves, et 40 était le niveau le plus fréquent. 

Un facteur important et aussi souvent sous estimé est la taille non des classes, mais des établissements: les petites écoles à quelques centaines d'élèves (moins de 400), toutes classes confondues, semblent fournir un cadre moins anonymisant/atomisant, si tant est bien sûr que le ratio prof/encadrement vis-à-vis des effectifs ne soit pas trop dégueulasse. Mais là encore, on se rend souvent compte que le contexte social et familial impacte lourdement la capacité de base des élèves, non seulement à l'entrée, mais dans la capacité à rester à niveau (quand il y a un niveau). 

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7 minutes ago, Boule75 said:

De quoi la Suède est-elle le nom, en fait ? :blink:

Taiseux
Zéro désir de donner son avis en public et risquer de dénoter de ce qui semble être l'opinion dominante
Extrême conformisme et la volonté absolue de l'imposer
Sentiment fort de supériorité innée sur tout le monde, et de savoir ce qu'il faut faire mieux que tout le monde
L'envie de foutre de la confiture d'airelles et/ou de la cannelle dans absolument tout, sucré ou salé

 

Modifié par Tancrède
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4 hours ago, Ciders said:

Je n'ai plus la date exacte mais le recrutement a été porté de bac + 3 à bac + 5 aux environs de 2010-2011.

Par destruction des IUFM ... en gros on a détruit les écoles normales, et envoyé des universitaire enseigner au collège. LA bêtise Sarkozyste dans toute ça splendeur.

---

Sinon dans mon internat jésuite on était aussi 35 à 40 par classe sans que ça pose le moindre souci ... le soutien scolaire et l'encadrement était à la charge des élèves les plus a l'aise et à ceux des classes supérieures.

Évidement la sociologie des élèves y faisait pas mal :bloblaugh:

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Il y a 8 heures, g4lly a dit :

Par destruction des IUFM ... en gros on a détruit les écoles normales, et envoyé des universitaire enseigner au collège. LA bêtise Sarkozyste dans toute ça splendeur.

Faire l'université pour se retrouver à bosser dans un collège français, je ne vois pas trop qui ça peut motiver... 

L'écart entre l'exigence (diplôme universitaire) et ce qui est offert en terme de conditions de travail, de salaire, de valorisation est quand même assez disproportionné. 

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COVID-19 : la Suède dépasse les 10 000 morts

La Suède a dépassé jeudi les 10 000 morts depuis le début de l’épidémie, ont déclaré les autorités sanitaires, après un nouveau record de 351 décès annoncés pour les dernières 24 heures.

A lire ici

Modifié par Kiriyama
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il y a 44 minutes, Kiriyama a dit :

Faire l'université pour se retrouver à bosser dans un collège français, je ne vois pas trop qui ça peut motiver... 

L'écart entre l'exigence (diplôme universitaire) et ce qui est offert en terme de conditions de travail, de salaire, de valorisation est quand même assez disproportionné.

C'est pour ça que l'hémorragie commence à devenir visible quantitativement et qualitativement chez les professeurs de mathématiques par exemple.

Sinon oui. La valorisation est un problème. A la fin du mandat Hollande, des mesures de revalorisation avaient été prises. Elles ont été gelées dès l'arrivée de Blanquer à Grenelle. Le point d'indice est gelé depuis quasiment dix ans, l'inflation dévore le salaire moyen, un enseignant aujourd'hui gagne nettement moins en proportion qu'avant alors qu'on lui demande désormais un niveau bac + 5. Par rapport aux autres pays européens, l'écart s'accentue année après année.

En fait, nous sommes dans la situation des professions médicales : on nous en demande toujours plus mais rien ne bouge financièrement. La seule chose qui nous différencie, c'est que les infirmières peuvent aller bosser à l'étranger. Tu rajoutes à cela ce que dit G4lly, la réforme perpétuelle, le mépris de la couche technocratique qui gère, un ministre totalement aux fraises (sa gestion du confinement lui fera perdre toutes les élections auxquelles il songera à se présenter) et la destruction méthodique de ce qui fonctionne, et tu comprends un peu pourquoi le système s'effondre.

