CortoMaltese Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 à l’instant, Ciders a dit : L'utilité, d'accord... encore que permettre aux Iskander russes de tirer depuis la Biélorussie, aux A-50 russes d'opérer depuis leur espace aérien et leurs trains et dépôts de fonctionner au profit de l'effort russe présente nettement plus d'intérêt. Mais concrètement, les forces biélorusses sont anémiques, leur état d'esprit dangereusement peu fiable pour mener une offensive et le terrain entre la Biélorussie et l'Ukraine un foutu merdier. Je ne suis même pas sûr que les Ukrainiens détournent beaucoup de forces pour couvrir la frontière mais ça serait intéressant de vérifier. Dans tous les cas, le degré de menace me paraît limité au-delà des effets de manche. Un peu comme la Transnistrie en son temps. Le truc ici, c'est qu'en admettant que les Biélorusses bougent... que fera leur population ? Difficile à dire. Le knout de Loukachenko a été jusque-là assez efficace mais nous étions en temps de paix. Si on commence à engager des troupes au feu, que se passera t-il sachant qu'il y a déjà des volontaires biélorusses côté ukrainien ? Oui, mais les biélorusses ne risquent rien à mettre un peu la pression par voie diplomatique. Qu'est-ce que ça coûte à Loukachenko de menacer à bas bruit d'intervenir ? Au pire ça ne fait rien et au mieux ça oblige les ukrainiens à divertir quelques forces. Je suis d'accord pour dire qu'une offensive biélorusse serait extrêmement risquée pour le pouvoir en place et que le risque de remous graves tant chez les militaires que les civils est sérieux. Mais tant qu'on reste sur de la gesticulation et que les militaires ne reçoivent pas l'ordre de franchir la frontière, je doute que ce soit quelques déclarations qui mettent le feu aux poudres dans le pays. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 à l’instant, CortoMaltese a dit : Oui, mais les biélorusses ne risquent rien à mettre un peu la pression par voie diplomatique. Qu'est-ce que ça coûte à Loukachenko de menacer à bas bruit d'intervenir ? Au pire ça ne fait rien et au mieux ça oblige les ukrainiens à divertir quelques forces. Je suis d'accord pour dire qu'une offensive biélorusse serait extrêmement risquée pour le pouvoir en place et que le risque de remous graves tant chez les militaires que les civils est sérieux. Mais tant qu'on reste sur de la gesticulation et que les militaires ne reçoivent pas l'ordre de franchir la frontière, je doute que ce soit quelques déclarations qui mettent le feu aux poudres dans le pays. Deux choses : trop presser, c'est prendre le risque de ruiner sa posture du "et en même temps" et parallèlement, de susciter une opposition larvée dans sa population il y a aussi un autre problème potentiel : à part la Russie, le régime de Loukachenko est entouré au mieux de pays qui ne l'aiment pas et au pire, qui veulent lui faire la peau Loukachenko marche sur des œufs. Personne dans les pays baltes n'a oublié la crise migratoire instrumentalisée par exemple. L'idée que l'affaiblir affaiblirait par effet boomerang la Russie pourrait susciter diverses actions au cas où il bougerait trop. Mais une chose me paraît sûre : si l'armée biélorusse reçoit l'ordre d'attaquer, il faudra s'attendre à des refus d'obéissance ou pire, à des mutineries. Et même si Loukachenko peut faire appel éventuellement à des renforts russes et à sa garde rapprochée si ça devenait trop chaud, il n'est jamais bon qu'une armée d'un pays autoritaire commence à envisager la désobéissance. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
CortoMaltese Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 il y a 4 minutes, Ciders a dit : Deux choses : trop presser, c'est prendre le risque de ruiner sa posture du "et en même temps" et parallèlement, de susciter une opposition larvée dans sa population il y a aussi un autre problème potentiel : à part la Russie, le régime de Loukachenko est entouré au mieux de pays qui ne l'aiment pas et au pire, qui veulent lui faire la peau Loukachenko marche sur des œufs. Personne dans les pays baltes n'a oublié la crise migratoire instrumentalisée par exemple. L'idée que l'affaiblir affaiblirait par effet boomerang la Russie pourrait susciter diverses actions au cas où il bougerait trop. Mais une chose me paraît sûre : si l'armée biélorusse reçoit l'ordre d'attaquer, il faudra s'attendre à des refus d'obéissance ou pire, à des mutineries. Et même si Loukachenko peut faire appel éventuellement à des renforts russes et à sa garde rapprochée si ça devenait trop chaud, il n'est jamais bon qu'une armée d'un pays autoritaire commence à envisager la désobéissance. Je comprends ton point de vue mais à mon avis, justement, il n'y a pas de "en même temps", la Biélorussie est déjà touchée par la plupart des sanctions prises contre la Russie et tous les pays européens la considèrent clairement comme un quasi fantoche de Moscou. Loukachenko ne marche pas sur des œufs : il a choisi son camps et c'est une voie sans retour. La seule chose étant, on est d'accord là dessus, qu'attaquer directement est trop risqué vu l'état intérieur du pays, c'est pour ça d'ailleurs qu'il ne le fait pas. Mais tout ce qui est en dessous de ce seuil, Loukachenko le fera. Maintenant, je tiens aussi à dire qu'il faut se méfier de pronostiquer une révolution et une mutinerie militaire immédiate à la moindre action offensive du régime biélorusse. On sait que la situation intérieure est tendue et que même l'armée n'est pas forcément excessivement fiable. Mais il faut voir que si le régime survie, c'est bien car il parvient à maintenir une base de soutien minimale et une garde prétorienne politico-sécuritaire favorable au régime qui lui a permis de traverser même les manifestations massives de 2020-2021. La situation reste délicate hein, j'en convient, mais il est difficile de dire à quel point le régime est vraiment aux aboies. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ardachès Posté(e) le 2 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 juillet 2022 … Article effectivement très intéressant. Désolé mais difficile de placer les photos, toutes assez impressionnantes A lire @Métal_Hurlant Révélation Guerre en Ukraine : sur le front, les artilleurs des deux camps se livrent au jeu du chat et de la souris Par Emmanuel Grynszpan (Kryvy Rih, Ukraine, envoyé spécial) Publié aujourd’hui à 06h19, mis à jour à 09h46 Renforcés par la livraison de canons sophistiqués, même s’ils sont en nombre limité, les Ukrainiens tentent de nouvelles tactiques, sans parvenir pour autant à faire la différence face aux Russes. Serhiï Zaïka sort tranquillement de son véhicule 4 × 4. Shoot to Thrill, un tube cinquantenaire du groupe de hard rock australien AC/DC, jaillit des fenêtres ouvertes. « AC/DC, c’est de la musique pour artilleurs », rigole ce lieutenant-colonel de 41 ans. Fin et d’allure sportive, l’officier dégage une bonne humeur contagieuse. Ses hommes paraissent tout aussi détendus. Divisés en deux groupes de neuf soldats, ils s’affairent, sans se presser, autour de deux obusiers américains M777 qui viennent d’être remorqués par deux camions « KrAZ » (pour Krementchouk Avtomobilny Zavod, une usine de véhicules spéciaux). Sous