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Russie et dépendances.


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Il y a 1 heure, penaratahiti a dit :

Un vote est programmé à l'Assemblée Nationale le 28 avril, Mariani a prévu de présenter une proposition de résolution pour la levée des sanctions.

Le dernier mot reviendra à l'exécutif, même si une majorité des députés vote pour la levée, non ?

L'inversion des calendriers de vote, et notre système médiatique d'information (qui préfère une bonne grosse élection nationale facile à couvrir à pas cher à plein d'évènements plus locaux) nous feraient presque oublier que le pouvoir est au parlement, et que certains "pré carrés" accordé au Président n'ont aucune valeur constitutionnelle. Ils se font plus par courtoisie et tradition gaullienne qu'autre chose. C'est une des raisons qui ont fait les différentes cohabitations au sein de notre 5eme république.

En clair le parlement n'est pas une chambre d'enregistrement/validation des lois et positions proposées par le gouvernement/Président. Si le PR ne fait pas ce que dit le parlement, le parlement pourrait voter un 49/3 et l'exécutif n'aurait plus qu'à nommer un nouveau gouvernement... La seule chose que peut faire un PR qui n'est pas d'accord avec le parlement, c'est de trainer des pieds en retardant la promulgation des lois.

Bon ça c'estla théorie, les députés préférant généralement avoir une attitude de parti..

Modifié par rendbo
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il y a 4 minutes, Wallaby a dit :

Le vice-chancelier autrichien Reinhold Mitterlehner "a dit que les sanctions de l'UE contre la Russie n'avaient pas conduit au moindre progrès politique et n'avaient fait qu'endommager l'économie autrichienne".

Quel progrès politique pourrait apporter la levée des sanctions ? Est-ce que la Russie à une contre-proposition à faire en retour ? Car si en face on ne perçois pas le moindre mouvement de cil, pourquoi les sanctions seront-elles levées (car quoiqu'on en dise elles font bien plus mal à la Russie que ce qu'elle veut bien laisser paraitre) ?

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il y a 1 minute, penaratahiti a dit :

Quel progrès politique pourrait apporter la levée des sanctions ? Est-ce que la Russie à une contre-proposition à faire en retour ? Car si en face on ne perçois pas le moindre mouvement de cil, pourquoi les sanctions seront-elles levées (car quoiqu'on en dise elles font bien plus mal à la Russie que ce qu'elle veut bien laisser paraitre) ?

Parce qu'on a niqué une partie de l'export de la zone Euro, et qu'on a flingué par ricochet une partie de la production interne (les produits n'étant pas écoulés vers la Russie viennent concurrencer les produits des pays membres qui eux étaient destinés au marché interne). De plus on a permis a d'autres pays d'entrer sur la marché russe (sans compter sa production interne qui a été boosté dans certains domaines), et nous ne retrouverons donc plus l'intégralité de notre place.

Au final on peut aussi prendre ta remarque dans l'autre sens : nous avons décidé unilatéralement de sanctionner la Russie (à tord ou à raison est un autre débat) sans qu'il n'y ait les effets escomptés en retour tout en mettant en difficulté nos économies. En ces périodes pas folichonnes, va t'on continuer encore longtemps de se tirer des balles dans la tête ?

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il y a 3 minutes, penaratahiti a dit :

Quel progrès politique pourrait apporter la levée des sanctions ?

Le vice-chancelier autrichien n'a peut-être pas voulu dire que la levée des sanctions apporterait un progrès politique, mais simplement que la voie des sanctions était une impasse.

C'est plus le progrès des perceptions mutuelles de la Russie et de l'Occident qui apportera la levée des sanctions comme cerise sur le gâteau que la levée des sanctions qui entrainerait magiquement des effets politiques.

