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[Autour de la restitution des trésors d'Abomey, certaines questions historico-patrimoniales ont été traitées ici :
https://forum.air-defense.net/topic/20948-politique-%C3%A9trang%C3%A8re-de-la-france/page/6/#comment-1459615
]

https://www.dw.com/fr/benin-nationalité-pour-les-afrodescendants/a-70890277 (26 novembre 2024)

Le président du Bénin a finalement promulgué le décret qui doit permettre aux Afrodescendants de demander la nationalité béninoise. L'octroi de la nationalité à ces personnes est bien sûr conditionné à plusieurs critères à remplir par les demandeurs. Le Bénin se lance ainsi sur les traces du Ghana. 

Les "nouveaux citoyens béninois" auront alors la liberté de leurs mouvements dans et hors du territoire et les mêmes obligations que les autres Béninois, en vertu de l'article 36 du Code béninois de la nationalité qui remonte à 2022.

En revanche, ils seront privés de certains droits politiques comme celui de voter ou de travailler dans l'administration publique.

Depuis 2017, le Bénin avait déjà aboli les visas d'entrée pour les ressortissants africains. Désormais, l'Union africaine reconnaît la diaspora mondiale comme la sixième région du continent.

Le Ghana a lui aussi lancé une initiative similaire dans le cadre du programme "Year of Return" ("Année du retour"), commencé en 2019 pour commémorer les 400 ans du début de la traite transatlantique des esclaves africains transportés de force en Amérique.

Près de 2000 Afrodescendants, pour la plupart venus des Etats-Unis, du Canada ou des Caraïbes, auraient adopté la nationalité ghanéenne, à l'instar du chanteur Stevie Wonder.

Le 19 novembre 2024, plus de 524 personnes ont encore participé à la cérémonie de remise de leur nouveau passeport au centre international de conférence d'Accra.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/09/le-benin-tend-la-main-aux-afrodescendants-avec-sa-nouvelle-loi-sur-la-naturalisation_6274074_3212.html

Une main tendue qui laisse perplexe Noël Sintondji, un Béninois de 24 ans. Cet étudiant s’inquiète de possibles menaces qu’il pourrait rencontrer sur le marché de l’emploi avec « de nombreux afro-descendants qui vont devenir béninois du jour au lendemain ». Il explique également craindre pour la sécurité de la population : « Les Américains ont un usage facile des armes », dit-il.

De son côté, Nadège Anelka, une Martiniquaise de 57 ans, a rencontré Patrice Talon lors de son séjour au Bénin, en décembre dernier. Pour elle, cette nouvelle loi « n’est pas forcément un appel au retour » mais une « opportunité » pour le Bénin d’afficher sa solidarité envers les afro-descendants aux yeux du monde et de se montrer compatissant. « Je me sens bien ici et plus libre de m’épanouir », explique en souriant Mme Anelka, qui s’est installée au Bénin et y a créé une agence de voyages : « Dans chaque Béninois, je revois mes grands-parents. Je trouve qu’on se ressemble et c’est cela qui m’a interpellé la première fois que je suis venue. »

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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/01/21/au-benin-les-motos-electriques-montent-en-puissance_6158785_3212.html (21 janvier 2023)

Près de 3 000 motos électriques circulent aujourd’hui au Bénin, essentiellement autour de Cotonou. « Le réseau s’étend à Porto-Novo et quasiment jusqu’à Ouidah », assure Hervé Hountondji, directeur des ventes de M-Auto, une société d’origine indienne détenue par Africa Transformation and Industrialization Fund (ATIF), un fonds d’investissement spécialisé dans l’industrie et le développement économique en Afrique. « Fin 2023, nous espérons vendre 25 000 motos à travers tout le Bénin et remplacer 70 % de la flotte des Zem’ deux ans plus tard, ajoute Hervé Hountondji, dont la société se partage le marché avec Zed-Motors. Depuis mai 2022, nous vendons chaque jour une cinquantaine de motos au Bénin et notre croissance se fait sur les mêmes bases au Togo. »

Fabriquées en Inde, les motos sont assemblées dans la zone industrielle de Glo Djigbé (GDIZ), à 45 km au nord de Cotonou.

L’Afrique subsaharienne connaît une pollution croissante, renforcée par une démographie galopante dans ses capitales et une densité urbaine de plus en plus élevée. Dans les métropoles, la pollution provoquée par le trafic routier est l’une des premières causes de décès.

Au Bénin s’ajoute un facteur aggravant. La plupart des véhicules thermiques sont alimentés par de l’essence dite « kpayo », de contrebande. Vendue à tous les coins de rue dans des flacons en verre, celle-ci provient du Nigeria voisin, le plus grand producteur de pétrole du continent, où le carburant est fortement subventionné. Cette essence frelatée altère la vie des moteurs et fait cracher une fumée noire à l’arrière de milliers de véhicules à travers le Bénin.

La durée de vie ces batteries, qui restent la propriété de M-Auto après l’achat des véhicules électriques, est évaluée à dix ans. Que deviendront-elles ensuite ? Seront-elles renvoyées en Inde ?

https://www.challenges.fr/monde/en-afrique-la-revolution-electrique-se-fait-en-deux-roues_909003 (24 octobre 2024)

L’année dernière, le nombre de mototaxis électriques a triplé à Kampala, la capitale de l’Ouganda, pour atteindre environ 3 000. Ampersand, une start-up spécialisée dans le secteur, en a vendu à peu près autant à Kigali, la capitale du Rwanda. Spiro, le plus grand fabricant de véhicules électriques du continent, affirme avoir 20 000 motos électriques en circulation en Afrique. Plus spectaculaire encore, l’Éthiopie compte désormais plus de 100 000 véhicules électriques, depuis qu’elle est devenue le premier pays au monde à interdire l’importation de tous les véhicules à essence et à diesel.