Mais pour faire simple : il est de bon ton de vomir le mammouth quand dans le même temps l'administration lui scie une patte, l'oblige à manger de la vache enragée et lui pique le cul avec un Baptiste Giabiconi recouvert de purée de piments.

Modifié par Ciders
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il y a 25 minutes, Ciders a dit :

C'est pour ça que l'hémorragie commence à devenir visible quantitativement et qualitativement chez les professeurs de mathématiques par exemple.

Sinon oui. La valorisation est un problème. A la fin du mandat Hollande, des mesures de revalorisation avaient été prises. Elles ont été gelées dès l'arrivée de Blanquer à Grenelle. Le point d'indice est gelé depuis quasiment dix ans, l'inflation dévore le salaire moyen, un enseignant aujourd'hui gagne nettement moins en proportion qu'avant alors qu'on lui demande désormais un niveau bac + 5. Par rapport aux autres pays européens, l'écart s'accentue année après année.

En fait, nous sommes dans la situation des professions médicales : on nous en demande toujours plus mais rien ne bouge financièrement. La seule chose qui nous différencie, c'est que les infirmières peuvent aller bosser à l'étranger. Tu rajoutes à cela ce que dit G4lly, la réforme perpétuelle, le mépris de la couche technocratique qui gère, un ministre totalement aux fraises (sa gestion du confinement lui fera perdre toutes les élections auxquelles il songera à se présenter) et la destruction méthodique de ce qui fonctionne, et tu comprends un peu pourquoi le système s'effondre.

Mais pour faire simple : il est de bon ton de vomir le mammouth quand dans le même temps l'administration lui scie une patte, l'oblige à manger de la vache enragée et lui pique le cul avec un Baptiste Giabiconi recouvert de purée de piments.

Il est clair que les enseignants français sont insuffisamment rémunérés.

Travaillent ils autant que ceux des pays voisins, mieux payés ???  c'est une vraie question, rien de polémique.  Jamais abordé le sujet avec mes 2 sœurs profs.

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il y a 31 minutes, Ciders a dit :

Mais pour faire simple : il est de bon ton de vomir le mammouth quand dans le même temps l'administration lui scie une patte, l'oblige à manger de la vache enragée et lui pique le cul avec un Baptiste Giabiconi recouvert de purée de piments.

Cette métaphore s'applique dans beaucoup de domaines sous le giron de l'Etat: les injonctions paradoxales chez EDF, les ingérences chez Renault, Air-France etc... Finalement l'ironie est l'un des seuls ilôts de compétence semblerait encore être la DGA, en fort contraste avec le complexe militaro-industriel américain.

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il y a 3 minutes, B52 a dit :

Il est clair que les enseignants français sont insuffisamment rémunérés.

Travaillent ils autant que ceux des pays voisins, mieux payés ???  c'est une vraie question, rien de polémique.  Jamais abordé le sujet avec mes 2 sœurs profs.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/10/06102020Article637375663577093443.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/12/13122019Article637118205346015892.aspx

Donc en résumé : travail dans la moyenne (mais données anciennes), salaires en dessous de la moyenne, progression très en dessous de la moyenne, revalorisation inexistante.

à l’instant, SinopeMT a dit :

Cette métaphore s'applique dans beaucoup de domaines sous le giron de l'Etat: les injonctions paradoxales chez EDF, les ingérences chez Renault, Air-France etc... Finalement l'ironie est l'un des seuls ilôts de compétence semblerait encore être la DGA, en fort contraste avec le complexe militaro-industriel américain.

Ceci dit, mon jugement envers la DGA s'est nettement amélioré depuis que je sais que les Américains sont incapables de développer un modèle d'armement qui ne dépasse pas cent fois le devis initial.

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il y a 28 minutes, Ciders a dit :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/10/06102020Article637375663577093443.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/12/ !