 

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il y a 3 minutes, rendbo a dit :

Au final on peut aussi prendre ta remarque dans l'autre sens : nous avons décidé unilatéralement de sanctionner la Russie (à tord ou à raison est un autre débat) sans qu'il n'y ait les effets escomptés en retour tout en mettant en difficulté nos économies. En ces périodes pas folichonnes, va t'on continuer encore longtemps de se tirer des balles dans la tête ?

donc selon toi, si levée des sanctions il y a, il faut s'attendre à une absence de contre-partie de la part de la Russie ? (et on va encore dire "wouah Poutine il est trop fort joueur d'échec tout ça" alors que l'économie russe est laminée sur beaucoup de secteurs)

j'ai du mal à voir quelles garanties on aurait de voir des gestes d'apaisement côté russe quand même.

Modifié par penaratahiti
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il y a 1 minute, penaratahiti a dit :

donc selon toi, si levée des sanctions il y a, il faut s'attendre à une absence de contre-partie de la part de la Russie ? (et on va encore dire "wouah Poutine il est trop fort joueur d'échec tout ça" alors que l'économie russe est laminée sur beaucoup de secteurs)

Pourquoi donnerait il quelque chose : en cas de levée des sanctions maintenant ce sera on a joué on a perdu. Donc un bon gros oui laconique serait donc suffisant ;)

Après on peut continuer encore, ce sera quitte ou double. Par contre avec des échéances électorales approchantes, est ce que ce serait plus intéressant pour les équipes en place de se faire réélire car il y aurait une reprise économique (moins de chomage, de soupe à la grimace et autre), quitte à se mettre à dos les lobbys Maidanistes, ou  s’arque bouter sur leur position actuelle en disant dans 5 ans "vous soyez j'avais bien raison (de tous vous mettre au chômage)"

 

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http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/04/11/attentat-suicide-contre-un-commissariat-dans-le-sud-de-la-russie_4899984_3214.html (11 avril 2016)

Trois kamikazes sont morts, lundi 11 avril, en actionnant leur ceinture d’explosif à l’entrée d’un commissariat de Novosselitskoïé, une petite ville située dans le sud de la Russie dans la région de Stavropol.

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L'économie russe a plus été impacté par la chute des cours du pétrole qu'autre chose, mais ça c'est plus un effet collatéral de la crise économique mondiale qu’intentionnel.

On peut penser aussi que les sanctions de natures financières ont eu plus d'impact sur Moscou, mais qu'à l'inverse l'aspect "biens physiques" a frappé plus durement les européens. Ce qui n'est pas étonnant quand on se rappel que le marché mondial est vaste, qu'il y a beaucoup de fournisseurs en tout genre pour presque tout type de produits, sans parler des intermédiaires prêts à vous couvrir moyennant finance ; mais beaucoup moins de clients solvables.

Ce qui arrive à la Russie c'est un peu ce qui est arrivé avec la GB durant le blocus continental qui leur a été imposé par Napoléon et ont répondu en développant le commerce colonial : de nouvelle filières d'approvisionnement ont été crée et la production interne a été stimulé. 

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L'impact des sanctions ne visaient (je pense) probablement pas à faire pression sur Poutine via la rue russe, mais plutôt via le milieu d'affaire russe.

Cependant, les prochaines législatives en Russie (fin d'année - campagne électorale en mise en régime) sont une opportunité pour Poutine de rabattre les cartes / promouvoir du sang neuf fidèle / mettre au placard des agités et gêneurs, si il manœuvre habilement (il y aura très probablement un nouveau gouvernement suite aux élections). 

Il faut voir dans ce cadre électoral une opportunité de reprendre la main plutôt qu'un réel risque de fronde contre sa personne - Poutine restant très populaire en Russie.

Donc on peut arriver à la conclusion que les sanctions n'auront pas d'effet politique dans un avenir proche, et pour chaque mois passé, coûtent un peu plus à nos économies.
Reste à Poutine de nous trouver une porte de sortie honorable (il est pas con, il saura faire), et de manœuvrer l'opération dans le timing qui lui est le plus favorable en terme de politique intérieure.