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20250402-spiro-domine-le-marché-de-la-moto-électrique-en-afrique (2 avril 2025)

Spiro attend des incitations publiques pour fabriquer davantage en Afrique. L'entreprise assemble déjà des pièces plus sophistiquées au Kenya, comme les moteurs et les contrôleurs des motos. Elle compte implanter dans les mois prochains des usines au Nigeria, au Rwanda et en Ouganda. Pour doper encore ses ventes, elle a choisi Davido comme ambassadeur et le partenariat avec l'artiste pourrait se renforcer.

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20241124-rwanda-tout-nouveau-moto-taxi-enregistré-à-kigali-devra-être-électrique-dès-2025 (24 novembre 2024)

Au Rwanda, le gouvernement a récemment annoncé l’arrêt de l’enregistrement, dans la capitale Kigali, de nouveaux moto-taxis à moteur à partir de janvier 2025.

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  • 7 months later...

https://www.lefigaro.fr/international/benin-des-militaires-annoncent-demettre-de-ses-fonctions-le-president-talon-20251207

Des militaires annoncent «démettre de ses fonctions» le président Talon

Selon les informations de Jeune Afrique , les militaires auraient tenté de prendre d’assaut la résidence présidentielle mais auraient été repoussés. Ils ont en revanche «pris le contrôle du siège de la télévision nationale, qui passait ce dimanche matin en boucle leur message»,

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Ils étaient une poignée, commandés par un lieutenant. Les images diffusées par la télévision nationale montrent des soldats à moitié débraillés et qui n'ont pas l'air motivés ou... non faisons simple, sur l'image, ils ont l'air de sortir d'un mauvais cosplay de BF6. 

Tout ça est une pantalonnade. 

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Le compte Twitter de Casus Belli continue de donner des infos.

En vrac :

  • une partie des mutins serait retranché dans un camp militaire de la capitale
  • le chef du groupe serait toujours au Bénin
  • des appareils nigérians se sont posés dans la capitale, il a aussi été question d'appareils français et ivoiriens (mais de mémoire, je ne sais pas qui s'est posé, qui avait quoi en réserve et qui a assassiné le colonel Moutarde dans la cave avec le chandelier)
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Le Nigéria a bombardé des cibles a Cotonou !

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/12/07/apres-la-tentative-de-coup-d-etat-au-benin-le-nigeria-a-frappe-des-cibles-a-cotonou_6656406_3212.html

...La Cedeao a annoncé, de son côté, dimanche soir déployer des soldats au Bénin. Dans un communiqué, l’organisme régional dit avoir « ordonné le déploiement immédiat d’éléments de la Force en attente », des troupes venant du Nigeria, de Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Ghana, afin de soutenir « le gouvernement et l’armée républicaine du Bénin » et « préserver l’ordre constitutionnel »....

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Il y a 13 heures, collectionneur a dit :

Le Nigéria a bombardé des cibles a Cotonou !

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/12/07/apres-la-tentative-de-coup-d-etat-au-benin-le-nigeria-a-frappe-des-cibles-a-cotonou_6656406_3212.html

...La Cedeao a annoncé, de son côté, dimanche soir déployer des soldats au Bénin. Dans un communiqué, l’organisme régional dit avoir « ordonné le déploiement immédiat d’éléments de la Force en attente », des troupes venant du Nigeria, de Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Ghana, afin de soutenir « le gouvernement et l’armée républicaine du Bénin » et « préserver l’ordre constitutionnel »....

Et on était impliqués a priori avec un VADOR:

Pas plus d'infos.

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Il y a 13 heures, collectionneur a dit :

S’il est salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d’avoir opéré un virage autoritaire dans un pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_Talon#Interdiction_des_partis_d'opposition_lors_des_élections_législatives_de_2019

Les élections législatives de 2019 ne voient concourir que deux listes, toutes deux favorables à Patrice Talon[25].

Le taux de participation chute à 23 %, contre près de 75 % en 2015[20]. Il s'agit du taux de participation le plus faible de l'histoire du pays[28].

À l'approche de la présidentielle de 2021, le président sortant est théoriquement le seul à pouvoir présenter sa candidature. Une révision constitutionnelle votée à l'unanimité du nouveau Parlement en novembre 2019 impose en effet aux candidats d'obtenir les parrainages d'au moins 10 % du total des députés et des maires, soit 16 parrainages. Or, les 160 élus concernés — 83 députés et 77 maires — appartiennent quasiment tous à la majorité présidentielle[29].

https://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_béninoise_de_2021

Patrice Talon 86,30 %

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https://www.france24.com/fr/afrique/20251208-bénin-ce-que-l-on-sait-tentative-coup-d-état-contre-patrice-talon

Dès dimanche, des sources militaires ont indiqué à l'AFP qu'une douzaine de soldats avaient été arrêtés. Et une source sécuritaire précisait que des auteurs de la tentative de coup d'État étaient parmi eux.

Selon une source proche du dossier, le lieutenant-colonel Pascal Tigri est toutefois en fuite.

Cet officier a notamment été déployé dans l'opération Mirador, dans le nord du pays, face aux jihadistes, selon un de ses proches. Il avait également servi au Mali au sein de la mission onusienne de la Minusma.

En novembre 2024, il avait été remplacé à la tête du 3e groupement inter-armes de la garde nationale.

La présidentielle d'avril 2026 occupe les esprits des Béninois. Si Patrice Talon se retire après deux mandats de cinq ans, conformément à la Constitution, son dauphin, le ministre des Finances Romuald Wadagni est archi-favori.

Et pour cause : le principal parti d'opposition est exclu du scrutin faute de parrainages suffisants et Romuald Wadagni affrontera un seul rival, un opposant qui se dit lui-même "modéré".

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https://www.bbc.com/afrique/articles/c8xdrp8xq2qo

Le lieutenant-colonel Tigri Pascal, le leader du putsch, apparu dimanche à la télévision nationale avec un groupe de soldats, est membre de la Garde nationale.

