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Russie et dépendances.


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Le 14/05/2025 à 05:25, Desty-N a dit :

Il y a au moins un pan de l'économie russe qui ne va pas si bien: 

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Plus de la moitié des entreprises productrices de charbon en Russie n'étaient pas rentables à la fin de l'année 2024. Suite à l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, l'embargo européen déclaré en 2022 a fait chuter la demande de charbon russe, mais les sanctions n'expliquent pas tout. Selon l'analyse de la journaliste Tatiana Lanshina dans le média russe indépendant The Insider, les dégâts sur l'industrie auraient pu être anticipés bien avant. Notamment, compte tenu de la volonté européenne de transitionner vers les énergies renouvelables.

Depuis le 10 août 2022, l'Union européenne a décidé de cesser d'acheter du charbon russe. À ce moment, les autorités russes ne s'en sont pas préoccupé outre mesure, les prix de toutes les énergies ayant explosé suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Kremlin pensait également pouvoir rediriger facilement ses exportations de charbon vers l'est. De plus, seulement 20% du charbon russe était encore destiné à l'Europe avant la guerre, contre 40% en 2014-2015.

Le pari aurait pu être gagnant. Durant les premiers mois de l'invasion russe en Ukraine, l'industrie charbonnière russe semblait se porter plutôt bien. Cependant, des problèmes majeurs ont fait leur apparition en 2024, année où les pertes nettes du secteur se sont élevées à 112,6 milliards de roubles (environ 1,2 milliard d'euros), contre un bénéfice net de 374,7 milliards de roubles en 2023 (soit environ 4 milliards d'euros).

À l'échelle nationale, plus de la moitié des entreprises charbonnières (53,3%) sont devenues déficitaires, alors qu'un an plus tôt, moins d'un tiers (31,5%) affichait des pertes. Selon le ministère russe de l'Énergie, vingt-sept entreprises, représentant environ 10% de la production totale de charbon russe, sont actuellement proches de la faillite. Soixante-deux autres entreprises, responsables de près de 30% de la production, auraient affiché des pertes «supérieures à la moyenne».

Chute des prix
Certaines entreprises de charbon retardent donc le versement des salaires, licencient des mineurs et suspendent leur production. L'année dernière, les mineurs de la mine «Inskaya», dans la principale région minière du bassin du Kouznetsk, ont mené des grèves de la faim. Fin 2024, plus de la moitié des travailleurs avaient été licenciés et les mineurs ayant publiquement exprimé leur mécontentement auraient eu des difficultés à retrouver un emploi.

Un examen des graphiques des prix du charbon ne laisse aucun doute quant à la soudaine détérioration du secteur charbonnier russe. En 2023, le prix du charbon a parfois atteint près de 450 dollars la tonne (400 euros) en raison de la crise énergétique européenne. Mais au second semestre 2023 et début 2024, les prix ont chuté à environ 150 dollars la tonne (132 euros environ), puis, fin 2024, sous la barre des 100 dollars la tonne (89 euros environ). Il s'agit en substance d'un retour aux niveaux de prix d'avant la pandémie, lorsque le coût du charbon stagnait depuis plusieurs années.

Avec les récentes baisses de la demande des principaux acheteurs de charbon en Asie –Chine, Inde, Japon et Corée du Sud–, les prix du charbon thermique pourraient chuter entre 69 à 76 dollars la tonne en 2025-2026 (soit environ 60 à 66 euros). Même avant la pandémie, alors que les principaux pays de l'UE adoptaient des plans de sortie progressive du charbon, la Russie continuait de moderniser d'anciens terminaux et de construire de nouvelles installations dans les ports proches de Saint-Pétersbourg et de Mourmansk, afin de maintenir l'approvisionnement en charbon vers l'ouest.

Les producteurs de charbon russes ne semblaient donc tout simplement pas croire à la réalité de cette transition. La Russie ne montre d'ailleurs toujours aucun signe de changement de cap: le 12 avril, elle a adopté une nouvelle stratégie énergétique à l'horizon 2050, un document qui prévoit une expansion massive de la production de charbon jusqu'à 586,4 millions de tonnes d'ici 2050.

Le fait que la Chine consomme moins de charbon me surprend, mais ça pourrait prouver qu'ils ne bluffent quand ils parlent de transition énergétique. Peut-être que le Kremlin va subventionner les entreprises charbonnières, pour éviter les faillites?

Possible aussi que la Chine favorise ses propres producteurs.

Ne pas négliger non plus le retour (quantités à déterminer) de la Corée du Nord qui vend de nouveau depuis peu du charbon aux Chinois et aux Russes, notamment via le port de Rason.

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Le 14/05/2025 à 05:25, Desty-N a dit :

Il y a au moins un pan de l'économie russe qui ne va pas si bien: 

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Plus de la moitié des entreprises productrices de charbon en Russie n'étaient pas rentables à la fin de l'année 2024. Suite à l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, l'embargo européen déclaré en 2022 a fait chuter la demande de charbon russe, mais les sanctions n'expliquent pas tout. Selon l'analyse de la journaliste Tatiana Lanshina dans le média russe indépendant The Insider, les dégâts sur l'industrie auraient pu être anticipés bien avant. Notamment, compte tenu de la volonté européenne de transitionner vers les énergies renouvelables.

