Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


Messages recommandés

Oryx vient de dépasser les 500 BMP-2 détruits, capturés ou abandonnés par les Russes.

Révélation

 

Des appels à la reddition avaient été lancés ce matin à Lyman :

Révélation

 

Les dernières estimations en date allaient de 3 000 à 5 000 soldats russes piégés dans la poche avant les récents assauts ukrainiens.

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 13 minutes, Fusilier a dit :

Oui, cela semble être le cas depuis des mois. Mais, la question serait de savoir si les troupes qui avaient été stationnées autour de Melitopol, peu avant l'offensive sur Kherson, étaient affectées au front sud (donc comptabilisées) ou au front de Kherson, voir une sorte de réserve générale qui couvrait les deux (avec des troupes plus au moins au repos) 

Je pense vraiment que la situation des russes ne leur permet pas de maintenir des réserves sérieuses dans des zones "calmes", ceci malgré le danger.

Tout juste on y stationnera le minimum nécessaire pour tenir une ligne de front avec un arrière qui permettra de soutenir et d'effectuer des rotations. Melitopol est un noeud logistique, forcément les renforts venants du Donbass pour Kherson y sont passé.

Cette situation russe intenable qui l'a déjà poussé à se retirer de ses offensives au début du conflit est toujours une réalité pour le terrain occupé. L'offensive de Kharkiv a ouvert une brèche sur une ligne qui tenait sur un filet de défense sur lequel l'état major russe n'imaginait pas voir l'armée ukrainienne passer en une posture offensive. Pour les russes, ils avaient toujours l'initiative et décidaient ou ils amenaient l'effort militaire, les ukrainiens s'adaptant. Aujourd'hui c'est l'inverse et les russes comprennent et savent mieux que nous tous les failles et faiblesses qu'ils ont, la mobilisation est devenue une nécessité pour seulement tenir ce qu'ils ont.

Je sais que lorsqu'on regarde une carte, on pourrait penser que tout ce qui est colorié grouille de forces russes, que chaque villes ou gros villages disposeraient d'une garnison importante, qu'il y a plusieurs lignes de fortifications, de défenses, des réserves, mais ce n'est pas le cas. On est sur une carte avec des points et non des zones. Il y a des endroits avec plus ou moins de points de plus ou moins d'importance et parfois la suppression de ces points ouvre un espace qui permet une progression rapide, une progression qui se fait dans un "vide".

  • Upvote (+1) 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 5 minutes, vince24 a dit :

Un peu rapide non? Cela signifie peut être que les russes ont pu filer à l’anglaise?

J'ai l'impression que c'est un peu se qui s'est passé hier soir, mais dans des conditions très difficiles, donc sans doute pas mal de pertes.

J'avoue que j'ai aussi l'espoir que les Ukr ramassent assez de POW pour que ça devienne un problème politique en Russie et que globalement le gouvernement russe prenne des mesures pour mieux traiter les POW ukrainiens et punir les mecs qui se livrent à des crimes de guerre. Parce que la tête des mecs sortis d'Azovstal échangés, on aurait dit qu'ils sortaient d'un goulag de l'URSS ou du Vietminh.

Wait and see.

Côté Zaporizhia les russes ont effectivement des réserves (pas forcément toutes fraîches et recomplétées, mais incomparablement en meilleur état que les forces du nord). Après les russes subissent de l'attrition sur tout le front.

Modifié par Berezech
  • J'aime (+1) 1
  • Upvote (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 3 minutes, Berezech a dit :

J'avoue que j'ai aussi l'espoir que les Ukr ramassent assez de POW pour que ça devienne un problème politique en Russie et que globalement le gouvernement russe prenne des mesures pour mieux traiter les POW ukrainiens et punir les mecs qui se livrent à des crimes de guerre. Parce que la tête des mecs sortis d'Azovstal échangés, on aurait dit qu'ils sortaient d'un goulag de l'URSS ou du Vietminh.

Ce qui a immédiatement été mis en avant par les Ukrainiens (même si il n'y a pas eu de gros battage dans les médias occidentaux à ce sujet) et va sûrement servir à raffermir encore un peu la volonté de combattre des Ukrainiens : "rendez-vous et vous finirez comme eux... et ne parlons même pas de ceux qui manquent encore à l'appel". Maltraiter, volontairement ou non, les prisonniers de guerre, c'est rarement bon signe et jamais utile à terme.

il y a 4 minutes, Berezech a dit :

J'ai l'impression que c'est un peu se qui s'est passé hier soir, mais dans des conditions très difficiles, donc sans doute pas mal de pertes.