Le lieutenant-colonel Pascal Tigri, âgé d'une quarantaine d'années, était jusqu'ici le commandant des forces spéciales de la Garde nationale, un corps d'élite. Les meilleurs éléments de cette unité créée en 2020 composent les forces spéciales. "Ces commandos sont extrêmement bien formés", confie une source militaire.

Habitués aux opérations les plus délicates, ils interviennent notamment lors de missions de sauvetage d'otages et d'autres missions difficiles. Ils disposent également d'un entraînement leur permettant de survivre plusieurs semaines en pleine brousse, ajoute la source.

Le lieutenant-colonel Tigri figurait parmi les officiers ayant joué un rôle actif dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l'opération Mirador.

Déclaré en fuite, selon les médias locaux, il serait activement recherché par les forces armées loyalistes.

https://www.jeuneafrique.com/1747593/politique/tentative-de-coup-detat-au-benin-ce-que-lon-sait-du-role-de-la-france/

Emmanuel Macron et Patrice Talon ont échangé par téléphone alors que la tentative de coup d’État était toujours en cours, dimanche 7 décembre. Le président français a ensuite plaidé auprès de Bola Tinubu en faveur d’une intervention du Nigeria.

Selon nos informations, le chef de l’État français a fait savoir à son homologue béninois qu’il avait prépositionné à Cotonou des membres des forces spéciales...

Modifié par Wallaby
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https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251209-tentative-coup-état-bénin-intervention-cédéao-discussions-nigeria-côte-d-ivoire

Comment l’intervention de la Cédéao a été décidée

Les Nigérians, se sentant un peu visés, rassurent : « Ça ne sera pas comme le cas du Niger où nous avons annoncé une intervention qui n’a pas eu lieu ». Le président en exercice de la Cédéao et président de la Sierra Leone, le général Julius Maada Bio, martèle : « C’est une question de crédibilité. Si nous n’intervenons pas cette fois-ci au Bénin, c’en est fini pour notre organisation ». C'est en tout cas ce que rapporte un interlocuteur. 

Au final, la force régionale sera composée des troupes de quatre pays : le Nigeria, le Ghana, la Côte d'Ivoire, et la Sierra Leone. Mais si l’intervention contre les putschistes a été rapide et efficace, c’est aussi et surtout parce que la France a apporté sa contribution essentiellement en termes de renseignements sur le terrain.

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https://www.rfi.fr/fr/podcasts/grand-reportage/20230925-dans-le-nord-du-bénin-l-opération-militaire-mirador-face-à-la-pression-terroriste (25 septembre 2023)

En mai 2019, l’enlèvement de deux Français au Bénin, et l’assassinat de leur guide béninois, fait monter le niveau d’alerte sécuritaire dans les départements du Nord. Depuis, le pays fait face à des attaques de terroristes implantés au Sahel qui cherchent à étendre leurs actions vers les pays du Golfe de Guinée. Pour contrer cette menace et sécuriser les frontières, l'armée a lancé, début 2022, l'opération Mirador. 3 000 militaires, dans ces zones dont certaines sont devenues difficiles d’accès pour les journalistes. L’état-major béninois a accepté d’y emmener plusieurs médias, dont RFI, pendant une semaine. 

[Grand reportage - 19 minutes]

L'immense réserve [de Pendjari] qui accueillait en moyenne 6000 visiteurs chaque année est fermée aux touristes depuis un peu moins de 2 ans. [quelques rares touristes la visitent en 2025 grâce à la construction d'un aéroport - voir ci-dessous]

https://www.kas.de/fr/web/sipodi/veranstaltungsberichte/detail/-/content/opperation-mirador-au-benin-l-etat-major-general-et-le-programme-sipodi-sont-en-phase (séminaire d’évaluation, tenu les 3 et 4 juillet 2024 à Parakou)

Les échanges ont permis de répondre à plusieurs enjeux majeurs :

Analyser les résultats de l’Opération Mirador et tirer des enseignements pour l’avenir.

Identifier les faiblesses de l’opération et proposer des ajustements stratégiques.

Renforcer les actions engagées et optimiser les modes de communication opérationnelle.

Contrer la propagande terroriste en mettant en avant les succès de l’opération.

Favoriser la confiance des populations en assurant une meilleure communication sur les efforts sécuritaires de l’État.

En soutenant cette initiative, SIPODI contribue non seulement à la professionnalisation des forces armées africaines, mais aussi à une meilleure démocratisation de l’information en matière de redevabilité et de transparence.

L’État-Major Général des Armées du Bénin a exprimé sa profonde reconnaissance envers la KAS et le Programme SIPODI pour leur soutien décisif dans l’organisation et la réussite de cet événement.

https://www.benin-voyage-afrique.online/safari-afrique (2021 ?)

Présentation du Pendjari Safari Lodge

Votre hébergement est implanté à 50 km de l’entrée du parc au cœur du parc de la Pendjari, Il est alimenté par des panneaux solaires, et se situe en face d’une mare sur une colline, de la terrasse du Lodge vous observez les animaux venant s’abreuver

Le Lodge fermera pour cette saison le 15 Aout 2022.

Tente Deluxe dans le Parc de la Pendjari

Détendez-vous le soir, après votre safari, dans une grande tente de 47 mètres carrés qui surplombe les points d'eau de la Pendjari. Cet tente safari, climatisée, dispose d’un coin salon avec bureau et sofa, d’une chambre avec un lit double équipé d’une moustiquaire, d’une salle bain avec douche eau chaude eau froide, toilette et une douche extérieure privée.

20251112_benin-fcv_cle892a15-6b03a.jpg

source https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/benin/#securite (8 décembre 2025)

En raison d’activités possibles de groupes armés et du risque d’enlèvement, il est formellement déconseillé de se rendre dans :

les zones frontalières du Burkina Faso et du Niger ;

la totalité des parcs nationaux de la Pendjari et du W, les zones mitoyennes à ces parcs ;

la ville de Banikoara et ses environs immédiats ;

la frontière nord-ouest avec le Togo ;

la frontière nord-est avec le Nigéria jusqu’aux environs de la ville de Nikki.

https://theconversation.com/benin-pourquoi-les-djihadistes-ciblent-les-parcs-nationaux-253605 (mai 2025)

Des attaques djihadistes coordonnées ont visé des positions militaires béninoises dans le parc national du W, le 17 avril 2025, au nord du pays. Le dernier bilan officiel fait état de 54 soldats tués, ce qui en fait l'attaque la plus meurtrière jamais enregistrée contre l'armée béninoise.

