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Russie et dépendances.


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Le 14/05/2025 à 05:25, Desty-N a dit :

Il y a au moins un pan de l'économie russe qui ne va pas si bien: 

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Plus de la moitié des entreprises productrices de charbon en Russie n'étaient pas rentables à la fin de l'année 2024. Suite à l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, l'embargo européen déclaré en 2022 a fait chuter la demande de charbon russe, mais les sanctions n'expliquent pas tout. Selon l'analyse de la journaliste Tatiana Lanshina dans le média russe indépendant The Insider, les dégâts sur l'industrie auraient pu être anticipés bien avant. Notamment, compte tenu de la volonté européenne de transitionner vers les énergies renouvelables.

Depuis le 10 août 2022, l'Union européenne a décidé de cesser d'acheter du charbon russe. À ce moment, les autorités russes ne s'en sont pas préoccupé outre mesure, les prix de toutes les énergies ayant explosé suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Kremlin pensait également pouvoir rediriger facilement ses exportations de charbon vers l'est. De plus, seulement 20% du charbon russe était encore destiné à l'Europe avant la guerre, contre 40% en 2014-2015.

Le pari aurait pu être gagnant. Durant les premiers mois de l'invasion russe en Ukraine, l'industrie charbonnière russe semblait se porter plutôt bien. Cependant, des problèmes majeurs ont fait leur apparition en 2024, année où les pertes nettes du secteur se sont élevées à 112,6 milliards de roubles (environ 1,2 milliard d'euros), contre un bénéfice net de 374,7 milliards de roubles en 2023 (soit environ 4 milliards d'euros).

À l'échelle nationale, plus de la moitié des entreprises charbonnières (53,3%) sont devenues déficitaires, alors qu'un an plus tôt, moins d'un tiers (31,5%) affichait des pertes. Selon le ministère russe de l'Énergie, vingt-sept entreprises, représentant environ 10% de la production totale de charbon russe, sont actuellement proches de la faillite. Soixante-deux autres entreprises, responsables de près de 30% de la production, auraient affiché des pertes «supérieures à la moyenne».

Chute des prix
Certaines entreprises de charbon retardent donc le versement des salaires, licencient des mineurs et suspendent leur production. L'année dernière, les mineurs de la mine «Inskaya», dans la principale région minière du bassin du Kouznetsk, ont mené des grèves de la faim. Fin 2024, plus de la moitié des travailleurs avaient été licenciés et les mineurs ayant publiquement exprimé leur mécontentement auraient eu des difficultés à retrouver un emploi.

Un examen des graphiques des prix du charbon ne laisse aucun doute quant à la soudaine détérioration du secteur charbonnier russe. En 2023, le prix du charbon a parfois atteint près de 450 dollars la tonne (400 euros) en raison de la crise énergétique européenne. Mais au second semestre 2023 et début 2024, les prix ont chuté à environ 150 dollars la tonne (132 euros environ), puis, fin 2024, sous la barre des 100 dollars la tonne (89 euros environ). Il s'agit en substance d'un retour aux niveaux de prix d'avant la pandémie, lorsque le coût du charbon stagnait depuis plusieurs années.

Avec les récentes baisses de la demande des principaux acheteurs de charbon en Asie –Chine, Inde, Japon et Corée du Sud–, les prix du charbon thermique pourraient chuter entre 69 à 76 dollars la tonne en 2025-2026 (soit environ 60 à 66 euros). Même avant la pandémie, alors que les principaux pays de l'UE adoptaient des plans de sortie progressive du charbon, la Russie continuait de moderniser d'anciens terminaux et de construire de nouvelles installations dans les ports proches de Saint-Pétersbourg et de Mourmansk, afin de maintenir l'approvisionnement en charbon vers l'ouest.

Les producteurs de charbon russes ne semblaient donc tout simplement pas croire à la réalité de cette transition. La Russie ne montre d'ailleurs toujours aucun signe de changement de cap: le 12 avril, elle a adopté une nouvelle stratégie énergétique à l'horizon 2050, un document qui prévoit une expansion massive de la production de charbon jusqu'à 586,4 millions de tonnes d'ici 2050.

Le fait que la Chine consomme moins de charbon me surprend, mais ça pourrait prouver qu'ils ne bluffent quand ils parlent de transition énergétique. Peut-être que le Kremlin va subventionner les entreprises charbonnières, pour éviter les faillites?

Possible aussi que la Chine favorise ses propres producteurs.

Ne pas négliger non plus le retour (quantités à déterminer) de la Corée du Nord qui vend de nouveau depuis peu du charbon aux Chinois et aux Russes, notamment via le port de Rason.

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Le 14/05/2025 à 05:25, Desty-N a dit :

Il y a au moins un pan de l'économie russe qui ne va pas si bien: 

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Plus de la moitié des entreprises productrices de charbon en Russie n'étaient pas rentables à la fin de l'année 2024. Suite à l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, l'embargo européen déclaré en 2022 a fait chuter la demande de charbon russe, mais les sanctions n'expliquent pas tout. Selon l'analyse de la journaliste Tatiana Lanshina dans le média russe indépendant The Insider, les dégâts sur l'industrie auraient pu être anticipés bien avant. Notamment, compte tenu de la volonté européenne de transitionner vers les énergies renouvelables.

Depuis le 10 août 2022, l'Union européenne a décidé de cesser d'acheter du charbon russe. À ce moment, les autorités russes ne s'en sont pas préoccupé outre mesure, les prix de toutes les énergies ayant explosé suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Kremlin pensait également pouvoir rediriger facilement ses exportations de charbon vers l'est. De plus, seulement 20% du charbon russe était encore destiné à l'Europe avant la guerre, contre 40% en 2014-2015.