A voir si ça se confirme mais il semble que la contre-attaque russe signalée ce matin ait été liée à un ordre de repli aux survivants de la poche de Lyman. Repli repéré et attaqué par les Ukrainiens. Peut-être que certaines unités russes ont essayé de tenir en arrière-garde, ou peut-être que ça a été un chacun pour soit, aucune information encore là-dessus.

A surveiller les communiqués ukrainiens et surtout les images du terrain repris, pour évaluer les pertes russes.

  • J'aime (+1) 2
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, bubzy a dit :

A ce propos, quand j'écoute ce que disent ceux qui justifient l'intervention Russe, notamment le fait que les Russophones étaient la cible des nationalistes... C'était valable surtout sous le régime de Porochenko.

Tout à fait. Un bel idiot utile.

Il y a 2 heures, bubzy a dit :

C'est ce qui a précipité, avec le concours des Russes pour appuyer là où ça fait mal ("on" a fait pareil au Kosovo au passage) et provoquer le séparatisme de ces régions.

Et si Porochenko a été dégagé comme un malpropre ce n'était pas par hasard non plus.
Juste remarque pour le Kosovo.

Il y a 2 heures, bubzy a dit :

A cette époque là, l'Ukraine était en guerre à la fois contre une partie de son peuple et contre la Russie, déjà.

Je cherche à connaître la position officielle du gouvernement Ukrainien sous Zelensky entre son élection en 2019 et le début de la guerre en février 2022, soit moins de 2 ans de gouvernance dont il est difficile de faire la conclusion. 

Ce que j'ai retenu, c'est que Zelensky était bien moins nationaliste que Porochenko. Bien moins anti "culture Russe", étant Russophone lui-même. D'ailleurs, le fait de voter massivement pour un Russophone montre bien que la population n'était pas pour le discours ultra identitaire de Porochenko (il est là le lien avec mon message précédent).

C'est le point le plus saillant de tout le débat, en effet. Un juif russophone qui serait antisémite et anti-russe, à un moment ça ne marche pas...

Il y a 2 heures, bubzy a dit :

Dans les faits, la pression de l'armée Ukrainienne a baissée dans le Dombass. Mais j'ai du mal à trouver les actions concrètes menées alors, surtout qu'à mon avis une partie de l'appareil étatique, notamment l'armée, devaient continuer à faire du freestyle. 
M'est avis que ça n'arrangeait pas du tout Poutine de se retrouver avec en face un modéré qui était prêt à discuter de paix. Et que tout a été fait pour remuer le couteau dans la plaie.

C'est aussi mon opinion et c'est ce qui fait basculer le débat.

La Russie de Poutine disposait d'une grosse réserve de capital-sympathie qu'elle a dévoyé sans scrupules, ce qui explique que même après 2014 le business avec la Russie continuait de plus belle. Ce capital a été entamé, puis dilapidé, en l'espace de quelques mois, puis au début de l'invasion, puis au cours des mois de guerre. Aujourd'hui il ne reste plus rien.

Il y a 2 heures, bubzy a dit :

Je peine encore à trouver des faits, et si vous en avez pour éclairer ma lanterne je prends.

Idem.

Il y a 4 heures, nemo a dit :

On est d'accord. Moi en revanche... :laugh: .

Ah mais on critique ce qu'on veut. Cependant tu as l'avantage, comme nous autres, de ne pas être un dirigeant mondial avec des responsabilités.

Modifié par collectionneur
Majuscules
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je pense que les russes ont réussis à sauver du monde en évitant un encerclement prévisible depuis plusieurs jours.

Mais il ne s'agit pas d'une retraite tactique ordonnée, c'est bien un sauve qui peut ou sans doute l'essentiel des matériels lourds ont été laissés sur place pour privilégier une fuite rapide et plus discrète.

On verra si les ukrainiens vont marquer un temps de pause (logiquement oui, pour les unités participantes à cette opération). Mais je m'attends à une poussée très vite via Koupiansk en direction de Svatove, car je suppute l'idée qu'on attendait la chute de Lyman pour avancer au Nord afin de pouvoir maintenir une position défensive plus au Sud

il y a 8 minutes, Patrick a dit :

C'est aussi mon opinion et c'est ce qui fait basculer le débat.

