Picdelamirand-oil Posté(e) le 10 novembre 2023 Share Posté(e) le 10 novembre 2023 Il y a 1 heure, Patrick a dit : Belles images, mais musique vaguement trollesque quand même. Un message? "Nous on vend plein de Rafale, pom pom pom, pom pom pom" Moi j'y ai vu le message nous on embauche et on montre que c'est pas pour faire des fadaises... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
prof.566 Posté(e) le 10 novembre 2023 Share Posté(e) le 10 novembre 2023 On 10/18/2023 at 10:38 PM, Picdelamirand-oil said: Responsable Equipe Contrat INDE H/F Informations générales Au sein de la Direction Générale Internationale située à Saint-Cloud, vous serez en charge de : - Coordonner au quotidien l'exécution du contrat Rafale : • Fin des développements pods, • Fin des livraisons, • Soutien des 36 avions / 2 bases avec extension PBL et renouvellement futur - Coordonner au quotidien l'exécution des contrats de soutien M2000 : • Activités d'après-vente auprès de l'IAF pour soutenir la flotte des Mirage 2000, • Activités d'après-vente auprès de HAL pour soutenir la flotte des Mirage 2000. - Préparer l'execution de nouveaux contrats Rafale (Indian Navy,) : Contrôler que les exigences et les obligations des contrats et comm aussi bien celles de la société que celles du client, sont correctement prises en compte. - S'assurer des bonnes relations avec les équipes du client pour les 2 flottes. - Gérer les relations avec les sociétés cotraitantes pour le Rafale, dans le cadre de l'ACAV et coordonner les actions par Dassault/SAE/TDMS pour le Mirage 2000 Coordonner avec le Client et les sociétés cotraitantes les évènements majeurs Rafale (acceptance avions, PRMs …). Vous encadrez une équipe. Ces activités nécessitent des missions en Inde. De formation BAC+5, vous justifiez d'une expérience de plus de 10 ans dans le domaine similaire. Vous avez des Connaissances techniques en aéronautique. Des connaissance du Rafale, Mirage2000 ainsi que les produits et services du soutien. Une bonne pratique de la gestion de configuration. Connaissance des méthodes de négociation et vous avez la Capacité à négocier en interne et en externe Vous possédez une bonne communication écrite et orale tant en français qu'en anglais. Vous êtes réactif et disponible. Etablissement soumis à enquête administrative. https://carriere.dassault-aviation.com/offre-de-emploi/imprimer-fiche-emploi-responsable-equipe-contrat-inde-h-f_11311.aspx Le pôvre Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
prof.566 Posté(e) le 10 novembre 2023 Share Posté(e) le 10 novembre 2023 On 10/19/2023 at 4:19 PM, Ponto Combo said: BAe était chargé des ventes à l'international... https://en.wikipedia.org/wiki/Saab_JAS_39_Gripen Et des bakchich (je crois au zimbabwé) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) le 24 novembre 2023 Share Posté(e) le 24 novembre 2023 Loïk Segalen.... Il est passé à l'as? Aucune visibilité. Tjs numéro 2 ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pakal Posté(e) le 4 décembre 2023 Share Posté(e) le 4 décembre 2023 (modifié) Après avoir été systématiquement aux abonnés absents, Dassault va t'il daigner cette fois çi honorer ce salon ILA qui, entre autres, attire une partie de l'Europe de l'Est (5 -9 juin 2024) https://www.ila-berlin.de/de Modifié le 4 décembre 2023 par Pakal 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) le 4 décembre 2023 Share Posté(e) le 4 décembre 2023 Il y a 6 heures, Pakal a dit : Après avoir été systématiquement aux abonnés absents, Dassault va t'il daigner cette fois çi honorer ce salon ILA qui, entre autres, attire une partie de l'Europe de l'Est (5 -9 juin 2024) https://www.ila-berlin.de/de Ils ont juste loupé 2022 non ? Ils y étaient en 2018 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pakal Posté(e) le 4 décembre 2023 Share Posté(e) le 4 décembre 2023 Euh oui, car 2020 de mémoire avait été annulé en raison du Covid Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 6 décembre 2023 Share Posté(e) le 6 décembre 2023 J'ignore si cela a déjà été publié : Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) le 6 décembre 2023 Share Posté(e) le 6 décembre 2023 On 11/24/2023 at 10:31 PM, mgtstrategy said: Loïk Segalen.... Il est passé à l'as? Aucune visibilité. Tjs numéro 2 ? ?? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Le verbatim de la conf de l'interview de Trappier avec les journalistes défense (le gras, c'est moi): Citation Le Rafale Pendant des années, le Rafale a été présenté comme un avion trop sophistiqué et invendable. Depuis 2015, les commandes s’enchaînent… Pour le moment, Dassault Aviation a vendu 453 avions, soit 192 pour la France et 261 pour l’export. ÉRIC TRAPPIER : Tout d’abord j’espère que ça va continuer pendant 20/30 ans minimum ! On continue à livrer des avions pour la France et pour l’export et on va continuer à prendre des commandes en France et à l’export pour encore assez longtemps. Dans le même temps, on s’engage dans la préparation du futur, basée avant tout sur le Rafale avec ses standards successifs, sur le retour d’expérience des opérations de nos forces armées et aussi sur les premiers retours d’expérience de nos clients export qui permettent d’avoir en permanence cette évolution de l’avion. Ce que l’on peut retirer de l’histoire du Rafale, c’est que les affaires d’aviation de combat c’est du temps long. Il faut savoir anticiper les besoins des forces armées à une échéance de 20 ou 30 ans, ce qui est difficile dans un monde tout à fait incertain. Je voudrais rendre hommage à tous les anciens de Dassault Aviation qui, avec les forces armées françaises et la DGA, ont conçu le Rafale pour être un avion polyvalent. Un peu plus grand que le Mirage 2000, il avait grandi pour gagner en rayon d’action et en capacité d’emport. Un avion capable d’opérer pour l’armée de l’Air mais aussi pour la marine, ce qui était nouveau puisqu’avant nos avions étaient conçus pour l’armée de l’Air ou pour la marine. Il devait aussi être capable d’être air-air et air-sol tout en préservant la mission de la composante nucléaire aéroportée. Bref, c’est une gageure de faire tout cela dans un avion aussi petit, comparé à d’autres, par exemple les Américains qui sont beaucoup plus gros. Il a d’abord fallu du temps pour le développer, pour des questions budgétaires. A chaque fois il était très facile de rogner sur les budgets pour développer le Rafale alors qu’il y avait le Mirage 2000, un avion bien apprécié par l’armée de l’Air française. La Marine, elle, poussait car ses avions commençaient à devenir très anciens avec souvenez-vous le Crusader et après le Super Etendard. Donc cela a pris une bonne dizaine d’années entre le moment où le démonstrateur a volé, en 1986, et le fait qu’en 1996 on commençait à être beaucoup plus mature. Et il a encore fallu attendre puisqu’il y a eu des trous budgétaires, avant que la marine soit livrée en premier en 2000 et l’armée de l’Air en 2006 pour faire le premier escadron opérationnel. En réalité, compte tenu de ce temps long on avait démarré un certain nombre de prospections dans le monde. Nous nous sommes heurtés à des prospections plutôt du côté de la « mainmise américaine », on va le dire comme ça, puisqu’en Asie, en Corée, à Singapour, c’était compliqué. Mais cela a permis de sortir l’avion et de nous éprouver face à des évaluations où, honnêtement, le Rafale faisait très bonne figure à chaque fois. Après les considérations politiques arrivaient mais il est clair que le Rafale a été très remarqué lors de ces évaluations. On a continué, pendant ce temps-là, à vendre le Mirage 2000, le Mirage 2000-9 aux Emirats Arabes Unis. Comme le Rafale n’était pas encore complètement mis en production en série par l’Etat, les Emiriens ont choisi une version du Mirage 2000 qui leur permettait d’attendre. Ça a été le cas aussi de l’Inde et on est arrivé en 2014 à un premier projet de contrat export du Rafale après que nos forces armées l’aient totalement intégré. Après l’Egypte est venu très rapidement le Qatar, quasiment de manière concomitante et puis ensuite le contrat indien. Ces premiers contrats ont été menés avec « des clients fidèles » puisque l’Egypte, le Qatar et l’Inde ont des armées de l’air qui ont toujours utilisé des avions Dassault, en particulier des Mirage 2000. A partir de là, nous avons eu une deuxième salve avec des avions supplémentaires pour l’Egypte et puis le gros contrat Emirats Arabes Unis de 80 Rafale, on n’en espérait pas tant puisqu’on misait plutôt sur une soixantaine d’avions. On a eu aussi la Grèce, pays de l’OTAN et pays