Le pari aurait pu être gagnant. Durant les premiers mois de l'invasion russe en Ukraine, l'industrie charbonnière russe semblait se porter plutôt bien. Cependant, des problèmes majeurs ont fait leur apparition en 2024, année où les pertes nettes du secteur se sont élevées à 112,6 milliards de roubles (environ 1,2 milliard d'euros), contre un bénéfice net de 374,7 milliards de roubles en 2023 (soit environ 4 milliards d'euros).

À l'échelle nationale, plus de la moitié des entreprises charbonnières (53,3%) sont devenues déficitaires, alors qu'un an plus tôt, moins d'un tiers (31,5%) affichait des pertes. Selon le ministère russe de l'Énergie, vingt-sept entreprises, représentant environ 10% de la production totale de charbon russe, sont actuellement proches de la faillite. Soixante-deux autres entreprises, responsables de près de 30% de la production, auraient affiché des pertes «supérieures à la moyenne».

Chute des prix
Certaines entreprises de charbon retardent donc le versement des salaires, licencient des mineurs et suspendent leur production. L'année dernière, les mineurs de la mine «Inskaya», dans la principale région minière du bassin du Kouznetsk, ont mené des grèves de la faim. Fin 2024, plus de la moitié des travailleurs avaient été licenciés et les mineurs ayant publiquement exprimé leur mécontentement auraient eu des difficultés à retrouver un emploi.

Un examen des graphiques des prix du charbon ne laisse aucun doute quant à la soudaine détérioration du secteur charbonnier russe. En 2023, le prix du charbon a parfois atteint près de 450 dollars la tonne (400 euros) en raison de la crise énergétique européenne. Mais au second semestre 2023 et début 2024, les prix ont chuté à environ 150 dollars la tonne (132 euros environ), puis, fin 2024, sous la barre des 100 dollars la tonne (89 euros environ). Il s'agit en substance d'un retour aux niveaux de prix d'avant la pandémie, lorsque le coût du charbon stagnait depuis plusieurs années.

Avec les récentes baisses de la demande des principaux acheteurs de charbon en Asie –Chine, Inde, Japon et Corée du Sud–, les prix du charbon thermique pourraient chuter entre 69 à 76 dollars la tonne en 2025-2026 (soit environ 60 à 66 euros). Même avant la pandémie, alors que les principaux pays de l'UE adoptaient des plans de sortie progressive du charbon, la Russie continuait de moderniser d'anciens terminaux et de construire de nouvelles installations dans les ports proches de Saint-Pétersbourg et de Mourmansk, afin de maintenir l'approvisionnement en charbon vers l'ouest.

Les producteurs de charbon russes ne semblaient donc tout simplement pas croire à la réalité de cette transition. La Russie ne montre d'ailleurs toujours aucun signe de changement de cap: le 12 avril, elle a adopté une nouvelle stratégie énergétique à l'horizon 2050, un document qui prévoit une expansion massive de la production de charbon jusqu'à 586,4 millions de tonnes d'ici 2050.

Le fait que la Chine consomme moins de charbon me surprend, mais ça pourrait prouver qu'ils ne bluffent quand ils parlent de transition énergétique. Peut-être que le Kremlin va subventionner les entreprises charbonnières, pour éviter les faillites?

effectivement, malgré une croissance de consommation d'électricité de 2.5% au T1 2025, ses émissions de CO2 ont reculé de 1,6 % en glissement annuel au premier trimestre 2025 et de 1 % au cours des douze derniers mois. 

L'approvisionnement en électricité provenant des nouvelles capacités éoliennes, solaires et nucléaires a été suffisant pour réduire la production d'électricité à partir du charbon, même si la demande a augmenté.

 

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Je partis ainsi encadrer les enfants des collaborateurs dans le centre de vacances de l’Académie à Juliusruh, sur l’île de Rügen, et participai à un stage de russe de trois semaines en Union soviétique. Cette langue continuait à m’intéresser, mais dans le domaine scientifique, je n’avais guère d’occasions de la parler : ici, l’anglais était prédominant. Je ne peux malheureusement plus dire à quelle date précise se déroula ce stage, je me rappelle juste que c’était au début des années 1980. Ce que je n’ai pas oublié, c’est qu’il eut lieu à Donetsk, une ville située au cœur du bassin minier du Donbass, en Ukraine orientale, occupée par la Russie depuis 2014. Je me liai d’amitié avec l’un des participants. En 1983, sac au dos, avec sa compagne et lui, je partis visiter la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan – un périple inoubliable. À l’époque, j’absorbais comme une éponge tout ce qui pouvait élargir mon horizon au-delà de la RDA, même si cette curiosité et cet appétit de savoir ne m’aidèrent pas à terminer rapidement ma thèse de doctorat.

Angela Merkel, Liberté, Albin Michel 2024, p.92

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  • 3 weeks later...