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il y a 14 minutes, MoX a dit :

Donc on peut arriver à la conclusion que les sanctions n'auront pas d'effet politique dans un avenir proche, et pour chaque mois passé, coûtent un peu plus à nos économies.

Reste à Poutine de nous trouver une porte de sortie honorable (il est pas con, il saura faire), et de manœuvrer l'opération dans le timing qui lui est le plus favorable en terme de politique intérieure.

C'est que justement je m'interroge sur ce que peut être cette porte de sortie honorable, car je l'imagine mal lacher quoique ce soit, notamment en Ukraine.

Ou bien, par exemple; est-ce que ça ne pourrait pas être la livraison en pâture (avec accord sur un tribunal international ONU) des auteurs de la destruction du MH17, tout en s'assurant bien d'une manière ou d'une autre que leur action a été complètement indépendante d'instructions venant du gouvernement russe ?

Ou alors carrément d'assumer complètement (surtout que ça a déjà été le cas dans le passé pour le match Russie vs. Airliner) ?

Modifié par penaratahiti
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Citation

Ou bien, par exemple; est-ce que ça ne pourrait pas être la livraison en pâture (avec accord sur un tribunal international ONU) des auteurs de la destruction du MH17, tout en s'assurant bien d'une manière ou d'une autre que leur action a été complètement indépendante d'instructions venant du gouvernement russe ?

Il prendrait le risque de se mettre à dos l'institution militaire, pilier de son régime.

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11 hours ago, Shorr kan said:

L'économie russe a plus été impacté par la chute des cours du pétrole qu'autre chose, mais ça c'est plus un effet collatéral de la crise économique mondiale qu’intentionnel.

On peut penser aussi que les sanctions de natures financières ont eu plus d'impact sur Moscou, mais qu'à l'inverse l'aspect "biens physiques" a frappé plus durement les européens. Ce qui n'est pas étonnant quand on se rappel que le marché mondial est vaste, qu'il y a beaucoup de fournisseurs en tout genre pour presque tout type de produits, sans parler des intermédiaires prêts à vous couvrir moyennant finance ; mais beaucoup moins de clients solvables.

Ce qui arrive à la Russie c'est un peu ce qui est arrivé avec la GB durant le blocus continental qui leur a été imposé par Napoléon et ont répondu en développant le commerce colonial : de nouvelle filières d'approvisionnement ont été crée et la production interne a été stimulé. 

N'oublie pas quand même que cette façon de présenter le blocus continental est une vision idyllique créée a posteriori, dans l'euphorie de l'effet de rattrapage de l'économie anglaise post-1815 (où son avantage industriel s'affirme brutalement pendant 2 décennies au continent): l'Angleterre a de fait survécu, mais dans un état de crise ou semi-crise économique permanente pendant la période du dit Blocus, avec un krach boursier majeur en 1812 et des crises boursières d'ampleur plus modérée à d'autres moments. Il faut aussi ajouter que le Blocus Continental était très imparfaitement tenu (avec une complicité active de nombreux gouvernements), fournissant ainsi des espaces commerciaux (de fait) suffisants pour offrir une soupape bienvenue aux Britanniques, sans laquelle ils n'auraient pu encaisser le choc. L'autre compensation, soit les marchés non européens, fut faite de façon incroyablement agressive, oppressive et guerrière, une option qui n'est plus disponible aujourd'hui pour la Russie ou l'Europe: il n'y a simplement pas suffisamment d'espace commercial disponible à conquérir "à la régulière" (même pas une fraction du besoin), et aucune possibilité d'imposer ses desideratas et besoins à d'autres marchés, et surtout pas dans les proportions désirées. 