européen qui a pris 24 Rafale, 12 d’occasion et 12 neufs. Et de manière concomitante la Croatie, autre pays d’Europe qui a acheté 12 Rafale d’occasion et premier pays qui n’avait jamais eu d’avions Dassault. Nous avons aussi réussi à nous implanter en Indonésie, ce qui n’est pas une mince victoire puisque c’est un pays lointain et un pays qui là aussi n’avait jamais opéré d’avions Dassault. L’Indonésie a donc acheté 42 avions avec une mise en vigueur du contrat par tranches. Une première de 6 avions, puis une tranche de 18 et là nous attendons la tranche pour 18 avions supplémentaires qui clôturera la mise en vigueur du contrat des 42 avions pour l’Indonésie C’est une belle progression du Rafale et ce n’est pas fini. On est aujourd’hui en négociations avec l’Inde sur 26 avions pour la marine, ce qui est original et une autre façon de souligner cette réussite du Rafale. La conclusion, c’est qu’il faut être tenace quand on pense avoir raison et c’est compliqué d’avoir raison avant tout le monde. Je pense que le Rafale a été en avance sur son temps. Marcel Dassault l’a dit quand il a vu l’avion à Saint-Cloud en 1986, quelques mois avant son décès, quelques mois avant le vol du premier Rafale, que cet avion serait international. Il avait vu juste, il avait anticipé et Serge Dassault s’est battu comme un lion pour convaincre que cet avion était un bon avion et qu’il se vendrait un peu partout. On doit leur rendre hommage parce que, finalement, eux et tous les ingénieurs qui ont travaillé sur le Rafale, avec nos forces armées et avec la DGA, avaient vu juste. La commandes de 42 Rafale pour l’armée de l’air française, au titre de la tranche 5 du programme, attendue très prochainement. L’objectif de la tranche 5 du Rafale c’est une commande d’ici la fin de l’année donc les négociations sont en courte finale comme on dit. On a bon espoir que ce contrat soit notifié avant la fin de l’année. Comme c’est en cours que je ne ferai pas plus de commentaire, en tous cas c’est du court terme. Je rappelle que c’est 42 avions, les 30 avions qui étaient prévus au titre de la tranche 5 dont 12 pour compenser les 12 vendus d’occasion aux Grecs plus 12 autres pour compenser ceux qui ont été vendus d’occasion aux Croates. La guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient, ont-ils un impact positif sur les ventes ? En général, quand ça chauffe beaucoup, voire quand c’est la guerre, ça ne nous est pas très favorable. Vous voyez le conflit Russie-Ukraine, le Rafale se déploie avec les forces armées françaises dans les pays frontières pour aider nos partenaires et alliés mais on n’est pas en train de vendre des Rafale parce que d’un seul coup, il y a une guerre quelque part. C’est pareil pour le Proche-Orient. Ce sont deux crises très dures et très tristes mais il n’y a pas d’impact favorable sur les ventes. Au contraire j’aurais plutôt tendance à dire que ça freine un petit peu les discussions quand il y en a. Où en sont les négociations avec l’Arabie Saoudite ? Sur l’Arabie Saoudite, les discussions que l’on a entamées avec eux depuis quelques mois sont indépendantes de la crise proche-orientale. Elles sont liées à une géopolitique locale que je ne commenterais pas. Elles sont liées, aussi, au fait qu’ils ont acheté traditionnellement des avions britanniques, Tornado et Eurofighter Typhoon et que, semble-t-il, il y a aujourd’hui des problématiques d’exportation posées par les Allemands. Ce qui fait que, quelque part, le Rafale qui s’est vendu dans les pays voisins, au Emirats, au Qatar, mais aussi en Inde, commence à avoir de l’attractivité, y compris en Arabie Saoudite. Je rappelle que si nous y avons vendu des Falcon, nous n’avons jamais vendu d’avions de combat en Arabie Saoudite. Ce serait donc évidemment pour nous une belle réussite supplémentaire si on pouvait s’implanter en Arabie. Un carnet de commandes qui va jusqu’au début des années 2030. Je pense que les Indiens iront sur ces 26 pour leur marine, je pense que les Indonésiens mettront en vigueur la dernière tranche et je pense que les Français achèteront les 42. Cela me donne un potentiel assez sûr d’avions complémentaires dans le carnet de commandes d’ici quelques semaines. On a du travail sur le Rafale en production jusqu’à des livraisons 2032-2033, c’est-à-dire un carnet de commandes qui nous donne grosso modo 10 ans de travail. C’est assez remarquable. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de sociétés qui puissent se comparer avec ça. Et on est capable de prendre de nouveaux contrats. Cadence de production : de 1 à 3 avions par mois. En 2020, la cadence était quasiment inférieure à 1 avion par mois, ça devenait vraiment critique. Aujourd’hui, on est à cadence 2 et nous allons monter à cadence 3, pour 33 avions produits sur 11 mois. Le cycle normal entre commande et livraison est de 36 mois, avec les difficultés sur la supply chain que l’on connait en ce moment dans le secteur aéronautique, ça grimpe un peu, c’est autour de trois ans et il faut à peu près une bonne année pour gagner un point de cadence. On fait monter cette cadence pour être compatible avec les contrats signés et avoir peut-être quelques contrats supplémentaires, les 42 français étant pris en compte. L’usine de Mérignac est suffisamment grande et on pourrait encore y monter à cadence 4. L’augmentation de la cadence en amont, quand vous fabriquez les pièces primaires, c’est déjà fait, et puis vous avez au bout l’assemblage final et avant que nous ayons trois avions par mois, il va encore se passer un an. On devrait y être fin 2024. Des chaînes d’assemblage à l’étranger ? Pour l’instant non, pour tous les contrats signés la réponse est non. On peut l’envisager et nous l’avons déjà fait si les quantités sont suffisantes. Soit des fabrications sous réserve d’avoir les autorisations françaises, soit de l’assemblage final dans tous les pays qui commanderaient des quantités importantes. Pas concerné par l’« économie de guerre » voulue par le gouvernement français. Le Rafale ça ne fait pas partie de l’économie de guerre. Si la France veut deux fois plus de Rafale, moi je suis prêt à monter en puissance mais elle ne me le demande pas. Elle me demande les 42 avions qui sont prévus depuis un peu plus de 10 ans. Je pense que l’économie de guerre, c’est principalement ciblé sur les canons et les obus. Les nouveaux standards du Rafale avec trois versions pour le F4 et la préparation du futur F5 Aujourd’hui on est dans le standard F4 avec trois livraisons dans ce standard : F4.1, F4.2 et F4.3. Le F4 apportera le combat collaboratif : F4.3 c’est la version accomplie de la connectivité avec la capacité de gérer un certain nombre de choses avec des radios numériques. Le F4.2, ce sera le Mica NG et avec le F4.1 il y a de nombreuses modifications au niveau des capteurs et du radar. Le F4.1 est livré, le F4.2 devrait être livré fin 2024 et F4.3 à la fin 2026. Nous commençons à travailler avec l’Etat, les forces armées et la DGA sur un futur standard F5 qui arriverait un peu après 2030. Les études sur le F5 sont en cours et d’une certaine manière elles sont assez confidentielles mais la problématique, aujourd’hui, est d’opérer dans des espaces très bien défendus. C’est travailler dans des espaces où les avions devraient être interdits par une défense sol-air suffisamment puissante pour les dissuader de rentrer. Le but est de pénétrer ces défenses sol-air. On y travaille de deux manières : la capacité intrinsèque, la discrétion de l’avion, les contre-mesures aussi qui font partie du système intégré sur la base de la préparation de mission, donc de renseignements pour qu’un avion prenne une trajectoire optimale, vole à une altitude optimale, soit capable d’éviter un certain nombre de défenses aériennes voire de les traiter en tirant sur ces défenses. C’est là où, me semble-t-il, le couple avion de combat/drone de combat pourrait être plus efficace que l’avion de combat tout seul. La deuxième voie pour y aller c’est plus de furtivité pour se rapprocher un peu plus et tirer les défenses ennemies. C’est vrai également au dessus car si vous avez des menaces en dessous vous avez aussi potentiellement en face de vous des gens qui ont des avions de combat. Vous devez donc continuer à avoir des avions qui peuvent défendre la maîtrise du ciel. A ce titre, le coupe Rafale/Meteor est quand même extraordinaire. Vous avez un avion de combat relativement agile, qui s’appelle le Rafale qui peut emporter le Meteor, missile air-air longue portée dont on a peu de concurrents aujourd’hui dans le monde. C’est un gros