Quelques semaines auparavant, le 8 janvier, une attaque près de Karimama, dans la même zone, a coûté la vie à une trentaine de militaires. Ces attaques illustrent la menace grandissante qui pèse sur la partie nord du pays et en particulier sur cette aire protégée.

Depuis 2019, en effet, le Parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, est la cible privilégiée de groupes armés, notamment affiliés au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM).

Située au nord du Bénin, la Réserve de biosphère de la Pendjari (RBP), également connue sous le nom de Parc national de la Pendjari, est la cible récurrente de groupes armés depuis 2019, tout comme ses environs. Plus de 120 militaires ont été tués tués entre 2021 et 2024. Sans compter les civils et le carnage sur la faune et la flore.

Depuis 2018, les groupes Ansar-ul Islam, Serma, Sékou muslimou et Abou Hanifa opérant au Burkina Faso – assimilés à des djihadistes – agissent pour la plupart sous l’égide du JNIM, la branche d’Al Qaïda au Sahel. Des luttes sanglantes sont engagées pour conquérir des territoires forestiers spéciaux, ce que j’ai appelé le « djihadisme des aires protégées ».

Les groupes armés travaillent avec les trafiquants d’essence frelatée (?) en provenance du Nigéria, appelée au Benin le “Kpayo”. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Kpayo Il ne s'agit pas nécessairement d'un produit frelaté ou de mauvaise qualité.) Ils achètent chez eux, chaque semaine, des milliers de litre d’essence à des prix exorbitants.

Les raisons politiques sont liées à l’absence de l’État, malgré l’opération anti-terroriste Mirador lancée en 2021 avec un déploiement de plus de 3000 soldats. Depuis la première attaque de 2019, plus de 120 millions de dollars ont été alloués pour la sécurité du pays. Or le nombre d’attaques et d’enlèvements a augmenté, malgré l’existence d’une unité spéciale pour lutter contre les insurgés dans la région Nord du Bénin. C’est dans le secteur de Porga, vers le Burkina Faso, que les Forces armées béninoises (FAB) maitrisent le plus les incursions meurtrières.

Les collaborations sous-régionales entre États sont presque inexistantes. L’Initiative d'Accra, composée de 5 pays – Bénin, Burkina Faso, Ghana, Côte d’ivoire et Togo – lancée depuis 2017, semble stagner depuis la désintégration de certains États de la Cedeao. Une véritable force régionale capable de contrecarrer les activités de ces groupes armés est nécessaire.

Le Bénin développe certes un partenariat militaire avec la France. Mais les querelles diplomatiques entre le Bénin et ses voisins – Niger et Burkina – et la politique ambivalente du Togo qui « menace » de rejoindre l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – ne sont pas des facteurs favorisant une coopération régionale militaire efficace.

Il y a une baisse significative du nombre de touristes qui ne se rendent presque plus par route au parc.

Les cascades de Tanougou non loin du parc, les plus prisées par les touristes, sont pratiquement fermées au public.

Avec l’aide des APN et des FAB, la sécurité du parc a été immensément renforcée car fortement militarisée – avec un « camp avancé » – à l’intérieur même du parc. Une piste d’atterrissage, sans impact sur la valeur universelle exceptionnelle, a été construite dans le parc depuis 2019. C’est d’ailleurs sur cette piste qu’atterrissent les aéronefs des rares touristes qui visitent le Pendjari aujourd’hui.

Il n'est pas trop tard pour contrecarrer la montée du djihadisme dans cette zone. L'espoir est toujours permis si la Cedeao s’investit davantage dans la coopération militaire avec le Benin.

A l'état actuel des choses dans le Sahel, il est quasi impossible pour un État de lutter seul contre les groupes armés qui sont souvent plus informés et maitrisent mieux les terrains d’opération que les États. Il faudrait une synergie politique et une volonté de cooperation commune;

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Le 07/12/2025 à 22:02, gustave a dit :

Le gars derrière le déclamateur à droite (pour nous) a l'air particulièrement affuté.

Et on reprendra pour tous le réglage du casque. :rolleyes:

 

Attends déjà y a un casque...

Le 07/12/2025 à 22:47, collectionneur a dit :

Le Nigéria a bombardé des cibles a Cotonou !

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/12/07/apres-la-tentative-de-coup-d-etat-au-benin-le-nigeria-a-frappe-des-cibles-a-cotonou_6656406_3212.html

...La Cedeao a annoncé, de son côté, dimanche soir déployer des soldats au Bénin. Dans un communiqué, l’organisme régional dit avoir « ordonné le déploiement immédiat d’éléments de la Force en attente », des troupes venant du Nigeria, de Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Ghana, afin de soutenir « le gouvernement et l’armée républicaine du Bénin » et « préserver l’ordre constitutionnel »....

Oui et bon...autant les aviateurs nigérians (et leurs JTAC) ne sont pas des manches, autant là renseigner, désigner et guider précisement en zone urbaine en étant aussi précis...c'est pas un sport de masse. C'est le moment où je me suis dit "tiens, on a mis notre nez là-dedans nous ?" ^^

 

Ils vont être comme des fous dans l'AES, je me marre rien qu'à l'imaginer. :laugh:

 

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https://www.revueconflits.com/benin-le-coup-detat-qui-dit-tout-haut-ce-que-la-region-murmure/

 

Un article remarquable !

 

"Bénin : le coup d’État qui dit tout haut ce que la région murmure

par Fiacre Vidjingninou

La tentative de renversement à Cotonou n’est pas qu’un accident interne. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large : la projection d’influence du Sahel vers les États côtiers, sur fond de rupture politique avec la CEDEAO, de corridors convoités et de guerre des récits.