Un petit détail, et plutôt du genre lamentable voire pitoyable, le genre de choses qui aurait sa place sur un fil "Russie - criailleries" s'il y en avait un

Voici Francis Lalanne qui interprète avec la chanteuse d'opéra Elena Maximova la chanson "Ma Russie", avec les enfants d'un théâtre musical

Chanson qui a évidemment un sens tout à fait spécifique dans le contexte actuel. Lalanne porte d'ailleurs un sweatshirt "Front populaire", l'organisation créée par Vladimir Poutine et qui se vante d'être la seule à avoir le chef de l'Etat comme président, plus le ruban de Saint-Georges qui en Russie signale le soutien aux militaires

Et à 3'29'', Lalanne montre ce qu'il faut faire avec le drapeau russe - l'embrasser, bien sûr

 

Tout ça est assez triste. Je n'ai jamais été un fan de Lalanne, mais enfin je n'ai pas de raison de penser que son oeuvre était sans valeur dans les années 1980-90

C'est une sorte de déchéance :mellow:

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il y a 51 minutes, Alexis a dit :

Un petit détail, et plutôt du genre lamentable voire pitoyable, le genre de choses qui aurait sa place sur un fil "Russie - criailleries" s'il y en avait un

Voici Francis Lalanne qui interprète avec la chanteuse d'opéra Elena Maximova la chanson "Ma Russie", avec les enfants d'un théâtre musical

Chanson qui a évidemment un sens tout à fait spécifique dans le contexte actuel. Lalanne porte d'ailleurs un sweatshirt "Front populaire", l'organisation créée par Vladimir Poutine et qui se vante d'être la seule à avoir le chef de l'Etat comme président, plus le ruban de Saint-Georges qui en Russie signale le soutien aux militaires

Et à 3'29'', Lalanne montre ce qu'il faut faire avec le drapeau russe - l'embrasser, bien sûr

 

Tout ça est assez triste. Je n'ai jamais été un fan de Lalanne, mais enfin je n'ai pas de raison de penser que son oeuvre était sans valeur dans les années 1980-90

C'est une sorte de déchéance :mellow:

Dans ce cas précis, ça peut tenir de la psychiatrie aussi. Sans aucune blague.

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Il y a 2 heures, Alexis a dit :

Un petit détail, et plutôt du genre lamentable voire pitoyable, le genre de choses qui aurait sa place sur un fil "Russie - criailleries" s'il y en avait un

Voici Francis Lalanne qui interprète avec la chanteuse d'opéra Elena Maximova la chanson "Ma Russie", avec les enfants d'un théâtre musical

Chanson qui a évidemment un sens tout à fait spécifique dans le contexte actuel. Lalanne porte d'ailleurs un sweatshirt "Front populaire", l'organisation créée par Vladimir Poutine et qui se vante d'être la seule à avoir le chef de l'Etat comme président, plus le ruban de Saint-Georges qui en Russie signale le soutien aux militaires

Et à 3'29'', Lalanne montre ce qu'il faut faire avec le drapeau russe - l'embrasser, bien sûr

 

Tout ça est assez triste. Je n'ai jamais été un fan de Lalanne, mais enfin je n'ai pas de raison de penser que son oeuvre était sans valeur dans les années 1980-90

C'est une sorte de déchéance :mellow:

C’est bien le type qui invitait les militaires à faire un putsch pendant le covid ?

Il a choisi son camps...

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Le Grand Continent s'intéresse à Karaganov, avec ce diptyque, formé d'un texte sur la Sibérisation [1], et un entretien [2]. Mais ce qu'il y dit me parait moins précis, sur les buts de guerre de la Russie en Ukriaine, que dans la vidéo que j'avais mentionnée il y a quelques temps [3].

[1] https://legrandcontinent.eu/fr/2025/06/03/siberisation-la-theorie-du-bonheur-en-russie-selon-karaganov/

Une nouvelle idée a le vent en poupe dans la Russie de Poutine : provoquer l’essor économique et social des périphéries pour réaliser le destin impérial d’une extension à la « Grande Eurasie ». Ce rêve bizarre a désormais un nom : Sibérisation — il a même son propre think tank. [Ne pourrait-on pas aussi parler à la manière d'Obama de "Pivot vers l'Asie ?"]

Karaganov Le déficit de main-d’œuvre doit être en partie compensé par le recrutement massif de travailleurs de Corée du Nord, travailleurs et disciplinés. Nous avons fini par rompre avec l’imitation stupide de la ligne occidentale concernant la Corée du Nord, pour rétablir avec elle des relations amicales. Je sais par ailleurs que l’Inde et le Pakistan ont manifesté leur intérêt quant à ce projet de fourniture de main-d’œuvre, même saisonnière. 

[2] https://legrandcontinent.eu/fr/2025/06/07/entretien-avec-serguei-karaganov-larchitecte-de-la-geopolitique-de-poutine/

Entretien inédit avec Sergueï Karaganov, l’architecte de la géopolitique de Poutine.

[3] https://forum.air-defense.net/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-géopolitique-et-économie/page/1256/#comment-1797998 (1er avril 2025)

Addendum 1 : cet entretien traduit en octobre 2024, sur la doctrine nucléaire :

https://legrandcontinent.eu/fr/2024/10/12/pourquoi-ne-pas-envoyer-un-missile-sur-le-reichstag-la-folie-karaganov-x/

Addendum 2 : cet entretien de mars 2022, réédité en mai 2024 par The New Statesman :

https://forum.air-defense.net/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-g%C3%A9opolitique-et-%C3%A9conomie/page/992/#comment-1729795

 

Modifié par Wallaby
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Un gloubiboulga plus ou moins historiquement fondé reposant en définitive sur un point central : "l'Occident c'est rien que des méchants, tournons-nous vers l'Asie". De grands fragiles.

Et passons sur les mensonges comme : "Elle le tient de ses ancêtres qui, en migrant vers l’Est, n’ont ni asservi ni détruit, comme l’ont fait les Européens, mais intégré les peuples et les cultures qu’ils rencontraient sur leur route." 

Modifié par Ciders
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il y a 12 minutes, Ciders a dit :

Un gloubiboulga plus ou moins historiquement fondé reposant en définitive sur un point central : "l'Occident c'est rien que des méchants, tournons-nous vers l'Asie". De grands fragiles.

Et passons sur les mensonges comme : "Elle le tient de ses ancêtres qui, en migrant vers l’Est, n’ont ni asservi ni détruit, comme l’ont fait les Européens, mais intégré les peuples et les cultures qu’ils rencontraient sur leur route." 