avantage en air-air. En air-sol, là aussi dans le stratégique, l’intégration du missile de croisière Scalp permet d’avoir avec le Rafale et les ravitaillements en vol une capacité à tirer de manière lointaine. Après il y a la panoplie traditionnelle des armements conventionnels et d’autres plus évolués, c’est toute la famille des AASM dont nous sommes en train de qualifier la version de 1000 kilos. Quel pourrait être le grand futur ? c’est la furtivité, c’est l’utilisation plus intensive des drones avec au centre l’avion de combat et là tout un tas de tactiques pourraient être jouées pour être capable de rentrer dans ces espaces ultra-défendus afin qu’il n’y ait pas d’interdiction. C’est essentiel et je rappelle quand même qu’en France on a une mission particulière qui est la composante nucléaire aéroportée. C’est d’ailleurs une mission très demandante en termes de capacités opérationnelles et qui tire vers le haut les standards du Rafale. Peut-on imaginer un Rafale plus gros ? Tout bureau d’études est là pour avoir des idées et celle d’avoir un Rafale un peu plus grand nous l’avons eue. Il est en carton, pour l’instant. Il s’agit de rajouter une tranche, comme on l’a fait d’ailleurs quand on a développé le Falcon 8X par rapport au Falcon 7X, on a rajouté une tranche. C’est une modification lourde bien sûr mais il n’y a pas de difficulté majeure. Très certainement, il faudrait pousser un peu plus les moteurs, comme l'avait déjà envisagé Safran, ça aussi c’est dans les cartons. Mais pour l’instant, ça n’a pas retenu l’attention de nos autorités, d’abord parce qu’on est en train de passer commande et de livrer des Rafale dans un standard F4. Deuxièmement, on réfléchit au futur et plutôt à faire un nouvel avion, ce qui nous intéresse évidemment. Donc voilà : c’est une option qui peut être mise sur la table pour gagner en rayon d’action et en capacité d’emport mais qui n’a pour l’instant pas été retenue. Ça pourrait être un projet, ça ne l’est pas aujourd’hui. Les armes laser sur les avions, de la science-fiction ? Ce n’est sûrement pas de la science-fiction, c’est de la science entre guillemets, mais pour l’instant nous n’y sommes pas. Cela nécessite une énergie extraordinaire avec donc le problème de la gestion d’énergie. Tout est compliqué dans un avion. On fait de petits avions où les volumes sont réduits, le moteur produit de l’énergie pour que l’avion puisse évoluer mais après s’il faut de l’énergie en plus… Sur un avion de combat, aujourd’hui on n’a pas l’énergie nécessaire. [On note que la on parle du Rafale et du court terme. Donc non sur le Rafale, mais sur le SCAF ou il y aura plus de volume et de puissance électrique ça ressemble à un oui] 7 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Citation Un drone de combat (UCAV) avec le Rafale F5 Dassault Aviation travaille sur ce sujet et va s’appuyer sur l’expérience acquise avec le Neuron, démonstrateur d’UCAV (unmanned combat aerial vehicle) développé par l’avionneur français avec des partenaires espagnols, italiens, suédois, suisses et grecs. Il avait réalisé son premier vol en décembre 2012. Sur le drone de combat qui accompagnerait l’avion, qui arriverait de manière concomitante avec le F5, on y travaille en ce moment. Est-ce que ce serait les mêmes partenaires que le Neuron ? la réponse est non. Ce n’est absolument pas une obligation. Est-ce que c’est possible ? Il faut poser la question aux autorités françaises. Pour l’instant c’est une réflexion franco-française. Sur le travail entre un drone de combat et un avion de combat, que ce soit un Rafale ou demain un NGF, on a de bonnes idées. On a déjà bien travaillé sur le sujet dans les simulations à Saint-Cloud et donc on sait exactement ce que l’on veut faire. Le but c’est de faire la mission, c’est d’être capable de rentrer dans des environnements denses et très bien défendus. C’est le principal objet de ce renforcement et de la capacité d’un avion de combat et d’un drone à opérer ensemble. Le drone de combat apportera à mon sens un élément supplémentaire grâce à sa discrétion. Si vous avez vu un jour le Neuron, c’est très, très, très discret. Avec un programme qui était relativement modeste on a su faire naître une équipe qui maîtrise la furtivité de manière quasiment équivalente à ce que peuvent faire les Américains, évidemment pas avec les mêmes moyens, ce sont de toutes petites équipes. C’est ça le génie français : être capable encore de faire de l’innovation, c’est vrai chez Dassault et dans d’autres sociétés, avec finalement peu de moyens. On dit toujours « c’est trop cher », mais on n’a pas la notion. Les Américains dépensent 10 fois, 100 fois plus que nous à chaque fois donc oui, c’est beaucoup pour le budget français, je le reconnais, mais c’est quand même d’une grande efficacité. Le ratio est ce compromis entre les différentes technologies au service des forces armées et les budgets que l’Etat est capable de mettre. Plus gros que le Neuron. On a fait avec le Neuron un démonstrateur de drone de combat. S’il y a un programme de drone de combat, il ne sera pas forcément à la taille du démonstrateur. On fera une homothétie. On a déjà démontré qu’il pouvait tirer des armes mais il faudra l’adapter à ce que les besoins opérationnels nous dictent. Donc, si on devait faire un drone de combat, il serait beaucoup plus gros qu’un Neuron. Le Neuron c’est un Alfajet. Il faudra une taille ad hoc pour être capable de faire les missions qui lui seront demandées. Campagnes d’essais en cours avec le démonstrateur. Le Neuron vole toujours. Il y a des campagnes d’essais complémentaires à Istres et d’ailleurs, plus il vole, plus les militaires s’y intéressent. Ils ont mis un peu de temps à s’y intéresser parce que ça faisait gadget. Mais d’un seul coup le gadget devient une réalité potentielle importante. Un UCAV capable d’opérer sur porte-avions. Si on devait un jour faire un UCAV dans la continuation des études que l’on a faites sur le Neuron, les marins sont toujours très intéressés pour que ces drones puissent aller à bord d’un porte-avions. On regarderait forcément cette option. Même si ça contraint la difficulté, pour nous les ingénieurs, je pense que la demande sera là. Aux Etats-Unis par exemple c’est la marine qui est la plus demandeuse de ces drones de combat navalisés et en France je pense que c’est le même sujet. Le SCAF La succession du Rafale doit passer par le Système de combat aérien futur (SCAF), dont le principal élément sera un avion de combat de nouvelle génération, le NGF (new generation fighter). Ce programme a été initié en 2017 par la France et l’Allemagne, l’Espagne rejoignant la coopération en 2019. Les deux principaux acteurs industriels sont Dassault Aviation et Airbus Defence and Space. Après les études d’architecture (phase 1A) notifiées en 2019, la phase 1B a été signée en décembre 2022. D’une durée de 36 mois, elle porte sur les études détaillées d’un démonstrateur, dont le développement doit être financé par une future phase 2 en vue d’un premier vol à partir de 2029. Et si le programme est lancé, la mise en service du SCAF n'est pas attendue avant les années 2040. De manière plus lointaine nous sommes engagés dans le SCAF. Les études ont débuté à Saint-Cloud, on est reconnu comme étant l’architecte du NGF. Nous préparons un avion de démonstration, un démonstrateur technologique. On en est à la phase 1B depuis un an. Ce travail se poursuit, ce que l’on espère c’est que la phase 2 arrivera rapidement derrière la phase 1B afin qu’il n’y ait pas de trou empêchant les équipes de travailler pendant les phases de négociations. Le futur avion de combat aura-t-il nécessairement de l’armement en soute ? C’est l’affaire de la furtivité : Est-ce que l’on veut être furtif ou pas ? Un militaire vous le dira : oui c’est mieux d’être furtif. Après, nous industriels on a des choix à faire entre la furtivité et le fait que l’avion doit rester maniable. Les Américains vont vous faire des avions spécialisés : vous aurez l’avion très furtif mais pas du tout adapté au combat aérien, vous aurez l’avion adapté au combat aérien mais pas très furtif, l’avion très air-air ou très air-sol. Nous, en France, on n'a pas ces moyens-là donc on fait un avion polyvalent. Il y a des arbitrages entre les différents besoins pour arriver à ce que l’avion soit capable de tout faire et de tout faire plutôt bien. Pour la furtivité dans le futur, il y en aura et il y aura une soute intégrée puisque si vous mettez des armements extérieurs sur un avion qui est furtif, il le devient beaucoup moins. Cela conduit