les ordres secs du lieutenant-colonel, les artilleurs positionnent leurs obusiers à 100 mètres l’un de l’autre, à la lisière d’un bois, de façon à mieux les dissimuler des caméras embarquées sur les drones ennemis. La scène se déroule dans le sud de l’Ukraine, non loin de la ville de Kryvy Rih, à une vingtaine de kilomètres du front. La position est à portée de l’artillerie russe, mais, en cette matinée du 22 juin, la situation est calme. Le parfum des herbes méridionales foulées par les soldats embaume l’air chaud. Le ciel est parfaitement dégagé. « Ça serait une parfaite météo d’artilleur s’il n’y avait pas ces bourrasques qui dévient nos projectiles », glisse un artilleur. Les deux canons se redressent progressivement jusqu’à un angle de 50 degrés environ. Mais ils ne sont pas chargés et ne tirent pas : il s’agit simplement d’une démonstration. Les militaires ukrainiens rechignent à dévoiler leurs positions à des observateurs externes. Ces pièces d’artillerie, dont l’armée ukrainienne a cruellement besoin, constituent des cibles prioritaires pour les canons longue portée de l’armée russe. « Nous avons longtemps attendu ces obusiers M777 », raconte Serhiï Zaïka. « Maintenant qu’ils sont entre nos mains, nous en prenons grand soin. Ce sont de vieilles dames un peu capricieuses, qui réclament beaucoup d’entretien. Elles ont battu la campagne en Afghanistan ! Les Américains ne nous ont pas livré du matériel récent. En outre, nous n’avons toujours pas reçu l’huile spécifique pour la maintenance et nous sommes contraints de faire avec les moyens du bord », déplore le militaire. Il a reçu les deux pièces il y a deux mois, au terme d’à peine cinq jours de formation en Lettonie pour lui et ses hommes. « C’était suffisant », assure-t-il. Son subordonné, le sergent Stanislav Kostiouk, 29 ans, acquiesce. « Quand nous avons reçu les M777, nous avons d’abord été déployés pendant deux semaines dans la zone d’Izioum [entre le nord du Donbass et la ville de Kharkiv], où nous avons fait reculer l’ennemi. Puis on nous a transférés ici. « Les Russes ont senti la différence » « Les Russes ont senti la différence lorsqu’ils se sont retrouvés face à nos M777, reprend le lieutenant-colonel. Nos tirs ont soudain porté plus loin et se sont faits plus précis que ceux de nos canons de conception soviétique. » Dans cette zone limitrophe des régions de Dnipropetrovsk et de Kherson, le front mesure 220 kilomètres de long et reste statique. Les forces ukrainiennes peinent à repousser l’envahisseur russe au-delà de la rivière Inhoulets. Faute de manœuvres, c’est l’artillerie qui joue le rôle principal, dans un jeu du chat et de la souris où l’on s’échange régulièrement les rôles. Lorsqu’une batterie ukrainienne tire, sa position est immédiatement repérée par les radars des contrebatteries russes. Elle devient donc « la souris », jusqu’au moment où la batterie russe réplique, devenant souris à son tour. « Nous déclenchons le chronomètre à notre premier tir. A partir de ce moment-là, nous savons qu’il nous reste cinq à dix minutes avant que le feu ennemi s’abatte sur nous, explique le sergent Kostiouk. Nous tirons cinq obus puis nous déguerpissons. Les Russes sont entraînés et efficaces. Ils nous visent de loin avec des Giatsint [un obusier d’une portée de 30 à 40 kilomètres] ou bien avec des lance-roquettes multiples [portée de 30 à 90 kilomètres]. C’est surtout pour nous intimider parce que leurs tirs sont imprécis au-delà de 30 kilomètres. J’ai remarqué qu’ils visent et incendient délibérément les champs et la végétation derrière laquelle nous nous dissimulons. » Pour le sergent, le combat est « équilibré » sur le front de Kherson. « Nous sommes capables d’assurer correctement la défense, mais n’avons pas assez d’armes lourdes pour mener une contre-offensive d’envergure », regrette-t-il. Parce qu’il faut le démonter et l’arrimer à un camion-remorque, le M777 est moins mobile et plus vulnérable que les canons automoteurs du type Caesar, qui effectuent les mêmes tâches en deux à trois fois moins de temps. D’après les informations du Monde, au moins deux des douze obusiers Caesar livrés par la France opèrent sur le front de Kherson. Ainsi, l’artillerie remorquée est de préférence utilisée à 15-25 kilomètres du front et vise les positions avancées russes, tandis que les obusiers automoteurs s’approchent jusqu’à 5 kilomètres des positions ennemies pour viser des objectifs en profondeur, comme les postes de commandement, les dépôts de munition et les positions d’artillerie. Sur une autre position dans le même secteur, celle-ci à moins de 5 kilomètres des lignes russes, l’artillerie observée entre les mains des soldats ukrainiens est plus rudimentaire. Seul un canon antichar MT-12 Rapira, de confection soviétique, pointe son nez à la lisière d’un bois en direction des positions russes. « Entre des mains qualifiées, c’est une arme très précise, surnommée “le sniper” », vante Andriï, réserviste déployé depuis deux mois sur cette position. « Le Rapira ne sert qu’au cas où nous serions confrontés à un assaut. Ici, nous observons l’ennemi avec une caméra qui communique les coordonnées des cibles ennemies à des batteries d’artillerie déployées plus loin. Nous tâchons de rester invisibles et inaudibles », poursuit le militaire. Réponses asymétriques Dans cette zone, l’environnement sonore et visuel désoriente le profane. Tir ou impact ? Les explosions donnent l’impression de se ressembler, sauf pour les artilleurs, à l’oreille affûtée. « Les nôtres tirent », lâche nonchalamment Slava, soldat du rang, un verre en plastique à la main. « Tiens, à droite, c’est tombé sur une position russe », poursuit-il. Un nuage noir apparaît au-dessus de la lisière des arbres. « Voyez cette fumée noire qui s’élargit ? C’est quand un obus tombe sur un champ d’herbe sèche, décrypte avec délectation Serhiï, un militaire au physique sec et au caractère survolté. Si la fumée est noire mais qu’elle s’élève en colonne très dense et étroite, c’est du carburant : un véhicule a été touché. C’est encore mieux quand la fumée forme un champignon. C’est qu’on a tapé dans un dépôt de munitions. La fumée grise, c’est en fait un nuage de poussière soulevé par des tirs [et non des impacts] de roquettes multiples. La fumée blanche ? Bah… ce sont juste des arbres qui crament. »Visiblement ravi d’évoluer dans cet environnement extraordinairement hostile, Serhiï précise qu’il « fait le métier le plus dangereux du monde : reconnaissance, sabotage et déminage ». En binôme avec Alexandre, un grand dadais moustachu de 22 ans, il se vante de mener des opérations de harcèlement de l’artillerie russe derrière les lignes ennemies. Frustrée d’être confrontée à une artillerie ukrainienne en voie de modernisation rapide et possédant – même si c’est encore en nombre très limité – des canons de qualité supérieure, l’armée russe semble opter pour des réponses asymétriques. Son artillerie fait un usage croissant de munitions incendiaires de type thermite, générant des températures extrêmement élevées, supérieures à 2 000 °C. Des roquettes à sous-munitions thermite sont ainsi tirées au-dessus de cibles de haute valeur (obusiers ou lance-roquettes multiples occidentaux). En explosant, les roquettes font retomber une pluie de thermite (souvent confondu avec du phosphore blanc) sur plusieurs milliers de mètres carrés, augmentant les chances de détruire tout le matériel militaire qui s’y trouve. Ou ne s’y trouve pas. A la suite d’un bombardement russe dans la nuit du 21 au 22 juin sur le village de Novovorontsovka (région de Kherson), Le Monde a pu observer une partie du village incendiée par des sous-munitions thermite de type 9M22S encore fumantes, et récupérer sur place des échantillons, aujourd’hui en possession de la rédaction. Aucune trace d’armement ukrainien n’était visible dans le secteur. Or, l’usage de munitions incendiaires sur des zones civiles est interdit par le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques, entré en vigueur en 1983 et ratifié par la Russie. 