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Groupe Dassault Aviation, fil sur l'avionneur/industriel


Philippe Top-Force

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Personnellement, je partage le même scepticisme que toi quant à l'orientation pro-européenne défendue par Hollande dans le domaine de la défense, et surtout dans le domaine de l'industrie de défense. Non pas que l'idée soit totalement absurde, mais le passé récent montre que les différents membres ne sont pas prêts pour cela. Pas impossible néanmoins que les brouilles sur les questions économiques et financières au sein de l'UE fassent infléchir Hollande sur cette question de la défense.

Ensuite, là où mon avis diffère. Quand on fait dans l'armement, est-il pertinent de de se déclarer et de se lancer politiquement ? Je ne pense pas, ou alors il faut s'attendre à quelques complications. Qui plus est, lors des derniers changements de têtes à la direction des grandes entreprises de la défense, on a généralement vu arriver des hommes proches de Sarkozy. Quel homme politique un minimum lucide oserait filer les clés de l'industrie de la défense à un groupement fidèle aux intérêts du camp adverse ? Ce n'est probablement pas le credo anticapitaliste qui anime Hollande (surtout que EADS, ça ne fait pas vraiment anticapitaliste) mais sa peur de nourrir une bête qui ne lui serait pas fidèle. Autrement dit, le tissu industriel français de la défense risque de souffrir tout autant de la réaction de Hollande - motivée par des intérêts politiques plus que patriotiques - que du népotisme de Sarkozy. Népotisme qui est un mal profondément ancré dans la société française.

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Parfaitement d'accord avec toi SKW, sur la bêtise des liens trop visibles entre Dassault et la droite, ou des nominations de proches de Sarko à des postes clés...

En revanche, sur le "bouclier européen" au "méchant capitalisme national", c'est un thème récurrent de la branche "libérale" de la gauche (partisans de DSK, Hollande...) Filer notre indépendance à un groupe d'Etats pour casser le monopole de quelques grandes familles ne leur ferait ni chaud ni froid...

Et ça, c'est bien une posture intellectuelle dangereuse, plaçant l'"idéal" au-dessus de l'intérêt national...

En somme, interdire le capitalisme familial pour favoriser l'idée d'un capitalisme "libéral" piloté par des États désunis d'Europe, plus dangereux selon moi que tout le népotisme dont Sarko était capable!

A bientôt,

StRaph

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Quel homme politique un minimum lucide oserait filer les clés de l'industrie de la défense à un groupement fidèle aux intérêts du camp adverse ?

+1000

Surtout que pour l'industrie de défense la confiance est très importante. Contrairement à la plupart des autres industrie, il n'y a pas de véritable concurrence et les surcoûts sont très courant. Quand on sait que l'industriel en question n'en profite pas pour s'enrichir (ou qu'on lui fait confiance), ça n'a pas vraiment d'importance vu qu'il faut de toute façon s'équiper et que les concurrents auraient probablement eu les même surcoûts. Quand il s'agit d'une entreprise publique (ou contrôlé par un ami) ça n'a pas non plus trop d'importance vu que ça permet à cette entreprise d'être plus compétitive et ça permet d'éviter de lui donner des subventions pas forcement légale.

Maintenant si on sait que les surcoûts d'un programme militaire servent à financer la campagne présidentiel d'un opposant, c'est vraiment moyen. Et vu les sommes dépensées chaque années, il ne faudrait pas en détourner beaucoup pour avoir de quoi financer une campagne.

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En revanche, sur le "bouclier européen" au "méchant capitalisme national", c'est un thème récurrent de la branche "libérale" de la gauche (partisans de DSK, Hollande...) Filer notre indépendance à un groupe d'Etats pour casser le monopole de quelques grandes familles ne leur ferait ni chaud ni froid...

J'avoue avoir du mal à suivre. Hormis Dassault, quelles sont les entreprises françaises de défense ayant encore une dimension familiale ? Peut-être Panhard, par le biais de la société Auverland ? Et encore, la famille fondatrice ne tient plus rien... En outre, si au nom d'une défense européenne EADS est privilégié, c'est Lagardère qui y gagne.
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SKW, je te réponds en PM ;), on va partir très loin ET du topic ET de mon idée de base de taper sur le gouvernement qui, par idéologie selon moi, préfère donner les clés de l'indépendance de son propre pays à un groupe d’États plutôt qu'à une entreprise française!