à des avions plus grands et plus gros que le Rafale car il faut pouvoir mettre dans la soute un certain type d’armement. Ce sont les études que nous sommes en train de mener dans le cadre du NGF, un avion beaucoup plus gros que le Rafale, avec une soute et furtif. Le but du démonstrateur, c’est bien de s’essayer à regarder les compromis qu’il faudra faire entre aérodynamique pour garder un avion de combat capable d’évoluer y compris en air-air et furtivité pour qu’il soit moins détecté et qu’il dispose d’une capacité d’attaque plus grande avec des armements en soute, qu’il faudra bien calibrer. C’est tout l’objet de la démonstration qui doit être faite sur le NGF. La navalisation du NGF est-elle potentiellement un point d’inquiétude ou de difficulté notamment avec les Allemands pour la conception de l’avion ? La navalisation n’est pas une option, c’est demandé de base. Je dirais que le premier sujet pour que l’avion soit navalisable et compatible avec le futur porte-avions de la Marine nationale, c’est de maîtriser sa taille. Malgré tout, plus un avion est gros, plus c’est compliqué d’apponter. On n’a pas la taille des porte-avions américains donc il faut bien travailler ce point. D’ailleurs, certains aimeraient nous voir développer un avion de combat très gros, très lourd, le côté marine nous ramène vers, je dirais, notre ADN Dassault, c’est-à-dire essayer de faire des avions un peu plus compacts. Le deuxième point : on travaille déjà avec Naval Group dans le cadre du futur porte-avions pour que les équipes, ensemble, pensent d’abord le Rafale à bord de ce futur porte-avions. Ce qui ne sera pas une grande difficulté même s’il y a des améliorations qui sont faites dans le futur porte-avions et il faut qu’elles soient faites en fonction de l’avion. Je rappelle que c’est un bateau qui permet de mener des opérations aériennes, de temps en temps certains architectes navals l’oublient... Pour le NGF, le démonstrateur n’a pas vocation à aller se poser sur un porte-avions, mais dès les premiers coups de crayon d’un vrai programme, il faudra prendre en compte immédiatement la navalisation. C’est pour cela qu’on y travaille en avance de phase et l’expérience Rafale de ce côté-là nous est totalement bénéfique. Car on ne navalise pas un avion de combat, on conçoit dès l'origine un avion de combat capable d’opérer sur un porte-avions. Si on ne le fait pas dès le départ, c’est cuit. L’idée comme le Rafale c’est d’avoir une seule version. Le Rafale c’est un seul avion, le système pour l’armée de l’Air et la Marine est strictement le même et la communalité est de l’ordre de 95%. La seule différence, pour l’emploi sur porte-avions, c’est que l’on a fait un train d’atterrissage spécifique qui est un peu plus haut et qui permet par restitution d’énergie d’accélérer l’assiette de l’avion au moment du catapultage. Et on a renforcé, donc il est un peu plus lourd, un certain nombre de structures pour supporter l’appontage. On concevra le futur avion de la même manière, c’est-à-dire un seul avion pour l’armée de l’Air et la Marine nationale, avec peut-être juste les spécificités nécessaires pour l’avion marine mais en aucun cas on ne concevra deux avions. C’est très différent du F-35 où vous avez trois avions différents : celui de l’armée de l’air, celui de la marine et celui des Marine Corps qui est aussi utilisé par les Britanniques pour leur marine et leur armée de l’air. Quid des rumeurs autour d’un départ de l’Allemagne du SCAF pour rejoindre le GCAP Tempest anglo-japonais ? Le sujet du SCAF avec nos amis Allemands c’est : Est-ce que l’on partage les mêmes besoins ? Est-ce que l’on va aller au bout ensemble ? Je ne sais pas qui a fait passer la rumeur, si c’est eux ou si c’est d’autres. Est-ce que c’est sur fond de, puisque l’Allemagne ne veut pas donner d’autorisation à l’exportation ? Ce qui est un vrai sujet en soi puisque malheureusement notre marché domestique, même européen, est tellement faible qu’il faut s’assurer qu’il y ait un marché export si on veut préserver les lignes de production. C’est vrai pour nous, nos sous-traitants et nos partenaires. Donc in fine je crois que l’Allemagne n’a pas du tout menacé de sortir. Je pense que la nature du projet Tempest n’est pas la même que la nature du projet SCAF, c’est très différent. C’est pratiquement une coopération entre le Japon et la Grande-Bretagne donc ça n’a rien d’européen, ni du côté britannique ni du côté japonais. Les Italiens sont au milieu, les Suédois viennent d’en sortir. J’entretiens des relations très bonnes avec les Suédois puisqu’on a eu un partenariat excellent dans le cadre du Neuron. Je ne ferais pas de commentaire, je laisserais les Suédois expliquer pourquoi ils sortent de Tempest. En plus, je ne suis pas sûr que les relations entre les Britanniques et les Allemands en ce moment sur le Typhoon soient bonnes, on a cité le problème de l’Arabie Saoudite et finalement ça pose la question que nous avons, nous Français, quant à la garantie donnée par les Allemands, si un jour il y avait un avion de combat franco-allemand et avec nos amis Espagnols, que l'on puisse exporter dans les pays qui sont nos clients traditionnels. Moi on me répond qu’il n’y a pas de problème, je regarde ce qui se passe et ceux qui disaient avant qu’il n’y avait pas de problème sur le Typhoon, je constate qu’il y a un problème aujourd’hui. Je reste donc inquiet de cette problématique de l’exportation. Pour le moment ça n’a pas d’impact puisqu’aujourd’hui on est sur un démonstrateur, on essaye de valider des concepts, des technologies, on n’est pas encore en train de développer un programme. Ce n’est donc pas le sujet du jour, mais c’est le sujet de demain ou d’après-demain. La Belgique, qui récemment préféré le F-35 au Rafale, devient observateur du programme SCAF et annonce aussi vouloir en devenir membre en 2025. Il faudrait demander à nos officiels ce qu’ils en pensent car on ne peut pas s’autoproclamer partenaire. Le statut d’observateur est celui qui a été décidé et pour l’instant je n’ai pas d’information autre que celle-là. Après, je sais que la Belgique souhaite faire travailler ses industriels. Alors posez-vous la question, y compris avec vos collègues belges : Pourquoi la Belgique cherche à faire travailler ses industriels, tout de suite, le plus tôt possible ? Ma réponse, et on va me dire que c’est encore de l’arrogance, c’est parce que les Américains ne font pas travailler les industriels belges. Ils ont acheté Américain pour des raisons qui ne doivent pas être de faire travailler leur industrie. Ce qu’ils veulent maintenant, c’est rentrer dans le SCAF pour faire travailler leurs industriels sinon on voit qu’il y a une décroissance forte du plan de charge des industriels belges dans le domaine aéronautique. C’est donc un sujet industriel. Mais on ne fait pas un SCAF pour faire travailler des industriels, même si c’est important évidemment pour nous, on fait d’abord un SCAF car il y a un besoin des forces armées et que nos pays vont acheter cet avion-là. La question qui se pose dixit vos collègues belges c’est : Est-ce que la Belgique va acheter des avions de combat non américains ? A cette question je n’ai pas encore entendu la réponse des autorités belges, alors que les Français, les Allemands, les Espagnols disent, si on développe un avion de combat - ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui puisqu’on est que dans le démonstrateur - c’est bien sûr pour l’acheter. D’ailleurs on ne peut pas faire de procès d’intention aux Allemands, aux Espagnols et aux Français qui ont acheté Eurofighter pour les Allemands et les Espagnols et pour les Français le Rafale. Quel est l’avion de combat non-américain que les Belges ont acheté depuis 30 ans ? Donc je reste circonspect, pas par anti-Belgique, je serais très content que la Belgique rejoigne un avion de combat européen, pourvu qu’ils aient la volonté d’acheter européen. Moi ce qui me parait un peu particulier c’est de se dire qu’ils veulent donner du travail à leurs industriels belges alors qu’ils viennent d’acheter du F-35 et que le F-35 n’est pas encore livré. Je rappelle que nous les Français, puisque c’était une offre portée par les autorités françaises, avec le Rafale on offrait un partenariat de travail dense et lourd en termes de retombées industrielles pour les Belges et on l’aurait fait. D’où ma surprise et ma circonspection. 