7 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Sinon suite à la fumée sur le pont de Crimée Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 il y a une heure, Ardachès a dit : … Article effectivement très intéressant. Désolé mais difficile de placer les photos, toutes assez impressionnantes A lire @Métal_Hurlant Masquer le contenu Guerre en Ukraine : sur le front, les artilleurs des deux camps se livrent au jeu du chat et de la souris Par Emmanuel Grynszpan (Kryvy Rih, Ukraine, envoyé spécial) Publié aujourd’hui à 06h19, mis à jour à 09h46 Renforcés par la livraison de canons sophistiqués, même s’ils sont en nombre limité, les Ukrainiens tentent de nouvelles tactiques, sans parvenir pour autant à faire la différence face aux Russes. Serhiï Zaïka sort tranquillement de son véhicule 4 × 4. Shoot to Thrill, un tube cinquantenaire du groupe de hard rock australien AC/DC, jaillit des fenêtres ouvertes. « AC/DC, c’est de la musique pour artilleurs », rigole ce lieutenant-colonel de 41 ans. Fin et d’allure sportive, l’officier dégage une bonne humeur contagieuse. Ses hommes paraissent tout aussi détendus. Divisés en deux groupes de neuf soldats, ils s’affairent, sans se presser, autour de deux obusiers américains M777 qui viennent d’être remorqués par deux camions « KrAZ » (pour Krementchouk Avtomobilny Zavod, une usine de véhicules spéciaux). Sous les ordres secs du lieutenant-colonel, les artilleurs positionnent leurs obusiers à 100 mètres l’un de l’autre, à la lisière d’un bois, de façon à mieux les dissimuler des caméras embarquées sur les drones ennemis. La scène se déroule dans le sud de l’Ukraine, non loin de la ville de Kryvy Rih, à une vingtaine de kilomètres du front. La position est à portée de l’artillerie russe, mais, en cette matinée du 22 juin, la situation est calme. Le parfum des herbes méridionales foulées par les soldats embaume l’air chaud. Le ciel est parfaitement dégagé. « Ça serait une parfaite météo d’artilleur s’il n’y avait pas ces bourrasques qui dévient nos projectiles », glisse un artilleur. Les deux canons se redressent progressivement jusqu’à un angle de 50 degrés environ. Mais ils ne sont pas chargés et ne tirent pas : il s’agit simplement d’une démonstration. Les militaires ukrainiens rechignent à dévoiler leurs positions à des observateurs externes. Ces pièces d’artillerie, dont l’armée ukrainienne a cruellement besoin, constituent des cibles prioritaires pour les canons longue portée de l’armée russe. « Nous avons longtemps attendu ces obusiers M777 », raconte Serhiï Zaïka. « Maintenant qu’ils sont entre nos mains, nous en prenons grand soin. Ce sont de vieilles dames un peu capricieuses, qui réclament beaucoup d’entretien. Elles ont battu la campagne en Afghanistan ! Les Américains ne nous ont pas livré du matériel récent. En outre, nous n’avons toujours pas reçu l’huile spécifique pour la maintenance et nous sommes contraints de faire avec les moyens du bord », déplore le militaire. Il a reçu les deux pièces il y a deux mois, au terme d’à peine cinq jours de formation en Lettonie pour lui et ses hommes. « C’était suffisant », assure-t-il. Son subordonné, le sergent Stanislav Kostiouk, 29 ans, acquiesce. « Quand nous avons reçu les M777, nous avons d’abord été déployés pendant deux semaines dans la zone d’Izioum [entre le nord du Donbass et la ville de Kharkiv], où nous avons fait reculer l’ennemi. Puis on nous a transférés ici. « Les Russes ont senti la différence » « Les Russes ont senti la différence lorsqu’ils se sont retrouvés face à nos M777, reprend le lieutenant-colonel. Nos tirs ont soudain porté plus loin et se sont faits plus précis que ceux de nos canons de conception soviétique. » Dans cette zone limitrophe des régions de Dnipropetrovsk et de Kherson, le front mesure 220 kilomètres de long et reste statique. Les forces ukrainiennes peinent à repousser l’envahisseur russe au-delà de la rivière Inhoulets. Faute de manœuvres, c’est l’artillerie qui joue le rôle principal, dans un jeu du chat et de la souris où l’on s’échange régulièrement les rôles. Lorsqu’une batterie ukrainienne tire, sa position est immédiatement repérée par les radars des contrebatteries russes. Elle devient donc « la souris », jusqu’au moment où la batterie russe réplique, devenant souris à son tour. « Nous déclenchons le chronomètre à notre premier tir. A partir de ce moment-là, nous savons qu’il nous reste cinq à dix minutes avant que le feu ennemi s’abatte sur nous, explique le sergent Kostiouk. Nous tirons cinq obus puis nous déguerpissons. Les Russes sont entraînés et efficaces. Ils nous visent de loin avec des Giatsint [un obusier d’une portée de 30 à 40 kilomètres] ou bien avec des lance-roquettes multiples [portée de 30 à 90 kilomètres]. C’est surtout pour nous intimider parce que leurs tirs sont imprécis au-delà de 30 kilomètres. J’ai remarqué qu’ils visent et incendient délibérément les champs et la végétation derrière laquelle nous nous dissimulons. » Pour le sergent, le combat est « équilibré » sur le front de Kherson. « Nous sommes capables d’assurer correctement la défense, mais n’avons pas assez d’armes lourdes pour mener une contre-offensive d’envergure », regrette-t-il. Parce qu’il faut le démonter et l’arrimer à un camion-remorque, le M777 est moins mobile et plus vulnérable que les canons automoteurs du type Caesar, qui effectuent les mêmes tâches en deux à trois fois moins de temps. D’après les informations du Monde, au moins deux des douze obusiers Caesar livrés par la France opèrent sur le front de Kherson. Ainsi, l’artillerie remorquée est de préférence utilisée à 15-25 kilomètres du front et vise les positions avancées russes, tandis que les obusiers automoteurs s’approchent jusqu’à 5 kilomètres des positions ennemies pour viser des objectifs en profondeur, comme les postes de commandement, les dépôts de munition et les positions d’artillerie. Sur une autre position dans le même secteur, celle-ci à moins de 5 kilomètres des lignes russes, l’artillerie observée entre les mains des soldats ukrainiens est plus rudimentaire. Seul un canon antichar MT-12 Rapira, de confection soviétique, pointe son nez à la lisière d’un bois en direction des positions russes. « Entre des mains qualifiées, c’est une arme très précise, surnommée “le sniper” », vante Andriï, réserviste déployé depuis deux mois sur cette position. « Le Rapira ne sert qu’au cas où