 

Fiacre Vidjingninou est docteur en sociologie politique et militaire, chercheur principal au Béhanzin Institute, chercheur associé Sénior au Egmont Institute, et enseignant à École Nationale Supérieure des Armées (ENSA – Bénin).

 

Le dimanche où tout a vacillé

Cotonou dort encore lorsque les premiers coups de feu claquent. Le 7 décembre 2025, à 4h30 du matin, les hommes du lieutenant-colonel Pascal Tigri, franchissent les grilles de la télévision nationale. Dans les quartiers populaires, personne ne comprend immédiatement ce qui se joue. Mais ceux qui connaissent la grammaire des putschs africains savent que le choix de Tigri n’est pas anodin. Commandant des forces spéciales rattachées à la Garde nationale, l’officier n’est pas de ceux qu’on envoie mater une mutinerie de garnison. C’est un scalpel, pas un marteau – l’instrument des coups pensés pour décapiter un régime avant que quiconque n’ait le temps de réagir.

Ce qui frappe, c’est la simultanéité des événements. Alors que les tirs résonnent encore à Cotonou, le Béninois Kemi Seba – conseiller du général Tiani à Niamey et figure du panafricanisme pro-AES – annonce déjà la chute de Patrice Talon sur les réseaux sociaux. Trop tôt. Beaucoup trop tôt. Cette précipitation en dit long : soit l’homme savait, soit il avait reçu des consignes d’amplification bien avant l’issue. L’objectif était limpide – créer un fait accompli médiatique, provoquer des ralliements opportunistes, imposer le récit d’un soulèvement populaire contre un « dictateur pro-français ».

L’intervention nigériane va tout casser, appuyée au sol par les Forces spéciales françaises au Bénin depuis une année et demie pour la création et la formation des Forces spéciales du Bénin. Frappes aériennes, feu vert du Sénat pour un déploiement terrestre. En quelques heures, la tentative s’effondre. Mais pour ceux qui observent la région depuis des années, l’épisode a révélé bien plus qu’un coup raté : une mécanique de projection qui dépasse largement les frontières béninoises.

La piste sahélienne

Que s’est-il vraiment passé dans les semaines précédant le 7 décembre ? Les éléments qui filtrent dessinent un scénario de facilitation extérieure plutôt que de commandement direct. Des sources proches de l’enquête évoquent des contacts entre certains putschistes et des intermédiaires nigériens – des rencontres discrètes, un soutien logistique et financier. Le profil de Tigri lui-même interroge : un officier des forces spéciales, rompu aux techniques de prise d’objectifs critiques, ne se lance pas dans une telle aventure sur un coup de tête.

L’Alliance des États du Sahel n’a pas nécessairement tiré les ficelles dans les moindres détails. Mais elle a patiemment construit l’écosystème qui rend ce genre d’opération possible : un narratif de délégitimation du régime Talon martelé depuis des mois, des réseaux d’influence travaillant l’opinion béninoise sur les réseaux sociaux, des relais sanctuarisés au Niger. Les suites judiciaires confirment cette lecture. Un juge d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a lancé deux mandats d’arrêt internationaux contre Kemi Seba et Sabi Sina Korogoné, figure de l’opposition béninoise. Il leur est reproché d’être de connivence avec les mutins – formulation qui dessine une architecture de complicités où se rejoignent l’écosystème panafricaniste pro-AES, des relais politiques intérieurs et les exécutants en treillis.

C’est là toute la subtilité de la méthode – et Moscou procède de façon identique en Afrique subsaharienne : façonner les environnements plutôt que commander directement, de sorte que les acteurs locaux agissent dans le sens voulu en croyant servir leurs propres intérêts.

Le calcul est simple. Si le coup réussit, l’AES gagne un allié côtier et achève d’encercler ce qui reste des positions françaises. S’il échoue, elle ne paie aucun prix – pas de pertes, pas d’empreinte compromettante – tout en ayant testé les défenses adverses et repéré leurs failles pour la prochaine tentative.

Pourquoi le Bénin

Pour comprendre l’acharnement, il faut regarder une carte – et un tuyau. Le pipeline reliant le champ pétrolier d’Agadem au terminal de Sèmè-Kpodji n’est pas une infrastructure parmi d’autres. Pour Niamey, c’est une artère vitale, le seul passage pour transformer le brut nigérien en devises. Depuis juillet 2023, le Niger du général Tiani s’est engagé dans une stratégie de « continentalisation » – rupture avec Paris, rapprochement avec Moscou, alliance avec les juntes voisines. Mais cette émancipation proclamée bute sur une réalité têtue : le Niger reste enclavé, et ses ressources ne valent rien sans accès à la mer.

Voilà le nœud du problème. S’affranchir de l’Occident tout en dépendant de ports contrôlés par des États alignés sur la CEDEAO, c’est construire sur du sable. D’où la tentation d’une sécurisation préemptive : plutôt qu’attendre qu’un Bénin hostile ferme les vannes, installer à Cotonou un régime ami.

Le Bénin offre par ailleurs un terreau favorable. Au nord, la menace jihadiste n’est plus une abstraction. Des katibas venues du Burkina Faso franchissent régulièrement la frontière, le parc W est devenu un sanctuaire. Cette réalité nourrit des frustrations dans l’armée béninoise : soldats envoyés au front sans grande logistique, officiers oubliés dans les promotions. Ces griefs corporatistes sont du pain béni pour qui veut retourner une garnison.

Le rôle des voisins

La géographie commande. Entre le Niger et le Bénin, la frontière n’existe que sur les cartes. Dans les faits, c’est un espace poreux où circulent marchands, contrebandiers, bergers transhumants – et, à l’occasion, des émissaires plus discrets. Les services de renseignement béninois ne peuvent pas surveiller chaque piste, chaque marché frontalier, chaque conciliabule nocturne. Cette porosité est une aubaine pour qui veut préparer un coup sans laisser de traces.

