lm2 Posté(e) mercredi à 15:02 Share Posté(e) mercredi à 15:02 Comme y'a pas de sujet dédié au renseignement économique... Quote https://www.lefigaro.fr/conjoncture/j-apporte-le-cheval-ce-soir-peux-tu-emmener-le-francais-diner-intrusions-attaques-cyber-des-nids-d-espions-au-coeur-des-entreprises-20250820 « J’apporte le “cheval” ce soir. Peux-tu emmener le Français dîner ? » : intrusions, attaques cyber... Des nids d’espions au cœur des entreprises Les 1001 armes de la guerre économique Par Bertille Bayart Le 20 août 2025 à 06h15 Sujets espionnage entreprise Guerre commerciale Une heure face caméra. Sur LCI, le 8 juillet, Nicolas Lerner a levé un coin du voile sur les activités de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), dont il est le patron. Dans la fiction, la série culte Le Bureau des légendes a renouvelé le récit sur les services secrets. Dans la réalité, des agences déclassifient des renseignements : fin 2021, les États-Unis rendaient ainsi publiques des informations sur la mobilisation des troupes russes, annonciatrice d’une offensive sur l’Ukraine. Les espions sortent du placard. Un peu. Pas tous. Pas pour parler renseignement économique, « le plus sensible, le plus secret », selon un expert. Parce que cela se passe aussi « entre amis ». La coopération internationale est rare. Même entre Européens : « Français et Allemands peuvent difficilement se parler des États-Unis, du spatial, de l’énergie… », explique pour l’exemple un spécialiste. « Tous les trois ou quatre ans, un fait d’espionnage entre amis est révélé. Les uns protestent, les autres promettent que cela ne se reproduira plus. Tout le monde convient que “ça ne se fait pas”, et puis cela recommence. Il ne faut pas être naïf », constatait Nicolas Lerner sur LCI. Les services français gardent un souvenir cuisant de la découverte de leurs agents infiltrés dans des sociétés américaines, dont Texas Instruments, en 1990. « Nous sommes sous agression permanente des Chinois, des Russes ou encore des Américains, affirme un bon connaisseur du renseignement. Nos ennemis sont plus décomplexés, nos amis sont moins solidaires. » « On a été espionnés et on est espionnés », expliquait le 11 juillet le chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard. » LIRE AUSSI - Enlèvements, ordinateurs volés, candidats étrangers suspects… Les entreprises françaises alertées sur les menaces d’espionnage Pour les puissances contemporaines, l’enjeu est d’abord technologique. En 1958, le Japon a par exemple créé la Japan External Trade Organization. « Les cadres des entreprises nippones étaient formés à la collecte d’informations et à l’espionnage économique », raconte Philippe Caduc, fondateur de l’agence d’intelligence stratégique Adit, dans De l’orage et du beau temps. Hitachi, pincé par le FBI, a été condamné à payer 300 millions de dollars pour avoir essayé de voler les secrets d’IBM. Au début des années 1960, le KGB, en Union soviétique, met sur pied le Directorat T pour s’emparer de la technologie occidentale. En 1965, les autorités françaises ont arrêté un représentant de la compagnie Aeroflot en possession des plans détaillés de plusieurs équipements du futur Concorde. La version soviétique de l’avion supersonique, un Tupolev, sera surnommée le Concordski. La Chine, ou l’espionnage en mode industriel En Chine, Deng Xiaoping lance en 1986 le programme 863 afin de développer la souveraineté technologique du pays, y compris par l’espionnage. « Ce qui manque à notre compréhension de l’essor de la Chine, ce sont ses activités dans le domaine du renseignement », affirme Alex Joske, auteur de Quand la Chine vous espionne. Les cas portés à la connaissance du public sont légion et ne sont pourtant que le sommet de l’iceberg. En avril 2018, Xu Yanjun, membre éminent du ministère de la Sécurité d’État (MSE) chinois, a été arrêté à Bruxelles et condamné à vingt ans de prison par un tribunal américain. Les mariages font partie des procédés utilisés. En 2002, la DGSE apportait la preuve qu’une jeune Chinoise, en couple avec un dirigeant du groupe EADS (ex-Airbus, NDLR) habilité secret-défense, transmettait des documents confidentiels aux services de son pays Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, de l’Irsem Il supervisait des opérations de piratage et d’infiltration, notamment chez les motoristes aéronautiques américain et français General Electric et Safran. Les documents saisis avaient révélé des techniques classiques : « J’apporte le cheval (le virus informatique, NDLR) ce soir. Peux-tu emmener le Français dîner ? Je ferai semblant de te croiser au restaurant pour te dire bonjour », textote Xu à un de ses agents. Objectif : implanter à courte distance le virus dans l’équipement informatique de l’ingénieur de Safran. Un ingénieur américain de GE avait aussi été hameçonné. Retourné par le FBI, il a permis de piéger l’espion chinois. Les histoires se répètent. « Les mariages font partie des procédés utilisés. En 2002, la DGSE apportait la preuve qu’une jeune Chinoise, en couple avec un dirigeant du groupe EADS (ex-Airbus, NDLR) habilité secret-défense, transmettait des documents confidentiels aux services de son pays », écrivent Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, de l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’École militaire), dans Les Opérations d’influence chinoises. En 2005, Li li Whuang, une étudiante chinoise stagiaire, a été condamnée à un an de prison, dont deux mois ferme, pour avoir piraté des données chez Valeo. En avril dernier, la justice allemande a mis en cause un couple qui mettait en relation des experts dans des domaines pointus d’ingénierie, à usage dual (civil et militaire) potentiel, avec des sociétés chinoises qui étaient des faux nez créés par le MSE. L’espion russe de Wirecard Nicolas Lerner, le patron de la DGSE, a évoqué le cas d’un cadre dirigeant d’un groupe français, soudoyé pendant dix ans pour « trois fois le salaire médian en France » ; un cas détecté par la DGSI et qui a conduit à l’expulsion de six agents russes en 2022. En mai 2025, Orlin Roussev, a été condamné à dix ans de prison au Royaume-Uni pour espionnage au profit de la Russie. L’instruction et le procès ont révélé que sa bande de six Bulgares rendait compte à un Autrichien, Jan Marsalek, ex-numéro deux de la société allemande de paiements Wirecard. Wirecard, une ancienne pépite du DAX qui a valu plus de 20 milliards d’euros, a fait l’objet d’une faillite frauduleuse en 2020. Marsalek a pris la fuite, via Minsk, en Biélorussie. Tout indique, y compris ses contacts passés avec le groupe paramilitaire Wagner, que c’était, aussi, un espion russe. » LIRE AUSSI - Les cyberattaques coûtent cher aux entreprises françaises La menace n’est pas nouvelle, mais l’intensité est démultipliée par la violence du contexte. L’industrie de la cyberattaque étatique et para-étatique prend des proportions considérables. L’usine du monde - la Chine - vend à tout-va des équipements qui se révèlent étrangement connectés, des grues portuaires aux onduleurs des réseaux électriques. De quoi chaluter des données - « Pékin a une approche quantitative du renseignement », relève un expert -, voire interférer dans le fonctionnement ? Le sabotage d’infrastructures - câbles sous-marins, GPS, installations énergétiques… - se banalise, en Europe notamment. Des opérations physiques sont désormais à déplorer, comme le projet déjoué en 2024 d’assassinat par la Russie d’Armin Papperger, le patron de Rheinmetall, qui produit notamment des obus d’artillerie fournis à l’Ukraine. «Tiens, voilà les paranos!» Sources humaines, attaques cyber, intrusions, les méthodes sont toujours les mêmes, des plus basiques aux plus sophistiquées. « Tatiana avec des gros seins, ça fonctionne toujours », rigole un ancien du métier. Les professionnels déplorent les failles béantes encore laissées ouvertes par des mots de passe jamais modifiés, des documents qui traînent à disposition du personnel du ménage ou des réunions de comité exécutif organisées en visio non sécurisée. » LIRE AUSSI - LinkedIn, nouveau terrain de jeu pour les faux profils et l’espionnage économique S’agissant des entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD), sur laquelle veille spécifiquement la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), « 80 % des attaques, directes ou indirectes - espionnage, sabotage… -, ciblent les sous-traitants », dont une cinquantaine d’intrusions physiques en 2023, précisait le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au Sénat en juin 2024. « Les attaquants appliquent un ratio simple, qui rapporte le volume et l’intérêt de ce qu’ils peuvent ramasser au niveau de défense auquel ils seront confrontés, explique un professionnel. Une PME stratégique qui s’ignore, c’est la cible idéale. » « La sécurité physique des entreprises est également préoccupante. Nous constatons une multiplication d’incidents, comme des incendies ou des dégradations, potentiellement intentionnels », indiquait devant les sénateurs le délégué général pour l’Armement, Emmanuel Chiva, en octobre 2024. « Tiens, voilà les paranos ! », entend-on parfois dans les entreprises auxquelles les services de sécurité intérieure et de contre-espionnage rendent visite. « Une bonne démonstration vaut mieux que de longs discours. Il faut moins d’une heure pour prouver à un PDG qu’on peut tout savoir de lui à partir du portable qu’il a laissé sur la table », explique un spécialiste. « Le téléphone est un formidable outil d’espionnage, rappelait Nicolas Lerner sur LCI. Il n’existe pas une application qui ne puisse faire l’objet d’une mesure de piégeage. » «Vos téléphones, vos données, on pompe tout!» Les consignes d’hygiène numérique commencent à infuser. Notamment cette nouvelle règle d’or : n’emporter aucun matériel informatique ou de communication qui ne soit pas vierge à l’étranger. Les chambres d’hôtel sont partout dans le monde des cavernes d’Alibaba pour espions. « Vos téléphones, vos données, on pompe tout ! », raconte un expert. Les passages en douane sont autant d’occasions d’être séparé sous divers prétextes de ses affaires. Autre conseil pour les dirigeants exposés : changer de « hardware », d’appareil, au moins tous les ans, ne jamais dire au téléphone ni en présence d’un téléphone quoi que ce soit de compromettant. Les réseaux numériques sont truffés de