Donc en résumé : travail dans la moyenne (mais données anciennes), salaires en dessous de la moyenne, progression très en dessous de la moyenne, revalorisation inexistante.

Ceci dit, mon jugement envers la DGA s'est nettement amélioré depuis que je sais que les Américains sont incapables de développer un modèle d'armement qui ne dépasse pas cent fois le devis initial.

Les données ne sont pas vraiment comparables non plus. Premièrement, les salaires ne sont pas rapportés au coût de la vie... Pas sûr (je n'en sais rien !) qu'un enseignant suisse vive mieux qu'un enseignant français avec leurs revenus respectifs https://www.travailler-en-suisse.ch/emploi-suisse/offres-emploi-suisse/administration-secteur-public/opportunites-enseignement-suisse. On a ensuite des comparaisons sur le salaire net... sans savoir ce que touchent par exemple comme retraite/pension les enseignants, ou encore ce dont ils bénéficient comme autre avantages (mutuelle, logement, etc.). De la même manière, pas sûr que comparer le nombre d'heures d'enseignement annuel soit pertinent sachant qu'il peut en être autrement si l'on compare à l'échelle d'une carrière. Ensuite...  laisser croire, en commentaires, que les enseignants français travailleraient davantage que la moyenne européenne car ils font plus d'heures d'enseignement, c'est peut-être passer un vite sur d'autres formes d'implications professionnelles. C'est d'ailleurs assez marrant quand on sait que le corps enseignant est le premier à souligner, et avec raison, la charge de travail qui peut exister en dehors du temps passé avec les élèves. Je suis pourtant de ceux qui considèrent que les enseignants français sont trop mal payés et plus largement trop mal considérés, mais ces données brutes ne veulent pas dire grand chose. Et leur interprétation me semble bien syndicale ^^

 

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il y a 8 minutes, Skw a dit :

Les données ne sont pas vraiment comparables non plus. Premièrement, les salaires ne sont pas rapportés au coût de la vie... Pas sûr (je n'en sais rien !) qu'un enseignant suisse vive mieux qu'un enseignant français avec leurs revenus respectifs https://www.travailler-en-suisse.ch/emploi-suisse/offres-emploi-suisse/administration-secteur-public/opportunites-enseignement-suisse. On a ensuite des comparaisons sur le salaire net... sans savoir ce que touchent par exemple comme retraite/pension les enseignants, ou encore ce dont ils bénéficient comme autre avantages (mutuelle, logement, etc.). De la même manière, pas sûr que comparer le nombre d'heures d'enseignement annuel soit pertinent sachant qu'il peut en être autrement si l'on compare à l'échelle d'une carrière. Ensuite...  laisser croire, en commentaires, que les enseignants français travailleraient davantage que la moyenne européenne car ils font plus d'heures d'enseignement, c'est peut-être passer un vite sur d'autres formes d'implications professionnelles. C'est d'ailleurs assez marrant quand on sait que le corps enseignant est le premier à souligner, et avec raison, la charge de travail qui peut exister en dehors du temps passé avec les élèves. Je suis pourtant de ceux qui considèrent que les enseignants français sont trop mal payés et plus largement trop mal considérés, mais ces données brutes ne veulent pas dire grand chose. Et leur interprétation me semble bien syndicale ^^

La Suisse est un cas très particulier dans tous les domaines. D'ailleurs, il devient de plus en plus difficile de vivre dans les grandes aires urbaines (notamment à Genève) avec les salaires locaux, que l'on soit Suisse ou expatrié.

Des avantages ? La MGEN est une mutuelle chère et peu efficace (sauf pour les soins très lourds), il n'y a rien de particulier pour le logement(rien qu'on ne retrouve dans les autres banques) et on a fermé la CAMIF il y a des années (les salauds !). Franchement, à part une certaine sécurité de l'emploi liée au statut, il n'y a plus grand chose qui vaille la peine d'attirer les nouveaux enseignants. On en discutait il y a quelques mois avec des collègues et on se faisait tous la réflexion : avant, on encourageait les enfants à devenir profs. Aujourd'hui, on les en dissuade.

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