6 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Citation Quasiment tous nos voisins vont voler sur F-35. Comment intégrer le Rafale dans un univers atlantique dominé par le nouvel avion américain ? On a l’habitude car si on prend la génération d’avant, qui remonte à plus de 30 ans, celle du Mirage 2000, l’Europe était déjà entièrement équipée de F-16. Cela remonte au fameux marché du siècle où le F-16 a battu le Mirage F1, où la Belgique, les Pays-Bas et un certain nombre de pays du Nord ont acheté exclusivement des avions américains. Donc ça a toujours existé. La réponse à cette question-là, j’y ai travaillé quand j’étais jeune ingénieur chez Dassault, c’est l’interopérabilité. Normalement, quand vous êtes dans l’OTAN, vos avions de combat, vos matériels doivent être interopérables. On avait jusqu’à aujourd’hui des liaisons, L11 pour la Marine et L16 plutôt pour l’armée de l’Air, qui permettait aux avions de travailler entre eux. Aujourd’hui, le F-35 semble ne pas être interopérable. Au-delà du Rafale, je pose la question, est-il interopérable avec le Typhoon ? Est-ce qu’il est même interopérable avec le F-16 ou le F-22 ? C’est une bonne question que vous devriez aller chercher et vous vous apercevriez qu’en réalité il ne l’est pas. C’est surprenant, mais le F-35 n’est interopérable qu’avec le F-35... Nos voisins comptent pourtant travailler entre eux, sinon c’est un élément de chantage puisque ça veut dire que si vous voulez travailler avec les Américains vous devez acheter Américain. C’est la définition non pas de l’interopérabilité mais de l’uniformisation des forces armées qui seraient dans l’OTAN et devraient acheter américain pour être capable de travailler ensemble. C’est pas du tout ce qui a été défini au normalement sein de l’OTAN pour être interopérable. Donc la future génération de Rafale comme le futur NGF devront être interopérables avec les forces européennes et avec les Américains puisque je rappelle quand même que, chaque fois qu’il y a un conflit un peu dur, les Français me semble-t-il en tant qu’observateur particulier, sont présents aux côtés des Américains. Ils doivent être capables d’opérer entre alliés, c’est donc un problème autant français qu’européen et américain. Alors, on se demande pourquoi les Européens achètent du F-35. Ça reste un sujet, les forces armées américaines se posent elles-mêmes la question… Il n'y a que les Européens qui ont l’air de ne pas se la poser. Vous avez déjà la réponse, je n’ai pas besoin de vous la faire… Quel regard sur le veto du gouvernement italien au rachat par Safran de la société italienne Microtecnica, aujourd’hui filiale du groupe américain Collins Aerospace ? C’est l’Italie et l’Allemagne. Les deux disent que Safran est une société beaucoup trop amie du Rafale, donc on va les bloquer. Et c’est bien cité comme une mesure anti-Rafale. Alors on les bloque pour quoi faire ? pour racheter une société qui aujourd’hui est américaine. Donc finalement on préfère dépendre d’une société américaine que d’une société française qui est engagée dans le Rafale. Ça en dit long sur la crainte de ces deux pays quant à l’importance que fait peser le Rafale sur l’avenir de leurs exportations à eux du Typhoon. Moi ça me réjouit plutôt parce que ça montre au grand jour la réalité. Les nouvelles conflictualités et le retour d’expérience de la guerre en Ukraine vont-elles conduire à des évolutions importantes sur l’aviation de combat ? Dans la guerre d’Ukraine, il faut regarder aussi les maturités des forces armées. Il n’y a pas que la machine qui fait la différence, il y a aussi la capacité à mener des opérations et lier avec la manière dont les Russes font leurs opérations, ce qui n’est pas du niveau de ce que font les Occidentaux. Tout cela doit être comparé. Il faut prendre le retour d’expérience mais il faut aussi éviter l’effet de mode. Je lis beaucoup de choses sur les petits drones, d’accord, mais en Ukraine par exemple on a une problématique qui est la suivante : personne n’a dominé le ciel. Or, dans un conflit moderne, si on arrive à dominer le ciel, les drones d’une manière générale ne volent plus beaucoup. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire de drones mais les drones ne remplacent pas les avions de combat. La guerre moderne, c’est de plus en plus une affaire de coordination et de connectivité, les états-majors sont organisés de manière de plus en plus intégrée pour que les opérations, qu’elles soient terrestres, aéroterrestres ou maritimes, soient pilotées et c’est vrai aussi de nos matériels qui rentrent de plus en plus dans la connectivité. Tout cela, on l’a déjà pris en compte en amont puisque le standard F4 du Rafale se donne plus de connectivité. Le type d’armement va aussi évoluer, avec une panoplie un peu plus large pour le Rafale, dont les capacités sont grandes en termes d’emport. Après les cycles sont ce qu’ils sont, il faut le temps de développer et ouvrir des configurations avec de nouveaux types d’armements. Tout cela est pris en compte par les états-majors qui nous font ces retours d’expérience et qui nous font des demandes pour préparer les standards d’après. Donc oui, on prend en compte ce qui se passe dans le monde au titre des opérations aériennes et on réfléchit au futur. Par exemple sur un futur standard F5, on pense que le couple avion de combat/drone de combat, ça peut être une option pour être plus efficace dans cette guerre aérienne avec un pilotage très coordonné et donc des liaisons de données renforcées. 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 à l’instant, hadriel a dit : Avions de patrouille maritime, de surveillance maritime et de renseignement Sur le projet de futur avion de patrouille maritime, où Dassault Aviation est en concurrence avec Airbus, qui propose l’A320neo MPA. Sur l’avion de patrouille maritime, la DGA a commandé deux études, une étude à Airbus et une autre à Dassault. Nous sommes partis sur des études à partir d’un Falcon 10X qui est beaucoup plus gros que les Falcon actuels. Sachant que là où on a un avantage, c’est que nous sommes sûrement la société qui travaille depuis le plus longtemps sur la patrouille maritime puisque nous y sommes depuis 1958. Je défie quiconque de trouver des gens qui ont eu cette expérience renouvelée sans aucun arrêt puisque nous avons fait des modernisations au fur et à mesure de l’ATL2 et avant sur le Bréguet Atlantic, l’ATL1. La modernisation de l’ATL2 est encore en train de se réaliser, le développement est fini mais les chantiers sont en cours. On a cette expérience ininterrompue de la patrouille maritime qui est un système et, comme tout système, je le dis pour mes amis systémiers quels qu’ils soient : il faut quand même que l’avion vole, qu’il soit capable de tirer des armes. Car un avion de patrouille maritime, c’est un avion d’armes et il faut s’assurer que ces armes aillent au bon endroit. C'est le rôle de l’architecte maître d’œuvre et par conséquent de l’avionneur. On est donc en concurrence avec Airbus, il me semble qu’on a plus d’expérience. Nous travaillons en plus avec nos collègues de Thales comme pour l’ATL2, pour le radar, les contremesures, le calculateur… c’est à mon sens un avantage. Et puis dernier point, la patrouille maritime est un sujet de souveraineté absolu puisque c’est l’avion qui permet aux sous-marins nucléaires de partir en patrouille de manière protégée et donc il est évident que ce type d’avion ne peut pas dépendre d’un pays étranger non totalement fiabilisé par les pouvoirs publics. C'est un vrai sujet et nous apportons cette souveraineté française. Où en est le programme d’avions de surveillance maritime Falcon 2000 Albatros pour la Marine nationale ? Sur Albatros, on a un contrat de sept avions et une option pour cinq complémentaires. On est en développement en ce moment. Le contrat se passe bien, on est ensemble avec Thales sur le sujet, on a aussi Naval Group dans l’activité pour la partie calculateur. On sera capable de commencer la livraison des avions à partir de 2025. C’est important pour la Marine nationale dans ses futurs déploiements outre-mer et dans la politique qui est accentuée aujourd’hui par le président de la République d’une présence accrue outre-mer. Sur le programme Archange d’avions de renseignement stratégique, basé sur des Falcon 8X équipés d’une Capacité universelle de guerre électronique (CUGE) développée par Thales. Il y a deux avions plus une option. C’est en cours de développement après avoir pris du retard au départ. Mais maintenant c’est recalé avec la DGA pour une livraison prévue en 2027. Le marché des avions d’affaire Falcon Qu’en est-il du marché des avions d’affaires Falcon ? Sur le marché Falcon, 2022 a été une très bonne année en termes de prises