traquenards. Des faux profils de consultants hameçonnent des cadres sur LinkedIn. Il y a beaucoup d’anciens agents dans les conseils d’administration et ils ne sont pas là pour faire du tricot ! Un bon connaisseur des services de renseignements Les grandes entreprises françaises, à l’exception des quelques-unes qui sont, dixit un spécialiste, « cul et chemise » avec les services de renseignements, « se sont longtemps montrées réticentes à échanger avec (eux), écrit l’ancien patron de la DGSE Bernard Émié dans De l’orage et du beau temps. Elles n’ont pas toujours mesuré qu’elles étaient la cible d’un pillage international. » La prise de conscience est en cours. « Les liens entre les mondes de l’entreprise et du renseignement sont beaucoup plus forts aux États-Unis, relève un bon connaisseur. Il y a beaucoup d’anciens agents dans les conseils d’administration et ils ne sont pas là pour faire du tricot ! » L’État français aussi opère une révolution culturelle. Les politiques, qui, selon un spécialiste, s’étaient un temps « distanciés des barbouzeries de l’époque Rainbow Warrior », ont repris goût aux services secrets. Et le renseignement économique est entré dans la stratégie nationale de renseignement en 2019. Depuis 2022, la DGSE en a fait son septième centre de mission, qui est, « en termes d’effectifs, d’une taille équivalente à celui chargé de la lutte contre le terrorisme », affirme le député Christophe Plassard dans son rapport d’information sur la guerre économique. « Il y avait urgence à cesser de se comporter comme des moutons qui acceptent de se faire tondre, en remerciant, qui plus est », écrit Bernard Émié. Le renseignement dit «offensif» « Le renseignement est chargé de contribuer à la détection des menaces afin de limiter les risques de déstabilisation, d’affaiblissement ou de captation par nos adversaires stratégiques et de participer à la promotion de nos intérêts économiques », écrit l’ancien patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux dans la synthèse de son rapport classé secret-défense sur la sécurité économique remis en septembre 2024. « Promotion » ? Ce terme est un euphémisme pour désigner le renseignement dit « offensif ». Si les services secrets racontent un peu leurs actions de contre-ingérence et de contre-espionnage, ils sont mutiques sur cet aspect-là de leur métier. « Nous faisons preuve d’une retenue que ne connaissent pas tous nos compétiteurs », écrit le député Christophe Plassard. » LIRE AUSSI - Deux personnes soupçonnées d'espionnage économique au profit de la Chine et de la Russie mises en examen à Paris Par allusions cependant, on comprend que les esprits évoluent. Obtenir les propositions concurrentes pour un appel d’offres international, dégoter le briefing d’un interlocuteur du ministre de l’Économie, mettre en œuvre des actions d’influence, et même identifier des briques technologiques pour entreprendre une tactique de prédation ou de captation, c’est, après tout, ce que font les autres. Or les espions français sont des espions comme les autres. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/j-apporte-le-cheval-ce-soir-peux-tu-emmener-le-francais-diner-intrusions-attaques-cyber-des-nids-d-espions-au-coeur-des-entreprises-20250820 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) mercredi à 16:42 Share Posté(e) mercredi à 16:42 Pas nouveau, mais un momentum où le tout est plus agressif, et on gagne moins à surveiller qu'à contrer. L'IE mériterait d'être une matière à part entière pendant certaines études, avec des UV à valider pour être diplômé. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) il y a 8 heures Share Posté(e) il y a 8 heures (modifié) Tiens, sur le sujet : Les commentaires valent le détour : c'est rien qu'à les américains et le système... Modifié il y a 8 heures par Polybe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) il y a 5 heures Share Posté(e) il y a 5 heures Pour ce blog australien, Poutrine aurait sévi comme illégal KGB en zone Pacifique https://gentleseas.blogspot.com/2025/08/putin-1986-kgb-visitor-to-australia.html A+ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) il y a 1 heure Share Posté(e) il y a 1 heure Il y a 3 heures, mudrets a dit : Pour ce blog australien, Poutrine aurait sévi comme illégal KGB en zone Pacifique https://gentleseas.blogspot.com/2025/08/putin-1986-kgb-visitor-to-australia.html J'ai l'impression que les auteurs sont bien trop légers concernant l'identification du bonhomme. Quand je cherche des photos de Poutine à cette époque, il a des sourcils plus épais, des paupières supérieures toujours visibles, un crâne dégarni plus haut. Et si Poutine avait le niveau pour servir comme illégal en NZ, on ne l'aurait pas laissé en poste au fin fond de la RDA. EDIT : sinon, c'est quoi cette malédiction des fils "renseignement" qui fait que leur thématique n'est jamais respectée ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mudrets Posté(e) il y a 1 heure Share Posté(e) il y a 1 heure il y a 7 minutes, Rob1 a dit : leur thématique n'est jamais respectée ? Désolé Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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