St Raph

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@ Arpa,

Je comprends tout à fait la défiance pouvant exister au PS envers Dassault, mais de là à donner des technologies critiques à une entreprise multinationale que l'on ne contrôle pas (et pourtant, j'adore EADS en tant qu'entreprise européenne de taille à surpasser Boeing et LM!!!), il y a un monde!

Hollande est devenu Président de la République Française, qu'il s'occupe de l'intérêt national, et non plus de celui de son parti, s'il tient à démontrer une quelconque "exemplarité" dont il semble avoir fait, par opposition à son prédécesseur, le mot d'ordre de son mandat...  =(

Bonne soirée,

StRaph

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J'avoue que je ne suis plus en France depuis presque un an (c'est provisoire et je continue à bosser pour "la France" et à payer mes impôts en France) et j'ai complètement arrêté de intéresser à la politique depuis quelques années. Je n'ai pas vraiment suivi les dernières annonces présidentielles. Mais je n'ai pas encore lu que notre nouveau président souhaitait donner les technologies que l'on maitrise à une entreprise multinationale "hors contrôle". Qu'il souhaite que les futurs technologies critiques soient développées par une entreprise multinationale (et donc aussi financées par d'autres état), ça ne me choque pas (à priori, faut aussi voir les détails)

Maintenant dire que l'entreprise familiale Dassault est mieux contrôlé qu'une entreprise "publique" multinationale n'est pas forcement très honnête. Aux dernières nouvelles EADS n'a pas encore livré les plans d'un avion qu'on avait développé et financé à un pays qu'on a mis sous embargo (bon c'est vrai que même les militaires français n'ont pas respecté cet embargo, mais quand même)

Sinon personnellement j'en ai un peu marre de voir mon entourage critiquer nos politiciens et d'être d'en l'impossibilité de dire ce que je pense alors je reconnais que je n’apprécie pas trop qu'un nouveau membre de ce forum relativement apolitique se permette de lancer un sujet dont "son idée de base est de taper sur le gouvernement"

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Cher ARPA,

Je me suis peut-être mal exprimé.

Quand je disais que le but de mon post était de "taper sur le gouvernement", c'était bien sûr dans le cadre de cet article, en ce qui concerne ce que je ressens comme un manque profond de vision stratégique de la part de notre nouvel exécutif. Absolument pas pour me faire plaisir sur le dos de Hollande.

Ensuite, je ne remets pas en question la probité d'EADS en tant qu'entreprise de défense, dont j'admire d'ailleurs les réalisations, mais le poids relatif des pays la composant qui a clairement glissé en faveur de la seule Allemagne, qui n'est pourtant pas il me semble le plus gros contributeur technologique à ses succès. Il m'embêterait dès lors de la voir développer sur son sol, au profit de ses salariés et de son économie, des équipements issus de technologies françaises...

En dernier lieu, je n'ai pas eu la sensation de t'empêcher de t'exprimer, seulement de débattre d'un sujet qui me tient à cœur.

Et pour la politisation, permets-moi de penser avoir lu sur AD des discussions bien plus enflammées et bien moins argumentées!!!

Bonne soirée,

StRaph

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Et pour la politisation, permets-moi de penser avoir lu sur AD des discussions bien plus enflammées et bien moins argumentées!!!

Et ces discussions ont déjà été chiantes à mourir ...

Leur existence ne devrait pas inciter à recommencer ... enfin, c'est mon avis.

Si on essaye de dépolitiser cette discussion, on peut voir la situation sous un autre angle :

Dassault est un champion de l'aéronautique et de la défense qui se trouve, actuellement, sans concurrence en France sur le segment (hyper-pointu, relativement fermé, et aux commandes trop rares) des avions de combat et systèmes dérivés.

Pour un gouvernement avec un minimum de sagesse, cette situation devrait être inconfortable, l'absence de concurrence étant, par nature, susceptible d'engendrer toutes sortes de dérives (outillages ou accessoires annexes mais indispensables hors de prix, par exemple). Il y a donc tous les risques de se retrouver otage d'un groupe unique échappant à tout contrôle sauf celui de ses actionnaires directs et de se voir rançonner. Ce n'est pas confortable.

A contrario, amener un peu d'émulation en ramenant un groupe extra ou supra-national dans les discussions, les marchés et les projets, si cela peut constituer une perspective de perte de souveraineté, n'est finalement pas pire qu'une absence totale de concurrence. C'est même le dernier outil qu'il reste - à moins d'ouvrir les prochains marchés d'équipement à LM, Boeing ou Sukhoï (ce que la fierté de nos politiques gaulois nous interdit).