de commandes, 2023 est plus lente. Le marché n’est pas très bon, ce qui doit refléter, comme traditionnellement, le fait que l’économie ralentit un peu partout dans le monde. C’est vrai aux Etats-Unis, c’est vrai en Europe, la lutte contre l’inflation fait que l’argent est beaucoup plus cher et par conséquent cela ralentit les investissements des sociétés. Ceci dit, le carnet de commandes est bien rempli puisque nous avions quasiment 90 Falcon à la mi-2023 donc ça ne nous inquiète pas. La vraie difficulté que l’on a, c’est de livrer les avions car on a toujours et nous ne sommes pas les seuls, des problématiques de supply chain. Les contrecoups du Covid, avec un arrêt des productions et une reprise rapide que ce soit pour nous ou l’aviation commerciale font que les sous-traitants ont du mal à embaucher, ont du mal à trouver le bon rythme pour cette montée en puissance et donc on en souffre tous. Ce n’est pas uniquement vrai en France, c’est aussi vrai aux Etats-Unis, on a la même difficulté avec nos fournisseurs américains. C’est difficile sur les livraisons, ça l’est en 2023 et ça le sera encore en 2024 le temps que la chaîne se remette complètement en ordre de marche et en ligne avec nos cadences. Les problèmes de supply chain du Falcon se retrouvent-ils aussi sur le Rafale ? Oui, on a des problèmes similaires, c’est un tout petit peu plus facile sur le Rafale malgré la montée en puissance. Sur le militaire, cela dépend de livraisons contractuelles, ce n’est pas comme dans l’aviation civile où vous jouez uniquement sur la cadence, c’est aussi le fait que vous livrez des avions en fonction d’un certain nombre de contrats. Il faut emmener toute la supply chain, nos partenaires motoriste et radariste. C’est difficile, c’est compliqué, mais ça passe. On a un peu de retard, on en observe sur les livraisons de Rafale mais ce n’est pas du même niveau que les Falcon où c’est plus compliqué parce que nous n’avons pas qu’un avion. Vous avez un Falcon 2000, un Falcon 8X, un Falcon 7X, un Falcon 900, un Falcon 6X maintenant… C’est en fait cinq chaînes de production qu’il faut gérer avec des manquants, c’est-à-dire des gens qui vous livrent très en retard, voire de temps en temps en ce moment des défaillances. On est obligé d’envoyer des gens de chez nous faire le travail chez les gens défaillants, voire reprendre le travail quand la défaillance est plus importante. Dans le secteur de l’aérostructure c’est notamment difficile en ce moment, vous trouverez les mêmes problèmes chez Airbus et comme je le disais déjà, c’est vrai en France mais aussi aux Etats-Unis. 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 (modifié) Citation Un avenir dans l’espace Dassault Aviation souhaite-t-il dans le futur développer un avion spatial ? On se projette là dans le beaucoup plus lointain. Oui, il faut aller dans l’espace. Ce qui passe exclusivement en France en ayant d’abord une fusée, en l’occurrence Ariane. Pour l’instant on n’en est pas à faire des avions spatiaux puisqu’on a déjà des difficultés pour faire de futurs lanceurs. Je le dis sans agressivité, je constate en témoin factuel la problématique Aranie 6. Il faudrait déjà probablement mettre en carton un successeur et là les discussions font rage au sein de l’Europe. Une fois qu’on a dit ça, on a ensuite la question de savoir pourquoi aller dans l’espace ? Car on n’y va pas pour ne rien faire. La priorité numéro 1 aujourd’hui c’est d’y mettre des satellites. Il y a deux types de satellites : les gros satellites comme sait très bien les faire Thales qui nous intéressent indirectement, et puis il y a tous les petits satellites. Si ce sont des orbites basses peut-être qu’il faut faire des lanceurs qui vont plutôt moins loin qu’une Ariane 6. Il pourrait donc y avoir Ariane 6 ou son successeur et des lanceurs plus petits. Tout ça ce n’est pas notre sujet, c’est celui de ceux qui font des lanceurs et de ceux qui font des satellites. Nous ce que l’on dit, c’est qu’il faut un jour ou l’autre envisager des objets, on peut les appeler vulgairement des avions spatiaux, même si ce ne sont pas des avions car il commence à y avoir très peu d’air là-haut et donc ça ne vole pas vraiment. Par contre, ça peut se piloter et nous pensons avoir des compétences pour ça. En fait, nos trois grandes capacités sont : l’aérodynamique, ce qui aide car à un moment donné quand on est dans l’espace il faut pouvoir revenir et on pense qu’on est assez bon là-dedans, on a d’ailleurs souvent travaillé avec la NASA sur ces sujets ; deuxième capacité, le pilotage, c’est le sujet de la conception de l’objet spatial avec les commandes de vol, où là aussi on est suffisamment bons, et troisièmement l’intégration système où il faut faire rentrer tout un tas d’électronique à bord. Sur l’avion spatial on pense donc que l’on a des capacités pour faire partie d’un projet. Je le dis toujours, pour moi le projet idéal c’est le camion poubelle : si vous êtes capables d’aller dans l’espace, de ramasser les débris et de revenir, vous aurez fait un grand pas. « Si je ne trouve pas de débouchés en France j’irais ailleurs » En France c’est compliqué, l’échelle doit être européenne mais vous connaissez la logique européenne, c’est que l’ESA, avec qui on échange pas mal, ne peut vous confier les projets que si le CNES vous les confie. Or, le CNES est semble-t-il mobilisé sur Ariane 6, point. Donc si je ne trouve pas de débouchés en France j’irais ailleurs, là où on voudra bien considérer mes compétences. Il suffit de regarder, il y a des gens qui avancent vite. Nous on en est à faire une fusée, d’autres sont en train de faire des objets plus intelligents. Le problème c’est qu’on ne peut pas tout faire en raison de problématiques budgétaires. Comme je le disais l’échelle est européenne mais pour le moment on est bloqué par le fait qu’il y a une bagarre sur les lanceurs en Europe. On pourrait débloquer un certain nombre de choses mais il faudrait qu’Ariane 6 soit une réussite. Je ne dis pas en train de dire qu’il ne faut pas faire Ariane 6, mais cela mobilise aujourd’hui toute l’énergie budgétaire. Les objets spatiaux militaires. Ceci ne concerne que le côté civil de l’espace. Pour le côté militaire, c’est le commandement de l’espace, c’est la DGA. Vous avez vu la programmation de loi militaire, elle n’intègre pas beaucoup de chose dans ce domaine-là. Mais ça les intéresse sûrement car ce sera à un moment donné l’avenir. Il faudra bien être capable de piloter des objets au-delà de ce que l’on connait aujourd’hui. Quelle place pour l’intelligence artificielle dans les avions ? Sur l’IA, on y travaille parce que de toutes les manières, il y aura de l’IA partout. Après il faut être très prudent. L’IA ce n’est pas la machine qui travaille pour la machine, c’est la machine qui travaille pour l’homme, c’est un outil. Simplement l’homme a un cerveau un petit peu limité dans sa capacité à absorber un grand nombre d’informations. C’est vrai dans l’avion de combat de demain, comme dans celui d’aujourd’hui. On y travaille déjà en termes de préparation de missions et pour mettre sur un cockpit toutes les informations digérées par le calculateur que le pilote doit voir, avec un travail de dialogue homme-machine qui est une de nos forces. Demain, compte tenu du nombre d’informations disponibles dans les systèmes, il faudra des algorithmes qui fassent une partie du travail. Ces algorithmes seront-ils des algorithmes d’IA ? Oui, très certainement. Il faudra juste que l’on rassure tout le monde pour montrer que ces algorithmes sont maîtrisés par l’homme, qu’il soit au sol dans un centre de commandement, dans un avion de combat ou en pilotage de drones déportés, ce qui nécessite d’encore plus automatiser les réactions qu’il peut y avoir sur le terrain. La Chine, la Turquie, de futurs compétiteurs ? Alors que la Marine nationale se dit impressionnée par la montée en puissance de la flotte chinoise, la Chine peut-elle atteindre rapidement le niveau technologique des avions de combat occidentaux ? La marine a raison de s’inquiéter. Dans ce domaine c’est plus visible puisqu’on voit déjà les bateaux chinois sillonner les mers. Pour les avions, cela reste pour le moment des avions qui ressemblent à des ex-soviétiques mais ça va progresser. On a un peu de chance, c’est qu’un avion de combat est vraiment l’objet le plus compliqué. Beaucoup diront que c’est un sous-marin, moi je vous dis que c’est un avion de combat puisque la taille est quand même une contrainte terrible et donc vous devez tout miniaturiser, c’est très compliqué. Donc ça va prendre