La russie de poutine disposait d'une grosse réserve de capital-sympathie qu'elle a dévoyé sans scrupules, ce qui explique que même après 2014 le business avec la russie continuait de plus belle. Ce capital a été entamé, puis dilapidé, en l'espace de quelques mois, puis au début de l'invasion, puis au cours des mois de guerre. Aujourd'hui il ne reste plus rien.

Crois moi, il en reste encore, c'est juste qu'il est bien plus difficile de le mettre en avant par rapport aux faits.

Il est difficile d'effacer des années de certitudes, difficile de retourner sa veste, donc on s'éclipse...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 45 minutes, vince24 a dit :

Un peu rapide non? Cela signifie peut être que les russes ont pu filer à l’anglaise?

Ou alors que des redditions ont eu lieu. Dans tous les cas, c'est un joli coup pour l'Ukraine, surtout s'il y a eu bcp de redditions...

Je méfie un peu des rumeurs faisant état d'une implication directe de Putin dans les opérations militaires mais, si c'est le cas ici et qu'ill y a des redditions sigificatives, ça pourait bien lui faire très mal.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 14 minutes, Gallium a dit :

Fourniture de 12 CAESAR 8x8 à l'Ukraine prélevés sur la commande danoise.

Aucun nouveau prélèvement dans l'ADT n'est prévu au vu des capacités déjà réduites en artillerie.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/01/la-france-prepare-la-livraison-de-nouveaux-canons-caesar-a-l-ukraine_6143991_3210.html

Ce serait intéressant de savoir quels sont les points qui posaient problèmes au regard de leur non conformité au cahier des charges danois.

Modifié par Skw
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, Amnésia a dit :

Je pense vraiment que la situation des russes ne leur permet pas de maintenir des réserves sérieuses dans des zones "calmes", ceci malgré le danger.

Tout juste on y stationnera le minimum nécessaire pour tenir une ligne de front avec un arrière qui permettra de soutenir et d'effectuer des rotations. Melitopol est un noeud logistique, forcément les renforts venants du Donbass pour Kherson y sont passé.

Cette situation russe intenable qui l'a déjà poussé à se retirer de ses offensives au début du conflit est toujours une réalité pour le terrain occupé. L'offensive de Kharkiv a ouvert une brèche sur une ligne qui tenait sur un filet de défense sur lequel l'état major russe n'imaginait pas voir l'armée ukrainienne passer en une posture offensive. Pour les russes, ils avaient toujours l'initiative et décidaient ou ils amenaient l'effort militaire, les ukrainiens s'adaptant. Aujourd'hui c'est l'inverse et les russes comprennent et savent mieux que nous tous les failles et faiblesses qu'ils ont, la mobilisation est devenue une nécessité pour seulement tenir ce qu'ils ont.

Je sais que lorsqu'on regarde une carte, on pourrait penser que tout ce qui est colorié grouille de forces russes, que chaque villes ou gros villages disposeraient d'une garnison importante, qu'il y a plusieurs lignes de fortifications, de défenses, des réserves, mais ce n'est pas le cas. On est sur une carte avec des points et non des zones. Il y a des endroits avec plus ou moins de points de plus ou moins d'importance et parfois la suppression de ces points ouvre un espace qui permet une progression rapide, une progression qui se fait dans un "vide".

C’est effectivement un front très lacunaire tenu par 100000/200000 (?) soldats russes actuellement pour une longueur de 700/800 km. 
De mémoire, le potentiel des mobilisables ukrainiens pas trop vieux ( ex-conscrits depuis 2014, soit 7 ans x ~100000 conscrits annuels) était estimé à ~ 700000 hommes en février, certes à ré-entraîner mais numériquement bien supérieurs, ce qui à terme a fini par peser 7 mois plus tard. 
Pour exemple, le front de l’ouest en 14-18, c’est de l’ordre de 12/14 millions d’hommes de chaque côté pour 700 le de lignes, et pourtant ça a fini par percer.

Modifié par Benoitleg
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 52 minutes, Amnésia a dit :

Je pense vraiment que la situation des russes ne leur permet pas de maintenir des réserves sérieuses dans des zones "calmes", ceci malgré le danger.