Le Togo voisin joue un jeu trouble. Le régime Gnassingbé, autoritaire, a toujours su louvoyer entre les camps. Sans rejoindre l’AES, Lomé maintient des canaux ouverts avec les juntes sahéliennes et se garde bien de les condamner trop fort. Cette ambivalence crée une zone grise commode – un espace où des contacts peuvent se nouer, où des intermédiaires peuvent opérer sans être inquiétés.

L’incident du C-130 nigérian contraint d’atterrir au Burkina Faso au lendemain du putsch manqué donne la mesure des tensions. Ouagadougou a immédiatement crié à la provocation hostile. On est loin des déclarations de bon voisinage. La CEDEAO, jadis forum de régulation des crises, est devenue elle-même l’enjeu du conflit. Quand le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait en janvier 2024, ils ont consommé une sécession institutionnelle sans précédent depuis les indépendances. L’Afrique de l’Ouest n’est plus une région ; c’est un champ de bataille.

Ce qui vient…

Le putsch a échoué, mais l’ambition qu’il révèle ne s’évanouira pas. L’AES peut choisir l’usure : multiplier les tentatives, forcer Abuja et Paris à intervenir encore et encore, créer une instabilité chronique qui finira par épuiser les défenseurs. Elle peut aussi contourner l’obstacle en visant des proies plus faciles – le Togo des Gnassingbé, régime sans légitimité populaire, ou le Ghana, démocratie fragilisée par la crise économique.

Pour la France, l’enjeu dépasse le Bénin. Après les humiliations du Mali, du Burkina Faso et du Niger, Cotonou est l’un des derniers points d’ancrage en Afrique de l’Ouest francophone. Paris a activé ses réseaux le 7 décembre, partagé ses informations avec le Nigeria. Mais cette victoire tactique masque un piège : plus la France soutient Talon, plus elle le désigne comme « l’homme de Paris » – un label devenu toxique.

Le Nigeria reste la clef. Sans Abuja, le putsch aurait probablement réussi. Mais le géant ouest-africain ploie sous ses propres fardeaux : Boko Haram, criminalité endémique, naira en chute libre. Combien de temps pourra-t-il jouer les gendarmes régionaux ?

Le scénario le plus probable est l’escalade contrôlée : une succession de crises, chacune repoussée au prix d’efforts croissants, dans une guerre d’usure où l’AES mise sur la lassitude de ses adversaires. L’histoire enseigne que, dans ce type de confrontation, l’attaquant choisit le moment et le lieu ; il lui suffit de réussir une fois.

Ce qui s’est joué à Cotonou n’est pas une affaire béninoise. C’est la première bataille d’une guerre pour le contrôle des littoraux – et la confirmation d’une vérité vieille comme le monde : qui tient les ports tient la respiration des terres enclavées. Le golfe de Guinée est devenu la nouvelle ligne de front."

 

Je vais rester très prudent sur un narratif qui de fait nous arrange bien nous français. Je suis entre autre étonné que l'on sache beaucoup maintenant (j'imagine que les mutins prisonniers parlent), mais que l'on est pas su avant (l'article a un côté "tous le monde savait").

Mais cette guerre hybride mené par l'AES est aussi une réalité. Si cette version a un fond de vérité, cela montre les capacités remarquables des juntes à mener une guerre hybride en exploitant les panafricanismes (voir si soutien d'un SR étranger ou pas cependant). Cela montre aussi que des Kemi Seba ou des Nathalie Yamb ne sont pas du tout de petits influenceurs inconséquents.

L'honnêteté m'oblige cependant à préciser que Kemi Seba était déjà un opposant politique au Bénin, et que donc du coup le mandat international est aussi de bonne guerre.

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https://www.bbc.com/afrique/articles/cx2dp6djr1mo

"Le coup d'État manqué au Bénin : les mutins ont-ils profité d'un moment de « faiblesse » ?

Author, Paul Njie

Role, BBC Africa

 

Lorsque le président du Bénin, Patrice Talon, a survécu à une tentative de renversement par un groupe de soldats rebelles dimanche 7 décembre, il a salué le « sens du devoir » de l'armée loyaliste qui a déjoué le coup d'État.

Mais sa célébration de la victoire n'a pas suffi à freiner les réflexions généralisées sur les éventuelles défaillances qui auraient pu nourrir l'ambition des mutins.

Le président a qualifié les motivations des soldats mécontents de « fallacieuses », affirmant que leur acte risquait de plonger la nation ouest-africaine dans une aventure désastreuse.

Cependant, le groupe de soldats a dénoncé ce qu'il a qualifié de mauvaise gestion de la sécurité dans le nord du pays par le président Talon, où les affiliés d'Al-Qaïda du JNIM sèment le chaos.

Les djihadistes qui cherchent à s'étendre au-delà du Sahel ont mené une série d'incursions au Bénin ces dernières années, soulevant des questions sur la capacité de l'armée à contrer cette menace.

Incursions djihadistes

L'une des attaques les plus violentes du JNIM a eu lieu en avril 2025, lorsque le groupe a revendiqué la mort d'environ 70 soldats béninois lors de deux raids distincts contre des postes militaires dans la province nord-est de Kandi. Il s'agit vraisemblablement du plus grand nombre de victimes revendiqué par les insurgés au Bénin.

Selon les analystes, depuis 2019, année où le pays a connu sa première attaque djihadiste, les assauts islamistes semblent s'être multipliés malgré le soutien de ses partenaires internationaux et les efforts du gouvernement pour protéger ses frontières nordiques avec les pays du Sahel, sujets à l'insurrection.

Rien qu'en 2023, les groupes extrémistes auraient mené un total de 171 attaques dans ce pays côtier, contre 71 l'année précédente.

Les soldats mutins qui voulaient renverser le président Talon ont également fait référence à d'autres événements nationaux qui, selon eux, ont révélé les faiblesses du président âgé de 67 ans en matière de gouvernance.