Parler d'EADS pour une mise en concurrence avec Dassault sur les marchés domestiques est donc quasiment le moins pire des leviers pour lever la pression subie par le (un) gouvernement sur ses achat.

Les USA ne sont pas loin de la même situation à la suite de la concentration poussée des entreprises aéronautiques. Déjà, il est permis de se poser la question de la réelle concurrence entre le duopole LM/Boeing, et les errements de l'aventure F-35 (surtout l'inflation de ses coûts de développement et de construction) doivent interpeller un peu.

C'est comme ça que je vois les choses, et la couleur du Premier Ministre ou de celui de la Défense n'y change rien.

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Cher Fatac,

Je me contentais d'apporter mon analyse sur les orientations de Hollande en matière de politique de défense et de souveraineté, issues selon moi d'un discours que j'ai très fréquemment entendu chez des gens issus d'un courant idéologique précis, aurait-il été mieux que je ne le cite pas?

D'autre part, j'ai entretenu sur le sujet une discussion privée enrichissante et courtoise avec Skw, justement pour confronter nos avis, y-compris sur le facteur idéologique dans ce type de domaine.

Je me contentais de réagir aux annonces de Hollande, tout comme je l'aurais fait sur toute annonce similaire de l'ancien gouvernement.

Malheureusement, n'étant pas à l'époque inscrit sur le forum, personne ici ne m'a entendu déblatérer sur le LBDSN, Longuet ou son encore plus illustre prédécesseur...  :happy:

Encore une fois si j'ai pu heurter je m'en excuse, mais si l'on ne peut pas, suite à la publication d'un article qui appelait clairement ce débat, parler du facteur politique dans la politique de défense, ni de ses implications sur l'indépendance nationale, on rate quand-même tout un pan de la discussion...  :|

Bonne journée,

StRaph

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C'est un peu HS, mais voici de quoi nourrir la réflexion au sujet du pan politique de la discussion :

- J'adore discuter de politique. J'ai des amis proches, de tous bords, avec lesquels nous avons des discussions passionnées et passionnantes sur ces sujets. Nous avons "grandi" dans ces discussions car elles nous ont parfois ouvert les yeux et il a fallu, d'un côté comme de l'autre, que nous admettions les mérites de chacun. Il y a des points positifs comme des points négatifs.

- Je m'abstiens généralement de toute prise de position politique sur Internet (forum AD ou tout autre endroit) car il n'y a pas de discussion possible. Un sujet politique, dans un espace réseau public et ouvert est une grenade dégoupillée, dans un pot de confiture, posé en équilibre sur la porte d'entrée. Personne n'y sera sincère, personne n'acceptera de considérer la position ou l'opinion de l'autre. Cela tournera inévitablement à la guerre de tranchée, où les arguments seront envoyés comme des salves d'artilleries, sans trop faire gaffe où ça tombe, ni quels en sont les effets, puisqu'il y aura une autre salve du même calibre qui partira si toute résistance n'est pas anéantie.

- L'anonymat relatif, la distance introduite par l'effet "salon/écran/clavier", l'impression de pouvoir briller d'un bon mot, et l'impunité apparente sur les mauvais mots participent à la construction d'une ambiance peu propice à un débat sincère sur un forum. L'obligation de modération (présence de modérateurs pour le respect des lois, voire pour une politique éditoriale) est parfois vécue par certains contradicteurs comme une censure inacceptable alors qu'elle est indispensable à la bonne santé de nos discussions, et notamment quand elles s'enveniment à cause des points évoqués ci-dessus.

- Il doit être possible d'avoir une discussion sur des sujets "borderline", comme la politique industrielle et la politique de défense, sans pour autant verser dans la politique politicienne. Cela exige un énorme effort de modération de la part de chacun. Certains, ici, en sont capables et l'ont déjà montré. D'autres nous ont démontré le contraire avec éclat, ce qui rend toute nouvelle tentative vaine - à moins de vouloir contraindre les modérateurs à démuseler les Topols.