On peut donner le nom que l'on veut.... :biggrin: On avait noté, aux préambules de l'offensive sur Kherson, des troupes stationnées du côté de Melitopol, troupes venant de l'Est apparemment. On avait émis l'hypothèse que ces troupes, de bonne qualité, avaient été mises au repos / reconstitution, avec le double emploi de couvrir le Sud Zapo et la rive gauche de Kherson.  On avait même trouvé que c'était malin, de les mettre là plutôt qu'en Russie.  Cela ne niait pas la tension sur les effectifs, plutôt une manœuvre qu'illustrait cette tension. Maintenant, que sont elles devenues depuis le temps, that is the question...  

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 18 minutes, Amnésia a dit :

Melitopol est un noeud logistique, forcément les renforts venants du Donbass pour Kherson y sont passé.

Juste par rapport à ça (c'est un détail mais peut-être pas tant que ça, enfin bref)...

Pour moi, en tout cas de ce que j'ai compris (mais je ne suis pas expert en grand chose et certainement pas en logistique dans le sud de l'Ukraine, donc bon, à prendre avec des pincettes malgré tout) aujourd'hui, tu n'as pas de lien ferroviaire entre le Donbass et Kherson / la Crimée. La portion de voie entre Donetsk et Volnovakha est trop proche de la ligne de front ce qui la met à portée de l'artillerie ukrainienne. 

FdI1JfIWAAEHdFX?format=jpg&name=small

La source de l'image est .

Et ensuite, les voies qui franchissaient la ligne de contact de 2014 n'existent plus (carte ici) même si elle sont aujourd'hui en zone russe, donc peut-être y a-t-il eu un travail de reconstruction ? Mais en tout cas, il n'était pas possible physiquement de faire circuler un train entre Marioupol et Donetsk (indépendamment des question politiques) en février 2022.

Du coup, si tu veux déplacer de nombreuses troupes par le train (moyen de transport préféré de la logistique russe) entre la Crimée et le Donbass, ça veut dire que tu dois faire le grand tour par le pont de Kerch, Krasnodar, Rostov et ainsi de suite...  Évidemment si on se fie à ce que le fil twitter raconte (mais qui me semble assez logique).

Donc en fait, même si tu te dis que tu vas retirer des troupes du sud pour aller colmater au Nord, il te faut quand même accepter un certain délai parce qu'elle doivent faire le grand tour, si l'on suit ces hypothèses. 

De même, sauf à ce que les Russes aient reconstruit les portions de voies ferrées entre Lysyshansk et Louhansk, leur liaison ferroviaire directe entre la Russie et la région de Severdonetsk (donc Lyman) a été sectionnée avec la perte de Koupiansk, ce qui doit compliquer grandement leur logistique et leur capacité à amener des renforts, les voie ferrées utilisables se situant plus en arrière du front. (À tout le moins, Belgorod ne peut plus être utilisé comme noeud logistique pour alimenter cette partie du front)

En tout cas, idem, l'hypothèse mérite d'être soulevée. 

il y a 53 minutes, vince24 a dit :

Un peu rapide non? Cela signifie peut être que les russes ont pu filer à l’anglaise?

Ça reste un beau succès d'avoir repris Lyman. J'ai paumé le tweet qui le disait mais, en gros, c'est même un succès qui est d'une autre envergure que la contre-offensive de Kharkiv parce que là, les Ukrainiens ont réussi à s'emparer d'un coin quand même bien fortifié et pas juste tenu par un rideau de Rosvgardia ou de milices des républiques auto-proclamées. 

  • J'aime (+1) 1
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 15 minutes, Skw a dit :

Ce serait intéressant de savoir quels sont les points qui posaient problèmes au regard de leur non conformité au cahier des charges danois.

Effectivement, Article complet ci-dessous.

Je suis toujours quand même un peu sceptique quand tes interlocuteurs veuillent que tu relaies en "off" une opération "inédite et complexe". J'ai quand même parfois l'impression qu'on a pas réalisé l'ampleur de ce conflit, qu'on ne s'est toujours pas mis en mode pragmatisme de guerre, en dépit des injonctions du PR. 

Mais que va dire la CIEEMG ? Qui a prévenu les douanes ? Putain faut revoir la garantie export de la Coface, qui va tirer la tronche en passant du Danemark à assurer à l'Ukraine. Merde, tous les composants étrangers avec autorisation de reexport au Danemark, c'est à reprendre avec l'Ukraine... Et zut on avait prévu de livrer des loukoums Turcs en surprise dans la boite à gants, (car oui les matériels militaires Français respectent l'étiquette pour tout officier souhaitant défiler à bord), le Sultan va nous faire chier.