Méfiance à la maison ?

Le Dr Jude Mutah, expert en démocratie et gouvernance, estime que le climat qui règne à l'approche de l'élection présidentielle de l'année prochaine a également pu contribuer à la tentative de coup d'État.

« Même si Talon a promis de se retirer, certains acteurs peuvent craindre la forme que prendra la transition : qui va gagner, qui sera exclu et qui contrôlera l'appareil sécuritaire », explique-t-il, tout en évoquant la possibilité que les putschistes aient voulu tirer profit de l'incertitude caractéristique de la période préélectorale.

« Dans de nombreux coups d'État, le timing est moins une question d'idéologie que d'exploitation d'un bref moment de faiblesse perçue », a déclaré le Dr Mutah à la BBC.

Le dirigeant sortant avait déjà désigné le ministre des Finances Romuald Wadagni comme son successeur et candidat du parti au pouvoir aux élections d'avril. Pourtant, aussi prometteur que cela puisse paraître, il s'est avéré difficile de convaincre ses détracteurs qu'il allait partir pour de bon.

Certains ont avancé qu'il cherchait à conserver une forme de contrôle indirect même après avoir quitté le pouvoir.

Dans une décision plutôt surprenante, le Parlement du pays a approuvé en novembre un amendement constitutionnel visant à prolonger la durée du mandat présidentiel et celui des élus de cinq à sept ans. Il a également approuvé la création d'un Sénat, qui devrait être composé principalement d'anciens chefs d'État et d'autres dignitaires.

Les détracteurs ont déclaré que Talon nourrissait des projets de rejoindre le Sénat et d'exercer une influence sur le prochain président.

« Ces mesures ont alimenté l'impression que le champ politique se rétrécit, avec des règles réécrites à l'approche des élections, une concurrence filtrée par les soutiens politiques et des personnalités importantes entraînées dans des batailles juridiques », ajoute le Dr Mutah, qui a précédemment travaillé au National Endowment for Democracy (NED) et à l'United States Institute of Peace (USIP) à Washington, DC.

Parmi les personnalités impliquées dans des affaires judiciaires figurent Olivier Boko, homme d'affaires prospère et ancien protégé du président Patrice Talon, ainsi que l'ancien ministre des Sports Oswald Homeky.

Les deux hommes ont été condamnés à vingt ans de prison pour « complot contre l'État » et corruption.

Avec le soutien de M. Homeky, l'ambition de M. Boko de succéder à M. Talon à la présidence était un secret de polichinelle ; elle a malheureusement abouti à son accusation d'avoir fomenté un coup d'État contre celui qui le considérait comme ses « yeux » et ses « oreilles » dans ce pays riche en coton.

En effet, dans une interview accordée à Jeune Afrique, M. Talon a déclaré : « Je n'ai jamais sérieusement cru qu'Olivier Boko convoitait le poste que j'occupe. »

Mais le Dr Mutah soutient qu'un raisonnement aussi restrictif pourrait très bien déclencher un coup d'État.

« Lorsque la politique commence à ressembler à un cercle fermé, certaines personnes, en particulier au sein des forces armées soumises à des tensions, commencent à rationaliser des « raccourcis » extra-constitutionnels. »

Il précise toutefois que sa position n'est pas d'absoudre les auteurs du coup d'État de tout acte répréhensible, mais plutôt d'aider à expliquer pourquoi un discours « déstabilisateur » peut tenir la route.

Au contraire, Mucahid Durmaz, analyste senior pour l'Afrique chez Verisk Maplecroft, une société spécialisée dans le renseignement sur les risques, estime que le coup d'État manqué pourrait potentiellement être bénéfique pour le président.

Il soutient qu'il est « susceptible d'encourager le président Talon à consolider davantage l'influence de son parti sur les institutions de l'État, dans le but d'assurer la victoire de son successeur désigné lors des prochaines élections ».

Dynamique régionale et question de la stabilité

Le Bénin a souvent été considéré comme un pays stable et démocratique dans une région géopolitiquement instable, marquée par des coups d'État, l'insécurité, l'instabilité politique et le recul de la démocratie.

Plusieurs de ses voisins, tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée-Bissau, ont déjà connu une série de coups d'État qui, selon les analystes, pourraient menacer davantage la stabilité de toute la région de l'Afrique de l'Ouest.

Face à un tel scénario, le bloc régional de la CEDEAO a déclaré qu'il déployait une force d'intervention au Bénin pour aider les autorités à maintenir l'ordre constitutionnel et l'intégrité nationale. L'organisation a clairement affiché son désir de voir la stabilité et la démocratie s'épanouir.

Pendant ce temps, le jour du coup d'État, des avions de combat nigérians ont mené des frappes aériennes à Cotonou pour déloger les soldats rebelles. Le Nigeria partage une frontière avec le Bénin, et la tentative de coup d'État a donc renforcé les craintes d'un éventuel effet de contagion.

« La réponse rapide et énergique du Nigeria et de la CEDEAO dans son ensemble contraste avec l'incapacité ou le refus du bloc à prévenir ou à inverser d'autres coups d'État au cours des cinq dernières années », explique M. Durmaz, faisant référence à l'approche contrastée adoptée lorsque des soldats ont pris le pouvoir dans les pays voisins, en particulier au Sahel.

Les dirigeants du Sahel se sont tournés vers la Russie pour obtenir un soutien militaire et ont accusé certains de leurs voisins de collusion avec la France pour déstabiliser leurs pays.

Alors que le Bénin compte sur l'aide de ses partenaires régionaux pour maintenir la stabilité nationale, l'avenir du pays reste imprévisible.

Le vainqueur des élections d'avril 2026 aura la tâche difficile de protéger le pays contre les putschistes tout en sécurisant ses frontières contre les insurgés expansionnistes."