- Enfin, pour discuter politique, il faut aussi être capable de lire et décrypter les postures. Un discours d'opposition (quelle qu'elle soit), est toujours outrancier, exagéré. C'est normal, c'est le rôle de l'opposition que de claquer des contre-arguments à la face du gouvernement, avec une mauvaise foi plus ou moins étendue. De manière systématique, les oppositions qui arrivent au pouvoir deviennent bien plus modérées dans leurs propos et dans leurs actions. Le pouvoir est une affaire de compromis quand l'opposition est une affaire de confrontation.

Etes vous réellement capables de faire la différence entre la politique d'un MinDef de gauche et celle d'un MinDef de droite. Dans les deux cas, nous avons eu des gens brillants mais aussi quelques personnes dont les compétences se sont construites sur l'exercice de la responsabilité. Idéologiquement, doctrinalement, je n'ai pas vu des différences flagrantes. Cela devrait aussi militer en faveur d'un apaisement de ce type de débat dans notre communauté.

Donc globalement, la discussion politique offre plus d'inconvénients que de réels avantages dans notre espace d'expression. A ce titre, je préfère l'éviter : soit en amont si tout le monde s'en tient à l'écart, soit en aval en m'en tenant moi même à l'écart (ce qui est, globalement, ma posture actuelle).

Fin du HS, pour moi.

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Ensuite, je ne remets pas en question la probité d'EADS en tant qu'entreprise de défense, dont j'admire d'ailleurs les réalisations, mais le poids relatif des pays la composant qui a clairement glissé en faveur de la seule Allemagne, qui n'est pourtant pas il me semble le plus gros contributeur technologique à ses succès. Il m'embêterait dès lors de la voir développer sur son sol, au profit de ses salariés et de son économie, des équipements issus de technologies françaises...

A moins que je ne me trompe, la dernière maquette d'un avion de combat "piloté", "relativement furtif" et "supersonique" a été l’œuvre des Allemands de chez EADS (bon les français on fait un furtif depuis et les italiens ont fait un piloté)

Bon vu que les Allemands n'ont pas d'armée, le programme a disparu alors qu'il ne fallait pas grand chose pour le viabiliser. En plus un Mako de chez EADS motorisé au choix par un EJ200 ou un M88-3 aurait pu avoir une bonne carrière (au dépend des euro-canard, mais quand même)

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Cher ARPA,

Bien sûr que les allemands sont des gens créatifs et intelligents, parfaitement capables de mettre au point leur propre technologie dans l'aviation, tout comme ils le font dans bien d'autres domaines et avec succès!

Ce que je mets en doute, c'est leur légitimité à utiliser des technologies durement mises au point par d'autres pays afin de créer des emplois chez eux. C'est ce type de pillage industriel qui a eu lieu chez Airbus, Eurocopter et même Eurofighter GmbH, demande à BAE ce qu'ils en pensent!!!

Ça donne un scénario du type:

- J'adhère au projet d'avion X, correspondant aux besoins d'un marché commun

- EADS lance la collaboration transnationale, dans laquelle je prends une part très importante.

- Ayant mis beaucoup d'argent dans la R&D, et m'engageant a acheter une grande quantité de l'avion X, j'exige une part des chaînes de production et du plan de charge équivalente à mon investissement.

- Puis, lorsque la chaîne est installée, que toute l'organisation industrielle est gravée dans le marbre et que la production vient de démarrer, ô stupeur!  :-\ Je me rends compte que pour telle ou tel raison (budgétaire et prévisible...), je ne pourrai honorer ma commande!!! Quel dommage... Par contre, je garde les jobs, quitte même à payer quelques pénalités, de toute façon, si les méchants partenaires européens germanophobes me cherchaient des poux dans la tête, j'aurais le moyen de couler 100 programmes R&D de la boîte en m'en retirant!  :happy:

- Quelques années plus tard (cas connu d'Eurocopter...), ayant bénéficié d'une manne d'emplois, de l'acquisition de savoir-faire et d'un outil industriel national flambant neuf, je lance un nouveau programme correspondant pile poil à une niche commerciale sûre, et deviens le maître d’œuvre et constructeur majoritaire de ce nouveau fer de lance d'EADS!!!  :oops:  :happy:  :oops:

C'est ça que je déplore: non pas le vol instantané de technologies souveraines, EADS n'a jamais rien laisser filtrer d'un pays vers un autre, mais la lente et certaine absorption de ces technologies au profit de l'industrie et des emplois allemands.