nous serions confrontés à un assaut. Ici, nous observons l’ennemi avec une caméra qui communique les coordonnées des cibles ennemies à des batteries d’artillerie déployées plus loin. Nous tâchons de rester invisibles et inaudibles », poursuit le militaire. Réponses asymétriques Dans cette zone, l’environnement sonore et visuel désoriente le profane. Tir ou impact ? Les explosions donnent l’impression de se ressembler, sauf pour les artilleurs, à l’oreille affûtée. « Les nôtres tirent », lâche nonchalamment Slava, soldat du rang, un verre en plastique à la main. « Tiens, à droite, c’est tombé sur une position russe », poursuit-il. Un nuage noir apparaît au-dessus de la lisière des arbres. « Voyez cette fumée noire qui s’élargit ? C’est quand un obus tombe sur un champ d’herbe sèche, décrypte avec délectation Serhiï, un militaire au physique sec et au caractère survolté. Si la fumée est noire mais qu’elle s’élève en colonne très dense et étroite, c’est du carburant : un véhicule a été touché. C’est encore mieux quand la fumée forme un champignon. C’est qu’on a tapé dans un dépôt de munitions. La fumée grise, c’est en fait un nuage de poussière soulevé par des tirs [et non des impacts] de roquettes multiples. La fumée blanche ? Bah… ce sont juste des arbres qui crament. »Visiblement ravi d’évoluer dans cet environnement extraordinairement hostile, Serhiï précise qu’il « fait le métier le plus dangereux du monde : reconnaissance, sabotage et déminage ». En binôme avec Alexandre, un grand dadais moustachu de 22 ans, il se vante de mener des opérations de harcèlement de l’artillerie russe derrière les lignes ennemies. Frustrée d’être confrontée à une artillerie ukrainienne en voie de modernisation rapide et possédant – même si c’est encore en nombre très limité – des canons de qualité supérieure, l’armée russe semble opter pour des réponses asymétriques. Son artillerie fait un usage croissant de munitions incendiaires de type thermite, générant des températures extrêmement élevées, supérieures à 2 000 °C. Des roquettes à sous-munitions thermite sont ainsi tirées au-dessus de cibles de haute valeur (obusiers ou lance-roquettes multiples occidentaux). En explosant, les roquettes font retomber une pluie de thermite (souvent confondu avec du phosphore blanc) sur plusieurs milliers de mètres carrés, augmentant les chances de détruire tout le matériel militaire qui s’y trouve. Ou ne s’y trouve pas. A la suite d’un bombardement russe dans la nuit du 21 au 22 juin sur le village de Novovorontsovka (région de Kherson), Le Monde a pu observer une partie du village incendiée par des sous-munitions thermite de type 9M22S encore fumantes, et récupérer sur place des échantillons, aujourd’hui en possession de la rédaction. Aucune trace d’armement ukrainien n’était visible dans le secteur. Or, l’usage de munitions incendiaires sur des zones civiles est interdit par le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques, entré en vigueur en 1983 et ratifié par la Russie. Article bourré d'infos, le meilleur concernant l'artillerie que j'ai lu depuis le début du conflit ! 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mangouste Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 (modifié) Il y a 1 heure, CortoMaltese a dit : Je comprends ton point de vue mais à mon avis, justement, il n'y a pas de "en même temps", la Biélorussie est déjà touchée par la plupart des sanctions prises contre la Russie et tous les pays européens la considèrent clairement comme un quasi fantoche de Moscou. Loukachenko ne marche pas sur des œufs : il a choisi son camps et c'est une voie sans retour. La seule chose étant, on est d'accord là dessus, qu'attaquer directement est trop risqué vu l'état intérieur du pays, c'est pour ça d'ailleurs qu'il ne le fait pas. Mais tout ce qui est en dessous de ce seuil, Loukachenko le fera. Maintenant, je tiens aussi à dire qu'il faut se méfier de pronostiquer une révolution et une mutinerie militaire immédiate à la moindre action offensive du régime biélorusse. On sait que la situation intérieure est tendue et que même l'armée n'est pas forcément excessivement fiable. Mais il faut voir que si le régime survie, c'est bien car il parvient à maintenir une base de soutien minimale et une garde prétorienne politico-sécuritaire favorable au régime qui lui a permis de traverser même les manifestations massives de 2020-2021. La situation reste délicate hein, j'en convient, mais il est difficile de dire à quel point le régime est vraiment aux aboies. L'imprécision concernant la date des tirs (c'est 3 jours peut être plus dit il lui même) le délai de la réaction sont possiblement un service minimum pour des russes et une façon de montrer au camp adverse que ce n'est pas sérieux. Modifié le 2 juillet 2022 par Mangouste Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gallium Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Il y a 1 heure, Ardachès a dit : Parce qu’il faut le démonter et l’arrimer à un camion-remorque, le M777 est moins mobile et plus vulnérable que les canons automoteurs du type Caesar, qui effectuent les mêmes tâches en deux à trois fois moins de temps. D’après les informations du Monde, au moins deux des douze obusiers Caesar livrés par la France opèrent sur le front de Kherson. Ainsi, l’artillerie remorquée est de préférence utilisée à 15-25 kilomètres du front et vise les positions avancées russes, tandis que les obusiers automoteurs s’approchent jusqu’à 5 kilomètres des positions ennemies pour viser des objectifs en profondeur, comme les postes de commandement, les dépôts de munition et les positions d’artillerie. Très intéressant, la tactique ukrainienne est donc contraire à ce que disait un artilleur français, l'augmentation de la portée ne sert donc pas à tirer DE plus loin (pour davantage de sécurité) mais à tirer plus loin. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 (modifié) Frappes de missiles ukr sur Belgorod et Melitopol cette nuit... Modifié le 3 juillet 2022 par Métal_Hurlant 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MoX Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 (modifié) La frappe sur Belgorod est encore trop fraîche pour savoir ce qui a été visé, par contre, au vu des vidéos, impact au sol avec détonation de la charge du missile (=mission remplie?), et tirs de défense AA. Nous ne sommes apparemment pas dans un contexte de frappe saturantes part l'attaquant. Nous ne sommes plus début mars... si l'explosion au sol correspond bien à une frappe "sur objectif"* d'un missile soviétique des années 70, alors que penser de l'efficacité concrète des SAM russes en anti-missile... les bases arrières sur Belgorod sont aujourd'hui parmi les installations russes les plus critiques à protéger ! *ce qui ne garantit pas forcément le succès, à pondérer par la CEP du missile EDIT : pour la frappe "au sol", lien twitter sur une vidéo "nette" - vous trouverez plus-bas des images de débris missiles AA retrouvés en ville, une des causes probables des dégâts observés sur les logements aux alentours (toitures perforées, débuts d'incendie) Modifié le 3 juillet 2022 par MoX 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zaragozano Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Il y a 10 heures, CortoMaltese a dit : Qu'est-ce que ça coûte à Loukachenko de menacer à bas bruit d'intervenir ? Au pire ça ne fait rien et au mieux ça oblige les ukrainiens à divertir quelques forces. Bonjour, en regardant la situation en Ukraine aujourd'hui, si les Biélorusses attaquent, je suis tout à fait sûr que l'armée de l'air de l'OTAN leur répondra pleinement. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 il y a 1 minute, zaragozano a dit : Bonjour, en regardant la situation en Ukraine aujourd'hui, si les Biélorusses attaquent, je suis tout à fait sûr que l'armée de l'air de l'OTAN leur répondra pleinement. Ça n'a jamais été dit clairement Mais ça aurait pu faire office de "ligne rouge", la Biélorussie n'étant pas la Russie 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Il y a 10 heures, CortoMaltese a dit : Je comprends ton point de vue mais à mon avis, justement, il n'y a pas de "en même temps", la Biélorussie est déjà touchée par la plupart des sanctions prises contre la Russie et tous les pays européens la considèrent clairement comme un quasi fantoche de Moscou. Loukachenko ne marche pas sur des œufs : il a choisi son camps et c'est une voie sans retour. La seule chose étant, on est d'accord là dessus, qu'attaquer directement est trop risqué vu l'état intérieur du pays, c'est pour ça d'ailleurs qu'il ne le fait pas. Mais tout ce qui est en dessous de ce seuil, Loukachenko le fera. Maintenant, je tiens aussi à dire qu'il faut se méfier de pronostiquer une révolution et une mutinerie militaire immédiate à la moindre action offensive du régime biélorusse. On sait que la situation intérieure est tendue et que même l'armée n'est pas forcément excessivement fiable. Mais il faut voir que si le régime survie, c'est bien car il parvient à maintenir une base de soutien minimale et une garde prétorienne politico-sécuritaire favorable au régime qui lui a permis de traverser même les manifestations massives de 2020-2021. La situation reste délicate hein, j'en convient, mais il est difficile de dire à quel point le régime est vraiment aux aboies. Loukachenko n'est pas au bout du processus. Il n'a pas engagé directement ses forces et son pays est encore indépendant. A voir aussi que la situation générale du pays a beaucoup évolué depuis la dernière crise. On n'en est plus "juste" à devoir mater quelques étudiants gauchistes inféodés aux ONG occidentales, mais à un vrai conflit généralisé plus au sud. Ce n'est plus seulement le régime qui est menacé, mais potentiellement le pays tout entier. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Colstudent Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Les Biélorusses au mieux enverrons des troupes dans les secteurs ou les Russes progressent, ils sont incapable de façon autonome de se lancer dans un conflit. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 On évoque de plus en plus une frappe ciblée sur les réserves de carburant de la base aérienne de Melitopol, en territoire occupé par les Russes. Révélation Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 3 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Il y a 17 heures, Métal_Hurlant a dit : Cet article du Monde a l'air très intéressant, si quelqu'un peut y accéder librement et l'afficher... Il y a 10 heures, Métal_Hurlant a dit : Article bourré d'infos, le meilleur concernant l'artillerie que j'ai lu depuis le début du conflit ! Il y a 11 heures, Ardachès a dit : … Article effectivement très intéressant. Désolé mais difficile de placer les photos, toutes assez impressionnantes A lire @Métal_Hurlant Révéler le contenu masqué Guerre en Ukraine : sur le front, les artilleurs des deux camps se livrent au jeu du chat et de la souris Par Emmanuel Grynszpan (Kryvy Rih, Ukraine, envoyé spécial) Publié aujourd’hui à 06h19, mis à jour à 09h46 Renforcés par la livraison de canons sophistiqués, même s’ils sont en nombre limité, les Ukrainiens tentent de nouvelles tactiques, sans parvenir pour autant à faire la différence face aux Russes. Serhiï Zaïka sort tranquillement de son véhicule 4 × 4. Shoot to Thrill, un tube cinquantenaire du groupe de hard rock australien AC/DC, jaillit des fenêtres ouvertes. « AC/DC, c’est de la musique pour artilleurs », rigole ce lieutenant-colonel de 41 ans. Fin et d’allure sportive, l’officier dégage une bonne humeur contagieuse. Ses hommes paraissent tout aussi détendus. Divisés en deux groupes de neuf soldats, ils s’affairent, sans se presser, autour de deux obusiers américains M777 qui viennent d’être remorqués par deux camions « KrAZ » (pour Krementchouk Avtomobilny Zavod, une usine de véhicules spéciaux). Sous les ordres secs du lieutenant-colonel, les artilleurs positionnent leurs obusiers à 100 mètres l’un de l’autre, à la lisière d’un bois, de façon à mieux les dissimuler des caméras embarquées sur les drones ennemis. La scène se déroule dans le sud de l’Ukraine, non loin de la ville de Kryvy Rih, à une vingtaine de kilomètres du front. La position est à portée de l’artillerie russe, mais, en cette matinée du 22 juin, la situation est calme. Le parfum des herbes méridionales foulées par les soldats embaume l’air chaud. Le ciel est parfaitement dégagé. « Ça serait une parfaite météo d’artilleur s’il n’y avait pas ces bourrasques qui dévient nos projectiles », glisse un artilleur. Les deux canons se redressent progressivement jusqu’à un angle de 50 degrés environ. Mais ils ne sont pas chargés et ne tirent pas : il s’agit simplement d’une démonstration. Les militaires ukrainiens rechignent à dévoiler leurs positions à des observateurs externes. Ces pièces d’artillerie, dont l’armée ukrainienne a cruellement besoin, constituent des cibles prioritaires pour les canons longue portée de l’armée russe. « Nous avons longtemps attendu ces obusiers M777 », raconte Serhiï Zaïka. « Maintenant qu’ils sont entre nos mains, nous en prenons grand soin. Ce sont de vieilles dames un peu capricieuses, qui réclament beaucoup d’entretien. Elles ont battu la campagne en Afghanistan ! Les Américains ne nous ont pas livré du matériel récent. En outre, nous n’avons toujours pas reçu l’huile spécifique pour la maintenance et nous sommes contraints de faire avec les moyens du bord », déplore le militaire. Il a reçu les deux pièces il y a deux mois, au terme d’à peine cinq jours de formation en Lettonie pour lui et ses hommes. « C’était suffisant », assure-t-il. Son subordonné, le sergent Stanislav Kostiouk, 29 ans, acquiesce. « Quand nous avons reçu les M777, nous avons d’abord été déployés pendant deux semaines dans la zone d’Izioum [entre le nord du Donbass et la ville de Kharkiv], où nous avons fait reculer l’ennemi. Puis on nous a transférés ici. « Les Russes ont senti la différence » « Les Russes ont senti la différence lorsqu’ils se sont retrouvés face à nos M777, reprend le lieutenant-colonel. Nos tirs ont soudain porté plus loin et se sont faits plus précis que ceux de nos canons de conception soviétique. » Dans cette zone limitrophe des régions de Dnipropetrovsk et de Kherson, le front mesure 220 kilomètres de long et reste statique. Les forces ukrainiennes peinent à repousser l’envahisseur russe au-delà