La Russie est clairement une puissance coloniale et elle continue de fonctionner de cette façon dans ces espaces. Ceci dit il est factuel que les cultures en question ont mieux supporté le choc de cette domination que des cultures comparables aux US ou en Australie par exemple.

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il y a 1 minute, nemo a dit :

La Russie est clairement une puissance coloniale et elle continue de fonctionner de cette façon dans ces espaces. Ceci dit il est factuel que les cultures en question ont mieux supporté le choc de cette domination que des cultures comparables aux US ou en Australie par exemple.

Si c'est factuel, tant mieux pour les Tatars, les Nenets et les Iakoutes. Même si factuellement, ces populations ont été très malmenées jusqu'en 1991, ont vu leur culture russifiée de force et souffrent encore d'un niveau de vie et de santé inférieur à la moyenne nationale.

Après, difficile de faire pire que l'Australie. 

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En tout cas Guillaume Lancereau soutient l'idée que le Lebensraum de Karaganov et de Poutine, c'est la Sibérie. Donc cela tord le cou aux théories des gens qui théorisent que Poutine veut envahir l'Europe occidentale, et que si on ne l'arrête pas en Ukraine, les chars russes défileront bien vite sur les Champs-Élysées. Cela tord le cou à l'idée que le Lebensraum de Poutine, c'est l'Europe occidentale.

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Je rappelle ce reportage sur les Évènes du Kamtchatka :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Évènes

Le 13/02/2023 à 15:29, Wallaby a dit :

https://www.revue-ballast.fr/nastassja-martin-ou-commence-le-vivant-et-ou-sarrete-il/ (12 janvier 2023)

Les personnes que j’ai rencontrées au Kamtchatka n’ont aucun discours politique (au sens de « politisé ») sur le monde. Elles sont presque toutes acculturées à Poutine. Il n’y a aucune contestation politique. Les Even sont persuadés que Poutine est le meilleur président du monde, que la Russie ne fait pas la guerre mais qu’elle se défend. En Ukraine, il y a beaucoup d’autochtones qui se battent pour l’armée russe. Pourquoi ? Parce qu’on leur a tout enlevé. Pour un jeune homme de n’importe quelle nationalité autochtone en Russie, la seule voie de sortie de la pauvreté, allant dans le sens d’une intégration à quelque chose de plus grand que soi, reste généralement l’armée. Il y a donc une espèce d’aspiration de ces collectifs par l’État russe, par son armée. Personne n’en fait la critique. Dans les centres urbains et chez les intellectuels russes, oui, mais loin à l’est, dans des milieux plus précaires, non.

Pour revenir sur le Kamtchatka, quand j’ai commencé à y travailler, j’étais donc ravie qu’il n’y ait aucun discours politique formulé, mais que le collectif Even manifeste une forme de « subversion sans discours », non récupérée, non instrumentalisée, impliquant des choix de vie très concrets. Sauf qu’avec la guerre, et l’absence de réflexivité totale sur la situation, ma posture s’est sensiblement modifiée. Au début du conflit, j’ai eu mon ami Ivan au téléphone lorsqu’il est revenu en ville pour vendre des peaux. Ce qu’il m’a dit sur la Russie en Ukraine, je ne pouvais pas l’entendre. J’ai terminé la conclusion de mon dernier livre en me disant qu’une page se tournait.

J’ai trouvé un collectif qui avait fait les choix que j’imaginais : une reprise du dialogue avec les êtres du dehors, un resurgissement des histoires mythiques pour comprendre l’instabilité écologique, un réapprentissage des manières de rêver « avec d’autres » pour contrer l’appauvrissement des relations pendant toute l’époque soviétique. En réalité, c’était un collectif parmi d’autres, parce qu’il y en a plusieurs de ce genre en Sibérie. Cette rencontre m’a permis de stabiliser plus encore l’idée selon laquelle les structures politiques et étatiques, sous-tendues par les politiques d’assimilation des autochtones, peuvent être débordées. Qu’il y a des manières d’y répondre. À l’est des rêves, c’est ça. Seulement ça.

Pour résumer, l’assimilation en Russie est globalement passée par la conversion des autochtones à l’idée de « culture », quand, du côté américain, elle a été médiée par le concept de « nature ».

Il faut d’abord comprendre comment les Even ont été mis en boîte et instrumentalisés pour participer au projet socialiste soviétique, comment la diversité des formes, des cultures, a été utilisée au détriment des formes concrètes de relation au monde, avant de pouvoir saisir la finesse et la profondeur de leurs réponses. Très souvent, dans nos livres, nous reproduisons cet extractivisme culturel toxique, non seulement pour la pensée, mais aussi envers ceux qui ont rendu possible l’écriture. Lorsqu’on me demande : « Qu’est-ce que les Even ont à nous apprendre grâce à leur cosmologie ? », ou encore « Que peut-on retirer de leur culture ? », je me dis qu’une fois de plus, je me suis mal faite comprendre. Pas à pas, encore et encore, je réexplique ma posture, qui n’est pas simplement théorique mais politique et existentielle.

C’est ce que j’ai essayé de faire dans le dernier chapitre d’ À l’est des rêves, en décrivant la manière dont les Even s’adressent aux éléments et considèrent les transformations météorologiques.

https://www.editionsladecouverte.fr/a_l_est_des_reves-9782359251241

À l'est des rêves

Après avoir travaillé en Alaska avec le peuple Gwich’in, Nastassja Martin a franchi le détroit de Béring pour entamer une recherche comparative au Kamtchatka. Pendant l’époque soviétique, les Even, peuple nomade d’éleveurs de rennes, ont été sédentarisés dans des fermes collectives. Après la chute du régime, beaucoup ont continué d’être les bergers des rennes qui ne leur appartenaient plus, les troupeaux étant aux mains d’entreprises privées. Depuis l’ouverture de la région en 1991, les anciens kolkhozes du Kamtchatka se transforment en plateformes touristiques.