Vu comme la chose leur est coutumière, et vu le glissement du leadership de la boîte en leur faveur, je ne vois pas par quel moyen nous nous en mettrions à l'abri, regarde les anglais dont nous dénonçons sans cesse la grande perfidie.

Même eux se sont fait avoir...  :'(

Cordialement,

StRaph

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Cela ne vaudrait-il pas le coup de déplacer la discussion initiée ici dans un fil dédié au tissu industriel de défense français ou européen ? Car on est un peu sortis du sujet...

PS : FATac, tu as malheureusement raison. Pourtant, si l'on souhaite traiter des orientations industrielles prises en matière de défense, il faudrait pouvoir évoquer un minimum la question politique. D'ailleurs, comme tu l'as fait remarquer, la défense ne suppose pas toujours un clivage gauche/droite. Mais par contre, il existe d'autres formes de clivages en la matière, qui traversent les lignes de partis. OTAN ou pas OTAN ? Défense européenne ou non ? Interventionnisme ou non ?

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Ça donne un scénario du type:

- J'adhère au projet d'avion X, correspondant aux besoins d'un marché commun

- EADS lance la collaboration transnationale, dans laquelle je prends une part très importante.

- Ayant mis beaucoup d'argent dans la R&D, et m'engageant a acheter une grande quantité de l'avion X, j'exige une part des chaînes de production et du plan de charge équivalente à mon investissement.

- Puis, lorsque la chaîne est installée, que toute l'organisation industrielle est gravée dans le marbre et que la production vient de démarrer, ô stupeur!  :-\ Je me rends compte que pour telle ou tel raison (budgétaire et prévisible...), je ne pourrai honorer ma commande!!! Quel dommage... Par contre, je garde les jobs, quitte même à payer quelques pénalités, de toute façon, si les méchants partenaires européens germanophobes me cherchaient des poux dans la tête, j'aurais le moyen de couler 100 programmes R&D de la boîte en m'en retirant!  :happy:

- Quelques années plus tard (cas connu d'Eurocopter...), ayant bénéficié d'une manne d'emplois, de l'acquisition de savoir-faire et d'un outil industriel national flambant neuf, je lance un nouveau programme correspondant pile poil à une niche commerciale sûre, et deviens le maître d’œuvre et constructeur majoritaire de ce nouveau fer de lance d'EADS!!!  :oops:  :happy:  :oops:

C'est un point de vue pessimiste.

Je vais donner une autre lecture.

-A la demande de ses alliés qui la protège (oui l'Allemagne n'est plus capable de se défendre seule) le gouvernement allemand accepte de participer à un programme X

-EADS lance la coopération mais vu que l'Allemagne n'a pas à entretenir de véritable armées ils peuvent participer financièrement plus que les autres.

-Pour que ce ne soit pas trop choquant, le nombre d'exemplaire prévus pour l'Allemagne est surévalué et l'Allemagne en développe une grande partie sur son sol.

-Une fois que la recherche a été payé, qu'il ne reste plus que la production à assurer, l'Allemagne peut réduire sa commande sans que les autres partenaires n'ait besoin de payer plus. Pour les autres partenaires, ils ont le programme qu'ils voulaient et au prix qu'ils le voulaient, c'est juste qu'ils ont un peu moins de compensation industrielle. De son coté l'Allemagne a de plus grosses compensations industrielles, mais ils ont payé leur participation bien plus cher que les autres.

-Vu que l'Allemagne a pris l'habitude de financer (et développer) les programmes de ses alliés, elle se rend compte qu'il manque un programme à développer. Mais vu que ses alliés sont ruinés par les guerres multiples (même s'ils piochent de temps en temps dans les stock de la Bundeswehr) ils ne peuvent pas financer le nouveau programme. L'Allemagne commence donc à le financer seule et attend de voir si un de ses protecteur souhaite le commander.

Maintenant c'est peut-être même pire que ça. Les protecteurs de l'Allemagne n'ont dès l'origine pas les moyens de développer le nouveau programme, donc ils le financent grâce à la dette qui est racheté (sans aucun espoir de rentabilité) par l'Allemagne.

Ce qui est vrai pour l'Allemagne pourrait aussi s'appliquer pour d'autre pays. Quand on voit que le Luxembourg a acheté un A400M, c'est vraiment une participation financière directe à la défense européenne.