On notera qu'un des points d'orgue majeur du Blocus fut la posture vis-à-vis des USA: les Anglais (à comparer plus avec les Russes ou l'UE dans le cas présent) étaient tellement aux abois et si enclins à une posture commerçante oppressive et guerrière, qu'ils multiplièrent les comportements et politiques "égoïstes" à l'extrême, poussant le bouchon toujours un cran plus loin, tant en réponse au Blocus que par nécessité perçue, mais aussi par continuation exacerbée de leur façon de concevoir le commerce et les relations internationales. Les USA, plus que tous les autres neutres, furent ainsi de plus en plus pressurés et contraints de choisir une posture, surtout après 1807, forcés dans une surenchère permanente qui débouchera sur la guerre de 1812, de fait le coup le plus dur au commerce anglais, s'ajoutant à tout ce qu'il subissait déjà en général, et prenait dans la gueule cette année là (invasion de la Russie, dont le commerce avec l'Angleterre, qui venait de reprendre, s'effondra). 

L'avantage de l'Angleterre dans cette lutte fut plus son système financier (et évidemment son insularité -et ce qui en découle-, qui offrait une garantie inégalable d'existence continue), parce qu'il était relativement efficace, mais surtout, parce qu'il n'avait pas d'équivalent ailleurs, offrant aux Britanniques une capacité d'emprunt, donc de financement de la guerre qu'aucun Etat continental ne pouvait même approcher: l'endettement qu'il permettait (et l'impact économique de la dépense publique) fut aussi, incidemment, l'élément déterminant qui permit à l'économie anglaise de continuer à exister. 

Si on place la Russie ou l'UE dans les chaussures anglaises de la période, quelles conclusions en tirer? Pour les deux camps, la soupape attendue des marchés extérieurs ne peut offrir le même degré de compensation dans le monde d'aujourd'hui, surtout pour la Russie qui, comme l'Angleterre de 1815, s'est rendue plus dépendante de certains marchés, avant tout la Chine, qui subissent leurs propres crises (dommage pour un exportateur de matières premières, c'est ce qui s'est effondré): pour l'Angleterre, c'étaient les USA, qu'ils ont poussés à bout. Pour les deux camps, quelque chose doit céder/souffrir pour supporter la pression dans le temps: la manne pétrolière et la population côté Russie, la population et les finances publiques côté UE. Côté Russie, la manne des ressources naturelles souffre aussi d'une crise particulière qui réduit drastiquement le temps que le pays peut s'offrir. Mais dans les deux cas, il y a le facteur qui compte autant qu'en 1806-1815: la volonté politique, modulée par les calculs des parties en présence. Celle de l'Angleterre en 1815 a été plusieurs fois sur la sellette. (notamment en 1807 et 1812), mais la résilience des populations était alors plus grande (dans l'absolu: je ne parle pas ici de "caractère" ou de trucs comme ça, qui motivent plus des fantasmes du passé qu'autre chose), non en petite partie parce qu'elles étaient aussi plus "contrôlables" (moindre urbanisation, moindre information, moindre capacité à s'assembler, à protester et à peser, plus d'impératifs de survie immédiate pour le plus grand nombre....). Dans l'absolu, je constate que dans une équation de ce type, le plus grand danger vient de soi-même et des politiques qu'on adopte pour résister à ce type d'agression indirecte, des balles qu'on se tire dans le pied en croyant qu'elles vont vous sauver, comme l'Angleterre a fait avec les USA entre 1807 et 1812. 

Modifié par Tancrède
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des discussions continuent à la Douma concernant le Décret présidentiel de création de la Garde Nationale :

http://www.themoscowtimes.com/news/article/putin-s-national-guard-may-gain-right-to-shoot-at-crowds/566891.html

Under the current version of the bill, the National Guard is prohibited from using weapons in the case of “a large gathering of people, as a result of which random people may be affected.”

Deputies have argued that the rule must have certain exceptions in case of terrorists attacks, hostage situations, large-scale unrest or armed attacks on important state property.

“We believe that in these cases the risk of harming random individuals will be justified,” the Committee's statement said, RBC reported.