En 1989, juste avant la chute de l’Union soviétique, une famille even aurait décidé de repartir en forêt, recréer un mode de vie autonome fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Était-ce une légende ? Comment un petit collectif violenté, spolié, asservi par les colons avant d’être oublié de la grande histoire s’est-il saisi de la crise systémique pour regagner son autonomie ? Comment a-t-il fait pour renouer les fils ténus du dialogue quotidien qui le liait aux animaux et éléments, sans le secours des chamanes éliminés par le processus colonial ? Quelles manières de vivre les Even d’Icha ont-ils réinventées, pour continuer d’exister dans un monde rapidement transformé sous les coups de boutoir de l’extractivisme et du changement climatique ?

Dans ce livre, où les rêves performatifs et les histoires mythiques répondent aux politiques d’assimilation comme au dérèglement des écosystèmes, l’autrice fait dialoguer histoire coloniale et cosmologies autochtones en restituant leurs puissances aux voix multiples qui confèrent au monde sa vitalité.

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il y a 22 minutes, Boule75 a dit :

Que vient-il faire en Ukraine alors, ce connard ? Qu'il aille donc en Sibérie, c'est déjà "chez lui" !

Est-ce l'influence de Donald Trump qui a traité Gavin Newsom de "Newscum" dans un récent tweet qui t'inspire ce niveau de langage ?

Crois-tu deux minutes que si un journaliste pose - poliment - la question à Karaganov ou à Poutine, ils vont être pris au dépourvu et ne seront pas capables de répondre à ta question ? Les éléments de leur réponse ne sont-ils pas inscrits dans tous ces entretiens donnés par Karaganov à la presse occidentale que j'ai référencés quelques postes plus haut ?

As-tu essayé de poser la question à un agent conversationnel d'intelligence artificielle ? Par exemple essaie l'invite "From the Russian government's perspective, what is the reason for their invasion of Ukraine ?" auprès de Microsoft Copilot.

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Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

Est-ce l'influence de Donald Trump qui a traité Gavin Newsom de "Newscum" dans un récent tweet qui t'inspire ce niveau de langage ?

Tu ne vas commencer à prétendre que Trump a inventé les insultes, non ? On n'a vraiment aucun besoin de cette face de rat pour insulter Poutine-le-Sanguinolent.

Les "arguments" de Poutine sont tout juste suffisamment épais et consistants pour qu'il s'étouffe avec si on cloue le bec : ça nous ferait des vacances.

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Il y a 6 heures, Ciders a dit :

Un gloubiboulga plus ou moins historiquement fondé reposant en définitive sur un point central : "l'Occident c'est rien que des méchants, tournons-nous vers l'Asie". De grands fragiles.

Et passons sur les mensonges comme : "Elle le tient de ses ancêtres qui, en migrant vers l’Est, n’ont ni asservi ni détruit, comme l’ont fait les Européens, mais intégré les peuples et les cultures qu’ils rencontraient sur leur route." 

Le même genre de raisonnement foireux quand ils veulent-être européens. Il faudra choisir un jour. Ou non mieux admettre qu'ils sont un mélange des deux. Mais là le racisme interne au pays, je suis pas sur que ça soit assumable...

Il y a 6 heures, Wallaby a dit :

En tout cas Guillaume Lancereau soutient l'idée que le Lebensraum de Karaganov et de Poutine, c'est la Sibérie. Donc cela tord le cou aux théories des gens qui théorisent que Poutine veut envahir l'Europe occidentale, et que si on ne l'arrête pas en Ukraine, les chars russes défileront bien vite sur les Champs-Élysées. Cela tord le cou à l'idée que le Lebensraum de Poutine, c'est l'Europe occidentale.

Personne n'a parlé d'invasion pour colonisation (hors Ukraine)...si ? Ou c'est un Homme de Paille que tu viens de faire là ?

 

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Toujours dans Le Grand Continent, parue en 2023, cette traduction de Radio Liberty la radio de propagande américaine :

https://legrandcontinent.eu/fr/2023/10/06/dans-la-russie-den-bas-qui-meurt-en-ukraine-le-peuple-na-rien-a-perdre/

Sergej Černyšov discute de cette question fondamentale : qu’a réellement gagné et perdu le peuple russe dans la guerre en Ukraine ?

Sergej Černyšov nous parle d’une autre Russie : celle des maisons construites par les habitants eux-mêmes aux abords des grandes villes, celle des bains à l’extérieur de l’habitat, où l’arrivée du gaz s’est faite récemment, où les routes ne connaissent pas l’asphalte — celle qui se moque des appartements étriqués des Moscovites, qui parle « des Internets » et lit la Komsomol’skaja Pravda, qui vote Poutine en toute sincérité et n’a jamais entendu parler des cas médiatisés de répression politique.

L’auteur rappelle opportunément comment s’articulent les bénéfices économiques du service militaire et le sentiment de participer à une cause sainte pour jeter dans les bras de Mars non pas quelques poignées d’otages idéologiques, de réticents mobilisés de force ou de détraqués sanguinaires, mais bien des masses motivées, n’ayant que peu à perdre.