Citation

La France prépare la livraison de nouveaux canons Caesar à l’Ukraine

L’approvisionnement pourrait porter sur 6 à 12 obusiers prélevés sur une commande destinée au Danemark. Une opération inédite.

Par Cédric Pietralunga et Philippe Ricard

Publié aujourd’hui à 14h00, mis à jour à 14h00 

Un officier ukrainien se tient devant un canon automoteur Caesar sur une ligne de front, dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, le 15 juin 2022. ARIS MESSINIS / AFP

La livraison aura fait l’objet de longues tractations. Selon nos informations, la France s’apprête à fournir à l’Ukraine une nouvelle série de canons Caesar, prélevés sur une commande destinée à l’origine au Danemark. Cet approvisionnement pourrait porter sur 6 à 12 obusiers sur les quinze demandés par Kiev. Si les discussions techniques sont en cours de finalisation, la manœuvre fait l’objet d’un accord politique de principe entre les trois gouvernements. Celui-ci a été trouvé lors d’échanges intervenus ces dernières semaines entre le président, Emmanuel Macron, son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, et la première ministre danoise, Mette Frederiksen.

L’opération est à la fois inédite et complexe pour les autorités françaises. Les équipements que Paris s’engage à livrer à Kiev étaient d’abord destinés au Danemark, dans le cadre d’une commande de 15 unités passée en 2017, complétée par 4 autres canons en 2019, en cours de livraison par leur fabricant Nexter. Copenhague aurait d’autant plus accepté, à ce stade, de renoncer à une partie de ces matériels qu’ils sont encore en cours de validation technique, voire pas tous conformes au cahier des charges fixé initialement par les Danois. Après avoir hésité, l’Ukraine, dont les dirigeants se félicitent de l’efficacité des Caesar, est prête à récupérer ces matériels et à les utiliser en l’état. Ni l’Elysée ni le ministère des armées n’ont souhaité commenter l’opération.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La France livre des canons Caesar et des missiles antichars Milan à l’Ukraine

Alerté par son état-major, Emmanuel Macron aurait en tout cas renoncé à prélever de nouveaux Caesar dans le parc de l’armée française, déjà diminué par la livraison de 18 canons au printemps et au début de l’été : le contingent envoyé en Ukraine représente près du quart de la dotation de l’armée de terre, fixée à 76 unités. Kiev n’y perd d’ailleurs pas au change. Si les Caesar danois sont d’un modèle plus lourd que ceux de l’armée française (32 tonnes contre 18 tonnes), ils sont plus puissants : montés sur 16 roues au lieu de 12, ils peuvent emporter jusqu’à 36 obus au lieu de 18, et leur cabine est dotée d’un blindage plus protecteur. « Le Caesar est l’outil parfait pour faire de la contrebatterie, pour repérer et pour détruire l’artillerie ennemie avant qu’elle-même ne vous détecte », souligne une source militaire.

Moscou fait monter la tension

Dans le meilleur des cas, Emmanuel Macron pourrait annoncer les grandes lignes de l’opération lundi 3 octobre, lors d’une rencontre à Berlin avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, du moins si ce dernier est remis d’une infection au Covid-19 qui l’a contraint à s’isoler ces derniers jours. A l’occasion d’un dîner prévu à la chancellerie, les deux dirigeants doivent parler des risques d’escalade de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, à l’heure où le président russe, Vladimir Poutine, fait monter la tension, avec l’annexion des territoires occupés et un appel à la mobilisation, sur fond de menaces de confrontation nucléaire. Sans oublier le « sabotage » présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Ukraine : « Depuis le début du conflit, la position de la France a dérouté les Ukrainiens »

MM. Macron et Scholz doivent aussi préparer le conseil européen informel de Prague, prévu les 6 et 7 octobre, en tentant de préciser leurs vues sur la « Communauté politique européenne » que le président français a proposé de créer avec les pays du continent, en particulier les candidats à l’adhésion à l’Union européenne, afin de ne pas précipiter l’élargissement. Le lancement de ce nouvel ensemble, porté à bout de bras par l’Elysée, est prévu dans la capitale tchèque, en présence des dirigeants ukrainien, britannique et turc notamment. Paris et Berlin veulent aussi parler défense et armement. Un domaine dans lequel les deux capitales sont sous pression.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : la France a levé un coin du voile sur ses livraisons d’armes