du temps mais, si vous regardez la vitesse à laquelle la Chine progresse et la volonté politique qui est la sienne… Il n’y a pas de limite dans leurs moyens et donc petit à petit ils forment des gens, parce que tout ce que l’on est en train de se dire là, c’est de la compétence humaine. Même l’IA c’est de la compétence humaine. Donc c’est la capacité à former des ingénieurs de très bon niveau et ensuite il faut du temps car, même quand les ingénieurs sont de très bon niveau, il faut les former sur le terrain, que progressivement ils apprennent de leurs échecs et de leurs réussites, ça se transmet de génération en génération. Donc oui les Chinois vont prendre du temps avant de faire un avion de combat du niveau d’un Rafale mais ils vont y arriver, il n’y a aucune raison qu’ils n’y arrivent pas. Dans 30 ans ils sauront faire. C’est plus facile l’espace d’une certaine manière. Vous voyez les Indiens ils envoient des fusées et ça va à peu près au bon endroit, ça n’explose pas après le décollage, ça marche. Les Chinois aussi font des objets, de plus en plus « bizarres », entre guillemets. Ils sont même sur des drones de combat, on l’a vu dans leurs démonstrations de temps en temps. Certes au sol, on ne les pas vu en l’air mais ils sont en train de travailler la furtivité, les modèles aérodynamiques, donc il n’y a pas de doute qu’ils progressent. Ils progressent aussi en électronique, on le voit dans les télécommunications, Huawei ce ne sont pas des nains dans le domaine ! Petit à petit on voit bien que ce grand pays, qui a des ressources, avance. Que penser du projet d’avion de combat Turc ? Les Turcs ont des capacités, ils ont une industrie. C’est un pays qui, sous certains aspects, est très occidentalisé. Ils savent faire de l’industrie, ils l’ont démontré et il y a du niveau. Ils font des petits drones qui se sont beaucoup vus dans la guerre d’Ukraine. Maintenant, entre faire des petits drones et faire un avion de combat, il y a une très grosse différence. Je ne les vois pas, mais je peux me tromper, être capables de faire un avion de combat. Ils ont des problématiques, ce que les Américains veulent leur vendre ou pas. Après le F-35, le F-16, pas le F-16 ? Est-ce qu’ils vont acheter de l’Eurofighter ? Est-ce que les Allemands vont autoriser l’exportation vers la Turquie ? Je vous lis tous donc je ne sais que ce que vous écrivez, comme d’habitude… Ils vont avoir envie d’être dans une équipe, mais dans quelle équipe pourraient-ils être ? Et je ne les vois pas développer seuls un avion de combat, du moins du niveau de ce que peuvent être des avions américains ou français. L’Eurodrone évacué en une phrase Ce n’est pas le lieu pour en parler, moi je ne suis qu’un modeste sous-traitant d’Airbus… Modifié le 18 décembre 2023 par hadriel 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Citation L’Europe Haro sur la taxonomie. Je vais vous dire je ne comprends pas l’Europe, je deviens très critique vis-à-vis de l’Europe. C’est quoi cette histoire de taxonomie ? Je vous rappelle qu’avant la guerre d’Ukraine, grosso modo toute société travaillant dans le domaine de la défense devait être marquée du sceau de l’infâmie et donc ne plus faire l’objet de la part des banques de prêts, de crédits etc. On est chez les fous ! Alors qu’est-ce qu’on fait ? On achète du matériel, alors oui aux Américains, là ça marche, il n’y pas de taxonomie si vous achetez américain, il n’y en a que si vous achetez européen… Faut quand même être fort pour pondre une règlementation de ce type ! Pour la taxonomie environnementale, aujourd’hui moi aviation d’affaire je suis pénalisé. Je suis le seul fabricant d’avions d’affaires en Europe, tous les autres sont en Amérique : Canada, Etats-Unis, Brésil. La taxonomie ne s’applique qu’à nous ! Pourtant on y va dans la transition environnementale, on utilise des SAF (sustainable aviation fuel, ndlr), qu’on fait utiliser aux clients, beaucoup plus que l’aviation commerciale du reste. Donc c’est incompréhensible de voir une Europe qui ne défend pas ses industriels sur un certain nombre de sujets stratégiques. Quand je dis ça, ça choque mais c’est fait pour. Sur la stratégie industrielle dont souhaite se doter l’Europe. Très certainement, a priori, c’est une très bonne chose. L’Europe, on cotise beaucoup et en retour on pourrait avoir de l’argent de la Commission pour soutenir les projets européens et des achats européens. Après, la réalité est plus complexe. Les chiffres sont simples, ils ont été rappelés par le président d’Airbus Defence and Space, Guillaume Faury : 80% des achats de défense en Europe ne sont pas européens. Vous voyez quand même les budgets qui sont mobilisés dans le domaine en Europe. Donc si l’Union Européenne pouvait faire une préférence européenne, ça fait à peu près 20 ans que je pousse l’idée, ça serait pas mal. Est-ce que dans cette stratégie industrielle, il y a une préférence européenne ou pas ? Il faut déjà et on le demande, un retour d’expérience sur le Fonds européen de défense. Est-ce que le FED aide les industriels européens ? Est-ce que le cursus contractuel le permet ? Est-ce que c’est bien tuilé avec les pays qui sont engagés ? etc etc. Déjà, il y aurait beaucoup à apprendre là. Donc pourquoi pas une stratégie industrielle de la Commission européenne mais qui la drive ? Quelle est la légitimité de la Commission européenne dans le domaine de la défense ? Elle aide les industriels tant mieux, mais on n’est pas encore dans la défense européenne, on en est loin. C’est un petit pas, si ça peut aider tant mieux mais le vrai sujet n’est pas là. 80% des achats de défense en Europe sont faits en dehors de l’Europe, c’est ça le vrai sujet. Les Américains sont-ils plus forts en lobbying, sont-ils moins chers ? Les Américains ne sont pas plus forts en lobbying et ils ne sont pas moins chers. Si vous prenez les Allemands, qui viennent d’acheter des F-35, ils vous disent : pour être capable de tirer une charge nucléaire à partir d’avions dans le cadre de nos missions OTAN, charge nucléaire américaine, je dois acheter un avion américain. C’est l’une des réponses, ce n’est pas la seule, tous ne portent pas des armes nucléaires. Je pense que c’est la solution de facilité, j’achète aux Américains qui, en contrepartie, sont là et nous protègent. Que penser de l’idée d’un transfert de la politique d’exportation allemande vers l’Europe ? C’est aux autorités françaises de répondre mais, personnellement, je ne serais pas très favorable à l’exportation de l’exportation. A mon sens cela fait partie de la souveraineté de chaque pays de savoir à qui on vend, donc le problème ne se pose pas. Il commence à se poser quand on fait un programme en coopération puisqu’à ce moment-là, il faut l’accord de tous ceux qui sont au tour de table pour arriver à exporter sinon ils vous bloquent. Il y a donc des mécanismes qui ont été définis pour dire si on fait une coopération on s’engage à ne pas bloquer, par exemple si on fabrique des pièces on ne les bloque pas. Il faut juste y croire. En Allemagne c’est le Bundestag qui décide. Est-ce que le Bundestag s’assure que ce qui est défini aujourd’hui s’appliquera dans 20 ans ? C’est ça la question qui se pose sur l’exportation. Après, que les Allemands, face à cette difficulté intrinsèque qu’ils ont, veuillent exporter l’exportation à Bruxelles et bien au lieu d’être trois ou quatre comme dans une coopération vous serez une trentaine de pays et il en suffit d’un pour tout bloquer. Vu de ma fenêtre, ça serait pire. Par conséquent, je ne pense pas que cela soit souhaitable. Une politique d'embauches massive et la question de l'attrait des jeunes talents pour l'aéronautique et la défense Sur les talents, oui c’est difficile, on a beaucoup embauché, on arrive à une période où on a beaucoup de renouvellement car on avait beaucoup embauché il y a quasiment 40 ans. Les gens partent à la retraite et on a plus de travail en fabrication, mais aussi en bureaux d’études avec les standards successifs du Rafale, le NGF, les drones, les avions Falcon 6X, 10X… Donc on embauche massivement en ce moment et ce n’est pas si simple de trouver du monde. Honnêtement, Dassault reste une société qui a une forte attractivité et les gens qui rentrent chez Dassault sont plutôt des gens qui sont motivés à faire ce pour quoi ils sont rentrés et donc ils restent. Je ne dis pas que le taux ne va pas augmenter un peu, mais enfin il y a peu de départs chez nous. Il y a une espèce d’engagement, on rentre un peu comme dans les ordres ! Si vous avez travaillé au développement d’un nouveau Falcon