==> Difficile de dire quelles seront finalement les attributions de cette Garde Nationale, mais il y aura désormais un lien direct entre le Président et une force de sécurité intérieure (en l’occurrence via Viktor Zolotov, désigné chef de la Garde Nationale, proche de Poutine), sans avoir à passer par un Ministre (en particulier l'actuel Ministre de la Défense Sergei Shoigu dont les relations ne sont pas toujours au beau fixe avec Poutine), et sans les contraintes constitutionnelles liées à l'usage des force armées plus "traditionnelles".

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il y a 24 minutes, penaratahiti a dit :

Difficile de dire quelles seront finalement les attributions de cette Garde Nationale, mais il y aura désormais un lien direct entre le Président et une force de sécurité intérieure (en l’occurrence via Viktor Zolotov, désigné chef de la Garde Nationale, proche de Poutine), sans avoir à passer par un Ministre (en particulier l'actuel Ministre de la Défense Sergei Shoigu dont les relations ne sont pas toujours au beau fixe avec Poutine), et sans les contraintes constitutionnelles liées à l'usage des force armées plus "traditionnelles".

Leibstandarte Vladimir Poutine:rolleyes:

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Le 20/4/2016 à 00:06, kalligator a dit :

Viendra-t-il si les sanctions ne sont pas levées ? Ou seront elles supprimées à ce moment ? ce serait un coup de poker pour Hollande

 

Le 21/4/2016 à 08:06, Wallaby a dit :

Les Américains seront trop occupés par les élections pour avoir le temps de critiquer.

Ça serait un nouveau type de "surprise d'Octobre", en un sens :happy:

Plaisanterie mise à part, je n'y crois pas du tout.

 

Il y a 21 heures, Wallaby a dit :

Timofeï Bordatchev : Quant aux sanctions, elles ne seront pas levées prochainement : simplement parce qu’il est plus simple, pour les élites européennes, de les prolonger que de réfléchir à quel devra être le nouveau format des relations avec la Russie.

Je suis d'accord avec Bordatchev. J'ajouterai qu'une politique une fois décidée et mise en place, surtout si c'est une politique commune et choisie par réflexe de type moraliste type "on ne peut pas ne pas le faire", acquiert un statut de narrative pour parler américain, elle fait partie du récit politique, de l'histoire qu'on se raconte à soi-même et surtout qu'on raconte aux autres, et qui donne du sens à ses actions.

Dans un autre domaine, il est impressionnant de constater à quel point l'idée que la Russie aurait agressé la Géorgie en août 2008 fait partie du récit politique des pays OTAN. Toute personne qui a suivi les choses d'un peu près, ou qui s'informe quelque peu, sait que c'est complètement faux, et j'ai du mal à imaginer que les hommes politiques, analystes de défense, généraux, etc liés à l'OTAN l'ignorent. Il n'empêche : comme le récit fondamental qui en quelque sorte donne une identité, et une identité commune aux pays OTAN, dit que c'est vrai, eh bien ils continuent à le dire, et à vrai dire aussi à agir comme si c'était vrai... contraints par le récit et sa logique.

Le récit politique commun inclut aujourd'hui l'idée que la Russie est redevenue une puissance agressive et qu'attaquer son économie est une obligation morale, sans même de perspective réaliste sur ce qu'on souhaiterait obtenir de sa part en échange de la suspension de cette attaque - ah peut-être l'élection de Kasparov au Kremlin suffirait-elle, ou celle d'un des autres opposants-1% à Poutine, mais moins certainement pas - et avec l'idée que les coûts éventuels pour soi-même de cette posture n'entrent pas en ligne de compte puisque l'obligation est de nature morale : devoir de solidarité vis-à-vis des alliés, de résistance en face de l'injustice et de l'agression, etc. Qui se désolidariserait de la politique commune ne prendrait pas une décision qu'on puisse évaluer de façon pragmatique - avantages, inconvénients, etc. - mais montrerait seulement sa faiblesse et son égoïsme.