Depuis le 10 août 2022, l'Union européenne a décidé de cesser d'acheter du charbon russe. À ce moment, les autorités russes ne s'en sont pas préoccupé outre mesure, les prix de toutes les énergies ayant explosé suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Kremlin pensait également pouvoir rediriger facilement ses exportations de charbon vers l'est. De plus, seulement 20% du charbon russe était encore destiné à l'Europe avant la guerre, contre 40% en 2014-2015.

Le pari aurait pu être gagnant. Durant les premiers mois de l'invasion russe en Ukraine, l'industrie charbonnière russe semblait se porter plutôt bien. Cependant, des problèmes majeurs ont fait leur apparition en 2024, année où les pertes nettes du secteur se sont élevées à 112,6 milliards de roubles (environ 1,2 milliard d'euros), contre un bénéfice net de 374,7 milliards de roubles en 2023 (soit environ 4 milliards d'euros).

À l'échelle nationale, plus de la moitié des entreprises charbonnières (53,3%) sont devenues déficitaires, alors qu'un an plus tôt, moins d'un tiers (31,5%) affichait des pertes. Selon le ministère russe de l'Énergie, vingt-sept entreprises, représentant environ 10% de la production totale de charbon russe, sont actuellement proches de la faillite. Soixante-deux autres entreprises, responsables de près de 30% de la production, auraient affiché des pertes «supérieures à la moyenne».

Chute des prix
Certaines entreprises de charbon retardent donc le versement des salaires, licencient des mineurs et suspendent leur production. L'année dernière, les mineurs de la mine «Inskaya», dans la principale région minière du bassin du Kouznetsk, ont mené des grèves de la faim. Fin 2024, plus de la moitié des travailleurs avaient été licenciés et les mineurs ayant publiquement exprimé leur mécontentement auraient eu des difficultés à retrouver un emploi.

Un examen des graphiques des prix du charbon ne laisse aucun doute quant à la soudaine détérioration du secteur charbonnier russe. En 2023, le prix du charbon a parfois atteint près de 450 dollars la tonne (400 euros) en raison de la crise énergétique européenne. Mais au second semestre 2023 et début 2024, les prix ont chuté à environ 150 dollars la tonne (132 euros environ), puis, fin 2024, sous la barre des 100 dollars la tonne (89 euros environ). Il s'agit en substance d'un retour aux niveaux de prix d'avant la pandémie, lorsque le coût du charbon stagnait depuis plusieurs années.

Avec les récentes baisses de la demande des principaux acheteurs de charbon en Asie –Chine, Inde, Japon et Corée du Sud–, les prix du charbon thermique pourraient chuter entre 69 à 76 dollars la tonne en 2025-2026 (soit environ 60 à 66 euros). Même avant la pandémie, alors que les principaux pays de l'UE adoptaient des plans de sortie progressive du charbon, la Russie continuait de moderniser d'anciens terminaux et de construire de nouvelles installations dans les ports proches de Saint-Pétersbourg et de Mourmansk, afin de maintenir l'approvisionnement en charbon vers l'ouest.

Les producteurs de charbon russes ne semblaient donc tout simplement pas croire à la réalité de cette transition. La Russie ne montre d'ailleurs toujours aucun signe de changement de cap: le 12 avril, elle a adopté une nouvelle stratégie énergétique à l'horizon 2050, un document qui prévoit une expansion massive de la production de charbon jusqu'à 586,4 millions de tonnes d'ici 2050.

Le fait que la Chine consomme moins de charbon me surprend, mais ça pourrait prouver qu'ils ne bluffent quand ils parlent de transition énergétique. Peut-être que le Kremlin va subventionner les entreprises charbonnières, pour éviter les faillites?

effectivement, malgré une croissance de consommation d'électricité de 2.5% au T1 2025, ses émissions de CO2 ont reculé de 1,6 % en glissement annuel au premier trimestre 2025 et de 1 % au cours des douze derniers mois. 

L'approvisionnement en électricité provenant des nouvelles capacités éoliennes, solaires et nucléaires a été suffisant pour réduire la production d'électricité à partir du charbon, même si la demande a augmenté.

 

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Je partis ainsi encadrer les enfants des collaborateurs dans le centre de vacances de l’Académie à Juliusruh, sur l’île de Rügen, et participai à un stage de russe de trois semaines en Union soviétique. Cette langue continuait à m’intéresser, mais dans le domaine scientifique, je n’avais guère d’occasions de la parler : ici, l’anglais était prédominant. Je ne peux malheureusement plus dire à quelle date précise se déroula ce stage, je me rappelle juste que c’était au début des années 1980. Ce que je n’ai pas oublié, c’est qu’il eut lieu à Donetsk, une ville située au cœur du bassin minier du Donbass, en Ukraine orientale, occupée par la Russie depuis 2014. Je me liai d’amitié avec l’un des participants. En 1983, sac au dos, avec sa compagne et lui, je partis visiter la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan – un périple inoubliable. À l’époque, j’absorbais comme une éponge tout ce qui pouvait élargir mon horizon au-delà de la RDA, même si cette curiosité et cet appétit de savoir ne m’aidèrent pas à terminer rapidement ma thèse de doctorat.

Angela Merkel, Liberté, Albin Michel 2024, p.92

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