Depuis le début de la guerre, Emmanuel Macron est régulièrement accusé de ne pas en faire assez. Selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, un organisme allemand qui compile les soutiens à l’Ukraine, la France n’arrive qu’en onzième position des livraisons d’armes. Loin derrière les Etats-Unis, le plus gros contributeur (plus de 70 % de l’aide militaire), mais aussi après le Canada, la République tchèque, le Danemark, la Lettonie… « Il y a un décalage entre les ambitions affichées par la France et l’effort qu’elle fournit pour aider l’Ukraine. Aujourd’hui, Paris ne pèse rien dans le conflit, personne ne parle des armements français en dehors des Caesar ! », s’agace François Heisbourg, conseiller pour l’Europe de l’Institut international d’études stratégiques. « Le soutien de la France à l’Ukraine est bien loin de ce qu’on pouvait attendre d’un si grand pays (…). Paris doit faire plus, et peut faire beaucoup, beaucoup mieux », abonde l’ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, dans un entretien publié le 23 septembre par Le Point.

Aide en matière de renseignements

A bien y regarder, Paris n’est pourtant pas resté les bras ballants. Selon une liste fournie au Monde par l’Elysée, l’armée française a livré aux forces ukrainiennes, outre 18 canons Caesar de 155 mm, des véhicules de l’avant blindé (VAB), des véhicules de transport, des missiles antichar Milan, des missiles antiaériens Mistral, des « équipements de combattant » (casques, gilets pare-balles, jumelles de vision nocturne, rations de combat, tenues NBC, matériel médical), des munitions « de tous calibres », du carburant… « La France a cédé sans discontinuité des équipements militaires à l’Ukraine depuis le 27 février », assure l’entourage du chef de l’Etat. L’aide en matière de renseignements serait aussi significative.

Selon nos informations, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a également proposé à son homologue ukrainien Oleksii Reznikov de créer un fonds, crédité par la France d’au moins 50 millions d’euros, dans lequel Kiev pourra puiser à sa guise pour acheter des équipements militaires aux industriels français. « Ce fonds pourra être abondé en fonction de l’évolution du conflit », précise une source au fait des discussions. La proposition a été évoquée lors de la dernière réunion des pays alliés de l’Ukraine, qui s’est tenue le 8 septembre sur la base de Ramstein (Allemagne).

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Aide militaire à l’Ukraine : l’effort contrasté des Occidentaux

A écouter les gradés français, l’armée tricolore ne peut de toute façon céder davantage d’équipements à l’Ukraine sans se mettre elle-même en position de faiblesse. « Si [des matériels] sont envoyés en Ukraine, c’est une capacité militaire qui est amputée (…), le bon équilibre serait de ne pas céder trop de nos équipements », a expliqué le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le ministère de la défense réfléchit à réquisitionner du matériel du secteur civil pour refaire ses stocks d’armes

De fait, il n’est pas sûr que la France puisse répondre aux dernières demandes ukrainiennes. Depuis plusieurs semaines, Volodymyr Zelensky réclame à cor et à cri de nouveaux lance-roquettes, pour continuer de frapper les forces russes en arrière du front, et surtout des systèmes de défense antiaérienne, afin de se protéger des bombardements aériens et des tirs de missiles, notamment en cas d’attaque nucléaire tactique. Or, la France est fort démunie en la matière. L’armée de terre ne dispose que de treize lance-roquettes unitaires. Et celle de l’air et de l’espace ne peut aligner que huit batteries de défense sol-air SAMP/T Mamba. L’une d’elles a d’ailleurs été déployée en Roumanie, au printemps, pour protéger le port de Constanta, sur la mer Noire, d’une éventuelle attaque russe.

 

  • Haha (+1) 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Avec le soutien contenu en aide et la qualité en augmentation des troupes  ukrainiennes je me demande comment la Russie va vivre l'une des plus grandes défaites de ce 21 ième siècle. Tant qu'a perdre ce conflit il n'étais pas possible aux Russes de négocier leur retrait quand ils étaient le plus avancés sur le front contre une reconnaissance de l'Ukraine et un rétablissement de sanction moins lourdes ? le seul perdant le temps de s'en remettre serait bien sur Poutine qui je pense à moins d'espoir de voir/diriger la Russie de 2040 que celle d'aujourd'hui... comme je l'avais noté bien plus haut, si Poutine avait la cinquantaine il aurait manoeuvré bien differement. En tout cas un beau gaspillage ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 005
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    cilom
    Membre le plus récent
    cilom
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...