Il ne peut y avoir d'évolution du récit politique commun, de pilotage en quelque sorte, d'une part parce que la puissance le plus à même de l'influencer c'est-à-dire les Etats-Unis ne souffre pas de ses coûts - le commerce euro-russe est dix fois plus grand que l'américano-russe - d'autre part parce que de toute façon modifier ce genre de récit est une opération forcément très lourde et très longue. Que l'on songe à l'énergie et au temps dépensés par Obama pour arriver à une normalisation même partielle des relations avec l'Iran, que l'on songe aux résistances internes, au mépris dont il a été couvert pour sa supposée "faiblesse" et sa "naïveté" !

Ce qui est possible est d'une part la continuation de ce récit - probable - d'autre part son effondrement à la faveur d'événements de type rupture. L'élection de Trump en novembre en serait un. Celle de Le Pen l'année prochaine un autre, moins probable que le premier, lequel n'est déjà pas le plus probable.

On peut aussi imaginer d'autres événements, et surtout on peut être surpris par l'Histoire, qui a parfois de ces tours étonnants dans son sac. Celui qui aurait raconté il y a un an l'aventure de Trump depuis l'été 2015, ne l'aurait-on pas pris pour un fou ?

Mais imaginer des décisions réfléchies et dans la continuité pour sortir de manière ordonnée et négociée d'un récit politique de type moraliste et qui a pris une dimension constitutive de la cohésion du groupe - en un sens c'est tenir ce récit en commun qui crée la solidarité - ça ce n'est guère envisageable.

 

Il y a 21 heures, rendbo a dit :

Bon ça c'est la théorie, les députés préférant généralement avoir une attitude de parti..

Oui. On n'élit pas des individualités et des personnes. On élit des membres de parti.

Et si un membre de parti se rappelle plus tard qu'il est une individualité, au point d'en venir à se désolidariser (encore ce mot) du groupe... eh bien il peut toujours courir pour avoir l'investiture du parti à l'élection suivante.

 

il y a 5 minutes, Fusilier a dit :

Leibstandarte Vladimir Poutine:rolleyes:

Oh le beau point :happy: !

 

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il y a 16 minutes, Alexis a dit :

Ça serait un nouveau type de "surprise d'Octobre", en un sens :happy:

Plaisanterie mise à part, je n'y crois pas du tout.

Mon commentaire sur les Américains trop occupés pour critiquer, portait sur la visite à Paris de Poutine en octobre, et non sur la levée des sanctions à laquelle je ne crois pas complètement, sauf peut-être une levée partielle, avec réciprocité du côté russe qui permettrait aux politiciens français de montrer aux agriculteurs qu'ils ont fait un petit quelque chose pour eux. Cette levée partielle aurait lieu à l'occasion de la réunion de l'UE sur cette question "en juin ou juillet", selon Deutsche Welle, donc avant le mois d'octobre.

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il y a 20 minutes, Alexis a dit :

Oh le beau point :happy: !

Avoue que c'était tentant :tongue:  

Faut dire qu'un pur produit KGB, on the "führer" sauveur de la patrie éternelle et de ses espaces vitaux "russes depuis la "nuit des temps",  ami des atamans et autres oligarques, qui monte une milice (un autre mot?) parallèle à l'appareil d'Etat , se prête assez bien aux comparaisons historiques...

On comprend aussi la fascination qu'il exerce sur les "petits hommes" , comme dirait Reich (La psychologie de masse du fascisme...) :rolleyes:

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Il y a 1 heure, Alexis a dit :

Oui. On n'élit pas des individualités et des personnes. On élit des membres de parti.

Certes, toutefois l'article 27 de notre constitution est très clair : leur vote est personnel, on ne peut pas leur imposer un vote. Oui on élit bien souvent des personnes soutenues par un parti, mais de là à suivre la ligne du parti/gouvernement tout le temps... à un moment il faut allumer le cerveau, qu'on soit dans la majorité ou dans l'opposition.