Ici, il n’y a ni routes asphaltées, ni système d’égouts — bien que presque toutes les habitations aient des sanitaires. Le téléphone est apparu il y a quinze ans, en même temps que le gaz. L’irruption du gaz voulait dire que, pendant l’hiver, il n’y avait plus besoin de transporter du charbon dans des seaux depuis la grande ville pour alimenter le poêle deux ou trois fois par jour. Rien à dire donc sur le gaz, qui n’est pas encore disponible partout. Il y a une dizaine d’années, des voitures étrangères ont fait leur apparition devant les clôtures. Au cours de ces cinq dernières années, absolument rien n’a changé.

Dans leur rue [celle de mes parents] vit aussi — chez ses parents — un « héros de la guerre », à la fois ancien de Wagner et ancien voleur récidiviste. D’aussi loin qu’il m’en souvienne, il a toujours passé tout son temps en prison pour des petits larcins ou des faits de vandalisme. Il en sortait pour un mois ou deux, se saoulait, volait quelque chose, puis retournait en prison. Si quelque chose disparaissait du jardin ou de la maison de quelqu’un pendant ces mois-là, on le soupçonnait d’office. Aujourd’hui, il est décoré d’une médaille et conduit une voiture neuve. Il a emmené ses parents au bord de la mer — on dit qu’ils ont pleuré tellement ils étaient fiers de leur fils.

Chaque fois que j’entends des « experts » raconter depuis leurs studios confortables, aux Pays-Bas ou en Israël, comment le peuple souffre sous le joug du régime de Poutine et comment ce peuple a tout perdu à cause de la guerre et des sanctions, je pense précisément à cette rue.

Il y a quelques temps, une psychologue de renom, Ljudmila Petranovskaja, a tenté de passer en revue dans un billet toutes les pertes subies par le peuple russe, pour nous démontrer que « tous les Russes ne profitent pas de cette guerre ». Sa liste comportait une série de points : l’effondrement de la monnaie nationale et la dévaluation de toutes les propriétés, la « fermeture du monde » aux touristes russes, l’épuisement des possibilités d’études à l’étranger, la réduction des droits civils et des libertés, la dégradation de l’enseignement et de la culture, la « séparation des familles en raison des départs », et ainsi de suite.

En réalité, si on définit « le peuple russe » comme les deux tiers environ de la population russe, alors ce « peuple russe » n’a rien perdu de tout cela, parce qu’il ne l’a jamais eu.

Des dizaines de milliers de soldats russes ne sont pas revenus chez eux vivants, mais des centaines de milliers sont bel et bien revenus : ils sont revenus avec des millions de roubles, des sommes dont ils ne seraient jamais permis de rêver auparavant.

Les plus âgés se réjouissent du retour des Pionniers, de la formation militaire dans les écoles primaires, des uniformes scolaires et de tous les autres attributs qui avaient marqué leur jeunesse.

C’est précisément ce mélange détonnant qui pousse les grands-mères à se rendre dans les bureaux de vote dans une robe achetée il y a vingt ans pour confirmer le pouvoir en place. C’est en toute sincérité qu’elles votent pour le pouvoir qui s’apprête à construire un grand pays, pour contrer ses ennemis, bien sûr.

Les centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ont déjà traversé la guerre actuelle et tous les processus de « reconstruction des nouveaux territoires » ont eux-mêmes des millions d’enfants. Or, ces millions d’enfants sont persuadés que leurs pères et leurs mères accomplissent en ce moment un acte héroïque. Ils croient sincèrement, parce que ce sont leurs parents et que leurs parents ne peuvent pas être des monstres. Ces millions d’enfants portent la cravate tricolore le 1er septembre, regardent les mêmes programmes à la télévision, écoutent les histoires de leurs pères sur les Ukropy [littéralement : l’«aneth», terme péjoratif pour désigner les Ukrainiens qui soutiennent le pouvoir en place depuis Maïdan ou qui sont partis combattre les séparatistes dans le Donbass] ; ils partent en vacances en Crimée — avec ou sans les pères — en traversant les ruines de Marioupol.

Cela me fait penser à cet article du New Statesman :

Le 22/07/2024 à 17:22, Wallaby a dit :

https://www.newstatesman.com/world/europe/2021/03/why-russians-still-choose-vladimir-putin-s-stability-over-alexei-navalny-s (2 mars 2021)

Malgré tout, la période actuelle est toujours historiquement une bonne période pour vivre dans le plus grand pays du monde. Les Russes contemporains vivent plus longtemps, boivent moins et, aussi étrange que cela puisse paraître, jouissent d'une plus grande liberté personnelle que dans presque toutes les époques de leur histoire. La semi-démocratie embryonnaire de la Russie a peut-être été étouffée, mais comparée aux catastrophes sociales, économiques et culturelles des années 90 de Boris Eltsine ou au cauchemar stalinien - dont on se souvient encore - l'autoritarisme sans imagination mais sans intrusion de Poutine est loin d'être le pire des mondes possibles.

De plus, la Russie de Poutine - bien que profondément corrompue, sans aucun doute - est bien plus que la parodie de démocratie ratée et gangrenée que certains portraits à l'étranger laissent entendre. Chez elle, il s'agit d'un système raisonnablement cohérent qui ne demande qu'une acceptation passive de ses citoyens, tout en promettant en retour un minimum de participation politique, un semblant décent d'ordre public et au moins une chance de prospérité personnelle. Pour les Russes, qui n'ont que rarement bénéficié de ces avantages, ces trois éléments à la fois constituent une proposition historiquement séduisante.

Au fond, le poutinisme s'engage à ne plus jamais faire de la Russie le cobaye d'expériences sociales grandioses. Au lieu de cela, il offre la stabilité, la continuité et le développement à une nation qui a dû régulièrement réapprendre les règles de la société par des dirigeants allant de Pierre le Grand à Eltsine. Pour une population épuisée par les bouleversements idéologiques, entraînée dans ce que l'analyste politique Andreï Kolesnikov appelle "une combinaison familière d'inertie [et] d'apathie", cette simple promesse reste bien plus attrayante que l'appel de Navalny à transformer une fois de plus la Russie, au risque de la rendre méconnaissable.