de la rivière Inhoulets. Faute de manœuvres, c’est l’artillerie qui joue le rôle principal, dans un jeu du chat et de la souris où l’on s’échange régulièrement les rôles. Lorsqu’une batterie ukrainienne tire, sa position est immédiatement repérée par les radars des contrebatteries russes. Elle devient donc « la souris », jusqu’au moment où la batterie russe réplique, devenant souris à son tour. « Nous déclenchons le chronomètre à notre premier tir. A partir de ce moment-là, nous savons qu’il nous reste cinq à dix minutes avant que le feu ennemi s’abatte sur nous, explique le sergent Kostiouk. Nous tirons cinq obus puis nous déguerpissons. Les Russes sont entraînés et efficaces. Ils nous visent de loin avec des Giatsint [un obusier d’une portée de 30 à 40 kilomètres] ou bien avec des lance-roquettes multiples [portée de 30 à 90 kilomètres]. C’est surtout pour nous intimider parce que leurs tirs sont imprécis au-delà de 30 kilomètres. J’ai remarqué qu’ils visent et incendient délibérément les champs et la végétation derrière laquelle nous nous dissimulons. » Pour le sergent, le combat est « équilibré » sur le front de Kherson. « Nous sommes capables d’assurer correctement la défense, mais n’avons pas assez d’armes lourdes pour mener une contre-offensive d’envergure », regrette-t-il. Parce qu’il faut le démonter et l’arrimer à un camion-remorque, le M777 est moins mobile et plus vulnérable que les canons automoteurs du type Caesar, qui effectuent les mêmes tâches en deux à trois fois moins de temps. D’après les informations du Monde, au moins deux des douze obusiers Caesar livrés par la France opèrent sur le front de Kherson. Ainsi, l’artillerie remorquée est de préférence utilisée à 15-25 kilomètres du front et vise les positions avancées russes, tandis que les obusiers automoteurs s’approchent jusqu’à 5 kilomètres des positions ennemies pour viser des objectifs en profondeur, comme les postes de commandement, les dépôts de munition et les positions d’artillerie. Sur une autre position dans le même secteur, celle-ci à moins de 5 kilomètres des lignes russes, l’artillerie observée entre les mains des soldats ukrainiens est plus rudimentaire. Seul un canon antichar MT-12 Rapira, de confection soviétique, pointe son nez à la lisière d’un bois en direction des positions russes. « Entre des mains qualifiées, c’est une arme très précise, surnommée “le sniper” », vante Andriï, réserviste déployé depuis deux mois sur cette position. « Le Rapira ne sert qu’au cas où nous serions confrontés à un assaut. Ici, nous observons l’ennemi avec une caméra qui communique les coordonnées des cibles ennemies à des batteries d’artillerie déployées plus loin. Nous tâchons de rester invisibles et inaudibles », poursuit le militaire. Réponses asymétriques Dans cette zone, l’environnement sonore et visuel désoriente le profane. Tir ou impact ? Les explosions donnent l’impression de se ressembler, sauf pour les artilleurs, à l’oreille affûtée. « Les nôtres tirent », lâche nonchalamment Slava, soldat du rang, un verre en plastique à la main. « Tiens, à droite, c’est tombé sur une position russe », poursuit-il. Un nuage noir apparaît au-dessus de la lisière des arbres. « Voyez cette fumée noire qui s’élargit ? C’est quand un obus tombe sur un champ d’herbe sèche, décrypte avec délectation Serhiï, un militaire au physique sec et au caractère survolté. Si la fumée est noire mais qu’elle s’élève en colonne très dense et étroite, c’est du carburant : un véhicule a été touché. C’est encore mieux quand la fumée forme un champignon. C’est qu’on a tapé dans un dépôt de munitions. La fumée grise, c’est en fait un nuage de poussière soulevé par des tirs [et non des impacts] de roquettes multiples. La fumée blanche ? Bah… ce sont juste des arbres qui crament. »Visiblement ravi d’évoluer dans cet environnement extraordinairement hostile, Serhiï précise qu’il « fait le métier le plus dangereux du monde : reconnaissance, sabotage et déminage ». En binôme avec Alexandre, un grand dadais moustachu de 22 ans, il se vante de mener des opérations de harcèlement de l’artillerie russe derrière les lignes ennemies. Frustrée d’être confrontée à une artillerie ukrainienne en voie de modernisation rapide et possédant – même si c’est encore en nombre très limité – des canons de qualité supérieure, l’armée russe semble opter pour des réponses asymétriques. Son artillerie fait un usage croissant de munitions incendiaires de type thermite, générant des températures extrêmement élevées, supérieures à 2 000 °C. Des roquettes à sous-munitions thermite sont ainsi tirées au-dessus de cibles de haute valeur (obusiers ou lance-roquettes multiples occidentaux). En explosant, les roquettes font retomber une pluie de thermite (souvent confondu avec du phosphore blanc) sur plusieurs milliers de mètres carrés, augmentant les chances de détruire tout le matériel militaire qui s’y trouve. Ou ne s’y trouve pas. A la suite d’un bombardement russe dans la nuit du 21 au 22 juin sur le village de Novovorontsovka (région de Kherson), Le Monde a pu observer une partie du village incendiée par des sous-munitions thermite de type 9M22S encore fumantes, et récupérer sur place des échantillons, aujourd’hui en possession de la rédaction. Aucune trace d’armement ukrainien n’était visible dans le secteur. Or, l’usage de munitions incendiaires sur des zones civiles est interdit par le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques, entré en vigueur en 1983 et ratifié par la Russie. Je m'apprêtais à te le partager sans même l'avoir lu au préalable, et puis la politesse m'a été grillée par Ardachès. Vexé comme un poux, envahi par une mauvaise foi de niveau soviétique, je vous propose donc partager cet article comme si c'était la première fois, avec les photos Citation Guerre en Ukraine : sur le front, les artilleurs des deux camps se livrent au jeu du chat et de la souris Par Emmanuel Grynszpan (Kryvy Rih, Ukraine, envoyé spécial) Publié hier à 06h19, mis à jour hier à 09h46 Réservé à nos abonnés REPORTAGE - Renforcés par la livraison de canons sophistiqués, même s’ils sont en nombre limité, les Ukrainiens tentent de nouvelles tactiques, sans parvenir pour autant à faire la différence face aux Russes. Serhiï Zaïka sort tranquillement de son véhicule 4 × 4. Shoot to Thrill, un tube cinquantenaire du groupe de hard rock australien AC/DC, jaillit des fenêtres ouvertes. « AC/DC, c’est de la musique pour artilleurs », rigole ce lieutenant-colonel de 41 ans. Fin et d’allure sportive, l’officier dégage une bonne humeur contagieuse. Ses hommes paraissent tout aussi détendus. Divisés en deux groupes de neuf soldats, ils s’affairent, sans se presser, autour de deux obusiers américains M777 qui viennent d’être remorqués par deux camions « KrAZ » (pour Krementchouk Avtomobilny Zavod, une usine de véhicules spéciaux). Sous les ordres secs du lieutenant-colonel, les artilleurs positionnent leurs obusiers à 100 mètres l’un de l’autre, à la lisière d’un bois, de façon à mieux les dissimuler des caméras embarquées sur les drones ennemis. La scène se déroule dans le sud de l’Ukraine, non loin de la ville de Kryvy Rih, à une vingtaine de kilomètres du front. La position est à portée de l’artillerie russe, mais, en cette matinée du 22 juin, la situation est calme. Le parfum des herbes méridionales foulées par les soldats embaume l’air chaud. Le ciel est parfaitement dégagé. « Ça serait une parfaite météo d’artilleur s’il n’y avait pas ces bourrasques qui dévient nos projectiles », glisse un artilleur. Des artilleurs ukrainiens entraînés se préparent pour une démonstration à l’attention des journalistes du « Monde », dans les bois de l’oblast de Kherson, en Ukraine, le 22 juin 2022. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Deux canons sont installés dans une position adaptée pour tirer. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Les deux canons se redressent progressivement jusqu’à un angle de 50 degrés environ. Mais ils ne sont pas chargés et ne tirent pas : il s’agit simplement d’une démonstration. Les militaires ukrainiens rechignent à dévoiler leurs positions à des observateurs externes. Ces pièces d’artillerie, dont l’armée ukrainienne a cruellement besoin, constituent des cibles prioritaires pour les canons longue portée de l’armée russe. « Nous avons longtemps attendu ces obusiers M777 », raconte Serhiï Zaïka. « Maintenant qu’ils sont entre nos mains, nous en prenons grand soin. Ce sont de vieilles dames un peu capricieuses, qui réclament beaucoup d’entretien. Elles ont battu la campagne en Afghanistan ! Les Américains ne nous ont pas livré du matériel récent. En outre, nous n’avons toujours pas reçu l’huile spécifique pour la maintenance et nous sommes contraints de faire avec les moyens du bord », déplore le militaire. Il a reçu les deux pièces il y a deux mois, au terme d’à peine cinq jours de formation en Lettonie pour lui et ses hommes. « C’était suffisant », assure-t-il. Son subordonné, le sergent Stanislav Kostiouk, 29 ans, acquiesce. « Quand nous avons reçu les M777, nous avons d’abord été déployés pendant deux semaines dans la zone d’Izioum [entre le nord du Donbass et la ville de Kharkiv], où nous avons fait reculer l’ennemi. Puis on nous a transférés ici. » Le sergent Stanislav Kostiouk a eu cinq jours pour se former au maniement des obusiers, lors d’une session en Lettonie. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » « Les Russes ont senti la différence » « Les Russes ont senti la différence lorsqu’ils se sont retrouvés face à nos M777, reprend le lieutenant-colonel. Nos tirs ont soudain porté plus loin et se sont faits plus précis que ceux de nos canons de conception soviétique. » Dans cette zone limitrophe des régions de Dnipropetrovsk et de Kherson, le front mesure 220 kilomètres de long et reste statique. Les forces ukrainiennes peinent à repousser l’envahisseur russe au-delà de la rivière Inhoulets. Faute de manœuvres, c’est l’artillerie qui joue le rôle principal, dans un jeu du chat et de la souris où l’on s’échange régulièrement les rôles. Lorsqu’une batterie ukrainienne tire, sa position est immédiatement repérée par les radars des contrebatteries russes. Elle devient donc « la souris », jusqu’au moment où la batterie russe réplique, devenant souris à son tour. « Nous déclenchons le chronomètre à notre premier tir. A partir de ce moment-là, nous savons qu’il nous reste cinq à dix minutes avant que le feu ennemi s’abatte sur nous, explique le sergent Kostiouk. Nous tirons cinq obus puis nous déguerpissons. Les Russes sont entraînés et efficaces. Ils nous visent de loin avec des Giatsint [un obusier d’une portée de 30 à 40 kilomètres] ou bien avec des lance-roquettes multiples [portée de 30 à 90 kilomètres]. C’est surtout pour nous intimider parce que leurs tirs sont imprécis au-delà de 30 kilomètres. J’ai remarqué qu’ils visent et incendient délibérément les champs et la végétation derrière laquelle nous nous dissimulons. » Pour le sergent, le combat est « équilibré » sur le front de Kherson. « Nous sommes capables d’assurer correctement la défense, mais n’avons pas assez d’armes lourdes pour mener une contre-offensive d’envergure », regrette-t-il. Un artilleur ukrainien concentrés pour manoeuvrer les Howitzer M777. Dans l’oblast de Kherson, le 22 juin 2022. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Parce qu’il faut le démonter et l’arrimer à un camion-remorque, le M777 est moins mobile et plus vulnérable que les canons automoteurs du type Caesar, qui effectuent les mêmes tâches en deux à trois fois moins de temps. D’après les informations du Monde, au moins deux des douze obusiers Caesar livrés par la France opèrent sur le front de Kherson. Ainsi, l’artillerie remorquée est de préférence utilisée à 15-25 kilomètres du front et vise les positions avancées russes, tandis que les obusiers automoteurs s’approchent jusqu’à 5 kilomètres des positions ennemies pour viser des objectifs en profondeur, comme les postes de commandement, les dépôts de munition et les positions d’artillerie. L’installation d’un canon. Ce sont des Canadiens qui ont formé les artilleurs ukrainiens à sa manipulation. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Sur une autre position dans le même secteur, celle-ci à moins de 5 kilomètres des lignes russes, l’artillerie observée entre les mains des soldats ukrainiens est plus rudimentaire. Seul un canon antichar MT-12 Rapira, de confection soviétique, pointe son nez à la lisière d’un bois en direction des positions russes. « Entre des mains qualifiées, c’est une arme très précise, surnommée “le sniper” », vante Andriï, réserviste déployé depuis deux mois sur cette position. « Le Rapira ne sert qu’au cas où nous serions confrontés à un assaut. Ici, nous observons l’ennemi avec une caméra qui communique les coordonnées des cibles ennemies à des batteries d’artillerie déployées plus loin. Nous tâchons de rester invisibles et inaudibles », poursuit le militaire. Réponses asymétriques Dans cette zone, l’environnement sonore et visuel désoriente le profane. Tir ou impact ? Les explosions donnent l’impression de se ressembler, sauf pour les artilleurs, à l’oreille affûtée. « Les nôtres tirent », lâche nonchalamment Slava, soldat du rang, un verre en plastique à la main. « Tiens, à droite, c’est tombé sur une position russe », poursuit-il. Un nuage noir apparaît au-dessus de la lisière des arbres. « Voyez cette fumée noire qui s’élargit ? C’est quand un obus tombe sur un champ d’herbe sèche, décrypte avec délectation Serhiï, un militaire au physique sec et au caractère survolté. Si la fumée est noire mais qu’elle s’élève en colonne très dense et étroite, c’est du carburant : un véhicule a été touché. C’est encore mieux quand la fumée forme un champignon. C’est qu’on a tapé dans un dépôt de munitions. La fumée grise, c’est en fait un nuage de poussière soulevé par des tirs [et non des impacts] de roquettes multiples. La fumée blanche ? Bah… ce sont juste des arbres qui crament. » Visiblement ravi d’évoluer dans cet environnement extraordinairement hostile, Serhiï précise qu’il « fait le métier le plus dangereux du monde : reconnaissance, sabotage et déminage ». En binôme avec Alexandre, un grand dadais moustachu de 22 ans, il se vante de mener des opérations de harcèlement de l’artillerie russe derrière les lignes ennemies. Une responsable des relations presse de l’armée ukrainienne marche dans une petite clairière brûlée par des projectiles russes 9M22S, dans un quartier résidentiel, à Novovorontsovka, en Ukraine, le 22 juin 2022. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Il reste au sol des fragments des projectiles incendiaires 9M22S. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Frustrée d’être confrontée à une artillerie ukrainienne en voie de modernisation rapide et possédant – même si c’est encore en nombre très limité – des canons de qualité supérieure, l’armée russe semble opter pour des réponses asymétriques. Son artillerie fait un usage croissant de munitions incendiaires de type thermite, générant des températures extrêmement élevées, supérieures à 2 000 °C. Des roquettes à sous-munitions thermite sont ainsi tirées au-dessus de cibles de haute valeur (obusiers ou lance-roquettes multiples occidentaux). En explosant, les roquettes font retomber une pluie de thermite (souvent confondu avec du phosphore blanc) sur plusieurs milliers de mètres carrés, augmentant les chances de détruire tout le matériel militaire qui s’y trouve. De la fumée s’élève des décombres d’une maison frappée par les troupes russes dans la nuit du 21 au 22 juin, à Novovorontsovka, en Ukraine, le 22 juin 2022. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Ou ne s’y trouve pas. A la suite d’un bombardement russe dans la nuit du 21 au 22 juin sur le village de Novovorontsovka (région de Kherson), Le Monde a pu observer une partie du village incendiée par des sous-munitions thermite de type 9M22S encore fumantes, et récupérer sur place des échantillons, aujourd’hui en possession de la rédaction. Aucune trace d’armement ukrainien n’était visible dans le secteur. Or, l’usage de munitions incendiaires sur des zones civiles est interdit par le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques, entré en vigueur en 1983 et ratifié par la Russie. 1 4 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Coriace Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 C'est intéressant de voir que lemonde qui passe son temps à fustiger les hommes blancs en général et en particulier lorsqu'ils veulent défendre leur pays puisse faire de tels articles. Les photos sont en effet de grande qualité mais l'article lui même est très intéressant aussi. On regrettera bien sur le fait de prendre pour argent content ce qui est dit côté Ukrainien (mais c'est tout à fait compréhensible et ce n'est pas lourd). Si lemonde pouvait se contenter de ce genre d'articles.. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 (modifié) https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-l-armee-ukrainienne-frappe-melitopol-ville-du-sud-controlee-par-la-russie-20220703 L'armée ukrainienne frappe Melitopol, ville du sud contrôlée par la Russie «Une vingtaine d'unités d'équipement ennemi et deux dépôts de munitions» ont été détruits, selon un porte-parole de l'état-major ukrainien. L'armée ukrainienne a «mis hors service» dans la nuit de samedi à dimanche une base militaire russe à Melitopol, une ville du sud de l'Ukraine contrôlée par les forces de Moscou, a annoncé son maire en exil. «Aujourd'hui, les forces militaires ukrainiennes ont mis hors service une des bases militaires russes» de la ville, a déclaré Ivan Fedorov dans une vidéo publiée sur la messagerie Telegram. «À 03h00 et à 05h00, 30 frappes ont visé exclusivement la base militaire», a-t-il ajouté, précisant que «la ville de Melitopol est couverte de fumée» et que «cela dure depuis plusieurs heures car un dépôt de carburant qui se trouvait sur la base brûle». «Pas de blessés» Un porte-parole de l'état-major ukrainien avait annoncé dimanche matin que l'aviation ukrainienne avait effectué une quinzaine de sorties, notamment dans la région de Zaporijjia à laquelle appartient Melitopol, et «qu'une vingtaine d'unités d'équipement ennemi et deux dépôts de munitions» avaient été détruits. Evgueni Balitski, le chef de l'administration pro-russe de la région, a indiqué sur Telegram que des maisons situées à proximité de la base avaient été endommagées et que «des obus sont tombés sur le territoire de l'aérodrome», tout en assurant qu'il «n'y a pas de blessés». Les médias ukrainiens ont publié plusieurs vidéos issues des réseaux sociaux, montrant une immense colonne de fumée s'élevant dans les airs près de Melitopol. Melitopol a été conquise par les forces russes dans les premiers jours de l'offensive de Moscou en Ukraine et une administration pro-russe y a été rapidement installée. Modifié le 3 juillet 2022 par Métal_Hurlant Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 (modifié) Un hélico russe qui prend en photo Snake Island au moment de l'évacuation, au moins un Pantsir a été abandonné Modifié le 3 juillet 2022 par Banzinou Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tonton Charlie Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Il y a 15 heures, Ciders a dit : Deux choses : trop presser, c'est prendre le risque de ruiner sa posture du "et en même temps" et parallèlement, de susciter une opposition larvée dans sa population il y a aussi un autre problème potentiel : à part la Russie, le régime de Loukachenko est entouré au mieux de pays qui ne l'aiment pas et au pire, qui veulent lui faire la peau Loukachenko marche sur des œufs. Personne dans les pays baltes n'a oublié la crise migratoire instrumentalisée par exemple. L'idée que l'affaiblir affaiblirait par effet boomerang la Russie pourrait susciter diverses actions au cas où il bougerait trop. Mais une chose me paraît sûre : si l'armée biélorusse reçoit l'ordre d'attaquer, il faudra s'attendre à des refus d'obéissance ou pire, à des mutineries. Et même si Loukachenko peut faire appel éventuellement à des renforts russes et à sa garde rapprochée si ça devenait trop chaud, il n'est jamais bon qu'une armée d'un pays autoritaire commence à envisager la désobéissance. J'ai cru comprendre (je n'ai pas conservé les sources néanmoins) que les éléments les plus réticents au sein de l'armée biélorusse ont été purgé depuis le début du conflit. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 (modifié) "...Images intéressantes prises par des hélicoptères russes lors de l'évacuation précipitée de la (très) célèbre Snake Island en mer Noire le 29 juin. Comme on peut le voir, un système SAM Pantsir-S1 a été abandonné..." Modifié le 3 juillet 2022 par Métal_Hurlant 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 A confirmer, une nouvelle perte russe sur mines cette fois : https://defence-blog.com/russian-landing-craft-sinks-after-hitting-sea-mine/? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Valy Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Info de Mike Kofman sur l'épisode de War on the Rocks de vendredi : le stock de munitions de la Bielorussie est de 150 000 tonnes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 2 minutes ago, Valy said: Info de Mike Kofman sur l'épisode de War on the Rocks de vendredi : le stock de munitions de la Bielorussie est de 150 000 tonnes. Ça semble pas immense ... ça fait que 3 millions d'obus de 155 par exemple. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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