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Alors bon, quand je parle d'acteurs de l'influence, illustration... :biggrin: 

 

Justification du moyen putsch militaire, la France n'assume pas son échec en Afrique, la Russie est l'alliée naturelle de ces pays africains (et pas la France), CEDEAO = France, pour avoir un port naturel ça justifie tout (voir plus bas le Togo, en fait c'est déjà le cas...), le Niger et l'uranium c'est visiblement injuste en terme de jugement rendu (mais il dit pas pourquoi, tu m'étonnes ! ^^). Je dois dire que j'y vois un peu une posture de "Il faut saboter la France car je sais qu'elle est le mal incarné pour l'Afrique", peut importe le reste (à qui ça profite etc.). Disclaimer : je n'ai jamais nié la réalité de la françafrique, mieux je la dénonce de longue date.

Je vais quand même louer le travail du journaliste interviewer. Y a des leçons à prendre.

 

Ce à quoi Juan Branco fait référence dans la relation Afrique-Russie (si j'ai bien compris) : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/11/25/a-lome-au-togo-la-marine-militaire-russe-a-desormais-un-acces-privilegie-au-port_6654710_3212.html

J'ai pas accès à tous l'article.

"La marine militaire russe a désormais un accès privilégié au golfe de Guinée

D’après l’accord de coopération entre la Russie et le Togo, avalisé le 19 novembre lors de la visite du président Faure Gnassingbé à Moscou, les deux pays pourront utiliser leurs ports militaires respectifs.

Il ne l’avait pas accueilli en Russie depuis 2019. Mercredi 19 novembre, c’est tout sourire que Vladimir Poutine a reçu Faure Gnassingbé, le président du conseil togolais, sous les ors du Kremlin. Symbole de leur bonne entente et du rapprochement entre leurs deux pays : l’annonce de la réouverture prochaine de leurs ambassades à Lomé et à Moscou, respectivement fermées depuis 1992 et 1999.

Durant leur entretien, les deux hommes ont évoqué leur partenariat en matière commerciale, énergétique ou encore agricole. Mais c’est surtout sur le plan militaire qu’ils ont fait avancer leur relation. Vladimir Poutine et Faure Gnassingbé ont en effet validé un nouvel accord bilatéral en la matière, annoncé au printemps et ratifié, le 25 octobre, par la Douma, le Parlement russe.

Ce texte, qui prévoit la formation de militaires togolais par des instructeurs russes, mais aussi le partage de renseignements ou encore la tenue d’exercices militaires conjoints, indique que les deux pays pourront utiliser leurs ports militaires respectifs. Un joli coup pour la Russie, qui obtient de cette façon un nouvel ancrage dans le golfe de Guinée, où ses navires de guerre et ses avions militaires pourront désormais faire escale et donc se positionner à l’intersection des principales routes maritimes reliant l’Afrique,[...]"

 

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Juan Branco, Kami Seba, ça part fort.

Pour le reste, un truc qui me chiffonne : chaque fois qu'on parle de "les Russes ont obtenu un port". Pour faire quoi ? Avec quels moyens ? Quels effectifs ? Quelle doctrine ? Ce drapeau rouge qui ne correspond à aucune réalité tangible sur le terrain, à part la visite bi-décennale d'une frégate avec un ravitailleur ? Tout ça n'est que du vent et une mesure active de plus en plus éventée. Ca fait peur à l'utilisateur standard de l'info en continu et des RS mais concrètement, nada.

Modifié par Ciders
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à l’instant, pascal a dit :

Sans y envoyer un bâtiment ils pourront y faire beaucoup plus facilement du renseignement... Et y développer potentiellement leur influence sur un large spectre tout en limitant celle des autres.

Pas sûr qu'ils aient besoin d'un port pour y faire du renseignement. L'ambassade paraît nettement plus utile sur ce point, notamment pour y envoyer du personnel sous couverture et mener des opérations d'influence via les réseaux culturels ou médiatiques. 

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Autre interview, elle nous intéressera ici :

 

C'est une recopie de RFI. Intéressant de voir qu'un média béninois interview l'avocat de Kémi Seba et partage RFI. Équilibré.

Les FS françaises ont visiblement réagit très vite. Il parle d'aide au ratissage de la dernière base des militaires putschistes.

Il est question d'un avion nigérian, pas d'un drone (ce qui m'étonne un peu). JF-17 avec Aselpods ?

La cinématique des militaires béninois loyalistes parait vraiment efficace si on s'en tient à ce narratif. L'interviewé parait surpris du putsch. 

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il y a 58 minutes, Ciders a dit :

Juan Branco, Kami Seba, ça part fort.

Pour le reste, un truc qui me chiffonne : chaque fois qu'on parle de "les Russes ont obtenu un port". Pour faire quoi ? Avec quels moyens ? Quels effectifs ? Quelle doctrine ? Ce drapeau rouge qui ne correspond à aucune réalité tangible sur le terrain, à part la visite bi-décennale d'une frégate avec un ravitailleur ? Tout ça n'est que du vent et une mesure active de plus en plus éventée. Ca fait peur à l'utilisateur standard de l'info en continu et des RS mais concrètement, nada.

Oui désolé, pour un samedi paisible en famille j'y vais un peu fort. :laugh:

Ici je pense que l'on parle tout simplement du débouché vers l'AES (entre autre). Donc pas "rien". Et ça vient se poser à côté des intérêts équivalents français et chinois.

...et effectivement il est normal que certains pays se tournent vers la Russie en terme de posture idéologique, figure de proue des BRICS toussa.

il y a 52 minutes, Ciders a dit :

Pas sûr qu'ils aient besoin d'un port pour y faire du renseignement. L'ambassade paraît nettement plus utile sur ce point, notamment pour y envoyer du personnel sous couverture et mener des opérations d'influence via les réseaux culturels ou médiatiques. 

Je pensais pas mal aux flux d'armements.

Mais un point de ravitaillement dans le Golfe de Guinée c'est pas rien. Surtout si les ukrainiens y tapent des pétroliers (sous pavillon béninois, la boucle est bouclé ! ^^).

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