À l'article de Benoït Vitkine sur Paris, le village de l'Oural :

Le 04/02/2024 à 09:55, olivier lsb a dit :

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/02/02/a-paris-dans-l-oural-la-guerre-entre-la-russie-et-l-ukraine-en-bruit-de-fond_6214363_4500055.html

Vera Fiodorova serait même plutôt reconnaissante à l’endroit du pouvoir car le gaz doit arriver bientôt. Fini les épuisantes corvées de bois de chauffage. Les tuyaux sont déjà posés sur le sol gelé devant le jardin où gambadent quelques moutons. Il manque seulement les ouvriers…

Et à ce film qui traite des périphéries russes, « Léviathan » d'Andrey Zvyagintsev :

Le 03/04/2015 à 16:51, Wallaby a dit :

J'ai été voir le film « Léviathan » d'Andrey Zvyagintsev dont le youtube ci-dessus est la bande-annonce.

Filmé dans un petit port de la mer de Barents, ce film fait découvrir le grand nord russe, et ses paysages de falaises comme la pointe du Raz où les baleines viennent nager ou s'échouer, laissant sur la plage leurs squelettes comme si c'était le museum d'histoire naturelle.

Le film parle d'un mélange explosif de vodka, d'armes à feu et de religion orthodoxe. Il parle de la fragilité de la force de la loi face à la force tout court. Il parle de l'opposition entre la province avec ses "ploucs" et Moscou qui est à la fois un rêve et un repoussoir. Une opposition que transcende l'amitié entre frères d'armes du service militaire.

Un procès est-il l'application de la loi et de l'État de droit ou bien est-ce un procès stalinien ?

Tant en Russie qu'en Occident ce film a été analysé par certains comme un film "anti-Poutine". Je ne suis pas sûr que cette interprêtation soit la bonne. Quand je vois un politicien bon vivant ami de la bouteille de vodka, je pense plus à Boris Eltsine qu'à Vladimir Poutine. Donc je ne suis pas sûr que ce soit Poutine qui soit visé. D'autre part le film a été financé à 35% par le ministère russe de la culture (même si le ministre a depuis désavoué le film).

 

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il y a 2 minutes, Ciders a dit :

Et il a fallu toutes ces années de guerre pour apporter le progrès dans les campagnes russes ?

...

Que ne l'a-t-il fait AVANT, vu qu'il est en poste depuis 1999 ?

Heu même un aveugle et sourd doit reconnaitre que la situation du pays s'est massivement amélioré entre 1999 et 2022. 

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il y a 2 minutes, Ciders a dit :

Et il a fallu toutes ces années de guerre pour apporter le progrès dans les campagnes russes ?

...

Que ne l'a-t-il fait AVANT, vu qu'il est en poste depuis 1999 ?

L'article de Felix Light dans le New Statesman cité ci-dessus date de 2021.

Il y a eu un progrès continu tout au long des mandats Poutine-Medvedev :

Shlapentokh [mort en 2015] soulignait, quant à lui, que jamais les conditions de vie en Russie n’avaient été aussi bonnes, liberté comprise, que sous Poutine.

Le 09/01/2024 à 15:17, Wallaby a dit :

https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782073041135-la-defaite-de-l-occident-emmanuel-todd/

Emmanuel Todd - La Défaite de l'Occident - Gallimard 11 janvier 2024 -

cliquer sur "extrait gratuit"

Chapitre 1 - La stabilité russe

La solidité de la Russie a été l’une des grandes surprises de la guerre. Elle n’aurait pas dû l’être ; il était facile de la prévoir et il sera facile de l’expliquer.

Pour montrer l’énormité d’une erreur de perception qui s’est étalée sur toutes les années Poutine, partons du titre d’une chronique parue dans Le Monde le 2 mars 2022, signée de Sylvie Kauffmann, éditorialiste du journal : « Le bilan de Poutine à la tête de la Russie est une longue descente aux enfers d’un pays dont il a fait un agresseur. »

Voilà comment le grand journal de référence français décrivait une période qui, après l’effondrement des années 1990, fut précisément celle de la sortie des enfers. Il ne s’agit pas ici de dénoncer, de s’indigner, d’accuser de mauvaise foi – les personnes qui pensent ainsi sont sincères –, mais de comprendre comment de telles absurdités ont pu être écrites alors qu’il était si facile de voir que la Russie allait beaucoup mieux.

Entre 2000 et 2017, phase centrale de la stabilisation poutinienne, le taux de décès par alcoolisme est tombé en Russie de 25,6 pour 100 000 habitants à 8,4, le taux de suicide de 39,1 à 13,8, le taux d’homicide de 28,2 à 6,2. Cela signifie, en chiffres bruts, que les décès par alcoolisme sont passés de 37 214 par an à 12 276, les suicides de 56 934 à 20 278 et les homicides de 41 090 à 9 048. Et c’est un pays qui a vécu cette évolution qu’on nous déclare pris dans « une longue descente aux enfers ».

Comme nous l’apprend David Teurtrie dans son ouvrage de 2021, la Russie a réussi, en l’espace de quelques années, non seulement à atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais à devenir l’un des plus importants exportateurs de produits agricoles au monde. Un splendide pied de nez à l’époque soviétique qui fut, comme on sait, marquée par l’échec de l’agriculture.

En 2012, la Russie produisait 37 millions de tonnes de blé, en 2022 80 millions. En 1980, au moment de l’arrivée au pouvoir de Reagan, la production de blé américaine s’élevait à 65 millions de tonnes. En 2022, elle n’était plus que de 47 millions.

Premier exportateur de centrales nucléaires.

« Concurrence véritable entre les Gafa et leurs équivalents locaux » (Teurtrie)

En avril 2015 était lancé le Système national des cartes de paiement (NSPK), « qui garantit le fonctionnement des cartes délivrées par des banques russes sur le territoire national même en cas de sanctions occidentales » (Teurtrie)

Les sanctions occidentales de 2014, si elles ont causé quelques difficultés à l’économie russe, ont aussi été pour elle une chance : elles l’ont obligée à trouver des substituts à ses importations et à se redéployer en interne. Dans un article d’avril 2023, l’économiste américain James Galbraith a estimé que les sanctions de 2022 ont eu le même effet.

Shlapentokh (1926-2015) était né soviétique, et juif, à Kiev. Il fut l’un des fondateurs de la sociologie empirique en langue russe à l’époque brejnévienne. Son Freedom, Repression, and Private Property in Russia a été publié en 2013 aux Cambridge University Press. Quand on l’a lu, il devient facile de définir le régime de Poutine, non comme l’exercice du pouvoir d’un monstre extraterrestre subjuguant un peuple passif et demeuré, mais comme un phénomène compréhensible, qui s’inscrit dans la continuité d’une histoire générale de la Russie.

Bien entendu, la Russie n’est pas devenue une démocratie libérale.

Le régime de Poutine est surtout remarquable par quelques traits qui, à eux seuls, signent une rupture radicale avec l’autoritarisme de type soviétique. D’abord, comme l’a rappelé James Galbraith, un attachement viscéral à l’économie de marché.

Attachement indéfectible de Poutine à la liberté de circulation. Avec lui, les Russes ont le droit de sortir de Russie et ils le conservent en temps de guerre. Où l’on retrouve l’une des caractéristiques de la démocratie libérale : une liberté totale de sortie.

Absence complète d’antisémitisme.

Ce qui distingue fondamentalement l’économie russe de l’économie américaine, c’est, parmi les personnes qui font des études supérieures, la proportion bien plus importante de celles qui choisissent de suivre des études d’ingénieur : vers 2020, 23,4 % contre 7,2 % aux États-Unis [Japon 18,5 %, Allemagne 24,2 %, France 14,1 %]. Malgré la disproportion des populations, la Russie parvient à former nettement plus d’ingénieurs que les États-Unis. Je suis conscient du caractère partiel de ce calcul, qui ne tient pas compte du fait que les États-Unis importent des ingénieurs.

La disparition de notre aptitude à concevoir la diversité du monde nous interdit une vision réaliste de la Russie. Il était évident que la Russie post-communiste allait conserver des traits communautaires malgré l’adoption de l’économie de marché ; l’acceptation, à des degrés divers, dans toutes les classes de la société – plus forte dans les milieux populaires, plus mitigée dans les classes moyennes –, d’une certaine forme d’autoritarisme et d’aspiration à l’homogénéité sociale.

Il subsiste en Russie suffisamment de valeurs communautaires – autoritaires et égalitaires – pour qu’y survive l’idéal d’une nation compacte et que réapparaisse une forme particulière de patriotisme.

Shlapentokh soulignait, quant à lui, que jamais les conditions de vie en Russie n’avaient été aussi bonnes, liberté comprise, que sous Poutine.

 

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il y a 25 minutes, nemo a dit :

Heu même un aveugle et sourd doit reconnaitre que la situation du pays s'est massivement amélioré entre 1999 et 2022. 

Certes, mais on parle de services vraiment basiques ! Le gaz de ville, dans un pays qui est une station service et a dépensé des milliards à l'acheminer à l'étranger. Les chiottes et le tout l'égout, dont des millions d'habitants ne sont toujours pas équipés. Ce n'est pas qu'un délire occidental, mou et ramolli : ce sont des infrastructures de bases d'assainissement et de chauffage dont on parle. 

Les réserves de liquidités du pays, c'était 600 milliards de dollars. Quand on voit l'état des infrastructures, par ces même régions qui produisent des hydrocarbures, on comprend bien que l'oligarchie moscovite a tout confisqué et laissé des miettes pour le bas peuple. 

Propagande œuvrant, effectivement, le bas peuple n'a rien perdu de ce qu'il n'avait jamais rien touché ni bénéficié. Le grand succès des élites Moscou ayant été d'avoir confisqué les termes du débat, d'écarter l'idée que les richesses russes pouvaient ou devraient bénéficier au peuple russe. 

Pas très compliqué en même temps, quand les média sont muselés et la contestation embastillée. 

Les propos de l'auteur cité dans l'article de Wallaby sont à vomir de cynisme : il fait de l'ignorance du peuple des richesses de leur pays, un argument clé de leur bonheur quand, contraint au prix du sang, une soulte est versée au survivant. En occultant totalement les statistiques et les proportions : pour un popov qui rentrera sain et sauf du SMO et avec l'argent promis et versé, combien y laisseront la peau ? 

Circulez... 

Modifié par olivier lsb
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il y a 10 minutes, olivier lsb a dit :

pour un popov qui rentrera sain et sauf du SMO et avec l'argent promis et versé, combien y laisseront la peau ? 

L'auteur, publié par Radio Liberty - n'est-ce pas la "Radio Vatican" des fidèles de la religion du "salut par l'américanisme" ? dit ceci en 2023. Je recite ce que j'ai cité quelques lignes plus haut :

Des dizaines de milliers de soldats russes ne sont pas revenus chez eux vivants, mais des centaines de milliers sont bel et bien revenus.

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