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Le nouveau pouvoir, qui conçoit l'industrie de défense à l'échelle européenne, veut réduire l'influence de l'avionneur.

http://rpdefense.over-blog.com/article-defense-le-leadership-de-dassault-menace-106617988.html

extrait  

Les militaires le savent bien : une cible peut en cacher une autre. Le Heron TP, ce drone d'observation israélien qui devait être adapté aux besoins des troupes françaises, a du plomb dans l'aile. Moins de quinze jours après sa prise de fonction, le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a en effet décidé de remettre à plat la stratégie nationale en matière de drones. Alors que le salon de la défense et de la sécurité terrestres, Eurosatory, va ouvrir ses portes, reste à savoir si la cible était seulement l'appareil sans pilote ou l'industriel chargé de le « franciser » : Dassault Aviation. Depuis le 11 mars, date du discours de François Hollande sur la défense nationale, il est clair que le nouveau Président veut réduire l'influence grandissante de l'avionneur. Un expert du secteur estime que le groupe industriel, à travers le Rafale et ses participations dans Thales et DCNS, absorberait près de 50% des crédits d'équipements de la défense. « L'État est plus dépendant de Dassault que l'inverse », confie-t-il.

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Une nationalisation partielle par augmentation de capital ? Est ce une chose possible ?

Si vraiment au niveau politique, ça échaude tant que ça que Dassault soit "sans concurrents" pour 50% des dépenses françaises d'équipements militaires, et qu'a court/moyen termes il n'y ait pas de "solutions" pour des mises en concurrence véritable (le rafale on a aucune chance ça arrive, du coup c'est sans solution ça)

Ben pourquoi pas, alors opérer une nationalisation partielle par augmentation sensible du capital de Dassault, sans forcément chercher a avoir 50%, juste pour imposer certains points de vu de l'état sur la politique de l'entreprise par une présence qui a pris du "poids" dans le conseil d'admin ?

Je sais pas combien l'état français a dans DA (je sais qu'il y a 3% en direct, et quelques % indirects via EADS qui lui a 46% du groupe)

Mais si vraiment ça chagrine tant que ça, autant le faire ?

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Franchement ,vous vous prenez la tête pour une non-information.

RIEN ne prouve que la gauche va faire quelque chose contre Dassault.

S'ils l'avaient voulu, ça aura déjà pu être fait dans le passé et rien n'a changé.

Ce n'est pas parce que quelqu'un lance une petite phrase qu'elle sera suivi d'action.

Et puis il y a les faits : quoi qu'ils puissent penser de Dassault, leur matériel est de bonne qualité, dans des prix raisonnables par rapport à la concurrence et correspond aux besoins de l'AdA. Ils peuvent aller regarder ailleurs pour voir ce que fait la concurrence, mais ils reviendront chez Dassault.

De plus, quand il s'agit de lancer les études pour le remplacement des Rafales, quoi qu'ils disent, ça sera DAssault qui sera désigné comme champion français et défendu en tant que tel.

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Bon, l'article me semble un peu corroborer mon point de vue.

Sans vouloir me (re)faire taper dessus, je tente de rester factuel:

En dehors de l'anecdote Heron TP, la volonté de démantèlement de Dassault est bien mise en avant dans cet article, en tant qu'entreprise "trop" importante de l'industrie de défense française, ce que l'on justifie ENSUITE par une volonté de consolidation européenne...

Pour le coup, je ne ris pas de mes opinions d'hier...

Et pour faire un peu d'opinion (pas taper, pas taper!!!)

Dans la gentille vision gouvernementale, lorsque EADS disposera de 40% de Thalès, et si les droits de vote sont en proportion, pensez-vous que le management allemand verra d'un bon œil le développement de radars AESA, de radios logicielles, de solutions de géolocalisation et j'en passe par un "gentil partenaire" français?

Si les comportements de ces dix dernières années se poursuivent, je pense sincèrement que ce type d'activités continuera au profit de la défense européenne, mais... Ailleurs...  :'(

@ Alpacks, parfaitement d'accord avec toi, si l’État veut à tout prix contrôler Dassault, qu'il rachète une partie des parts d'EADS, et contraigne l'entreprise à se ranger à sa politique. Ça me semblerait bien plus sain et moins dangereux pour notre indépendance.

@jean-François, personnellement ce qui me fait peur ce n'est pas la disparition de Dassault en tant qu'avionneur, mais la disparition des participations croisées qui assurent l'indépendance de notre industrie. C'est donc de ces considérations qu'est né mon emportement!  =)

Bonne journée à tous,

StRaph

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