ou d’un nouvel avion de combat, ou d’un démonstrateur comme le Neuron et demain le NGF, objectivement où est ce que vous allez chercher un travail plus motivant ? Vous pouvez aller chercher ailleurs à gagner plus d’argent, c’est possible, il y a des sociétés qui payent très certainement mieux que nous, encore qu'on ne soit pas si mal... Là où il faut qu’on évolue en termes d’explications c’est que si matin, midi et soir on entend dire que faire des avions de combat, des armes, des armements en Europe c’est mal et si on dit que faire des avions qui consomment du kérozène c’est mal, cela peut toucher une certaine jeunesse et l’amener à se dire : est-ce que c’est le domaine où je veux aller ? Si on écoute certains, il faudrait supprimer les avions, supprimer les centrales nucléaires parce qu’il ne vous a pas échappé que le nucléaire c’est mal aussi, même si tout le monde s’est battu pour la remettre dans cette fameuse taxonomie, un mot inventé en Europe pour l’Europe. Donc nous, ce qu’on essaye d’expliquer aux jeunes, c’est qu’on n’est pas chez Dassault uniquement pour faire des avions et des armes, on leur dit : vous êtes aussi au service de votre pays. Si vous rentrez chez nous sachez que la société est très fortement engagée derrière ses autorités politiques et militaires. C’est à mon avis un sujet de mobilisation. Quand les gens rentrent, ils savent pourquoi. 8 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. ogo Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Il y a 1 heure, hadriel a dit : Le verbatim de la conf de l'interview de Trappier avec les journalistes défense (le gras, c'est moi): Non. Le gras, c'est la vie. Ca n'est pas toi... 2 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 18 décembre 2023 Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Il y a 3 heures, hadriel a dit : Le verbatim de la conf de l'interview de Trappier avec les journalistes défense Peux tu rappeler Quelle Conf ? Quelle Date ? Quel cadre ? MERCI pour ce Verbatim: je me suis régalé J'ai bien aimé ... Pour l'avion spatial Dassault .. "le projet idéal c’est le camion poubelle : si vous êtes capables d’aller dans l’espace, de ramasser les débris et de revenir, vous aurez fait un grand pas." BANCO ! On y va ?? Un projet VERT !! potentiellement Européen en + !! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alfabravo Posté(e) le 18 décembre 2023 Share Posté(e) le 18 décembre 2023 il y a 38 minutes, Bechar06 a dit : ...aller dans l’espace, de ramasser les débris et de revenir, vous aurez fait un grand pas." ... Un projet VERT L'idée de ramasser les déchets est séduisante mais pour qu'elle soit "verte" il faut les recycler et les valoriser (et les émissions directes des trajets orbitaux aller/retour risquent d'être supérieures aux émissions évitées par le recyclage/valorisation des déchets récupérés). Contre-argument, la présence des déchets en orbite présente l'avantage de faire (un peu) obstacle aux rayons solaires donc ralentir le réchauffement. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) le 18 décembre 2023 Share Posté(e) le 18 décembre 2023 5 hours ago, hadriel said: Il est en carton, pour l’instant. Il s’agit de rajouter une tranche, comme on l’a fait d’ailleurs quand on a développé le Falcon 8X par rapport au Falcon 7X, on a rajouté une tranche. C’est une modification lourde bien sûr mais il n’y a pas de difficulté majeure. Très certainement, il faudrait pousser un peu plus les moteurs, comme l'avait déjà envisagé Safran, ça aussi c’est dans les cartons. Je note le M88 9T et aussi le Rafale XL ! Aucun soucis pr eux :) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. emixam Posté(e) le 18 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 18 décembre 2023 (modifié) il y a 6 minutes, mgtstrategy a dit : Je note le M88 9T et aussi le Rafale XL ! Aucun soucis pr eux :) "Les soucis c'est rarement chez dassault, en général c'est le budget qui coince." C'est la différence avec LM, eux c'est : "les soucis c'est rarement le budget, en général c'est chez LM que ca coince ". Modifié le 18 décembre 2023 par emixam 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picdelamirand-oil Posté(e) le 18 décembre 2023 Share Posté(e) le 18 décembre 2023 il y a une heure, mgtstrategy a dit : Je note le M88 9T et aussi le Rafale XL ! Aucun soucis pr eux :) Oui c'est un bon plan B si tu as des drones furtifs en complément. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 Merci @hadriel pour ce verbatim. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mgtstrategy Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 Sacrée interview.... Interessant de voir que ça coince sur le falcon et que c'est pas facile... Supply chain à la demande...et 1/2 année compliquée. Ca rame aussi sur le militaire. Bref, faut etre tenance, comme il dit. Pour le reste, ya du BE qui tourne, c'est rassurant. Rafale xl, Scaf demo, New Neuron 100% fr. Cool ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 (modifié) Il y a 5 heures, mgtstrategy a dit : Sacrée interview.... Interessant de voir que ça coince sur le falcon et que c'est pas facile... Supply chain à la demande...et 1/2 année compliquée. Ca rame aussi sur le militaire. Bref, faut etre tenance, comme il dit. Pour le reste, ya du BE qui tourne, c'est rassurant. Rafale xl, Scaf demo, New Neuron 100% fr. Cool ! Moi ce qui m'a surpris c'est quand il parle de souveraineté et d'export avec le Falcon 10X, un avion motorisé par des RR Germany Pearl 10X. Si les autorités allemandes refusaient l'exportation des moteurs vers un client export sur liste noire, le 10X export serait motorisé comment? Nous sommes partis sur des études à partir d’un Falcon 10X qui est beaucoup plus gros que les Falcon actuels. Sachant que là où on a un avantage, c’est que nous sommes sûrement la société qui travaille depuis le plus longtemps sur la patrouille maritime puisque nous y sommes depuis 1958. Je défie quiconque de trouver des gens qui ont eu cette expérience renouvelée sans aucun arrêt puisque nous avons fait des modernisations au fur et à mesure de l’ATL2 et avant sur le Bréguet Atlantic, l’ATL1. La modernisation de l’ATL2 est encore en train de se réaliser, le développement est fini mais les chantiers sont en cours. On a cette expérience ininterrompue de la patrouille maritime qui est un système et, comme tout système, je le dis pour mes amis systémiers quels qu’ils soient : il faut quand même que l’avion vole, qu’il soit capable de tirer des armes. Car un avion de patrouille maritime, c’est un avion d’armes et il faut s’assurer que ces armes aillent au bon endroit. C'est le rôle de l’architecte maître d’œuvre et par conséquent de l’avionneur. On est donc en concurrence avec Airbus, il me semble qu’on a plus d’expérience. Nous travaillons en plus avec nos collègues de Thales comme pour l’ATL2, pour le radar, les contremesures, le calculateur… c’est à mon sens un avantage. Et puis dernier point, la patrouille maritime est un sujet de souveraineté absolu puisque c’est l’avion qui permet aux sous-marins nucléaires de partir en patrouille de manière protégée et donc il est évident que ce type d’avion ne peut pas dépendre d’un pays étranger non totalement fiabilisé par les pouvoirs publics. C'est un vrai sujet et nous apportons cette souveraineté française. Pour moi la meilleure option serait que Dassault discute avec Safran et GE d'un LEAP 1D (A pour Airbus, B pour Boeing, C pour Comac, D pour Dassault, logique) de plus faible puissance que ceux destinés aux longs courriers européens américains et chinois. Ces moteurs feraient peu ou prou la même taille que les deux Pearl 10X mais offriraient une poussée supérieure et surtout une alternative à moitié française et donc beaucoup plus difficile à interdire d'export. Quant à son antienne sur l'Europe là encore c'est un petit coup de tonnerre. Après Andriès, ça commence à faire beaucoup. Qui sera le prochain? Patrice Caine, le PDG de Thalès? Modifié le 19 décembre 2023 par Patrick typo Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Julien Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 DA et la MN vont pas aller claquer des sommes déraisonnables pour coller un moteur inférieur à une cellule pas faite pour ça pour une mini série d’avion il faut arrêter deux minutes. De plus l’Allemagne n’à jamais bloqué de livraisons à la France que je sache donc l’argument de Trappier vis à vis de la dissuasion semble être un peu tiré par les cheveux mais bon c’est de bonne guerre (commerciale) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant