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Russie et dépendances.


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La population russe aussi est cocue, suffit de regarder les prévisions de récession à venir, et les difficultés des classes moyennes qui s'accroissent au quotidien. Même si les sanctions sont levées elles ont une empreinte qui a plus d'inertie, et la monoculture oil&gas pose un vrai problème budgétaire avec le cours actuel.

Un autre point de vue montrerait que malgré la chute extrêmement importante des prix des hydrocarbures qui est plus que sur dimensionné dans les revenues du pays, Poutine et la Russie tienne le coup, l'Urss ne peut pas en dire autant ^^

 

 

? ? :huh:

Vielle attaque sans fondement de Poutine soit disant homme le plus irche du monde, et attention a la masse de flouze engrenger, le mec pèserait plus que les quatre 1ère fortune mondiale réuni. Wouhou. Bon par contre a par ce genre de pique on attends tjs une once de preuve sur le sujet. 

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Un autre point de vue montrerait que malgré la chute extrêmement importante des prix des hydrocarbures qui est plus que sur dimensionné dans les revenues du pays, Poutine et la Russie tienne le coup, l'Urss ne peut pas en dire autant ^^

Mouais... mécaniquement, ça plombe fortement le budget de l'état russe, et la méthode Coué n'est pas la plus efficace en terme d'équilibre budgétaire. Je pense que les effets se verront sur une période de 2 ou 3 ans.

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On peut retourner l'argument et voir dans la crise économique russe une opportunité de développer l'industrie nationale et de sortir de la trop grande dépendance aux hydrocarbures grâce à l'avantage de compétitivité obtenu par la faiblesse du rouble et en s'appuyant sur le savoir-faire d'une population éduquée qui compte de surcroît de nombreux talents dans le domaine scientifique. D'autant que le pays dispose de grosses réserves financières, peu entamées et que tôt ou tard le prix du pétrole va rebondir, ce qui garnira les caisses à nouveau.

 

C'est un vœu pieu. Cela fait très longtemps que la Russie veut développer des secteurs comme l'informatique, l'électronique et l'agriculture mais ça n'a jamais fonctionné. J'ignore les sources du blocage mais elles doivent être puissantes.

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Je dirai plutôt que VP a limité les dégats au niveau stratégique : l'Ukraine ne deviendra pas une base de l'OTAN aux portes de la Russie.

 

Pour ce qui est des chinois cette affaire Uk. les aura définitivement rapproché de la Russie car ils savent qu'ils sont les suivants sur la liste américaine donc ils ont tout intérêt à ne pas croquer Poutine.

 

Les cocus sont d'abord le peuple ukrainien, les européens qui  paient le prix du jeu des sanctions.

 

Faux, la Russie s'est rapproché des chinois pas l'inverse. Les chinois ne sont pas la nouvelle URSS et fait la majorité de son business avec l’occident sur un pied d'égalité, pas la Russie qui n'est pas un marché important, Seulement un fournisseur de gaz pas cher.

A titre d'exemple nous français avons plus de contacte avec la chine que la majorité des pays d’extrême orient, même militairement ou les chinois sont des alliés plus proches que les japonais ou les coréens in fine.

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C'est un vœu pieu. Cela fait très longtemps que la Russie veut développer des secteurs comme l'informatique, l'électronique et l'agriculture mais ça n'a jamais fonctionné. J'ignore les sources du blocage mais elles doivent être puissantes.

Parmi mille autres: l'existence d'une concurrence établie et nombreuse sur la plupart de ces secteurs, l'extrême corruption du système russe qui empêche réellement un secteur entrepreneurial de se développer, la rapacité des poids lourd du système qui prennent de force les business qui commencent à marcher et empêchent l'émergence durable d'une classe moyenne et d'une classe d'entrepreneurs de taille significatives, la faiblesse du nombre d'investisseurs potentiels (concentration des richesses dans peu de mains, peu/pas de grands acteurs collectifs de financement libres de leurs choix) et leur mentalité "slash and burn" de profit maximum à court terme (difficilement compatible avec les retours moindres et des investissements à temporalité plus grande), solidité des positions existantes et établies qui sont ce qui leur rapporte, mentalité et système établi de rente via la mise en coupe réglée des ressources et activités existantes du pays (à comparer aux coûts et risques de créer quelque chose ex nihilo ou presque), le niveau de fuite des capitaux, le profil des oligarques (peu sont des entrepreneurs, des ingénieurs ou des dirigeants à mentalité de bâtisseurs: c'est une caste d'hommes de pouvoir avant tout, rescapée des luttes passés ou nés dedans)....

Si les sanctions se poursuivaient longtemps et se renforçaient (là on parle plus en décennies qu'en années), la Russie finirait bien par compenser par de la production interne à une échelle significative, puisqu'un tel blocage commercial équivaudrait à créer un réel manque structurel (et encore, tant qu'il y a la Chine et quelques autres....), soit un certain niveau de fermeture du pays (équivalent de fait à un "protectionnisme" inversé), mais en dehors d'une telle situation, il n'y a tout simplement pas les conditions nécessaires à inciter le changement (qui serait lent et impliquerait entre autres un fort renouvellement des élites aux postes de décision économiques et politiques.... Chose qui prend du temps). L'autocratie peut peut-être aider en ce sens, mais il n'est pas dit que Poutine ait suffisamment d'effet de levier pour créer un tel niveau de changement, même dans les meilleures conditions de popularité, de niveau de réserves financières et de niveau de contrôle sur ses structures de pouvoir (et leurs personnages clés). Un système comme le sien, par nature instable, s'est avant tout optimisé (organisation, sélection des individus....) pour conserver le pouvoir (ce qui implique de beaucoup se servir sur le pays, pour entretenir ses soutiens.... Un coût qui croît toujours) et éliminer la concurrence.  

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On a déjà répondu pour "Poutine l'homme le plus riche du monde" info reprise en boucle par la presse. Cela vient d'un certain monsieur nommé Bill Browder, le gestionnaire du fonds d’investissement Hermitage Capital Management, et il n'y a pas l'once d'un semblant de preuve. Ceci dit je ne me fais pas de souci pour le compte en banque de Poutine... ;)

 

Du coup on peut se lâcher nous aussi: "Obama trompe sa femme avec Jennifer Aniston"... "Mon chat se gratte souvent ces derniers temps à cause du réchauffement climatique..." ???

Modifié par Jojo67
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Dans quelle mesure le risque évoqué est-il une probabilité, et dans quelle mesure s'agit-il d'un lobbying interne à l'UE et à ses membres clés pour prendre plus au sérieux les problèmes de sécurité et booster les budgets militaires? Le thème des guerres hybrides évoqué dans l'article est en train de devenir, pour les territoires mentionnés, un risque réel, et l'évolution de la scène intérieure des pays baltes (où les problèmes avec les Russophones sont réels et plutôt croissants, autant pour des raisons intrinsèques qu'en raison d'une hostilité grandissante des "autochtones") n'encourage pas à espérer que ça cesse d'être le cas. 

A voir si l'UE va commencer à réagir selon des lignes nouvelles, si l'Allemagne va essayer de prendre la position politique qui va avec sa politique économique à l'est (si elle ne le fait pas, la dite politique risque de prendre quelques coups à terme), si l'alignement sur les USA (dont la sphère de décision en politique extérieure est actuellement un bordel sans nom.... Si en fait: Washington) va s'avérer la seule voie politique pour les décideurs actuels, si les calculs fondamentaux des acteurs régionaux vont désormais intégrer un niveau de méfiance décuplé à l'égard d'une Russie dont la posture actuelle consiste plutôt à un coupage de tout pont qu'autre chose (quoique veuille et pense Poutine, il est assez avéré qu'il ne comprend pas l'occident et n'essaie pas de le faire, ce qui risque d'amener des résultats qu'il ne souhaite pas).... 

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Je dirais plutôt que Poutine est un joueur d'échec et qu'il a toujours un coup d'avance sur nous (l'occident), exemple quand Merkel Hollande et Poutine se sont réunis Poutine etait là car les américains avait menacé de donner des armes à l'Ukraine, il etait là pour faire passer une sorte d'intuition de paix, alors que quelques heures plus tard les séparatistes s'emparaient d'une ville.

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Je dirais plutôt que Poutine est un joueur d'échec et qu'il a toujours un coup d'avance sur nous (l'occident), exemple quand Merkel Hollande et Poutine se sont réunis Poutine etait là car les américains avait menacé de donner des armes à l'Ukraine, il etait là pour faire passer une sorte d'intuition de paix, alors que quelques heures plus tard les séparatistes s'emparaient d'une ville.

Ca c'est la sauce balancée sur les médias, qui présentent Poutine en "maître du jeu" avec "toujours un coup d'avance", qui voit tout venir et a toujours les bonnes billes à balancer; c'est la sauce que les paranos continuent à touiller dans les médias occidentaux, c'est la sauce que Poutine met en avant de son côté. Dans un cas comme dans l'autre, c'est de la com, assaisonnée avec les bons clichés sur les Russes-mathématiciens-joueurs d'échecs-froids et calculateurs. L'exemple que tu cites n'évoque pas de calcul aboutissant à un "maître coup", juste une rustine de dernier moment qui n'a ni grande originalité, ni de grands effets concrets autres que de gagner un tout petit peu de temps (ce qui est ce que toutes les parties en présence fond en ce moment), et qui ne nécessite certainement pas le don de clairvoyance ou un intellect supérieur. Etant donné qu'aucune des grandes parties prenantes ne veut vraiment avoir à se mouiller et/ou voir la coupe déborder du seul orient ukrainien, tous se ruent sur le moindre prétexte pour procrastiner un peu plus, aussi foireux soit-il. Et les micro changements, les vas et viens sur le front tactique de cet est ukrainien déchiré, ben.... Ils vont et ils viennent: à moins de quelque chose de nettement plus majeur en terme d'événement militaire, il n'y a là rien qui soit une victoire, une défaite ou quelque chose qui donne des bargaining chips à quiconque. 

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"Grande" manif anti-maïdan à Moscou (plusieurs dizaines de milliers de personnes), dans un reportage du Monde. Ce serait bien d'avoir un autre point de vue. Toujours cette paranoïa redoutable...

 

The Moscow Times en parle aussi (en citant des estimations des organisateurs inférieures à celles du Monde !) en marge d'un article consacré à l'ancien président ukrainien.

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Ca c'est la sauce balancée sur les médias, qui présentent Poutine en "maître du jeu" avec "toujours un coup d'avance", qui voit tout venir et a toujours les bonnes billes à balancer; c'est la sauce que les paranos continuent à touiller dans les médias occidentaux, c'est la sauce que Poutine met en avant de son côté. Dans un cas comme dans l'autre, c'est de la com, assaisonnée avec les bons clichés sur les Russes-mathématiciens-joueurs d'échecs-froids et calculateurs. L'exemple que tu cites n'évoque pas de calcul aboutissant à un "maître coup", juste une rustine de dernier moment qui n'a ni grande originalité, ni de grands effets concrets autres que de gagner un tout petit peu de temps (ce qui est ce que toutes les parties en présence fond en ce moment), et qui ne nécessite certainement pas le don de clairvoyance ou un intellect supérieur. Etant donné qu'aucune des grandes parties prenantes ne veut vraiment avoir à se mouiller et/ou voir la coupe déborder du seul orient ukrainien, tous se ruent sur le moindre prétexte pour procrastiner un peu plus, aussi foireux soit-il. Et les micro changements, les vas et viens sur le front tactique de cet est ukrainien déchiré, ben.... Ils vont et ils viennent: à moins de quelque chose de nettement plus majeur en terme d'événement militaire, il n'y a là rien qui soit une victoire, une défaite ou quelque chose qui donne des bargaining chips à quiconque.

Non Poutine n'es pas le mettre du jeu, je ne pense pas qu'il ai vu venir les E.U.. Mais il fait tout pour avoir un coup d'avance, et il y arrive mieux que les autres comme il n'a pas de règle.

Les russes en mathématicien ? Mon cliché était le russe avec une kalachnikov qui boit de la vodka ou encore le russe qui poursuit un ours avec une batte ou le russe qui laboure son champ avec un T-34...

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Puisqu'on parle beaucoup de la personnalité de Vladimir Vladimirovitch ces derniers jours sur ce fil, je relaie cette interview intéressante que je ne me rappelle pas avoir vue ici:

 

 
Michel Eltchaninoff : «L'impérialisme à la carte de Vladimir Poutine»
Le philosophe et spécialiste de la pensée russe décrit les racines intellectuelles qui expliquent le tournant conservateur du maître du Kremlin
 
Michel Eltchaninoff vient de publier «Dans la tête de Vladimir Poutine» (Solin/Actes Sud), un éclairage très documenté des racines intellectuelles du président russe. Agrégé de philosophie, russophone, spécialiste de Dostoïevski, l'auteur est rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine à Paris.

 

 

 

http://www.lopinion.fr/12-fevrier-2015/michel-eltchaninoff-l-imperialisme-a-carte-vladimir-poutine-21293

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Après les véhicules tout-terrain de marque Mercedes, l'Algérie se met aux chars. Un contrat de fabrication sous licence de chars T90 a été signé, il y a quelques jours entre l'Algérie et l'agence russe d'exportation d'armes Rosoboronexport. Ce contrat d'un montant estimé à un milliard de dollars porte sur le montage initial de 200 chars selon le journal on line Algérie1 citant le quotidien économique russe Vedomosti. Le programme en question est de tanks lourds en Algérie. C'est ce que rapporte le journal précise la même source; il a pour objectif de doter l'armée algérienne de près de 1500 chars de dernière génération, pouvant tirer des missiles et des munitions intelligentes et disposant de systèmes de protection les plus avancés et la capacité d'opérer de jour comme de nuit dans n'importe quelles conditions de visibilité.

http://www.lexpressiondz.com/autres/de_quoi_jme_mele/211276-l-algerie-fabriquera-des-chars-russes-t90.html

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Pour revenir sur la fortune supposé de Vlad'

 

Is Vladimir Putin hiding a $200 billion fortune? (And if so, does it matter?)

http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2015/02/20/is-vladimir-putin-hiding-a-200-billion-fortune-and-if-so-does-it-matter/

C'est bien ce journaliste arrive a utiliser ses neurones en expliquant rapidement la différence entre argent et pouvoir, mais ne lache pas sa métaphore de "Bond villain" jusqu'au bout où il rappelle le sort de Khadafi que ses milliards n'ont pas sauvé. Fucking scoop, revolutions are messy ! Esperons qu'il n'y en ait jamais aux US ou en Europe, parce que m'est avis que tous ceux qui sont allés à la soupe (journalistes du WP y compris) risquent aussi de passer un mauvais quart d'heure.

 

Bref, on n'a pas fini d'entendre ce genre d'aneries, ici Poutine alcoolique, gros, paresseux, incompétent, battant sa femme, terrorisé par le déclin de l'age.

http://www.irishexaminer.com/world/putin-wife-beater-and-drunk-letch-german-documentary-claimsnbsp-313722.html

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http://www.franceculture.fr/emission-repliques-que-veut-la-russie-2015-02-21 (21 février 2015)

 

Débat de 52 minutes entre Françoise Thom, historienne, qui pense que la Russie est l'agresseur en Ukraine, et Andreï Gratchev, ancien conseiller de Gorbatchev qui parle d'une double paranoïa occidentale et russe et estime légitimes un certain nombre de positions et de revendications russes à propos de l'Ukraine.

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Un peu marre de tous ces pseudo articles et déclamations intempestives sur VP

 

- VP l'homme le plus riche du monde

 

- VP malade psychique

 

- VP égal Adolf plus Staline

 

- VP obsédé par une pseudoconspiration

 

- bientôt VP se paie des putes mineures ?

 

On est dans la pire propagande de guerre. Qu'il dérange certaines ambitions c'est sûr, que ses méthodes soient discutables ok, Mais s'il vous plait un peu de mesure.

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In cauda venenum ? Je traduis en français l'intégralité de la dernière contribution tout à la fin du volume de pièces à conviction annexées au rapport des Lords du 20 février 2015 sur les relations UE-Russie http://www.parliament.uk/documents/lords-committees/eu-sub-com-c/EU-Russia/EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf pages 380 à 385.

C'est la contribution de l'ambassadeur russe au Royaume-Uni, Alexander Yakovenko.

Datée du 18 décembre 2014, c'est l'une des contributions les plus récentes de ce volume, et elle émane d'un ambassadeur, permettant ainsi d'avoir noir sur blanc la position officielle russe exacte et complète sans la déformation ou le travail de sélection que peuvent parfois faire les commentateurs. Comme c'est un ambassadeur posté à Londres, j'imagine qu'il a sélectionné les arguments qui lui paraissent les plus convainquants pour le public occidental.

Mais le sont-ils ? J'avoue ne pas avoir été convaincu lorsqu'il pare de toutes les vertus démocratiques la procédure référendaire de Crimée. Je signale aussi que lorsqu'il dit que les Russes n'ont pas été informés en temps et en heure des négociations entre Bruxelles et Kiev sur l'accord de libre-échange, que cela doit être confronté aux autres auditions des Lords, notamment celles des fonctionnaires de Bruxelles qui disent à peu près le contraire. Page 36, Tony Brenton dit que les Russes ont été plus ou moins informés, mais que ce qu'ils voulaient et n'ont pas eu, c'est - en français dans le texte - un « droit de regard » sur la négociation euro-ukrainienne.

Il y a deux où trois moments où Yakovenko lance des avertissements : ne faites pas ceci ou cela, sinon la Russie va se fâcher. C'est toujours utile de les connaître.

Et puis c'est intéressant indépendamment de la Russie et de l'Ukraine puisque cela éclaire sur le fonctionnement de l'UE et de la capacité qu'ont les États membres à mettre en commun une partie de leur politique étrangère.



Quel bilan tirez-vous des relations entre l'UE et la Russie avant la crise ukrainienne ? Y avait-il des domaines partagés de coopération où l'UE et la Russie travaillaient ensemble ?

Un dialogue intensif UE-Russie était maintenu à tous les niveaux avant le conflit en Ukraine. Un rôle clé dans le système institutionnel qui nous intéresse est joué par les sommets entre le président de la fédération de Russie et le président de la Commission européenne. Ils ont lieu deux fois par an : le plus récent, le 32e, a eu lieu le 28 janvier 2014 à Bruxelles. Les rencontres entre le gouvernement russe et la Commission européenne (le plus récent est celui des 21-22 mars 2013 à Moscou) ont aussi une grande importance.

L'organe principal de coopération UE-Russie au niveau opérationnel est le Conseil Permanent du Partenariat (PPC) qui comprend des représentants de niveau ministériel de la Russie, de la présidence du Conseil de l'UE, et de la Commission européenne. Il se réunit dans le format des ministres des affaires étrangères ou des ministres sectoriels. Dans les affaires étrangères, des réunions au format dit de Luxembourg (1 + 1 + 28) impliquant tous les ministres des affaires étrangères des États membres, se sont également montrées utiles. Le ministre des affaires étrangères russe et le haut représentant de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE ont des réunions bilatérales régulières (le plus récemment le 4 mars 2014 à Madrid), y compris en marge des sessions de l'assemblée générale de l'ONU. Pendant ce temps, aucune réunion au complet du PPC n'a eu lieu depuis fin 2011, notamment parce que le haut représentant de l'UE n'est pas prêt à discuter des relations Russie-UE de manière systémique.

Des consultations entre le ministère des affaires étrangères de Russie et le Service Européen d'Action Extérieure ont lieu aux niveaux des directeurs politiques et des experts, couvrant 20 domaines prioritaires de l'ordre du jour international.

Il existe 17 « dialogues » sectoriels Russie-UE utilisés comme mécanisme principal de l'initiative commune « Partenariat pour la Modernisation » lancée au sommet Russie-UE de Rostov-sur-le-Don en 2010.

En dépit de cette forte structure institutionnelle, lorsqu'il en va de la substance, la coopération Russie-UE était  en train de se gripper jusqu'à l'arrêt avant même la crise actuelle en Ukraine. Malheureusement, nous ne constations pas de progrès suffisants dans les principaux domaines de coopération, tels que le règlement des crises, le dialogue sur l'énergie, la préparation d'un nouveau traité « fondamental » Russie-UE, etc...

Nous avons bien conscience des complexités et de la singularité de la structure interne de l'UE. Nous comprenons les difficultés « institutionnelles » que l'UE rencontre souvent dans son processus décisionnel, y compris celles relatives aux relations avec la Russie.

L'UE n'est pas un partenaire avec lequel il est facile de traiter à cause de la nature de sa structure institutionnelle. Les États membres de l'UE ont transféré des pouvoirs au niveau supranational pour une quantité de sujets, tandis que d'autres sujets demeurent de la compétence des gouvernements nationaux. Pour qu'une position fasse l'objet d'un accord interne entre Bruxelles et les États membres, un long processus est souvent nécessaire, aggravé par des désaccords sur de nombreuses questions. Ces problèmes internes compliquent la coopération avec n'importe quel pays tiers, et la Russie ne fait pas exception.

S'ajoute à cela que l'UE avait politisé nombre de questions à l'ordre du jour des discussions Russie-UE. Les procédures internes de l'UE ont parfois été utilisées comme prétexte pour exiger des concessions unilatérales ou pour retarder les travaux sur des accords cruciaux, une pratique que nous jugeons inacceptable. Il faut également avoir à l'esprit le défaut d'autonomie dans les affaires extérieures de l'UE manifesté par l'escalade du régime de sanctions contre la Russie, semé de conséquences imprévisibles pour la stabilité de l'Europe elle-même. De plus, assez souvent l'UE non seulement ne prend pas en compte les intérêts de la Russie, mais se comporte à l'égard de la Russie de manière ouvertement partiale.

L'un des nombreux exemples d'une telle approche est la politique de la Commission Européenne pour la négociation avec la Russie d'une mise à jour de l'accord de facilitation des visas. Début 2012, le projet de texte a été accepté à l'exception des provisions sur le régime sans visa pour les porteurs de passeport biométrique (par opposition aux passeports diplomatiques dont les porteurs jouissent déjà de la permission mutuelle de voyages sans visas, et aux passeports ordinaires qui continuaient de nécessiter des visas). Ces provisions ont été finalisées en juin 2013. Cependant, l'UE s'avéra incapable de prendre une décision finale d'approbation de ce texte, sous prétexte de « doutes » soi-disant invoqués par certains États membres et du besoin de garanties russes supplémentaires pour empêcher l'abus de passeports de service (alors qu'en réalité le nombre total de porteurs de passeports de service des pays membres de l'UE est bien supérieur à celui des porteurs de passeports de service russes). De plus, la Commission Européenne a décidé de créer un obstacle supplémentaire, en demandant comme condition pour conclure l'accord, un changement de la législation russe sur le transfert des données personnelles des passagers. En conséquence, le processus de négociation a été interrompu, pour être finalement complètement gelé par une décision du Conseil européen en mars 2014.

La Russie a l'impression que la source du problème est que Bruxelles traite par erreur la Russie comme une nation aspirant à devenir membre de l'UE, prête à sacrifier ses intérêts et sa souveraineté sur l'autel d'une future adhésion. Cependant ce modèle ne peut pas fonctionner dans les relations EU-Russie, ni aujourd'hui ni dans les années à venir. La politique consistant à imposer des solutions sous prétexte qu'elles ont été acceptées au sein de l'UE d'où il en découle qu'elles ne peuvent être modifiées, est stérile et inefficace s'agissant des relations avec la Russie.

Contrairement aux relations de l'UE avec de nombreux pays est-européens, les liens Russie-UE ne visent pas une adhésion future, et leur valeur est de nature différente. Ainsi elles devraient être exemptes de toutes sortes de questions bilatérales qui sont soulevées dans les relations de la Russie avec certains États membres de l'UE. Malheureusement, le contraire est souvent vrai, lorsque certains membres de l'UE reportent leurs problèmes sur les épaules de Bruxelles.

Au sujet de la récente crise en Ukraine, quelles furent les causes immédiates et les causes structurelles de la crise ?

La crise ukrainienne fut déclenchée par des politiques et des ambitions irresponsables de la direction sortante de l'UE et de certains États membres qui projetaient d'étendre leur zone d'influence dans une région aux liens historiques, culturels, humanitaires et économiques bien établis, sans considération des intérêts des pays voisins. Les pays du « Partenariat oriental » furent confrontés à un « choix civilisationnel » artificiel : soit avec l'UE, soit avec la Russie. L'un des outils de cette politique fut les longues et confidentielles négociations entre l'UE et l'Ukraine sur l'Accord d'Association. Les auteurs de l'accord d'association avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et l'Arménie auraient dû réaliser que certaines dispositions affecteraient directement les obligations souscrites par les pays en question dans le cadre d'autres organisations (CEI, Union douanière, Organisation du traité de sécurité collective) et les intérêts de pays tiers, en particulier la Russie.

Au même moment, les développements en cours en Ukraine ont aussi été causés par une crise de l'État ukrainien, et par les intentions des anciens dirigeants ukrainiens de résoudre les problèmes du pays en utilisant des facteurs externes. De plus, les États-Unis ont joué un rôle significatif par leur implication dans les affaires ukrainiennes.

Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien légitime a décidé de suspendre la signature de l'accord d'association avec l'UE et a proposé des consultations supplémentaires. En parallèle, la Russie a proposé de tenir des consultations trilatérales (UE-Ukraine-Russie) sur l'impact de l'accord d'association. Ces proposition ont été rejetées par la Commission européenne.

Au même moment, des protestations publiques commencèrent en Ukraine, soutenues par l'UE, un certain nombre de ses États membres, et par les États-Unis. De nombreux protestataires se décrivirent comme soutenant le « libre choix en faveur de l'UE », souvent guidés par l'idée erronée que l'accord d'association avec l'UE conduirait immédiatement à une amélioration de la qualité de vie, à des emplois bien payés dans l'UE et à ce que l'UE paye les solutions aux nombreux problèmes du pays. Cependant, peu après, des néo-nazis et d'autres groupes extrémistes prirent la tête du mouvement "Euromaidan". Un coup d'État eut lieu en février 2014, suivi par une guerre civile, par la persécution des dissidents, et des actions délibérées pour accélérer la destruction des liens traditionnels avec la Russie.

Ni les habitants de Crimée, ni les habitants des régions Sud-Est de l'Ukraine, qui ont bien plus en commun avec les régions voisines de Russie qu'avec les territoires d'Ukraine occidentale ne furent d'accord avec cela. Au référendum du 16 mars 2014, les Criméens firent en masse un choix sans ambiguïté en faveur de l'indépendance vis à vis de l'Ukraine et votèrent pour la réunification ultérieure avec la Fédération de Russie. Il faut rappeler que seulement 2.51% des électeurs choisirent l'option alternative, c'est à dire pour que la Crimée reste partie constitutive de l'Ukraine. Le choix démocratique des Criméens ne leur a pas coûté une seule vie humaine. Pendant ce temps, dans les régions de Donetsk et Lougansk, comme il est bien connu, les pertes en vies humaines irremplaçables sont énormes.

Dans ce contexte, l'UE a signé (27 juin) et ratifié (16 septembre) l'accord d'association avec l'Ukraine.

Quel dialogue préparatoire l'UE a-t-elle organisé avec la Russie au sujet de la possibilité que l'Ukraine signe l'accord d'association ?

En fait il n'y en a eu aucun. Durant toute la période de négociation, la substance de l'accord d'association est restée fermée. Elle fut entamée début 2012, mais publiée seulement durant l'été 2013. Ce n'est qu'à cet instant que le monde des affaires put analyser le texte. Lorsque la Russie et l'Ukraine demandaient des consultations trilatérales, Bruxelles refusait, insistant sur le fait que l'accord était une « question de relations bilatérales UE-Ukraine ». La décision de tenir des consultations UE-Russie sur ce sujet fut prise au sommet de Bruxelles le 28 janvier 2014.

Il a fallu à Bruxelles de nombreux mois, une crise économique et une guerre pour comprendre le besoin de dialogue trilatéral : la première réunion ministérielle Russie-UE-Ukraine sur les implications de l'accord d'association a eu lieu le 11 juillet 2014. Ainsi l'UE est retournée au point où elle était lorsque tout a commencé fin 2013, c'est à dire qu'elle diffère l'application des dispositions économiques et commerciales de l'accord (la même décision que celle qui fut la cause immédiate de la destitution de la précédente équipe dirigeante ukrainienne).

La décision de l'UE de différer l'application de la zone de libre-échange "approfondi et complet" jusqu'à fin 2015 rend possible l'élaboration de solutions répondant aux préoccupations de la Russie dans cinq domaines : libéralisation des tarifs, règlementation technique, mesures sanitaires et phytosanitaires, administration des douanes, et énergie. Ces solutions devraient être fixées de manière juridiquement contraignante, c'est à dire en amendant le texte de l'Accord. Les propositions russes à cet effet ont été soumises à l'UE.

Durant la période où l'accord est différé, la Russie maintiendra son régime commercial préférentiel avec l'Ukraine dans le cadre de la zone de libre-échange de la CEI. Cette décision pourrait être réexaminée si le régime commercial est changé plus tôt qu'il n'a été promis jusqu'à présent. Tout amendement à la législation ukrainienne destiné à la mise en application réelle des provisions de l'accord de libre-échange complet et approfondi UE-Ukraine sera considéré comme une violation des accords passés et déclenchera une réponse immédiate de la part de la Russie, conformément aux règles de l'OMC, de la CEI et de l'Union Douanière.

Comment les politiques de voisinage de l'UE (telles que le partenariat oriental et l'Accord d'Association) ont-elles favorisé ou défavorisé les relations entre l'UE et la Russie ?

La mise en application des politiques de Partenariat Oriental et des Accords d'Association s'est faite au détriment de la coopération au sein de la CEI ainsi que des relations entre la Russie et l'UE. Le développement du Partenariat Oriental et la détérioration de la situation en Ukraine nous a conduit à estimer que le Partenariat Oriental n'est pas seulement une initiative pour construire des liens commerciaux et économiques entre les pays de l'UE et les pays visés, tout en entravant leurs relations traditionnelles avec d'autres voisins, mais aussi un projet géopolitique destiné à retracer de nouvelles lignes de division en Europe. Il est également utile d'ajouter qu'il y a des tentatives constantes de renvoyer la faute à la Russie pour les difficultés inévitables qui surviennent dans l'application de cette initiative auto-discréditée.

Malheureusement, ce processus a acquis une dynamique propre et il n'est pas facilement corrigeable (bien qu'au moins quelques personnes à Bruxelles soient à la recherche d'une telle possibilité). À titre d'exemple, on peut citer la déclaration de la direction lettone prévoyant que l'Asie Centrale et le Partenariat Oriental seront les thèmes prioritaires de la présidence lettone de l'UE durant le premier semestre 2015. La Lettonie a également suggéré une implication accrue de l'OTAN et des USA dans le Partenariat Oriental (en le transformant en Partenariat Oriental Euro-Atlantique). À notre avis, une extension des mécanismes de Partenariat Oriental à l'Asie Centrale ne pourra que mener à des conséquences négatives dans la région et conduira difficilement à une normalisation des relations Russie-UE.

Nous avons noté des tentatives de discréditer les partenariats avec la Russie et avec l'Union Douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, ainsi que des tentatives de fomenter des troubles dans certains pays (en particulier en Arménie) qui tentent de préserver et de renforcer leurs liens traditionnels en Eurasie. Les ONGs et les ambassades étrangères sont utilisées à cette fin. Nous lançons un avertissement contre les tentatives de manipuler les États ou d'organiser un autre "Maidan".

La politique de Partenariat Oriental est contrôlée par la bureaucratie bruxelloise et par ceux des pays de l'UE qui tentent de résoudre leurs problèmes domestiques par une confrontation avec la Russie. Ceci conduit à ce que cette politique est appliquée sans considération des intérêts légitimes de la Russie. Nous croyons que les membres de l'UE les plus responsables doivent apporter leur contribution et essayer de corriger ce mauvais cap.

Notre priorité est de travailler à un espace économique et humanitaire commun de l'Atlantique au Pacifique. Il devrait être développé dans la sphère économique au moyen de synergies entre les processus d'intégration de l'Union Économique Eurasienne et l'UE, et dans le domaine humanitaire, avec l'utilisation complète des mécanismes de l'OSCE et du Conseil de l'Europe. Une fois appliqué, ce projet éliminerait la possibilité même de crises telles que celle à laquelle nous assistons en Ukraine. Le Partenariat Oriental et le mécanisme d'Accord d'Association ne sont pas adaptés à ce projet car ils ont été conçus et appliqués de manière conflictuelle, sans véritable discussion avec la Russie, sans parler d'une participation russe.

Quelles sont la profondeur et la nature de l'interdépendance entre la Russie et l'UE ?

L'UE est le plus important partenaire commercial et économique de la Fédération de Russie. 49.4% du commerce extérieur russe se fait avec les pays de l'UE. En 2013, le commerce entre la Russie et l'UE a atteint 417.5 milliards de dollars américains (en croissance annuelle de 1.9%), dont des exportations de Russie vers l'UE de 283.2 milliards (+2.2%), et des importations de l'UE vers la Russie de 134.3 milliards de dollars américains (+1.3%).

La Russie, pour sa part, est le troisième plus important partenaire de l'UE (après les USA et la Chine), son plus important fournisseur de gaz naturel et l'un des leaders pour les fournitures de pétrole et produits pétrochimiques sur le marché de l'UE.

L'adhésion de la Russie à l'OMC a-t-elle favorisé ou défavorisé le commerce avec l'UE ?

L'une des raisons pour lesquelles la Russie a rejoint l'OMC était la possibilité d'utiliser les instruments de l'organisation, en particulier les procédures de règlement des différends, pour améliorer notre accès aux marchés des autres membres de l'OMC. La Russie a déjà engagé deux procédures vis à vis de l'UE : une contre les soi-disant ajustements énergétiques utilisés pour calculer des taxes anti-dumping ; une autre contre les politiques discriminatoires du « troisième paquet énergétique ».

Le gouvernement russe a exprimé des préoccupations significatives concernant l'impact du traité de libre-échange complet et approfondi entre l'Ukraine et l'UE sur le commerce russo-ukrainien et sur l'économie russe elle-même. La Russie a-t-elle des préoccupations similaires au sujet des traités de libre-échange complet et approfondi signés avec la Moldavie et la Géorgie ? Qu'est-ce qui explique les approches différenciées que Moscou semble avoir en réponse aux trajectoires d'intégration européenne de ces pays ?

L'attention portée à l'Ukraine existe pour une bonne raison : ses liens économiques avec la Russie sont énormes. Les relations économiques avec la Géorgie n'ont pas été très intenses ces dernières années. Quant à la Moldavie, des liens économiques et commerciaux stables avec la Russie ont une grande signification pratique. Tout comme celui avec l'Ukraine, les traités de libre-échange complet et approfondi entre l'UE et la Moldavie et entre l'UE et la Géorgie contredisent les obligations précédentes contractées par ces pays dans le cadre de la CEI. Ceci dit, les pertes que les traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer aux économies de l'Union Douanière seront incommensurablement moindres que celles causées par le traité de libre-échange complet et approfondi avec l'Ukraine. Néanmoins nous avons organisé des discussions séparées avec la Moldavie et la Géorgie pour exprimer nos préoccupations à cet égard. Nous avons aussi exprimé nos préoccupations quant aux conséquences de ces accords lors de contacts avec les responsables de l'UE. La Russie prendra les mesures nécessaires pour protéger notre marché en correspondance avec le degré de dommage que ces traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer. Les gouvernements de Chisinau et Tbilissi sont conscients de cette approche qui est la nôtre.

Considérations supplémentaires : les sanctions.

Comme le montre la pratique, les sanctions ne contribuent pas à atteindre leur but déclaré, qui est de régler les conflits, mais il en résulte plutôt une aggravation des différends.

Les sanctions actuellement mises en place contre la Russie, ajoutées à l'existence d'un nouveau centre d'instabilité en Europe ne peuvent que porter atteinte aux intérêts de l'Union Européenne. D'après les évaluations faites par l'Union Européenne elle-même, d'ici à la fin de cette année les dommages à l'économie de l'UE résultant des restrictions atteindront 40 milliards d'euros. Sans parler de la crise de confiance qu'apportent de telles actions hostiles et qui sera difficile à résorber.

Il est symptomatique que la logique des sanctions anti-russes ne soit plus connectée aux événements d'Ukraine. Le dernier train de sanctions a été imposé le 8 septembre, trois jours après qu'un accord signé à Minsk eut créé les conditions d'un règlement pacifique du conflit ukrainien. Ceci corrobore l'idée que Bruxelles soutient délibérément le « parti de la guerre » de Kiev et se désintéresse du règlement de la crise.

La Russie a déclaré à maintes reprises que nous nous réservons le droit de répondre adéquatement aux actes anti-russes de l'UE. En réponse aux sanctions, la Russie a imposé des restrictions au sujet de certaines importations de produits agricoles et a introduit un refus de visa pour plusieurs responsables de l'UE et responsables nationaux.

Eu égard à la question de la levée des sanctions, nous croyons que cette question devrait être adressée en premier à ceux qui les ont imposées, c'est à dire à l'UE. Il devrait aussi être clair que la Russie ne va pas discuter de critères pour lever ces mesures illégales ou se conformer aux exigences mises en avant dans ce cadre.

Néanmoins, nous ne sommes pas intéressés par une rupture des liens avec l'UE et nous serons prêts à réviser nos mesures de réciprocité, lesquelles sont légitimes en droit international, si l'UE adopte une approche plus coopérative et fait preuve de bon sens. Notre attitude face à ce problème est strictement réciproque.

18 décembre 2014.

Modifié par Wallaby
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