Modifié par rendbo
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il y a 7 minutes, rendbo a dit :

Certes, toutefois l'article 27 de notre constitution est très clair : leur vote est personnel, on ne peut pas leur imposer un vote. Oui on élit bien souvent des personnes soutenues par un parti, mais de là à suivre la ligne du parti/gouvernement tout le temps... à un moment il faut allumer le cerveau, qu'on soit dans la majorité ou dans l'opposition.

Tu as raison, théoriquement. Mais, dans la vraie vie, il faut des militants pour coller les affiches, aller sur les marchés, faire du porte à porte, tenir les bureaux de vote... Autrement dit, il faut un appareil, un parti, pour l'essentiel bénévole (imagine si tu devais payer pour ce faire...) mais même temps très professionnel (les grands partis savent faire...) C'est d'autant plus vrai dans un système de vote unipersonnel majoritaire par circonscription, faut du monde partout. 

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il y a 2 minutes, Fusilier a dit :

Tu as raison, théoriquement. Mais, dans la vraie vie, il faut des militants pour coller les affiches, aller sur les marchés, faire du porte à porte, tenir les bureaux de vote... Autrement dit, il faut un appareil, un parti, pour l'essentiel bénévole (imagine si tu devais payer pour ce faire...) mais même temps très professionnel (les grands partis savent faire...) C'est d'autant plus vrai dans un système de vote unipersonnel majoritaire par circonscription, faut du monde partout. 

D'autant plus que sous le précédent PR ou celui d'avant, il a été entérine que  les militants ne pouvaient plus coller d'affiches électorales officielles eux même, mais qu'il devait payer une société privée pour le faire (c'est une société de M Boloré qui a décroché ce lucratif marché captif si je ne m'abuse). Cela élimine un paquet de prétendant pourtant intéressants

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il y a 3 minutes, rendbo a dit :

D'autant plus que sous le précédent PR ou celui d'avant, il a été entérine que  les militants ne pouvaient plus coller d'affiches électorales officielles eux même, mais qu'il devait payer une société privée pour le faire (c'est une société de M Boloré qui a décroché ce lucratif marché captif si je ne m'abuse). Cela élimine un paquet de prétendant pourtant intéressants

Au bémol près que ça ne concerne que l'élection présidentielle. Pour toutes les autres élections l'affichage militant est en vigueur.  

 

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Le 22/04/2016 à 12:53, Fusilier a dit :

Au bémol près que ça ne concerne que l'élection présidentielle. Pour toutes les autres élections l'affichage militant est en vigueur.  

Pour ce que l’affichage politique apporte comme votes, j'ai plutôt l'impression que c'est une relique du passé et aujourd'hui du gaspillage.

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il y a 9 minutes, true_cricket a dit :

Pour ce que l’affichage politique apporte comme votes, j'ai plutôt l'impression que c'est une relique du passé et aujourd'hui du gaspillage.

Sans doute. Cela fait partie des "rites" militants, de leur processus de mobilisation, c'est comme distribuer des tracts au marché; difficile d’apprécier, comptabiliser l'apport en voix. 

Mais, il est vrai que la construction de l'opinion a tendance à by-passer les "corps intermédiaires" et reposer sur la "non information"  (le vide, disait un certain sociologue) des médias. 

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Le 24/4/2016 à 12:08, Fusilier a dit :

Sans doute. Cela fait partie des "rites" militants, de leur processus de mobilisation, c'est comme distribuer des tracts au marché; difficile d’apprécier, comptabiliser l'apport en voix.

L'affichage ne sert pas à grand chose c'est clair, mais je serais plus réservé sur la distribution de tracts. C'est qu'il y a dans ce cas un contact réel avec une personne concrète, ce qui peut donner un effet de validation du choix politique proposé et / ou de mobilisation de l'électeur.

Je ne surestimerais pas cet effet, mais je ne le pense pas inexistant.

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